Archive for the ‘Haganah’ Category

Les sionistes, inventeurs et héritiers des méthodes du terrorisme moderne

24 mars 2015

A l’occasion de la parution d’un livre qui fait ouvertement l’apologie du terrorisme juif dans les années 1940, le magazine britannique The Economist nous montre que les élites occidentales, et singulièrement britanniques, sont bien au fait des méthodes qui ont permis d’aboutir à la création de l’état prétendu juif sur le dos des indigènes de Palestine.

Ces méthodes ne sont rien d’autres qu’un terrorisme brutal et impitoyable dans lequel se sont illustrés des personnages qui occuperont de très hautes responsabilités gouvernementales après la création de l’état, tels Menahem Begin et Yitzhak Shamir.

Et en matière de terrorisme, les sionistes ont en effet été des pionniers inaugurant des méthodes comme celle de la lettre piégée ou des attentats à la bombe contre des cafés, des méthodes qui seront imitées ailleurs et même par les Palestiniens voire al Qaïda où on ne négligeait pas la lecture de « La Révolte » de Menahem Begin.

L’auteur de l’article, non signé comme c’est l’habitude dans ce magazine économique britannique, fait deux observations importantes. La première porte sur l’héritage terroriste de l’État sioniste et met en particulier en parallèle l’assassinat d’un policier anglais dans les années 1940 et l’assassinat à Dubaï de Mahmoud al-Mabhouh, un cadre du Hamas, La deuxième porte, avec une pointe de regret semble-t-il, le fait que si les autorités mandataires britanniques avaient adopté une législation aussi dure que celle appliquée par le régime sioniste, l’État prétendu juif n’aurait sans doute pas vu le jour.

Enfin, l’article observe que la Haganah, l’armée juive, était la force militaire la plus importante du Proche orient après l’armée britannique. Et en effet, au plus fort des combats de la guerre de 1948, les Arabes coalisés furent incapables de mobiliser des effectifs en ordre de combat suffisants

Une longue, longue route

What successive generations learned about terrorism in the Middle East

Ce que des générations successives ont appris sur le terrorisme au Moyen Orient

The Economist (UK) 21 mars 2015 | traduit de l’anglais par Djazaïri

Anonymous Soldiers: The Struggle for Israel, 1917-1947. By Bruce Hoffman. Knopf; 618 pages (Soldats anonymes : la lutte pour Israël, 1917 – 1947)

La création d’Israël a de nombreuses causes, mais parmi les plus puissantes d’entre elles, soutient Bruce Hoffman se trouve le terrorisme. Pendant une dizaine d’années, les soldats anonymes de l’armée clandestine juive ont mené une campagne terroriste pour établir un État., s’attaquant d’abord aux Arabes, puis aux forces britanniques, puis encore aux Arabes.

M. Hoffman a travaillé avec la CIA et les forces américaines à Bagdad, et il a créé le Handa Centre for the Study of Terrorism and Political Violence à la St Andrews University. Bien qu’il renvoie certains militants à l’ère des maraudeurs ataviques cherchant à « tuer autant de Juifs que possible, » il garde une admiration à peine voilée pour les irréguliers juifs dont il qualifie le projet de mettre fin aux 25 années de mandat britannique en Palestine et qu’il décrit comme « triomphe non équivoque » et de « brillant dans sa simplicité ». « Le terrorisme, » écrit M. Hoffman, « peut, dans les circonstances adéquates et avec les tactiques et la stratégie appropriées, réussir à atteindre au moins certains des objectifs fondamentaux de ceux qui le pratiquent. »

A ses débuts, le Yishouv juif, ou colonie juive, saluait la Grande Bretagne et ses bonnes dispositions à accomplir la promesse de Lord Balfour de créer un foyer national juif en Palestine. Avec la montée en puissance du Yishouv, cependant, la présence britannique devint plus un obstacle qu’une aide dans cette aspiration à un État.

Vers 1945, sa principale branche armée, la Haganah (ou ‘défense’) était forte de 40 000 membres – la force la plus puissante au Moyen Orient après l’armée britannique. La Haganah était contre le recours à la force pour mettre fin à la présence britannique, mais deux de ses émanations, l’Irgoun et le Lehi (ou Groupe Stern) ne s’embarrassaient pas de tels scrupules.

Avraham Steren, fondateur du Lehi a le statut de héros dans l'entité sioniste

Avraham Stern, fondateur du Lehi, a le statut de héros dans l’entité sioniste

Une partie des 3 500 hommes de l’Irgoun avaient une expérience de la guerre, ayant combattu aux côtés de l’armée britannique pendant la seconde guerre mondiale. D’autres, comme son leader Menahem Begin, avaient été officiers dans les rangs de l’armée polonaise en exil. En 1944, ils avaient résolu de combattre l’occupation britannique de la Palestine à la manière dont ils l’avaient fait avec l’occupation de l’Europe par les Nazis.

En 1947, ils avaient tué près de 300 personnes, dont de nombreux civils, avaient inventé la lettre piégée et utilisé des bidons à lait pour faire exploser le siège du gouvernement britannique en Palestine, l’hôtel King David. Plus de 90 personnes, en majorité des civils, avaient péri dans l’attaque qui est restée l’atrocité terroriste la plus meurtrière au monde pendant une quarantaine d’années. L’Irgoun avait visé des symboles du prestige britannique, tandis que le Lehi, plus petit, ciblait le personnel britannique.

Le gouvernement britannique qui venait tout juste de délivrer les Juifs des camps de la mort nazis fut stupéfait de voir tant d’entre eux se retourner contre lui, dans une volonté de hâter l’effondrement de la domination britannique au Moyen Orient. Sur la base de documents déclassifiés, M. Hoffman explique comment la fore d’élite de la Haganah, le Palmach, a financé l’Irgoun en plaçant 460 hommes dans ses rangs. Un temps donné, leurs forces seront formellement associées sur un front plus large, avec les sabotages de voies ferrées et l’approbation de l’attentat contre l’hôtel King David. Pendant que Chaim Weizmann, le président de l’Organisation Sioniste Mondiale, recevait les hauts commissaires britanniques pour le thé, son neveu et futur ministre de la défense, Ezer Weizmann, ourdissait un attentat à l’explosif contre Evelyn Barker, le commandant des forces britanniques en Palestine.

Epuisée par la guerre mondiale, la Grande Bretagne n’avait ni l’envie, ni l’argent et la volonté de combattre. Ses 100 000 soldats en Palestine avaient transformé le centre de Jérusalem en camp fortifié avec des barbelés, imposé le couvre-feu, le contrôle des documents de circulation et un antisémitisme vulgaire. Mais ils étaient paralysés par le soutien américain au sionisme. L’épouse du président Roosevelt, Eleanor, participait à la collecte de fonds pour l’Irgoun en parrainant des représentations théâtrales à Broadway à son profit. Dans cette pièce, Marlon Brando vantait le « nouveau langage juif » fait de balles et non de prières.

Tournée en ridicule par le Congrès des Etats Unis, la Grande Bretagne renonça aux méthodes qu’elle avait employée contre une révolte arabe antérieure. La Royal Air Force avait bombardé les Arabes, pas les Juifs, et l’armée britannique avait entrepris d’essayer de démolir une bonne partie de la vieille ville arabe de Jaffa avec de la gélignite mais avait épargné les maisons juives, quelques mois seulement avant de renoncer au mandat britannique. (Selon M. Hoffman, les Britanniques n’avaient pas frappé assez durement les Arabes et avaient été trop durs avec les Juifs).

Assez curieusement, M. Hoffman interrompt son récit en août 1947, peu de temps avant que les militants commandés par Menahem Begin recommencent leurs attentats à la bombe dans les cinémas et les cafés arabes, et que le Lehi tue le Comte Folke Bernadotte, un diplomate suédois qui avait sauvé des Juifs des camps de la mort et qui était, à ce moment là, le représentant de l’ONU en Palestine.

Le Comte Folke Bernadotte

Le Comte Folke Bernadotte

De manière également décevante, le livre n’a pas de chapitre de conclusion pour analyser le legs des terroristes. M. Hoffman note que Begin et le leader du Lehi, Yitzhak Yezernitzky (plus tard Shamir) sont devenus premiers ministres d’Israël. Et il fait référence en passant au chef des opérations de l’Irgoun, dont la fille Tzipi Livni, est devenue ministre des affaires étrangères. Mais il est circonspect sur les pratiques et les personnels qui ont survécu au passage à l’institution étatique. (En 1946, des assassins du Lehi s’étaient habillés en joueurs de tennis pour tuer un inspecteur britannique, Thomas Martin, un déguisement adopté plus tard pour tuer un agent du Hamas à Dubaï).

Sur l’influence de la Haganah plus largement, M. Hoffman observe que la bibliothèque d’al Qaïda en Afghanistan possédait un exemplaire de « La Révolte » de Menahem Begin, mais ne se demande pas pourquoi tant de prisonniers palestiniens suivent des cours de l’université israélienne sur la manière dont les Juifs ont constitué leur État. Une bonne partie de ce qu’ils font, comme construire des tunnels pour les terroristes, poser des bombes dans des gares routières, tirer des obus de mortier sur des quartiers résidentiels et dissimuler des dépôts d’armes dans des lieux de culte a des antécédents chez les militants juifs. Israël connaît les méthodes des Palestiniens et dispose d’un arsenal législatif anti-terroriste qui, si la Grande Bretagne avait réagi de la même manière, aurait empêché la naissance du futur État. [juif].

Quand les sionistes négociaient avec Eichmann le sioniste, l’hébraïsant…

11 décembre 2009
Eichmann avait fait ami-ami avec les sionistes, sa récompense fut le gibet. Leçon à méditer par ceux qui soutiennent ardemment l’entité sioniste.
Fin de la digression.
 
L’utilisation de la figure de Hadj Amin al-Husseini par les sionistes de France (je n’ose pas écrire Français, ça pourrait les vexer) a été tardive.
C’est que les consignes de la propagande sioniste s’élaborent à Tel Aviv avant d’être peaufinées à New York ou à Washington. Il faut ensuite traduire les ordres et le merdier en français, toutes choses qui prennent du temps.
Ceci dit, on maintiendra ici que Hadj Amin al-Husseini n’était pas ce que les Européens appellent un antisémite. Il en avait certes après les Juifs, mais pas n’importe lesquels: ceux qui venaient squatter la Palestine pour y fonder un Etat et en évincer la population indigène.
Par ailleurs, Hadj Amin al-Husseini n’a pas eu l’importance qu’on lui prête ni dans ses relations avec l’Allemagne, ni dans la lutte contre le sionisme et encore moins dans le monde musulman. Patriote sans doute sincère, c’était aussi un bourgeois dont le dernier souhait était que l’indépendance de la Palestine soit arrachée par un mouvement populaire qui l’aurait probablement marginalisé.
A ceux qui parlent aujourd’hui d’islamo-fascisme voire d’islamo-nazisme, nous rappellerons simplement le rôle des troupes musulmanes arabes et africaines notamment dans la victoire contre le nazisme et pour la libération de la France. Curieusement, ce sont en partie les mêmes gens qui nous parlent sans arrêt de « mémoire » qui semblent oublieux de cette réalité. Preuve encore que mémoire et histoire sont deux notions bien différentes même si elles ne sont pas sans rapport.
Je voudrais évoquer maintenant, brièvement, les relations entre les sionistes et les nazis. Vous en aviez déjà eu un petit aperçu sur ce blog et le texte que je vous propose apporte quelques éclairages supplémentaires. On y découvre non seulement certaines tractations des sionistes avec les nazis, mais aussi que ce sont les sionistes qui étaient le plus demandeurs. Demandeurs pour obtenir l’émigration des Juifs mais exclusivement vers la Palestine. Il y a eu d’autres aspects des tractations sionistes avec les Nazis que j’aborderai peut être ultérieurement sans doute à partir de la source citée ci-après.
 
Le texte que je vous propose est un extrait du livre de Lenni Brenner « Zionism in the Age of the Dictators, » qui à ma connaissance n’a jamais été traduit intégralement en français. Il s’agit d’un travail universitaire pourvu d’un important appareil de citations et de notes qui renvoient aux sources utilisées. Vous trouverez les références sur le site d’où est tiré ce texte.
 
Extrait du chapitre 8 – traduit de l’anglais par Djazaïri
Jusqu’à la révolte arabe [de 1936], le patronage du sionisme par les nazis avait été chaleureux mais avec peu d’engagements comme nous l’avons vu. Cependant, avec la crise politique en Palestine et la nomination de la commission Peel, l’Organisation Sioniste Mondiale [WZO, World Zionist Organisation] vit une chance de persuader les Nazis de s’engager publiquement avec eux en Palestine même. Le 8 Décembre 1936, une délégation conjointe de l’Agence Juive, l’organe suprême de l’Organisation Sioniste Mondiale en Palestine, et du Hitachdouth Olei Germania (Association des immigrants Allemands en Palestine), se rendit au bureau de Jérusalem de Doehle, le Consul général d’Allemagne. L’historien sioniste, David Yisraeli, a relaté cet épisode.

A travers Doehle, ils cherchaient à persuader le gouvernement nazi de faire entendre son représentant à Jérusalem par la commission Peel pour lui déclarer que l’Allemagne était intéressée par une immigration accrue en Palestine en raison de son vif désir de voir les Juifs quitter l’Allemagne. Cependant, le consul avait immédiatement rejeté la proposition. Ses motivations officielles étaient que la perspective d’une plus grande immigration venue d’Allemagne amènerait inévitablement sur la table la question du transfert [accord Haavara, NdT] qui était préjudiciable aux exportations britanniques vers la Palestine.

Fait caractéristique, les Sionistes manifestaient plus d’empressement que les Nazis à développer les relations, mais le rejet de leur requête par Doehle ne les empêcha pas de faire d’autres approches. Le résultat de la mission Peel était considéré comme crucial pour les efforts sionistes et c’est donc la Haganah, à l’époque branche militaire de l’Agence Juive (une milice travailliste de facto), qui obtint la permission de Berlin de négocier directement avec le Sicherheitsdienst (SD), le service de sécurité de la SS. Feivel Polkes, un agent de la Haganah, arriva à Berlin le 26 février 1937 et se vit assigner Adolf Eichmann comme partenaire de négociation. Eichmann avait été un protégé du pro sioniste von Mildensten et, comme son mentor, avait étudié l’hébreu, lu Herzl et il était le spécialiste de sionisme au SD. Les discussions Eichmann-Polkes furent consignées dans un rapport préparé par le supérieur d’Eichmann, Franz-Albert Six, et qui a été découvert dans les archives de la SS saisies par l’armée américaine à la fin de la seconde guerre mondiale.

Polkes est un national-Sioniste. Il est contre tous les Juifs opposés à l’édification d’un Etat juif en Palestine. En tant que membre de la Haganah, il lutte contre le communisme et tout ce qui touche à l’amitié arabo-britannique… Il observait que le but de la Haganah était de parvenir, aussi vite que possible, à une majorité juive en Palestine. Il travailla donc, en fonction des nécessités liées à cet objectif, avec ou contre l’Intelligence Service britannique, la Sûreté Générale française, avec l’Angleterre et l’Italie… Il se déclarait personnellement disponible pour travailler avec l’Allemagne sous la forme d’apport de renseignements tant que ce n’était pas contraire à ses propres objectifs politiques. Entre autres choses, il soutiendrait la politique étrangère allemande au Proche orient. Il essayerait de trouver des ressources pétrolières pour le Reich Allemand sans affecter les sphères d’intérêts britanniques si les régulations monétaires de l’Allemagne étaient assouplies pour les émigrants Juifs vers la Palestine.

Six pensait certainement qu’une alliance opérationnelle avec la Haganah serait dans l’intérêt des Nazis. Ils avaient toujours besoin d’avoir des informations à jour depuis l’intérieur des diverses organisations juives de boycott et sur les complots juifs contre la vie de personnalités nazies. Il était très désireux d’autoriser la SS à aider les Sionistes en retour.

Une pression peut être exercée sur la Reichsvertretung der Deutschen Juden [principale organisation communautaire juive en Allemagne, indépendante jusqu’en 1939, NdT] de sorte que les Juifs qui émigrent d’Allemagne se rendent exclusivement en Palestine et non dans d’autres pays. Une telle mesure va complètement dans le sens de l’intérêt de l’Allemagne et est déjà préparée par des mesures prises par la Gestapo. Les plans de Polkes pour créer une majorité juive en Palestine seraient facilités dans le même temps par ces mesures.


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