Archive for the ‘Jésus Christ’ Category

Petite carte de Noël depuis Bethléem

5 décembre 2010

sur le site If Americans Knew

Le Vatican contre le sionisme

23 octobre 2010
Vos journaux ne se bousculent pas pour parler du sujet que je vous propose; tout simplement parce que cette réunion au Saint-Siège ne portait pas sur le préservatif ou la contraception (on verra cependant demain s’ils sont plus diserts).
Les sionistes attendaient beaucoup du synode pour le Moyen-Orient qui vient de se réunir au Saint-Siège. Si le synode s’est effectivement inquiété du sort des Chrétiens au Moyen-Orient, les sionistes en sont cependant restés pour leurs frais comme on peut le voir avec cette réaction du rabbin David Rosen, directeur du département des Affaires interreligieuses du Comité juif international, pour qui ce synode, auquel il a participé en tant qu’invité, accueillait des « évêques radicalement hostiles à l’Etat hébreu ». En plus de ces évêques et du rabbin, on a noté aussi la présence d’un ayatollah Iranien et d’un Musulman sunnite venu du Liban.
En fait, non seulement rien de ce qu’espéraient les sionistes ne s’est produit au Vatican mais le synode a apporté une réponse théologique ferme d’opposition à la doctrine sioniste.
Excusez du peu, mais on peut lire en titre d’un article sur RFI que
Vous avez bien lu et je rappelle que RFI est l’acronyme pour Radio France Internationale (et non pour Radio fasciste Islamique comme vont vite tenter de vous en persuader les sionistes).
Le Vatican n’y va effectivement pas avec le dos de la cuiller et affirme qu’il 

«n’est pas permis de recourir à des positions bibliques et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les injustices ».

Mgr Cyrille Salim Bustros, archevêque de Newton (USA) enfonce le clou:

« Pour nous, chrétiens, on ne peut plus parler de Terre promise au peuple juif », terme qui figure dans l’Ancien testament, car cette « promesse » a été « abolie par la présence du Christ ». Après la venue du Jésus, « nous parlons de Terre promise comme étant le royaume de Dieu », qui couvre la Terre entière, et est un « royaume de paix, d’amour, d’égalité (et) de justice », a-t-il expliqué.

Nous avons là un important pas supplémentaire dans une des directions que redoutent le plus les sionistes, c’est-à-dire la délégitimation de leur Etat usurpateur.
Mais vous verrez, les sionistes qui déjà prétendent mieux connaître le Coran que les Musulmans (le Coran disent-ils, légitime le sionisme!) vont arguer du fait qu’ils sont bien meilleurs spécialistes des Evangiles que les hiérarques catholiques eux-mêmes.

Que ferait Jésus à Gaza?

30 décembre 2009
Mon post sur « Jésus le musulman » a déchaîné les passions les plus stupides qu’on puisse imaginer. Or, ce post faisait simplement référence à la place de Jésus dans le Coran, place que tous ceux qui ont quelque notion d’histoire religieuse connaissent.

Le plus drôle, c’est de voir qu’apparemment certaines personnes comprennent le mot musulman comme ayant une signification ethnique ou ésotérique. Or, ce n’est pas le cas et musulman signifie simplement « soumis à Dieu. » Et le Coran ne se veut rien d’autre qu’un rappel au monothéisme absolu, celui qui, toujours d’après le Coran, est la foi prêchée par tous les prophètes qu’ils se nomment Abraham (Ibrahim), Jacob (Ya’coub), Moïse (Moussa), David (Daoud), Salomon (Soulimane) ou encore Jésus (Aïssa). C’est dans cette tradition prophétique que s’inscrit précisément Muhammad, le messager de l’Islam.

Il y aurait beaucoup à dire, que ce soit d’un point de vue religieux ou profane, sur la place de l’islam et de l’Arabie dans cette histoire prophétique mais ceci n’est pas un blog dédié à la théologie, ni à l’histoire religieuse.

Bon, j’en profite pour vous faire connaître un autre article qui nous parle de Jésus, de manière beaucoup plus prosaïque car il s’agit d’un Jésus en quelque sorte impuissant, du fait de son absence ici-bas (à part dans le cœur de ceux qui croient en lui ou en sa mission) et que l’auteur appelle le président Obama à suppléer au nom tout à la fois de ses valeurs chrétiennes affichées et de son statut de dirigeant de la première puissance mondiale.

Publié dans Newsweek, donc un magazine très lu par les élites aux Etats Unis, cet article manifeste sans ambages l’agacement d’une frange sans doute substantielle de ces élites devant les atermoiements puis la quasi soumission du président Obama devant le régime sioniste et, mais ça notre journaliste ne peut pas le dire, devant le lobby sioniste aux Etats Unis.

Ce journaliste observe que le président, après des débuts en fanfare au Caire, semble se détourner de tout ce qui pourrait aller dans le sens d’une solution pacifique au conflit. Et notre journaliste met Obama devant sa propre contradiction; après avoir encouragé la résistance pacifique ou non violente à la place de l’action armée, voilà que la marche pacifique pour Gaza du 31 janvier offre une belle occasion à M. Obama de mettre en accord ses principes et son action. Et que le président ne la saisit pas, en encourageant comme il aurait pu le faire les autorités égyptiennes à faciliter les choses aux organisateurs de cette marche. Ceci dit, M. Obama peut-il ignorer que nombre de militants Palestiniens adeptes de la non violence croupissent dans les geôles sionistes s’ils ne sont pas parfois purement et simplement tués?

Personnellement, je vois dans cet article le pessimisme absolu d’une partie des élites des Etats Unis qui voient la puissance de leur pays s’affaiblir, au point d’être tenue en respect par un petit état voyou flanqué entre mer Méditerranée et mer Rouge; sans parler des guerres ruineuses dé^à en cours en Irak et en Afghanistan et celle peut-être à venir contre l’Iran.

A défaut de bonne année, je souhaite bon courage à nos amis Américains.
Que ferait Jésus à Gaza?
Obama parle d’amour du prochain tout en justifiant des guerres, mais au Moyen Orient, ni l’un ni l’autre ne fonctionnent
par Christopher Dickey, Newsweek (USA) 24 décembre 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri
Il peut sembler hors de propos, même en cette veille de Noël, de nous demander ce que Jésus ferait en Terre Sainte aujourd’hui. Le réduit de Gaza, Jérusalem, la Judée et la Samarie sont des lieux où l’amour de Dieu a été supplanté depuis longtemps par la guerre pour la terre et la mauvaise volonté des hommes.Il y a maintenant un an,commençait la tentative sanglante et vaine d’Israël pour écraser le Hamas dans ce qui s’apparente à une prison géante pour un million de personnes. Les faiseurs de paix sont rarement heureux et souvent vilipendés, demandez seulement à l’envoyé spécial George Mitchell. Et la vérité rend rarement qui que ce soit libre comme l’a prouvé le rapport onusien basé sur les faits et rédigé par le juge Sudafricain Richard Goldstone qui a été dénigré à Washington et rejeté par Israël.
Mais étant donné que c’est Barack Obama qui est le président des Etats Unis, la question de Jésus a une pertinence aujourd’hui qu’elle n’aurait pas eu il y a un an. Non, Obama n’est pas le messie, ce n’est pas ce que je dis. Mais Obama a réellement employé le mot amour d’une manière que Jésus aurait comprise. Donc si la question de ce que jésus pourrait faire dans la Terre sainte d’aujourd’hui est toute théorique, la question de ce qu’Obama fera ne l’est pas. Et certaines de ses idées les plus chères sur la paix, l’amour et la compréhension mutuelle pourraient être mises à l’épreuve le 31 décembre, date à laquelle des militants espèrent mettre en branle une énorme marche de la liberté pour Gaza.
C’est précisément le genre de protestation qu’Obama appelait lui-même de ses vœux dans son adresse au monde musulman en juin dernier au Caire quand il avait dit que les Palestiniens devaient abandonner la violence et prendre exemple sur le mouvement des droits civiques aux Etats Unis, et sur d’autres luttes similaires par les peuples de l’Afrique du Sud à l’Asie du sud, de l’Europe orientale à l’Indonésie.
Un choix clair devrait s’opérer entre les politiques de terreur, d’occupation, le combat destructeur et le cynisme politique auxquels nous assistons depuis si longtemps de la part des dirigeants Palestiniens comme Israéliens, ou des politiques de désobéissance civile et de bon sens que souhaite Obama. Mais ne vous attendez-pas à entendre beaucoup parler de cette marche quand elle aura lieu, si même elle a lieu. L’Egypte et Israël pourraient rendre impossible la jonction entre les militants pour la paix et les marcheurs de Gaza. Il y a souvent des manifestations dans les territoires palestiniens, mais habituellement seul le sang attire l’attention des média et encore pas toujours.
La seule chance qu’une grande marche non violente ait un impact est qu’Obama lui-même en tienne compte. Mais depuis le Caire, il a été tenu en respect par les tenants de la ligne dure en Israël. Ainsi en juin, Obama a déclaré catégoriquement que les Etats Unis ne reconnaissaient pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne, ce qui semblait un acte de fermeté.Mais il a tôt fait de découvrir que le premier ministre Israélien Bibi Netanyahou ne se souciait pas vraiment de ce qu’Obama acceptait. Au terme d’un long bras de fer, Washington a finalement amadoué Netanyahou qui a annoncé un gel partiel temporaire de quelques quartiers d’habitations et maisons en Cisjordanie, mais la poursuite des projets publics et des constructions déjà engagés.
Oslo était une chance pour Obama de mettre les choses au point: soit il croit au pouvoir de la protestation non violente pour influer sur un avenir de paix au Moyen orient, soit il n’y croit pas.Mais alors qu’il lançait son appel aux Européens pour qu’ils dépêchent plus de troupes de l’OTAN pour la « guerre juste » en Afghanistan, il s’est complètement éloigné de son vieux thème sur le Moyen Orient. La conviction que la paix est désirable est rarement suffisante pour l’obtenir, a déclaré Obama. Un mouvement non violent n’aurait pas pu arrêter les armées d’Hitler. Des négociations ne peuvent pas convaincre les dirigeants d’al Qaïda de déposer les armes. Dire que le force peut être parfois nécessaire n’est pas un appel au cynisme – c’est une reconnaissance de l’histoire, des imperfections de l’homme et des limites de la raison.
C’est assez juste. Mais peu de conflits sont aussi évidents que la lutte contre les SS ou contre Oussama ben Laden.
Je me suis demandé quand Obama, cet admirateur de Gandhi et de Martin Luther King rendrait un hommage autre que verbal à leur grandeur en allant au fond de la question centrale pour la paix entre les Arabes et les Juifs. Dans les guerres contemporaines, beaucoup plus de civils que de soldats sont tués; les germes d’un futur conflit sont semés, les économies sont brisées, des sociétés civiles en lambeaux, des réfugiés entassés, des enfants effrayés, a-t-il dit à Oslo. Et ce n’est nulle part plus vrai qu’à Gaza. Mais Obama n’a pas mentionné Gaza.
Le président des Etats Unis a appelé toutes les nations, puissantes ou non, à se conformer aux normes internationales qui régissent l’usage de la force, mais sans aucune référence aux allégations très détaillées du rapport Goldstone ou autres qui accusent Israël et le Hamas d’avoir commis des crimes de guerre.
Je sais que discuter avec des régimes répressifs n’a pas la pureté satisfaisante de l’indignation, a déclaré Obama. Mais il parlait de l’Iran et de la Corée du Nord, de la Birmanie et du Zimbabwé. Il n’a pas dit que les Etats Unis devaient discuter avec le Hamas et il n’a pas encouragé les Israéliens à le faire.
Dans un passage retentissant, Obama a déclaré qu’aucune guerre sainte ne pouvait être une guerre juste. Car si vous croyez sincèrement que vous êtes porteur de la volonté divine, alors vous n’avez aucune raison de vous retenir, aucune raison d’épargner la femme enceinte, ou le médecin ou l’employé de la Croix Rouge, ni même une personne de votre propre religion. Une telle vision faussée de la religion n’est pas seulement incompatible avec l’idée de paix, mais je pense qu’elle est incompatible avec les buts mêmes de la foi – car la règle fondamentale de toutes les grandes religions est de se comporter avec autrui comme on voudrait qu’il se comporte avec nous. Mais Obama parlait-il des colons Israéliens extrémistes de Cisjordanie ou des forces israéliennes détruisant des usines, des fermes et des maisons à Gaza il y a un an? Ou du Hamas? Il n’a mentionné ni les uns ni l’autre.
Adhérer au principe de l’amour a toujours été le combat essentiel de la nature humaine, a déclaré Obama vers la fin de son discours, utilisant sans réserves ce mot qui est au cœur des Évangiles. Et Obama nous a appelés à tendre vers cette étincelle divine qui brille toujours dans l’âme de chacun. Mais sa seule référence spécifique au conflit en terre sainte qu’il a faite a été une remarque en passant que le conflit entre Arabes et Juifs semblait en train de se durcir.
Non, je ne sais pas ce que ferait Jésus, mais je sais ce qu’Obama devrait faire. Il peut faire sienne la plus importante conclusion du rapport Goldstone, qui est essentiellement un appel à Israël et au Hamas à s’engager dans un processus de vérité et de réconciliation similaire à celui qui a contribué à panser les blessures de l’apartheid. (Jusqu’à présent, le Département d’Etat a affirmé que le rapport était en réalité un obstacle à la paix). Et Obama devrait user de son autorité morale, tant qu’il en reste un peu, pour ouvrir la voie à la protestation pacifique à gaza au lieu de permettre à Israël et à l’Egypte de l’étouffer. Quand le président Obama a visité un Boys and Girls Club dans un Washington enneigé l’autre jour, il a dit aux enfants que ce que la naissance de l’enfant Jésus « symbolise pour des gens un peu partout dans le monde, c’est la possibilité de la paix et que des peuples se traitent les uns les autres avec respect. » Il est temps qu’Obama travaille avec plus de force pour appliquer ce principe dans la partie du monde où l’enfant Jésus est né

Jésus, le Musulman

25 décembre 2009
En ces temps de fêtes de Noël, un article rafraîchissant sur l’importance de Jésus et de Marie dans la religion musulmane. Rien de nouveau, bien entendu, pour ceux qui sont un peu au fait de la religion musulmane mais un rappel salutaire notamment en ces temps de « débat » sur l’identité nationale en France.
Dans cet article, il y a deux choses. D’une part, l’auteur fait le point sur la place de Jésus dans l’Islam et dans le Coran, en signalant convergences et divergences avec le christianisme. D’autre part, l’article évoque une réflexion sur les festivités de Noël et les Musulmans de Grande Bretagne. Cette réflexion intéresse aussi la France, en gardant bien en tête cependant que le Royaume Uni n’est pas un pays  laïque puisque le christianisme Anglican y est religion d’Etat.
Jésus en Islam
Par Mehdi Hassa, The Guardian (UK) 24 décembre 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les Musulmans n’adorent pas Jésus mais ils le révèrent et croient en lui autant que les Chrétiens

 « Alors vous me dites que vous croyez en Jésus comme en Muhammad [Mahomet] ? » Je me souviens du regard perplexe de mon ami Chrétien il y a quelques années. Je lui avais lancé une bombe théologique en lui révélant que Jésus était considéré par les Musulmans comme un envoyé de Dieu.

 « Non seulement nous croyons en Jésus, «  avais-je répondu, faisant une pause pour maximiser l’effet dramatique, « nous croyaons aussi en sa naissance virginale. » Les yeux de mon ami s’étaient écarquillés de surprise, il en était bouche bée. »

Les Chrétiens, peut-être parce qu’ils s’appellent eux-mêmes Chrétiens et croient dans le christianisme, aiment s’approprier le Christ. C’est donc une énorme surprise pour beaucoup d’entre eux – dont mon ami – de découvrir que la deuxième confession du monde par le nombre, l’Islam, s’en revendique aussi.

Jésus, ou Aïssa, ainsi qu’on le désigne en arabe, est considéré par l’Islam comme un prophète Musulman plutôt que comme le fils de Dieu, ou l’incarnation de Dieu. Il est cité nommément dans pas moins de 25 dfférents versets du Coran et décrit comme le « Verbe » et « l’Esprit » de Dieu. Aucun autre prophète cité par le Coran, pas même Muhammad, n’ a droit à cet honneur particulier.
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En fait, l’Islam révère aussi bien Jésus que sa mère, Marie (Joseph n’apparaît nulle part dans le récit coranique de la naissance du Christ). » « Ala différence des Evangiles canoniques, le Coran s’intéresse plus à sa naissance miraculeuse qu’à l’étape ultérieure de la Passion, » écrit le professeur Tarif Khalidi dans son livre fascinant ‘Le Jésus Musulman.’ « C’es pourquoi il est souvent évoqué comme ‘le fils de Marie’ et pourquoi sa mère et lui apparaissent souvent ensemble. » En fait, Marie, ou Myriam, ainsi qu’on la connaît dans le Coran, est considérée par les Musulmans comme occupant la position spirituelle la plus élevée parmi les femmes. Elle est la seule femme mentionnée nominativement dans le livre sacré de l’Islam et un chapitre du Coran porte son nom en titre.

Mais la signification réelle de Marie est que l’Islam la considère dans sa virginité et fait sienne le concept chrétien de naissance virginale. « Elle était la femme élue, choisie pour donner naissance à Jésus, sans un mari, » déclare Cheikh Ibrahim Mogra, imam à Leicester et secrétaire général adjoint du Muslim Council de Grande Bretagne.

Pour les Musulmans, cependant, la naissance virginale n’atteste pas de la divinité de Jésus mais seulement de son importance unique en qualité de prophète et de messie. La Trinité est rejetée par l’Islam comme le sont la crucifixion et lé résurrection. Le Coran fustige le christianisme pour la pratique répandue parmi ses sectes qui consiste à déifier Jésus (et Marie) et amène sa critique sous la forme d’une interrogation de Jésus par Dieu :

Et quand Dieu dit : O Jésus, fils de Marie ! As-tu dit à l’humanité : Prenez ma mère et moi comme deux dieux à côté de Dieu ? il répondit : Gloire à Toi ! Il ne me revenait pas de dire ce que je n’avais pas le droit [de dire]. Si je l’avais dit, Tu le saurais. »

Les Musulmans chérissent et vénèrent Jésus le prophète – mais, je me le demande souvent, ne nous contentons-nouspa d’hommages de pure forme à sa vie et à son héritage ? Où, par exemple, est léquivaleent islamique de Noël ? Pourquoi les Musulmans celèbrent-ils la naissance du prophète Muhammad et non celle du prophète Jésus ? « Nous aussi, à notre manière, devrions célébrer la naissance de Jésus… [parce que] il est si spécial pour nous, » déclare Mogra.

Ces dernières années, la presse britannique de droite a pris position contre les tentatives d’autorités locales « politiquement correctes » de minimiser voire même de supprimer Noël. La tentative de la ville de Birmingham de rebaptiser ses festivités annuelles « Winterval » et les illuminations avec une thématique Harry Potter appelées « Luminos » à Luton en sont des exemples connus.On a souvent le sentiment que ce genre de décisions est motivé par la crainte que des manifestations ostensibles de la foi chrétienne pourraient offenser la sensibilité des Musulmans Britanniques mais, compte tenu de l’importance de Jésus en Islam, de telles craintes sont déplacées et contre productives. Mogra, qui dirige la commission des relations interreligieuses du MCB renchérit : « Changer le nom de Noël est une idée ridicule. » Il ajoute : « La Grande Bretagne est grande quand elle célèbre les diverses fpetes religieuses de los diverses communautés religieuses. Elles devraient garder leur nom et nous devrions toutes les célébrer. »
Au milieu des tensions entre l’Occident Chrétien et l’Orient Musulman, je pense qu’insister ensemble sur Jésus pourrait aider à réduire le fossé croissant entre les deux plus grandes communautés religieuses du monde. D’autres souscrivent. « Nous ne devons pas nous disputer sur Jésus. Il est spécial aux yeux des Musulmans et des Chrétiens, » déclare Mogra. « Il est plus grand que la vie. Nous pouvons le partager »

Actualité du judéo-christianisme

10 mai 2009
La visite du Pape Benoît XVI au Proche Orient est un des faits marquants de l’actualité. Après un passage en Jordanie, le Pape se rend en Palestine occupée où un accueil mitigé lui est réservé aussi bien par les juifs que par les musulmans.
Pas pour les mêmes raisons cependant. La réserve des musulmans tient pour partie aux propos qu’avait tenus le Pape, tendant à assimiler Islam et violence mais surtout à sa renonciation, sous les pressions du régime sioniste, à l’idée de prendre la parole publiquement près du mur de séparation qui marque la limite du ghetto sioniste.
Entre l’église catholique et les juifs, les sujets de contentieux surabondent ; ce sont surtout les juifs qui font des reproches à l’église catholique : ils rejettent par exemple le projet de béatification de Pie XII, rappellent l’appartenance de Benoît Ratzinger aux Jeunesses Hitlériennes et n’oublient pas la remise au goût du jour de la prière pour la conversion des juifs.
En dépit de ce tombereau de reproches, le Pape a tenu à affirmer «le lien inséparable qui unit l’Eglise et le peuple juif.»
On s’interrogera sur la nature de ce lien inséparable. Peut-être s’agit-il de celui constitué par la corde qui, selon le Talmud, a servi à pendre Jésus.
Oui, car selon le Talmud, Jésus n’a pas été crucifié mais lapidé puis pendu par les juifs eux-mêmes, et non exécuté par les romains.
On dira que j’ai pêché ça dans un site antisémite qui accomode le Talmud à sa sauce (au passage, rappelons que pour l’Islam, Jésus n’a été ni crucifié ni pendu).
Que nenni. J’ai trouvé ça dans un article publié par Forward, un magazine juif édité aux USA. Ce qui est d’ailleurs amusant dans cet article, c’est que l’auteur feint de découvrir le sort fait à Jésus dans le Talmud. On aurait pu le croire si l’auteur avait une culture juive minimale alimentée par une version expurgée du Talmud. Or ce n’est pas le cas puisqu’il nous indique avoir effectué un travail universitaire sur (Saint) Paul dans le Talmud.

Les juifs ont-ils un problème avec Jésus?
Le Polymath
Par Jay Michaelson Jewish Forward (USA), le 29 avril 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

La blague, si c’en est une, dit ceci : «Vous devez nous pardonner, nous les Juifs, d’être un peu nerveux. Deux mille ans d’amour chrétien ont usé nos nerfs.»
C’est tout dire, n’est-ce pas ? Les cicatrices de l’antisémitisme et de l’action missionnaire, le sens de l’humour rempli de pathos, le mépris de la chrétienté – c’est certainement ainsi que je voyais majoritairement notre religion dans ma jeunesse. Quand j’étais enfant, le christianisme était comme un grand tyran stupide : à la fois idiot et extrêmement puissant. Etaient-ils incapables de voir à quel point leur religion était ridicule ? Une naissance virginale ? Le Père Noël ? Un lapin de Pâques? Un messie qui a été tué, mais est mort en réalité pour nos péchés? Et pourtant, telles étaient les personne qui dirigeaient notre pays, nous disant les jours avec école et les jours sans, et nous jouant leur musique insidieuse chaque hiver.
Si les livres soumis à la lecture du journal Forward indiquent une quelconque tendance, alors je ne suis pas le seul dans ma névrose par rapport à Yeshu ben Yoseph. Même si rien, semble-t-il, ne rivalisera avec le flot interminable de livres sur l’holocauste, ces dernières années ont vu une petite montagne de livres sur Jésus arriver sur mon bureau, la plupart d’entre eux ne méritant pas d’être signalés. Des balivernes sur comment Jésus s’est trompé sur le judaïsme ou comment le christianisme s’est trompé sur Jésus, ou à quel point nous sommes mieux qu’eux [les chrétiens] – des livres du genre que j’aurais pu écrire dans ma jeunesse.

A coup sur, la jésumanie est en partie due au succès du livre de David Klinghoffer paru en 2005, «Pourquoi les juifs ont rejeté Jésus.» (Réponse : Nous sommes le peuple élu – une nation, pas des universalistes.) Mais je pense qu’elle est en bonne partie liée au renforcement de notre confiance en tant que minorité assimilée aux Etats-Unis. Si à une époque nous aurions pu être torturés ou placés sur le bûcher pour le fait de ne pas accepter Jésus, nous pouvons maintenant publier des livres qui le critiquent.
Il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, les textes discutés dans le meilleur livre de la dernière moisson de publications, « Jésus dans le Talmud » par Peter Schafer ont été autrefois considérés si scandaleux qu’ils firent l’objet d’une autocensure dans les éditions européennes du Talmud. Non pas que cette démarche ait réussi : les autorités chrétiennes brûlèrent tout de même le Talmud et l’antisémitisme continua sans relâche. Mais la censure a quelque peu réussi ; ces textes sont pratiquement inconnus, même à ce jour.
Et ils restent assez scandaleux. Ce que Schafer montre, c’est que les rabbins du Talmud connaissaient suffisamment le Nouveau testament pour le parodier et s’inquiétaient suffisamment de la croissance de la nouvelle secte judéo-chrétienne pour condamner le Nouveau Testament. Et ils le firent dans des termes impitoyables.
L’image de Jésus qu’on retire du Talmud est celle d’un hors la loi, un maniaque sexuel adepte de la magie noire qui recourait à la tromperie pour égarer Israël. Dans BT [Talmud de Babylone] Sanhédrin 103a, Jésus est représenté comme un mauvais disciple qui a « gâché sa nourriture, » ce qui, spécule Schafer, pourrait être un euphémisme pour l’inconduite sexuelle : « manger le mets » étant un euphémisme talmudique connu pour désigner l’acte sexuel lui-même. Une correction ultérieure ajoute qu’il « pratiquait la magie et a égaré Israël. » Et la naissance virginale est ridiculisée comme un camouflage de la véritable filiation de Jésus : sa mère était une « femme illicite » (autre locution talmudique), peut-être même une prostituée.
C’est du lourd – pas étonnant qu’on ne l’enseigne pas dans les cours du dimanche. Mais fascinant aussi, à condition bien entendu, de ne pas le prendre trop au sérieux (ce que certains juifs font, à n’en pas douter). Les textes étudiés par Schafer – tous relativement tardifs, remontant au 3ème ou 4ème siècle après JC, suggérant un effort conscient pour combattre la montée de la secte – montrent que les rabbins talmudistes n’ont pas rejeté Jésus pour les nobles raisons suggérées par Klinghoffer et ses émules. Selon ces textes tout au moins, ils l’ont rejeté parce qu’ils pensaient qu’il incarnait le mal ou le percevaient comme une menace.
De manière choquante, cependant, le Talmud ne fuit pas la responsabilité de la mort de Jésus. Au contraire, il dit qu’il l’avait méritée et qu’elle est l’œuvre des juifs eux-mêmes. Jésus était, indiquent les textes, un sorcier, un idolâtre et un hérétique qui guidait Israël dans l’idolâtrie. Sa condamnation était absolument justifiée et son exécution – lapidation puis pendaison – a été effectuée en stricte conformité avec le droit rabbinique.
Pourquoi le Talmud fait-il cette revendication ? Schafer suppose que c’est pour saper le récit des Evangiles et affirmer le pouvoir des rabbins. Dans le récit des Evangiles, les rabbins sont pratiquement des instruments de Rome. Dans la version du Talmud, ils sont tout puissants – si puissants qu’ils condamnèrent le héros de la secte chrétienne à une mort brutale (croyez-le ou pas, il y a en fait des textes encore plus crus et que Schafer a inclus dans son livre. Il suffit de dire que l’enfer de Dante n’est rien à côté de leur horrible récit. Mais je n’en parlerai pas dans ce journal familial.)
Ce qui est fascinant dans la lecture de ces textes ainsi que des commentaires soigneux et méthodiques de Schafer, est que l’ambivalence envers jésus que j’ai ressenti dans ma jeunesse, semblait déjà présente dès le 4ème siècle. D’un côté Jésus est objet de mépris, de l’autre son pouvoir est dangereux. Ces textes ont été écrits avant que l’église devienne la plus grande force en ce monde, mais ils ne dépareilleraient pas dans la liste des livres que j’ai choisi de ne pas présenter ici.
En fait, je suis certain que certains lecteurs auraient préféré que ces commentaires ne soient pas publiés du tout. Les textes présentés dans l’ouvrage de Schafer restent dangereux. Ils pourraient encore inciter à la violence contre les juifs. Et ils menacent des décennies de progrès des relations judéo-chrétiennes.
On se demande quand, si jamais, les juifs pourront se remettre du traumatisme de l’oppression chrétienne et apprendre réellement, tout en nous en différenciant, de la tradition et de l’enseignement chrétiens. Au cours de mon propre cheminement spirituel, j’ai été étonné d’avoir appris autant des enseignements d’autres traditions – bouddhisme, hindouisme, paganisme, soufisme – et de mon degré de nervosité quand il s’agit du christianisme. Certes, comme beaucoup de juifs, j’accorde de la valeur aux enseignements de Jésus et j’ai même fait mon mémoire de master sur Paul et le Talmud. Mais ce n’est pas assez. Je veux comprendre le Christ à la manière des chrétiens – pas pour devenir l’un d’entre eux, mais pour enrichir ma propre vie religieuse. Je veux apprendre d’eux comment avoir une relation personnelle avec un Dieu personnel, humanisé, incarné qui veille et qui sauve. Je veux ressentir Jésus comme un être humain assez éclairé pour voir chacun comme sacré, même l’impur, le lépreux et le marginal. Et je veux suivre son exemple, voir tous mes frères en humanité et moi-même comme les fils et les filles de Dieu.
Il y a quatre ans, j’avais développé certaines de ces réflexions dans un essai publié par Zeek magazine. J’avais avec humour intitulé l’article « Comment j’en suis finalement venu à accepter le Christ dans mon cœur, » expliquant cette ironie dans le premier paragraphe. Lors d’une conférence où ce magazine était en vente, quelqu’un a vu ce titre, a pris le lot entier de magazines et l’a jeté à terre, avant d’accuser le libraire de vendre des détritus de missionnaires.
Eh bien, je pense que vous devrez nous pardonner, à nous les juifs, d’être encore un peu nerveux…

>Actualité du judéo-christianisme

10 mai 2009

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La visite du Pape Benoît XVI au Proche Orient est un des faits marquants de l’actualité. Après un passage en Jordanie, le Pape se rend en Palestine occupée où un accueil mitigé lui est réservé aussi bien par les juifs que par les musulmans.
Pas pour les mêmes raisons cependant. La réserve des musulmans tient pour partie aux propos qu’avait tenus le Pape, tendant à assimiler Islam et violence mais surtout à sa renonciation, sous les pressions du régime sioniste, à l’idée de prendre la parole publiquement près du mur de séparation qui marque la limite du ghetto sioniste.
Entre l’église catholique et les juifs, les sujets de contentieux surabondent ; ce sont surtout les juifs qui font des reproches à l’église catholique : ils rejettent par exemple le projet de béatification de Pie XII, rappellent l’appartenance de Benoît Ratzinger aux Jeunesses Hitlériennes et n’oublient pas la remise au goût du jour de la prière pour la conversion des juifs.
En dépit de ce tombereau de reproches, le Pape a tenu à affirmer «le lien inséparable qui unit l’Eglise et le peuple juif.»
On s’interrogera sur la nature de ce lien inséparable. Peut-être s’agit-il de celui constitué par la corde qui, selon le Talmud, a servi à pendre Jésus.
Oui, car selon le Talmud, Jésus n’a pas été crucifié mais lapidé puis pendu par les juifs eux-mêmes, et non exécuté par les romains.
On dira que j’ai pêché ça dans un site antisémite qui accomode le Talmud à sa sauce (au passage, rappelons que pour l’Islam, Jésus n’a été ni crucifié ni pendu).
Que nenni. J’ai trouvé ça dans un article publié par Forward, un magazine juif édité aux USA. Ce qui est d’ailleurs amusant dans cet article, c’est que l’auteur feint de découvrir le sort fait à Jésus dans le Talmud. On aurait pu le croire si l’auteur avait une culture juive minimale alimentée par une version expurgée du Talmud. Or ce n’est pas le cas puisqu’il nous indique avoir effectué un travail universitaire sur (Saint) Paul dans le Talmud.

Les juifs ont-ils un problème avec Jésus?
Le Polymath
Par Jay Michaelson Jewish Forward (USA), le 29 avril 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

La blague, si c’en est une, dit ceci : «Vous devez nous pardonner, nous les Juifs, d’être un peu nerveux. Deux mille ans d’amour chrétien ont usé nos nerfs.»
C’est tout dire, n’est-ce pas ? Les cicatrices de l’antisémitisme et de l’action missionnaire, le sens de l’humour rempli de pathos, le mépris de la chrétienté – c’est certainement ainsi que je voyais majoritairement notre religion dans ma jeunesse. Quand j’étais enfant, le christianisme était comme un grand tyran stupide : à la fois idiot et extrêmement puissant. Etaient-ils incapables de voir à quel point leur religion était ridicule ? Une naissance virginale ? Le Père Noël ? Un lapin de Pâques? Un messie qui a été tué, mais est mort en réalité pour nos péchés? Et pourtant, telles étaient les personne qui dirigeaient notre pays, nous disant les jours avec école et les jours sans, et nous jouant leur musique insidieuse chaque hiver.
Si les livres soumis à la lecture du journal Forward indiquent une quelconque tendance, alors je ne suis pas le seul dans ma névrose par rapport à Yeshu ben Yoseph. Même si rien, semble-t-il, ne rivalisera avec le flot interminable de livres sur l’holocauste, ces dernières années ont vu une petite montagne de livres sur Jésus arriver sur mon bureau, la plupart d’entre eux ne méritant pas d’être signalés. Des balivernes sur comment Jésus s’est trompé sur le judaïsme ou comment le christianisme s’est trompé sur Jésus, ou à quel point nous sommes mieux qu’eux [les chrétiens] – des livres du genre que j’aurais pu écrire dans ma jeunesse.

A coup sur, la jésumanie est en partie due au succès du livre de David Klinghoffer paru en 2005, «Pourquoi les juifs ont rejeté Jésus.» (Réponse : Nous sommes le peuple élu – une nation, pas des universalistes.) Mais je pense qu’elle est en bonne partie liée au renforcement de notre confiance en tant que minorité assimilée aux Etats-Unis. Si à une époque nous aurions pu être torturés ou placés sur le bûcher pour le fait de ne pas accepter Jésus, nous pouvons maintenant publier des livres qui le critiquent.
Il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, les textes discutés dans le meilleur livre de la dernière moisson de publications, « Jésus dans le Talmud » par Peter Schafer ont été autrefois considérés si scandaleux qu’ils firent l’objet d’une autocensure dans les éditions européennes du Talmud. Non pas que cette démarche ait réussi : les autorités chrétiennes brûlèrent tout de même le Talmud et l’antisémitisme continua sans relâche. Mais la censure a quelque peu réussi ; ces textes sont pratiquement inconnus, même à ce jour.
Et ils restent assez scandaleux. Ce que Schafer montre, c’est que les rabbins du Talmud connaissaient suffisamment le Nouveau testament pour le parodier et s’inquiétaient suffisamment de la croissance de la nouvelle secte judéo-chrétienne pour condamner le Nouveau Testament. Et ils le firent dans des termes impitoyables.
L’image de Jésus qu’on retire du Talmud est celle d’un hors la loi, un maniaque sexuel adepte de la magie noire qui recourait à la tromperie pour égarer Israël. Dans BT [Talmud de Babylone] Sanhédrin 103a, Jésus est représenté comme un mauvais disciple qui a « gâché sa nourriture, » ce qui, spécule Schafer, pourrait être un euphémisme pour l’inconduite sexuelle : « manger le mets » étant un euphémisme talmudique connu pour désigner l’acte sexuel lui-même. Une correction ultérieure ajoute qu’il « pratiquait la magie et a égaré Israël. » Et la naissance virginale est ridiculisée comme un camouflage de la véritable filiation de Jésus : sa mère était une « femme illicite » (autre locution talmudique), peut-être même une prostituée.
C’est du lourd – pas étonnant qu’on ne l’enseigne pas dans les cours du dimanche. Mais fascinant aussi, à condition bien entendu, de ne pas le prendre trop au sérieux (ce que certains juifs font, à n’en pas douter). Les textes étudiés par Schafer – tous relativement tardifs, remontant au 3ème ou 4ème siècle après JC, suggérant un effort conscient pour combattre la montée de la secte – montrent que les rabbins talmudistes n’ont pas rejeté Jésus pour les nobles raisons suggérées par Klinghoffer et ses émules. Selon ces textes tout au moins, ils l’ont rejeté parce qu’ils pensaient qu’il incarnait le mal ou le percevaient comme une menace.
De manière choquante, cependant, le Talmud ne fuit pas la responsabilité de la mort de Jésus. Au contraire, il dit qu’il l’avait méritée et qu’elle est l’œuvre des juifs eux-mêmes. Jésus était, indiquent les textes, un sorcier, un idolâtre et un hérétique qui guidait Israël dans l’idolâtrie. Sa condamnation était absolument justifiée et son exécution – lapidation puis pendaison – a été effectuée en stricte conformité avec le droit rabbinique.
Pourquoi le Talmud fait-il cette revendication ? Schafer suppose que c’est pour saper le récit des Evangiles et affirmer le pouvoir des rabbins. Dans le récit des Evangiles, les rabbins sont pratiquement des instruments de Rome. Dans la version du Talmud, ils sont tout puissants – si puissants qu’ils condamnèrent le héros de la secte chrétienne à une mort brutale (croyez-le ou pas, il y a en fait des textes encore plus crus et que Schafer a inclus dans son livre. Il suffit de dire que l’enfer de Dante n’est rien à côté de leur horrible récit. Mais je n’en parlerai pas dans ce journal familial.)
Ce qui est fascinant dans la lecture de ces textes ainsi que des commentaires soigneux et méthodiques de Schafer, est que l’ambivalence envers jésus que j’ai ressenti dans ma jeunesse, semblait déjà présente dès le 4ème siècle. D’un côté Jésus est objet de mépris, de l’autre son pouvoir est dangereux. Ces textes ont été écrits avant que l’église devienne la plus grande force en ce monde, mais ils ne dépareilleraient pas dans la liste des livres que j’ai choisi de ne pas présenter ici.
En fait, je suis certain que certains lecteurs auraient préféré que ces commentaires ne soient pas publiés du tout. Les textes présentés dans l’ouvrage de Schafer restent dangereux. Ils pourraient encore inciter à la violence contre les juifs. Et ils menacent des décennies de progrès des relations judéo-chrétiennes.
On se demande quand, si jamais, les juifs pourront se remettre du traumatisme de l’oppression chrétienne et apprendre réellement, tout en nous en différenciant, de la tradition et de l’enseignement chrétiens. Au cours de mon propre cheminement spirituel, j’ai été étonné d’avoir appris autant des enseignements d’autres traditions – bouddhisme, hindouisme, paganisme, soufisme – et de mon degré de nervosité quand il s’agit du christianisme. Certes, comme beaucoup de juifs, j’accorde de la valeur aux enseignements de Jésus et j’ai même fait mon mémoire de master sur Paul et le Talmud. Mais ce n’est pas assez. Je veux comprendre le Christ à la manière des chrétiens – pas pour devenir l’un d’entre eux, mais pour enrichir ma propre vie religieuse. Je veux apprendre d’eux comment avoir une relation personnelle avec un Dieu personnel, humanisé, incarné qui veille et qui sauve. Je veux ressentir Jésus comme un être humain assez éclairé pour voir chacun comme sacré, même l’impur, le lépreux et le marginal. Et je veux suivre son exemple, voir tous mes frères en humanité et moi-même comme les fils et les filles de Dieu.
Il y a quatre ans, j’avais développé certaines de ces réflexions dans un essai publié par Zeek magazine. J’avais avec humour intitulé l’article « Comment j’en suis finalement venu à accepter le Christ dans mon cœur, » expliquant cette ironie dans le premier paragraphe. Lors d’une conférence où ce magazine était en vente, quelqu’un a vu ce titre, a pris le lot entier de magazines et l’a jeté à terre, avant d’accuser le libraire de vendre des détritus de missionnaires.
Eh bien, je pense que vous devrez nous pardonner, à nous les juifs, d’être encore un peu nerveux…

Jésus Christ et Marie selon un certain humour.

24 février 2009
Je vous ai entretenu récemment d’un sketch extrêmement désobligeant à l’égard des principales figures de la religion chrétienne. Diffusé sur une chaîne privée de l’entité sioniste, ce sketch était explicitement présenté comme une riposte au déni de l’holocauste par l’évêque ex excommunié Williamson, comme si ce dernier avait blasphémé une autre religion.

Grâce à Pepshe, nous pouvons nous aussi profiter de cet exemple d’humour que je me garderai de qualifier de juif.
J’ose espérer que l’ensemble de nos médiats, Charlie Hebdo en tête, vont se dépêcher de faire connaître au grand public francophone ce produit de la culture judéo-chrétienne.

Jésus Christ et Marie selon un certain humour.

24 février 2009
Je vous ai entretenu récemment d’un sketch extrêmement désobligeant à l’égard des principales figures de la religion chrétienne. Diffusé sur une chaîne privée de l’entité sioniste, ce sketch était explicitement présenté comme une riposte au déni de l’holocauste par l’évêque ex excommunié Williamson, comme si ce dernier avait blasphémé une autre religion.

Grâce à Pepshe, nous pouvons nous aussi profiter de cet exemple d’humour que je me garderai de qualifier de juif.
J’ose espérer que l’ensemble de nos médiats, Charlie Hebdo en tête, vont se dépêcher de faire connaître au grand public francophone ce produit de la culture judéo-chrétienne.

http://www.wat.tv/swf2/1611202tPx67Z2159306/2145374

Deuxième petite leçon de théologie judéo-chrétienne

7 février 2008
Dans mon précédent post, je vous avais parlé de la réintroduction par le Vatican d’une prière en latin dont le contenu avait provoqué de vives réactions de la part d’organisations juives, notamment aux Etats-Unis.
Comme je vous l’avais indiqué, le contenu a de cette prière pour la conversion des juifs a été revu par le Saint-Siège afin d’en éliminer le contenu jugé blessant à l’égard des Juifs tel que la référence à leur « aveuglement ».
Cette prière garde toutefois pour objet justement la conversion des Juifs [au christianisme], référence toutefois symbolique car comme l’explique le Cardinal Walter Kasper, chargé par le pape du dialogue avec le judaïsme :

« Si la prière parle de la conversion des juifs, cela ne veut pas dire que nous avons l’intention de nous faire missionnaires « 

Et que, selon Benoît XVI :

« oui, Jésus Christ est le sauveur pour tous les hommes, et donc aussi pour les juifs ».

Je dirais que si les Chrétiens ne pensaient pas ça de Jésus, il faudrait cesser de les appeler Chrétiens pur leur donner un autre nom [pas Musulmans parce qu’ils ne reconnaissent pas le caractère divin du message du prophète de l’Islam, peut-être Juifs si on enlève chrétien à judéo-chrétien à condition bien entendu que le rabbinat accepte, ce qui n’est pas gagné].
Les prélats n’iront pas jusqu’à solliciter cette intégration dans le « peuple » Juif car, poursuit le cardinal Kasper :

« juifs et catholiques ont « beaucoup en commun », mais qu’ils ont aussi « une différence qu’il ne faut pas cacher: Jésus le Christ, le messie, le fils de Dieu « 

Ca, on commençait pourtant à l’oublier !
Conclusion du cardinal :

 » Nous devons respecter l’identité des juifs, eux doivent respecter la nôtre »

Autrement dit, une fin de non recevoir aux exigences des organisations juives, religieuses ou autres, dont la protestation a à peine été atténuée par les modifications apportées à la fameuse prière. De fait, les rabbins ont demandé une « pause » du dialogue avec l’église catholique.
On remarquera cependant que la dépêche AFP publiée par le journal catholique La Croix dont sont issues les citations ci-dessus, omet des propos très fermes du cardinal Kasper à l’égard des représentants du culte israélite. Le cardinal a en effet déclaré :

« Je dois dire que je ne comprends pas pourquoi les juifs ne peuvent accepter que nous jouissions de notre liberté dans la formulation de nos prières », a ajouté celui qui est aussi président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. « Des choses très mauvaises ont été faites, lorsqu’on voulait contraindre les juifs à la conversion », a-t-il reconnu. « Nous comprenons le mauvais souvenir de faits pour lesquels nous avons demandé pardon. Mais nous avons plus de difficulté à comprendre comment on ne peut accepter le témoignage de notre foi quand celle-ci est exprimée dans le plein respect de la foi d’autrui »

Et je n’ai pas trouvé ça en français mais seulement en anglais dans le Yediot, quotidien de l’entité sioniste :

« Dans leurs textes liturgiques, les Juifs ont des prières que nous, Catholiques, n’aimons pas. »

Dit de manière plus familière, le cardinal Kasper suggère aux Juifs de balayer devant leur porte.

>Deuxième petite leçon de théologie judéo-chrétienne

7 février 2008

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Dans mon précédent post, je vous avais parlé de la réintroduction par le Vatican d’une prière en latin dont le contenu avait provoqué de vives réactions de la part d’organisations juives, notamment aux Etats-Unis.
Comme je vous l’avais indiqué, le contenu a de cette prière pour la conversion des juifs a été revu par le Saint-Siège afin d’en éliminer le contenu jugé blessant à l’égard des Juifs tel que la référence à leur « aveuglement ».
Cette prière garde toutefois pour objet justement la conversion des Juifs [au christianisme], référence toutefois symbolique car comme l’explique le Cardinal Walter Kasper, chargé par le pape du dialogue avec le judaïsme :

« Si la prière parle de la conversion des juifs, cela ne veut pas dire que nous avons l’intention de nous faire missionnaires « 

Et que, selon Benoît XVI :

« oui, Jésus Christ est le sauveur pour tous les hommes, et donc aussi pour les juifs ».

Je dirais que si les Chrétiens ne pensaient pas ça de Jésus, il faudrait cesser de les appeler Chrétiens pur leur donner un autre nom [pas Musulmans parce qu’ils ne reconnaissent pas le caractère divin du message du prophète de l’Islam, peut-être Juifs si on enlève chrétien à judéo-chrétien à condition bien entendu que le rabbinat accepte, ce qui n’est pas gagné].
Les prélats n’iront pas jusqu’à solliciter cette intégration dans le « peuple » Juif car, poursuit le cardinal Kasper :

« juifs et catholiques ont « beaucoup en commun », mais qu’ils ont aussi « une différence qu’il ne faut pas cacher: Jésus le Christ, le messie, le fils de Dieu « 

Ca, on commençait pourtant à l’oublier !
Conclusion du cardinal :

 » Nous devons respecter l’identité des juifs, eux doivent respecter la nôtre »

Autrement dit, une fin de non recevoir aux exigences des organisations juives, religieuses ou autres, dont la protestation a à peine été atténuée par les modifications apportées à la fameuse prière. De fait, les rabbins ont demandé une « pause » du dialogue avec l’église catholique.
On remarquera cependant que la dépêche AFP publiée par le journal catholique La Croix dont sont issues les citations ci-dessus, omet des propos très fermes du cardinal Kasper à l’égard des représentants du culte israélite. Le cardinal a en effet déclaré :

« Je dois dire que je ne comprends pas pourquoi les juifs ne peuvent accepter que nous jouissions de notre liberté dans la formulation de nos prières », a ajouté celui qui est aussi président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. « Des choses très mauvaises ont été faites, lorsqu’on voulait contraindre les juifs à la conversion », a-t-il reconnu. « Nous comprenons le mauvais souvenir de faits pour lesquels nous avons demandé pardon. Mais nous avons plus de difficulté à comprendre comment on ne peut accepter le témoignage de notre foi quand celle-ci est exprimée dans le plein respect de la foi d’autrui »

Et je n’ai pas trouvé ça en français mais seulement en anglais dans le Yediot, quotidien de l’entité sioniste :

« Dans leurs textes liturgiques, les Juifs ont des prières que nous, Catholiques, n’aimons pas. »

Dit de manière plus familière, le cardinal Kasper suggère aux Juifs de balayer devant leur porte.


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