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Une lettre de Muhammad Ali à Nelson Mandela

10 décembre 2016

La conscience politique de Muhammad Ali était aussi forte que ses uppercuts.

La lettre incroyable de Muhammad Ali à Nelson Mandela exhumée près de 20 ans après avoir été écrite

Le court message avait été envoyé par le boxeur de légende au révolutionnaire sud-africain quelques jours avant la rencontre des deux hommes prévue pendant la visite de Ali dans le pays en Afrique du Sud en 1993.

The Daily Mirror (UK) 9 décembre 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

Une lettre envoyée par Mohamed Ali à Nelson Mandela, deux des plus grandes personnalités du 20ème siècle, a été portée à la connaissance du public par la secrétaire nerveuse qui l’avait dactylographiée.

Le court message avait été envoyé par le boxeur de légende au révolutionnaire sud-africain quelques jours avant leur rencontre prévue pendant la visite d’Ali dans le pays en 1993.

A l’époque, le camarade de Mandela à l’African National Congress, Chris Hani venait juste d’être assassiné et Ali avait envoyé à Mandela un bref message de condoléances.

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Nelson Mandela et Chris Hani

Mais dans la nervosité et l’excitation d’avoir à faire un travail pour un client d’une telle renommée, elle avait mal orthographié le prénom d’Ali.

A letter sent from Muhammad Ali to Nelson Mandela, two of the greatest personalities of the 20th century, has come to light from the nervous secretary who typed it.

L’erreur avait été décelée seulement après que la lettre avait été transmise pour signature à l’ancien champion de boxe. Une deuxième version avait été immédiatement tapée et envoyée à M. Mandela.

Aujourd’hui, 23 ans plus tard, la femme qui est quadragénaire et vit dans le sud-ouest de l’Angleterre vend la lettre historique pour £8 000 (environ €9 530).

Dans une lettre d’authentification fournie par la vendeuse, cette dernière écrit : « Du fait de mon excitation nerveuse de devoir taper une lettre d’une telle importance historique, j’avais mal orthographié le nom Muhammad, remplaçant le ‘a’ par un ‘e’.

« La lettre avait été apportée à Muhammad Ali qui l’avait dûment signée avant que quelqu’un remarque l’erreur et me la retourne. Je l’avais retapée mais avais gardé l’exemplaire avec la faute pour la postérité. »

Andrew Aldridge, de Henry Aldridge and Son, commissaires priseurs à Devizes, Wiltshire, qui vend la lettre déclare : « Cette lettre représente une rare opportunité pour un collectionneur d’acquérir une lettre d’une des personnalités les plus emblématiques et charismatiques du 20ème siècle à un des plus grands hommes de l’histoire

« Vous auriez beaucoup de mal à trouver une autre lettre envoyée par et pour deux personnalités plus importantes.

«  »Il se trouve que fortuitement, l’erreur de notre vendeuse avait été décelée après que Ali l’eut signée, sinon sa valeur aurait été considérablement moindre.

« Elle a tout pour elle. Sa provenance est superbe, son contenu excellent, elle est signée et datée et est unique.

« Elle séduira toutes sortes de collectionneurs. Ceux qui collectionnent des souvenirs concernant la boxe et, bien sûr, les personnes qui se spécialisent dans des objets emblématiques de l’histoire. »

En Avril 1993 Ali était en Afrique du Sud pour encourager le développement de la boxe là-bas et il avait rencontré Mandela le 19 Avril.

Chris Hani avait été tué le 10 avril et Ali qui séjournait à l’hôtel Elengeni de Durban avait écrit sa lettre

A letter sent from Muhammad Ali to Nelson Mandela, two of the greatest personalities of the 20th century, has come to light from the nervous secretary who typed it.

Elle est adressée à M. Nelson R. Mandela, président de l’ANC et elle dit : « Cher M. Mandela, permettez-moi de vous présenter ainsi qu’à l’ANC mes regrets les plus profonds devant la nouvelle de la mort de Chris Hani.

« Mes prières vont à la famille de M. Hani et au peuple d’Afrique du Sud en ces jours difficiles.

« Je vous donne les informations suivantes sur mon itinéraire au cas où vous souhaiteriez me rencontrer (avant notre rencontre prévue le 19 avril 1993).

L’itinéraire précisait qu’Ali devait se trouver à Cape Town du 13 au 16 avril et à Johannesburg du 16 au 22 avril.

Une deuxième lettre envoyée par li à Oliver Tambo, président de l’ANC à l’époque, est aussi incluse dans le lot.

Elles seront mises en vente le 17 décembre.

Au regard du droit, le régime sioniste est un régime d’apartheid et son boycott est légitime

25 février 2016

J’ai eu vraiment plaisir à traduire cet article de Ben White, un militant pro-palestinien très connu en Grande Bretagne.

La traduction est perfectible, j’en suis bien conscient, mais je suis heureux de proposer ce texte à tous ceux qui s’intéressent à la cause palestinienne et à la question de la liberté des peuples en général.

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Ben White

Ben White a écrit ce texte dans un contexte marqué en Grande Bretagne comme en France mais aussi au Canada par une offensive de ceux qui sont opposés aux campagnes BDS, c’est-à-dire Boycott Désinvestissement et Sanctions à appliquer à l’entité sioniste.

Une offensive concertée et sans douté décidée à Tel Aviv avant d’être relayé jusque dans nos mairies.

boycott total

Ben White

Qualifier d’apartheid l’occupation israélienne de la Palestine n’est ni de la simplification, ni de la provocation – c’est un constat de fait.

Non seulement ce constat a le soutien des Sud-Africains qui ont lutté contre l’apartheid mais la situation correspond à la définition [de l’apartheid] selon le droit international.

Par Ben White, The Independent (UK) 24 février 2016 traduit de l’anglais par Djazairi

Cette semaine, j’ai participé à des événements organisés dans le cadre de la Semaine de l’Apartheid Israélien qui chaque année « vise à éveiller les consciences sur le projet colonial israélien en cours et les politiques d’apartheid appliquées à la population palestinienne. »

Aux yeux de certains, parler d’un « apartheid » israélien peut leur sembler être juste un autre effet de manche utilisé par des militants. D’autres considèrent cela comme inutile, simplificateur, provocateur ou même antisémite.

Mais que disons-nous vraiment quand nous parlons d’un apartheid israélien ?

Tout d’abord, et surtout, il ne s’agit pas d’une analogie trait pour trait avec ce qu’était le régime sud-africain. Même s’il est vrai que de fortes personnalités de l’époque de la lutte anti-apartheid ont invoqué la comparaison. En 2002, par exemple, Desmond Tutu avait dit qu’un séjour en Palestine lui avait rappelé « beaucoup de choses qui nous étaient arrivées, à nous population noire d’Afrique du Sud. » Et en 2009, Tutu avait aussi approuvé un livre que j’avais écrit intitulé « Israeli Apartheid : A Beginner’s Guide » (l’apartheid israélien, un guide pour les débutants).

Il y a énormément de choses à dire sur ce qui s’est passé en Afrique du Sud et ce qui se passe en Israël et en Palestine. Mais cette comparaison n’a pas de rapport avec la recherche de savoir si parler d’apartheid israélien est juste ou adapté.

La raison en est que l’apartheid est un crime en droit international, indépendamment de ce qu’a connu l’Afrique du Sud. Le protocole additionnel de 1977 aux Conventions de Genève de 1949, cite l’apartheid comme une « grave violation » qui n’a « aucune limitation géographique« .

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Le boycott a été et reste un moyen de lutte légitime

L’apartheid est aussi qualifié de « crime contre l’humanité » dans le statut de Rome de la Cour Pénale Internationale adopté en 1998 – quatre ans après la fin officielle de l’apartheid en Afrique du Sud.

Le statut de Rome définit l’apartheid comme des actes inhumains « commis dans le cadre d’un régime institutionnalisé d’oppression systématique et de domination d’un groupe racial sur tout autre groupe racial ou tous autres groupes raciaux et dans l’intention de maintenir ce régime »

Les lois et les pratiques israéliennes répondent-elles à cette définition ? Selon les termes mêmes du Département d’Etat des Etats Unis, les Palestiniens font face à « une discrimination institutionnelle et sociétale. » Elle touche des domaines comme l’immigration et la vie de famille, le logement et le foncier.

Il n’existe aucune garantie d’égalité, et les défenseurs des droits de l’homme ont identifié plus de cinquante lois discriminatoires.

En Cisjordanie, l’Etat juif a créé et établi un réseau de colonies illégales dont les habitants – des citoyens d’Israël – vivent parmi des Palestiniens qui sont soumis à la loi martiale. Pendant que les colonies s’étendent, les maisons palestiniennes sont démolies.

Récemment, selon les termes de l’ONG israélienne pour les droits de l’homme B’Tselem, les autorités israéliennes ont « accentué leurs efforts pour expulser des villages palestiniens de vastes zones de la Cisjordanie » – c’est du nettoyage ethnique.

Entre le 1er janvier et le 15 février de cette année, selon les chiffres des Nations Unies, les forces israéliennes ont détruit ou confisqué 283 maisons et autres structures palestiniennes, déplaçant 404 personnes.

Un haut fonctionnaire de l’ONU a expliqué que si la plupart de ces démolitions « ont été pratiquées sur la base de l’argument juridique spécieux que ces Palestiniens n’avaient pas de permis de construite, » les chiffres israéliens eux-mêmes montrent que « seulement 1,5 % des demandes de permis déposées par des Palestiniens sont acceptées. »

Amnesty International a décrit le « déni officiel de participation à la planification [d’occupation du sol] pour toute une population, couplé avec l’établissement d’un système parallèle de planification pour les colonies israéliennes qui est une discrimination explicite en faveur d’une autre population dont la fait même de vivre dans le territoire en question enfreint le droit international » comme  » unique au monde ».

Dans la bande de Gaza, les Palestiniens continuent à souffrir sous un blocus israélien qui constitue un châtiment collectif illégal. Quant d’Israël ne conduit pas ses horribles attaques à grande échelle sur ce territoire entièrement clôturé, il y a des attaques de routine contre des pêcheurs et des paysans palestiniens.

En fait, les Palestiniens de Gaza sont en majorité des réfugiés dont les terres se trouvent à seulement quelques kilomètres plus loin dans le territoire israélien d’avant 1967. Ce qui nous rappelle le fait que la « majorité juive » d’Israël a été obtenue au prix de l’expulsion des Palestiniens et n’est maintenue que la perpétuation de leur exclusion.

Ce n’est là qu’un échantillon – mais le point essentiel ici est que les crimes d’Israël ne sont pas des « aberrations ». Ce ne sont pas les agissements de quelques généraux excités ou d’un gouvernement d’une droite particulièrement extrême. Nous parlons ici d’une législation qui fixe un cadre et de politiques poursuivies par l’Etat depuis des dizaines d’années.

Nous parlons donc, ainsi que le statut de Rome l’énonce, « d’actes inhumains…commis dans le cadre d’un régime institutionnalisé ». C’est pourquoi le Comité des Nations Unies pour l’Elimination de la Discrimination Raciale a exhorté Israël à « éradiquer » toutes les pratiques qui enfreignent la prohibition de la « ségrégation raciale et de l’apartheid. »

Rejeter tous ces éléments au motif qu’Israël « ce n’est pas la même chose que l’Afrique du Sud » revient à passer à côté du sujet, de la même manière que blanchir la discrimination systématique simplement parce qu’il y a un « Arabe » à la Cour Suprême israélienne (un seul sur 66 juges aujourd’hui comme hier) n’est que de la symbolique à bon marché.

Les faits sont clairs. C’est l’apartheid israélien qui devrait susciter l’indignation – pas les campagnes (ou les boycotts) en faveur des droits élémentaires des Palestiniens.

Nelson Mandela et le Mossad

22 décembre 2013

 La presse a largement répercuté une information récemment publiée par le journal sioniste Haaretz qui, citant des archives de l’Etat sioniste,affirme que le leader sud-africain Nelson Mandela aurait été entraîné au maniement des armes et aux techniques de guérilla en Ethiopie par le Mossad, les tristement célèbres services secrets franco-anglo-américano-sionistes,

Une « information » qui tombait à pic pour conforter la thèse selon laquelle la fine équipe au pouvoir à Tel Aviv ne se serait pas rendue aux obsèques de Mandela pour des raisons pécuniaires, Et pour laver des années de coopération soutenue avec le régime d’apartheid.

Ce genre de photo est supposé étayer la thèse d'une collaboration de Mandela avec le Mossad

Ce genre de photo est supposé étayer la thèse d’une collaboration de Mandela avec le Mossad

 Mandela n’a jamais été formé par des agents israéliens, affirme la Fondation Nelson Mandela

La Fondation Nelson Mandela a rejeté des informations selon lesquelles l’ancien président a reçu un entraînement par des agents israéliens en 1962.

Sapa, The Mail & Guardian (Afrique du Sud) 21 décembre 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

«Les médias se sont fait l’écho d’une histoire selon laquelle en 1962 Nelson Mandala avait été en relation avec un agent israélien en Ethiopie, » déclare la Fondation dans un communiqué. «La Fondation Nelson Mandela peut confirmer qu’elle n’a trouvé aucune indication dans les archives privées de Nelson Mandela… qu’il aurait été en relation avec un agent israélien pendant sa tournée dans des pays africains cette année là.»

Le site web du journal britannique The Guardian a rapporté vendredi que Mandela avait apparemment reçu une formation au maniement des armes par des agents du Mossad en Ethiopie en 1962 sans que les services secrets israéliens aient connaissance de sa véritable identité. The Guardian basait son article sur «un courrier secret intrigant déposé dans les archives de l’Etat israélien.»

Le site rapportait que la missive, révélée par le journal israélien Haaretz – deux semaines après le décès de Madiba – indiqauit qu’il avait été formé à l’utilisation des armes et aux techniques de sabotage et avait été encouragé à développer des sympathies sionistes. La Fondation a cependant démenti qu’une telle chose se soit produite.

«En 1962, Mandela a suivi une formation militaire au Maroc avec les combattants algériens de la liberté et avec l’Ethiopian Riot Battalion à Kolfe près d’Addis Abeba, avant de rentrer en Afrique du Sud en juillet 1962.

« En 2009, un maître de recherche de la Fondation Nelson Mandela avait séjourné en Ethiopie et s’était entretenu avec les survivants parmi les hommes qui avaient contribué à la formation [militaire] de Mandela et aucun indice d’une connexion israélienne n’était apparu » lit-on dans la déclaration.

Le socialisme français sous la lumière crue de l’apartheid et du sionisme

9 décembre 2013

Les évolutions politiques en cours depuis la chute du mur de Berlin devraient nous inciter à réfléchir sur ce que nous appelons gauche, droite, fascisme, antifascisme, laïcité etc.

Parce qu’on tend à employer ces mots comme des totems, sans jamais s’interroger sur ce qu’ils recouvrent vraiment.

Certains événements particuliers sont pourtant des occasions de réflexion en ce qu’ils projettent une lumière crue sur une réalité habituellement voilée.

C’est le cas par exemple avec l’annonce du décès et des obsèques de Nelson Mandela, le grand leader Sud-Africain.

Au milieu du concert quasi universel de louanges on a en effet pu observer deux faits significatifs.

Le premier est que François Hollande a décidé d’inviter Nicolas Sarkozy à le rejoindre dans la délégation française qui assistera aux funérailles de Nelson Mandela en Afrique du Sud. Quand on se souvient de la teneur du discours de Nicolas Sarkozy sur l’homme Africain insuffisamment entré dans l’histoire, on peut se demander si cette invitation ne signale pas une affinité supplémentaire entre François Hollande et un Sarkozy avec la politique économique et étrangère duquel le gouvernement socialiste n’a pas vraiment rompu.

L’autre fait significatif est l’annulation du déplacement pour les mêmes funérailles de Benjamin Netanyahou et de Shimon Peres au motif du coût élevé du transport et du séjour ! (Ce qui revient en fait à insulter ouvertement le défunt).

Vous me direz que quand on aime on ne compte pas. Justement la presse ne se gêne pas pour rappeler que les dirigeants sionistes n’aimaient pas Mandela et que celui-ci le leur rendait bien en affichant son soutien à la cause palestinienne.

Maintenant, il faut juste se souvenir des dernières rencontres entre François Hollande et Benjamin Netanyahou et des déclarations d’amitié (presque d’amour) du président Français à l’égard du premier ministre sioniste, où des bisous entre Laurent Fabius et Shimon Peres pour comprendre le caractère incongru de la présence même de François Hollande aux obsèques de Nelson Mandela. Parce que le soutien à l’apartheid par l’entité sioniste n’était pas l’affaire de la droite ou de la gauche sioniste mais de tout le mouvement sioniste.

Laurent Fabius et Shimon Peres, plus qu'une amitié

Laurent Fabius et Shimon Peres, plus qu’une amitié

Shimon Peres, que les socialistes Français ont régulièrement côtoyé dans les rangs de l’Internationale Socialiste était ministre de la défense en 1974 et il fut un des principaux artisans du resserrement des relations avec l’Afrique du Sud ségrégationniste sur la base, selon ses propres termes, «de notre haine commune de l’injustice et de notre refus  de se soumettre à elle» et d’une «identité d’aspirations et d’intérêts».

Angry Arab reproduit une lettre adressée par Shimon Peres en 1974 à Eschel Rhoodie, alors  ministre de l’information Sud-Africain.

Lettre de Shimon Peres à Eschel Rhoodie

Lettre de Shimon Peres à Eschel Rhoodie

Cette lettre est mentionnée par The Guardian, journal selon lequel Eschel Rhoodie avait même rapporté de Tel Aviv, en bagage à main, ce qu’il présentait comme un détonateur pour bombe atomique, c’est-à-dire probablement une substance radioactive de nature à provoquer la réaction en chaîne, l’explosion de la matière fissile.

Ci-dessous la traduction de la lettre de l’ami de Laurent Fabius qui lui aussi a une longue histoire de soutien à Nelson Mandela.

Ministère de la défense

Tel Aviv, le 22 novembre 1974

Top secret

Cher Dr Rhoodie,

Permettez moi de vous remercier très sincèrement pour les gros efforts que vous avez déployés pour assurer le succès des réunions qui se sont tenues à Pretoria les 13 et 14 de ce mois.

C’est en très grande partie grâce à votre perspicacité, votre clairvoyance et à votre imagination politique qu’une coopération d’une importance vitale entre nos deux pays a été initiée. Cette coopération est basée non seulement  sur des intérêts communs et sur la détermination à résister également à nos ennemis, mais aussi sur les fondations inébranlables de notre haine commune de l’injustice et de notre refus  de se soumettre à elle.

Tout comme je suis conscient du rôle personnel significatif que vous avez joué dès les étapes préliminaires de nos discussions, je suis aussi convaincu  que les nouveaux liens que vous avez contribué à forger entre nos deux pays vont se développer dans une proche identité d’aspirations et d’intérêts qui s’avèreront durablement bénéfiques pour nos deux pays.

Je me réjouis de vous rencontrer à nouveau lors de votre prochaine visite en Israël.

Avec mes chaleureuses et sincères salutations,

Shimon Peres, ministre de la défense

Une savoureuse satire africaine sur les Européens

20 avril 2012

Hayibo est un magazine satirique d’Afrique du Sud. Il s’est emparé de deux affaires qui ont quelque peu défrayé la chronique ces derniers jours, celle du monarque espagnol victime d’un accident lors d’une chasse à l’éléphant (un loisir dispendieux aux dépends d’une espèce fragile au moment où ses sujets sont appelés à se serrer la ceinture) et celle de cette ministre Suédoise qui coupe un gâteau à l’effigie de ce qui ressemble à une caricature de femme africaine. L’idée n’était certes pas bonne mais peut-être a-t-on fait hâtivement le procès de la ministre

Mais peu importe car autant j’ignore si le gâteau était savoureux, autant je suis en mesure de vous dire que l’article l’est incontestablement.

Les Africains choqués par les singeries barbares des Européens

Hayibo (Afrique du Sud) avril 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les Africains disent avoir peu d’espoir de voir l’Europe jamais devenir civilisée, après une semaine qui a vu le roi d’Espagne Juan Carlos lancé dans une chasse frénétique pour tuer des éléphants et la ministre Suédoise de la culture s’amuser d’un gâteau aux relents racistes. « Vous pouvez retirer le blanc de la jungle, mais vous ne pouvez par retirer la jungle qui est dans les Européens, » soupire un habitant de Kinshasa.

August Mwanasa, de Libreville au gabon, dit ne pas avoir été surpris par ces récentes atrocités parce que les Européens restent des «sauvages.»

“Je ne veux pas avoir l’air raciste, et certains de mes meilleurs amis sont blancs, mais soyons honnêtes : la violence est au plus profond de leur ADN, » affirme Mwansa. « Je m’explique, les Européens ont tué 20 millions d’autres Européens dans les années 1930 et 1940.  C’est une barbarie à une échelle sans précédent dans l’histoire.»

Jenkins Odumbe, un styliste de Nairobi, déplore un sentiment d’assistanat bien ancré en Europe.

“S’ils ne vont pas pointer au chômage, ils demandent à être renfloués, » dit-il. « Pourquoi est-ce qu’ils ne peuvent pas simplement se lever plus tôt et travailler plus dur, c’est ce que je voudrais savoir ?»

Liberte Aidoo, une voyagiste Ghanéenne, dit avoir été “choquée et dégoûtée » par ce qu’elle a découvert lors de son premier voyage en Espagne.

“Les brochures promettaient la mer et le soleil, mais ils sont encore incroyablement arriérés en Espagne,” se souvient-elle. «A la base, ils vivent tous dans des huttes en boue qu’ils appellent haciendas, et ils dorment pendant deux heures au milieu de la journée. En Europe, ils appellent ça la ‘siesta’. Au Ghana, on appelle ça « être un putain de paresseux.»

Mais, ajoute-t-elle, il fallait s’attendre à ce genre « d’inertie de déprime » dans un pays plus endetté que toute l’Afrique réunie.

Entre temps, la plupart des Africains ont rejeté les appels à une d&mission de la ministre Suédoise de la culture Lena Adelsohn Liljeroth suite à la débâcle après qu’elle ait été photographiée en train de manger un gâteau conçu pour ressembler à la caricature raciste d’une femme africaine.

« Les seules personnes qui appellent à sa démission sont des libéraux Européens qui se cachent derrière un mince vernis de civilisation, » explique le sociologue Burundais Descarte Tugiramahoro. « Nous Africains, ne sommes pas choqués le moins du monde.

“Elle ne fait que se livrer à de vieux rituels européens : se moquer des gens qui ont une apparence différente, et le cannibalisme symbolique tel qu’il a été introduit par l’église catholique. Tout est absolument normal.»

Pour John Dugard, le régime d’apartheid était plus honnête que l’occupation sioniste

1 novembre 2011

John Dugard est un spécialiste de l’apartheid. Cet éminent juriste s’est longtemps servi des armes à sa disposition pour contester le régime d’apartheid dans son pays, l’Afrique du Sud et il a été un des rédacteurs de la charte des droits de l’Afrique du Sud nouvelle.

On ne s’étonnera donc pas découvrir, du moins pour certains comme moi, le parallèle qu’il fait entre le système d’apartheid et ce que les sionistes font subir aux palestiniens.

John Dugard trouve même que le système imposé par les sionistes est pire par certains aspect, plus hypocrite, car moins transparent, et moins «altruiste» que celui qui était en vigueur avec les Bantoustans en Afrique du Sud.

C’est peut-être là que Dugard pèche un peu mais après tout, il n’est ni économiste ni politique, c’est un juriste jusqu’au bout des ongles .La composante « altruiste » existait certes dans le système d’apartheid d’Afrique su Sud car le pouvoir en place avait accepté l’idée que les blancs ne seraient jamais majoritaires dans ce morceau d’Afrique et qu’i ; n’était pas possible, ne serait-ce que pour des raisons économiques, d’expulser tous les noirs. Essayer d’assurer un minimum de développement dans les bantoustans dans le cadre d’une politique de développement séparé était donc un impératif pour la survie du régime.

En Palestine occupée, il en va autrement car les sionistes font tout pour que les palestiniens s’en aillent où deviennent une minorité gérable dans un Etat juif qui aura annexé de facto puis de jure la Palestine.

Le sionisme peut donc parfaitement se dispenser de tout altruisme, même intéressé, et poursuivre ses efforts pour s’emparer de toute la Cisjordanie.

Ce n’est pas pour rien que les sionistes et le gouvernement US aux ordres des de fanatique partisans de l’Etat juif s’opposent fermement à toute reconnaissance internationale d’un Etat palestinien.

Les Etats Unis qui viennent de se ridiculiser à l’UNESCO en votant contre une admission de la Palestine dans cette organisation. Une admission qui obtenu l’assentiment de 107 nations malgré les pressions énormes exercées par le lobby sioniste et par les Etats Unis qui viennent d’ailleurs de suspendre leur contribution financière à cette institution.

Ce qui nous donne une idée de ce que les Etats Unis ont à faire du droit quand il ne les arrange pas.

John Dugard

La loi et la pratique de l’apartheid en Afrique du Sud et en Palestine

Par John Dugard, badil.org (Palestine) octobre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

J’ai passé l’essentiel de ma vie d’adulte en Afrique du Sud, à m’opposer à l’apartheid, en tant que avocat, professeur de droit et, de 1978 à 1990, directeur du Centre for Applied Legal Studies (un centre de recherche engagé pour la cause des droits de l’homme et l’action juridique). Dans mon travail, j’ai comparé et différencié l’apartheid par rapport aux normes internationales relatives aux droits de l’homme et plaidé pour une constitution avec une charte des droits dans une Afrique du Sud démocratique. Je n’ai jamais été emprisonné mais j’ai été poursuivi en justice, arrêté, et menacé par la police. Mon livre le plus important, Human Rights and the South African Legal Order (les droits de l’homme et l’ordre juridique de l’Afrique du Sud, 1978) est la présentation la plus complète de la législation et de la pratique de l’apartheid avait été initialement interdit.

J’ai une vaste expérience et connaissance des trois piliers de l’Etat d’apartheid – la discrimination raciale, la répression et la fragmentation territoriale. J’ai animé des campagnes d’avocats contre l’expulsion, en vertu du Group Areas Act, de noirs de quartiers situés à côté de secteurs exclusivement blancs et contre les fameuses « loi sur le passage » qui transformaient en infraction le fait pour des noirs de se trouver dans les soi-disant «quartiers blancs » sans avoir des papiers les y autorisant. Ces campagnes avaient pris la forme de l’assistance juridique pour tous ceux qui étaient arrêtés, ce qui avait rendu le système ingérable. A travers le Centre for Applied legal Studies, je m’étais lancé dans des recours juridiques contre l’application des lois sécuritaires et les lois d’urgence qui permettaient la détention sans jugement et l’assignation à domicile – et, dans la pratique – la torture. J’avais aussi contesté en justice la création des Bantoustans.

Quand l’Afrique du Sud est devenue démocratique, j’ai été nommé dans une petite commission d’experts chargés de rédiger un projet de charte des droits pour la constitution sud-africaine de 1996.

J’ai visité Israël et les territoires palestiniens occupés en 1982, 1984, 1988 et 1998 pour participer à des conférences sur des problèmes affectant la région. En 2001, j’ai été nommé président de la commission d’enquête institué par la Commission des Droits de l’Homme pour s’informer sur les violations des droits de l’homme pendant la deuxième intifada. J’ai été nommé en 2001 rapporteur spécial de la Commission des Droits de l’Homme (par la suite Conseil des Droits de l’Homme) sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés. A ce titre, je me suis rendu deux fois par an dans les territoires occupés et ai rendu compte à la Commission et au troisième comité de l’Assemblée Générale de l’ONU. Mon mandat a expiré en 2008. En février 2009, j’ai conduit une mission instituée par la Ligue Arabe pour enquêter et faire un rapport sur  les violations des droits de l’homme et du droit humanitaire pendant l’opération «plomb durci.»

Dès ma première visite dans les territoires palestiniens occupés/Israêl, j’ai été frappé par les similitudes entre l’apartheid d’Afrique du Sud et les politiques et les pratiques d’Israël dans les territoires occupés. Ces similitudes sont devenues plus évidentes quand j’ai été mieux informé de la situation. En tant que rapporteur spécial, je m’étais délibérément abstenu de faire de telles comparaisons qui auraient empêché de nombreux gouvernements occidentaux de prendre mes rapports au sérieux. Après 2005 cependant, j’ai décidé que je ne pouvais en toute conscience m’abstenir de faire ces comparaisons.

Les deux régimes sont évidemment très différents. L’Afrique du Sud de l’apartheid était un Etat qui pratiquait la discrimination et la répression contre son propre peuple. Israël est une puissance occupante qui contrôle un territoire étranger et sa population dans un cadre reconnu par le droit international humanitaire. Mia sn pratique, il n’y a guère de différence. Les deux systèmes sont caractérisés par la discrimination, la répression et la fragmentation territoriale. La principale différence est que le système d’apartheid était plus honnête. La législation d’apartheid était ouvertement discutée et adoptée au parlement et elle était clairement visible par tous, tandis que les règles qui régissent les Palestiniens des territoires occupés se trouvent largement dans d’obscurs décrets militaires et de règlementations d’urgence accumulées qui sont pratiquement inaccessibles.

Dans le cadre de mon travail en tant que commissaire et rapporteur spécial, j’ai vu tous les aspects de l’occupation des territoires palestiniens. J’ai vu le fonctionnement humiliant des checkpoints, qui me rappelaient l’application des lois sud-africaines sur le passage (en pire), des routes séparées (inconnues dans l’Afrique du Sud de l’apartheid) et la démolition de maisons sur décision administrative, ce qui me rappelait la destruction de maisons dans les «zones noires» situées à proximité des secteurs réservés aux blancs. J’ai visité Jenine en 2003, peu de temps après sa dévastation par l’armée israélienne. J’ai parlé avec des familles dont les maisons avaient été investies et saccagées par l’armée israélienne, j’ai parlé avec des jeunes et des vieux qui avaient été torturés par l’armée israélienne et j’ai visité des hôpitaux pour rencontrer ceux qui avaient été blessés par l’armée israélienne. J’ai vu, et parfois visité, des implantations coloniales ; j’ai vu une bonne partie du mur [de séparation] et, en me déplaçant dans la vallée du Jourdain, j’ai vu des campements de bédouins détruits et des checkpoints ms en place dans l’intérêt des colons.

Un dernier mot basé sur mon expérience personnelle. Il y avait une composante altruiste dans le système d’apartheid, quoique motivée par l’idéologie du développement séparé, qui voulait faire des bantoustans des Etats viables. La loi ne l’y obligeait pas, mais il a construit des écoles, des hôpitaux et des routes pour les noirs d’Afrique du Sud. Il avait créé des industries dans les bantoustans pour donner du travail aux noirs. Israël n’est même pas capable de faire ça pour les Palestiniens. Alors que le droit international l’oblige à subvenir aux besoins matériels des populations sous occupation, Tout repose sur des organismes internationaux et des donateurs étrangers. Israël pratique la pire forme de colonialisme dans les territoires palestiniens occupés. L’eau et la terre sont exploités par des colons agressifs qui n’ont aucun intérêt au bien-être de la population palestinienne – et ont la bénédiction de l’Etat d’Israël.

John Dugard siège au Tribunal Russell pour la Palestine qui compte  aussi parmi ses membres des personnalités comme Me Gisèle Halimi, Cynthia McKinney ou Mairead Corrigan Maguire

Saga Libya, attention les secousses!

9 septembre 2011

Leadership est une lettre d’information sud africaine destinée à ce qu’on appelle communément des « leaders », c’est-à-dire des gens qui comptent et exercent une influence plus ou moins grande sur l’opinion et les décideurs. Quand ils ne font pas partie eux-mêmes des décideurs.

Dans un article d’opinion traitant de l’intervention de l’OTAN en Libye, le journaliste Stef Terblanche ne fait guère preuve d’originalité, il fait bien mieux que ça puisqu’il nous donne un aperçu de l’état d’esprit de nombreuses élites africaines sur l’opération coloniale conduite par les puissances coalisées dans l’OTAN, principalement les deux ex grandes puissances coloniales, le Royaume Uni et la France.

Deux pays qui ont en effet dupé des Etats qui, comme l’Afrique du Sud, entendaient utiliser le levier onusien pour éviter un bain de sang en Libye et favoriser une issue négociée à la crise politique traversée par ce pays.

Non seulement la France et la Grande Bretagne ont outrepassé allègrement les objectifs assignés par la résolution 1973 de l’ONU mais ces deux pays se sont ingéniés à faire capoter toutes les initiatives de paix de l’Union Africaine.

La France et la Grande Bretagne sont peut-ête fières de leurs agissements qui ont débouché sur l’éviction du colonel Kadhafi mais peut-être devront-elles un jour rendre des comptes pour les immenses destructions qu’elles ont causé mais surtout pour le bain de sang qu’elles ont provoqué.

Alors que la résolution 1973 visait précisément à l’éviter. mais rassurez-vous, vos journaux vous apprendront sans doute que la très grande majorité des dizaines de milliers de personnes tuées l’ont été du fait des forces du colonel Kadhafi. La presse est effectivement chargée de passer le shampoing moquette sur le tapis de bombes rouge de sang déversé par la France, la Grande Bretagne et les Etats Unis.

Disons cependant à MM. Sarkozy, Cameron et Obama que certaines victoires sont lourdes de désillusions à venir car il est clair que l’Afrique du Sud n’est pas prête de digérer le camouflet qu’elle a subi et une entreprise coloniale qui est antithétique avec toute l’histoire de cette nation.

Or, l’Afrique du Sud est déjà un pays qui compte et comptera encore plus demain, c’est un pôle de puissance qui émerge en Afrique et entraînera bientôt dans son sillage toute l’Afrique australe. D’autre pôles de puissance émergeront sans doute, je pense ici au Nigeria dont le gouvernement a reconnu l’autorité du CNT mais où de nombreuses voix s’élèvent pour demander au chef de l’Etat de rapporter cette décision.

Comment elle disait déjà la chanson de Yannick Noah ?

Ah oui : « Saga Africa, attention les secousses ! »

La re-colonisation de l’Afrique

Par Stef Terblanche, Leadership (Afrique du Sud) 5 septembre 2011traduit de l’anglais par Djazaïri

La semaine dernière, le monde a été gratifié du spectacle de la conférence de Paris où des dirigeants occidentaux, l’un après l’autre – en compagnie de quelques dictateurs arabes de service – se sont tapés sur l’épaule pour se féliciter d’avoir «libéré» la Libye du pouvoir de Mouammar Kadhafi. Ce qui rappelait irrésistiblement l’infâme conférence de Berlin en1884 où l’Afrique avait été découpée entre colonisateurs européens.

A juste titre, le président Sudafricain Jacob Zuma a fait savoir – comme tout Africain qui se respecte aurait dû le faire – qu’il n’aurait rien à voir avec le cynisme de ce cirque organisé ostensiblement  par le président Français Nicolas Sarkozy et le premier ministre Britannique David Cameron, pour décider de l’avenir de la Libye… comme si ce n’était pas aux Libyens et aux Africains eux-mêmes.de le faire.

En fin de compte, il y avait une absence flagrante de dirigeants Africains influents, un certain nombre de pays africains et l’Union Africaine (UA) ayant refusé de reconnaître le Conseil National de Transition (CNT) installé par l’OTAN en tant que nouveau gouvernement de la Libye. L’Algérie, voisine de la Libye, était présente mais seulement comme observateur et peut-être seulement parce que sa frontière commune avec la Libye lui a donné des motifs impérieux..

La Russie et la Chine – qui se sont toutes deux opposées à la campagne militaire conduite par l’OTAN pour chasser Kadhafi – étaient aussi présentes comme pays observateurs, la Russie ayant reconnu le CNT à peine quelques jours auparavant. Cependant, ces deux pays ont d’importants intérêts présents en Libye tandis que la Chine a aussi d’énormes intérêts ailleurs en Afrique, par exemple en Angola qui est maintenant son plus gros fournisseur de pétrole.

Pour beaucoup de gens, la conférence de Sarkozy et  Cameron, version 2011 de la “ruée vers l’Afrique”, ramène aussi à l’esprit le discours d’acceptation du leader de l’ANC Albert Luthuli quand il reçut le prix Nobel de l paix et dit : « Notre continent a été découpé par les grandes puissances. Des gouvernements étrangers ont été imposés au peuple africain par la conquête militaire et la domination économique. »

Comme Vusi Gumede de l’université de Johannesburg nous l’a rappelé si éloquemment dans un article d’opinion du Sunday Independent ce weekend : « Un cas d’espèce 50 ans plus tard est la douloureuse question de la Jamahiriya Arabe Libyenne. Il y a d’autres cas comme la Côte d’ivoire qui est une bombe à retardement. »

A ces deux cas, Gumede aurait pu ajouter la “domination économique”  par la Chine qui s’accentue dans de nombreux pays africains, ou le désordre anarchique que les Etats Unis ont laissé derrière leur tentative de « conquête militaire » en Somalie.

Ce dernier pays avait d’abord été un pion géopolitique pendant la guerre froide entre les USA et l’Union Soviétique dans leur volonté de contrôler la Corne de l’Afrique. Les USA avaient maintenu de bonnes relations avec le régime meurtrier de Siad Barre jusqu’à son éviction. Le pays se désintègrera dans une anarchie complète et les Etats Unis prendront la fuite la queue entre les jambes après la tragédie de l’hélicoptère tombé entre les mains des seigneurs de la guerre.

Aujourd’hui, les Etats Unis sont revenus indirectement en Somalie et soutiennent une des parties au conflit là-bas contre le mouvement islamiste al-Shabab à qui on reproche l’aggravation de la situation. Mais cette fois, l’armée des Etats Unis n’est pas directement impliquée. Washington a envoyé à Mogadiscio Richard Rouget, un mercenaire Français à la tête d’une équipe de 40 hommes, des « mentors » qui forment une «force de maintien de la paix»en Somalie.. Rouget travaille pour une compagnie de sécurité privée établie à Washington qui est connue pour ses activités criminelles et ses liens présumés avec plusieurs coups de force en Afrique et un assassinat. Il avait aussi été le bras droit d’un autre fameux ancien mercenaire, Bob Denard.

D’anciens soldats Français, Britanniques et, malheureusement oui, Sudafricains sont au nombre de ceux qui travaillent avec lui. Le Département d’Etat US finance la compagnie de Rouget, pourtant tout le monde sait le niveau de destruction qui résulte de ce genre d’opérations clandestines US.

Les pays africains ont refusé de permettre aux Etats Unis d’installer leur commandement  militaire pour l’Afrique (AFRICOM) – un des dix commandements régionaux des forces armées US dans le monde – sur le sol africain. Les Etats Unis ont donc dû baser leur commandement en Allemagne « jusqu’en 2012 », année de réévaluation de la situation.

Le général William E. Ward, commandant de l’AFRICOM a récemment effectué plusieurs visites au Botswana dans le cadre d’un net accroissement de la coopération militaire entre les deux pays. C’est ce fait et la rumeur selon laquelle les USA allaient installer une base au Botswana qui avaient amené le leader du mouvement de jeunesse de l’ANC, Julius Malema, à faire une déclaration retentissante concernant le soutien de son organisation à un changement de régime au Botswana, une déclaration qui lui a valu des problèmes avec le parti au pouvoir en Afrique du Sud.

Africains Concernés [ou Inquiets], dont Vusi Gumede est membre, a écrit une lettre ouverte à tous les peuples d’Afrique et du monde, faisant le constat de l’échec des nations Unies dans le monde, et particulièrement en Afrique par son adoption de décisions inappropriées.

“En tant qu’Africains inquiets, nous n’avons pas d’aute choix que de nous mobiliser et de réaffirmer notre droit et notre devoir de décider de notre destin en Libye et partout ailleurs sur notre continent,” écrit Gumede. Il souligne la manière candide avec laquelle l’OTAN a interprété et appliqué la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU pour imposer une « zone d’exclusion aérienne » en Libye, l’Afrique du Sud ayant été bernée pour qu’elle lui apporte son soutien (voir Out of Africa de la semaine dernière).

Comme l’Afrique du Sud, de nombreux pays africains et d’autres pays du BRICS [Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud] ont condamné le comportement arrogant du Royaume Uni et de la France qui ont recouru à la seule force militaire au lieu du recours proclamé à « tous les moyens » pour protéger les civils Libyens.,puis ont  fait évoluer l’objet de l’action de la protection des civils à l’obtention d’un changement de régime à tout prix en Libye. En fin de compte, beaucoup, beaucoup de civils ont été tués – pas protégés – par la campagne incessante de bombardements de l’OTAN, les immenses ressources pétrolières de la Libye étant la récompense ultime.

Ironiquement, tout a commencé aux Nations Unies en lesquelles le grand dirigeant encore vivant de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela, avait tellement foi quant des délibérations étaient en cours pour savoir si les Etats Unis et la Grande Bretagne devaient attaquer l’Irak pour éliminer son arsenal présumé d’armes de destruction massive… des armes qu’il n’avait jamais eues.

A l’époque, Mandela avait dit: “Il n’y a qu’une solution et une seule et elle passe par les nations Unies. Si la Grande Bretagne et les Etats Unis vont aux Nations Unies et que les Nations Unies disent avoir des preuves concrètes de l’existence de ces armes de destruction massive en Irak et que nous sentions que nous devons faire quelque chose à ce sujet, nous y serions tous favorables. »

La Grande Bretagne et les Etats Unis firent ce qu’ils voulurent de toute façon – ils envahirent l’Irak sur la base de leurs mensonges et sous le prétexte qu’ils sauveraient des millions de vies en agissant ainsi.

Avec le prétexte humanitaire semblable de sauver des vies, la Grande Bretagne et la France ont outrepassé la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU pour attaquer la Libye et obtenir un changement de régime.  Plusieurs initiatives louables de l’Union Africaine dans lesquelles l’Afrique du Sud a joué un rôle moteur et qui cherchaient à aboutir à un règlement négocié en Libye pour éviter un bain de sang ont tout simplement été ignorées par la Grande Bretagne, la France et leurs alliés de l’OTAN. L’Afrique n’a pas été autorisée à avoir une marge de manoauvre pour apporter une solution africaine à un problème africain.

«L’Afrique et le monde en développement sont donc en droit d’être atterrés, car les Libyens sont des Africains et font partie du monde en développement qui a beaucoup souffert de l’impérialisme et du colonialisme. Les Libyens ont payé et continuent à payer, de leurs vies, pour l’objectif occidental de changement de régime,» écrit Gumede. En effet..

L’inaction d’Alger devant l’intervention de l’OTAN en Libye: une erreur fatale?

5 septembre 2011

J’ai pris connaissance de cet article hier soir, via le blog du «Moor next door». J’ai commencé à le traduire tout de suite mais je n’avais pas trop pu avancer compte tenu de l’heure tardive. Entre temps, des comptes rendus de ce papier sont sortis dans la presse francophone. Après un moment d’hésitation, j’ai quand même décidé d’en terminer la traduction parce qu’il importe d’avoir l’intégralité de ce genre de pièce de propagande (vous pouvez bien sûr sauter mon intro qui est un peu longue).

L’article détaille en effet un projet de transaction secrète qui aurait permis à la Chine de fournir au régime de Mouammar Kadhafi d’importantes quantités d’armes afin de l’emporter sur les « rebelles ». Cette transaction impliquait l’Algérie qui était en quelque sorte chargée de faire « l’avance » du matériel à l’armée libyenne en attendant d’être « remboursée » par la Chine via un rééquipement.

Ce morceau de propagande s’inscrit dans le droit fil des pseudo-informations autour de l’envoi de mercenaires Algériens pour combattre aux côtés des troupes du régime du colonel Kadhafi.

Aucune preuve n’a jamais été apportée de ces renforts en mercenaires. Ce qui est certain par contre, c’est que l’accueil par Alger de plusieurs membres de la famille de M. Kadhafi, dont l’épouse de ce dernier, n’a pas mis les pseudo-rebelles dans de meilleures dispositions vis-à-vis du gouvernement algérien.

Cette accusation de tentative de transfert d’armes d’ailleurs passe d’ailleurs au statut de  fait avéré au gré de l’imagination des cadres de la « rébellion » puisque les radars de Benghazi ont suivi des avions de transport militaire algériens qui livraient ce matériel militaire dans les bastions loyalistes.

Sûrement avec la complicité de l’OTAN qui, malgré la zone d’exclusion aérienne et son omniprésence dans le ciel libyen, a été incapable de détecter des avions comme le C 130 Hercules ou le Iliouchine Il-76 qui s’ils ne sont pas géants comme le prétend l’article sont cependant fort peu discrets.

Illyushin Il-76 de l’armée de l’air algérienne (l’aviation libyenne en possédait aussi)

Les « rebelles » Libyens ont au moins une qualité, un talent : l’OTAN leur donne le début d’une bonne histoire et ils vous racontent la suite comme s’ils y avaient été et ne mégotent pas sur les détails.

Parce que c’est l’OTAN qui a inventé cette histoire de fourniture d’armes avec ce procédé de prêt sur gage d’Alger au gouvernement libyen que seul un esprit capitaliste tordu aurait pu inventer. Et ce n’est pas un hasard si les trois pays visés par ces accusations sont ceux qui sont susceptibles de mettre des bâtons dans les roues des forces occidentales : la Chine dont la présence sur la scène africaine et mondiale s’affirme de manière inexorable, l’Afrique du Sud qui est en train de construire justement avec la Chine mais aussi la Turquie, la Russie , l’Inde et le Brésil une alliance d’intérêts qui s’opposera de plus en plus à l’axe du « bien » (en fait, l’axe du mal), et enfin l’Algérie qui fait encore mine de  garder son contrôle sur ses richesses en hydrocarbures et tient une place significative sur la scène régionale.

Une histoire à jeter à la poubelle ? Tout le contraire, puisque les « rebelles » prétendent avoir découvert les documents compromettants en partie dans un tas de détritus, et le reste éparpillé un peu plus loin du tas.

Cette inspiration directe par l’OTAN est la seule manière de comprendre comment des « rebelles » qui n’en ont pas encore fini avec leur ancien dirigeant, et sont incapables d’obtenir le moindre succès militaire sans un pilonnage intensif d’aviation étrangère (et devraient donc faire profil plutôt bas) se permettent d’aller jusqu’à menacer un pays voisin.

L’Algérie n’a pas aidé militairement la Libye et elle a sans doute eu tort et elle va le payer. Mais avant d’aider militairement le gouvernement libyen, l’Algérie aurait pu jouer un rôle diplomatique plus efficace, notamment auprès des autres pays africains, l’Afrique du Sud au premier chef pour dissuader cette dernière de voter la résolution 1973.

Certes Alger a sans doute craint des mesures de rétorsion de la part des puissances coalisées, arabes ou occidentales. En restant neutre, le gouvernement algérien a sans doute pensé pouvoir éviter des problèmes, d‘autant qu’il n’a eu de cesse de mettre en exergue la qualité de son partenariat pour la sécurité régionale avec les Etats Unis.

Ce n’est pourtant pas cela qui va éviter de gros ennuis à l’Algérie : Kadhafi coopérait assidument avec les services secrets britanniques et américains, il en a été bien récompensé come on l’a vu.

Parce que ce qui compte, ce n’est pas la quantité ou la qualité des informations qu’on échange avec les services secrets des Etats Unis ou de la Grande Bretagne.  Les pays anglo-saxons sont dans une stratégie de puissance à l’échelle planétaire, et ce qu’ils cherchent, c’est à contrôler l’accès aux ressources pétrolières qui sont la source de la puissance. C’est en effet le seul moyen qu’ont trouvé ces puissances qui tendent à décliner pour contenir la Chine ou tout autre acteur qui menacerait leur suprématie.

Cette stratégie qui s’est déployée en Asie est en train de se déployer aujourd’hui en Afrique et il y aura sans doute encore beaucoup de sang et de larmes.

L’Algérie pourra-t-elle échapper au piège qui lui est tendu ?

C’est fort peu probable. Il est clair que certains membres de la classe dirigeante algérienne ont compris qu’il fallait élargir encore plus la base du pouvoir, c’est-à-dire démocratiser plus le pays. Mais il n’y a pas unanimité sur ce point parce que partage du pouvoir signifie difficulté accrue de s’approprier la rente pétrolière et gazière.

Il y a cependant urgence pour une évolution ordonnée vers un Etat de droit parce que le temps joue contre l’Algérie où certains se voient déjà à la tête d’un Conseil National de Transition porté au pouvoir par les bombes de l’OTAN. Ce ne sont pas les leviers de la discorde qui manquent en Algérie et des services secrets étrangers n’auraient sans doute aucune difficulté à les actionner.

Et, comme on le sait, Bernard-Botul-Henri Lévy a aussi des amis à Alger.

Botul Botul et le futur président du CNT algérien

La Chine avait proposé d’énormes quantités d’armes: memos libyens

par Graeme Smith, The Globe & Mail (Canada) 3 septembre

La Chine a propose d’énormes quantités d’armes au colonel Mouammar Kadhafi pendant les derniers mois d’existence de son régime, selon des documents qui  décrivent des discussions secrètes sur des livraisons via l’Algérie et l’Afrique du Sud.

Les documents obtenus par le Globe & Mail montrent que les industries d’Etat d’armement chinoises étaient disposées fin juillet  à vendre des armes et des munitions pour une valeur d’au moins 200 millions de dollars  à Kadhafi assiégé, une violation des sanctions onusiennes.

.Les documents laissent entendre que Pékin et d’autres gouvernements ont pu jouer un double jeu pendant la guerre en Libye, affirmant être neutres mais aidant en sous-main le dictateur. Les documents ne confirment pas si une assistance militaire quelconque a été fournie, mais de hauts dirigeants du nouveau gouvernement de transition à Tripoli disent que ces documents renforcent leurs soupçons sur les récentes actions de la Chine, de l’Algérie et de l’Afrique du Sud. Ces pays pourraient souffrir d’un désavantage au moment où les nouveaux maîtres de la Libye répartiront le butin de leurs vastes ressources énergétiques et où ils choisiront des entreprises pour la reconstruction du pays.

Omar Hariri, chef du comité militaire du Conseil National de Transition a examiné les documents et a conclu qu’ils expliquaient la présence d’armes flambant neuves auxquelles ses hommes se sont affrontés sur le champ de bataille. Il a exprimé son indignation devant le fait que les Chinois négociaient une vente d’armes au moment où ses forces subissaient de lourdes pertes dans leur lente progression vers Tripoli.

“Je suis Presque certain que ces fusils sont arrivées et ont été utilisées contre notre peuple,” déclare M. Hariri.

Des officiels rebelles de haut niveau ont confirmé l’authenticité du memo de quatre pages, rédigé dans un style formel sur le papier avec l’aigle vert en en-tête utilisé par un département du gouvernement connu sous le nom d’Autorité de l’Approvisionnement, qui s’occupe de la passation des marchés. Le Globe & Mail a trouvé des papiers à en-tête identiques dans les bureaux de ce département à tripoli. Le memo a été découvert dans un tas d’immondices au bord d’un trottoir dans un quartier appelé Bab Akkarah où plusieurs des plus fidèles partisans du colonel Kadhafi avaient de somptueuses résidences.

Les documents relatent en détail un voyage de responsables des services de sécurité de Kadhafi, de Tripoli à Pékin. Arrivés le 16 juillet, ils avaient rencontré dans les jours suivants des cadres des trois entreprises étatiques de fabrication d’armes : China North Industries Corp. (Norinco);  la China National Precision Machinery Import & Export Corp. (CPMIC); et China XinXing Import & Export Corp.Les entreprises chinoises avaient proposé de vendre l’ensemble de leurs stocks, et avaient promos de fabriquer plus de matériel si nécessaire.

Leurs hôtes avaient remercié les Libyens pour leur discrétion, insistant sur le besoin de confidentialité, et avaient recommandé d’effectuer la livraison via des tierces parties.

 «Les entreprises avaient suggéré d’établir les contrats soit avec l’Algérie, soit avec l’Afrique du Sud parce que ces pays avaient déjà travaillé avec la Chine, » indique le mémo.

Les compagnies chinoises avaient aussi observe que de nombreux matériels demandés par la délégation libyenne étaient déjà présents dans les arsenaux de l’armée algérienne, et pouvaient être transportés immédiatement à travers la frontière ; les Chinois disaient pouvoir regarnir les stocks algériens par la suite. Le memo indiquait aussi que l’Algérie n’avait pas encore accepté un tel arrangement et avait proposé de nouvelles discussions dans les succursales des entreprises chinoises à Alger.

Des annexes agrafées au memo, et éparpillées non loin, montrent les machines de mort qui étaient en discussion : des lance-roquettes montés sur véhicules ; des missiles (fuel-aire explosive, aucune idée de ce que c’est, NdT). Et des missiles antichars entre autres. Peut-être plus sujet  à controverse, les Chinois avaient semble-t-il proposé aux hommes du colonel Kadhafi le QW-18, un missile sol-air assez petit pour être porté à l’épaule par un soldat – assez semblable au missile US Stinger et capable d’abattre quelques avions de combat.

Les porte parole officiels de Pékin, Alger et Pretoria ont  refusé de s’exprimer ou étaient injoignables vendredi. Des courriels envoyés aux deux fabricants d’armes chinois sont restés sans réponse.

Ces trois gouvernements ont été réticents à approuver les actions de l’OTAN en Libye, mais ont affirmé soutenir l’embargo sur l’armement. Avant de s’abstenir de voter la résolution 1973 qui autorisait « toutes les mesures nécessaires » pour protéger les civils, la Chine avait approuvé une décision antérieure, la résolution 1970 qui interdisait toute assistance militaire à Tripoli. A l’époque, le représentant Chinois à l’ONU avait déclaré que « l’effusion de sang et les victimes civiles faisaient partie des « circonstances spéciales » qui avaient poussé son pays à voter en faveur des sanctions. L’Afrique du Sud avait également approuvé les sanctions, affirmant qu’elles enverraient un message au régime libyen pour qu’il cesse son recours indiscriminé à la force.

Le ministre Algérien des affaires étrangères, Mourad Medelci, a fait une déclaration jeudi, dans laquelle il affirme que son pays a « résolument appliqué » les termes des résolutions de l’ONU, et se plaint des rumeurs très répandues du contraire.

“La vérité sur l’attitude de l’Algérie sera révélée,” a déclaré M. Medelci.

Une possible justification pour un quelconque pays pris à livrer des armes au colonel Kadhafi serait que l’OTAN, et d’autres commanditaires (sponsors) des rebelles Libyens, fournissaient des armes au camp opposé dans le conflit. Des camions remplis de fournitures militaires pour les rebelles ont franchi la frontière avec l’Egypte à l’est, et la France a confirmé avoir largué des armes – dont des missiles antichars Milan – pour les rebelles dans les montagnes sur le front occidental.

Ces livraisons pour les rebelles n’étaient cependant pas prohibées par la résolution 1970, car l’embargo référait spécifiquement à la « Jamahiriya Arabe Libyenne, » au gouvernement libyen.

“Concernant l’excuse ‘Oh, l’OTAN l’a fait aussi’, je ne pense pas qu’elle tienne,” explique Shashank Joshi, un chercheur associé au Royal United Services Institute, un think-tank sur les affaires de défense.

Les embargos sur les armes sont habituellement contrôlés par des panels d’experts désignés par l’ONU. George Lopez, professeur au Kroc Institute for International Peace Studies, qui a récemment collaboré à un tel panel, affirme que la preuve d’une infraction requiert habituellement des bons de fret ou d’autres documents qui montrent que des armes ont changé de mains.

Cependant, si quiconque conclut un accord qui enfreint les règles, on peut aussi le considérer comme une violation des sanctions.

“La volonté d’accepter l’accord est suffisante,” explique M. Lopez.

Compte tenu de la difficulté à punir les infractions à l’embargo de l’ONU, il semble probable que les conséquences les plus importantes pour les pays impliqués – la Chine et l’Algérie en particulier – seront en terme réputation ternie à Tripoli.

Maintenant que le colonel Kadhafi a perdu le pouvoir, les Chinois semblent craindre, avec quelque raison, de perdre leur part des champs pétroliers libyens.

« Le pétrole est à la base de la guerre, et le pétrole a été le principal intérêt derrière la guerre, » écrit le groupe de presse chinois Caixin dans un récent commentaire.

Un haut responsable de l’Arabian Gulf Oil Co à Benghazi a déclaré le mois dernier au Globe & Mail qu’il aurait des réticences à faire affaire avec des compagnies chinoises à l’avenir parce que leur gouvernement a pris position contre la rébellion.

Si une dispute diplomatique entre la Chine et la Libye pourrait avoir des conséquences économiques significatives, les tensions le long de la frontière algérienne pourraient s’avérer plus problématiques du point de vue sécuritaire. De nombreux Libyens ressentent de l’indignation du fait que l’épouse du colonel Kadhafi et trois de ses enfants aient fui vers l’Algérie la semaine dernière, et un officier rebelle a laissé entendre que ses hommes pourraient les poursuivre en territoire algérien.

Au début du soulèvement, les rebelles s’étaient servis des installations radar de l’aéroport de Benin après de Benghazi pour suivre des avions suspects circulant entre l’Algérie et les bastions loyalistes de Sabha et Surt. Ils ont enregistré des détails sut plusieurs vols d’avions géants C 130 Hercules et des Iliouchine Il-76, portant des matricules en usage dans l’armée algérienne.

“Nous savons maintenant ce que contenaient ces avions,” déclare Mohammed Sayah, un membre du Conseil National de Transition. « C’est pour ça qu’il a fallu si longtemps aux Lybiens pour se débarrasser du dictateur, parce que ils combattaient contre les mercenaires et la machinerie fournis par nos voisins. »

Les nouveaux dirigeants de Tripoli semblent extrêmement conscients cependant que la Libye a besoin de paix les voisins dans cette phase délicate de transition. S’étant emparés du contrôle de la capitale, les rebelles ne se sont pas encore assurés de certaines villes éloignées du désert qui restent dangereusement proches de la frontière algérienne. Alors même qu’il critique Alger pour son rôle dans la guerre, M. Hariri parle des «frères» Algériens. M. Sayeh souligne que le nouveau gouvernement doit forger de bonnes relations avec tous les pays, indépendamment de leur histoire.

“Nous allons commencer une ère nouvelle,” affirme M. Sayeh. « Nous leur pardonnerons, mais nous n’oublierons pas. »

Les combattants endurcis par la guerre semblent moins enclins à pardonner. Le régime autoritaire d’Alger se retrouve maintenant dangereusement proche de deux pays d’Afrique du Nord qui ont renversé leurs dictateurs, et pourraient devenir un havre pour les dissidents.

Salaheldin Badi, un ancien pilote qui commande une des brigades de Misrata qui a fondu sur Tripoli le mois dernier laisse entendre que ses hommes pourraient vouloir déverser leur ferveur révolutionnaire de l’autre côté de la frontière.

“L’Algérie a joué un rôle important, en aidant Kadhafi à obtenir ses armes chinoises, » déclare M. Badi. « C’est très bien, » ajoute-t-il avec un sourire malicieux, « parce que nous renverrons les armes pour les révolutions dans leurs pays. »

Les responsables de l’OTAN devant la Cour Pénale Internationale? Rêvons avec Kgalema Motlanthe!

26 août 2011

Les puissances occidentales sont des modèles de vertu et à ce titre, ce sont elles qui disent qui doit comparaître devant la Cour Pénale Internationale. Mouammar Kadhafi est le plus récent cité à comparaître devant cette juriction pour crimes contre l’humanité je crois.

Oui, Mouammar Kadhafi et certainement pas les massacreurs « rebelles » ni les chefs militaires de l’OTAN et encore moins ces responsables politiques qui ont du sang sur les mais et en sont fiers. L’un d’entre eux n’a-t-il pas déclaré sur le pont d’un porte-avions, et sans honte comme à son habitude:

« Grâce à vous, les rivières de sang n’ont pas coulé »

Pourtant ces rivières de sang ont coulé mais pas du fait du « chien fou » ainsi qu’est souvent surnommé Mouammar Kadhafi. Compte tenu de l’ampleur des destructions et des pertes humaines accompagnées d’actes de barbarie infligées par les troupes de l’OTAN et leurs amis, rebelles, il serait donc anormal que la Cour Pénale ne s’intéresse pas au dossier de ces criminels si satisfaits d’eux-mêmes. Et c’est exactement ce que pense le vice-président Sudafricain Kgalema Motlanthe:

Le vice-président sud-africain pour une enquête sur les possibles crimes de guerre de l’OTAN

PANA
Le vice-président sud-africain, Kgalema Motlanthe, a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête sur les responsables de l’OTAN pour possibles crimes contre l’humanité durant les opérations aériennes en Libye.
Il répondait ainsi à une série de questions au Parlement sur la crise politique dans ce pays d’Afrique du Nord.
Selon M. Mothlante, la CPI doit étendre son champ d’investigation pour y inclure le rôle joué par les forces de l’OTAN en portant assistance aux rebelles dans leurs efforts pour renverser le régime du colonel Kadhafi.
« Ils tentent de créer l’impression que les rebelles agissent seuls dans les attaques à Tripoli, mais il existe des liens et une coordination clairs à ce niveau.
« La question est de savoir si elle aura les moyens de mettre à jour cette information et de traduire en justice les responsables, y compris les chefs de l’OTAN sur le terrain« , a-t-il souligné.
Les déclarations de M. Mothlante font suite à des critiques virulentes de l’OTAN par le président Jacob Zuma et l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, qui ont affirmé que de nombreuses vies humaines auraient pu être sauvées si l’Union africaine (UA) avait été autorisée à mener à bien son mandat en Libye.
Pour M. Zuma, les puissances occidentales ont sapé les efforts et initiatives de l’UA pour gérer la situation.
M. Zuma avait tenté de trouver une solution à la crise qui dure depuis six mois en effectuant deux visites personnelles à Tripoli qui n’ont rien donné.
M. Mbeki est d’accord que le conflit aurait pu s’arrêter beaucoup plus tôt si le monde occidental avait écouté les dirigeants africains

Combien de vos journaux parlent de cette prise de position?

A l’heure où j’écris ces lignes, c’est le fait de quatre titres francophones: deux sites africains (African manager et Afrique en Ligne), un site suisse (Romandie news) et un site libanais (L’Orient le Jour).

Bien sûr, il n’y aura pas d’enquête de la Cour Pénale Internationale. Mais ce qu’il faut bien noter par contre, c’est le degré d’exaspération d’une Afrique du Sud qui a été dupée alors qu’elle avait soutenue l’adoption de la résolution 1973 dans un esprit de paix là où l’OTAN ne cherchait qu’un paravent juridique pour se livrer à une guerre dévastatrice.

Et l’Afrique du Sud, ce n’est pas exactement le premier pays venu mais une de ces puissances émergentes qui comptent déjà et seront incontournables demain.

Lettre ouverte de 200 personnalités africaines contre l’intervention de l’OTAN en Libye

24 août 2011
200 intellectuels et personnalités du continent africain viennent de signer une lettre dans laquelle ils dénoncent le caractère illégal des agissements de l’OTAN en Libye.

Mais, vous l’aurez compris, aucun de ces intellectuels n’arrive à la cheville de Bernard-Botul-Henri Lévy. Ce n’e sont jamais qu’un ramassis d’écrivains et d’universitaires dont aucun ne sera jamais invité ni sur RTL, ni sur France 2, ni sur TF1. Aucun de vos journaux ne parle d’ailleurs de ces 200 sous-fifres.

Ce Chris Landsberg par exemple, quels titres peut-il bien faire valoir devant l’agrégation de Bernard-Botul-Henri Lévy ? Pfff ! Ce n’est qu’un petit docteur de l’université d’Oxford (c’est ou ça ?). Et puis il n’a écrit que quelques bouquins dont aucun n’atteindra le succès public de ceux qu’a écrits M. Bernard-Botul-Henri Lévy !

Et ce Wally Serote ? Quelqu’un qui a vécu une enfance privilégiée dans un township, à comparer avec l’enfance douloureuse (mais source d’inspiration féconde) qu’a vécue par Bernard-Botul-Henri Lévy ? D’ailleurs rien de ce que ce Serote a écrit ne peut sans doute se comparer au bloc note de M. Bernard-Botul-Henri Lévy. Effectivement quel talent poétique !

Parce que pour parler de liberté et de droits des gens, il faut quand même avoir certaines qualifications et certaines références qu’on ne trouve pour l’instant qu’en certains endroits très précis du monde.

Plus sérieusement, encore un signe que les Occidentaux n’auront bientôt plus que la force pour maintenir une présence consistante en Afrique.

Plus de 200 intellectuels Africains affirment que le bombardement de la Libye par l’OTAN est illégal et entre dans le cadre d’une recolonisation du continent.

Par LIVHUWANI MAMMBURU, Business Day (Afrique du Sud) 24 août 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

Un groupe de personnalités africaines a publié une déclaration pour avertir que l’Afrique était sur le point d’être recolonisée au moment où l’OTAN poursuit son soutien aux rebelles Libyens.

S’exprimant aujourd’hui devant les media à Johannesburg, ces personnalités ont rendu publique une lettre déplorant « le détournement du Conseil de Sécurité de l’ONU pour s’engager dans une diplomatie militarisée afin d’obtenir un changement de régime en Libye » et la « marginalisation de l’Union Africaine. »

Le chef du département de science politique de l’université de Johannesburg, le professeur Chris Landsberg a parlé au nom du groupe et dit que l’OTAN a violé le droit international.

“L’OTAN s’est ouvertement donné le droit de chercher à atteindre l’objectif d’un changement de régime et donc de recourir à la force et à d’autres moyens pour renverser le gouvernement de Libye, des objectifs qui sont en contradiction avec les décisions du Conseil de Sécurité de l’ONU, » a déclaré Landsberg.

La lettre a été signée par plus de 200 importantes personnalités africaines dont l’ancien président de l’African National Congress Thabo Mbeki, le professeur Shadrack Gutto de l’université d’Afrique du Sud, l’ancien ministre des services de renseignements Ronnie Kasrils, le professeur Chris Landsberg, chef du département de science politique de l’université de Johannesburg, le professeur Mahmood Mamdani de l’université de Columbia, l’ancien vice-ministre des affaires étrangères Aziz Pahad, l’écrivain et poète Wally Serote et de nombreux autres Africains influents.

Serote a déclaré que la feuille de route de l’Union Africaine reste la seule voie vers la paix pour le people libyen.

“L’Union Africaine est pour la paix, la démocratie et la liberté pour tous les peoples. C’est ce rôle que l’Union Africaine veut toujours jouer que ce soit en Côte d’Ivoire, au Soudan, en Libye ou dans n’importe quel autre pays du continent, c’est le but de l’Union Africaine. Elle a un plan à mettre en place, » a affirmé Serote.

On ne sait pas avec certitude si les dirigeants de l’Union Africaine ont approché les rebelles Libyens ou le gouvernement pour connaître leurs points de vue avant de faire la déclaration.

Le dirigeant Libyen Mouammar Kadhafi, à la tête du pays depuis 42 ans, voit son pouvoir sur le point de s’effondrer après des mois de bombardements aériens de l’OTAN qui ont provoqué la fuite de la majeure partie de ses troupes alors que les forces rebelles prenaient le contrôle de la capitale avec l’assaut spectaculaire sur le QG de Bab al-Azizia hier.

Kadhafi lui-même est resté insaisissable. Il a été vu la dernière fois il y a deux mois.

Les combattants rebelles ont fêté l’évènement sur la place Verte rebaptisée place des martyrs par les rebelles à Tripoli hier, a signalé Reuters.


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