Posts Tagged ‘Ban Ki-Moon’

Syrie et armes chimiques: la force de destruction du mensonge

26 août 2013

Jason Diltz d’Antiwar nous parle des armes chimiques en Syrie. Plus précisément, il fait le point sur la manipulation grotesque mise en place par les gouvernement occidentaux pour accuser les autorités syriennes d’avoir utilisé de telles armes contre la population civile.

A ceux qui veulent une preuve de l’étendue de la manipulation, celle-ci est apporté par Diltz qui signale que le gouvernement des Etats Unis a essayé d’obtenir du Secrétaire Général de l’ONU qu’il ordonne le retrait des inspecteurs spécialisés qui se trouvent en ce moment même en Syrie.

Apparemment, les régimes occidentaux seraient prêts à en découdre contre la Syrie et une attaque serait prévue dans les deux semaines à venir.

De fait, tout en stigmatisant une éventuelle agression occidentale contre la Syrie, la Russie a fait clairement savoir qu’ elle ne s’opposerait pas militairement à une telle entreprise.

On comprend bien que la Russie n’en a ni les moyens et encore moins la volonté. Mais qu’elle a sans doute reçu des garanties que les bombardements auraient une portée somme toute limitée sur le plan politique, c’est-à-dire qu’ils ne viseraient pas à détruire la direction politique syrienne mais à l’affaiblir significativement et à entretenir ainsi le chaos dans le pays.

Fait nouveau, le régime sioniste a également fait savoir nettement qu’il encourageait une telle démarche agressive contre le pouvoir syrien.

Pour prendre la mesure de l’émotion suscitée en effet par l’usage (certain d’après François Hollande) supposé d’armes chimiques par l’armée syrienne, il suffit de constater l’état de confusion mentale d’un Laurent Fabius qui est allé confier son affliction à son ami Shimon Peres, un utilisateur pourtant avéré de l’arme chimique contre le peuple palestinien.

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Le Journal du Dimanche « le président (sioniste) Shimon Peres, qui embrasse Laurent Fabius comme un membre de sa famille »

Ce qui déclenche ces poussées humanitaires (traduisez bellicistes) chez les dirigeants occidentaux, c’est tout simplement l’état de déconfiture politique et militaire de leurs protégés qui sont repoussés partout où l’armée gouvernementale a décidé de passer à l’offensive. Ce fut le cas à al Qussayr , aux alentours de Lattaquié et c’est maintenant le cas dans la périphérie de Damas.

Les offensives de l’armée syrienne se soldent à chaque fois par de lourdes pertes chez l’adversaire qui les compense en faisant de plus en plus appel à des gamins qu’on endoctrine  contre le gré des familles ou avec l’accord de celles qui ont un besoin désespéré de moyens de subsistance et qui acceptent donc de recevoir une indemnisation [le salaire de l’enfant soldat) et peuvent même passer en tête de liste pour l’accès à l’aide alimentaire.  

On signale même une tendance nouvelle, l’arrivée de jeunes mineurs venus de Tunisie, d’Algérie et d’Europe pour combattre en Syrie.

L’ONU rejette un appel des Etats Unis à retirer ses inspecteurs de Syrie tandis que la guerre menace

Les Etats Unis se préparent à attaquer, mais les inspecteurs contunuent ) enquêter sur les accusations

Par  Jason Ditz, Antiwar (USA) 26 août 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

Le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-Moon a rejeté aujourd’hui les demandes américaines de retirer de Syrie les inspecteurs en armement chimique, les personnes informées de la teneur de la conversation affirmant qu’il est «resté ferme sur le principe.»

Les dirigeants des Etats Unis et d’autres pays occidentaux cherchent désespérément à préserver leur version sur l’usage d’armes chimiques par la Syrie et semblent craindre que cette dernière soit sérieusement mise à mal par l’enquête onusienne.

C’est pourquoi, après avoir d’abord exigé que les inspecteurs puissent se rendre sur site, les Etats Unis ont brusquement tourné  casaque quand la Syrie a accepté, insistant pour dire qu’il était «trop tard.» Depuis, les officiels [occidentaux] ont soutenu être déjà convaincus de la culpabilité [de l’armée] syrienne sur la base d’informations de presse et de déclarations des rebelles, et se préparent à lancer des attaques dans les quinze jours à venir.

Les dirigeants britanniques ont franchi un pas supplémentaire et ont essayé d’anticiper sur les conclusions de l’enquête en affirmant que les preuves ont probablement été détruites ou «trafiquées» et que ce que les enquêteurs diront au monde sur ce qui s’est passé à Jobar sera dépourvu de fiabilité.

A l’instar de ce qui avait conduit à l’invasion de l’Irak, les dirigeants occidentaux ont déjà pris leur décision et sont maintenant en train de faire tout leur possible pour éviter la production de preuves qui ruineraient leur projet.

Afghanistan, Irak, Libye, Syrie: responsabilité de protéger ou droit de semer la mort et la désolation

13 mars 2013

Vijay Prashad nous parle des prétendues guerres humanitaires que livre ou entend livrer l’Occident.

Son article traite essentiellement de la Libye, exemple type d’une guerre meurtrière au prétexte de protéger une population qui avait déjà, affirmait la propagande, subi de lourdes pertes au moment où la décision d’intervenir avait été prise.

Mais il est clair que ce qu’écrit Vishay Prashad est parfaitement valable pour la situation actuelle en Syrie.

Le mythe des grands nombres

Par Vijay Prashad, The Hindu (Inde) 12 mars 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les Etats-Unis utilisent souvent des chiffres de victimes civiles exagérés pour plaider en faveur d’une intervention militaire dans les régions déchirées par des conflits

Depuis les années 1990, l’Occident a justifié ses interventions militaires par des motivations généreuses – pour destituer des dirigeants néfastes qui oppriment leur peuple ou qui ont commencé à pratiquer des politiques qui semblent génocidaire. Porté par l’intervention en Yougoslavie et mortifié par les massacres au Rwanda, l’Occident a incité en 2005 les Nations Unies à adopter une politique connue sous le nom de Responsabilité de Protéger (R2P). Si l’ONU établit qu’un génocide est imminent, elle a l’obligation de demander à ses Etats membres d’agir pour protéger les civils contre un tel danger. Les actions prévues comportent notamment « des démarches diplomatiques, humanitaires appropriées et d’autres moyens pacifiques » qui sont conformes avec  les chapitres VI et VIII de la Charte des Nations Unies. Si ces mesures ne suffisent pas, l’ONU est enjointe d’agir sur la base du Chapitre VII, à savoir d’utiliser la force militaire. La R2P  a consacré la doctrine de l’intervention militaire altruiste [liberal] dans les principes de l’ONU.

Il ya un an, l’ambassadeur Indien à l’ONU, Hardeep Singh Puri, a fait une critique vigoureuse de la doctrine de la  R2P. L’ambassadeur Puri a souligné que l’ONU utilise la doctrine R2P de manière «sélective», et que quand l’ONU choisit d’intervenir dans un conflit, la phase armée est immédiate plutôt que «calibrée et progressive». La sélectivité est en fonction de ceux qui continuent à exercer leur pouvoir à travers les organes de l’ONU – c’est-à-dire que c’est l’Occident qui établit l’ordre du jour pour l’utilisation de la doctrine R2P.

L’ambassadeur Puri avait la Libye en tête à l’époque où il avait formulé ces observations. Le conflit en Libye a commencé en Février 2011. En une semaine, Ibrahim Dabbashi, le représentant adjoint de la Libye à l’ONU, avait fait défection pour rallier la rébellion et il était devant les caméras de télévision e 21 Février 2011.

“Nous nous attendons à un véritable génocide à Tripoli.” Deux jours plus tard, la télévision satellitaire Al-Arabiya, propriété de membres de la famille royale saoudienne, commençais à diffuser des informations selon lesquelles 50 000 personnes avaient été blessées et 10 000 tuées – toutes en l’espace d’une semaine, le régime Kadhafi assumant la part du lion dans la responsabilité des massacres.

La source de ces informations était Sayed al-Shanuka, le représentant de la Libye à la Cour Pénale Internationale, qui avait fait défection en faveur de la rébellion. Le britannique David Cameron et le Français Nicolas Sarkozy avaient commencé à appeler à une «zone d’exclusion aérienne» et à une certaine forme d’intervention militaire. La question de la R2P avait déjà été soulevée. Le président américain Barack Obama avait suivi, la Ligue arabe (sous la pression saoudienne) s’était alignée, l’ONU avait voté pour une intervention et les bombardiers français et les missiles de croisière américains avaient frappé. Quelques mois plus tard, le cadavre de Kadhafi était exposé dans les rues de Syrte.

Le problème est que, même en Février 2011, Human Rights Watch n’était pas été en mesure de confirmer plus que quelques centaines de morts. Néanmoins, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, avait commencé à parler d’«informations de la presse » sur l’utilisation d’hélicoptères par les autorités libyennes pour tuer un grand nombre de civils.

Le Secrétaire Américain à la Défense Robert Gates, et le président du commandement interarmes Mike Mullen avaient également parlé d’ »informations de la presse », mais quand il s avaient été mis en demeure de corroborer les informations des chaînes  satellitaires en s’appuyant sur tout l’arsenal des services de renseignement américains, ils avaient déclaré: «. Nous n’avons aucune confirmation » Une telle hésitation n’avait pas dissuadé les représentants qui siègent autour de la table en fer à cheval à New York de lever la main pour  voter oui à la résolution 1973, qui a permis à l’OTAN d’intervenir militairement en Libye.

 Tout le poids de la justification de la Résolution 1973 de l’ONU reposait sur ​​l’allégation de « lourdes pertes civiles ». On a aujourd’hui des informations provenant du ministère libyen des affaires des martyrs et des personnes disparues affaires selon lesquelles le nombre total des rebelles et des civils tués au cours du conflit de 2011 s’élève à 4,700 auxquels s’ajoutent 2.100 personnes disparues. Ce nombre ne comprend pas les morts parmi les troupes de Kadhafi (et probablement pas les victimes dans les bastions de Kadhafi, comme Syrte). Miftah Duwadi, N°2 de ce ministère, a déclaré au Libyan Herald du 7 Janvier que ce n’est pas encore un « chiffre exact », mais que c’est ce qu’ils ont pour le moment. Il est probable que les chiffres définitifs ne seront pas bien loin des chiffres provisoires.

Ces données de l’actuel gouvernement libyen contredisent en tout point les reportages d’Al-Arabiya et, bien sûr, les informations du Conseil National de Transition, qui avait affirmé constamment que des dizaines de milliers de civils avaient été tués par le régime de Kadhafi dès le premier mois de l’insurrection. Il semble maintenant que tel n’était pas le cas, et en effet, les chiffres n’ont rein à voir avec ceux d’un génocide. C’est un avertissement pour ceux qui acceptent sans mot dire ce qui leur vient de médias, qui ont des intérêts particuliers quant à l’issue des conflits. Il soulève également la question de savoir comment l’ONU arrive à certains de ses chiffres.

Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU avait aussi fait des affirmations sur des crimes contre l’humanité en février et en mars 2011. Il s’avère maintenant que la société privée qu’il avait engagée pour collecter, mais pas pour évaluer, les chiffres des victimes, est Benetech qui est financée en partie par le Département US de la Défense. Non seulement Benetech ne procède pas à une évaluation critique des chiffres qu’elle claironne, mais ses propres intérêts ne sont peut-être pas aussi scientifiques qu’elle le prétend.

 L’ONU a refusé d’ordonner une évaluation de l’intervention de l’OTAN sur la base d’informations sur les  victimes civiles de ses bombardements (comme je l’avais indiqué dans « Quand le Protecteur se mue en Tueur», The Hindu , 11 Juin, 2012). Rien n’indique que l’ONU envisage une évaluation de la manière dont sa doctrine R2P a été subornée pour créer une résolution de l’ONU afin de justifier l’intervention de l’OTAN, particulièrement à la lumière des récentes données chiffrées libyennes.

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Vijay Prashad

Vijay Prashad est professeur d’université à Hartford dans le Connecticut (USA). En 2013-2014, il occupera la chaire Edward Saïd à l’Université Américaine de Beyrouth.  Il est l’auteur entre autres d’Arab Spring, Libyan Winter (New Delhi: LeftWord, 2012)

Le sommet des Non Alignés à Téhéran ou l’aberration du journal Libération

1 septembre 2012

Il y a parfois de bonnes nouvelles, comme celle de la non parution aujourd’hui en format papier du journal Libération en raison d’un incident technique.

Ce journal Libération, pur organe de désinformation, qui titre aujourd’hui dans son édition web:

Non-Alignés: l’Iran marque un point mais est mis à mal par le nucléaire

Si on prend son courage à deux mains pour lire le contenu de l’article, on constate que Libération fait référence aux propos tenus par M. Ban Ki-Moon, le Secrétaire général de l’ONU qui persiste à croire que l’ONU est une antenne de l’OTAN.

Le caractère agressif des politiques occidentales et de la presse qui s’en fait le relais apparaît bien dans ce titre de Libération dont la tournure est inhabituelle: « mis à mal par le nucléaire »  au lieu de « la position de l’Iran sur le nucléaire mise à mal. » 

Un titre peut-être prémonitoire des bombes atomiques que Libération verrait bien pleuvoir sur l’Iran?

Téhéran vient d’accueillir le 16ème sommet des pays Non Alignés

En attendant, on peut lire dans le New York Times ou sur ABC que les pays Non Alignés dont le sommet vient de se terminer à Téhéran ont »décidé à l’unanimité d’apporter leur soutien » au programme nucléaire civil iranien ou que « Le bloc des Non Alignés soutient le droit de l’Iran à l’énergie nucléaire« .

C’est que les Non Alignés ne sont pas dupes et ont parfaitement compris que ce que les Occidentaux et le régime sioniste veulent, c’est interdire la possibilité à l’Iran de maîtriser la filière nucléaire. Chose qui est impossible sauf à raser l’Iran ou mettre ce pays sous tutelle étrangère.

Non Alignés à Téhéran, le sommet qui enrage l’Occident

31 août 2012

Le sommet des pays Non Alignés vient de s’achever dans la capitale iranienne où il a réuni 120 Etats représentés par des délégations de haut niveau.

Pour prendre la mesure de l’irritation suscitée par cette réunion de Téhéran, il suffit de parcourir quelques titres de la presse hexagonale (dans d’autres pays occidentaux le ton est souvent identique).

Ainsi, Le Nouvel Observateur annonce :

L’Iran contesté sur le nucléaire et la Syrie à l’ouverture du sommet des Non-Alignés

Certes, mais contesté par Ban Ki-Moon qui croit toujours que l’ONU existe pour exécuter les desiderata des Etats unis et du régime sioniste.

toute honte bue, le Secrétaire général de l’ONU a déclaré:

« Nier des faits historiques comme l’Holocauste » et « affirmer qu’un autre Etat membre de l’ONU n’a pas le droit d’exister ou le décrire en des termes racistes est non seulement totalement mal mais menace également les principes mêmes » de l’ONU,

j’ignore ce que vient faire « l’holocauste » dans cette affaire, mais l’inepte Ban Ki-Moon devrait savoir que l’entité sioniste n’a été acceptée à siéger à l’ONU que sous conditions, des conditions qu’elle n’a jamais respectées.

A bon entendeur…

Et  la position exposée par le président Egyptien Mohamed Morsi, dont Le Nouvel Observateur n’omet pas de nous préciser qu’il est «islamiste» (il y a les islamistes que ce magazine aime et ceux qu’il n’aime pas) sur la Syrie, si elle n’est pas en phase avec la position officielle iranienne, n’est nullement une contestation de la position de l’Iran mais une affirmation de celle de l’Egypte.

Tout le monde n’est pas obligé de faire le godillot à Téhéran comme François Hollande le fait avec enthousiasme à l’égard des Etats Unis.

Le Nouvel Observateur est cependant obligé de préciser la suite,, qui revient peut-être à une contestation de la position des Etats Unis et de la France sur le dossier syrien :

Le président égyptien a toutefois fait un geste en direction de Téhéran en réaffirmant que l’Egypte était prête à travailler avec « toutes les parties » pour résoudre la crise syrienne, y compris l’Iran dont les Etats-Unis et l’opposition syrienne refusent toute présence à la table de négociations.

Bah oui…

20 minutes titre quant à lui :

Non-Alignés: dossier nucléaire et Syrie, trouble-fête du sommet

On fera les mêmes remarques que pour le papier précédent.

En effet, aucun intervenant représentant un des pays présents n’a joint sa voix à celle du Secrétaire Général de l’ONU sur le dossier du nucléaire.

Il faut le lire pour le croire, mais Ban Ki-Moon qui n’a fait que dénoncer les menaces d’attaques proférées par l’entité sioniste a par contre condamné

la rhétorique belliqueuse « inacceptable » de l’Iran qui a menacé de détruire l’Etat hébreu s’il était attaqué.

Vous avez bien lu: si vous annoncez votre intention de vous défendre contre une attaque, vous tenez des propos belliqueux et inacceptables.

On a l’impression que tout le monde a peur que le régime sioniste engage les hostilités contre l’Iran. Mais au lieu de  condamner  fermement ce régime et de prendre des mesures contre les dingos de Tel Aviv, on s’en prend à celui ou à ceux que ces derniers ont désignés comme étant l’ennemi à abattre.

Un régime qui fait marcher le monde sur la tête parce que cet Etat voyou contrôle les politiciens des Etats Unis.

Pour sa part, TV5 feint de poser innocemment la question :

Le Mouvement des non-alignés a-t-il un avenir ?

La réponse est bien entendu négative et c’est Didier Billion, Directeur des publications de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et rédacteur en chef de La Revue internationale et stratégique qui est chargé de la formuler.

Son exposé n’est pas dénué d’intérêt, mais il ne permet pas de répondre à la question de savoir pourquoi ces 120 pays ont accepté de se réunir à haut niveau pour quelque chose qui est inutile et sans aucun avenir.

Peut-être faudrait-il aussi poser la question à quelques unes des délégations qui ont fait le déplacement.

Parmi ces délégations venues à ce sommet inutile, nous avions la délégation indienne conduite par le premier ministre Manmohan Singh.

La presse indienne nous précise que si le premier ministre ne s’est pas exprimé sur le dossier nucléaire iranien (mais n’a pas non plus joint sa voix à celle de Ban Ki-Moon), il s’est par contre exprimé clairement contre une intervention militaire étrangère en Syrie :

 «En tant que plus grande démocratie au monde, l’Inde soutient les aspirations populaires à un ordre pluraliste et démocratique. Néanmoins, une telle transformation ne peut pas résulter d’une intervention extérieure qui exacerbe la souffrance des citoyens ordinaires. Le Mouvement des Non Alignés devrait exhorter toutes les parties à s’engager à nouveau à résoudre la crise pacifiquement par un processus politique inclusif accompli par les Syriens eux-mêmes. »

Non seulement le premier ministre Indien énonce une position très proche de celle que prônent l’Iran et l’Egypte elle-même en fait (la différence étant que l’Iran soutient le régime de Damas tandis que l’Egypte est favorable à l’opposition sans qu’on sache bien laquelle d’ailleurs), mais Manmohan Singh montre du doigt l’intervention étrangère en cours qui «exacerbe les souffrances.» En passant, le ministre rappelle que l’inde n’a pas de leçon à recevoir en matière de démocratie…

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai quelque peine à concevoir un premier ministre indien et un chef de l’Etat Egyptien perdre leur temps dans une escapade à Téhéran pour quelque chose qui n’a pas d’avenir.

Et ce n’est pas pour rien que l’OTAN a interdit à la Turquie de participer à ce sommet où elle était invitée.

Que les Non Alignés ne soient pas forcément en mesure de faire échouer les projets mortifères de Laurent Fabius, Hillary Clinton et William Hague, c’est autre chose

Syrie, exemple de désinformation: l’attaque du convoi des Casques bleus de l’ONU

31 juillet 2012

Si certains d’entre vous accordaient encore un certain crédit au journal Libération, voilà qui vous amènera peut-être à réfléchir et à économiser un peu d’argent en évitant d’acheter ce torchon.

 Voici ce qu’écrit ce pseudo-journal le 30 juillet:

30 juillet 2012 à 20:34
Un convoi transportant des observateurs de l’ONU dont leur chef, le général Babacar Gaye, a été attaqué dimanche par des « tanks de l’armée » syrienne, a indiqué lundi le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. »Le général Gaye et son équipe ont été pris pour cible à deux reprises; personne n’a été blessé dans ces attaques », a ajouté M. Ban lors d’un point de presse.

C’est clair, le convoi de la mission onusienne a été visé par des tanks de l’armée syrienne.

Le même jour, le journal 20 minutes, qui a au moins l’avantage d’être gratuit, écrit à propos du même incident:

Mis à jour le 30.07.12 à 22h15
Le convoi du chef intérimaire de la Mission de supervision des Nations unies en Syrie (Misnus), le général sénégalais Babacar Gaye, a été attaqué dimanche, a annoncé ce lundi le secrétaire général de l’ONU.
«Hier, le convoi du général Gaye a été visé par une attaque», a déclaré Ban Ki-moon en précisant que c’était grâce au blindage des véhicules que l’on ne déplorait aucune victime. «Fort heureusement, il n’y a pas eu de blessés», a-t-il dit à la presse sans entrer dans les détails.
Mais des responsables de l’Onu ont révélé, sous le sceau de l’anonymat, que les cinq véhicules du convoi ont essuyé des coups de feu tirés par des armes légères à Talibissa, à une vingtaine de km de Homs, dans un secteur tenu par l’opposition.
Le mandat de la Misnus, qui a suspendu l’essentiel de ses missions d’observation en juin en raison de l’aggravation des violences, a été prorogé le 20 juillet pour une période de 30 jours.
Reuters

Ce n’est donc pas l’armée régulière qui a attaqué le convoi, mais bel et bien des rebelles. On aura noté au passage le rôle de Ban Ki-Moon dans la désinformation sur le évènements en Syrie.


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