Archive for the ‘Judaïsme’ Category

L’étoile dite de David, symbole du judaïsme ou du sionisme et des antisémites?

14 janvier 2017

L’article date certes quelque peu puisqu’il a été publié en pleine campagne électorale aux Etats Unis mais il traite de questions historiques qui débordent largement l’actualité immédiate.

L’article parle en effet de ce qu’on appelle l’étoile de David qui est considérée habituellement comme le symbole du judaïsme et nous explique que ce n’est qu’assez récemment que les communautés juives ont commencé à adopter ce symbole.

D’abord imposé par Charles IV, le souverain de Prague, cette étoile se généralisera bien plus tard, au 19ème siècle, chez les Juifs allemands émancipés qui voulaient ainsi avoir un signe pour se distinguer de leurs compatriotes chrétiens qui pour leur part disposaient du symbole de la croix.

Le svastika, ou croix gammée, aurait pu devenir le symbole du judaïsme, si Charles IV en avait décidé ainsi!

Vous tirerez les conclusions que vous voudrez

Qu’est-ce que l’Etoile de David et quelle est sa signification pour les Juifs?

par Lauren Markoe, Religion News Service, Deseret News (USA) 6 juillet 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

L’utilisation récente par Donald Trump d’une étoile à six branches dans un tweet considéré généralement comme antisémite a soulevé de nombreuses questions sur l’Etoile de David, un symbole du judaïsme. Elle orne les synagogues dans le monde entier et est au centre du drapeau israélien. Mais elle a longtemps été utilisée pour dénigrer les Juifs.

D’où vient cette étoile et en quoi est-elle juive? Explications.

Q – Cette étoile remonte-t-elle au roi David de la Bible?

R – C’est ça. Mais n’allez pas chercher dans la Bible des références à l’Etoile de David. Selon la légende [biblique], c’est le « Magen David », le « bouclier de David » en hébreu qui avait la forme d’une étoile à six branches ou qui avait un motif avec cette forme par repoussage Mais on n’en a aucune preuve pour l’attester, qu’elle soit écrite ou archéologique. Et pendant des centaines d’années, c’est la menorah [chandelier] qui a été le symbole le plus habituel du judaïsme.

Q – Alors d’où vient cette étoile?

R – « Le triangle symétrique entrecroisé était un symbole répandu au Proche Orient dans l’antiquité, » explique le rabbin hassidique Pinchas Taylor dans une vidéo sur ses origines. On peut en trouver des exemples dans les cultures anciennes hindoue, perse et shinto entre autres – et dans des anciens décors juifs également. Elle semble pointer à la fois en direction du ciel et de la terre, de Dieu et de l’humanité et de tous les côtés de l’univers. Les mystiques pensaient qu’elle avait des pouvoirs spéciaux [magiques, NdT].

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Le chandelier (menorah) est le symbole le plus ancien du judaïsme

Q: Quand les Juifs ont-ils commencé à se servir de l’étoile?

R – Certains Européens, notamment à Prague, l’utilisaient dans les années 1600. Mais son adoption généralisée par les communautés juives n’intervint pas avant le début du 19ème siècle, d’abord chez les Juifs allemands, selon Jonathan Sarna, professeur d’histoire juive à l’université Brandeis.

« Les chercheurs pensent que les Juifs allemands récemment émancipés adoptèrent le symbole par opposition à la croix qui symbolisait si visiblement le christianisme allemand, » écrit Sarna dans son livre « American Juidaism ». L’Etoile de David fit sa première apparition dans le vitrail d’une fenêtre à la Baltimore Hebrew Congregation en 1845. Peu après, « elle devint une affirmation visible de judéité » sur les livres, les objets de cérémonie et les pierres tombales.

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Le vitrail de la synagogue de la Baltimore Hebrew Congregation

Q: Est-ce pour cette raison que les Nazis s’en servirent pour identifier les Juifs?

R – Oui, mais les Nazis ne furent pas du tout les premiers à faire porter aux Juifs un signe d’identification. Dans le monde islamique, le Calife Omar II (qui régna de 717 à 720) obligea les juifs, comme les Chrétiens, à porter des « signes distinctifs ». Dans toute l’Europe médiévale, les Juifs devaient porter des écussons – souvent jaunes – et parfois des chapeaux pointus.

Les nazis obligeaient les Juifs à porter des écussons jaunes, bien que la couleur était parfois différente dans certains territoires sous contrôle du IIIème Reich. L’étoile séparait et isolait les Juifs, les désignant ainsi pour la déportation vers les camps de concentration. Un Juif découvert sans son étoile jaune pouvait écoper d’une amende, mis en prison ou tué.

Q – Quel est le lien entre l’étoile et Israël?

R – Le mouvement sioniste adopté l’Etoile de David pour symbole en 1897. Il devint le drapeau de l’Etat d’Israël peu de temps après sa création en 1948. L’étoile est représentée entre une bande bleue sur le dessus et une autre en dessous qui sont supposées évoquer le tallit, le châle de prière juif, qui est habituellement bleu et blanc.

Q – Qu’en est-il de l’affirmation de Trump selon qui il n’y a rien d’antisémite dans l’étoile à 6 branches tweetée par son équipe de campagne?

R – L’équipe de campagne de Trump a écrit les mots « Candidate la plus corrompue de l’histoire! » à l’intérieur d’une étoile à six branches sur fond de billets de banque et à côté d’une photo d’Hillary Clinton. Etant donné qu’une bonne partie du discours antisémite reproche aux Juifs de manipuler l’économie mondiale, la présence de l’étoile associée à de l’argent a été immédiatement vue par les Juifs ainsi que par les non Juifs comme franchement antisémite.

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Le tweet litigieux du candidat Donald Trump

Pour être plus précis, l’image provenait d’un forum de discussion où s’expriment volontiers les poncifs et les diatribes des antisémites et des suprématistes blancs

L’explication fournie par l’équipe de campagne, une étoile de shériff, a été largement tournée en ridicule.

 

Après avoir appelé à un "Islam de France", M. Sarkozy appellera-t-il à un "judaïsme de France"?

12 février 2011
Le départ du président Hosni Moubarak sous la pression du peuple égyptien est, vous n’avez pas besoin de moi pour le comprendre, un événement d’une portée considérable dont nous commencerons bientôt à voir les conséquences sur la situation politique au Moyen Orient. Et ce, quel que soit la nature du régime qui se mettra en place en Egypte car ce dernier ne pourra en aucun cas ignorer les aspirations de la population à la démocratie, la justice et à la restauration du rôle de la nation égyptienne dans le conflit qui déchire depuis des années le Proche Orient.
Les sionistes ont sans doute bien compris qu’ils ne pourront plus très longtemps compter sur l’Egypte pour compléter le cadenassage de la bande de Gaza.. Ils savent aussi que ce désagrément ne sera que le premier de toute une série dont il est difficile de prévoir l’ampleur et la nature même si le retour de l’Egypte dans le champ de bataille semble douteux (sauf si elle y est précipitée pat le régime sioniste).
Dans les chancelleries occidentales, mais pas seulement, on craint l’arrivée au pouvoir en Egypte du mouvement des Frères Musulmans en premier lieu parce qu’on est certain que ces derniers adopteraient une attitude résolument hostile à l’entité sioniste.
On ne discutera pas ici du bien fondé ou non de cette crainte. On retiendra seulement que le gros des inquiétudes concerne la pérennité des accords de Camp David qui participent de l’immunité dont jouit la colonie sioniste pour ses actes de brigandage et de meurtre.
On notera par contre l’étrange écho en Occident des appréhensions relatives aux événements en Egypte et en Tunisie puisque la même crainte d’arrivée au pouvoir des Frères Musulmans et donc, suppose-t-on, d’application du droit musulman (sharia, même si le mot sharia n’a pas le sens de droit ni de loi) s’exprime à l’intérieur même de la sphère occidentale.
Cette crainte se dit de manière plus ou moins feutrée en empruntant généralement le détour des questions d’intégration des minorités de confession musulmane ainsi qu’on a pu le voir avec les récents propos de Mme Angela Merkel, puis de David Cameron sur l’échec du multiculturalisme dans leurs pays respectifs.
Et comme par hasard, pas plus tard qu’hier M.Sarkozy tenait des propos similaires sur la situation en France.
Non, il n’ y a pas de hasard là dedans
Non plus dans le fait que M. Sarkozy a tenu ces propos quelques heures seulement après avoir levé le coude à la table du CRIF en compagnie du gouvernement de la république française presque au complet. Et si on a souvent relevé que M. Sarkozy avait évoqué les « racines juives » de la France, y voyant une entorse à la laïcité, ces propos de M. Sarkozy doivent être  cependant également entendus à la lumière de ce qu’il a dit par la suite sur « nos compatriotes musulmans ».
Quand M. Sarkozy évoque les « racines juives » de la France, il entend par là circonscrire ce qu’il entend par la France qui n’a pas à prouver sa qualité de « française » ni la légitimité de sa présence sur le sol de l’hexagone. Il indique par là que sa démarche de stigmatisation ne touchera pas la communauté juive de France.
J’ai comme l’impression que M. Sarkozy va bientôt prendre son rôle d’imam au sérieux et commencer à prêcher dans les mosquées de France et de Navarre.
Sérieusement, M. Sarkozy a carrément franchi ligne jaune en matière de laïcité. Il va bientôt réécrire le Coran et ajouter des hadiths à ceux qui sont reconnus comme authentiques.
Tant qu’il y est, il pourra promouvoir un judaïsme de France en demandant aux rabbins hexagonaux de supprimer du rituel la prière pour le soldat sioniste et celle pour le salut de l’Etat sioniste voyou et de leur substituer une prière pour le soldat français et une pour le salut de la république française (une prière pour la France est dite dans les synagogues consistoriales depuis Napoléon 1er qui a organisé ce culte. Nous sommes là de toutes façons loin de la laïcité).
Il ne demandera rien de tout ça au judaïsme puisque ce dernier fait partie des racines de la France.
Sarkozy ne fait en réalité preuve d’aucune originalité. Il ne fait qu’appliquer  sans ajouter grand chose de personnel un agenda qui n’a pas été défini à Paris.
Guy Konopnicki observe pour Marianne que lors de son discours au dîner du CRIF, M. Sarkozy semblait découvrir la teneur de ce qu’il était en train de lire. Bonnet d’âne pour le président incapable de bien réciter sa leçon!  Pour le coup c’est  bien un agenda en France mais pas de France. Et cet agenda a été défini par des néoconservateurs entre Washington, New York et Tel Aviv.
Impossible sinon de comprendre cette communauté de langage et cette égale urgence de thématiques identiques à Paris, à Berlin, à Londres mais aussi dans les Etats du Texas ou de Géorgie de l’autre côté de l’Atlantique. A la vérité, Sarkozy, Cameron et Merkel ont tout trois un train de retard sur leurs maîtres à penser aux Etats Unis.
Mother Jones, un organe de presse de gauche aux Etats Unis, tient une chronique régulière des délires de politiciens néoconservateurs qui, alors que le pays est en proie au chômage, à des déficits budgétaires énormes, au problème de centaines de milliers de « délogés » ne se préoccupent pratiquement plus que du risque d’application de la sharia aux Etats Unis.
Une communauté transatlantique de préoccupations voire de langage surprenante, d’autant que la communauté musulmane aux Etats Unis est peu importante. Et que par contre, un juge peut se permettre en Floride d’argumenter son verdict en se référant aux symboles cabalistiques tandis qu’un autre à Chicago prétend contraindre un père divorcé à élever sa fille dans le judaïsme.
Le discours de ces gens, Sarkozy, Merkel, Cameron etc. serait risible tant il est stupide s’il ne faisait pas, je le crains, le lit de futures guerres dans le monde, et de guerres civiles ou de persécutions telles que celles qu’avait connu le 20ème siècle et dont on pensait le retour impensable. Et tout ça pour l’Etat sioniste!

par Tim Murphy, Mother Jones (USA) 11 février 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri
* La grande nouvelle pour l’Egypte (et pour la planète) cette semaine, a été le départ du dictateur Hosni Moubarak, ce qui a suscité de vives spéculations les Frères Musulmans qui prendraient le contrôle du pays et imposeraient une stricte loi islamique Ce n’est pas une certitude. Mais s’ils ne peuvent pas prendre l’Egypte, les Frères Musulmans ont cependant un assez bon lot de consolation:  selon Red State, « il y a des sympathisants, des partisans des Frères Musulmans et des fondamentalistes  qui font du sponsoring et s’expriment » cette semaine à la Conservative Political Action Conference (CPAC). Qui s’exprime aussi à la CPAC? La militante anti sharia Pamela Geller qui dit que les critiques sur sa personne sont à la base « la seconde vague des attentats du 11 septembre. » Dur, dur.
* Le député de Géorgie Mike jacobs a déclaré à des journalistes qu’il ne pouvait pas s’imaginer des règles de la sharia imposées aux braves gens de son Etat – mais pour s’en assurer, il a présenté en début de semaine un projet de loi pour empêcher la référence à des lois étrangères ou religieuses dans les tribunaux de l’Etat. Seize Etats au total ont adopté ou présenté une législation anti-sharia depuis février dernier.
* Je les ai représentés sur une carte
Votre Etat a-t-il interdit la sharia?
En bleu foncé : oui
En vert: en projet
En bleu ciel: tentative non aboutie
En rouge: pas de démarche en ce sens
* Bonne nouvelle à Mansfield au texas: votre école de district a obtenu une subvention fédérale de 1,3 million de dollars pour initier les élèves à une « très importante » langue et culture étrangères, un apport qui renforcera à coup sûr les compétences cognitives, la curiosité intellectuelle et les perspectives professionnelles [des élèves]. Mauvaise nouvelle: parce que la langue en question est l’arabe, un groupe de parents a averti du risque d’endoctrinement par les principes islamiques, et l’administration de l’école a gelé le programme pour une durée indéfinie. Si vous vous posez la question, oui, ça ressemble à un avenir gâché.
* moins 10 Gold stars pour Gretchen Carlson de Fox News qui a informé ses téléspectateurs que l’école avait l’intention de rendre l’arabe obligatoire pour les élèves de maternelle.. C’est fou! Et faux. Les cours d’arabe sont facultatifs, et seulement pour les classes d’enseignement secondaire qui auraient 20 minutes de « langue et civilisation arabes » par jour dans le cadre de leurs enseignements sur la société; les élèves de maternelle continueraient sans doute à manger de la purée. Tout cela a été expliqué en détail non seulement dans la mise au point faite par l’école, mais dans le document d’information qui avait été diffusé avant la controverse, et dans le dossier de subvention lui-même. J’ai trouvé tout ça en 12 secondes sur Google.
* Sarah Posner a réalisé une interview avec le député du Wyoming Gerald Gay qui prévient que si les Américains ne combattent pas la sharia maintenant, « on aura bientôt le museau du chameau sous la tente. » (regardez cette vidéo où Gay fait exploser une réplique du Congrès).
* Le gourou de la communication chez les Républicains, Frank Luntz a animé un de ses  groupes de discussion et a découvert qu’une forte proportion détecteurs conservateurs – 10 sur les 25 électeurs de l’Iowa avec lesquels il a discuté – pensaient qu’Obama est secrètement musulman.- ce qui veut dire que le groupe de discussion de Luntz était en fait plutôt modéré.
* Et puis, notez le sur vos agendas, les auditions du député Peter king sur la « radicalisation » de la communauté musulmane américaine sont pour le 7 mars. Quels sont ceux qui brillent par leur absence de la liste des témoins retenus par cet élu au Congrès? Les fonctionnaires chargés de faire respecter la loi sur le terrain.
* Info de dernière minute. Dans une interview aujourd’hui avec Suzy Khimm de MoJo, l’ancien élu au Congrès du Colorado, Tom Tancredo, a soutenu que les immigrés Musulmans ne s’assimileront pas parce que leur objectif est d’instaurer la loi islamique. « Qu’est-ce que vous faites avec des gens qui viennent avec comme objectif la promotion de la sharia qui n’est compatible en aucune façon avec la constitution des Etats Unis? » Que pouvez-vous faire? Il a aussi évoqué Winston Churchill. Lisez l’ensemble de l’interview ici.

Un rabbin dans la gueule du loup

6 février 2011
C’est du moins ainsi que le Jerusalem Post caractérise le voyage du rabbin ultra orthodoxe israel Gabbai en… Iran, une terre « hostile » selon ce journal sioniste.
On imaginera volontiers un rabbin entrant clandestinement en république islamique d’Iran, dépouillé de tout signe extérieur de son appartenance au judaïsme et à la catégorie des rabbins.
Pourtant pas du tout. Ce rabbin est entré en Iran avec un visa obtenu grâce à l’intervention de la communauté juive locale et il a circulé en Iran vêtu de sa tenue de juif hassidique.
Chiourim.com donne un compte rendu magnifié du séjour iranien de ce rabbin qui apparemment vient juste après Jésus en matière de miracles.
Bien sûr, le rabbin Gabbai a constaté que « »La peur des iraniens dans la rue se voit sur leur visage. Elle me rappelle celle que j’ai connu sous le régime communisme. »
Il ne s’est pas dit que peut-être les gens avaient peur de lui et de son accoutrement qui faisait peut-^tre penser à un sorcier en vadrouille?
Chiourim nous rapporte que le rabbon Gabbai d’était rendu en Iran afin d’avoir un aperçu de l’état des tombes juives, dont certaine sont présumées avoir un caractère historique comme celle du prophète Daniel.
Selon Chiorim.com,

Il est revenu très choqué de ce qu’il a vu. La plupart des cimetières ont disparus, remplacés par des terrains de jeux. Ceux qui restent, sont menacés du même sort.

Le site des juifs hassidiques est cependant beaucoup plus sobre puisqu’il n’évoque rien de particulièrement inquiétant au sujet de ce séjour dans un lieu qu’il qualifie lui aussi d’hostile. On comprendra en fait que tous les lieux où les juifs ne dominent pas sont en fait des lieux hostiles (par exemple hors du ghetto). Au sujet des tombes, il note:

S’il a été satisfait de constater que les tombes de Mordechai et d’Esther étaient bien entretenues, il a été perturbé, dit-il, de découvrir « que certaines tombes juives avaient disparu, et que dans d’autres endroits, des terrains de football avaient été construits sur les tombes des tzadikim. »

Il y a bien un problème pour le maintien des cimetières juifs ordinaires, ce qui a beaucoup à voir avec l’émigration massive des Juifs iraniens, mais ces cimetières sont loin d’avoir tous disparu.

"Gène" juif, judaïsme, antisémitisme et philosémitisme

26 janvier 2011
Vous vous souvenez sans doute de Thilo Sarrazin?
Non? Si vous l’avez oublié, ce n’est pas le cas de ceux qui avaient mené campagne contre lui en l’accusant d’antisémitisme. Ces gens à la haine tenace ne se contentent pas de la victoire qu’ils ont remportée sur lui puisque maintenant ils s’en prennent à son épouse qui serait une mauvaise enseignante (apparemment on veut faire supporter à cette dame le poids d’une forme  d’échec de l’école d’aujourd’hui
que nous constatons avec la montée de l’illettrisme dans tous les pays développés).
Or, Thilo Sarrazin, en véritable islamophobe qu’il est, n’est pas antisémite au sens où il détesterait les Juifs, mais philosémite, c’est-à-dire qu’il les apprécie voire même qu’il les encense, ce que note à juste titre le site juif.org..
En bon philosémite idéaliste, il n’a donc dû trouver qu’une seule explication à ce qui singulariserait la « réussite » des Juifs dans les domaines financiers, culturel ou scientifique, c’est qu’ils appartiendraient à un peuple distinct [élu?], une race en quelque sorte dotée d’une particularité génétique. On a cependant peu relevé que Sarrazin mettait sur le même plan comme peuples dotés d’un géne particulier, « peuple » juif et peuple basque. 

Le premier problème avec son argument est qu’il rappelle trop les thèses en vigueur sous le nazisme. Et le second problème est que c’est un type de croyance largement répandu chez les élites juives, notamment celles qui adhèrent au sionisme.
Impossible cependant, pour ces mêmes élites juives, de rester silencieuses voire même de faire mine d’approuver les propos de Thilo Sarazin après que ce dernier ait été dénoncé pour antisémitisme par de hauts responsables politiques Allemands.

Je signalais notamment qu’un certain Stephan Kramer, dirigeant communautaire Juif de son état, s’était fendu de la déclaration suivante:

« Quelqu’un qui tente de définir les Juifs par une particularité génétique est consumé par une manie raciste, »

Je vous renvoie aux liens qui figurent sur le post où se trouve la citation et je vous invite à lire l’article qui suit, tiré de Forward, un journal créé en 1897qui représente des orientations plutôt progressistes dans la communauté juive des Etats Unis.
Vous me direz après qui est consumé par une manie raciste. C’est à cette question que, bien involontairement, Thilo Sarazin a permis de répondre
.

Racines familiales
De nouveaux tests ADN révèlent un lien de sang juif caché
par Elie Dolgin, Forward (USA) 18 janvier 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

En avril dernier, Joseph Pickrell a envoyé un échantillon de sa salive à la société californienne de testing génétique 23andMe. Après avoir consacré des années à l’étude de l’ADN d’autres personnes, cet étudiant de 27 ans, en doctorat à l’université de Chicago, avait décidé d’en savoir plus sur ses propres origines génétiques.

Les résultats qui lui sont parvenus montraient que les origines de Pickrell étaient majoritairement d’Europe du nord avec un peu de sang méditerranéen. A ce moment là, « je me suis juste dit que c’était à peu près vrai, » explique Pickrell.

Avec 11 de ses amis et collègues qui avaient fait le même test, Pickrell a alors établi son profil génétique au moyen d’un algorithme informatique conçu pour démêler plus précisément les lignages génétiques. Curieusement, l’analyse suggérait que deux personnes sur les onze avaient une origine ashkénaze: Dan Vorhaus, avocat installé à New York, et Pickrell. Cette découverte était logique pour Vorhaus, un Juif qui a grandi dans Bay Area. Mais pour Pickrell, qui a été élevé dans le catholicisme dans la banlieue nord de Chicago, c’était un choc.

Pickrell s’est tourné vers sa mère. « Elle a dit, ‘Attends un peu, ça éveille quelque chose chez moi,' » se souvient Pickrell. Elle a passé quelques coups de fil, et recoupé les informations: le père de son père – l’arrière grand père maternel de Pickrell – avait grandi dans le judaïsme en Pologne avant de migrer aux Etats Unis où il épousa une Catholique et abandonna son éducation juive.
« C’est amusant que j’ai pu sortir ça du placard  par la génétique, » déclare Pickrell.
Les tests ADN pour révéler des origines juives sont proposés depuis des dizaines d’années par des sociétés comme Family Tree DNA  à Houston et DNA Tribes à Arlington en Virginie. Ils ont par exemple montré que beaucoup d’Hispano-Américains descendaient probablement de Juifs qui avaient été contraints de se convertir ou de dissimuler leur religion il y a plus de 500 ans en Espagne et au Portugal. Pourtant, alors que les techniques habituelles de techerche de l’ascendance parviennent à mettre en évidence des origines juives remontant à plusieurs siècles, aucune n’aurait pu déceler le pedigree sémitique relativement récent de Pickrell.

C’est parce que la plupart des tests ADN reposaient traditionnellement sur deux petites parties du génome: le chromosome Y, qui est transmis pratiquement sans modifications du père au fils, et l’ADN mitochondrial que les mères transmettent fidèlement à leurs rejetons.Comme ces portions d’ADN restent relativement stables d’une génération à la suivante, elles sont particulièrement utiles pour tester l’ascendance directe en ligne maternelle d’une part et paternelle d’autre part: cependant ces tests ignorent dans l’ensemble la majorité du patrimoine génétique d’un individu et ne peuvent pas détecter les signatures génétiques qui franchissent les barrières de genre.

Mais le test proposé par 23andMe est différent. Disponible sur le marché depuis quelques années seulement, il mesure près d’un million de « lettres » distinctes d’ADN disséminées dans l’ensemble du génome pour révéler les origines ancestrales et les facteurs de risque d’environ une centaine de maladies. Et avec un prix de vente de 99 dollars facturé par la compagnie en décembre – bien moins cher que des tests similaires – plus de gens se sont précipités^pour utiliser ce service et ont reçu des résultats surprenants.

Selon Mike Macpherson, généticien chez 23andMe, environ 2 % des 40 000 Européens d’origine non ashkénaze qui ont utilisé les services de l’entreprise présentent une signature génétique fiable qui appartient au patrimoine ashkénaze.
CeCe Moore, une généalogiste amateur de 41 ans qui gère une société de production télévisuelle à Orange County en Californie, est un de ces clients. En 2008, Moore a faite tester son ADN mitochondrial et le chromosome Y de son père sans trouver de traces de patrimoine génétique juif. Puis, l’an dernier, elle a obtenu une lecture de son ADN par 23and Me et appris qu’une partie, petite mais significative, de son génome semblait être d’origine ashkénaze.

Comme elle avait toujours ét surtout au milieu de Juifs, « les gens pensaient que j’étais juive, » explique Moore qui a été éduquée dans la foi des Témoins de Jéovah. « Alors c’est amusant de vois que même si ça remonte assez loin, il y a quelque chose de juste là dedans. »

Mais Richard Villems, du laboratoire d’anthropologie moléculaire de l’université de Tartu en Estonie, qui étudie les origines génétiques des communautés juives, invite à la prudence et à ne pas sauter directement à des conclusions basées seulement sur l’ADN, tout particulièrement parce que plus on s’éloigne dans le temps, plus les signaux génétiques sont faibles. « Je pense qu’aucune prétention de ce genre [quant à des origines juives] ne tiendrait devant un tribunal, » dit-il.

Même si les données génétiques peuvent renvoyer à des origines ashkénazes; il est impossible d’exclure l’éventualité d’un ancêtre oublié depuis longtemps avec des racines moyen orientales non juives, dit-il.

Sauf s’il existe des indices concordants. Du moment que Pickrella eu confirmation que son arrière grand-mère était juive, « alors ça colle, » explique Villems. « Sans une telle connaissance de l’histoire familiale; le génotype seul ne permettrait pas d’identifier cette ‘goutte de sang’ comme ashkénaze. »

Pickrell dit ne pas envisager du tout d’aller à la synagogue. Et comme ‘les gènes ne définissent pas les Juifs, » selon Edward Reichman, médecin et rabbin orthodoxe à la Yeshiva University de New York, la communauté juive dans son ensemble ne le reconnaîtra pas non plus. Mais selon Bennett Greenspan, président et PDG de Family Tree DNA, beaucoup de gens qui apprennent par leur ADN avoir une origine sémitique finissent souvent par se convertir au judaïsme.

Elliot Dorff, un rabbin conservateur, spécialiste d’éthique à l’American Jewish University de Los Angeles, salue ces conversions. « Nous voudrions vraiment encourager ces personnes à redécouvrir leurs racines juives, » dit-il. Même si des personnes qui se sont trouvées des origines juives par l’ADN ne sint pas juives au sens strict, halachiquement parlant, Dorff a observé que de nombreuses personnes dans cette situation ressentaient déjà un lien profondément ancré avec la religion.
Malheureusement, tout le monde n’a pas des proches en vie qui peuvent corroborer les découvertes des tests ADN. Rick Voss, un avocat de 66 ans établi à Atlanta, a toujours soupçonné sue des grands parents paternels pouvaient être Juifs et, l’an dernier, les résultats du test de 23andMe ont montré que Voss lui-même était moitié juif. Mais comme le père et les grands parents de Voss sont morts depuis des dizaines d’années, il ne peut pas leur demander de précisions. « Ce genre de confirmation est complètement inaccessible, » déclare Voss qui a grandi dans le protestantisme dans la région de Chicago. Néanmoins, observe Voss, la découverte par l’ADN qu’il a probablement des racines juives « a une certaine signification psychologique. »
Heureusement pour Pickrell, il a été en mesure d’obtenir des réponses plus concrètes sur son odyssée personnelle à travers l’histoire orale de la famille. Il est prompt à constater cependant que si les anciens n’avaient pas été vivants pour confirmer les découvertes basées sur l’ADN, « encore une génération et cette information aurait été presque complètement perdue. »

Elie Dolgin collabore avec la revue Nature Medicine à New York

Racisme juif: c’est bien la faute des Arabes!

11 décembre 2010
Je vous ai déjà parlé de la déclaration signée par une cinquantaine de rabbins; dont des fonctionnaires municipaux, rappelant l’interdiction selon la loi juive de louer ou de vendre de la terre ou un logement à un non Juif. Une interdiction valable non seulement dans le territoire accaparé par les squatters sionistes, mais aussi dans les quartiers « juifs » dans d’autres pays.
Cet appel a suscité, dit-on, un tollé dans l’entité sioniste à tel point que même le premier ministre benjamin Netanyahou a condamné cette prise de position publique. Sans toutefois que personne, pas plus lui que quiconque, ne s ‘aventure  à prendre des sanctions comme, par exemple, de retirer les subventions allouées à certaines organisations ou mettre à pied des rabbins fonctionnaires.
Le nombre de signataires quant à lui, s’étend pour dépasser maintenant les 300.
Bon, mais la faute à qui?
Pas aux Juifs, ni à leurs lois religieuses. Bien sûr que non!
Menachem Friedmann, professeur de l’université Bar-Ilan nous propose une explication bien plus plausible:

Selon ce spécialiste du monde religieux juif, « les menaces qui pèsent sur Israël venant de l’islamisme, et les prises de positions hostiles à l’Etat de représentants de la minorité arabe alimentent ces angoisses et entretiennent une mentalité de ghetto alors que les juifs sont majoritaires en Israël ».

Eh oui, comme d’hab, c’est la faute des Arabes! Il suffisait d’y penser. Pas besoin d’avoir fait des années d’études!
On nous dit que le grand rabbin de Ramat Gan (banlieue de Tel Aviv), à la tête d’un groupe influent de centaines de rabbins sionistes orthodoxes, a dénoncé le manifeste
Mais ces rabbins n’ont-ils pas les mêmes arrières pensées que ce rabbin ultra orthodoxe,

Aaron Leib Steinman, qui s’en est dissocié de crainte que l’appel n’alimente l’antisémitisme à l’étranger.

Pourquoi donc cet appel devrait-il alimenter l’antisémitisme à l’étranger puisque  l’université Bar-Ilan nous dit que tout était de la faute des Arabes?
Et pourquoi peut-on lire que les deux grands rabbins de l’entité sioniste ne se sont pas joints à ces condamnations.?
Parce que nous explique à son tour Eliyakim Levanon, directeur d’une importante école rabbinique:

« En vérité, les Arabes ne veulent pas avoir un voisin Juif, ils veulent en vérité conquérir plus de lieux et prendre le contrôle d’Israël. »

Du point de vue socio-politique comme religieux, c’est bien la faute des Arabes.
Et au cas où vous ne le sauriez pas, au 19ème siècle les Palestiniens, désespérés de ne pas avoir suffisamment de Juifs à agresser et à brutaliser, lancèrent un vibrant appel à Theodor Herzl, lui demandant de fonder un mouvement politique susceptibele de leur amener un nombre conséquent de Juifs de sorte qu’ils puissent exprimer leur antisémitisme de manière débridée.  Ils demandèrent ensuite à Lord Balfour de déclarer que la Grande Bretagne était favorable à l’établissement d’un foyer national juif en Palestine. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, nous voyons ces méchants Palestiniens agresser de toutes les manières possibles ces pauvres Juifs installés pacifiquement sur le sol de Palestine.

Cette loi s’applique-t-elle à Lille?

7 décembre 2010

La question mérite en effet d’être posée et la mairesse de la ville devrait s’y intéresser. Car si Mme Martine Aubry  est très gentille de vouloir jumeler la ville de Lille avec celle de Safed dans l’entité sioniste, on ne peut que remarquer avec  Oumma.com, que Safed est une ville particulièrement raciste.
Un racisme encouragé par un de ses rabbins, Shmuel Eliyahu Or ce rabbin est lui-même un fonctionnaire municipal. Il paraîtrait que le ministre (sioniste) chargé des minorités a demandé son limogeage. On attend toujours…

Et justement en attendant, une cinquantaine de rabbins viennent de signer une déclaration selon laquelle vendre ou louer du terrain ou un logement à un non Juif est interdit aux termes de la loi religieuse juive (halacha). Et cette interdiction est valable non seulement dans le squat sioniste mais aussi dans les quartiers juifs à l’étranger. Cette interdiction est même citée en référence pour étayer la prise de position interdisant ces transactions en Palestine occupée.
Mme Aubry devrait donc vérifier si cette interdiction est effective à Lille ; à moins que cette ville n’ait pas de quartier juif..
 

50 rabbins fonctionnaires municipaux: ne louez pas d’appartements à des Arabes
Louer une terre à des non Juifs est blasphématoire, quiconque enfreint cette interdiction doit être ostracisé, affirment des rabbins.
par Kobi Nahshoni, Yediot Aharonot (Sionistan) 7 décembre 2010 traduit de l’anglais par Djazaïri

Des dizaines de rabbins fonctionnaires municipaux ont signé un manifeste ordonnant l’interdiction conformément à la loi halachique (religieuse) de vendre ou de louer de la terre ou des appartements à des non Juifs en Israël.
 Le document, qui a reçu l’aval de plus de 50 rabbins du parti National Religieux et ultra orthodoxes qui travaillent pour des municipalités à travers Israël, doit être diffusé par la presse religieuse et par des tracts distribués dans des synagogues ce weekend.
Parmi les signataires, se trouvent les rabbins Dov Lior, Shlomo Aviner et Ya’akov Yosef. Ces rabbins sont en majorité des fonctionnaires qui travaillent pour des municipalités et des villes d’Israël comme Eilat, Ashdod, Herzliya, Jérusalem, Kfar Saba, Naharia et Holon. 
Les signatures ont été réunies par un étudiant en religion de Netanya qui a choisi de s’adresser aux chefs rabbiniques municipaux suite au tollé entraîné par l’appel du rabbin de Safed à ne pas louer d’appartements dans la ville à des étudiants Arabes. Il s’est rapproché de fonctionnaires et non de directeurs d’écoles religieuses afin de mettre l’accent sur le fait que cette décision ne reflète pas une opinion politique mais plutôt une interdiction halachique classique.
La déclaration cite une série de passages halachiques traitant de cette question et observe que dans certains cas, des personnes qui louent des appartements à des non Juifs pouvaient être ostracisés.
« Les voisins et connaissances du vendeur ou du bailleur doivent d’abord l’avertir personnellement et ensuite ils sont autorisés à rendre l’affaire publique, à prendre leurs distances d’avec lui, à éviter les relations commerciales, etc., » lit-on dans la déclaration.
Les rabbins proposent plusieurs justifications pour cette interdiction, dont des craintes de mariages interreligieux et de blasphème. La déclaration ajoute que les vendeurs assument la responsabilité des conséquences matérielles et spirituelles de leurs actions.
‘Des vies en jeu’
 Le document avertit ensuite que quiconque loue des appartements à des non Juifs cause un grand tort à des voisins car « leur mode de vie diffère de celui des Juifs. » Parmi les non Juifs, on peut aussi trouver des ennemis qui peuvent mettre en danger des vies de Juifs, expliquent les rabbins.

Leur déclaration suggère qu’il n’y a pas de différence entre une personne qui loue un appartement à un non Juif en Israël et une personne qui fait la même chose dans des quartiers juifs à l’étranger.
   
 Les organisateurs n’ont pas encore obtenu la signature de grandes personnalités rabbiniques ultra orthodoxes mais ils ont inclus une déclaration faite il y a cinq ans par des personnalités de premier plan, les rabbins Chaïm Kanievsky, Nissim Karelitz, et Aharon Leib Shteinman qui avaient dit à l’époque que la terre ou les logements en Israël ne pouvaient pas être vendus à des Gentils.

Hanoucca revisitée par David Shasha

2 décembre 2010

Je vous avais déjà proposé un texte de David Shasha dans lequel ce dernier s’en prenait aux doctrines cabalistiques qu’il associait d’ailleurs au sionisme. David Shasha revient à la charge en traitant maintenant de Hanoucca, la fête juive dite des lumières.

Un texte instructif et à méditer

Notes sur Hanoucca: les Macchabées et les ‘traditions inventées’ par le sionisme

par David Shasha, Mondoweiss (USA)1er décembre 2010 traduit de l’anglais par Djazaïri

 
1. Le fête juive de Hanoucca, un mot hébreu signifiant « consacré », est une petite fête juive sans aucune source biblique.

2. Hanoucca est une fête historique qui commémore la victoire d’une famille sacerdotale appelée les Macchabées sur les Séleucide gréco-syriens en 165 av. JC. Ces Macchabées ne cherchaient pas seulement à vaincre les occupants grecs, mais aussi à défaire leurs alliés Juifs, ceux qu’on appelait les « Juifs hellénisants. »

 3. Nos sources rabbiniques ne nous ont pas gardé d’informations historiques fiables. Mais les rabbins ont déterminé les exigences légales de la fête, la simple prescription d’allumer des bougies pendant huit nuits dans le Tractate Shabbat du Talmud babylonien. Cette discussion juridique, notre seule source juive « officielle » pour cette fête, est annexée à une discussion bien plus large sur le problème complexe de l’allumage de bougies pour le Sabbat.

4. Notre source historique pour cette fête est un apocryphe, Le Livre des macchabées 4.52 ff. qui nous parle de la reconsécration du Temple le 25 kislev, date traditionnelle pour Hanoucca.
5. Les rabbins qui ont canonisé les écrits hébraïques à Yavneh vers 100 après JC ont omis d’inclure Le Livre des Macchabées dans leur Bible. On peut spéculer de bien des manières sur cette exclusion du Livre des macchabées de la Bible massorétique.

6. Les rabbins considéraient la dynastie hasmonéenne comme usurpatrice de la fonction sacerdotale dans le Temple et dans le royaume. Les Hasmonéens étaient des prêtres issus du peuple et qui n’appartenaient pas au lignage Zadokite et ils avaient pris sur eux de diriger la rébellion contre Antiochos et les Syro-Grecs. Du point de vue rabbinique, tous les résultats positifs obtenus par la défaite des Séleucides étaient contraires à le lettre même de la loi juive concernant la succession sacerdotale telle qu’explicitée par les sources rabbiniques.

7. Nous pouvons maintenant examiner le lignage hasmonéen et son impact sur la culture juive dans le judaïsme pharisien et post-pharisien. En gros, les premiers Hasmonéens sont restés fidèles aux traditions légales juives sur le modèle rabbinique. Mais au fil des générations, les hasmonéens ont continué à accroître leurs pouvoirs et à oublier les traditions qui avaient animé la rébellion au début. Au nadir du pouvoir hasmonéen, l’usurpation du trône par l’usurpateur Iduméen Hérode; qui était en principe un membre du clan hasmonéen par son mariage dans la famille, marqua le couronnement de plusieurs décennies d’hellénisation des prêtres du Temple.

8. Il convient donc d’observer que les rabbins étaient tout sauf satisfaits des spécimens physiques de la dynastie hasmonéenne qui peuplaient l’enceinte du Temple à leur époque. Il semblerait donc logique que les rabbins aient cherché à expurger les traces historiques de la révolte des macchabées et les raisons pour la célébration de la fête de Hanoucca.

9. Mais les rabbins ne pouvaient pas supprimer une fête qui avait des racines populaires aussi bien dans les masses juives que dans l’élite sacerdotale. ILS ont alors élaboré le récit hagiographique d’une fiole d’huile qui avait été découverte dans les vestiges du temple et qui était la seule huile « pure » à utiliser pour allumer la Menora, le candélabre hébraïque: selon les rabbins, cette huile, en quantité suffisante pour un jour, avait duré les huit jours de la cérémonie de reconsécration. Il est curieux de noter que la menora du temple comportait sept branches tandis que la Menora de Hanoucca en a neuf.

10. Le récit de la fiole d’huile a été occulté à dessein des fondements historiques de la fête qui, en plus du Livre des macchabées, apparait au chapitre 7 du livre 12 des Antiquités Judaïques de Flavius Josèphe. Nos sources historiques ne nous disent rien de la fiole d’huile mais nous parlent longuement des macchabées et de leur guerre contre les Syriens.

11. Comme on le sait, les rabbins étaient divisés sur leurs propres aspirations et désirs concernant l’indépendance juive. Il y avait une faction emmenée par R. Akiba qui continuait à lutter pour l’indépendance juive tandis qu’une autre faction, emmenée par le rabbin Yohanan Ben Zakkai, voulait faire la paix avec les occupants et à développer une nouvelle expérience nationale juive basée sur l’étude et la pratique des traditions écrites et orales de la foi hébraïque. Selon ce modèle, les Juifs vivraient en paix avec les Romains en échange de la liberté religieuse et de l’autonomie communautaire.

12. La fête de Hanoucca, d’évidence une fête nationaliste, une fête qui était plus politique que spirituelle, fut mise au second plan du calendrier liturgique. Les rabbins s’intéressaient moins à l’indépendance politique qu’à la restauration de l’étude de la Torah par les Macchabées La Hanoucca rabbinique est une fête contemplative qui souligne la chaleur des liens familiaux et la liberté de culte obtenue pour les Juifs par la révolte des macchabées.

13. Avec la double émergence de nouvelles tendances à l’époque moderne, le nationalisme juif sous la forme du sionisme et l’attention accrue portée aux modèles de comportements des Gentils et à l’assimilation, la fête de Hanoucca, à la place assez mineure dans le calendrier juif comme nous l’avons dit, prend un rôle significatif nouveau.

14. Pour les sionistes, la révolution des macchabées était un modèle historique alternatif au récit standard des rabbins. Avec les macchabées; les sionistes ont trouvé un modèle historique valide sur lequel baser leur propre nationalisme judéen. Au lieu de maintenir les codes et les croyances des sages talmudistes, les sionistes ont re-constitué une « nation » juive sur des « traditions inventées » qui étaient profondément informées par le paradigme des Macchabées.

15. Dans le récit sioniste, les Macchabées hellénisants ont été scotomisés et les Macchabées nationalistes mis en valeur. L’évolution qui a conduit à Hérode puis à la destruction finale du Temple de Jérusalem en 70 après JC a été effacée, tout comme le modèle d’évolution de R. Yoahanan Ben Zakkai et l’émergence d’un nouveau judaïsme humaniste basé sur le rassemblement pendant cette période de sources de la tradition écrite et orale sous la forme des écritures massorétiques et de la Mishna, aboutissant à l’œuvre majeure du formalisme rabbinique, le Talmud de Babylone.

16. Le sionisme s’est perçu lui-même comme héritier de la révolution des Macchabées, et non des rabbins. Le quiétisme des rabbins a été éliminé au profit d’une nouvelle agressivité qui faisait peu de cas des implications culturelles et religieuses de cette réorientation de la vie juive. Le sionisme a été une tentative de restauration de la vie nationale juive au détriment des impératifs religieux élaborés dans la diaspora par les Sages Juifs.

17. Le degré croissant d’assimilation des Juifs dans la société gentille a fait de Hanoucca une fête qui vise à rivaliser avec Noël, une grande fête chrétienne qui est, avec le jour de l’an, au cœur même de la définition du christianisme. Au cours du siècle dernier, Noël a pris d’énormes proportions et a servi de moteur au consumérisme occidental.

18. Ainsi, les Juifs qui se sentaient mal à l’aise avec leur propre religion se sont tournés vers Hanoucca comme un vers une fête « jumelle » qui se tient à proximité de Noël.

19. Donc, en résumé, Hanoucca est une fête juive très mineure dont la signification a été obscurcie par la manière dont le judaïsme a utilisé le matériau historique source et par la manière dont les rabbins juifs ont cherché à imposer leur propre empreinte sur la définition de la fête. Les Juifs modernes ont reformulé cette fête et lui ont donné un nouveau sens qui n’a à la base aucun lien inhérent avec le sens historique ou avec le sens religieux (s) de la commémoration, transformant ainsi Hanoucca en une «grande» fête juive.

David Shasha est directeur du Center for Sephardic Heritage à Brooklyn, New York. Il a écrit des articles pour le Huffington Post et publie une letter électronique hebdomadaire, Sephardic Heritage Update.Pour vous abonner à la newsletter visitez: http://groups.google.com/group/Davidshasha,.

Allemagne: après l’Islam, le judaïsme?

1 novembre 2010
Je m’abstiendrai de commentaire. J’observe seulement que celui qui demande des subventions au gouvernement allemand reproche ouvertement à ce dernier de préférer ceux qui se considèrent allemands d’abord et juifs ensuite. C’est lui qui le dit, pas moi.

Les Juifs orthodoxes d’Allemagne indignés par la discrimination gouvernementale
Les rabbins de Berlin furieux de la décision gouvernementale de subventionner les institutions juives libérales – et pas son équivalent orthodoxe. 

Par Ze’ev Avrahami, Haaretz (Sionistan) 1er novembre 2010 traduit de l’anglais par Djazaïri
BERLIN – Pendant une semaine qui a vu les titres de la presse allemande dominés par le thème de l’intégration des musulmans, une fracture est également apparue entre lle gouvernement et les Juifs orthodoxes du pays.
Derrière le différend se trouve une demande par le séminaire rabbinique orthodoxe de Berlin pour une augmentation des subventions de l’Etat pour les mettre au niveau du financement accordé aux rabbins juifs libéraux.

Fondé en 1873, le séminaire orthodoxe s’était maintenu dans la capitale allemande jusqu’en 1938, année de sa fermeture par les Nazis. Pendant près de sept décennies, les rabbins orthodoxes n’ont pas pu être formés à Berlin – avant la reprise de l’enseignement en 2005, et la réouverture officielle du séminaire en 2009 et l’ordination des deux premiers rabbins la même année.

Depuis sa réinstallation, le séminaire a été subventionné pas des dons transitant par le Conseil Central des Juifs en Allemagne et des donations privées via la Fondation Ronald S. Lauder, une oeuvre de bienfaisance.

Mais le séminaire exige maintenant des allocations sur fonds d’Etat sur le modèle de celles accordées à ses homologues libéraux et a menacé de fermer à moins que le gouvernement n’accorde l’argent.

Le précédent ministre de l’intérieur, Wolfgang Schäuble, avait publiquement fait l’éloge du séminaire, le qualifiant de contribution essentielle au renouveau de la vie juive en Allemagne. Mais son successeur, Thomas de Maizière – qui, cette semaine a annulé un voyage prévu en Israël – lui a été hostile.

Haaretz a pris connaissance d’un certain nombre de lettres échangées entre Maizière et le rabbin Joseph Spinner, le président du séminaire originaire des Etats Unis, dans lesquelles le gouvernement refuse fermement les subventions, citant des budgets limités, déjà tendus par les contributions au séminaire libéral ainsi qu’à la faculté d’études juives de l’université d’Heidelberg.

Les rabbins orthodoxes de Berlin sont furieux, affirmant que le gouvernement discrimine contre eux en faveur de Juifs plus assimilés.

« Ce conflit révèle la véritable attitude des autorités allemandes envers les Juifs, » affirme l’un des rabbins du séminaire. « Les Allemands sont disposés à financer les établissements d’enseignement juif aussi longtemps que ces Juifs sont des libéraux, leur ressemblent, se définissent d’abord comme des Allemands et ensuite comme des Juifs. »

La référence de Maizière à Heidelberg a particulièrement provoqué la colère parce que sa faculté d’études juives est une institution laïque, et non une faculté de théologie.

« Quiconque souhaite être ordonné comme rabbin  doit se rendre au Royaume Uni ou aux Etats Unis pour se former là-bas, » déclare le rabbin de Berlin.

Et les affirmations de discrimination par le rabbin ont peut-être une base juridique, explique Benjamin Ladiges, un avocat berlinois.

« L’Etat n’a pas le droit de préférer un séminaire à un autre, » a-t-il dit à Haaretz. « La Loi Fondamentale [la constitution allemande] stipule que dès lors qu’une institution religieuse obtient des financements, les autres ayant une dénominations différente sont éligibles au même soutien. »

Le Vatican contre le sionisme

23 octobre 2010
Vos journaux ne se bousculent pas pour parler du sujet que je vous propose; tout simplement parce que cette réunion au Saint-Siège ne portait pas sur le préservatif ou la contraception (on verra cependant demain s’ils sont plus diserts).
Les sionistes attendaient beaucoup du synode pour le Moyen-Orient qui vient de se réunir au Saint-Siège. Si le synode s’est effectivement inquiété du sort des Chrétiens au Moyen-Orient, les sionistes en sont cependant restés pour leurs frais comme on peut le voir avec cette réaction du rabbin David Rosen, directeur du département des Affaires interreligieuses du Comité juif international, pour qui ce synode, auquel il a participé en tant qu’invité, accueillait des « évêques radicalement hostiles à l’Etat hébreu ». En plus de ces évêques et du rabbin, on a noté aussi la présence d’un ayatollah Iranien et d’un Musulman sunnite venu du Liban.
En fait, non seulement rien de ce qu’espéraient les sionistes ne s’est produit au Vatican mais le synode a apporté une réponse théologique ferme d’opposition à la doctrine sioniste.
Excusez du peu, mais on peut lire en titre d’un article sur RFI que
Vous avez bien lu et je rappelle que RFI est l’acronyme pour Radio France Internationale (et non pour Radio fasciste Islamique comme vont vite tenter de vous en persuader les sionistes).
Le Vatican n’y va effectivement pas avec le dos de la cuiller et affirme qu’il 

«n’est pas permis de recourir à des positions bibliques et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les injustices ».

Mgr Cyrille Salim Bustros, archevêque de Newton (USA) enfonce le clou:

« Pour nous, chrétiens, on ne peut plus parler de Terre promise au peuple juif », terme qui figure dans l’Ancien testament, car cette « promesse » a été « abolie par la présence du Christ ». Après la venue du Jésus, « nous parlons de Terre promise comme étant le royaume de Dieu », qui couvre la Terre entière, et est un « royaume de paix, d’amour, d’égalité (et) de justice », a-t-il expliqué.

Nous avons là un important pas supplémentaire dans une des directions que redoutent le plus les sionistes, c’est-à-dire la délégitimation de leur Etat usurpateur.
Mais vous verrez, les sionistes qui déjà prétendent mieux connaître le Coran que les Musulmans (le Coran disent-ils, légitime le sionisme!) vont arguer du fait qu’ils sont bien meilleurs spécialistes des Evangiles que les hiérarques catholiques eux-mêmes.

Religion et politique, le cas du sionisme

11 octobre 2010
Les organisations sionistes exercent une grande vigilance sur les campus universitaires. C’est vrai en France mais encore plus aux Etats Unis, pays dans lequel le lobby sioniste peut souvent actionner des menaces de sanctions financières à l’égard d’établissements qui dépendent en partie de dons de personnes ou d’institutions privées. Par ailleurs, les universités sont le lieu quasi unique de production des élites dans un pays qui ignore le système des grandes écoles à la française (HEC, Ponts et Chaussées etc.)
Une caractéristique des universités aux Etats Unis est de souvent disposer d’une presse de qualité, animée par des étudiants. Les éditoriaux et les opinions qui paraissent dans cette presse témoignent généralement d’une diversité qu’on ne retrouvera qu’épisodiquement dans la presse professionnelle dite « mainstream ».  Même si elle fait aussi parfois l’objet de pressions de la part de divers lobbies. L’article que je vous propose est une parfaite illustration de cette diversité persistante. Publié dans le Princetonian, il aborde de front la question du judaïsme politique, c’est-à-dire ce qui correspondrait à ce qu’on appelle aujourd’hui l’islamisme quand il s’agit de la religion musulmane. Nous n’avons pas de terme pour désigner ce judaïsme politique, hormis celui de sionisme quoique, si on lit attentivement l’article de Brandon Davis on peut aller jusqu’à penser que le sionisme n’est pas du judaïsme politique mais en réalité une nouvelle religion réservée aux happy few. 

La politisation du judaïsme
par Brandon Davis, The Daily Princetonian (USA) 6 octobre 2010 traduit de l’anglais par Djazaïri

Si vous avez écouté récemment Newt Gingrich, vous avez certainement peur de voir les Musulmans transformer les Etats Unis d’Amérique en République Islamique d’Amérique. Vous êtes peut être dominé par le sentiment que la religion musulmane n’est rien d’autre qu’un mouvement politique. Vous avez peut-être aussi le sentiment que le christianisme aussi devient rapidement un instrument politique. Mais dans toutes les récentes vociférations sur la religion et la politique, la troisième religion abrahamique a été pratiquement absente.

Peu de gens envisagent le judaïsme en tant que mouvement politique comme ils peuvent le faire pour l’Islam ou le christianisme. Quand je pense au judaïsme; je pense aux latkes (galettes de pommes de terre), au challah (pain), à Woody Allen et aux rituels de la Pâque. J’entends ma mère crier « oy vey » (malheur) quand j’avais raté une interro ou quand elle avait brûlé le morceau de boeuf de Rosh Hashanah. Si vous êtes un Américain de n’importe quelle religion, c’est probablement cette image que vous avez aussi des Juifs.

Mais il existe tout un autre pan du monde qui a une perception très différente du peuple juif. Pour eux, le judaïsme n’est rien d’autre qu’un mouvement politique. Ils pensent à des Juifs – les Israéliens – qui circulent dans des jeeps militaires et qui les ont expulsés de leurs maisons. Ils pensent à des Juifs qui les ont isolés du reste du monde, physiquement par un mur ou par un blocus économique. Ils pensent à des Juifs qui ont volé leur terre et nié leur histoire.

Je concède qu’il serait injuste de tirer des conclusions sur les Israéliens ou les Juifs en général à cause de certaines politiques et actions militaires israéliennes – tout comme il serait injuste de juger n’importe quelle communauté sur les actions de ses pires représentants. Mais comment traiter du judaïsme quand pratiquement toutes les organisations juives d’Amérique soutiennent inconditionnellement  les politiques israéliennes?

Dans l’époque sécularisée et post religieuse dans laquelle beaucoup d’entre nous vivent, le judaïsme a été préservé par une autre foi: le nationalisme. L’allégeance à Israël fait partie intégrante de l’expérience juive américaine, encore plus peut-être que la tradition culturelle et religieuse née de la Diaspora. Et les tendances politiques du judaïsme organisé sont presque monolithiques.

Mettre en question cette allégeance est le plus grand tabou de la communauté juive organisée. Des universitaires comme Noam Chomsky et Norman Finkelstein qui critiquent Israël sont qualifiés de Juifs atteints de la haine de soi par le courant principal du judaïsme américain. Des organisations juives pro palestiniennes telles que Jews Say No ou Jewish Voices for Peace sont extrêmement marginaux. Il existe quelques organisations juives relativement importantes qui critiquent Israël, mais aucune d’entre elles n’envisagera un instant l’idée d’un Etat israélo-palestinien non juif. 

Le résultat en est une politisation presque complète du judaïsme, analogue à l’islamisme au Moyen Orient ou au christianisme politique façon Sarah Palin ici. Si, à la différence de ces idéologies, les Juifs Américains ne militent pas pour que notre gouvernement [aux Etats Unis] soit basé sur des valeurs juives, nous soutenons des politiques bien précises au Moyen Orient. Comme les prières du Sabbat et les récits de la Torah, l’histoire de l’Israël moderne – souvent dépouillée de ses parties douteuses – fait partie intégrante de l’éducation juive. Les combattants de l’indépendance israélienne sont des héros pour les Juifs Américains, tout comme George Washington ou Paul Revere. Des millions de dollars sont dépensés pour apprendre aux jeunes Juifs à aimer Israël et à défendre Israël contre ses détracteurs. Les preuves sont massives et incontestables: le maintien d’un Etat nation juif en Palestine est devenu un des objectifs centraux du judaïsme organisé.

Et tout comme il est juste de critiquer les politiques israéliennes, il est juste de critiquer ceux qui en font l’apologie – des organisations qui affirment représenter l’ensemble de la communauté juive américaine. Traditionnellement, les Juifs Américains ont été à l’avant-garde des mouvements progressistes. Mais ces dernières années, les institutions juives américaines ont évolué vers le côté hideux du sionisme, soutenant – ou justifiant à tout le moins – le droite dure israélienne dans sa poursuite de l’occupation de la Cisjordanie et la répression de l’identité palestinienne. Les injustices indéniables commises par le gouvernement et l’armée israéliens justifient la critique; le silence devant ces injustices appelle également la critique.

Il est temps pour les Juifs Américains de se lever contre l’oppression, la violence et le fondamentalisme religieux. Le tribalisme qui a persuadé les Juifs de se ranger totalement aux côtés d’Israël depuis tant d’années est stupide et dépassé. L’occupation de la Cisjordanie est injuste. Le blocus de Gaza est injuste. Le déplacement des villages palestiniens est injuste. La poursuite de la construction de colonies est injuste. Et les Juifs Américains ont rendu tout ça possible. Il était grand temps qu’un Juif se lève pour le dire.


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