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Selon le Sénateur John McCain le modèle afghan doit inspirer les Etats Unis en Ukraine

3 mars 2015

John McCain, ce Sénateur américain qui a été le concurrent Républicain malheureux de Barack Obama dans la course à la présidentielle de 2008 s’est montré un des politiciens américains parmi les plus belliqueux.

Il a ainsi joué un rôle important en Libye et en Syrie en tant que représentant du parti de la guerre, un parti qui réunit indifféremment des Démocrates et des Républicains.

John McCain décore un "djihadiste" en Syrie

John McCain décore un « djihadiste » en Syrie

Tout naturellement, il tient un rôle semblable en ce qui concerne la crise ukrainienne pour laquelle il se montre un chaud partisan de la livraison d’armes « létales » au gouvernement fantoche de Kiev.

McCain fait partie de ces gens qu’on considère comme des patriotes aux Etats Unis, en particulier du fait de sa participation à la guerre du Vietnam où il fut fait prisonnier après la destruction en vol du bombardier qu’il pilotait.

John McCain aux commandes d'un avion de combat

John McCain aux commandes d’un avion de combat

Mais si on peut penser qu’il a été patriote, peut-on affirmer qu’il l’est encore aujourd’hui ?

Rien n’est moins sûr quand on voit avec quels arguments il plaide en faveur de la livraison d’armes à l’armée ukrainienne. En effet, le Sénateur donne comme exemple d’une stratégie de ce type réussie celui du soutien apporté par les Etats Unis et leurs amis aux forces qui combattaient les Soviétiques et le régime pro-soviétique en Afghanistan.

Or nous savons qui étaient ces miliciens soutenus par l’Occident en qualité de combattants de la liberté : le Talibans, Ben Laden et al Qaïda et une série de seigneurs de la guerre âpres au gain.

Les mêmes que les Etats Unis affirment combattre aujourd’hui dans le cadre de la guerre contre le terrorisme !

Les mêmes que le parti de la guerre dont la figure patriotique est John McCain soutient en Syrie !

Citant les moudjahidine soutenus par Ben Laden, McCain donne les pires arguments possibles en faveur de livraisons d’armes à l’armée ukrainienne

par Sam Sacks, The District Sentinel (USA) February 26, 2015 traduit de l’anglais par Djazaïri

En essayant de ridiculiser un officiel de l’armée pendant une audition devant la Commission sénatoriale des Forces Armées, le Sénateur John McCain (Républicain, Arizona) a proposé une analyse incroyablement inexacte de l’histoire récente pour justifier la livraison d’armes offensives au gouvernement ukrainien pour combattre les séparatistes soutenus par la Russie.

« C’est un défi à la logique, » a déclaré jeudi le Sénateur McCain pendant l’audition, en référence à l’assertion du Général Vincent Stewart selon laquelle les Etats Unis ne se seraient pas en mesure de livrer suffisamment rapidement des armes offensives à l’armée de Kiev pour changer le sort des armes en Ukraine orientale.

« Nous pouvons les mettre dans des avions et les envoyer là bas – comment pouvez vous justifier une telle déclaration ? a ajouté McCain.

Stewart, qui s’exprimait au côté du Directeur du renseignement national à l’audition sur les menaces mondiales, a présenté une analyse qui donne matière à réflexion sur la situation à laquelle les Etats Unis seront confrontés s’ils décident d’inonder d’armes supplémentaires le champ de bataille déjà meurtrier du Donsbass.

« La Russie et les séparatistes ont des lignes en profondeur qui leur permettent de rééquiper beaucoup plus vite avec des armes plus lourdes que ce que nous pouvons livrer, » a déclaré le Général Stewart au Sénateur.

« Ce serait une course pour voir qui peut armer et je pense qu’avec leurs lignes terrestres ils auraient un avantage significatif sur le terrain, » a-t-il ajouté.

Irrité par l’analyse du Général, McCain a évoqué l’intervention militaire soviétique en Afghanistan dans les années 1980 comme une histoire réussie de ce qui se passe quand les Etats Unis livrent des armes dans une guerre par procuration contre les Russes.

« Je suis sûr que les Russes disposaient d’un avantage significatif quand ils ont envahi l’Afghanistan. Je suis sûr que nous avons vu quelles ont été les conséquences tout au long de l’histoire, quand nous avons aidé des peuples qui avaient été envahis et opprimés et quand nous ne l’avons pas fait. »

Dans le cas de l’Afghanistan, les conséquences, qui ont été rapportées de manière exhaustive furent l’ascension des Talibans et des décennies de guerre, avec plus de 13 ans d’engagement militaire des Etats Unis contre exactement les mêmes gens que ceux que le Pentagone avait armé secrètement dans les années 1980 – des militants parmi lesquels Ben Laden en personne.

Si la livraison d’armes aux rebelles afghans a sans doute contribué à l’effondrement de l’Union Soviétique suite à sa mésaventure militaire, elle a aussi semé les graines qu’ont suivies les Etats Unis des années plus tard quand ils sont partis sur les traces des Soviétiques pour aller en guerre en Afghanistan, à ce jour la plus longue guerre de l’histoire de notre pays.

L’histoire récente, en Irak, en Libye et en Syrie prouve à nouveau que inonder le monde avec des armes a débouché sur des conséquences imprévues et, tragiquement, à plus d’effusion de sang dans les conflits.

En effet, nous avons vu quelles ont été les conséquences, Monsieur le Sénateur.

Le nouveau chef de l’OTAN est-il un homosexuel rouquin ou un chasseur de louves?

13 mai 2013

On apprend que 

Le général américain Philip Breedlove est entré aujourd’hui en fonction au poste de Commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), remplaçant l’amiral James Stavridis, qui occupait ce poste depuis le 2 juillet 2009.

Il va sans dire que c’est une fonction d’une grande importance qui fait de lui, entre autres, le responsable des opérations militaires en Afghanistan.

On nous signale qu’il est le 17ème officier Américain à occuper ce ports inauguré en 1951 par personne d’autre que Dwight Eisenhower!

J’ignore ce que signifie le nom Eisenhower – tout au plus suis-je arrivé à savoir que « eisen » est le mot allemand qui signifie le fer. Impossible par contre de trouver ce que signifie hower.

Par contre, j’ai tout de suite été frappé par le nom de Breedlove.

En effet, tout le monde sait ce que signifie le mot « love » tandis que « breed » est un mot moins familier.

« Breed » est un substantif qui signifie « race » ou « lignée ».

Le verbe « breed » signifie quant à lui « élever » [des animaux ou des enfants], « accoupler » [des animaux], « engendrer », « procréer ».

En argot anglais, la « breed-box » désigne le vagin.

Mais qu’en est-il de « breedlove »?

On ne trouve pas ce composé dans l’anglais standard, mais il existe sous cette forme exacte en argot et il a deux significations:

– la première est celle d’une boisson alcoolisée consommée en matinée.

– la deuxième est celle d’un homosexuel [gay] rouquin et blanc [redneck] de Géorgie plein de pellicules.

Un nom donc un peu lourd à porter pour quelqu’un qui occupe de si hautes fonctions militaires et politiques.

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Je ne suis pas « gay » (et pas gai non plus)

Bon, mais le nom Breedlove a en réalité une étymologie bien différente. On apprend ainsi que la partie « love » de ce nom ne renvoie pas au mot anglais qui veut dire « amour » mais à l’ancien anglais-français [c.à.d certainement le normand] « love » ou « louve », le canidé donc.

Et « breed » n’a pas de rapport avec le vocabulaire de la reproduction mais avec le mot français « bride ».

Breedlove renvoie donc à un homme ou à une famille dont l’activité consistait à capturer les loups en les maintenant avec une bride!

Un nom déjà martial finalement.

 

Le temps long, l’histoire, le temps de la presse et celui des urgences « humanitaires »

29 septembre 2012

Un article vraiment intéressant vers lequel j’ai été orienté par le blog de The Angry Arab et qui donne des éléments de contexte historique pour des phénomènes géopolitiques actuels.

Parce que l’histoire, le temps long, est la grande oubliée dans bien des commentaires sur les troubles que subit tel ou tel pays. Et quand Pankaj Mishra interroge l’histoire, il constate la continuité impérialiste occidentale qui était d’abord le fait de la France et de la Grande Bretagne avant de devenir celui des Etats Unis.

Cet impérialisme a toujours utilisé les mêmes méthodes pour parvenir à ses fins et elles se résument à la corruption,au recours à la force brutale, à l’ingérence. Pour ceux qui ne veulent pas comprendre, aucun pays n’est aujourd’hui à l’abri de l’ingérence des Etats Unis, pas même leur allié britannique qui a été obligé d’adopter une réglementation qui l’autorise à extrader ses propres ressortissants vers les Etats Unis, un manquement grave au devoir de protection dû à un citoyen (les USA n’extradent bien entendu jamais un de leurs ressortissants sauf après l’avoir déchu de la nationalité comme ce fut le cas d’Ivan Demjanjuk, un présumé criminel nazi).

Voilà résumée, sans caricature excessive, la façon de fonctionner de ceux qui croient incarner la civilisation et prétendent avoir la responsabilité ou le devoir de protéger les peuples qu’ils estiment martyrisés par leurs gouvernants.

Nous savons pourtant qu’ils n’ont jamais protégé que quand ils jugeaient que c’était intéressant pour eux et que sinon, ils n’ont pas hésité à massacrer, à affamer ou à laisser massacrer. Et ils jugent aussi qui bon leur semble, même ceux dont ils étaient les complices comme on l’a vu au Rwanda.

On ne les entend guère parler d’urgences non plus quant à la situation au Congo où les forces de l’ONU participent parfois elles-mêmes aux exactions. Un Congo où l’ONU stigmatise par ailleurs la constitution d’une administration parallèle par des rebelles, chose que le président d’un pays membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU appelle pourtant de ses vœux en Syrie.

Bon, mais tout va s’arranger au Congo parce que figurez-vous que c’est Mme Yamina Benguigui qui s’occupe de ce dossier au gouvernement français.

Raymond Tshibanda, chef de la diplomatie de la RDC  pense peut-être qu’on s’est moqué de lui

 L’inévitable retrait des Etats Unis du Moyen Orient

Par Pankaj Mishra, New York Times (USA) 23 septembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Le meurtre de quatre Américains en Libye et les foules qui ont attaqué ce mois-ci des ambassades des Etats Unis dans le monde musulman ont rappelé à beaucoup de gens l’année 1979, quand des islamistes radicaux s’étaient emparés de la mission américaine à Téhéran. Là bas aussi, des extrémistes s’étaient donné libre cours après la chute d’un tyran pro-américain avaient trouvé un moyen commode de se donner de l’importance.

Mais l’obsession pour l’Islam radical passe à côté d’une analogie plus significative pour l’actuel état de siège au Moyen orient e t en Afghanistan : les hélicoptères en vol stationnaire au-desus du toit de l’ambassade américaine à Saïgon en 1975 au moment où les tanks nord vietnamiens entraient dans la ville.

Ce départ précipité avait mis fin à un long et coûteux engagement de l’Amérique en Indochine que les Etats Unis, comme pour leur engagement au Moyen Orient, avaient hérité des empires européens disparus. Bien sûr, l’Asue du Sud-Est n’avait pas de ressources naturelles qui intéressaient les Etats Unis et il ne s’y trouvait pas d’allié à défendre comme Israël. Mais elle se trouvait sur la ligne de front de la bataille mondiale contre le communisme, et les décideurs politiques Américains avaient essayé sans succès à la fois la manière forte et les despotes à sa solde pour que les autochtones participent à la défense de leurs intérêts stratégiques.

Les manifestations violentes provoquées par le film «L’innocence des Musulmans» vont rapidement s’apaiser, et les ambassades américaines retourneront à leurs activités habituelles. Mais la portée symbolique de la violence, avec aussi une attaque des Talibans contre une des bases américaines les mieux protégées d’Afghanistan, est indubitable.

Le drame du déclin de la puissance américaine est en phase de se répéter au Moyen Orient et en Asie du Sud après deux guerres futiles et l’affaiblissement ou l’effondrement de régimes pro-américains.

En Afghanistan, des soldats et des policiers autochtones ont tué leurs formateurs Occidentaux, et des manifestations ont éclaté là-bas et au Pakistan contre les frappes d’avions sans pilote américains et des informations sur des profanations du Coran. Fait étonnant, ce regain d’hostilité et de méfiance envers les puissants envahisseurs occidentaux ont une fois de plus provoqué un choc chez beaucoup de décideurs et de commentateurs politiques aux Etats Unis qui se sont promptement retranchés derrière un discours paresseux du genre «ils détestent nos libertés.»

C’est comme si les Etats Unis, bercés par les échecs idéologiques comme ceux du nazisme et du communisme dans une idée exaltée de leur force morale et de leur mission, avaient raté l’évènement central du 20ème siècle : l’éveil politique inexorable, et souvent violent, de peuples qui ont été soumis pendant des dizaines d’années à la brutalité des puissances occidentales. Cette étrange omission explique pourquoi les décideurs politiques Américains ratent les occasions qui se présentent à eux pour des règlements post-impériaux pacifiques en Asie.

Dès 1919, Ho Chi Minh tiré à quatre épingles et armé de citations de la Déclaration d’Indépendance, avait essayé d’intéresser le président Wilson à  la fin de la domination française en Indochine. Il n’arriva à aucun résultat avec Wilson. Les nationalistes d’Iran, d’Inde, d’Egypte et de Turquie qui espéraient de ce président libéral et internationaliste qu’il promulgue une nouvelle «moralité» dans les affaires du monde connurent la même déception.

Aucun de ces anti-impérialistes ne se serait enquiquiné à  faire ces démarches s’ils avaient su que Wilson, un homme du sud des Etats Unis, aimait beaucoup les blagues sur les «nègres» et qu’il croyait dans me maintien d’une «civilisation blanche et de sa domination sur le monde.» Franklin D. Roosevelt était à peine plus conciliant quand, en 1940, il avait proposé d’amadouer les Arabes Palestiniens dépossédés de leur patrie avec un «petit bakchich.»

Roosevelt avait changé d’avis après avoir rencontre le dirigeant Saoudien Ibn Saoud et avoir compris l’importance du pétrole pour l’économie américaine de l’après guerre. Mais la guerre froide et l’obsession de l’Amérique avec la chimère d’un communisme monolithique avaient obscurci à nouveau la réalité de l’élan irrésistible de la décolonisation qui se nourrissait d’une aspiration intense des peuples humiliés à l’égalité et à la dignité dans un monde contrôlé par une petite minorité d’hommes blancs.

Les appels à l’aide lancés après la seconde guerre mondiale par Ho Chi Minh à un autre président Américain – Harry S. Truman –  étaient à nouveau restés sans réponse ; et Ho qui avait travaillé avec des agents secrets Américains pendant la guerre avait été ostracisé comme un dangereux communiste. Mais beaucoup de gens en Asie avaient compris que ce n’était qu’une question de temps pour que les Vietnamiens mettent un terme à la domination étrangère sur leur pays.

Parce que, ainsi que l’écrivait en 1954 l’essayiste Américain Irving Howe, le monde était entré dans une nouvelle ère révolutionnaire,»  dans laquelle la puissante aspiration au changement chez des millions d’individus politisés en Asie était la force dominante. « Quiconque s’en assure le contrôle [des masses politisées], » avait averti Howe, « que ce soit sous des formes légitimes ou déviées, triomphera.» cette masse humaine en attente d’une transformation politique avait été contenue du fait de la guerre froide et du despotisme dans le monde arabe; elle a aujourd’hui explosé, nuisant ainsi en profondeur à la capacité de l’Amérique à dicter les évènements là-bas.

Compte tenu d’une longue histoire de complicité avec les dictateurs de la région, du shah d’Iran à Saddam Hussein et Hosni Moubarak, les Etats-Unis font face à un énorme déficit de confiance. La conviction que cette méfiance profonde peut être surmontée par quelques discours présidentiels lénifiants ne fait que trahir une ignorance condescendante de la soi-disant mentalité arabe, qui jusqu’à récemment était censé n’être réceptive qu’à la force brutale.

Les extrémistes salafistes ne sont pas les seuls à penser que les Américains ont toujours des intentions malveillantes : les manifestants Egyptiens anti-islamistes qui avaient bombardé d’œufs pourris le convoi d’Hillary Rodham Clinton à Alexandrie en juillet étaient convaincus que les Etats Unis passaient des accords en douce avec les Frères Musulmans. Et peu de gens dans le monde musulman ont ignoré la manipulation flagrante de la politique américaine par le premier ministre Israélien dans le sens d’une attaque préventive contre l’Iran.

Il est à peu près certain que des années de turbulences s’annoncent au Moyen Orient avec diverses factions cherchant à contrôler le pouvoir. L’assassinat de l’ambassadeur J. Christopher Stevens en Libye, la grande success story américaine du printemps arabe, est un premier signe du chaos à venir ; il renvoie aussi aux conséquences imprévisibles qui suivront probablement toute intervention occidentale en Syrie – ou en Iran.

Comme en Asie du Sud-Est en 1975, les limites à la fois de la puissance de feu et de la diplomatie ont été mises en évidence. Le levier de l’appât du gain, le bakchich, ne peut marcher que jusqu’à un certain point avec des gouvernants qui s’efforcent de contrôler les énergies étonnamment diverses et féroces déchaînées par le printemps arabe.

Bien qu’elle soit politiquement impossible à évoquer pendant une campagne électorale, la perspective d’un retrait stratégique de l’Amérique du Moyen Orient et d’Afghanistan a rarement été aussi impérieuse. Elle est d’autant plus forte qu’une indépendance énergétique de plus en plus grande allège le fardeau qu’est le rôle de gendarme qu’assume l’Amérique dans la région et que son supposé allié, Israël, donne des signes alarmants de transformation en danger public.

Tout ne sera pas perdu si l’Amérique réduit sa présence dans un monde musulman volatile. Elle pourrait y retourner un jour, comme elle l’a fait avec son ancien ennemi vietnamien dans le cadre de relations sur la base du respect mutuel (quoique le récent renforcement militaire dans le Pacifique – un élément de la politique de l’administration Obama du «pivot vers l’Asie» – donne à penser à une nouvelle surestimation de la puissance des Etats Unis dans cette région).

Les républicains qui appellent Obama à «brandir» un « gros bâton »  semblent croire qu’ils vivent dans le monde de Teddy Roosevelt. Les internationalistes libéraux qui plaident pour un engagement encore plus grand des Etats Unis au Moyen Orient sont aussi dans l’anachronisme ; et tous ont une idée irréaliste de la puissance financière de l’Amérique après la plus grave crise économique depuis les années 1930.

C’est le monde des nations nouvellement en ascension et les peuples réveillés modèleront de plus en plus les évènements dans l’ère post-occidentale. Le repli de l’Amérique est inévitable. La seule question est de savoir s’il sera aussi long et violent que le retrait d’Asie et d’Afrique par les Européens au milieu du 20ème siècle.

Pankaj Mishra est l’auteur de “From the Ruins of Empire: The Intellectuals Who Remade Asia.”

Vers une fragmentation de l’Afghanistan?

9 septembre 2012

La dislocation des Etats existants est un des moyens auquel font appel les grandes puissances pour asseoir leur domination. Il est en effet plus facile de dominer de petits Etats ou de petites entités politiques constamment en conflit les unes avec les autres. Parfois, comme au Soudan, ce sont des facteurs géographiques et économiques locaux qui incitent à pousser à la partition des Etats.

Ces Etats ou entités sont alors en concurrence pour bénéficier du soutien des puissances qui ont favorisé ou imposé l’émiettement. Ces mêmes puissances ont également un accès plus facile aux ressources du sous-sol de ces pays.

On peut effectivement le plus souvent continuer à exploiter les mines ou les puits de pétrole même si un pays est en proie à une agitation endémique ou à ce qu’on appelle un conflit de basse intensité.

C’est un plan de fragmentation de ce genre qui semble être actuellement à l’étude pour l’Afghanistan. L’ingénieur chargé du projet est un député conservateur britannique et la discussion implique essentiellement Londres et Washington, les deux piliers de l’OTAN.

Bien sûr, le plan n’est pas présenté comme un projet de partition mais c’est certainement le résultat auquel il aboutira.

Si l’objectif avoué de cet émiettement est l’affaiblissement du pouvoir d’Hamid Karzai, un objectif non dit est d’affaiblir la position de l’Iran qui sinon, se trouverait renforcée après le départ des troupes de l’OTAN.

La presse iranienne et afghane avait fait état de ce projet dès la mi-août 2012

Un plan controversé visant à une partition de l’Afghanistan

Un député Conservateur propose de diviser le pays en zones dont certaines pourraient aller aux Talibans

Par Brian Brady & Jonathan Owen, The Independent (UK) 9 septembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

L’Afghanistan pourrait être découpé en huit «royaumes» différents – et certains d’entre eux pourraient être gouvernés par les talibans – selon un plan controversé en cours de discussion à Londres et à Washington.

Sous le nom de «Plan C», le projet radical pour l’avenir de l’Afghanistan énonce des réformes de nature à reléguer le président Hamid Karzai au rôle de figurant.

Conçu par le député conservateur et collaborateur du Foreign Office Tobias Ellwood, il pose en avertissement que le pays fera face à un avenir sombre quand il sera livré à lui-même. M. Ellwood soutient qu’un Etat «régionalisé» avec un nouveau premier ministre puissant pourra faire face à la faible gouvernance, aux disputes tribales et à la corruption dont beaucoup craignent qu’elles plongent l’Afghanistan dans le chaos quand l’ International Security Assistance Force (Isaf) se retirera en 2014.

Des sources haut placées au gouvernement ont confirmé que le Plan C – Trouver une solution politique en Afghanistan a été présenté au ministre des affaires étrangères William Hague, et a été discuté avec des officiels de la Maison Blanche. M. Ellwood, un ancien capitaine dans les  Royal Green Jackets a aussi discuté ce plan avec des officiels du gouvernement pakistanais à Londres.

Mais des experts ont critiqué cette tentative « d’imposer» un système démocratique à l’Afghanistan, et souligné que les leaders de la coalition devraient se concentrer sue la stratégie du retrait militaire qui leur permettra d’évacuer leurs forces à l’échéance butoir de 2014.

Wazhma Frogh, diirectrice de l’ Afghanistan’s Research Institute for Women, Peace and Security, a déclaré : «Quel est ce député britannique qui siège à Londres et décide pour l’Afghanistan ? C’est à nous, le peuple de ce pays, de décider si nous voulons nous scinder en Etats ou nous disparaître en tant que nation. Je suis surprise de voir un député d’un pays démocratique concevoir l’avenir et donner des solutions pour un pays dans lequel il n’aura pas à vivre et où ses enfants n’auront pas non plus à vivre.»

M. Ellwood, qui travaille maintenant comme collaborateur parlementaire du ministre délégué du Foreign Office David Lidington, a soutenu qu’un règlement politique – même en incluant les Talibans – était nécessaire pour garantir la stabilité à long terme de l’Afghanistan.

 «L’Isaf peut être confiante dans le fait que la révision de sa stratégie sécuritaire fonctionne finalement, mais la menace insurgée ne sera pas supprimée par le seul recours à la force,» explique-t-il dans un rapport lu par The Independent on Sunday. «Les Talibans ne participeront pas à un dialogue significatif s’il n’y a pas de stratégie politique faisable à laquelle ils peuvent participer… Une solution alternative [offre] une structure politique moins centralisée qui reflète mieux la composition ethnique du pays, les pôles économiques déjà existants et les intérêts régionaux des talibans qui pourraient alors être intéressés à un règlement politique.»

Le plan divise l’Afghanistan en huit zones, basées sur les «pôles économiques» de Kaboul, Kandahar, Herat, Mazar-i-Sharif, Kunduz, Jalalabad, Khost et Bamyan. Les zones seraient administrées par un conseil représentant les divers groupes ethniques et supervisé par un ou plusieurs pays étrangers. M. Ellwood soutient aussi que la création d’un poste de premier ministre, avec beaucoup des pouvoirs «disproportionnés » détenues actuellement par le président participeraient à apaiser les inquiétudes sur l’homme qui a dirigé le pays pendant près de huit années.

Les 8 régions (ou Etats?) projetées pour l’Afghanistan

Mais Thomas Ruttig, co-directeur de l’ Afghanistan Analysts Network déclare : «Scinder les pays en régions de ce genre aura pour résultat de renforcer le poids de ceux que nous avons déjà commencé à appeler ‘hommes d’influence, les power brokers locaux (ou régionaux) et ce qu’on appelait avant les ‘seigneurs de la guerre’ et dont l’incurie du pouvoir entre 1992 et 1996 avait été la première causes de l’ascension des Talibans.»

Réseaux d’envoi de combattants Britanniques en Syrie

26 août 2012

Alistair Burt, ministre Britannique chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, promettait au gouvernement syrien un afflux de combattants djihadistes si Damas ne se rendait pas aux conditions édictées par l’Occident et les pétromonarchies.

Chose promise, chose due puisque les filières d’envoi de combattants en Syrie s’organisent tranquillement au Royaume Uni.

Les autorités fermeraient les yeux laisse entendre l’article que je vous propose, alors qu’en réalité elles participent évidemment à l’organisation de ces réseaux comme elles l’avaient fait pour l’Afghanistan quand il était question d’en chasser les Soviétiques.

Partis d’Angleterre, ces «djihadistes » seront pris en charge par les services de sa gracieuse majesté près de la frontière syro-turque.

Deux chefs du djihad global

Et gageons qu’à côté des homologues de Mohamed Merah, plus ou moins entraînés au combat mais qui seront de toute façon formés en Turquie ou en Syrie même, se trouvent des hommes autrement plus redoutables, spécialistes des explosifs, des télécommunications ou de l’encadrement. Arrêtez vous sur le passage où est repris le témoignage du photojournaliste John Cantlie qui nous parle de ces jeunes gens qui n’ont jamais manipulé un fusil de guerre pais qui, ingénument, évoquent le programme de formation qu’ils vont subir : apprendre à progresser à découvert, à neutraliser un tank, à nettoyer un immeuble ou une maison.

Un programme effectivement assez complet.

A part ça, je confirme que le terme ‘kuffar’ n’est pas injurieux : il signifie simplement non croyant (au sens de non musulman) ou ingrat (envers Dieu).

Les services de sécurité ne parviennent pas à empêcher les djihadistes Britanniques d’aller en Syrie

On craint de plus en plus qu’une nouvelle génération de djihadistes Britanniques soit en train de se faire les dents en Syrie.

par Andrew Gilligan, The Sunday Telegraph (UK) 26 août 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Ils avaient appelé ça «blowback» [retour de bâton, effet boomerang] – les djihadistes Britanniques qui avaient été autorisés à se rendre en Afghanistan pour combattre les Russes, semant ainsi les germes d’une sérieuse menace pour la sécurité du Royaume Uni. La même chose pourrait-elle se produire en Syrie ?

Une enquête du Sunday Telegraph a établi que des organisations fondamentalistes qui participent à la guerre civile syrienne recrutent en Grande Bretagne de plus en plus de jeunes gens qui n’ont aucun lien avec la Syrie. Des parlementaires, des responsables communautaires et des militants contre l’extrémisme sont très préoccupés par la radicalisation d’une nouvelle génération en Syrie, de la même manière que les poseurs de bombes Britanniques et les conspirateurs terroristes de la dernière décennie avaient été formés le long de la frontière pakistano-afghane. Mais les services de sécurité semblent prendre peu voire pas de mesures à ce sujet.

Un de ces jeunes Londoniens est Alshafie Elsheikh, 23 ans, de White City à Londres ouest, qui s’est rendu en Syrie ce printemps, selon le Dr Salah al Bander, un ancien conseiller municipal Libéral Démocrate qui est directeur du Sudanese Diaspora and Islamism Project à la Sudan Civic Foundation. M. Elsheikh est d’origine soudanaise, pas syrienne – et il a dit au Dr al Bander qu’il en connaissait plus de 20 autres comme lui qui se préparaient à partir pour combattre.

«Il m’a dit avant de partir qu’il allait rejoindre les brigades du djihad en Syrie, en parlant comme d’une cause sacrées,» déclare le Dr al Bander. «Il a dit qu’il allait retrouver deux autres moudjahidine venus de Grande Bretagne, un d’origine somalienne et l’autre d’origine marocaine.

«Il disait qu’ils n’avaient pas d’entraînement à l’utilisation d’armes à feu mais qu’ils préparaient le voyage depuis l’année dernière en pratiquant des exercices physiques intensifs. Quand je lui ai demandé le nombre de ses camarades qui envisageaient d’aller en Syrie, il a répondu que pour ce qu’il en savait, il y avait 21 personnes prêtes à quitter sous peu le Royaume Uni.»

La mère de M. Elsheikh, Maha Elgizouli, dit que son fils lui a laissé un mot comme quoi il était «parti pour combattre pour Dieu, » mais elle a refusé d’en dire plus.

Nous n’avons pas pu contacter personnellement M. Elsheikh dont on pense qu’il se trouve toujours en Syrie.

Au moins 30 jeunes Britanniques qui ne sont pas d’origine syrienne ont fait le voyage pour prendre part à la guerre civile, selon Khalid Mahmood, député travailliste de la circonscription de Pery barr à Birmingham.  «Il y a beaucoup de cheikhs [leaders et érudits religieux] dans les West Midlands qui impliquent de jeunes gens dans cette activité,» dit-il. « Ils les suivent là-dedans, mais nous ne semblons pas réaliser où ça mène ».

« Je suis extrêmement inquiet en ce moment parce que je constate des choses semblables à ce qui s’était passé dans les premières phases de la guerre en Afghanistan quand nous soutenions les moudjahidine contre les Russes. Nous voulions faire sortir les Russes et nous avions armé des gens, nous avions encouragé des gens à aller là-bas et à combattre dans le djihad. »

Les jeunes britanniques qui vont en Syrie – de parents en majorités Bengalis, Pakistanais et Soudanais – sont séparés des centaines de personnes d’origine kurde ou syrienne qui résident en Grande Bretagne qui se sont aussi rendus dans la région pour combattre pour leur patrie.

Le régime d’Assad a longtemps cherché à discréditer ses opposants en les présentant comme des étrangers et des extrémistes du genre al Qaïda, ce qui n’est dans l’ensemble pas vrai. Les principales organisations rebelles en Syrie, dont l’Armée Syrienne Libre (ASL) n’ont pas une idéologie djihadiste et ne veulent pas vraiment de combattants étrangers qui ignorent la langue ou la culture locales.

Cependant, un petit groupe d’organisations islamistes radicales – aux idées beaucoup plus extrémistes et plus disposées à accepter des étrangers – est récemment entré dans le conflit et il y a des indices que les barrières entre eux et les autres organisations [mainstream] sont en train de tomber. John Cantlie, un photojournaliste britannique enlevé le mois dernier par une de ces organisations extrémistes, a dit que 10 à 15 de ses ravisseurs avaient des accents britanniques.

«Il était évident qu’ils n’avaient jamais vu une Kalashnikov avant. Ils étaient excités d’être en Syrie,» écrivait M. Cantlie. «Toutes leurs discussions portaient sur la manière de neutraliser un tank, comment avancer en terrain découvert et comment nettoyer un bâtiment. Le camp était comme un parcours d’aventure pour des jeunes de 20 ans désenchantés.»

Un autre militant bien connu basé au Royaume Uni, Abd-al Mun’em Mustafa Halima Abu Basir, connu aussi sous le nom d’ Abu Basir al-Tartusi, a récemment quitté son domicile londonien pour se rendre en Syrie et il a posté des vidéos sur YouTube où on le voit là-bas avec un fusil. M. al-Tartusi a à plusieurs reprises exprimé son soutien à l’idéologie d’al Qaïda – quoiqu’il ait attaqué une de ses émanations en Syrie, la brigade Jabat al-Nusra et qu’il ait condamné les attentats du 7 juillet 2005 à Londres (contre des bus et dans le métro). On ne sait pas vraiment pour quelle organisation il se bat, mais ce pourrait être l’ASL. Selon le Dr al-Bander, la mosquée Dar us Sunnah de Shepherd’s Bush Market que fréquentait M. Elshafie fonctionnait comme un «incubateur» pour des idées religieuses extrémistes – quoique pas nécessairement violentes. Le site web de cette mosquée condamne fermement le terrorisme et al Qaïda.

Il semble pourtant fortement influencé par l’idéologie salafiste radicale. Une conférence accessible sur son site web parle des non Musulmans en employant le terme insultant « kuffar » et dit qu’il « n’est pas permis » de leur ressembler.»

Le directeur de la mosquée, Salah al-Iranee, insiste sur le fait que le mot kuffar n’est « pas une insulte, mais un état de fait. Il veut simplement dire en arabe quelqu’un qui n’est pas croyant dans la religion musulmane.» Il conteste que sa mosquée soit extrémiste ou un «incubateur » pour l’extrémisme, affirmant que [son] salafisme était «orthodoxe, ni radical, ni extrémiste.»

Le Dr al-Bander explqie que : «Il n’est un secret pour personne qu’il y a une route qui amène de jeunes gens extrémistes au Liban, en Turquie et puis en Syrie. Les services de sécurité ont la très grande responsabilité d’intervenir.»

Avant le 11 septembre 2001, des centaines de jeunes Britanniques étaient partis pour l’Afghanistan et les zones tribales du Pakistan pour combattre ou travailler avec les Talibans. A l’époque, les services de sécurité britanniques avaient agi contre eux, beaucoup ayant été ensuite mêlés à des complots terroristes en Afghanistan.

Noman Benotman, ancien djihadiste lui-même et actuellement membre de la Quilliam Foundation, un thinktank anti-radicalisation, affirme : « C’est un vrai problème de sécurité, il n’y a aucun doute là-dessus. Son ampleur est faible pour l’instant, à un niveau très bas, mais ma principale préoccupation, c’est que des réseau se construisent et qu’ils doivent être neutralisés par les services de sécurité.»

M. Benotman précise qu’à sa connaissance, il n’y a eu aucune arrestation pour l’instant ni aucune action de la police britannique contre des djihadistes résidant en Grande Bretagne en partance pour la Syrie. «C’est typique de l’approche britannique,» dit-il. « Elles [les autorités britanniques] veulent toujours éviter de perturber les communautés. Elles avent, et eles surveillent, mais elles ne bougent pas sauf quand c’est nécessaire.»

Reda Hassaine, l’agent triple zéro du MI5 et les zombies du djihad de Tony Blair

11 avril 2012

Certains organes de presse algériens s’appuyaient à l’occasion sur des informations fournies par un certain Reda Hassaine

Par exemple le journal Le Matin publiait en 2008 une lettre dans laquelle Reda Hassaine parlait de ses déboires avec un certain Hichem Aboud qui était, je crois, un ancien cadre de la sécurité militaire en Algérie (DRS, Direction du Renseignement et de la Sécurité).

Hassaine indiquait être journaliste d’investigation pour le journal The Times (propriété, rappelons-le de Rupert Murdoch). De fait Reda Hassaine est un journaliste Algérien qui travaillait en Algérie pour le quotidien du soir Horizons (propriété de l’Etat algérien).

La presse française avait aussi parlé de Reda Hassaine. Ainsi, en 2007, Le Figaro évoquait une sombre histoire d’enlèvement qu’aurait ourdi, selon Reda Hassaine, la DGSE contre le prédicateur Abou Hamza spécialiste des prêches enflammés dans les rues de Londres.

Contrairement à ses habitudes, «La « piscine» avait catégoriquement démenti et on comprend pourquoi : la simple rumeur d’un projet d’enlèvement en Angleterre était de nature à nuire gravement aux relations avec un allié, et non des moindres :

Reda Hassaine est décrit comme un homme prolixe dont les propos sont toujours composés «d’un peu de vrai et de beaucoup de faux». Le projet d’enlèvement d’Abou Hamza est, en revanche, catégoriquement nié. Et la DGSE n’est pas seule à le faire. Un haut fonctionnaire de la police nationale, en poste à l’époque, affirme «n’en avoir jamais entendu parler», précisant qu’on «imagine mal les Français enlever un citoyen britannique sur son propre sol pour le juger en France ou pour l’éliminer»

 En passant, la DGSE confirmait avoir été en contact avec Reda Hassaine.

Ce qui nous amène à une info plus récente mais où il est toujours question d’Abou Hamza (alias Capitaine Crochet)  et d’Abou Qatada, un autre prédicateur à la barbe ébourrifée.

Abou Hamza en plein radio-crochet

En effet, une procédure d’extradition vers les Etats Unis est en cours pour Abou Hamza  qui est détenu au Royaume Uni depuis 2006 pour incitation au meurtre et à la haine raciale et la Cour Européenne des Droits de l’Homme vient de la déclarer légale sous réserve du respect de la procédure d’appel.

Washington reproche à Abou Hamza:

 d’avoir pris part à l’enlèvement de seize touristes occidentaux au Yémen en 1998, dont quatre étaient morts lors d’une opération de l’armée yéménite.
 Il aurait aussi facilité la mise en place d’un camp d’entraînement terroriste aux Etats-Unis en 2000-2001 et aidé le financement de candidats au djihad désireux de se rendre au Proche-Orient pour y subir un entraînement à des actes terroristes.
Il est visé en tout par onze chefs d’accusation liés au terrorisme.

Ce sont des accusations graves et qui justifient évidemment des poursuites judiciaires.

Mais, je le dis en passant, les britanniques devraient faire attention car on extrade ainsi un de leurs concitoyens (même si cette pensée peut être désagréable) dans un pays tiers. Seuls les pays sous la coupe des USA acceptent une telle exigence ; un pays comme la France, même sarkozyste, ne l’accepterait pas, et les Etats Unis refuseraient évidemment la réciproque.

Deux autres sujets de sa Majesté, dont l’étudiant Richard O’Dwyer et l’homme d’affaires Christopher Tappin, qui vient d’être livré aux Etats Unis, font en ce moment les frais de cette procédure au grand dam de leurs famille et d’une bonne partie de l’opinion publique qui réclame l’abolition de ces dispositions.

Bon, recausons de Reda Hassaine, notre journaliste d’investigation, car son nom revient dans l’actualité au moment où Capitaine Crochet et ses acolytes refont parler d’eux.

C’est le Daily Mail qui nous entretient de la complainte de Reda Hassaine qui était, je cite, «un agent infiltré pour le compte du gouvernement britannique», une mission qu’il aurait exercée à partir de 1994 :

Hassaine avait signalé à la Branche Spéciale de Scotland Yard et au service de la sécurité intérieure, le MI5, qu’Abou Qatada et son acolyte, le religieux au crochet Abou Hamza, incitaient à des attentats terroristes à Londres.
Il avait vu les deux hommes collecter des milliers de livres sterling auprès de leurs congrégations pour envoyer de jeunes musulmans Britanniques à l’étranger pour s’entraîner à l’attentat suicide avant de revenir ici.

Mais, selon le Daily mail, les avertissements émis par l’agent infiltré Reda Hassaine sont tombés dans l’oreille de sourds.

Le Daily Mail peut révéler que les informations capitales transmises par l’agent secret ont été ignorées à cause d’un accord très peu connu présenté comme un ‘pacte de sécurité’ passé entre les services de sécurité et les islamistes extrémistes au Royaume Uni.
Le pacte non écrit autorisait de manière cynique les clercs extrémistes à orchestrer et encourager des attentats islamistes à l’étranger. Le bourrage de crâne qu’ils pratiquaient sur de jeunes Musulmans nés ici était toléré par les services secrets dans l’espoir qu’il n’y aurait pas d’attaques contre des cibles en Grande Bretagne.

L’ironie amère veut que le pacte a complètement échoué à éviter les attentats de Londres de 2005, tout en permettant à Qatada, hamza et à d’autres extremists comme eux de comploter et de faire du prosélytisme pendant des années tout en vivant en Grande Bretagne sans travailler – d’allocations financées par les contribuables.
Aujourd’hui, cet accord a coûté cher à la Grande Bretagne. Le gouvernement se bat pour renvoyer Abou Qatada dans son pays, la Jordanie, où il doit être jugé pour une série d’atrocités qu’il a perpétrées là-bas..
Et hier, la famille d’Abou Hamza a annoncé une procedure d’appel (qui pourrait prendre des mois)…

Et pendant que nos barbus se la coulaient douce aux frais du trésor public de Sa Majesté, la vie était par contre on ne peut plus difficile pour Reda Hassaine qui, en tant qu’agent du MI5, ne comprend pas pourquoi ces gens ont pu rester sur le territoire britannique en dépit de leurs activités (il oublie qu’on peut aussi être en prison sur un certain territoire et qu’Abou Hamza est un sujet de Sa majesté).

 Exemple des désagréments subis par Reda Hassaine, en 2000, quelques minutes après avoir observé une prière :

Hassaine avait été battu par des hommes de main d’Abou Qatada.
Hassaine se souvient : ‘Un acolyte de Qatada avait appris que j’étais un espion et avait signalé ma présence après le sermon . A ce moment là, Qatada avait commencé à réciter une prière spéciale de djihad pour encourager l’assassinat de quiconque menace l’Islam. J’avais immédiatement compris que j’étais dans le pétrin.

Reda Hassaine, agent triple double au temps où le « djihad » était fun


Après le service religieux, je suis vite allé vers la sortie et j’ai récupéré mes chaussures. A ce moment, j’ai reçu un coup très fort au visage, un autre sur la tête. Un groupe d’hommes d’Abou Qatada me donnait des coups de poings et me frappait. Ils m’ont fait rentrer les dents derrière la tête [ !]. J’ai réussi à me faufiler dans la rue. La première chose que j’ai faite, alors que j’avais la bouche pleine de sang, c’est de téléphoner à mon opérateur du MI5.’

Suit toute une litanie d’accusations fondées ou pas contre Abou Hamza et Abou Qatada, certaines débouchant sur des condamnations puisque Abou Hamza est actuellement en détention.

On nous dit que Abou Hamza, né en Egypte , s’est établi en Angleterre au début des années 1980 et qu’il a obtenu la citoyenneté britannique par mariage .

On peut suivre son édifiante biographie dans France Soir qui nous apprend que ce monsieur 

avait travaillé comme videur dans une boîte de peepshow.

Et cékoidonc un peepshow ?

Un peepshow est un spectacle généralement de type érotique ou pornographique qui ne peut être vu que par un spectateur à la fois à travers une ouverture (judas). Un point commun entre Abou Hamza et Avigdor Liebeman, le ministre sioniste des affaires étrangères!

Selon France-Soir :

il a ensuite épousé les thèses islamistes et rejoint les moujahidines luttant contre les Soviétiques en Afghanistan. C’est sur ces champs de bataille qu’en 1993 il a perdu un oeil et une main dans l’explosion d’une mine, selon ses dires. Il était par la suite revenu au Royaume-Uni et avait pris la tête de la mosquée de Finsbury Park

 Abou Hamza était donc à ce moment là, aussi bien vu de Londres, que de la BHLerie ou de Washington, un combattant de la liberté contre la dictature communiste et l’occupation soviétique en Afghanistan.

Tiens tiens !

Nous avons donc là un journaliste qui a fui l’Algérie pour devenir, selon ses dires et ceux du Daily Mail, un agent, ou prétendu tel au service de la couronne britannique. Et qui aurait aussi été approché par les services secrets français et algériens.

A moins que ce soit plutôt l’inverse parce que je le vois bien, ce Reda Hassaine, faire le siège  de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un policier chargé de l’antiterrorisme ou à un membre des services secrets.

Jusqu’à leur donner le tournis et la migraine !

Parce que les prêches d’Abou Qatada et d’Abou Hamza n’avaient rien de secret puisque nous avons eu assez souvent l’occasion de voir et d’entendre à la télévision français le Capitaine Crochet en train de clamer ses diatribes dans la rue.

Abou Qatada et son légendaire hérisson

Si des gens étaient réellement au rôle de la police et des services secrets britanniques, c’étaient bien Abou Qatada et Abou Hamza.

Depuis que l’Afghanistan est libérée du communisme et vit sous la félicité des bombes de l’OTAN, on n’a plus besoin d’eux. Il fallait simplement trouver le moyen de s’en débarrasser en douceur et, si possible légalement. Ils ont quand même rendu de foutus bons services, haven’t they ?

Aussi bien en tant que militants anticommunistes qu’en qualité d’idiots utiles donnant un spectacle grotesque qui avait le mérite d’engendrer la peur de l’autre côté de la Manche

Et le politicien qui maîtrise la peur dispose d’un atout très utile dans de nombreux domaines de l’exercice du pouvoir.

Appartenant à une époque désormais révolue, comme d’autres reliquats de l’ère Tony Blair, ils peuvent donc désormais passer à la trappe. 

PS: en voyant les photos des trois lascars, on se dit qu’ils ont tous des têtes de clowns.

L’Iran, clef de la stratégie de développement de l’Inde

30 mars 2012

 Les Etats Unis, ainsi que l’Union Européenne, déploient une vaste stratégie d’étranglement économique de l’Iran pour sommer ce pays, non pas de stopper le développement d’un programme nucléaire militaire, mais d’accepter de placer son programme nucléaire sous la tutelle de l’Occident.

Ce qui reviendrait pour l’Iran à accepter une autre autorité que la sienne sur son territoire.

Des républiques bananières peuvent certes accepter ce genre de choses, mais pas l’Iran

Dans cette stratégie d’étranglement, les Etats Unis se distinguent par leur posture agressive puisqu’ils menacent de sanctions les entreprises et même les Etats qui ne respecteraient pas leurs exigences dont celle de l’arrêt des importations de pétrole iranien.

Certains pays ont obtempéré ou obtenu des dérogations à condition de montrer leur obéissance en réduisant ou en s’engageant à réduire leurs importations.

Mais ce genre de choses est beaucoup plus difficile à obtenir de la part de pays comme ceux qui appartiennent au groupe du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Si on s’arrête sur le cas de l’Inde, non seulement les entreprises de ce pays se montrent particulièrement enthousiastes devant les perspectives offertes par le marché iranien, avec règlement au moins partiel en roupie, la monnaie indienne (un petit coup de canif au dollar), mais le gouvernement indien considère l’Iran comme un partenaire absolument stratégique sur un long terme qui verrait l’économie de l’Inde rayonner sur toute l’Asie Centrale.

Et justement, vu l’obstacle constitué par le frère ennemi pakistanais, l’Iran avec ses ports, ses routes et ses voies ferrées est la porte d’entrée idéale vers l’Asie Centrale et, plus tard, vers la Russie et l’Europe orientale.

D’où une opposition de l’Inde aux manœuvres américaine qui se fonde sur une prise en considération de ses intérêts en tant que nation en plein développement et en recherche de partenaires régionaux.

C’est la vision à long terme de l’Inde conte celle à court terme des Etats Unis (pressés de satisfaire les quatre volontés du gang de Tel Aviv).

Pourquoi l’Inde cherche à développer son commerce avec l’Iran

La création du Pakistan a coupé l’Inde des vieilles routes commerciales vers l’Asie Centrale et au-delà. L’Inde voit l’Iran comme un moyen de se reconnecter à  ces routes. malgré les sanctions américaines.

par Rebecca Byerly, The Christian Science Monitor (USA) 29 mars 2012

Alors que les USA isolent l’Iran en poussant les autres pays à réduire leurs achats de pétrole et d’autres marchandises auprès de la République Islamique, l’Inde est en train de construire de nouvelles relations commerciales là-bas, considérant que c’est par l’Iran que passe le chemin pour construire l’influence dont elle a besoin en Afghanistan et en Asie Centrale.

Avant la partition, le sous-continent indien avait des relations politiques et commerciales avec l’Asie Centrale et, par delà, avec la Russie et l’Europe. La création du Pakistan a coupé l’accès de l’Inde à la région et l’Inde voit depuis longtemps l’Iran comme une modalité de contournement.

Le gouvernement indien accueille cette semaine 14 pays pour une conférence visant à bâtir un nouveau réseau de transport, le Corridor International Nord-Sud qui passera par les ports, les routes et les chemins de fer iraniens. Le projet vise à relier l’Inde à certaines parties de l’Europe en moitié moins de temps qu’avec les routes commerciales actuelles qui passent par le canal de Suez en Egypte.

La conférence sur le transport intervient trois semaines après le retour d’Iran d’une délégation commercial soutenue par le gouvernement et l’annonce de nouvelles possibilités d’échanges commerciaux. Et la semaine dernière, des groupements d’exportateurs indiens ont déclaré que l’Iran avait fait de nouveaux achats d’aliments pour bétail et était en demande de blé, de sucre et de thé – le tout au moment même où les Etats Unis incitent l’Inde à réduire ses relations avec l’Iran.

Le rapprochement de l’Inde avec l’Iran crée un dilemme pour les USA. Alors que Washington s’est fait le champion de l’ascension de l’Inde en tant que puissance régionale et a salué son aide en Afghanistan, le programme nucléaire iranien demeure une priorité parmi ses préoccupations ne matière de politique étrangère.

La Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a déclaré au Congrès lors d’une audition parlementaire en février que les Etats Unis avaient des discussions «très  intenses et très franches» avec l’Iran et d’autres pays comme la Chine et la Turquie pour qu’ils arrêtent leurs importations de pétrole iranien.

Mais les responsables Indiens sont restés réticents. Compte tenu de la position géopolitique de l’Inde vis-à-vis le l’Iran, de ses intérêts économiques et sécuritaires en Afghanistan, et de ses relations commerciales tumultueuses avec un Pakistan doté de l’arme atomique, l’Inde voit l’Iran comme un partenaire à long terme essentiel.

«Les Etats Unis ne considèrent que les avantages à court terme, explique le général Dipankar Banerjee, chercheur à l’Institute of Peace and Conflict Studies. «Nous comprenons l’intérêt qu’ont les Etats Unis à faire en sorte que l’Iran renonce à l’arme atomique, mais nous devons tenir compte des intérêts stratégiques de l’Inde qui consistent à avoir la sécurité et les échanges commerciaux dans la région après le retrait des forces américaines d’Afghanistan en 2014.»

Aves des réserves minérales inexploitées estimées à 300 milliards de dollars en Afghanistan, une route commerciale stable à travers ce pays apporterait les ressources nécessaires au développement économique de l’Inde. Banerjee pense qu’elle aiderait aussi à stabiliser l’économie afghane et ferait tampon contre la radicalisation.

En dehors du commerce, l’Inde a signé à un accord pour former les forces de sécurité afghanes en Inde et a fourni deux milliards de dollars d’aide au développement depuis la chute des Talibans. L’Inde a récemment utilisé pour la première fois  le port de Chabahar au sud-est de l’Iran qu’elle a contribué à aménager il y a une dizaine d’années – pour le transit de 100 000 tonnes de blé vers l’Afghanistan dans le cadre de l’aide humanitaire apportée à ce pays ravagé par la guerre.

Cependant, le développement économique et la stabilisation de l’Afghanistan dépendent de bien d’autres choses que l’implication de l’Inde et des difficultés créées par les sanctions US contre l’Iran.

 «Les sanctions contre l’Iran sont un facteur de complication dans la stratégie économique indienne à l’égard de l’Afghanistan. Mais elles ne son pas, même en faisant preuve de beaucoup d’imagination, le seul facteur de complication,» affirme Ellen Laipson, présidente et directrice du Stimson Center, un centre d’étude des politiques publiques sis à Washington.

Comment la mort tragique de deux journalistes en Syrie permet de relancer la machine de propagande occidentale

22 février 2012

Deux journalistes occidentaux viennent de trouver la mort en Syrie, victimes apparemment d’un tir de mortier qui aurait touché leur centre de presse improvisé à Homs. Il s’agit de l’Américaine Marie Colvin et du Français Remi Ochlik, une journaliste chevronnée (55 ans) et un talent en pleine éclosion (28 ans).

On s’accorde généralement à accuser l’armée syrienne pour cette action, exactement comme dans le cas d’un précédent journaliste Français, Gilles Jacquier, dont il s’est avéré par la suite qu’il avait été touché par une roquette des opposants au régime.

Le Daily Mail britannique est péremptoire, non seulement ce sont les forces syriennes qui ont tué les journalistes (ce qui est tout à fait possible dans ce contexte de guerre civile) mais elles l’ont fait en toute connaissance de cause puisque l’armée syrienne a promis de tuer tous les journalistes qui foulaient le sol national.

Dans ce cas de figure, ce ne sont pas deux journaliste qui auraient dû être tués puisqu’un certain nombre d’entre eux, sans doute des dizaines, sont accrédités sur le territoire. Etait-ce le cas des deux journalistes en question? Je l’ignore.

Le Daily Mail dit tenir ses sources des services de renseignements libanais qui auraient intercepté les communications de l’armée syrienne à ce sujet et se seraient empressés de les diffuser à la presse occidentale.

Donc, ce que les services secrets US qui disposent d’énormes moyens d’écoute sont incapables de faire, les services libanais ont pu le faire. Et au lieu de partager l’info avec d’autres services de renseignements, ils se sont confiés à la presse. Chapeau bas!

Reporter de guerre en temps de guerre justement est un job à haut risque et certains de ceux qui n’étaient pas « embedded » avec les forces d’invasion en Irak l’ont appris à leurs dépends. D’ailleurs, on est bien obligé de voir sur les photos qui circulent en ce moment que Mary Colvin était borgne suite à une blessure subie dans un contexte où l’armée syrienne ne risquait pas d’être impliquée, puisqu’elle était tombée en 2001 dans une embuscade de l’armée du Sri Lanka.(cf toujours le même article du Daily Mail).

La journaliste Marie Colvin

Je n’en avais cependant jamais entendu parler, pas plus que des protestations du gouvernement des Etats Unis ou de celui de sa majesté puisque Mme Colvin travaillait pour un journal anglais.

Quoi qu’il en soit, ces deux victimes offrent l’occasion aux gouvernements occidentaux de relancer leur campagne contre le régime syrien, en décidant de nouvelles sanctions et en insistant par exemple sur la mise en place de corridors humanitaires.

M. Sarkozy a été catégorique:

« On a déjà eu un caméraman français qui a été tué. Ça suffit, ce régime doit partir », a également affirmé le chef de l’Etat. « Il n’y a aucune raison que les Syriens n’aient pas le droit de vivre leur vie, de choisir leur destin librement ». 

M. Sarkozy semble oublier qui a tué le cameraman en question (Gilles Jacquier) mais après tout, ce n’est pas la première fois que la mémoire lui fait faute.

On notera quand même que le site d’informations LCI reste prudent à la fois quant à l’origine des tirs mortels et sur le caractère délibéré du ciblage de journalistes étrangers.

J’apprends aujourd’hui qu’un journaliste a été décapité. Mais ce n’est pas en Syrie et il n’est pas Français. C’est un Afghan de 25 ans,  Samid Khan Bahadarzai, assassiné nous dit TF1 dans une zone très infiltrée par les Talibans.

A mon avis, il n’aura pas beaucoup de publicité celui là.

Et tiens, en Afghanistan toujours, six manifestants sont morts en deux jours sous les balles de la police.

Que faut-il donc encore pour que l’OTAN intervienne à titre humanitaire?

Mais où ai-je la tête moi aussi? L’OTAN est déjà sur place et s’emploie à protéger la population comme viennent de l’apprendre ces jeunes écolières blessées dans leur école bombardée par… l’OTAN.

En fait de généreux travailleurs humanitaires de l’OTAN sont venus d’un peu partout dans le monde pour aider les Afghans qui ne leur en sont pourtant pas toujours reconnaissants.

Libye: portrait d’un agent d’al Qaïda avant réhabilitation par la presse « libre »

2 septembre 2011

La machine de propagande de l’OTAN continue à tourner à plein régime au sujet de ce qui s’est passé et continue à se passer en Libye. Quand je dis machine de propagande, je ne parle pas que de bureaux où des agents gouvernementaux fabriquent discrètement des «histoires» qu’ils fourguent à la presse. Vous pouvez en effet inclure aussi dans cette machinerie de propagande ces journalistes qui se présentent comme des portes drapeaux de la démocratie. A moins qu’ils soient extrêmement naïfs, ce dont on peut douter vu l’expérience de certains.

J’écoutais tout à l’heure d’une oreille discrète Alain Duhamel sur Canal +. Un modèle de probité journalistique en effet… J’espère qu’il donne des cours à ceux qui veulent apprendre le métier.  Le « Téléphone sonne » mercredi dernier sur France Inter était encore plus à gerber, d’autant que les journalistes de cette station ont entrepris de participer à l’entreprise de réhabilitation des militants de ce qu’on appelle Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), puisque ces derniers sont désormais des partenaires des démocraties éclairées au même titre que les démocraties avancées du Qatar, de Bahreïn ou d’Arabie Saoudite.

L’histoire semble bégayer avec cette réédition de pratiques coloniales qu’on croyait révolues. Elle bégaie d’autant plus que cette alliance entre les fondamentalistes wahhabites et les puissances occidentales fait furieusement penser au rapport qu’entretenait la secte dite des Assassins avec les Croisés :

Il prêchera désormais la haine contre les représentants de l’islam officiel et verra, ainsi que ses successeurs, d’un bon œil l’arrivée des hordes de Croisés en Orient. Sa prochaine cible fut la Syrie, où il put recruter beaucoup de chiites intégristes et fonder toute une série de villages fortifiés. Massyaf devint l’Alamut de la Syrie et abrita Rachîdaddîn Sinân, un des plus célèbres Vieux de la secte.

L’incompatibilité entre ces extrémistes wahhabites et l’Occident « éclairé » n’est donc que purement théorique et rhétorique et n’empêche nullement qu’une alliance se noue en pratique.

 Pepe Escobar nous brosse le portrait d’Abdelhakim Belhadj, un des chefs militaires de la « rébellion » libyenne. A garder en mémoire à chaque fois que vous lirez ou entendrez ici ou là des journalistes « très propres sur eux » vous le présenter comme quelqu’un de fréquentable voire modéré. Il est vrai que pour nos journalistes, l’Arabie Saoudite est un pays «modéré.»

Comment al Qaïda a obtenu le pouvoir à Tripoli

Par Pepe Escobar, Asia Times (Hong Kong) 30 août 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

Son nom est Abdelhakim Belhadj. Certains au Moyen Orient, mais très peu en Occident et dans le reste du monde, ont dû en entendre parler

Il est temps de se rattraper. Parce que l’histoire de la manière dont un agent d’al Qaïda est devenu un haut responsable militaire dans une Libye encore déchirée par la guerre est du genre à faire voler en éclats – une fois de plus – ce kaléidoscope qu’est la » guerre contre le terrorisme », ainsi qu’à gravement fragiliser la propagande soigneusement élaborée pour l’intervention « humanitaire » de l’OTAN en Libye.

Mardi dernier, déjà, Belhadj jubilait devant la manière dont la bataille avait été gagnée, avec les forces de Kadhafi fuyant “comme des rats” (notez que la même métaphore est utilisée par Kadhafi lui-même pour désigner les rebelles).

La forteresse de Mouammar Kadhafi à Bab el Azizia a été investie et prise la semaine dernière par les hommes de Belhadj – qui étaient à la tête d’une milice de berbères des montagnes au sud-ouest de Tripoli. La milice est la soi disant brigade de Tripoli, entraînée en secret depuis deux mois par les forces spéciales US. Elle s’est avérée la milice rebelle la plus efficace de ces six mois de guerre civile/tribale.

Abdelhakim Belhadj, alias Abou Abdallah al-Sadek; est un djihadiste Libyen. Né en mai 1966, il a fait ses armes avec les moudjahidine dans le djihad contre les Soviétiques en Afghanistan dans les années 1980. Il est le fondateur Groupe Islamique de Combat Libyen (GICL) et son émir de facto – avec Khaled Cherif et Sami Saadi comme adjoints. Après la prise de pouvoir à Kaboul par les talibans en 1996, le GICL a conservé deux camps d’entraînement en Afghanistan ; un d’entre eux, à 30 kilomètres de Kaboul – dirigé par Abou Yahia – était strictement réservé à des djihadistes liés à al Qaïda..

Après le 11 septembre, Belhadj est allé au Pakistan et aussi en Irak où il s’est lié d’amitié avec nul autre que l’ultra-méchant Abou Moussab al-Zarkaoui – tout ça avant qu’al Qaïda en Irak fasse allégeance à Oussama ben Laden et Aymen al-Zawahiri et adopte avec enthousiasme ses méthodes macabres.

En Irak, les Libyens se sont trouvés être le plus important contingent de djihadistes étrangers, ne le cédant qu’aux Saoudiens. En outre, les djihadistes Libyens ont toujours été des vedettes du sommet de la hiérarchie de l’al Qaïda historique – d’Abou Faraj al-Libi (chef militaire jusqu’à son arrestation en 2005, et qui reste un des détenus de premier plan dans le centre de détention US de Guantanamo) à Abou al-Laith al-Libi (un autre chef militaire tué au Pakistan début 2008).

L’époque du transfert extraordinaire

Le GICL était dans le collimateur de la CIA depuis le 11 septembre. En 2003, Belhadj  sera finalement arrêté en Malaisie – et puis transféré, dans le style des transferts extraordinaires, vers une prison secrète à Bangkok, et torturé en bonne et due forme..

En 2004, les Américains décidèrent d’en faire cadeau aux services secrets libyens – jusqu’à sa libération par le régime de Kadhafi en mars 2010 en compagnie de 21 autres “terroristes”, dans une opération de relations publiques claironnée avec grande fanfare.

Le chef d’orchestre n’était pas moins que Saif el-Islam Kadhafi – le visage moderniste du régime formé à la London School of Economics. Les chefs du GICL – Belhadj et ses adjoints Cherif et Saadi – publièrent 447 pages de confessions baptisées « études correctives » dans lesquelles ils déclaraient que le djihad contre Kadhafi était terminé (et illégal) avant d’être finalement mis en liberté.

Un compte rendu fascinant de l’ensemble du processus peut être lu dans un rapport intitulé « Combattre le terrorisme en Libye par le dialogue et la réinsertion. » Notons que les auteurs, des «spécialistes » du terrorisme établis à Singapour qui avaient été des hôtes de choix du régime, expriment leur plus «profonde gratitude » pour Seif el-Islam et la fondation Kadhafi internationale pour le développement qui ont rendu le visite possible.

Un fait très important, toujours en 2007,  le numéro 2 d’al Qaïda à l’époque, Zawahiri, avait annoncé officiellement la fusion du GICL et d’al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Donc, à partir de là, pour tous les aspects opérationnels, le GICL et AQMI n’ont été qu’une seule et même entité – et Belhadj en était l’émir.

En 2007, le GICL appelait au djihad contre Kadhafi mais aussi contre les Etats Unis et tous les « infidèles » occidentaux.

Bien après, en février dernier et en tant qu’homme libre, Belhadj a décidé de retourner au djihad et de joindre ses forces avec la rébellion orchestrée en Cyrénaïque.

Tous les services de renseignements des Etats Unis, d’Europe et du monde arabe savent d’où il vient. ll a déjà fait savoir en Libye que sa milice et lui-même n’auraient de cesse que la sharia soit appliquée.

Il n’y a rien de “pro-démocratie” là dedans – même avec un gros effort d’imagination. Et pourtant, un tel atout ne pouvait pas être tenu à l’écart de la guerre de l’OTAN simplement parce qu’il n’est pas très friand des «infidèles.»

 L’assassinat en juillet dernier du chef militaire rebelle, le général Abdel Fatah Younes – par les rebelles eux-mêmes – semble être le fait de Belhadj ou du moins, de personnes très proches de lui. Il est très important de savoir que Younes, avant de faire défection du régime – avait été responsable des forces spéciales qui combattaient avec acharnement le GICL en Cyrénaïque entre 1990 et 1995.

Le Conseil National de Transition (CNT), selon un de ses membres, Ali Tarhouni, a laissé entendre que Younes avait été tué par une mystérieuse brigade connue sous le nom d’Obaida ibn Jarrah (un des compagnons du prophète Mohamed). Pourtant, cette brigade semble maintenant avoir disparu dans la nature.

Tais-toi ou je te coupe la tête

Ce ne peut être que difficilement un hasard si tous les hauts responsables militaires rebelles sont du GICL, depuis Belhadj à Tripoli à un certain Ismaël Ali Salabi et un Abdelhakim al-Assadi à Derna, sans même parler d’un personnage important, Ali Salabi qui est au cœur du CNT. C’est Salabi qui avait négocié avec Seif al-Islam Kadhafi la « fin » du djihad du GICL, assurant ainsi un brillant avenir à ces « combattants de la liberté » born-again.

Pas besoin d’une boule de cristal pour décrire les conséquences de la prise du pouvoir militaire par le GICL/AQMI –  et de sa présence parmi les « vainqueurs » – qui ne sont pas disposés du tout à céder la place simplement pour satisfaire aux caprices de l’OTAN.

Pendant ce temps, au milieu des brumes de la guerre, on ne sait pas bien si Kadhafi envisage de piéger la brigade de Tripoli dans des combats urbains, ou de forcer la plus grande partie des milices rebelles à pénétrer dans l’immense territoire des tribus Warfallah.

L’épouse de Kadhafi appartient aux Warfallah, la plus grande tribu libyenne, avec plus d’un million de personnes et 54 fractions. Ce qui se dit à mot couvert à Bruxelles est que l’OTAN s’attend à voir Kadhafi combattre pendant des mois sinon des années ; avec la mise à prix de sa tête dans le plus pur style du Texan George W. Bush et le retour désespéré au plan A de l’OTAN qui avait toujours été de l’éliminer, la Libye risque de se trouver devant l’hydre d’une guérilla bicéphale en Libye : les forces de Kadhafi contre un gouvernement central du CNT faible et des soldats de l’OTAN sur le terrain ; et la nébuleuse GICL/AQMI dans un djihad contre l’OTAN (si elle est écartée du pouvoir).

 Kadhafi peut bien être une relique dictatoriale du passé, mais ce n’est pas pour rien que vous monopolisez le pouvoir pendant quatre décennies sans, et sans que vos services secrets apprennent une ou deux choses intéressantes. Kadhafi a dit que c’était une opération soutenue par l’étranger et al Qaïda ; il avait raison (même s’il a oublié de dire que c’était pas dessus tout une guerre néo-napoléonienne du président Français Nicolas Sarkozy, mais c’est une autre histoire).

Il avait dit aussi que c’était le prélude à une occupation étrangère dont l’objectif est de privatiser et prendre le contrôle des ressources naturelles libyennes. Il se pourrait bien – encore – qu’il s’avère être dans le vrai.

Les “experts” de Singapour  qui avaient loué la décision du régime de Kadhafi de libérer les djihadistes du GICL l’avaient qualifiée de “stratégie nécessaire pour réduire la menace pour la Libye. »

Aujourd’hui, le GICL/AQMI est finalement en passé concrétiser son rôle en tant que « force politique indigène. »

 Dix ans après le 11 septembre, il est difficile de ne pas se figurer le crâne d’une certaine personne tout au fond de la mer d’Arabie se fendre d’un rire qui résonnera longtemps.

Quand les Etats Unis refusaient que les Talibans livrent Oussama ben Laden

9 mai 2011

Barack Obama dit avoir vécu les 40 minutes les plus longues de sa vie en assistant en direct à l’opération Geronimo qui s’est (ou se serait) soldée par l’élimination d’Oussama ben Laden,. » l’exception peut-être de la méningite de Sasha quand elle avait trois mois et que j’attendais que le docteur me dise qu’elle allait bien », a déclaré M. Obama, en référence à sa fille ».

Quel homme attentionné ce cher président des Etats-Unis !

Personnellement, je ne sais pas comment il a pu vivre en direct les 40 longues minutes qu’a duré l’assassinat du chef d’al Qaïda puisque, selon Leon Panetta, le directeur de la CIA, il y a eu 25 minutes d’interruption de la retransmission de l’action du commando US. Et cette interruption est survenue précisément au moment où les soldats pénétraient dans le « complexe » d’Oussama ben Laden. Quand vous lisez «complexe » (ou compound), comprenez maison ! Parce que ce « compound » n’est qu’une maison, grande peut-être, mais rien qu’une maison.

Alors, si on lit un peu entre les lignes, on comprend que le président Obama n’a rien vu et qu’il raconte soit ce qu’on lui a dit de raconter, soit un récit de fiction dont il est un des co-auteurs !

On retiendra de toute cette affaire, qu’elle soit vraie (peu probable) ou fausse (très probable) que les autorités américaines qui prétendent défendre l’état de droit s’asseoient sur ce même droit quand ça les arrange. Et en viennent à applaudir à un meurtre en se flattant , qui plus est, d’avoir vécu en direct la mort de l’incarnation du Mal.

Notez qu’en Allemagne, un magistrat a lancé une action en justice contre Mme Angela Merkel pour s’être réjouie publiquement d’un acte qui se veut ouvertement être un assassinat et une infraction au droit international et même aux lois des Etats-Unis.

Et que Rowan Williams,  l’archevêque de Canterbury a fait part de son malaise devant le fait que la justice n’a pas été rendue. Ce qui ne signifie bien sûr pas une que l’archevêque ne considère pas Oussama Ben Laden  comme irréprochable, tant s’en faut, car « quand vous avez affaire à quelqu’un qui était manifestement un criminel de guerre, au vu des atrocités commises, il est important qu’on voie la justice rendue »

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Tiens, il y en a un qui regarde pas!

Quand on voit cette photo, on imagine qu’un événement d’une portée historique considérable s’est produit.(par exemple la bataille de Stalingrad, le débarquement des Alliés en Normandie en 1944, ce qui expliquerait la tension palpable chez ces responsables politiques  et militaires, le regard rivé sur un écran de télévision.

Ben non, c’était juste 1) le prétendu assassinat d’Oussama ben Laden, 2) l’assassinat d’un « pauvre type » qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment 3) je le mentionne pour la forme,  l’assassinat d’Oussama ben Laden, un chef de guerre malade (non, pas fou, malade des reins) dont l’armée comptait cependant  plus d’un million d’hommes d’active, des bombardiers lourds de type B52 ou encore des centaines de tanks Bradley sans parler des hélicoptères d’assaut et autres pièces d’artillerie.

Blague à part, beaucoup de gens qui avaient encore une image positive d’Oussama ben Laden n’ont cependant jamais cru qu’il était l’instigateur d’attentats du 11 septembre qu’il n’a jamais revendiqués.

C’était exactement la position du régime Taliban en Afghanistan à la veille de l’attaque menée contre leur pays par les Etats-Unis et leurs alliés après les attentats du 11 septembre. On s’en souvient, les Talibans avaient proposé au président Bush de livrer ben Laden à un pays tiers à définir en commun sous réserve de fourniture d’éléments à charge par le gouvernement des Etats-Unis.

Lisez ou relisez cet article de The Independent , prêtez un peu attention au propos des uns (les Talibans) et de l’autre (George W. Bush) et répondez ensuite à cette question : qui montre ici un attachement à la règle de droit ?

Bush rejette l’offre des Talibans de livrer ben Laden

Début de la deuxième semaine de bombardements;
La presse visite un village touché par un missile

par Andrew Buncombe, The Independent (UK) 15 octobre 2001 traduit de l’anglais par Djazaïri

Après une semaine de frappes épuisantes contre des objectifs en Afghanistan, les Talibans ont réitéré leur offre de livrer Oussama ben Laden, uniquement pour la voir rejetée par le président Bush.

L’offre faite hier par Haji Abdul Kabir, le vice premier ministre Taliban, de livrer M. ben Laden si les Etats Unis arrêtaient leurs bombardements et donnaient des éléments de preuves contre le dissident d’origine saoudienne, n’était pas nouvelle mais suggrérait que les Talibans étaient de plus en plus préoccupés par les frappes aériennes, qui ont endommagé une bonne partie des leus infrastructures militaires et de communications.

Cette démarche est intervenue au moment où les Talibans accordaient aux journalistes étrangers un accès sans précédent et pour la première fois à l’intérieur du pays. Des journalistes ont été escortés jusqu’au village de Karam dans le sud de l’Afghanistan où, selon les Talibans, près de 200 civils ont été tués mercredi dernier par un bombardement américain.

Les journalistes ont constaté des preuves tangibles que de nombreux civils ont été tués dans l’attaque, sans être cependant en mesure de confirmer le nombre de morts. « Je demande à l’Amérique de ne pas nous tuer, » plaidait Hussain Khan, qui dit avoir perdu quatre enfants dans l’attaque. Dans les décombres d’une maison, les restes d’un bras émergeaient d’un tas de briques. Une jambe avait été découverte non loin.

Un autre viel homme dit: “Nous sommes de pauvres gens, ne nous attaquez pas. Nous n’avons rien à voir avec Oussama ben Laden. Nous sommes des gens innocents. » Washington ne s’est pas exprimé sur ce bombardement.

M. Kabir a déclaré: “Si l’Amérique revenait sur sa politique actuelle, alors nous pourrions négocier, » M. ben Laden pourrait être livré à un pays tiers pour être jugé, a-t-il dit. « Nous pourrions discuter du nom de ce pays tiers. »

Mais alors que les avions militaires américains commençaient la deuxième semaine de la champagne de bombardements, Washington a rejeté d’un revers de main l’offre des talibans.  « Quand j’ai dit pas de négociations, ça voulait dire pas de négociations, » a déclaré M. Bush. « Nous savons qu’il est coupable. Livrez-le. Il est inutile de discuter innocence ou culpabilité.”

Auparavant, dans des propos qui figurent dans un discours filmé projeté pendant une reunion de la Société Américaine des Anesthésistes, M. Bush avait dit que sont pays vivait « un des moments les plus sombres de notre histoire. Je vais être clair à ce sujet. Nous gagnerons la guerre contre le terrorisme et nous continuerons aussi à mener d’importants batailles au pays. »

Dans la bataille sur le front intérieur, l’inquiétude croissante en Amérique sur la flambée d’infections à l’anthrax et la menace du bioterrorisme. Cinq autres cas chez des employés de l’éditeur de tabloïds en Floride – où un homme est décédé de la maladie – ont été confirmés. Deux Etats, le New York et la Floride ont désormais rapporté des cas confirmés de maladie et un troisième a signalé la découverte de spores d’anthrax à la poste.

Plusieurs des membres du cabinet de M. Bush ont essayé d’apaiser les craintes au sujet de l’anthrax lors de leurs prestations dans des talk shows télévisés, mais John Ashcroft, le procureur général, a déclaré qu’il existait une possibilité que ces cas soient liés à m. ben Laden. « Nous devrions envisager l’éventualité d’un lien [avec M. ben Laden], » a-t-il dit. « Il est prématuré pour l’instant de trancher sur l’existence d’un lien direct. »

M. Ashcroft a déclaré que certains de ceux qui ont un lien avec les attentats du 11 septembre sont peut-être encore en fuite à l’intérieur du territoire des Etats Unis. 3je pense qu’il est très improbable que tous les individus associés ou impliqués dans les événements terroristes du 11 septembre et d’autres événements terroristes qui ont pu être pré-positionnés et pré-programmés aient été appréhendés, » a-t-il dit.

Il y a eu un accroissement des craintes d’attaque biologique en Grande Bretagne hier quant il a été signalé qu’un homme non identifié avait pulvérisé de la poudre dans le crypte de la cathédrale de Canterbury.

En Afghanistan, des avions US ont encore frappe des objectifs proches de la ligne de dront Taliban au nord de Kaboul où ils combattent l’Alliance du Nord. Dans un revirement qui pourrait laisser penser qu’ils sont sous pression, les Talibans ont appelé leurs ennemis à se joindre à la guerre contre l’Amérique.

Abdullah Abdullah, ministre des affaires étrangères de l’Alliance du Nord, a déclaré que ses forces retardaient leur progression vers Kaboul dans l’attente de la mise en place d’un accord dur la façon de diriger l’Afghanistan après la chute des talibans.

Une personne a trouvé la mort dans des manifestations anti-US qui se sont déroulées au Pakistan où la police a ouvert le feu sur des manifestants qui essayaient d’investir la base aérienne de Jacobabad dans le sud du pays, une des deux bases que le gouvernement pakistanais a mis à disposition des forces US.

Au Nigeria, des émeutes au cours de manifestations de Musulmans contre les frappes aériennes auaraint coûté la vie de près de 200 personnes dans la ville de Kano,


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