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Le Congrès Juif Européen appelle à signaler les contenus antisémites du Coran

26 novembre 2018

On se souvient qu’en avril 2018, 250 personnalités dont l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, le chanteur Charles Aznavour, les comédiens Zabou Breitman et Gérard Depardieu et les inévitables Yann Moix ou Frédéric Haziza avaient signé un manifeste « contre le nouvel antisémitisme » proposé par Philippe Val pour dénoncer une « épuration ethnique à bas bruit » qui serait le fait d’un antisémitisme musulman qui se fonderait sur le texte coranique lui-même. Les victimes de cette épuration ethnique seraient les Français de confession juive, on l’aura compris.

D’où la demande formulée dans le texte publié par le journal « Aujourd’hui en France » (Le Parisien Libéré) :

En conséquence, nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémite catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime

Il est vrai que par endroits, on a trouvé des autorités chrétiennes pour réécrire des passages du Nouveau Testament.

Le texte exprimait une attente particulière vis-à-vis de « l’Islam de France » :

Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie.

Qu’il ouvre la voie par rapport à quoi et à qui ?

Comme on l’a vu et comme on le sait, les Chrétiens ont soit expurgé leurs textes, soit les ont réinterprétés, notamment pour laver les Juifs de l’accusation de déicide, accusation qui a valu bien des désagréments aux Juifs en Europe Sur ce point précis, on peut lire dans un article intéressant de la revue juive américaine Forward:

le Talmud ne fuit pas la responsabilité de la mort de Jésus. Au contraire, il dit qu’il l’avait méritée et qu’elle est l’œuvre des juifs eux-mêmes

Donc la voie a déjà été ouverte par les autorités chrétiennes , l’église catholique américaine étant même allée jusqu’à retirer le mot « holocauste » de sa traduction anglaise de la Bible pour complaire à une organisation de survivants et descendants de « l’holocauste », celui auquel on doit mettre un H majuscule.

Un article qui vient de paraître dans un journal anglais nous éclaire peut-être à ce sujet. On apprend en effet qu’une conférence organisée tout récemment en Autriche par le Congrès Juif Européen a arrêté un certain nombre de mesures à proposer aux politiques pour enrayer, voire faire disparaître l’antisémitisme.

Parmi ces mesures, l’exigence de faire accompagner toute nouvelle édition de la Bible (entendue comme Nouveau Testament) et du Coran d’un avertissement et de notes relatives au caractère antisémite de tel ou tel passage. Et l’affirmation par les autorités religieuses du rejet de ces passages.

Nous sommes donc exactement dans la même logique que le texte publié en France en avril. Un texte qui voulait que la France, et ses Musulmans, donnent l’exemple aux autres pays, un exemple qui aurait été bien utile en guise de preuve pour les conférenciers de Vienne.

La seule question qu’on peut se poser est de savoir si c’est Philippe Val qui a inspiré le Congrès Juif Européen ou si c’est l’inverse.

Exploring the Qur'an

On notera que l’article donne très brièvement la parole à Muhammad Abdul Haleem , un universitaire spécialiste du Coran, pour lui faire dire que « le Coran est entièrement négatif à l’égard des Juifs. » Ce n’est pourtant pas ce qu’il dit dans cette longue interview

 

Les leaders juifs appellent à de nouvelles éditions de la Bible et du Coran avec un texte d’avertissement mettant en évidence les passages antisémites

Un catalogue de politiques de lutte contre l’antisémitisme présente de nombreuses propositions

Il a été élaboré suite à une conférence organisée par le Congrès Juif Européen

La conférence a discuté de l’antisémitisme sur Internet et dans divers textes religieux

Les dirigeants se sont rencontrés en début de semaine à Vienne pour discuter des nouvelles propositions de politiques

Par James Woods, The Daily Mail (UK) 23 novembre 2018 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les dirigeants juifs appellent à ce que les nouvelles éditions de la Bible et du Coran contiennent des messages d’avertissement pour mettre en évidence les passages antisémites des textes sacrés.

Les recommandations ont été formulées dans un nouveau document intitulé « La fin de l’antisémitisme ! Un catalogue de politiques de lutte contre l’antisémitisme ».

Il a été élaboré au terme d’une conférence internationale organisée par le Congrès Juif Européen, qui a vu des universitaires se réunir pour discuter de la manière dont peuvent être combattus les préjugés et la discrimination.

Ariel Muzicant, Vice-President of the European Jewish Congress, and co-author of the new document holds it up, showing the title 'An End to Antisemitism! A Catalogue of Policies to Combat Antisemitism'

Ariel Muzicant, vice-président du Congrès Juif Européen présente le rapport dont il est un co-auteur

Parmi les actions mentionnées dans le document figurait l’idée de messages d’avertissement dans les éditions des textes sacrés, thème qui est abordé dans un chapitre intitulé «Recommandations concernant les groupes et institutions religieux».

On peut lire ce qui suit dans le document : ‘Les traductions du Nouveau Testament, du Coran et d’autres textes de la littérature chrétienne ou musulmane ont besoin de mentions marginales et d’introductions soulignant la continuité du christianisme et de l’islam avec l’héritage juif et mettant en garde les lecteurs contre leurs passages antisémites.

« Bien que certains efforts aient été faits en ce sens dans le cas du christianisme, ils doivent être étendus de la même façon dans les deux religions ».

Plusieurs passages du Nouveau Testament ont été critiqués parce qu’ils ont servi à justifier des attitudes antisémites.

Parmi ces passages, ceux qui blâment les Juifs pour la mort de Jésus, pour leur nature apparemment têtue et la déloyauté du peuple juif envers Dieu.

Et il y a quelques propos négatifs sur les Juifs dans le Coran et des représentations négatives du peuple juif.

L’Archevêque de Canterbury, Justin Welby, s’est exprimé il y a quelques temps sur la manière dont des textes religieux peuvent être exploités ou mal interprétés pour promouvoir des attitudes discriminatoires.

S’exprimant dans une collection d’essais publiée en 2016, il écrivait : « C’est une vérité honteuse, par ses enseignements théologiques, l’église qui aurait dû offrir un antidote, a aggravé la propagation de ce virus.

« Le fait que l’antisémitisme a infecté le corps de l’Eglise est quelque chose dont nous, Chrétiens, devons profondément nous repentir. Nous vivons avec les conséquences de notre histoire de déni et de complicité. »

Le document, qui a été rédigé par des universitaires, dont Dana Porat et Lawrence H. Schiffman, appelle aussi à ce que tous les textes et passages antisémites qui figurent dans le corpus du Christianisme et de l’Islam « soient identifiés et rejetés. »

Une autre recommandation demande que les penseurs et dirigeants religieux « dénoncent publiquement comme impies » des écrits canoniques ou quasi-canoniques de religieux antisémites..

Ce qui justifie ces changements, explique le document, est que ces messages sont toujours communiqués par le truchement d’êtres humains et donc sujets à erreur.

On lit dans le document : «La révélation de Dieu est ainsi entachée par la faillibilité humaine. À partir du Nouveau Testament, la révélation divine s’exprime dans des textes sacrés chrétiens qui expriment également une forme de haine.

« Les manifestations de cette haine se sont traduites par une tradition d’antisémitisme qui a légitimé moralement les crimes contre le peuple juif, dont la quintessence est la Shoah ».

Austrian Chancellor Sebastian Kurz, Moshe Kantor, President of the European Jewish Congress, and Manfred Weber, Chairman of the European People's Party, are pictured during a conference on anti-Semitism in Vienna, Austria. The conference followed the publication of a document outlining a number of policy suggestions 

Au centre, Moshe Kantor, président du Congrès Juif Européen et le premier ministre autrichien  Sebastian Kurz (de profil) et Manfred Weber, membre de la CSU (Allemagne) et président du groupe  Parti Populaire Européen au Parlement Européen

Dès lors que « les contenus antisémites d’un patrimoine religieux sont identifiés, » les dirigeants et les adeptes de cette religion doivent en être informés, conclut le document.

D’autres aspects ont été mis en évidence suite à la conférence, dont la réponse à l’antisémitisme en ligne et à l’intérieur des institutions universitaires et des organismes de recherche.

Ce qui inclut de veiller à ce que que les moteurs de recherche sur Internet privilégient les représentations positives du judaïsme et des descriptions exactes de l’histoire de l’antisémitisme.

Des universitaires ont réagi aux recommandations exposées dans le document.

Le Dr Christine Joynes, professeure de théologie à Oxford, a déclaré au Times qu’elle avait une « certaine sympathie » pour la suggestion d’une Bible annotée.

Mais, dit-elle, « C’est toute la Bible qui a besoin d’un avertissement salutaire pour qu’elle soit lue à travers un regard critique et en contexte historique. »

Pour sa part, Muhammad Abdel Haleem, professeur d’études islamiques à l’Université de Londres, s’exprimant lui aussi devant le Times, déclare que le Coran est entièrement négatif à l’égard des Juifs.

Le professseur Muhammad Abdel Haleem

Selon lui, « Si quelqu’un veut se comporter de manière antisémite ou anti-islamique, il le fera que vous mettiez ou des avertissements et des notes de bas de page. »

L’islamophobie sera le nouvel antisémitisme selon le Professeur John L. Esposito

20 avril 2018

Le point de vue exposé ici est celui d’un Chrétien qui professe dans une prestigieuse université catholique de Washington aux Etats Unis. Quelqu’un qui est donc solidement ancré dans ses convictions chrétiennes, ce qui ne l’empêche pas de constater la réalité de l’islamophobie.

Il est détesté par les islamophobes qui lui reprochent notamment ses prises de position jugées trop favorables à la cause palestinienne. De fait, s’il est franchement abusif d’affirmer que derrière chaque islamophobe se cache un Juif, on peut dire que bien souvent se cache un sioniste ou une officine sioniste.

Le professeur Esposito ne propose malheureusement pas  une analyse des causes internes de la montée de l’islamophobie dans les sociétés occidentales. Mais peut-être que cette interview n’était pas le lieu adéquat pour ce genre de développement ?

« L’islamophobie sera le nouvel antisémitisme »

Rencontre avec John L. Esposito, professeur à l’université de Georgetown

Par Rosa Meneses, El Mundo (Espagne) 20 avril 2018 traduit de l’espagnol par Djazaïri

John L. Esposito (né en 1940 à New York), professeur à l’Université de Georgetown , est l’un des plus grands spécialistes mondiaux du dialogue interreligieux et un auteur prolifique, avec plusieurs livres consacrés à la connaissance de l’islam. Parmi ses anciens étudiants figurent le roi Philippe VI d’Espagne, le roi Abdullah de Jordanie ou l’ancien président américain Bill Clinton. Mercredi, Esposito a été nommé docteur ‘honoris causa’ par l’Université Pontificale Comillas ICAI-ICADE et hier, juste avant de partir pour la Malaisie, il a donné une interview à EL MUNDO.

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Le Professeur John L. Esposito

L’université [pontificale] vous a distingué pour votre travail en faveur du dialogue inter-religieux, en particulier entre Christianisme et Islam. Après des siècles d’existence, nous n’avons toujours pas appris à vivre ensemble ?

Je pense que nous avons bien réussi en termes de coexistence, mais au cours de ces dernières années, il y a eu des reculs importants. Si nous regardons, par exemple, la situation politique mondiale, nous voyons de grandes divisions entre l’Europe, les États-Unis, la Russie ou la Chine. Nous vivons dans un monde globalisé et, que cela plaise ou non, nous sommes interdépendants culturellement, politiquement et économiquement. Mais aujourd’hui, nous voyons comment les politiciens d’extrême droite aux États-Unis et en Europe prêchent un discours d’exclusion, contre les immigrés et les musulmans. Et à titre d’exemple, nous avons la situation ridicule de pays comme la République tchèque, la Pologne et la Hongrie [qui connaissent une poussée xénophobe, NdT] où il n’y a même pas un grand nombre de musulmans ou d’immigrés. Je pense que la coexistence est un défi et je n’exagère pas quand je dis que ce sont des temps dangereux à vivre.

De Donald Trump à Marine Le Pen ou Viktor Orban, nous assistons à la montée du populisme dans le monde. Pourquoi leur discours commun est-il une réaction contre l’Islam ?

Oui, il y a une réaction contre les musulmans, mais cela fait partie d’une réaction générale contre les immigrants. Nous oublions que, pour de nombreuses personnes en Europe et aux États-Unis, leurs relations avec l’islam et les musulmans ont commencé avec la révolution islamique iranienne en 1979. Lorsque j’ai obtenu mon diplôme en 1974, l’islam et les musulmans étaient invisibles. Après la Révolution de 1979 – qui a été suivie par l’assassinat de [le président égyptien, Anouar] Sadate et ensuite par la montée d’Al-Qaïda – les musulmans ont été vus d’une fenêtre très étroite à travers laquelle on généralise. Les problèmes survenus en 1979 avaient eu une couverture médiatique qui avait vraiment exacerbé la situation.

Sommes-nous, nous les médias, responsables de la mauvaise image de l’islam et des Musulmans ?

Non, les terroristes sont responsables. Mais les médias ont une grande influence. Je ne dis pas qu’ils offrent une image négative d’une manière délibérée, mais c’est une réalité. Il existe une très grande disparité entre la couverture médiatique des sociétés musulmanes et la couverture médiatique de l’extrémisme. Dans une étude réalisée en 2015 et 2016 au Royaume-Uni et en Allemagne, huit reportages sur dix étaient négatifs et traitaient de l’extrémisme religieux. Les dirigeants politiques et les élites éduquées ont une vision de la réalité basée sur celle fournie par la télévision, les médias et même les réseaux sociaux. Le problème est lorsque cette vision est utilisée comme une arme par des politiciens qui jouent avec la peur parce qu’elle leur donne des votes et de l’argent.

Pensez-vous que l’islamophobie est devenue un problème dans nos sociétés actuelles tout comme l’antisémitisme le fut dans l’Europe des années 1930 ?

Il y a un risque que l’islamophobie devienne le nouvel antisémitisme. C’est une idée sur laquelle j’ai mis en garde dans mes écrits depuis des années. Aux Etats-Unis, il y a même des organisations juives qui ont reconnu ce problème et qui, ces dernières années, ont soutenu des projets contre l’islamophobie, parce qu’elles voient une ressemblance qui leur est familière avec ce qui s’est passé en Europe. Des études publiées en 2015 et 2016 montrent que l’islamophobie est là pour rester et qu’elle est également en cours de normalisation dans le sens que vous pouvez dire des choses contre les musulmans et l’islam publiquement (dans les médias, etc.) en bénéficiant de la liberté d’expression, alors que ce ne serait pas admis si ces choses visaient d’autres groupes parce qu’elles seraient considérées comme racistes. Et cela conduit à un discours de haine ou à des crimes de haine comme les attaques contre des mosquées qui ont eu lieu au Royaume-Uni. Nous sommes restés sourds à ces signaux.

L’islam politique a-t-il changé suite aux révolutions arabes ?

Pas tellement l’islam politique. Je crois que ce qui s’est passé est qu’une partie de la vague de changement a rendu certains pays plus autoritaires. L’Egypte ou les pays du Golfe, par exemple. La Tunisie est un bon exemple de ce que l’islam politique peut faire. En Egypte, il y a eu beaucoup d’erreurs mais le moyen de canaliser la situation avec Mohamed Morsi, qui a été élu démocratiquement, aurait dû être d’attendre les élections. Cependant, les militaires [égyptiens] craignaient ce qui pouvait résulter des élections. Donc, ce que nous voyons maintenant, c’est qu’ils ont géré les élections comme auparavant, quand le leader se présente et obtient 97% des voix. Quand les islamistes sont autorisés à participer au système politique comme n’importe quel autre groupe de citoyens et qu’il existe une vaste société civile, vous pouvez voir comment ils sont intégrés dans ce système. Au cours des 20 dernières années, nous avons vu des élections en Jordanie, au Koweït, en Malaisie, en Indonésie, au Sénégal, au Maroc, où les islamistes participent au système. Mais cela est caché à la fois par les politiciens et les médias de droite, qui mettent tous les islamistes dans le même sac et, au lieu de parler de leur participation à la société, ils concentrent leur attention uniquement sur Al-Qaïda et l’État islamique. .

L’Islam a-t-il besoin d’une réforme religieuse pour s’adapter à l’époque?

J’ai écrit beaucoup de livres à ce sujet. La réalité est que les réformateurs ont toujours existé, mais que leur démarche été entravée. Il est très difficile de préconiser des réformes dans les pays autoritaires, surtout s’il est question de réformer les traditions religieuses parce que tout ce qui affecte la société en termes culturels et politiques est une menace pour les régimes autoritaires. D’un autre côté, il y a des chefs religieux conservateurs qui bloqueront tout changement à cet égard. Pour que les réformes puissent se frayer un chemin, elles ont besoin d’une société ouverte.

Avons-nous surmonté le discours du «choc des civilisations»?

Huntington et moi avons débattu ensemble plusieurs fois. L’expression «choc des civilisations» a beaucoup été utilisée au fil des années, mais elle a signifié différentes choses. Parce que la question est : « quelle est la direction de ce choc ? » La notion de «confrontation» est utilisée par les deux parties ; elle est également utilisée par les extrémistes musulmans. D’un autre côté, j’ai travaillé pendant de nombreuses années avec Gallup et dans nos études nous voyons que les musulmans admirent beaucoup de choses de l’Occident : les libertés, l’éducation, la démocratie, l’économie, par exemple … Mais ils critiquent le double standard en termes de la défense de la démocratie. Ils disent que l’Occident ne fait que promouvoir la démocratie pour lui-même, alors que pour le Moyen-Orient, il préfère promouvoir la sécurité et les affaires, comme George W. Bush l’a fait et comme le fait maintenant Trump. La sécurité est à nouveau l’axe des relations entre les États-Unis et l’Union européenne avec les pays du Moyen-Orient. Trump est revenu pour articuler cette politique dans laquelle on dit aux autocrates : « Ce que vous faites dans votre pays est votre affaire ».

Selon un pasteur chrétien, le gouvernement devrait condamner à mort les homosexuels

15 juin 2016

La tuerie du Pulse Bar,  une boîte pour homosexuels d’Orlando en Floride a d’abord été à l’origine d’un débat et de doctes interventions dans les médias sur la place des homosexuels dans la religion musulmane.

La rapide découverte que le tueur, Omar Mateen, était lui-même homosexuel et fréquentait la boîte en question depuis trois ans, n’a cependant pas découragé les pseudo spécialistes et les politiciens. Le massacre a fonctionné au fond comme un prétexte pour lancer les sommations à une réforme de l’Islam sur tel ou tel aspect et ce pseudo débat vit finalement sa propre vie en réalité indépendante du crime lui-même.

Si on en vient à l’Islam lui-même et s’il est certain que la doctrine musulmane condamne l’homosexualité, les sociétés musulmanes se sont généralement accommodées des homosexuels, comme ces derniers se sont en général accommodés des sociétés musulmanes.

Les problèmes pour les homosexuels commencent en réalité quand leur identité sociale est définie par leur pratique sexuelle et qu’ils se constituent ainsi en communauté.

A y regarder de près, c’est une idée étrange car l’homosexuel peut être un homme, une femme, un paysan, un médecin etc. Il peut être riche, pauvre, citoyen d’un pays ou résident étranger.

Et s’il existe une communauté homosexuelle (ou LGBT comme on dit), existe-t-il une communauté hétérosexuelle avec les « bi » faisant le pont entre l’une et l’autre?

Qui dit communauté, dit traits caractéristiques de cette communauté. Mais en quoi une pratique sexuelle peut-elle fonder une communauté?

A moins qu’il existe une culture homosexuelle ? Mais si c’est le cas, en quoi consiste-t-elle?

Autant de questions pour lesquelles je n’ai pas de réponses à ce stade de mes réflexions.

Mais revenons à cette question du regard de la religion musulmane sur l’homosexualité, interrogé avec insistance par les commentateurs dans nos journaux et nos radios.

J’ai juste envie de demander ce qu’il en est dans la religion chrétienne.

Les Etats Unis nous ont donné au moins deux exemples de l’attitude du christianisme à l’égard de l’homosexualité. Ces réactions émanent de pasteurs protestants et on sait que le protestantisme, éclaté en de multiples obédiences, est la principale acception chrétienne aux Etats Unis et est en pleine expansion dans sa version évangélique. Les pasteurs de ces églises ont une plus grande liberté de ton que les prêtres catholiques qui s’inscrivent dans une hiérarchie ecclésiastique stricte.

Le premier de ces pasteurs est Steven Anderson d’une église baptiste dans les environs de Phoenix en Arizona. Steven Anderson se flatte d’avoir été traduit en plus d’une centaine de langues !

On peut lire dans le Phoenix New Times qui se réfère à une vidéo diffusée par le pasteur :

« La bonne nouvelle est qu’il y a 50 pédophiles de moins dans ce monde, » affirme dans la vidéo Anderson, le pasteur de la Tempe’s Faiithful Word Baptist Church. « Parce que ces homosexuels sont une bande de pervers dégoûtants et de pédophiles. Voilà qui était la victime ici – juste une bande d’homosexuels dégoûtants dans un bar gay. »

Et « la mauvaise nouvelle, c’est que beaucoup d’homos dans le bar sont encore vivants… »

Anderson says the French deserved terrorist attacks on their civilians because, duh, they're French.

Le Pasteur Steven Anderson

On va dire que c’est juste un siphonné. Et c’est vrai qu’il n’en est pas à sa première déclaration choquante. Il s’était ainsi réjoui de la tuerie du Bataclan le 13 novembre 2015.

Mais enfin, il a quand même ses sources n’est-ce-pas puisqu’il se réfère au Lévitique 20 : 13

« Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux. »

Le Lévitique est un des cinq livres qui forment l’Ancien Testament ou Pentateuque.

L’autres pasteur protestant, un Baptiste également, qui s’est illustré par ses réactions à la tuerie prêche en Californie à la Verity Baptist Church de Sacramento [Sacramento est la capitale de la Californie].

Le pasteur Roger Jimenez a lui aussi diffusé une vidéo qui a rencontré un nombreux public. Il déclare entre autres ce qui suit :

« En tant que Chrétiens, nous ne devrions pas déplorer la mort de 50 sodomites. Je vais être franc et direct. En tant que Chrétiens, nous ne devrions pas être attristés ou bouleversés. »

Pastor Roger Jimenez (Photo: capture d'écran)

Le Pasteur Roger Jimenez

La vidéo du pasteur Jimenez ayant été retirée de YouTube pour cause d’infraction au règlement de ce média, l’homme d’église n’en a pas moins confirmé sa façon de voir dans un entretien accordé à ABC10 News:

« La Bible enseigne que l’homosexualité mérite la peine de mort, » a-t-il dit, reconnaissant qu’il ne regrettait pas son sermon. « Le lévitique 20:13 dit que si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable et seront certainement mis à mort. Romains 1 [partie des Evangiles] dit que ceux qui font de telles choses méritent la mort. »

Roger Jimenez semble se rattraper un peu en disant qu’il n’incite pas à tuer des homosexuels et que le tueur d’Orlando a eu ce qu’il méritait en tombant sous les balles de la police.

Mais en réalité, il aggrave son cas en concluant ainsi:

« Ce serait bien si le gouvernement était celui qui condamnerait les LGBT à mort. « Je serais complètement d’accord avec ça, si le gouvernement le faisait. C’est ce qu’il ferait si nous vivions dans une nation vertueuse. »

Comme on le voit, les deux phénomènes s’appuient sur des textes qui sont sacrés aussi bien pour le christianisme que pour le judaïsme et dont le langage est on ne peut plus clair sur la question de l’homosexualité masculine.

 

Réformer l’Islam dites-vous?

20 mai 2015

Mehdi Hasan contribue régulièrement par des tribunes libres dans la presse anglaise au débat sur l’Islam et le monde musulman (son expression est « le monde majoritairement musulman »).

Il entend ici répondre de manière argumentée à ceux qui en Occident appellent à une réforme de l’Islam. Les quelques exemples qu’il donne viennent des Etats Unis, mais on aura vite fait de trouver leurs équivalents dans les milieux politiques et médiatiques hexagonaux.

Mehdi Hasan

Mehdi Hasan

Mehdi Hasan est aujourd’hui journaliste présentateur à Al Jazeera anglaise et a été directeur de rédaction au New Statesman (un magazine politique britannique proche du travaillisme).

Pourquoi l’Islam n’a pas besoin d’une réforme

Ceux qui appellent de leurs vœux un « Martin Luther musulman » devraient réfléchir

par Mehdi Hasan, The Guardian (UK) 17 mai 2015 traduit de l’anglais par Djazaïri

Ces derniers mois, les appels stéréotypés à une réforme de l’Islam, une religion vieille de 1 400 ans, se sont multipliés. « Nous avons besoin d’une réforme musulmane, » annonçait Newsweek. « L’Islam a besoin d’être réformé de l’intérieur, » disait le Huffington Post. Après le massacre de janvier à Paris, le Financial Times approuvait ceux qui, en Occident, considéraient que le président laïque de l’Egypte, Abdel Fattah el-Sisi, « pouvait se révéler être le Martin Luther du monde musulman. » (La chose pourrait s’avérer difficile étant donné que Sisi, selon les termes de Human Rights Watch, a approuvé des « attaques meurtrières préméditées » contre des manifestants généralement non armés, qu’on pourrait assimiler à des « crimes contre l’humanité. »)

Et puis il y a Ayaan Hirsi Ali, l’essayiste d’origne somalienne, athée et ex-musulmane qui vient de publier un nouveau livre intitulé « Heretic : Why Islam Needs a Reformation Now (hérétique, pourquoi l’Islam a besoin d’une réforme maintenant). On l’a vu apparaître sur les plateaux de télévision et dans des tribunes libres pour exhorter les Musulmans, libéraux comme conservateurs, à abandonner certaines de leurs croyances religieuses centrales et à s’unir derrière un Martin Luther.La question de savoir si des Musulmans de base vont régir positivement à un appel à la réforme venant d’une femme qui a qualifié leur religion de « culte de la mort destructeur et nihiliste » qui devrait être « écrasé », et a proposé que Benjamin Netanyahou reçoive le prix Nobel de la paix, est une autre affaire.

Ce discours n’est pas nouveau. Thomas Friedman, le célèbre éditorialiste du New York Times, avait appelé à une réforme de l’Islam dès 2002 ; les universitaires américains Charles Kurzer et Michaelle Browers ont situé les origines de cette « analogie avec la réforme [protestante, NdT] au début du 20ème siècle et observent que des « les journalistes conservateurs étaient aussi impatients que les universitaires libéraux dans leur quête de Luthers musulmans. »

‘L’Islam n’est pas le christianisme. Ils ne sont pas analogues, et c’est faire preuve de beaucoup d’ignorance que de prétendre qu’il en est autrement. Apparemment, quiconque veut gagner la guerre contre l’extrémisme violent et sauver l’âme de l’Islam, sans parler de transformer un Moyen Orient qui stagne, devrait être pour un tel processus. Après tout, le christianisme a eu la Réforme, argumente-t-on, qui a été suivie par les Lumières ; par le sécularisme, le libéralisme et la démocratie européenne moderne. Alors pourquoi l’Islam ne pourrait-il pas faire pareil ? Et l’Occident ne pourrait-il pas proposer son aide ?

la réalité est cependant que les discours sur une réforme de l’Islam comme celle qu’a connue le christianisme est très fortement teinté d’hypocrisie. Examinons l’idée d’un « Luther musulman ». Luther ne s’est pas contenté de placarder 95 thèses sur la porte de l’église du château à Wittenberg en 1517, dénonçant les abus des ecclésiastiques de l’église catholique. Il exigeait aussi que les paysans allemands en révolte contre les seigneurs féodaux soient « mis à mort », les comparant à des « chiens fous », et il avait écrit « Des Juifs et de leurs mensonges » en 1543 où il parlait des Juifs comme «peuple du diable » et appelait à la destruction de leurs maisons et de leurs synagogues. Comme l’a observé le sociologue et spécialiste américain de l’holocauste Ronald Berger, Luther avait participé à faire de l’antisémitisme un « élément central de la culture et de l’identité nationale allemande. » Pas vraiment un exemple de réforme et de modernité pour les Musulmans en 2015.

Martin Luther placardant ses 95 thèses sur la porte de l'église de Wittenberg

Le 31/20/1517, Martin Luther placarde ses 95 thèses sur la porte de l’église de Wittenberg

La réforme protestante avait aussi ouvert la porte à une effusion de sang sans précédent à l’échelle continentale. Avons-nous oublié les guerres de religion en France ? Ou la guerre civile anglaise ? Des dizaines de millions d’innocents périrent en Europe ; on pense que 40 % de la population de l’Allemagne a trouvé la mort pendant la guerre de trente ans. Est-ce que c’est ce que nous voulons qu’endure maintenant la partie du monde en majorité musulmane déjà en proie à des conflits sectaires, des occupations étrangères et au legs du colonialisme, uniquement au nom de la réforme, du progrès et même du libéralisme ?

‘L’Islam n’est pas le christianisme. Les deux religions ne sont pas analogues, et c’est faire preuve de beaucoup d’ignorance, voire de condescendance, que de prétendre qu’il en est autrement – ou d’essayer d’imposer une vision eurocentrique et parfaitement linéaire de l’histoire à des pays à majorité musulmane très divers en Asie ou en Afrique. Chaque religion a ses propres traditions et textes ; les adeptes de chaque religion ont été affectés d’une foule de manières par des processus géopolitiques et socio-économiques. Les théologies de l’Islam et du Christianisme, en particulier, sont des mondes à part ; l’Islam par exemple n’a jamais eu de classe cléricale dans le style catholique obéissant à un Pape de droit divin. Alors contre qui devra se faire la « réforme islamique » ? Sur la porte de qui faudra-t-il placarder les 95 fatwas ?

La vérité est que l’Islam a déjà eu sa propre réforme à tous égards, au sens de se dégager des appartenances culturelles et d’un processus de supposée « purification ». El résultat n’a pas été une utopie pluraliste et multi-confessionnelle, une Scandinavie sur l’Euphrate. Elle a produit au contraire… le royaume d’Arabie Saoudite.

N’est-ce pas exactement une réforme qui a été offerte aux masses du Hedjaz par Muhammad Ibn Abdul Wahhab, le prédicateur itinérant de la moitié du 18ème siècle qui avait fait alliance avec la famille Saoud ? Il proposait un Islam austère débarrassé de ce qu’il considérait comme des innovations, il écartait des siècles de tradition intellectuelle et du commentaire, et il rejetait l’autorité traditionnelle des oulémas, ou des autorités [en termes de savoir, NdT] religieuses.

On pourrait même dire que si quelqu’un mérite le titre de Martin Luther musulman, c’est Ibn Abdul Wahhab qui, aux yeux de ses détracteurs, combinait le puritanisme de Luther à l’antipathie du moine allemand à l’égard des Juifs. La position controversée d’Ibn Abdul Wahhab à l’égard de la théologie musulmane, écrit son biographe Michael Crawford, « l’amena à condamner une bonne partie de l’Islam de son époque » et avait entraîné son rejet comme hérétique par sa propre famille.

Ne vous méprenez pas. Des réformes sont évidemment nécessaires dans un monde musulman en crise : des réformes politiques, socio-économiques et, c’est vrai, religieuses aussi. Les Musulmans doivent redécouvrir leur propre héritage de pluralisme, de tolérance et de respect mutuel – incarné, par exemple, dans la lettre du Prophète aux moines du monastère Sainte Catherine , ou dans la « convivencia » ‘ou co-existence) de l’Espagne musulmane médiévale.

Ce dont le monde musulman n’a pas besoin, c »est d’appels désinvoltes à une réforme de l’Islam formulés par des non Musulmans et par d’ex-Musulmans, dont la répétition illustre simplement à quel point des commentateurs occidentaux de premier plan sont superficiels, simplistes, a-historiques et même anti-historiques sur cette question. Il leur est beaucoup plus facile, semble-t-il, de réduire le débat complexe sur l’extrémisme violent à une série de poncifs, de slogans et de petites phrases plutôt que d’examiner les causes à la racine de ces tendances historiques ; plus facile de porter au pinacle les détracteurs les plus extrêmes et les plus intolérants de l’Islam tout en ignorant les voix des nombreux militants, savants et universitaires.

Hirsi Ali, par exemple, a eu droit à toute une série de louanges et de questions complaisantes dans le flot d’interviews qu’elel a faites avec des médias américains, du New York Times à Fox News (« Une héroîne de nitre temps », disait un gros titre de Politico). On ne pouvait malheureusement que constater que seul l’humoriste Jon Stewart, dans le Daily Show, s’était soucuié de signaler à Hirsi Ali que son héros réformiste voulait une « forme plus pure de christianisme » et avait contribué à créer « un siècle de violence et de chaos. »

Ayaan Hirsi Ali

Ayaan Hirsi Ali

Avec mes excuses à Luther, si quelqu’un veut faire la même chose avec l’Islam aujourd’hui, c’est le chef de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Daesh), Abu Bakr al-Baghdadi qui prétend violer et piller au nom d’une « forme plus pure » de l’Islam – et qui incidemment n’est pas très fan des Juifs non plus. Ceux qui implorent de manière si simpliste, et pas qu’un peu bêtement, pour une réforme de l’Islam, devraient être un peu plus prudents quant à ce qu’ils appellent de leurs vœux.

Une prosélyte aux arguments frappants

16 février 2015

Aux Etats Unis, qui sont un pays laïque (certainement plus que la France) la religion est une donnée importante, y compris dans sa dimension prosélyte.

En effet, nombre de croyants , le plus souvent des pasteurs, se font un devoir de rappeler le message du Christ ou de le propager auprès des mécréants. Toutes les techniques de prédication sont utilisées, les plus spectaculaires étant les méga-rassemblements ou la prédication télévisée.

Mais chaque croyant peut aussi considérer comme de son devoir de transmettre le message aux incrédules.

C’est ce qu’a entrepris Marguerite Haragan, une fidèle de Boise dans l’Idaho, qui a cherché les arguments les plus frappants pour amener à Jésus une de ses concitoyennes de confession juive.

Situation de l'Idaho

Situation de l’Idaho

Le procureur explique qu’une femme de Boise a menacé et agressé une femme juive

par Erin Fenner, Idaho Statesman (USA) 13 février 2015 traduit de l’anglais par Djazaïri

Boise – Marguerite Haragan a appuyé son pied sur la gorge d’une femme juive tout en lui disant qu’elle « ferait mieux d’accepter Jésus », a expliqué un procureur du Comté d’Ada pendant la mise en accusation de Haragan jeudi.

Boise est la capitale de l'Idaho et le siège du Comté d'Ada

Boise est la capitale de l’Idaho et le siège du Comté d’Ada

Haragan est sous le coup de deux chefs d’inculpation pour harcèlement malveillant. Elle a d’abord essayé de renoncer à son droit à un avocat car, disait-elle, elle était « lucide » et comprenait ses droits ; Mais le juge a insisté sur l’intérêt pour elle d’être représentée par un avocat du fait de la « gravité » des deux chefs d’inculpation retenus contre elle, selon les minutes de la mise en accusation.

Haragan se livrait déjà à du harcèlement verbal contre la femme – identifiée au tribunal par ses initiales « AG » – y compris par téléphone, selon le procureur. Mais le 5 février, elle se serait livrée à une escalade violente.

Selon le procureur, AG a rapporté que Haragan s’était présentée à son domicile ce jour là, avait frappé à la fenêtre de devant et crié qu’elle « ferait mieux de croire en Jésus, et qu’elle ne partirait pas tant qu’elle ne l’aurait pas fait. »

Marguerite Haragan

Marguerite Haragan

AG avait ouvert la porte pour relever la plaque minéralogique de Haragan et lui demander de s’en aller, a déclaré le procureur. Haragan aurait alors giflé AG au visage, lui aurait tiré les cheveux, l’avait jetée au sol pour lui donner des coups de pied dans le ventre et sur les cuisses. Haragan criant que AG devait croire en Jésus pour que cessent les coups, a expliqué le procureur. Haragan avait plaqué son pied sur le cou de AG et lui tirait les cheveux, provoquant une blessure au cou encore douloureuse, selon le procureur.

« Finalement, la victime a du s’exécuter » pour mettre fin à l’agression, a indiqué le procureur.

Mais le 7 février, Haragan est revenue chez AG et a gravé le mot « Mort » sur sa boîte à lettres, selon le procureur.

Le juge a ordonné l’interdiction de tout contact de Haragan avec ZG et a fixé le montant de la caution à 100 000 dollars. Haragan était toujours dans la prison du Comté vendredi matin. Sa prochaine comparution en audience préliminaire se teindra le 26 février, mais ces audiences sont parfois reportées ou annulées.

L’Eglise d’Ecosse réfute théologiquement le sionisme!

3 mai 2013

Il n’y a pas que les historiens ou les sociologues pour se liguer contre le sionisme. En effet, après avoir longtemps gardé une retenue, voire même été favorables au projet sioniste, c’est de plus en plus aux églises chrétiennes de s’y mettre.

Cette fois, c’est au tour de l’église d’Ecosse (presbytérienne) qui vient de se fendre d’un rapport qui conteste carrément les prétentions juives à la terre de Palestine.

Et en religieux qu’ils sont, ils le font sur un registre théologique, en interrogeant l’Ancien Testament, celui justement que les sionistes brandissent comme titre de propriété incontestable.

Ephraim Borowski,le patron de la communauté juive d’Ecosse a beau jeu de critiquer le rapport de l’église écossaise à qui il reproche «de prétendre connaître le judaïsme mieux que nous. »

Ce sombre idiot a cependant oublié que l’Ancien Testament est aussi un livre sacré pour les Chrétiens et qu’à ce titre, les juifs n’ont pas de droit particulier à contester la lecture qu’en font les Chrétiens

Il a oublié aussi que les Chrétiens se réfèrent aussi à cet autre livre sacré qu’est le Nouveau Testament, un corpus scripturaire que le judaïsme rejette complètement.

Ce rapport est (d’un point de vue chrétien) solidement étayé par les écritures sacrées, mais on se doute bien que les sionistes auraient voulu, comme à leur habitude, en définir le contenu, eux qui ont pris l’habitude d’expliquer aux Chrétiens comment comprendre leur religion au nom de la thèse selon laquelle elle serait une variante ou un dérivé de la religion juive ; et qui aimeraient bien en faire autant avec l’Islam.

L’Eglise d’Ecosse: les Juifs n’ont pas droit à la terre d’Israël

Un nouveau rapport de l’église qui  remet en cause les prétentions historiques des Juifs et critique le sionisme a suscité la colère et une sévère condamnation de la part de la communauté juive locale

par Anshel Pfeffer, Haaretz (Sionistan) 2 mai 2013   traduit de l’anglais par Djazaïri

Un rapport de l’Eglise d’Ecosse, publié cette semaine, nie tout droit particulier du  peuple juif sur la terre d’Israël

L’église, qui ces dernières années a renoncé à  sa vision auparavant philosémite, a ouvert un large fossé avec la communauté juive écossaise avec ce rapport. Entre autres déclarations controversées, le rapport fait valoir que «les chrétiens ne doivent soutenir aucune prétention de la part des juifs, ou de tout autre peuple, à un droit divin exclusif ou même à un privilège divin dans la possession d’un territoire donné. »

Le rapport , intitulé « L’héritage d’Abraham? Un rapport sur ​​la« terre promise », a été préparé pour l’assemblée générale de l’Eglise d’Ecosse, qui aura lieu dans deux semaines. Il est le dernier d’une série de documents publiés au cours de la dernière décennie qui critiquent le sionisme et les chrétiens qui le soutiennent.

Le rapport reconnaît le fait que l’Eglise d’Ecosse a par le passé été convaincue du droit des Juifs à l’ancienne terre d’Israël et on doit peut-être même à un ministre écossais, Alexander Keith, la fameuse phrase: «Une terre sans peuple, pour un peuple sans terre ». Un autre célèbre ministre écossais sioniste, John Brown, le père de l’ancien Premier ministre britannique  Gordon Brown, avait visité  Israël et était un partisan enthousiaste de l’Etat juif.

Ce dernier rapport indique  cependant clairement que cette affection [pour le sionisme] appartient au passé. Il analyse les diverses revendications scripturaires et théologiques des Juifs sur la terre [la Palestine, NdT] et rejette les versets dans lesquels la terre est promise au fils d’Abraham. Par ailleurs, il rejette la «croyance qu’ont  certains juifs selon laquelle ils ont droit à la terre d’Israël au titre de compensation pour la souffrance de l’Holocauste».

Dans le même temps, le rapport fait référence aux passages du Nouveau Testament qui sont censés être «une critique radicale de la spécificité et de ‘exclusivisme juifs» par Jésus. En outre, il cite sans recul critique des écrits de Juifs et de Chrétiens antisionistes.

En réaction à la situation politique en Israël, le rapport demande: «Le peuple juif aurait-il aujourd’hui un droit plus juste à revendiquer ce territoire s’il traitait équitablement les Palestiniens? » Le rapport insiste beaucoup sur le fait que le sionisme a utilisé la Bible comme base de ses revendications sur Israël, mais il soutient que «c’est faire un mauvais usage de la Bible que de l’utiliser comme un guide topographique pour régler les conflits contemporains sur un territoire. »

Sans surprise, le rapport s’est attiré de vives critiques de la part des responsables juifs en Grande-Bretagne. La  population juive en Ecosse compte moins de dix mille âmes, mais la communauté a une forte organisation et bénéficie généralement de bonnes relations avec le gouvernement écossais et les responsables religieux locaux.

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Ephraïm Borowski

«[Le rapport] se lit comme une polémique contre les Juifs et le judaïsme digne de l’époque de l’Inquisition « , proteste Ephraim Borowski, directeur du Scottish Council of Jewish Communities. «Il est partial, faible côté sources, et contradictoire. » Il a accusé l’Église d’Écosse d’abandonner le dialogue avec la communauté juive et « de prétendre connaître le judaïsme mieux que nous. »


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