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Les progressistes du Parti Démocrate préparent l’après Joe Biden

24 mai 2021

Certains mettent beaucoup d’espoir dans la présidence de Joe Biden pour une inflexion de la politique des États Unis vers une position moins favorable à l’entité sioniste et donc plus propice à favoriser un règlement de la question de Palestine.

A la vérité, si on s’en tient à Joe Biden et à son équipe gouvernementale, il ne faut pas trop espérer. Joe Biden a toujours fait savoir son attachement à l’entité sioniste, c’est-à-dire qu’il a bien compris d’où vient l’argent des campagnes électorales et qui exerce un contrôle significatif sur les médias, presse écrite ou audiovisuelle.

Sa colistière et désormais vice-présidente Kamala Harris est faite du même bois. Elle sait parfaitement qui est à l’origine du miracle qui a fait qu’une candidate à la primaire démocrate créditée d’un peu plus de 3 % des voix  a pu se retrouver dans le ticket démocrate à l’élection présidentielle.

De fait, lors de la dernière offensive sioniste contre Gaza, Joe Biden n’a pas dérogé, pas plus que d’autres dirigeants occidentaux, à la sempiternelle affirmation du droit de l’entité sioniste à se «défendre». Propos que le président des États Unis a accompagné d’une réaffirmation du principe d’une solution à deux États, ce qui est un retour à la posture traditionnelle de Washington, celle d’avant Donald Trump.

Peu d’observateurs mesurent l’hypocrisie de cette affirmation d’une solution à deux États. En effet, si les USA et les autres puissances occidentales, dont la France, voulaient vraiment de cette solution, ils  poseraient l’exigence d’un calendrier d’un calendrier de retrait ordonné des colonies juives en Cisjordanie et le respect de l’intégrité de Jérusalem-Est.

Or, à aucun moment ni Washington, ni Paris, ni Londres n’ont jamais levé le petit doigt pour donner à penser qu’ils croient à cette possibilité.

Si on ne peut pas attendre grand chose dans l’immédiat de Washington, les développements sur le terrain, avec la crise interne au régime sioniste, pour un ensemble de raisons dont la colonisation de la Cisjordanie, et l’efficacité grandissante de la résistance palestinienne sous toutes ses formes, rencontrent un écho certain dans la mouvance progressiste du Parti Démocrate.

Pour l’instant les Caciques du Parti Démocrate peuvent faire encore semblant d’ignorer cette mouvance qui correspond à une part croissante, peut-être même majoritaire, de l’électorat du parti. Mais les animateurs de cette mouvance sont optimistes quant à l’avenir de la prise en compte de ses idées qui restent encore minoritaires dans les deux chambres parlementaires du Congrès des États Unis.

Il faudra du temps, peut-être pas très longtemps mais un certain temps.

Les progressistes voient une opportunité «  historique  » pour un changement dans les relations des États-Unis avec Israël

Par Laura Kelly, The Hill (USA) 21 mai 2021 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les démocrates progressistes accentuent leurs efforts pour un changement radical de la relation des États-Unis avec Israël, alors que le calme revient suite à un cessez-le-feu qui a mis fin à 11 jours de guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Enhardis par des parlementaires flamboyants et un programme centré sur la justice sociale pour les Palestiniens, les appels au conditionnement de l’aide militaire à Israël et les critiques de ses actions sont passés des marges du Parti démocrate au parquet de la Chambre des Représentants et du Sénat.

Mais les organisations de soutien à Israël aux États-Unis mobilisent leurs partisans pour repousser les tentatives des progressistes pour empêcher 735 millions de dollars de ventes d’armes à Israël et d’autres démarches visant à conditionner l’assistance militaire.

Pendant ce temps, les Républicains attaquent la diplomatie «calme et intensive» du président Biden pour n’avoir pris publiquement le parti d’Israël au moment où il était assiégé par les roquettes du Hamas, et a enhardi l’Iran, soutien par les discussions en cours sur l’accord nucléaire.

«La politique intérieure a toujours été présente en ce qui concerne les relations américano-israéliennes et le soutien américain à Israël», déclare Aaron David Miller, qui a été négociateur dans le processus de paix entre israéliens et palestiniens dans les administrations républicaines et démocrates.

« Je le pense maintenant plus que jamais depuis que je vois ce film –  l’insistance sur la relation américano-israélienne et les critiques des actions d’Israël sont probablement plus forts que jamais », a-t-il ajouté.

Les organisations progressistes estiment que la dynamique est de leur côté, soutenue par l’évolution des priorités chez les démocrates qui ont poussé pour des évolutions des politiques sur le changement climatique, le système de santé,  la réforme de la justice pénale et l’équité raciale.

«Le conditionnement de l’aide au gouvernement israélien est une politique qui est soutenue par l’écrasante majorité des démocrates mais qui n’est pas soutenue par l’écrasante majorité des démocrates à Washington», déclare Waleed Sahid, directeur de la communication pour Justice Democrats, le comité d’action politique derrière l’émergence de  la députée à la Chambre des Représentants. Alexandria Ocasio-Cortez (DN.Y.) et d’autres parlementaires progressistes de premier plan au Congrès.

«Mais c’est vrai pour de nombreux sujets sur lesquels les progressistes font campagne. Avec le temps, à notre avis, le parti changera avec plus de pressions venues de l’intérieur et de l’extérieur sur cette question. »

Ocasio-Cortez, avec le Sénateur. Bernie Sanders (I-VT), anime les démarches pour arrêter les ventes militaires en instance pour Israël, avec une résolution présentée à la fois à la Chambre et au Sénat la semaine dernière.

«Pendant des dizaines d’années, les États-Unis ont vendu pour des milliards de dollars d’armes à Israël sans jamais lui demander de respecter les droits fondamentaux des Palestiniens. Ce faisant, nous avons directement contribué à la mort, au déplacement et à la privation du droit de vote de millions de personnes », a déclaré Ocasio-Cortez dans un communiqué.

Ses propos sont intervenues au moment où parvenaient des informations faisant état de l’augmentation du nombre de morts palestiniens dans la bande de Gaza tués par les frappes aériennes israéliennes visant les combattants du Hamas et ses infrastructures.

Un cessez-le-feu entré en vigueur vendredi matin a pour l’instant mis un terme aux combats. Mais le ministère de la Santé de Gaza a déclaré jeudi que 232 Palestiniens avaient été tués au cours des 11 jours de conflit, dont 65 enfants, 39 femmes et 17 personnes âgées. Environ 1 900 ont été blessés. Israël affirme qu’il a tué plus de 130 terroristes du Hamas.

Le parrainage par Sanders de la résolution s’opposant aux ventes d’armes à Israël obligera à un vote sur la question au Sénat. S’il est peu probable qu’elle obtienne une majorité, les militants progressistes  saluent néanmoins ce moment comme «historique».

«Le mouvement progressiste s’est renforcé ces dernières années et a élu plus de champions des droits de l’homme», déclare Yasmine Taeb, une avocate spécialisée dans les droits de l’homme qui est à l’avant-garde de l’organisation de mouvements progressistes appelant à plus de responsabilité d’Israël dans sa politique envers les Palestiniens.

«Je pense que ce sont les avancées que nous avons réalisées et le renforcement de notre stratégie intérieure et extérieure, qui nous ont amenés à ce moment.»

Taeb était l’une des initiatrices d’une lettre ouverte à l’administration Biden la semaine dernière, signée par plus de 140 organisations progressistes, qui appelait à dénoncer comme «crimes de guerre» les politiques israéliennes envers les Palestiniens à Jérusalem et en Cisjordanie.

La lettre a été publiée après des semaines de tensions croissantes et de violents affrontements dans la ville sainte, que le Hamas a utilisés comme catalyseur pour commencer à tirer des roquettes sur Israël.

Les tirs indiscriminés de roquettes  du Hamas – plus de 4 400 missiles au total pendant 11 jours – ont largement éloigné l’attention de Capitol Hill (là où se trouvent les deux chambres parlementaires) des frustrations croissantes à l’encontre des politiques israéliennes à l’égard de s Palestiniens pour l’orienter vers le droit d’Israël à se défendre.

Les républicains ont critiqué la diplomatie en coulisses de Biden comme manquant à plus défendre publiquement Israël face aux critiques des progressistes et de la communauté internationale.

Le président a réussi à pousser Israël vers un cessez-le-feu et a évité de l’exiger publiquement, ce qui selon les experts, aurait été un fait sans précédent dans la relation américano-israélienne.

« Si Biden a de la chance, il pourra continuer à naviguer de cette manière », déclare Miller, qui est maître de recherche au Carnegie Endowment for International Peace.

Il ajoute que les relations entre les États-Unis et Israël ne sont pas à un stade de crise, mais que l’accord bi-partisan [Républicains – Démocrates, NdT] qui sous-tend généralement cette relation est « soumis à un stress plus grand que jamais auparavant ».

Israël dit qu’il fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter les victimes civiles palestiniennes lors des frappes aériennes à Gaza et condamne le Hamas pour avoir mis en place ses opérations militaires dans des centres de population.

Alors que le système de défense antimissile Dôme de Fer, conçu avec l’aide des États-Unis, a intercepté environ 90% des tirs de roquettes du Hamas, 13 personnes ont été tuées en Israël et des millions ont dû se réfugier dans des abris anti-bombardements.

Les organisations de soutien à Israël qui s’opposent aux exigences des progressistes de conditionnement de l’aide militaire à Israël affirment que de telles restrictions seraient une menace pour la sécurité du peuple israélien parce que cette aide est essentielle pour la stratégie israélienne de dissuasion et de dégradation des capacités militaires du Hamas et permet de renforcer Israël contre les menaces d’autres organisations terroristes et contre un conflit avec la Syrie et l’Iran.

«Nous ne soutenons pas les démarches visant à bloquer les ventes d’armes à Israël,» a déclaré Halie Soifer, présidente de l’organisation pro-israélienne Jewish Democratic Council of America (JDCA).

Dans des déclarations publiques et des séances d’information avec les parlementaires et les équipes sur la Capitol Hill, la JDCA souligne que la vente d’armes proposée d’un montant de 735 millions de dollars n’est pas liée aux hostilités actuelles et fait partie des engagements américains dans le protocole d’accord entre les États-Unis et Israël de 2016, promettant 38 milliards de dollars en faveur d’Israël sur 10 années dans le cadre du financement militaire étranger, dont 500 millions de dollars par an pour le Dôme de fer.  

«Ces ventes sont conformes au protocole d’accord, et nous soutenons donc la poursuite de ces ventes,» a déclaré Soifer. «Nous ne croyons pas non plus à l’utilisation de l’aide militaire à Israël, qui sauve des vies, comme levier pour influer sue le conflit israélo-palestinien.»

Les organisations qui promeuvent n soutien bi-partisan à Israël, comme l’influent American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) et Christians United For Israel (CUFI), fort de dix millions d’adhérents, ont lancé un appel à leurs membres pour qu’ils agissent afin de «rejeter les tentatives extrémistes» des progressistes pour conditionner l’aide à Israël.

Ces messages d’alerte sont accompagnés de portraits d’Ocasio-Cortez, Sanders et de ceux des élues à la Chambre des Représentants Rashida Tlaib (Démocrate – Michigan) et Ilhan Omar (Démocrate-Minnesota), les deux premières demmes de confession musulmane élues au Congrès.

Omar, qui a été accusée d’avoir tenus des propos antisémites dans sa critique d’Israël, est une cible fréquente de l’AIPAC qui , fait rare, s’est excusée en février 2020 après la publication d’une série d’annonces sur Facebook et dans la presse dépeignant Omar et d’autres parlementaires progressistes comme «plus sinistres que l’État Islamique dans leur démarche pour conditionner l’aide militaire à Israël.»

Annonces de l’AIPAC dépeignant I. Omar et R. Tlaib comme des antisémites

Mais l’AIPAC a affiné son message et a refusé de se dédire d’une série d’annonces payantes plus récentes portant sur Omar, bien que le bureau de cette dernière dise qu’elles incitent à la violence contre elle et les autres musulmans.

Les organisations de soutien à Israël et les groupes progressistes conviennent tous deux que la majorité du Parti démocrate, ainsi que Biden et ses officiels, sont fermement contre le conditionnement de l’aide militaire à Israël.

Mais les groupes progressistes se concentrent sur la poursuite de changements progressifs qui feront évoluer le parti.

«Tout ce qu’il faudra, c’est un faux pas du gouvernement israélien qui suscitera une toute nouvelle vague de soutien démocrate à la cause palestinienne  qui est de mettre fin à l’apartheid en Israël», déclare Robert McCaw, directeur des affaires gouvernementales du Council on American-Islamic Relations (CAIR).. .

L’administration Biden et le gouvernement israélien rejettent les accusations d’apartheid, définies comme des politiques ou des systèmes de ségrégation et de discrimination fondés sur la race, qui sont formulées par des organisations de défense des droits de l’homme – le plus récemment dans un rapport publié le mois dernier par Human Rights Watch.

Mais l’accusation d’apartheid a une grande place dans discussions des progressistes autour d’Israël et elle a été réitérée par Omar la semaine dernière à la Chambre des représentants.

McCaw a qualifié les propos d’Omar ainsi que des prises de parole semblables par dix autres membres progressistes du Congrès de «grand événement».

«Ces deux dernières semaines ont amené un certain nombres de membres du Congrès à réévaluer ces accusations justifiées d’apartheid en Israël,» dit-il.

«La question est combien de temps encore le gouvernement des États Unis ignorera t-il les violations par Israël des droits civiques du peuple palestinien. Je ne pense pas que ce sera pendant longtemps.»

Suite aux protestations, Starbucks renonce à confier à une officine sioniste le pilotage de sa formation contre le racisme

28 avril 2018

Vous avez sans doute entendu parler de cette histoire survenue dans un Starbucks de Philadelphie aux Etats Unis où deux clients afro-américains avaient été arrêtés alors qu’ils étaient attablés, sans consommation certes, mais depuis quelques minutes seulement, tout à fait tranquilles et sans donc causer de dérangement quelconque à personne.

Comme le remarquait une cliente qui a filmé la scène dans une vidéo qui a fait le buzz sur Internet:

« La police a été appelée parce que ces hommes n’avaient rien commandé. Ils attendaient un ami, qui est arrivé alors que ses amis étaient embarqués en menottes pour n’avoir rien fait. Tous les autres Blancs se demandent pourquoi ça ne nous est jamais arrivé quand on fait la même chose », écrit en commentaire son auteure, Melissa DePino.

Pour des raisons qui peuvent tenir à la mauvaise publicité que peut représenter ce genre d’incident, ou pour des raisons d’éthique pourquoi pas, la direction de Starbucks a non seulement présenté des excuses mais a aussi décidé de lancer un  plan de formation de son personnel sur le thème des préjugés racistes.

Une initiative largement saluée jusqu’à ce qu’on découvre que le pilotage de cette action avait été confié à l’Anti-Defamation League (ADL, équivalent de la LICRA aux Etats Unis], ce qui a fait grincer des dents toux*s ceux qui savent à quel point cette organisation, pour des raisons présentées dans l’article que je vous propose, est loin d’être qualifiée pour animer des sessions de formation contre le racisme.

Les associations antiracistes des Etats Unis ne sont pas restées les bras croisés et se sont mobilisées pour faire savoir leur mécontentement à la société Starbucks. La mobilisation a été suffisamment puissante pour amener Starbucks à rétrograder la place de l’ADL dans son action de formation et à en donner le pilotage à des organisations nettement plus qualifiées

 

Les protestations forcent Starbucks à écarter l’ADL de la formation contre le racisme

Après le tollé suscité par l’inclusion de l’Anti-Defamation League en tant que pilote de la formation anti-raciste de Starbucks, la chaîné de cafés a reculé, comme le rapporte Marjorie Cohn pour Consortium News.

par Marjorie Cohn  Special to Consortium News (USA) 28 avril 2018 traduit de l’anglais par Djazaïri

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Marjorie Cohn

Après qu’une vidéo de l’arrestation de deux hommes afro-américains assis dans un Starbucks sans avoir acheté de consommation soit devenue virale, Starbucks a programmé une formation anti-raciste. Mais leur inclusion de l’Anti-Defamation League dans la formation a provoqué un autre tollé et Starbucks a capitulé.

Le 12 avril, Rashon Nelson et Donte Robinson ont été arrêtés pour intrusion dans un Starbucks de Philadelphie. Un gérant avait appelé la police parce que les hommes, qui étaient au café depuis seulement quelques minutes, n’avaient rien acheté.

Melissa DePino, une cliente de Starbucks qui a enregistré la vidéo de l’arrestation qui est devenue virale sur les réseaux sociaux, a déclaré : « Ces gars-là n’ont jamais levé la voix. Ils n’ont rien fait d’agressif. . . J’étais assis près de là où ils se trouvaient. Tout près. Ils ne faisaient rien. Rien du tout. « 

Dans le but d’éviter un désastre en matière e relations publiques après que l’incident raciste soit devenu public, Starbucks a annoncé qu’il fermerait la plupart de ses 8 000 établissements le 29 mai pour une formation sur préjugés raciaux.

Mais, ajoutant l’insulte à l’injure, Starbucks avait fait appel à l’Anti-Defamation League (ADL), avec ses antécédents racistes notoires, en tant qu’intervenant principal dans la formation contre le racisme.

L’indignation de la communauté [afro-américaine] devant le rôle central de l’ADL dans la formation s’est manifestée rapidement et avec force. Starbucks a rétrogradé ADL à un rôle de consultant, et a nommé des représentants de trois importantes organisations de droits civiques dirigées par des afro-américains pour piloter la formation.

ADL: « Anti-Musulman, Anti-Palestinien, Anti-Noir et Anti-Activiste »

Après l’annonce initiale par Starbucks de la composition de ses formateurs à l’antiracisme, il y a eu une réaction négative très forte dans la communauté des droits civiques contre le rôle prédominant de l’ADL.

Tamika Mallory, co-présidente de la Marche des Femmes et de Black Lives Matter, a appelé au boycott de Starbucks. Mallory, une organisatrice de premier plan au niveau en faveur du contrôle des armes à feu, des droits des femmes, et contre les violences policières, est la lauréate 2018 du prix Coretta Scott King Legacy.

Tamika Mallory de la marche des Femmes

Mallory a tweeté que Starbucks « n’est pas sérieux quant à faire réaliser l’action par des personnes BLACK! ainsi qu’on le voit avec le rôle prédominant qu’il a donné à ADL, qui « s’attaque constamment aux personnes noires et basanées ».

Cat Brooks, cofondatrice de l’Anti Police-Terror Project, a déclaré qu’elle était d’accord avec Mallory. « Vous ne pouvez pas participer à une formation anti-préjugés quand vous soutenez ouvertement la colonisation raciste, oppressive et brutale de la Palestine. »

Linda Sarsour, également co-présidente de la Marche des Femmes, a écrit sur Facebook que l’ADL est «une organisation anti-arabe et anti-palestinienne qui colporte l’islamophobie et attaque les organisations et le militants musulmans en vue aux États-Unis et elle soutient/sponsorise les voyages de policiers qui vont suivre une entraînement avec l’armée israélienne. « 

Amer Zahr, comédien et activiste palestinien-américain, a grandi à Philadelphie. Zahr  nous a déclaré que l’ADL et l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) « étaient les architectes de l’industrie anti-arabe et anti-islamique en Amérique pendant les 50 à 60 dernières années. »

Zahr a affirmé que « accueillir des organisations comme ADL dans la famille des organisations de défense des droits civiques . . . est une vraie gifle pour les Palestiniens, les Arabes et les musulmans qui sont victimes de la rhétorique de l’ADL depuis des dizaines d’années. « 

Invité à réagir à la décision de Starbucks, un porte-parole de l’ADL que nous avons contacté a refusé de s’exprimer.

Espionner les gauchistes

ADL a été créé en 1913 « pour défendre les Juifs, et plus tard d’autres groupes minoritaires contre la discrimination », écrivait Robert I. Friedman en 1993. Elle mena la lutte contre le Ku Klux Klan et le parti nazi américain et soutint le mouvement des droits civiques dans les années 1960 Mais à la fin des années 1940, « l’ADL a espionné les gauchistes et les communistes, et a partagé des dossiers d’enquête avec le FBI et le comité de la Chambre des représentants sur les activités anti-américaines. L’ADL a basculé brusquement vers la droite sous l’administration Reagan, devenant un bastion du néoconservatisme. « 

En 1993, le procureur du district de San Francisco a publié 700 pages de documents qui impliquaient l’ADL dans une vaste opération d’espionnage contre des citoyens américains opposés à la politique israélienne en Cisjordanie occupée et à Gaza, et à l’apartheid en Afrique du Sud. L’ADL avait ensuite transmis ces informations au Mossad israélien et au renseignement sud-africain.

Les documents révélaient que l’ADL avait fourni des informations aux services secrets sud-africains peu avant l’assassinat de Chris Hani. Hani était un responsable de l’African National Congress, qui dirigeait la lutte contre l’apartheid, et était considéré comme le successeur de Nelson Mandela. Hani avait été tué peu de temps après son retour d’une tournée de conférences en Californie, où il avait été espionné par l’ADL.

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Chris Hani a été assassiné en 1993

Quinze associations de défense des droits civiques et sept individus avaient intenté un procès fédéral contre ADL en 1993 pour violation de leurs droits civiques et de leur vie privée en les espionnant. Six ans plus tard, le juge fédéral Richard Paez a émis une injonction interdisant de façon permanente à ADL d’espionner illégalement  des organisations  arabo-américaines et d’autres organisations de droits civiques.

Mais les activités haineuses de l’ADL continuent. La directrice exécutive de Jewish Voice for Peace (Voix Juive pour la Paix, JVP), Rebecca Vilkomerson, a déclaré dans un entretien avec Consortium News que l’ADL, qui se désigne elle-même comme organisation de défense des droits civiques, joue vraiment un rôle préjudiciable dans un certain nombre de communautés. Elle observe que l’ADL « promeut et est complice de campagnes anti-musulmans, anti-Noirs et anti-activistes. »

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Rebecca Vilkomerson de Jewish Voice for Peace

Vilkomerson a critiqué l’ADL pour avoir honoré le département de police de St. Louis un an après que ses agents eurent tué Michael Brown, un homme afro-américain non armé à Ferguson.

Arielle Klagsbrun du Jewish Voice for Peace de St. Louis explique : «Le camp de l’ADL est le camp de la police. En tant que personne dont les membres de la famille sont des survivants de l’holocauste, les leçons que je tiré de l’holocauste pour aujourd’hui sont que les vies noires comptent et que nous devons nous opposer au racisme systémique. « 

Soffiyah Elijah, directrice exécutive de l’Alliance of Families for Justice, a déclaré dans une interview que si l’on élaborait un programme de formation contre l’antisémitisme, « vous n’iriez pas à la NAACP, National Association for the Advancement of Colored People, [association nationale pour la promotion des gens de couleur] pour une formation de sensibilisation ». , J’ai trouvé que[l’inclusion de ADL] c’était une insulte de plus ».

Vilkomerson qualifie l’ADL « d’un des plus grands pourvoyeurs » d’échanges entre les forces de l’ordre israéliennes et américaines, avec la police américaine qui se rend en Israël pour apprendre les méthodes de « contre-terrorisme » à appliquer ici. Cela englobe «le profilage racial, l’espionnage, la surveillance de masse et les châtiments collectifs».

Mais « la police étatsunienne n’a pas vraiment besoin de leçons de racisme, » ajoute Wilkomerson.

Starbucks recule après une réaction anti-ADL

JVP a fait circuler une pétition contre l’inclusion de l’ADL, qui a recueilli 11 000 signatures en 72 heures. Selon Vilkomerson, « l’énorme déferlement » sur Twitter d’opposition au rôle central initialement prévu pour l’ADL dans la formation sur le racisme et la « semaine de mise sous pression » y compris la pétition de JVP, ont amené Starbucks à reculer.

Starbucks a publié une déclaration dans laquelle figurent les noms de ceux qui vont diriger la formation contre le racisme : Bryan Stevenson, fondateur et directeur exécutif de Equal Justice Initiative; Sherrilyn Ifill, présidente et directrice-conseil du Fonds de défense et d’éducation juridiques de la NAACP; et Heather McGhee, présidente de Demos, une organisation de défense des droits civiques.

Les trois dirigeants «donneront des aviss, des conseils, feront le lien avec d’autres experts et feront des recommandations à Starbucks pour la formation du 29 mai, qui lancera l’action en plusieurs phases de l’entreprise».

Starbucks a annonvé qu’il « consultera également un éventail d’organisations et d’experts des droits civiques – y compris l’Anti-Defamation League, le Leadership on Civil and Human Rights, UnidosUS, Muslim Advocates, et des représentants d’associations LGBTQ, d’organisations religieuses, de personnes handicapées , et autres. »

Le directeur adjoint de JVP, Ari Wohlfeiler, a déclaré dans un communiqué de presse :

Starbucks ne le dira jamais publiquement, mais à cause du tollé général suscité par la position résolument pro-israélienne de l’ADL, son refus de condamner la violence policière, son islamophobie persistante et la convergence de toutes ces positions rétrogrades pour faciliter activement les programmes d’échanges entre les polices américaine et israélienne, Starbucks n’avait pas d’autre choix que de la mettre en retrait.

C’était un « excellent résultat », a déclaré Vilkomerson

Marjorie Cohn est professeure émérite à la faculté de droit Thomas Jefferson, ancienne présidente de l’ordre national des avocats, secrétaire générale adjointe de l’Association internationale des juristes démocrates.

 

Glenn Greenwald expose la manoeuvre sioniste pour contrer le boycott aux Etats Unis

9 juin 2016

Au détriment des citoyens américains eux-mêmes!

Je partage avec vous cet article d’Andrew Fishman et Glenn Greenwald. Greenwald est ce journaliste américain qui a été la cheville ouvrière de la diffusion des documents révélés par Edward Snowden sur la surveillance de masse pratiquée par la National Security Agency (NSA)aux Etats Unis et à l’étranger.

Ce qui anime Greenwald, comme Snowden et d’autres citoyens américains, c’est une croyance quasi religieuse dans les vertus de la liberté d’expression et un attachement viscéral à sa garantie telle qu’elle est prévue par le premier amendement de la Constitution des Etats Unis. Sous ces aspects ils sont fidèles aux mythes fondateurs de la démocratie en Amérique.

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Glenn Greenwald lors dune conférence débat à la Synagogue Historique Sixth & I (Washington)

Il n’existe en effet aucun délit d’opinion aux Etats Unis même si la liberté d’expression a pu parfois être battue en brèche comme ce fut le cas au début des années 1950 avec la « chasse aux sorcières » du Sénateur Joseph McCarthy et ses enquêtes pour traquer les sympathisants communistes, notamment dans les milieux du cinéma.

Des entraves à la liberté d’expression semblent cependant pointer à nouveau le bout de leur nez alors même que le péril communiste qui donnait tout de même un fondement rationnel au McCarthysme est un spectre désormais lointain.

Cette fois, la campagne pour restreindre la liberté d’expression porte sur ceux qui appellent au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre l’Etat prétendu juif.

Si les tenants du lobby sioniste n’ont pas réussi à obtenir une décision ou une loi fédérale ni même d’Etat allant dans le sens de la pénalisation des appels au boycott, 1er amendement oblige, ils ne se sont cependant pas découragés. En effet, ce qu’ils n’ont pu obtenir au niveau législatif, ils essayent de l’obtenir au niveau des Etats pris séparément comme ils le font aussi au niveau des universités.

Le lobby sioniste a réussi son premier coup gagnant dans l’Etat de New York dont le gouverneur Andrew Cuomo vient de signer un arrêté qui prévoit des sanctions contre les individus ou associations qui appellent au boycott de l’entité sioniste et pour les entreprises qui appliqueraient un tel boycott.

Glenn Greenwald dénonce avec force l’autoritarisme et les dispositions adoptées par le gouverneur de l’Etat de New York et s’insurge contre la soumission de dirigeants élus au service d’intérêts étrangers quitte à sanctionner ses propres compatriotes.

Mais on le sait, c’est là une des méthodes sionistes les mieux rodées.

Andrew Cuomo et d’autres Démocrates lancent une attaque grave contre la liberté d’expression pour protéger Israël

Par Glenn Greenwald et Andrew Fishman, The Intercept (USA) 6 juin 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

Une des plus grandes menaces pour la liberté d’expression en Occident est la campagne qui se développe à l’échelle internationale pour littéralement rendre illégal l’appel au boycott d’Israël. Des gens ont été arrêtés à Paris – qui fut en 2015 le lieu de la manifestation pour la « liberté d’expression » (pour ceux qui se moquent de l’Islam) – pour avoir porté des T-shirts pro-boycott. Les étudiants pro-boycott sur les campus aux Etats Unis – où avait fleuri le boycott de l’Afrique du Sud de l’apartheid dans les années 1980 – sont sanctionnés de manière routinière pour infraction aux règlements contre la discrimination.  Des officiels canadiens ont menacé de poursuivre en justice ceux qui appellent au boycott. Des organismes officiels britanniques ont interdit sur une base légale certains types d’appels au boycott. Israël a de son côté carrément criminalisé l’appel à ce genre de boycotts. Force est de constater que tout cela a été entrepris sans même susciter un froncement de sourcils chez ceux qui se sont autoproclamés combattants [crusaders = croisés] de la liberté d’expression quand c’était le moment de soutenir les caricatures anti-musulmanes.

Mais maintenant, le Gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo) s’est lancé dans une escalade significative des attaques contre la liberté d’expression sur le sol des Etats Unis et ciblant des citoyens étatsuniens. Le prince de la dynastie politique de New York a promulgué hier un arrêté diffusé à tous les services qui relèvent de sa compétence pour qu’elles cessent toute relation contractuelle avec des entreprises ou des organisations qi soutiennent un boycott d’Israël. Il prévoit que les citoyens qui ont ou expriment une opinion particulière soient sanctionnés par le refus des prestations [allocations ou prestations en nature] dont bénéficient d’autres citoyens, une violation classique de la liberté d’expression (imaginons si Cuomo avait signé un arrêté ordonnant que « quiconque exprime des opinions conservatrices devra se voir immédiatement privé des prestations servies par l’Etat de New York »)

Plus inquiétant encore, l’arrêté signé par Cuomo exige que chacun de ses commissaires compilent « une liste d’institutions et d’entreprises » qui – « soit directement, soit via une société mère ou une filiale » – soutiennent un boycott. La liste du gouvernement [de l’Etat de New York] est alors rendue publique et il leur incombera alors de prouver à l’Etat que, en réalité, elles ne soutiennent pas un tel boycott. Donna Lieberman, directrice de la New York Civil Liberties Union a déclaré à The Intercept: « Chaque fois que les pouvoirs publics créent une liste noire sur la base d’opinions politiques, cela soulève de graves inquiétudes quant au respect du 1er amendement et ce cas ne fait pas exception. » Robby Soave de Reason [la Reason Foundation est une fondation libertarienne dont le but est de promouvoir la liberté d’expression et le respect du droit] l’a dénoncé aujourd’hui comme « effrontément autocratique ».

Lire les dispositions pertinentes de l’arrêté de Cuomo, c’est se confronter à la mentalité de censeur du petit tyran, avec un parfum d’humiliation publique façon McCarthy dans sa forme la plus pure. Constatez par vous-mêmes.

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Pire encore est la nature autoritaire de l’arrêté de Cuomo. Ben Norton du site internet Salon observe : « Le corps législatif de New York a essayé vainement pendant des mois de faire adopter une loi anti-boycott. » Alors, au lieu de passer par la loi, Cuomo a décrété unilatéralement ces sanctions contre eux qui plaident pour le boycott.

Le Sénateur démocrate de New York, Chuck Schumer, n’a pas perdu de temps et il exige maintenant une disposition fédérale inspirée de l’arrêté de Cuomo. Hillary Clinton a écrit en juillet dernier une lettre ouverte à son soutien financier à elle et à son parti, Haim Saban qui se dit lui-même partisan fanatique d’Israël,dans laquelle elle fait siens les principes fondamentaux de la démarche de censure – l’idée que le boycott d’Israël est une forme d’antisémitisme –  et elle la fait à nouveau dans son discours de mars devant l’AIPAC [principale organisation du lobby sioniste aux Etats Unis] De nombreux Républicains sont favorables à des mesures similaires.

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Andrew Cuomo s’apprête à monter dans une jeep de l’armée terroriste sioniste

Au-delà du McCarthysme et de la grave menace sur la liberté d’expression, l’hypocrisie puante de Cuomo et des démocrates est irrespirable. Il y a seulement deux mois, Cuomo a interdit à des fonctionnaires de l’Etat de se rendre en Caroline du Nord pour manifester ainsi son soutien au boycott de cet Etat américain en protestation contre la législation anti-transgenres. Le texte de cet ordre pro-boycott de Cuomo commençait par proclamer que « l’Etat de New York est un leader au niveau national dans la protection des droits civiques et des libertés de tous ses citoyens » et interdisait donc « tout voyage à financement public » en Caroline du Nord.

Mais en justifiant les sanctions contre les détracteurs d’Israël, le conseiller pour les affaires juridiques de Cuomo a déclaré au New York Times: « C’est une chose de dire je veux m’exprimer dans le champ du politique. C’en est une autre de dire que je vais vous sanctionner ou vous pénaliser pour vos activités commerciale ». Mais ça –  je vais vous sanctionner ou vous pénaliser pour vos activités commerciale » – c’est exactement ce que Cuomo a fait il y a seulement deux mois en boycottant la Caroline du Nord. Vous voyez comme c’est tordu: pour le gouverneur de New York, il est non seulement permis mais noble de boycotter un Etat des Etats Unis, mais il est immoral et passible de sanctions de boycotter Israël, un pays étranger coupable de dizaines d’années d’occupation illégale et brutale. Les questions soumises à Cuomo par The Intercept n’avaient pas reçu de réponse au moment de la publication de l’article.

Le plus ironique est que Cuomo, en imposant un boycott à la Caroline du Nord a dit qu’il agissait ainsi parce que dans « une société libre, l’égalité des droits des citoyens… doit être protégée et respectée » – le principe même que le boycott d’Israël cherche à accomplir en mettant fin à l’oppression et à la discrimination contre les Palestiniens. Mais même si vous n’êtes pas d’accord avec le boycott d’Israël lui-même, aucune personne rationnelle ne voudrait qu’Andrew Cuomo et d’autres dirigeants élus aient le pouvoir de dicter quelles opinions politiques sont acceptables et lesquelles ont pour résultat le refus de prestations ou d’allocations.

L’hypocrisie en matière de liberté d’expression de la part de toutes sortes de gens ici est évidente. En 2012, les conservateurs [les Républicains, NdT] avaient été furieux quand le maire de Chicago Rahm Emmanuel avait annoncé qu’il bloquerait l’expansion dans sa ville de la chaîne de restaurants Chick-fil-A pour sanctionner le militantisme anti-gay de son propriétaire, qualifiant la démarche du maire de grave atteinte à la liberté d’expression (une position que nous partagions). Pendant toute l’année 2015, des commentateurs comme Jonathan Chait du New York Times se sont drapés eux-mêmes dans le drapeau de la liberté d’expression quand il s’agissait de défende les discours racistes et homophobes sur les campus, soulignant que tous les types de discours, même « les discours haineux [hate speech] devaient être protégés par la loi (position que nous partageons aussi).

Pourtant, une campagne systématique et internationale – totalement bipartisane aux USA – est actuellement en cours pour utiliser abusivement les ressources de l’Etat et la force de la loi au service d’une attaque frontale sur la liberté d’expression et le droit de réunion, sans pratiquement qu’aucun de ces abus ne suscite d’objections parce que toute la démarche a pour but de protéger Israël de la critique. Il est quand même assez bizarre que quelqu’un soit élu gouverneur de New York  puis pense que protéger Israël de la critique fait partie de son boulot. Qu’il le fasse en attaquant le droit à la liberté d’expression des citoyens de son propre pays – à peine quelques semaines après avoir imposé un boycott sur un autre Etat des Etats Unis – vous dit tout ce que vous avez à savoir du rôle qu’Israël continue à jouer dans le discours public aux USA et de la volonté de certaine personnes de piétiner les principes de la liberté d’expression du moment que cela va dans le sens de leurs objectifs politiques.

 

Avec le lobby sioniste contre la Syrie

5 juin 2013

Le journaliste Maidhc Ó Cathail nous donne un aperçu supplémentaire de la collusion entre le sionisme et certains de ceux qui ont juré la perte du régime syrien.

No comment !

Une organisation écran du lobby israélien a-t-elle organisé le voyage de McCain en Syrie?

Par Maidhc Ó Cathail, The Passionate Attachment 5 juin, 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

Dans une tentative de dissiper des informations embarrassants selon lesquelles le sénateur John McCain  aurait rencontré des preneurs d’otages pendant son séjour « surprise » en  Syrie – dont Mohamed Nour de l’organisation rebelle Tempête du Nord – qui était derrière l’enlèvement en 2012 de 11 pèlerins libanais, Josh Rogin du Daily Beast cite Mouaz Moustafa, le directeur exécutif d’une organisation peu connue appelée la Syrian Emergency Task Force:

«Personne ne se présentant comme Nour et aucun des types qui se trouvaient en dehors [du local où se tenait la réunion] n’étaient présents à la réunion avec McCain,» affirme Mouaz Moustafa, directeur exécutif de la Syrian Emergency Task Force: une association américaine [a non profit] qui a participé à l’organisation du voyage de McCain. Moustafa est sur la photo et était aussi présent lors de la rencontre de Mccain avec les commandants rebelles avec la directrice politique de la Task Force, Elizabeth O’Bagy.

Le sénateur McCain en bonne compagnie

Le sénateur McCain en bonne compagnie

La défense de McCain par Rogin repose bien entendu sur l’indépendance présumée de « l’ONG » de Moustafa. La Syrian Emergency Task Force s’avère cependant avoir des liens étroits avec un gouvernement étranger et son puissant lobby aux Etats Unis. Non seulement Mouaz Moustafa figure sur la liste des « experts » du Washington Institute, mais il a récemment pris la parole pendant le symposium annuel de SOREF, un think-tank créé par l’AIPAC [lobby sioniste aux USA], sur le thème «A l’intérieur de la Syrie : la bataille contre le régime Assad».

Fait encore plus intrigant, une des adresses web de cette association est syriantaskforce.torahacademybr.org.”  [le site a été désactivé depuis, mais on en a une copie en cache]L’URL “torahacademybr.org” appartient à la Torah Academy [institution religieuse juive] de Boca Raton en Floride qui a parmi ses objectifs de travail «inspirer amour et engagement pour Eretz Yisroel» [l’entité sioniste].

Ceci n’est bien entendu pas surprenant pour ceux qui sont au courant de l’engagement de John McCain toute sa vie Durant au service d’Israël, un engagement qui a invariablement desservi les intérêts des Etats Unis.

Mise à jour: Questionné sur un média social ami pour qu’il donne son point de vue sur mon article, Moustafa a twitté:

 «du grand n’importe quoi. Je suis né dans un camp de réfugiés et Israël m’a refusé l’entrée dans les territoires palestiniens malgré mon passeport américain»

Peut-être que ses amis du lobby pourraient dire un mot en sa faveur. Après tout, il a participé à l’organisation du voyage en Syrie d’un de ses principaux hommes liges aux Etats Unis ; il est un des contributeurs du forum des démocrates Arabes du WINEP et, pour un réfugié palestinien dépossédé, il est remarquablement peu rancunier. Il a ainsi récemment déclaré au quotidien juif Forward [de tendance libérale] :

«La communauté juive américaine ici a toujours soutenu les causes humanitaires et s’est toujours tenue du côté du bon droit, et j’espère qu’elle va continuer à le faire.»

500 dollars qui fâchent le lobby sioniste

14 novembre 2011

La communauté juive est une toute petite minorité aux Etats Unis, et en dehors de certaines villes ou Etats, son poids électoral est négligeable.

Elle est cependant incontournable pour trois raisons :

la première est que les organisations qui constituent le lobby sioniste peuvent abonder financièrement les campagnes électorales des candidats des deux grands partis américains. Ce lobby s’incarne dans l’AIPAC mais aussi dans des organisations supposées encourager la tolérance (Anti Defamation League, Centre Simon Wiesenthal) ou la « vérification » du traitement du conflit du proche Orient par la presse etc.

Ensuite, il faut souligner que le statut de lobby national et non représentatif d’intérêts étrangers qu’est celui de l’AIPAC lui donne une marge de manœuvre dont ne dispose absolument aucun autre groupe de pression lié à un pays étranger.

Enfin, les organismes qui constituent le lobby peuvent dénoncer les traitements déséquilibrés de ce conflit, mais ils peuvent eux-mêmes faire campagne par voie de presse en diffamant tel candidat ou en menaçant de sortir des dossiers gênants. Ils ne manquent pas de ressources au  niveau de la presse écrite et audio-visuelle.

Comme je le disais, le poids électoral juif est infime sauf en certains endroits (New York, Floride notamment) mais que ce poids soit significatif ou non, l’astuce des lobbyistes consiste à faire croire qu’ils contrôlent le vote des électeurs Juifs. Or, ce n’est vrai que très partiellement, sinon ils ne s’amuseraient pas, comme ils le font le plus souvent, à subventionner et acheter les candidats des deux camps.

Ces recettes d’un succès politique qui font qu’une bande de margoulins a pu prendre le contrôle des deux chambres parlementaires, les sionistes veulent éviter qu’un autre groupe minoritaire ne les adopte. Ils savent en effet fort bien qu’il est possible à des gens relativement peu nombreux mais bien organisés et disposant d’importantes ressources financières, de contrôler certaines orientations politiques d’un grand pays (non, ils ne contrôlent pas tout)..

C’est pourquoi ils cherchent à étouffer dans l’œuf toute tentative d’organisation d’un groupe de pression concurrent, que ce groupe soit juif mais sioniste trop modéré (J-Street) ou musulman comme on peut le voir dans l’article ci-dessous.

Il n’ya pourtant guère de chances que cela arrive, pas parce que les Musulmans des Etats Unis seraient pauvres (une bonne partie d’entre eux a un revenu des plus confortables) mais parce qu’aucune institution ne parviendra à en encadrer une fraction suffisante comme le font les sionistes. Ces derniers avaient en effet non seulement  trouvé des structures communautaires préexistantes aux Etats Unis mais surtout n’avaient fait face à aucune opposition déterminée, en dehors de celle qu’ils avaient rencontrée dans la communauté juive elle-même, une opposition qui s’effacera avec l’aggravation des persécutions nazies.

Le roman policier autour  d’une donation au sénateur Bill Nelson en dit long sur la lutte pour le vote juif

par Marc Caputo, Miami-Herald (USA) 11 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaîri

Signe de la lute pour le vote juif, la campagne électorale du sénateur Bill Nelson tourne au roman policier que une contribution politique [financière NdT] faite par un militant islamiste qui a qualifié Israël de «Etat terroriste.»

L’équipe de campagne de Nelson affirme avoir rejeté ce don de 500 dollars effectué lors d’une collecte le 22 octobre par le militant Ahmed Bedier ; à cause de ses critiques virulentes contre Israël.

Mais Bedier dit qu’en premier lieu, il n’a jamais donné cette contribution. Donc il n’y a rien eu à rejeter. L’organisatrice de l’événement [la collecte], la pharmacienne d’Ocala Manal Fakhoury déclare que Bedier dit la vérité.

“Il n’a pas donné d’argent,” explique Fakhoury qui a organisé la collecte auprès de 60 personnes qu’elle a accueillies chez elle. «J’ai vu la liste» des donateurs.

Quel que soit celui qui dit la vérité, cette controverse expose le jeu d’équilibriste des politiciens quand leur nom se retrouve associé même fortuitement à celui de militants islamiques dans un Etat avec une importante et influente population juive qui penche généralement vers le parti Démocrate.

Les Républicains ont mis beaucoup d’ardeur à orienter plus de soutien juif vers le Grand Old Party en affirmant que les Démocrates étaient trop mous sur Israël.

Au moment même où la dispute Nelson – Bedier était révélée la semaine dernière par un site web de tendance conservatrice dédié à la surveillance de l’extrémisme islamique [comprenez que c’est un site sioniste et qu’il y a beaucoup d’argent à la clef pour celui qui l’anime, NdT], le président Obama s’attirait les foudres des faucons et des conservateurs Israëliens pour n’avoir pas repris le président Français Nicolas Sarkozy quand, par accident, on l’a entendu dire au président Démocrate que le premier ministre d’Israël est un «menteur.»

Nelson a fait beaucoup d’efforts pour se construire une image de pro-Israël. Des organisations conservatrices comme la Republican Jewish Coalition – liée au concurrent de Nelson, Adam Hasner de Deltray Beach, un ancien leader Républicain à l’assemblée de l’Etat – affirment que Nelson n’a pas assez soutenu Israël.

Les conservateurs ont été prompts à critiquer Nelson pour le simple fait d’être apparu à côté de Bedier, un porte parole très en vue de la communauté arabe active politiquement et en plein essor dans la région de Tampa Bay, un terrain propice à la controverse.

Bedier a acquis une certaine notoriété et infamie politiques [?!] pour ses appels publics à un traitement et à un procès équitables pour l’ancien professeur de l’université de South Florida Sami Al-Arian qui avait été accusé par une juridiction fédérale d’aider des terroristes.

Un jury avait acquitté Al-Arian de huit des accusations retenues mais n’avait pu se départager sur neuf autres chefs d’inculpation avant qu’Al-Arian plaide coupable pour l’accusation d’avoir aidé des associés d’une organisation terroriste dans des activités non violentes.

L’affaire Al-Arian  avait été, avant le verdict final, au centre de la compétition sénatoriale dans laquelle la Démocrate Betty Castor avait perdu de peu contre Mel Martinez. Castor avait été très critiquée pour ne pas avoir fait plus pour licencier Al6Arian quand il était professeur à l’époque où elle était à la tête de l’université de South Florida.

Les liens d’Al-Arian avec le djihad islamique palestinien ont été exposés publiquement pour la première fois dans une émission de la télévision publique PBS par Steve Emerson, un journaliste devenu un spécialiste du terrorisme et qui a fondé une organisation baptisée l’ Investigative Project on Terrorism.

[Marc Caputo feint d’ignorer le verdict qu’il a pourtant lui-même évoqué et la condamnation seulement sur une charge mineure dans le cadre d’un plaider coupable accepté par un Al-Arian qui n’était qu’un professeur et pas un terroriste, NdT],

Ce mercredi, l’Investigative Project on Terrorism a laissé sa marque sur la course pour le sénat de cette année en mettant en ligne un article traitant de la collecte de fonds de Nelson et qui présente Bedier comme « un militant de haut niveau lié à une des organisations politiques islamistes les plus connues.» Cette organisation est le  Council on American-Islamic Relations (CAIR), dont Bedier avait assume la direction à Tampa.

Ses détracteurs qualifient CAIR d’organisation  qui a de la sympathie pour les terroristes sur la base de preuves lors d’un procès fédéral à Dallas en 2008 sur un soutien apporté au Hamas. Les responsables de CAIR expliquent que chaque organisation régionale est autonome et qu’ils sont une organisation pour les droits civiques qui est victime de l’intolérance antimusulmane. La méfiance envers CAIR est si forte chez les conservateurs que le directeur de sa branche en Floride du Sud s’était vu empêché de devenir membre du comité exécutif républicain de Broward.

Dans son article, l’Investigative Project citait des propos du bureau et de l’équipe de campagne de Nelson selon lesquels Bedier aurait contribué à hauteur de 500 dollars, mais que le chèque avait été retourné. Un article paru peu après dans la Tampa Tribune affirmait aussi que le chèque non encaissé avait été restitué.

Bedier affirme que ça n’a pas été le cas.

«C’est un mensonge,” dit-il. « je n’ai jamais établi de chèque. Je n’ai jamais contribué financièrement pour lui. Où sont les preuves que je lui ai donné de l’argent ?»

Le porte parole de campagne de Bedier, Christopher Robinson, a refusé de parler de cette affaire et n’a donné que quelques détails succincts  par email.

Un responsable financier de la campagne de Nelson a répété que le chèque avait été retourné après qu’une recherché sur internet a révélé les déclarations de Bedier sur la pratique du «terrorisme» par Israël. Bedier avait tenu ces propos pour protester contre la manière sont Israël avait traité les Palestiniens et les Libanais durant une invasion en 2006  [et 2008-2009, NdT] pour stopper les attaques terroristes.

Se référant à la page Facebook de Bedier, l’ Investigative Project a présenté Bedier comme un co-organisateur de la collecte de fonds. Bedier le nie. L’organisatrice de l’événement, Mme Fakhoury, affirme que Bedier ne faisait pas partie de l’organisation. Fakhoury s’est associée à la nouvelle organisation caritative de Bedier, United Voices of America, qui veut accroître l’implication des minorités et des Musulmans dans la vie politique.

A la question se savoir pourquoi il assistait à l’opération de collecte de fonds s’il n’a pas donné d’argent, Bedier répond que beaucoup des personnes présentes étaient des Musulmans qui voulaient s’assurer que Nelson batte son opposant Républicain, Hasner, qui a à plusieurs reprises protesté contre CAIR et Bedier, et s’est vanté d’avoir quitté l’assemblée du parlement de Floride au moment d’une prière dite par un imam Musulman venu à l’invitation de Jim Waldman, un Juif démocrate de Coconut Creek.

“Collecter de l’argent pour le sénateur Nelson afin qu’il puisse botter le postérieur d’Adam hasner,” déclare Bedier sur sa page Facebook.

Les arguments de la campagne de Hasner  suggèrent que Nelson était satisfait d’être associé à Bedier que le sénateur a rencontré pendant l’été, avant d’être attrapé par l’Investigative Project.

«C’est une accusation politique entièrement bidon,é répond le porte parole du bureau de Nelson au Sénat, Dan McLaughlin qui, par coîncidence, avait travaillé à la campagne de Castor en 2004. « Toute sa vie, Bill Nelson a été un partisan résolu d’Israël. C’est da la diffamation politique xénophobe.»

 Le porte parole d’Hasner, Rick Wilson, affirme que Nelson essaye simplement de «dissimuler son indifférence et son ignorance abyssales sur Israël. Le fait est que la politique vis-à-vis d’Israël n’est qu’un domaine de plus dans lequel Bill Nelson n’est qu’un beni oui-oui éhonté pour l’agenda du président Obama.»

Mais pour Bedier, Nelson est trop favorable à Israël.

«Le sénateur Nelson et moi-même différons sur de nombreux sujets, » explique Bedier. « Je ne partage pas ses opinions sur Israël.»

Le travail ingrat et mal payé d’un propagandiste sioniste

1 novembre 2011

Ce même gouvernement des Etats Unis qui suspend sa participation financière à l’UNESCO parce qu’elle a admis la Palestine en son sein, est prêt à payer grassement des propagandistes sionistes qui cherchent à précipiter l’Amérique dans une guerre contre l’Iran qui sera forcément dévastatrice

 

Le Département US de la Défense a payé le directeur d’un think-tank du lobby israélien 77 883 $ pour une journée de conférences sur l’Iran

Par Maidhc Ó Cathail The Passionate Attachment (blog) 31 octobre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri
Dans sa déclaration d’intérêts présentée à la commission de la sécurité nationale de la Chambre des Représentants avant d’être auditionné sur son témoignage sur les «actions terroristes iraniennes sur le sol américain», le Dr Matthew Levitt révèle qu’il a eu
Un contrat de l’US Central Command et de l’US Army Directed Studies Office pour un montant de 77 883 dollars pour assurer une journée de conférence sur l’Iran en janvier 2010.
Levitt est le directeur du Stein Program on Counterterrorism & Intelligence, une branche du Washington Institute for Near East Policy, un think-tank créé par l’AIPAC [principale officine de lobbying sioniste], pour faire le boulot de l’AIPAC mais en ayant l’air indépendant.”
Non seulement Israël arrive à faire avaler sa propagande contre l’Iran au Pentagone, mais elle se fait même payer grassement pour ça en plus.

Des parlementaires Américains: la crise de la dette des Etats Unis? Quelle crise?

8 août 2011

A ceux qui croient ce qu’ils entendent ou lisent dans les informations, je dis : détrompez-vous, il n’y a pas et il n’y a pas eu de crise financière aux Etats Unis en relation avec la dette de ce pays.

Les débats parlementaires sur le relèvement du plafond d’endettement de l’Etat fédéral ?

Du bidon tout ça, et je ne comprends pas du tout l’inquiétude des responsables poitiques, des économistes ou encore de ceux qui exercent dans la finance

La preuve, c’est que le gros sujet d’intérêt des parlementaires US en ce mois d’août, c’est l’entité sioniste.

En effet, le blog Politico, qui cite le Jerusalem Post, nous rapporte que pendant les trois semaines de pause estivale, pas moins de 81 parlementaires élus au Congrès des Etats Unis (55 Républicains et 26 Démocrates) vont séjourner dans l’Etat sioniste.  Les leaders des groupes parlementaires des deux partis seront à la tête de leurs délégations respectives.

Politico observe que ce sont 20 % des élus à la Chambre des Représentants qui iront faire acte de soumission à Tel Aviv.

L’American Israel Education Foundation, une organisation ce bienfaisance liée à l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), sponsorise ces visites. L’organisation fait venir des délégations du Congrès pour des voyages de ce type tous les mois d’août.

Aucun autre groupe de lobbying représentant des intérêts étrangers, ne pourrait effectuer ce genre d’opération car les élus s’attireraient immédiatement la suspicion non seulement de l’opinion mais des services de sécurité. L’AIPAC le peut car il a pu éviter dans des circonstances qui restent troubles de devoir s’enregistrer comme représentant d’une puissance étrangère.

Cet article a suscité quelques commentaires comme celui-ci :

Pourquoi nos représentants visitant-ils Israël ? ne nous représentent-ils pas ? Ou représentent-ils Israël ?

Au lieu d’aller en Israël pendant la pause estivale, ils devraient être en session [extraordinaire] à travailler sur le budget de l’an prochain de sorte à résoudre les «problèmes de dépenses» de notre nation.Content de savoir ce qui est vraiment important pour nos élus, des voyages gratuits en Terre Sainte.


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