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Espionnage sioniste aux Etats Unis, trop c’est trop!

8 mai 2014

La presse en parle et cette affaire est un signe de plus que les relations entre l’entité sioniste et les Etats Unis vont vers des temps plus tumultueux et difficiles pour le régime sioniste.

Ce dont parle la presse, c’est bien sûr des réticences des Etats Unis à dispenser les ressortissants sionistes de visa pour pénétrer sur leur territoire au motif que l’Etat juif pratique un espionnage agressif sur le territoire de l’Oncle Sam.

Et ce, en dépit de l’arrestation de certains agents sionistes, le plus connu étant Jonathan Pollard, un analyste qui travaillait pour l’US Navy et qui a livré quantité de secrets importants à ses officiers traitants, nombre de ces secrets ayant fini dans les bureaux du KGB soviétique en contrepartie, suppose-t-on d’autorisations d’émigration pour les Juifs d’URSS.

Les organisations sionistes restent mobilisées en faveur de Jonathan POolard

Les organisations sionistes restent mobilisées en faveur de Jonathan Pollard

Je vous livre l’article original sur lequel sont basés tous les comptes rendus en langue française. Cet article n’omet pas aussi le fait que les autorités américaines n’apprécient pas forcément que les sionistes demandent que l’exemption de visa ne soit pas complètement réciproque puisqu’ils veulent se réserver le droit de filtrer les ressortissants arabo-américains, chose difficilement acceptable pour un pays qui se veut celui de tous ses citoyens.

Israël ne cessera pas d’espionner les États-Unis

par Jeff Stein, The Daily Beast (USA) 6 mai 2014 traduit de l’anglais par Djazaïri

Qu’est-il advenu de l’honneur chez les voleurs? Lorsque la National Security Agency s’est fait prendre à écouter le téléphone cellulaire de la chancelière allemande Angela Merkel, on a considéré que c’était une manière choquante de traiter une amie. Maintenant les responsables du renseignement américain disent-quoique très discrètement, derrière des portes closes sur Capitol Hill [le Congrès des États Unis]-que nos «amis» israéliens sont allés trop loin dans leurs opérations d’espionnage ici.

Selon des notes confidentielles relatives à la législation visant à alléger les restrictions pour les visas exigibles des ressortissants israéliens, les actions de Jérusalem pour voler les secrets US sous le couvert de missions commerciales et de contrats communs en matière de technologie de défense ont « franchi des lignes rouges».

Les activités d’espionnage d’Israël en Amérique sont sans équivalent et sont indignes, ont déclaré les responsables du contre-espionnage aux membres des Commissions judiciaire et des affaires étrangères, elles vont bien au-delà des activités menées par d’autres proches alliés, comme l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et le Japon. Un attaché parlementaire en poste au Congrès et au courant de la teneur d’un briefing de janvier dernier a qualifié ce témoignage de « très décevant … alarmant … même terrifiant. » Un autre attaché l’a qualifié de «dommageable».

Objectif principal de l’État juif: les secrets industriels et techniques de l’Amérique.

« Aucun autre pays proche des États-Unis ne va jusqu’à dépasser la limité en matière d’espionnage comme le font les Israéliens », a déclaré un ancien membre du personnel du Congrès qui avait assisté à une autre réunion d’information classifiée à la fin de 2013, une des nombreuses réunions de ces derniers mois avec des fonctionnaires du Department of Homeland Sécurity (Sécurité Intérieure, DHS), du Département d’état, du FBI et de la Direction nationale du contre-espionnage

Les services de renseignement ne vont pas dans les détails, a expliqué l’ancien employé du Congrès, mais ils ont parlé « d’espionnage industriel ici avec des missions commerciales ou avec des entreprises israéliennes partenaires d’entreprises américaines, [ou] des agents de renseignement sous le contrôle direct du gouvernement , ce qui signifie je suppose, de l’ambassade [israélienne] « .

Un porte parole de l’ambassade israélienne a démenti catégoriquement ces accusations mardi après avoir d’abord refusé de s’exprimer sur le sujet. Aaron Sagui a déclaré à Newsweek : « Israël ne mène pas d’activités d’espionnage aux États Unis, point final. Nous condamnons ces accusations mensongères et scandaleuses qui sont dirigées contre Israël. » Les représentants de deux agences de renseignement américaines , tout en reconnaissant des problèmes avec des espions israéliens, n’ont pas voulu parler [avec la presse] des témoignages classifiés. Un représentant du Département d’état a simplement dit que des personnels des affaires consulaires et israélo-palestiniennes ont informé les membres du Congrès sur les problèmes de réciprocité du visa.

Bien sûr, les États Unis espionnent eux aussi Israël. « C’était le dernier endroit où on avait envie de partir en vacances, » a dit à Newsweek un ancien agent de haut rang de la CIA, à cause de la surveillance israélienne extrêmement pesante. Mais le niveau de l’activité d’espionnage israélien ici [aux USA] ulcère maintenant le contre espionnage américain.

« Je ne pense pas que quiconque ait été surpris par ces révélations, » déclare l’ancien attaché au Congrès. « Mais quand vous prenez du recul et que vous entendez… qu’aucun autre pays ne tire avantage de notre partenariat de sécurité comme le font les Israéliens à des fins d’espionnage, c’est assez choquant. Je veux dire, personne ne devrait perdre de vue que malgré tout ce qu’on a pu écrire sur [Jonathan] Pollard, ça continue. »

Israël et les organisations pro-israéliennes aux États Unis font pression depuis longtemps sur l’administration américaine pour qu’elle libère Pollard, un ancien analyste des services de renseignements de la marine américaine qui purge une peine de prison à vie depuis 1987 pour avoir volé des dizaines de milliers de secrets pour le compte d’Israël (le contre espionnage américain soupçonne Israël d’avoir échangé avec Moscou une partie des informations à l’époque de la Guerre Froide en échange de l’émigration des Juifs de Russie). Après avoir nié pendant une dizaine d’années que Pollard émargeait auprès d’elles, les autorités israélienne ont présenté des excuses et promos de ne plus espionner sur le sol des États Unis. Depuis, d’autres espions israéliens ont été arrêtés et condamnés par des tribunaux américains.

I.C. Smith, un ancien haut gradé du FBI spécialisé dans le contre espionnage à l’époque de l’affaire Pollard, affirme à Newsweek que, « Au début des années 1980, s’occuper des Israéliens était, pour ceux à qui était confiée cette mission, extrêmement frustrant. Les Israéliens avaient une confiance totale en leur influence, spécialement sur le Congrès, pour se débrouiller à peu près de n’importe quel problème. C’était l’époque de la Criteria Country List – qui deviendra ensuite la National Security Threat List, liste des menaces à la sécurité nationale – et je trouvais incroyable que le Vietnam et Taïwan, par exemple, y figurent alors qu’aucun de ces deux pays n’avait mené des activités comparables même de loin avec celles de l’affaire Pollard, et qu’aucun de ces deux pays n’avait une capacité comparable à mener des activités de ce genre. »

Alors que tout ça se passait, Israël faisait un intense lobbying pour figurer sur la liste restreinte des pays (38 à ce jour) dont les citoyens sont dispensés de visa pour séjourner aux États Unis.

Récemment encore, la pierre d’achoppement était le traitement discriminatoire et parfois brutal infligé par l’État juif aux ressortissants arabo-américains et palestino-américains qui veulent entrer en Israël. Israël n’a pas non plus satisfait à une autre exigence du programme, comme de signaler rapidement et régulièrement les passeports perdus et volés, disent les officiels – un problème d’autant plus sensible depuis qu’on a découvert que des Iraniens avaient embarqué avec de faux passeports dans l’avion de la Malaysia Airlines qui a disparu.

« Mais c’est la première fois que des attachés parlementaires ont indiqué que les inquiétudes en matière de renseignements et de sécurité nationale sont aussi pris en considération pour l’admission d’Israël dans le programme d’exemption de visa, »écrivait le mois dernier Jonathan Broder, chef de la rubrique défense et diplomatie de CQ Roll Call, un site d’information consacré à Capitol Hill. « La communauté américaine du renseignement s’inquiète du fait que l’admission d’Israël dans le programme d’exemption du visa rende plus facile l’entrée des espions israéliens dans le pays. »

Les Israéliens « pensaient qu’ils n’avaient qu’à claquer les doigts » et trouver des amis au Congrès pour obtenir une changement de la réglementation sur le visa, déclare un attaché parlementaire, en contournant les embûches posées par le Department of Homeland Security (DHS). Mais face à la résistance des services secrets US, Israël a récemment fait part de sa disponibilité à collaborer avec le DHS, affirment des officiels israéliens et américains. « Israël est intéressé par l’admission dans le programme d’exemption de visa et fait des pas concrets pour satisfaire à ses conditions, » a déclaré à Newsweek Aaron Sagui, le porte parole,de l’ambassade israélienne. « Tout récemment, les États Unis et Israël ont décidé de constituer un groupe de travail pour faire avancer le processus, » a ajouté Sagui, précisant que « le vice-ministre israélien des affaires étrangères Zeev Elkin conduira la délégation israélienne. » Il a refusé de dire quand la délégation d’Elkin allait arriver.

Les attachés parlementaires se sont rengorgés à cette annonce. « Les Israéliens n’ont strictement rien fait pour être admis dans le programme d’exemption de visa, » affirme l’ex attaché parlementaire, faisant écho aux points de vue de deux autres collaborateurs parlementaires qui travaillent sur ce dossier. « Je veux dire, si les Israéliens se retrouvaient dans le programme d’exemption de visa et si nous étions en mesure de répondre à ces préoccupations [des services de renseignements] – formidable, ce sont nos proches alliés, il y a de solides relations économiques et culturelles entre les deux pays, ce serait magnifique si plus d’Israéliens pouvaient venir ici sans visas. Je suis certain que ça ferait affluer l’investissement et l’argent des touristes dans notre économie et ainsi de suite. Mais ce que je trouve vraiment drôle, c’est qu’ils n’ont absolument rien fait pour entrer dans le programme. Ils pensent que leurs amis au Congrès peuvent obtenir leur admission, et ce n’est pas le cas. Le Congrès peut lever un ou deux obstacles, mais il ne peut pas simplement légiférer pour faire admettre les Israéliens [dans le programme sans satisfaire à certains critères, NdT].

Le chemin vers les exemptions de visa passe par le DHS et peut nécessiter plusieurs années ? Pour le Chili, il a fallu trois ans, a indiqué un officiel du gouvernement sous couvert d’anonymat ; pour Taïwan, « plusieurs » années. Les critères requis comprennent « une amélioration des échanges d’informations judiciaires et relatives à la sécurité avec les États Unis ; le signalement en temps opportun des passeports perdus ou volés ; et l’application de normes élevées en matière de contre terrorisme, de police judiciaire, de contrôle des frontières, de l’aviation et de la sécurité des documents, » lit-on dans une déclaration du DHS.

Israël n’est pas près de satisfaire à ces critères, observe un attaché parlementaire. « Il faut mettre en place des passeports lisibles à la machine – les e-passeports munis d’une puce électronique. Les Israéliens viennent à peine de commencer à en délivrer à leurs diplomates et à leurs hauts fonctionnaires et ainsi de suite, et il ne sera probablement pas diffusé au reste de la population avant encore dix ans. »

Mais le contre espionnage américain aura le dernier mot. Et comme il n’y a pas plus de chances qu’Israël cesse d’espionner ici qu’il n’y en a qu’il renonce au pain azyme pour la Pâque juive, la barrière du visa va sans doute rester en place.

Comme Paul Pillar, l’ancien officier de la CIA en charge du Proche Orient et de l’Asie du Sud l’a dit à Newsweek, il est difficile de rompre avec de vieilles habitudes : les sionistes dépêchaient des espions en Amérique avant même la création d’Israël , pour collecter de l’argent et du matériel pour la cause et par la suite pour l’État naissant. Des composants essentiels des bombes nucléaires israéliennes ont été obtenues clandestinement ici. « Ils ont trouvé des moyens inventifs et créatifs, » affirme Pillar, pour obtenir ce qu’ils veulent. [le producteur de cinéma Arnon Milchan a admis avoir travaillé comme espion pour le régime sioniste au profit notamment de son programme d’armes atomiques, NdT]

 

Arnon Milchan en compagnie de Brad Pitt et Angelina Jolie. Milchan a notamment  produit Brazil, Pretty Woman , Fight Club, Daredevil et Noah.

Arnon Milchan en compagnie de Brad Pitt et Angelina Jolie. Milchan a notamment produit Brazil, Pretty Woman , Fight Club, Daredevil et Noah.

 » Si nous leur donnons le champ libre pour envoyer des gens ici, comment ferons-nous pour arrêter ça ? » ajoute l’ancien attaché parlementaire. « Ils sont incroyablement agressifs dans tous les aspects de leur relation avec les États Unis. Pourquoi leur relation avec nous en matière de renseignement serait-elle différente ? »

Jeff Stein anime la rubrique SpyTalk pour Newsweek depuis Washington, D.C.

Syrie: quand on s’occupe du « jour d’après, » on s’occupe pas du « jour d’avant »

21 juillet 2012

Je vous propose un article qui a été signalé par plusieurs sources, dont Angry Arab et un commentateur sur le site InfoSyrie (favorable au gouvernement syrien).

Il vient en fait utilement illustrer (s’il en était besoin) l’article très documenté de Charlie Skelton sur la gestion d’une partie de l’opposition syrienne par les Etats Unis et leurs habituels associés, la Grande Bretagne et la France.

L’organisme dont il est question ici, l’U.S. Institute for Peace (USIP), s’intéresse à l’organisation institutionnelle de la Syrie le ‘jour d’après’.

Et non, le ‘jour d’après’ n’est pas celui qui suit une catastrophe, nucléaire ou climatique comme on  pu en voir sur les écrans.

Parce que le ‘jour d’après’ c’est le lendemain de la chute du régime baathiste, ce qui, du point de vue américain, serait tout sauf une catastrophe.

A lie cet article de Foreign Policy, on a presque le sentiment d’être devant des gens qui font un travail innocent et cherchent à rendre un service désintéressé. Voyez-vous, ils rendent même compte de leurs travaux à l’ONU et à la Ligue Arabe.

Le gouvernement syrien n’y est cependant pas convié. Et pour cause. Depuis quand un Etat souverain, démocratique ou non, confie-t-il sa destinée à une officine qui dépend directement d’ ‘un gouvernement étranger.

Et on croit comprendre que certains acteurs politiques ne participent pas non plus aux discussions. C’est semble-t-il le cas des Frères Musulmans et d’autres organisations qui ne sont pas « mainstream » sans qu’on sache exactement ce qui est entendu par là.

Peut-être l’opposition patriotique qui a toujours refusé de pactiser avec la France, la Grande Bretagne et les Etats Unis ? En tout cas l’article laisse clairement apparaître qu’une partie de l’opposition est hostile aux manigances de l’USIP.

Le responsable de cette officine, Steven Heydemann insiste sur le fait qu’elle ne travaille pas sur les modalités d’éviction du pouvoir en place. Du moins pas directement.

De toute façon, nous précise-t-il, si son organisation travaille sur le ‘jour d’après’, d’autres travaillent sur le ‘jour d’avant.’

 C’est ce qu’on appelle la division du travail, le taylorisme appliqué à la chirurgie sociopolitique.

Au cœur de l’effort discret pour organiser une Syrie post-Assad

par Josh Rogin, The Cable – Foreign Policy (USA) 20 juillet 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Ces six derniers mois, quarante hauts responsables des diverses organisations de l’opposition syrienne se sont réunis discrètement sous la tutelle de l’U.S. Institute for Peace (USIP) pour étudier les modalités de mise en place d’un gouvernement post-Assad.

Ce projet, qui l’implique pas directement des officiels du gouvernement des Etats Unis mais a été partiellement financé par le Département d’Etat, a vu sa pertinence s’accroître ce mois-ci avec le déchaînement d’une violence incontrôlée en Syrie et l’éloignement de la perspective d’une transition politique pacifique. Le responsable du projet, Steven Heydemann de l’USIP, un universitaire spécialiste de la Syrie, a présenté le plan à des officiels de l’administration Obama ainsi qu’à des officiels d’autres pays, y compris en marge de la réunion des Amis Syrie à Istanbul le mois dernier.

Le projet est baptisé «Le jour d’après : Soutenir une transition démocratique en Syrie.» Heydemann a parlé en détail du projet pour la première fois dans un entretien accordé à The Cable. Il a décrit l’action de l’USIP comme consistant à « travailler dans un rôle d’appui à un groupe important d’organisations d’opposition pour définir une Syrie post-Assad.»

Les leaders d’opposition impliqués dans le projet de l’USIP se réunissent depuis janvier et informent de leurs travaux la Ligue Arabe, le groupe des Amis de la Syrie, l’équipe de l’envoyé spécial de l’ONU Kofi Annan et le Conseil national Syrien d’opposition.

Les efforts du groupe se concentrent sur la mise au point de plans concrets pour ce qui suivra immédiatement après l’effondrement du régime, pour atténuer les risques d’un chaos bureaucratique, sécuritaire et économique. Le projet a aussi identifié certaines choses qui peuvent être faites à l’avance pour préparer une Syrie post-Assad.

«Nous avons organisé le projet par des approches systématiques, y compris pour la réforme du secteur de la sécurité,» explique Heydemann. Nous avons apporté un appui technique aux opposants Syriens qui participent à notre projet, et les Syriens ont identifié des priorités pour des choses qui doivent être mises en œuvre maintenant.»

Il souligne que le rôle de l’USIP est principalement un rôle de facilitation et de coordination. «Les Syriens sont beaucoup à l’initiative là-dessus,» dit-il.

Dans les semaines à venir, l’USIP a l’intention de publier un rapport sur le projet qui fera fonctionde document de stratégie à l’usage du nouveau gouvernement. La phase suivante est la mise sur pied d’un réseau de soutien «pour commencer à appliquer ces recommandations au sujet des choses qui doivent se produire maintenant,» explique Heydemann.

En plus de la réforme du secteur de la sécurité, le groupe a abouti à un plan de réforme du secteur de la justice et à un cadre de travail pour le rôle de l’opposition armée dans la Syrie post-Assad. L’idée est de préserver ces structures de l’Etat syrien qui peuvent être maintenues le temps de préparer des réformes dans les secteurs qui ne peuvent pas attendre. A titre d’exemple, une bonne partie du système judiciaire syrien pourrait être conservé.

Le groupe a mis au point quelques propositions innovantes pour rendre moins chaotique la transition post-Assad. Un exemple cité par Heydemann était l’idée de brigades mobiles de contrôle judiciaire qui pourraient être déployées afin d’examiner rapidement et de libérer les détenus prisonniers du régime après sa chute.

Le projet a également essayé d’identifier les personnels du régime qui pourraient jouer un rôle utile dans  la phase suivant immédiatement la chute d’Assad.

«Les Syriens qui travaillent à ce projet comprennent très bien qu’une transition ne consiste pas à effacer l’ensemble du cadre juridique et politique de la Syrie,» observe Heydemann. «Nous avons appris quantité de choses par les participants de sorte que nous pouvons vraiment commencer un travail de sélection très grossier.» ­[de ce qui doit subsister].

Le projet conduit par l’ISIP a soigneusement évité de travailler à l’éviction du pouvoir du régime d’Assad.

«Nous avons tout à fait intentionnellement laissé de côté toute contribution directe au renversement du régime d’Assad, » déclare Heydemann. «Notre projet s’intitule ‘le jour d’après.’ Il y a d’autres groupes qui travaillent sur le jour d’avant.»

Le projet a été financé par le Département d’Etat, mais il a aussi reçu des subventions du ministère suisse des affaires étrangères ainsi que d’ONG de Norvège et des Pays-bas. L’USIP est partenaire de l’Institut Allemand des relations Internationales, c’est pourquoi toutes nos réunions se sont tenues à Berlin.

L’absence d’officiels de l’administration Obama à ces réunions, même en tant qu’observateurs, était délibérée.

 «C’est une situation où un rôle trop visible des Etats Unis aurait été extrêmement contre-productif. Il aurait donné au régime d’Assad et à [certains] des éléments de l’opposition une excuse pour délégitimer le processus,» explique Heydemann.

Il dit aussi qu’aucune des organisations qui s’écartent des courants dominants de l’opposition n’a de relations avec le projet, bien que les participants supposent que les islamistes seront une composante significative de tout nouvel ordre politique syrien.

L’idée n’est pas de prédire si, comment et quand le régime d’Assad pourrait tomber, mais plutôt de faire autant que possible, le plus discrètement possible, pour se préparer à toute éventualité.

« L’effondrement du régime pose un ensemble de défis ; une transition négociée en pose d’autres. Même si nous ne sommes pas certains qu’une transition va se produire, il serait profondément irresponsable de ne pas se préparer à une transition, » déclare Heydemann. «Nous donnons à l’opposition une opportunité pour qu’elle fasse la démonstration de sa capacité à entreprendre ce travail, ce qui est déjà très important.»


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