John V. Whitbeck est un juriste américain qui a participé en tant que conseiller aux négociations entre Palestiniens et entité sioniste. Il intervient fréquemment dans les médias sur la question de Palestine et dans l’article que je vous propose, il fait une mise au point sur la réalité des relations entre l’État prétendu juif et les États Unis.
Il observe qu’il est inadéquat de parler d’aide quand on évoque les milliards de dollars que les États Unis versent chaque année à l’entité sioniste. En effet, peut-on véritablement parler d’aide quand le pays aidé à un revenu par habitant qui le place devant le Royaume Uni, pays membre du G7?
C’est le caractère illogique de cette définition comme aide qui l’amène à proposer une définition plus exacte qui est celle d’un tribut, le tribut étant la somme d’argent ou son équivalent en marchandises que le vassal verse à son suzerain.
Ce n’est pas une «aide» américaine à Israël. C’est un tribut.
Par John Whitbeck, Counter Punch (USA) 12 mai 2021 traduit de l’Anglais par Djazaïri
Suite à un récent rapport de Human Rights Watch sur l’apartheid israélien et les persécutions et les brutalités par Israël en cours à Jérusalem, une poignée de braves politiciens américains, qui deviennent petit à petit plus nombreux, ose remettre en cause l’affirmation publiquement affiché par le président Biden selon laquelle ce serait « absolument scandaleux » de conditionner «l’aide» américaine à Israël à la conduite d’Israël et affirme qu’une telle «aide» devrait en effet être conditionnée , au moins dans une certaine mesure, au respect des droits de l’homme, du droit international et des lois américaines concernant l’utilisation des armes fournies par les États Unis.
Alors que cette modeste tendance à un soutien de principe des droits de l’homme et du droit international par une poignée de politiciens américains doit être considérée comme encourageante, la tradition de qualifier d’«aide» les transferts financiers du gouvernement américain vers Israël – actuellement un minimum de base de 3,8 milliards de dollars par an, négociés et accordés par un président Obama sortant pour un prochain cycle de financement de dix ans, inévitablement complété par de nombreuses adjonctions – devrait également être interrogée.
Israël n’est pas un pays pauvre. Dans le dernier classement de l’ONU, son PIB annuel par habitant de 46376 dollars le classait au 19e rang parmi les 193 États membres de l’ONU, devant l’Allemagne (20e), le Royaume-Uni (24e), la France (26e) et l’Arabie saoudite (41e).
Les montants financiers garantis que les gouvernements américains négocient avec les gouvernements israéliens et s’engagent à payer à Israël ne sont ni négociés ni versés parce qu’Israël a besoin de cet argent.
Ils sont négociés et payés en tant que manifestations publiques de la soumission des États Unis.
Le terme exact et approprié pour désigner de tels paiements est «tribut», que le dictionnaire définit comme «un paiement effectué périodiquement par un État ou un dirigeant à un autre, en particulier comme marque de sujétion».
Depuis qu’Israël a attaqué le bien nommé USS Liberty en 1967, tuant 34 militaires américains, en blessant 171 autres et provoquant 821 impacts de roquettes et de mitrailleuses dans la coque du navire, et que le président Johnson a ordonné de dissimuler cet événement, ce qui constituait une reddition virtuelle, le gouvernement américain reçoit des ordres d’Israël et lui paye tribut, ce qui a des conséquences sur le prestige de l’Amérique et son rôle dans le monde bien plus coûteuses que l’argent lui-même.
De fait, la relation américaine avec Israël prive les États-Unis de toute crédibilité lorsqu’ils accusent des pays qu’ils n’aiment pas pour d’autres raisons de violations des droits de l’homme ou du droit international.
Si les perceptions et le discours populaires aux États-Unis pouvaient être transformés de manière à reconnaître que les engagements financiers du gouvernement américain envers Israël constituent un hommage à une puissance dominante plutôt qu’une «aide» à une nation dans le besoin, il pourrait y avoir un espoir pour une déclaration d’indépendance attendue depuis longtemps et un rôle américain plus constructif et honorable dans le monde.
John V. Whitbeck est un juriste spécialisé en droit international qui a conseillé l’équipe de négociateurs palestiniens avec Israël.
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