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Armée Syrienne « Libre » et Armée sioniste, même combat!

5 mai 2013

je ne le fais pas souvent, mais je vous propose un texte issu d’un autre site francophone. Il s’agit d’un article d’Angry Arab traduit par InfoPalestine (lien fin d’article) et qui porte sur les récents bombardements conduits par l’aviation sioniste en Syrie.

Je remercie encore Louise de m’avoir signalé l’existence de cette traduction.

 

Bombardements sur la Syrie : Israël jette le masque !

dimanche 5 mai 2013 – 17h:39

As’ad AbuKhalil

Il n’y a pas plus de mystère : Israël a toujours été un acteur majeur dans le conflit syrien.

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L’aviation sioniste a bombardé Damas en passant par l’espace aérien libanais (et peut-être même tiré ses missiles depuis le Liban)

Jouant pleinement son rôle de relais de l’impérialisme occidental au Moyen-Orient, l’État sioniste a mené des bombardements d’une extrême violence sur la banlieue de Damas
Le conflit syrien a été une arène ouverte pour tous les ennemis de la Syrie – surnommés par une ironie amère de l’histoire comme les « amis de la Syrie » – voués à la destruction de ce pays et non seulement de son régime. En fait, tous les ennemis de la Syrie auraient préféré une solution qui aurait permis de maintenir le régime intact afin de rassurer Israël.

L’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie étaient les acteurs les plus visibles en Syrie, mais les États-Unis et Israël ne sont pas loin derrière (ou devant). Il est vrai cependant que les médias occidentaux sont assez explicites sur le fait que le Qatar et l’Arabie saoudite ne pourraient rien sans le consentement et les ordres de la Maison Blanche. Il s’agit de la deuxième agression majeure d’Israël contre la Syrie, mais Israël a aussi été très probablement – comme en Irak – complice des assassinats de scientifiques syriens et d’un certain nombre de ses adversaires. Il n’y a jamais eu de guerre civile ou de conflit interne dans le monde arabe dans lequel Israël n’a pas joué un rôle majeur. Certains médias américains ont noté la présence d’agents du Mossad en Syrie. Les gangs de l’Armée syrienne libre (FSA) ont agi en relation avec eux.

Les États-Unis et Israël ont décidé que les gangs de criminels de guerre de la FSA sont les milices sélectionnées pour recevoir une aide militaire des États-Unis (et probablement d’ Israël). Ce sont un peu comme les seigneurs de la guerre en Afghanistan : des criminels qui sont prêts à chanter les bons slogans et à émettre les communiqués dans la bonne ligne, et qui reçoivent en échange de grosses sommes d’argent et de l’aide occidentale.

Contempler les médias saoudiens et qataris est comme un retour vers le passé : le porte-parole de l’opposition syrienne en exil (appelons-les porte-parole, tous ces hommes de cette « révolution » pitoyable qui aurait été bien évidemment dirigée par des femmes laïques et féministes, selon les premiers récits pré-enregistrés destinés aux discours sur les campus et dans les médias occidentaux) jubilait de voir son pays bombardé par Israël. Ils ont utilisé le même langage que celui utilisé par Bashir Gemayel lorsqu’il justifiait sa relation avec Israël pendant les longues années de la guerre civile libanaise (et avant). Ils sont prêts à accepter l’aide de quiconque, de « Satan lui-même ». Nous connaissons ce langage codé. Et certains porte-parole de l’opposition ont commencé à jouer le rôle qui leur a été assigné dans l’opération psychologique israélienne en annonçant soudainement que « les grandes sections » de l’armée syrienne ont commencé à faire défection dès que le bombardement avait commencé.

Cela n’a jamais été une « révolution ». Moi-même et d’autres membres de la gauche libanaise, avons signé une pétition juste après les événements de Deraa, dans lequel nous avons dénoncé le régime, ridiculisé et rejeté sa version sur des groupes armés circulant dans le pays et tirant sur les gens. Je me dis maintenant que je me trompais : je crois que des groupes armés ont été entraînés et armés de façon à frapper lorsque les ordres (d’Israël et les pays du Golfe) arriveraient. Ils avaient une mission à remplir, et cela n’a rien à voir avec la volonté de libérer la Syrie d’un régime tyrannique.

Le régime est pour l’instant silencieux, préparant probablement le message habituel sur sa détermination à « choisir l’heure et le lieu de la bataille contre Israël ». Mais la bataille ne se produit jamais et les réponses aux attaques israéliennes encore moins. Le Golan est toujours occupé et le régime (comme l’opposition) sont disposés à utiliser leur puissance de feu uniquement à l’intérieur de la Syrie (ou à l’intérieur du Liban, les années précédentes), mais pas contre Israël. De même, les groupes armés syriens flirtent avec Israël depuis un certain temps maintenant, et leur jeu a été clairement dévoilé aujourd’hui. Leur déclaration de « neutralité » est démentie par les prises de position des « activistes » de l’opposition sur différentes comptes Facebook.

Le gouvernement américain et les médias jouent leurs rôles habituels. Ne jamais remettre en question ce qu’Israël fait partout dans le monde. Les justifications sont fournies instantanément, et ce n’était pas une coïncidence que le New York Times ait publié un article en première page sur le pauvre petit Israël qui doit se débrouiller tout seul pour se défendre contre les conflits et les troubles en Syrie. Il y a seulement une semaine, David Ignatius du Washington Post, après avoir reçu différentes instructions des services de propagande du gouvernement israélien, avait indiqué qu’Israël était en fait calme et ne faisait que jouir du carnage en Syrie.

Le conflit en Syrie a depuis toujours été hors des mains du peuple syrien. Il ne s’agit pas d’un conflit local interne qui serait devenu régional et international en l’espace de deux ans. Non ! Ce conflit était régional et international dès le début. Les États-Unis et ses obligés de la contre-révolution arabe étaient prêts à favoriser des soulèvements arabes dans une direction qui plairait aux États-Unis et à Israël. La chute de Moubarak imposait la chute du régime Assad, après que les États-Unis et Israël aient découvert qu’ils pouvaient continuer à faire des affaires avec les Frères musulmans.

Cela ne veut pas dire que le peuple syrien n’a une centaine de raisons de vouloir renverser le régime syrien. Mais ce qui se passe n’a rien à voir avec les causes sous-jacentes de la révolte en Syrie. L’attaque contre le régime syrien par le Qatar, l’Arabie, la Turquie, Israël et les États-Unis, n’a jamais eu à voir quoi que ce soit avec la démocratie. Le régime syrien a connu par le passé des révoltes et des soulèvements qui ont été réprimés brutalement, et il n’y avait pas eu de critiques. Le gouvernement saoudien, et plus tard le gouvernement qatari, étaient prêt à financer la dynastie Assad à condition qu’ils agissent tous de concert au Liban et dans la région.

Il ne faut pas prétendre qu’il n’y a pas de révolution en Syrie, mais l’issue du conflit ne sera certainement pas démocratique. Vous pouvez faire cette prédiction en vous basant sur l’idéologie (et les pratiques) « révolutionnaires » des groupes armés présents en Syrie. Mais les groupes armés syriens sont dupés par les États-Unis et Israël en pensant que le trône syrien est désormais à leur portée, alors que ces deux parties veulent un conflit très long, qui épuise toute la nation syrienne et la détourne de l’idée de s’attaquer aux intérêts israéliens.

Le régime syrien a montré dans le passé qu’il était prêt à faire des affaires sous la table avec Israël. La Coalition Nationale Syrienne et tous les groupes armés actifs en Syrie ont prouvé qu’ils étaient prêts à s’aligner sur Israël pour accéder au pouvoir et faire eux aussi faire des affaires avec Israël, mais sur la table. Tout cela n’augure vraiment rien de bon pour l’avenir de la Syrie.

5 mai 2013 – al-Akhbar – Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/blogs/…
Traduction : Info-Palestine.eu – al-Mukhtar

Le Hezbollah et les enjeux libanais et régionaux de la guerre contre la Syrie

23 mars 2013

La crise syrienne a sans doute connu un tournant avec l’élection du premier ministre d’un gouvernement provisoire d’opposition.

Cette élection a été le moment d’un bras de fer entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, ce dernier émirat l’ayant emporté, obtenant l’élection de son candidat, le syro-américain Ghassan Hitto (plus Texan que Frère Musulman selon l’ex ambassadeur US en Syrie, Robert Ford).

Cette victoire du Qatar est aussi celle de la Turquie, proche de cette pétromonarchie et  elle sonne peut-être la fin de tout espoir d’une issue négociée au conflit, et même de tout espoir de sortie du conflit à bref ou moyen terme.

Comme vous l’aurez compris, il ne faut pas se laisser abuser par le mot élection : les [grands] électeurs qui ont choisi le premier ministre n’ont eux-mêmes aucune légitimité élective et le résultat du scrutin est avant tout celui des pressions exercées par des puissances étrangères, la «mieux disante» étant la monarchie du Qatar.

Ce qui se passe aujourd’hui en Syrie n’a rien à voir avec une lutte pour la démocratie : dans leurs paroles, comme dans leurs actes les mouvements réunis dans le Conseil National Syrien et la Coalition sont en réalité encore moins démocratiques que le régime en place. Ce qui les distingue vraiment du régime est la tonalité sectaire de leur discours et leur agressivité vis-à-vis de ceux qu’ils considèrent comme des hérétiques.

Il y a eu certes une vraie exigence de démocratisation du système politique en Syrie, mais les porteurs de cette revendication ont été contraints au quasi mutisme, pas par la répression des autorités mais par la situation de guerre étrangère imposée au pays.

Alors, si l’objet des affrontements n’est pas la démocratie, de quoi s’agit-il ? 

L’objet du conflit est en réalité d’en finir avec non seulement le régime syrien, mais surtout avec une Syrie qui reste le dernier obstacle avec le Hezbollah libanais à une normalisation avec l’entité sioniste.Ne vient-on pas en effet de voir que, après bien des rodomontades, le gouvernement turc est rentré dans le rang suite aux excuses de Benjamin Netanyahou pour les victimes  turques du Mavi Marmara. Mieux, Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre Turc a

souligné son attachement à « l’amitié solide et à la coopération vieilles de plusieurs siècles entre les peuples turc et juif ».

N’a-t-on a pas vu qu’un autre «islamiste» fort en paroles, l’Egyptien Mohamed Morsi, membres des Fréres Musulmans de son état, a choisi d’appliquer scrupuleusement ce qui est exigé de lui par Barack Obama et continuer donc à participer au blocus de la bande de Gaza?

Liquider le régime syrien, c’est aussi préparer l’élimination du Hezbollah, une élimination que d’aucuns voudraient précipiter en étendant le conflit syrien au Liban au prétexte de l’implication des miliciens du Hezbollah aux côtés des forces régulières syriennes. 

C’est cet aspect de la crise en Syrie qu’examine Ibrahim al-Amin dans les colonnes d’al Akhbar, un organe de presse libanais.

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Ibrahim al Amin, rédacteur en chef d’Al-Akhbar

Al Akhbar se situe politiquement à gauche et ne peut en aucun cas être considéré comme proche idéologiquement du Hezbollah.

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Ernest Khoury dans son bureau d’Al Akhbar, sous le regard vigilant de Lénine et Karl Marx

 

 Le rôle du Hezbollah en Syrie

Par Ibrahim al-Amin, Al Akhbar (Liban) 22 mars 2013, traduit de l’anglais par Djazaïri

On parle et on spécule beaucoup depuis un certain temps au Liban, en Syrie et dans le monde arabe et en Occident sur le véritable rôle du Hezbollah dans la crise syrienne. La machine de propagande anti-Hezbollah est, comme d’habitude, particulièrement active, offrant au quotidien un flot d’informations et d’articles sur l’implication supposée de ce parti dans le conflit.

Cette machine de propagande – avec ses opérateurs Libanais, Syriens et autres – a annoncé la mort de centaines de miliciens du Hezbollah en Syrie et la capture de dizaines d’entre eux par les rebelles Syriens. Un service de sécurité officiel de Beyrouth joue un rôle central sur ce front en assurant la fuite d’informations factuelles sur lesquelles on brode ensuite. Ces gens croient qu’un tel déluge est un moyen efficace de susciter autant de rancœur que possible contre le Hezbollah dans l’opinion publique.

Le Hezbollah n’a, pour sa part, pas propose plus de précisions que ce qu’a déclaré son secrétaire général Nasrallah sur l’assistance apportée par le parti à ses sympathisants Libanais qui résident dans des villages à l’intérieur de la Syrie, mais a cependant répété que le Hezbollah n’avait pas pour l’instant participé aux combats en Syrie.

Une stratégie délibérée de provocation et d’exagération est employée contre le Hezbollah par des services de renseignements de la région et de l’étranger, y compris ceux d’Israël. Maisl a question centrale était, et demeure, est de comprendre la place du Hezbollah dans une crise syrienne qui entre dans sa troisième année. Ces services savent beaucoup de choses sur ce qui se passe sur le terrain en ce qui concerne les combats entre les forces du régime et celles de l’opposition. Ils connaissent les capacités des deux camps et exercent une surveillance continue de toutes les actions de soutien au régime, y compris par le Hezbollah.

Mais pour les autres, il est sans doute nécessaire de clarifier la perspective à partir de laquelle le Hezbollah fonde son attitude par rapport à la crise syrienne. Ce qui pourrait en aider beaucoup à comprendre les soubassements idéologiques, politiques et opérationnels de sa position.

Le Hezbollah continue à voir les choses à partir de la perspective de son rôle central dans la confrontation avec Israël. Il ne donne sans doute pas souvent de détails sur l‘objectif ultime de cette lutte, mais le parti se comporte comme s’il était partie prenante d’une campagne au long cours pour se débarrasser d’Israël, une bataille qui nécessite beaucoup de préparation. Si l’idée d’être débarrassé d’Israël ne dérangerait pas une majorité des peuples arabes et islamiques, seule une minorité est prête à mener ce combat jusqu’au bout.

Une minorité parmi les réticents pense qu’un tel discours est fou ou illusoire et ne peut en aucun cas influer sur le cours de l’histoire. Cette minorité influente ne voit aucune nécessité pour une lutte de ce genre. Elle perçoit en conséquence le Hezbollah comme une bande de cinglés qui non seulement mettent en danger leur peuple et eux-mêmes mais aussi les intérêts des peuples de la région. Cette minorité se retrouve donc dans une alliance, formalisée ou non, avec les véritables ennemis du Hezbollah, à savoir Israël, les Etats Unis et certaines capitales arabes et occidentales.

L’engagement du Hezbollah dans la résistance contre l’occupation l’oblige à faire beaucoup de choses comme éviter de se faire d’autres ennemis. Sa position sur la Syrie est cohérente avec son attitude à l’égard des mouvements de contestation dans l’ensemble du monde arabe.

Dès le début, personne n’aurait pu imaginer voir le Hezbollah prendre position contre le régime syrien. Si le parti n’ignore pas les causes internes de la crise, il n’admet pas les affrontements en cours. Son regard sur la situation d’ensemble l’empêche d’adopter une position de neutralité, tout comme le fait qu’il a un suivi plus clair et fiable de ce qui se passe en Syrie comparativement à beaucoup des organisations impliquées dans les combats.

Le Hezbollah a averti très tôt sur les liens avec l’étranger et les agendas des organisations à la tête de la contestation. Il avait des preuves claires sur les tendances idéologiques de certaines des plus influentes de ces organisations. Il avait observé comment, dès le début de la contestation, des manifestants à Deraa et à Homs avaient brûlé des portraits de Nasrallah et des drapeaux du Hezbollah, et comment la campagne d’incitation à la haine religieuse contre le parti avait été lancée à fond.

C’était avant que le parti ait dit quoi que ce soit sur les développements en Syrie – en fait, alors même qu’il était en train d’œuvrer avec divers mouvements islamistes arabes, dont le Hamas, à essayer de nouer des contacts dans le but d’éviter d’arriver à la catastrophe actuelle.

Le point de vue du Hezbollah, pour dire les choses simplement, est que la guerre en Syrie a pour but de faire évoluer politiquement et stratégiquement ce pays vers une position d’opposition à l’existence du Hezbollah. Ce qui lui fait voir le régime actuel dirigé par Bachar al-Assad comme une ligne avancée de défense du mouvement de résistance au Liban et en Palestine. Ce qui, à soi seul, place le parti au cœur de la crise.

On s’est pose beaucoup de questions et on a dit beaucoup de choses sur le rôle que joue le Hezbollah en Syrie. Ses détracteurs disent qu’il est fortement engagé dans les opérations militaires en cours. Les données du problème n’ont pas besoin de longues explications :

– le Hezbollah entraîne, arme et apporte un soutien logistique conséquent aux Libanais qui vivent dans les villages frontaliers.

– Le Hezbollah est chargé de la protection du mausolée de Sayida Zeinab dans le secteur sud de Damas depuis le départ de ses gardiens Irakiens. Sur place, les membres du parti sont déployés selon un plan qui limite leur responsabilité aux abords immédiats du sanctuaire.

– le Hezbollah a reçu des délégations de nombreuses organisations druzes, chrétiennes, chiites et ismaéliennes qui avaient le sentiment que leurs communautés minoritaires étaient gravement menacées. Il n’a pas satisfait à leurs demandes d’armement et de formation militaire, mais leur a donné les moyens d’éviter d’être déplacés.

– Le Hezbollah, qui a des liens sécuritaires et militaires avec le régime, aide les forces syriennes en protégeant les institutions scientifiques et les usines de missiles qui ont été construites ces dix dernières années en grande partie avec l’aide de l’Iran.

– Le Hezbollah a un important programme, peut-être le plus important, d’aide aux réfugiés Syriens au Liban et même à l’intérieur de la Syrie. Ce programme n’a pas pour but de remercier les Syriens pour avoir accueilli des réfugiés du Liban en 2006. Ce programme est exécuté dans la discrétion sur la base de la conviction que les réfugiés et les personnes déplacées ont droit à toute l’aide humanitaire possible quelles que soient leurs opinions politiques.

Les attitudes à l’égard du Hezbollah sont liées à toutes sortes de calculs. Certains font cependant tout ce qu’ils peuvent non seulement pour entraîner le parti dans la crise syrienne mais aussi dans un affrontement semblable au Liban. Le parti en est conscient. Il semble être en train de discuter des modalités d’une action visant à apaiser les tensions sectaires, même si ses dirigeants craignent de nouvelles effusions de sang avant l’aboutissement de ces discussions.

La crise syrienne pensée hors de la boîte (à idées reçues) par Camille Otrakji

11 décembre 2012

Je vous propose un article qui date un peu mais qui reste d’actualité et dénonce les basses manœuvres saoudo-occidentales contre la Syrie.

L’auteur, Camille Otrakji, nous rappelle que depuis quelques temps la voix de la Syrie supposée résonner à paris ou à Londres n’est pas celle des syriens mais tout au plus d’une clique dûment stipendiée par le Qatar et l’Arabie Saoudite d’un côté, les Etats Unis et l’OTAN de l’autre.

Camille Otrakji, nous propose la métaphore de la boîte (boîte à malices ou boîte à outils ?) dont le contenant, soit 6 justifications pour l’ingérence, est censé autoriser l’Occident à se mêler des affaires syriennes et à exiger le départ du régime en place.

Les jours du régime sont comptés et autres facettes de la boîte à outils sur la crise syrienne

Par Camille Otrakji, The Syria Page 9 octobre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

L’engagement de la communauté internationale pour l’emporter dans le conflit en Syrie s’accroît et atteint des niveaux sans précédent.

La semaine dernière, l’administration Obama a promis un financement plus direct pour les rebelles qui se battent contre l’armée syrienne. Cette semaine, le ministre des affaires étrangères australien Bob Carr a suggéré que l’assassinat du Président de la Syrie pourrait être une option raisonnable et nécessaire. Le Premier ministre turc Erdogan dont le pays est membre de l’OTAN État a dit que son pays était prêt à faire la guerre avec la Syrie.

Si vous écoutez l’intégralité de l’interview de Bob Carr sur le réseau d’ABC Australie, vous pourrez entendre une question qui commence par: la plupart des reportages suggèrent assez régulièrement que la chute du régime n’est qu’une question de temps”. Les attentes d’une fin imminente du régime, dont on considère qu’elle est la définition même du «succès» ont été au cours de ces 20 derniers mois un des principaux piliers de la motivation des membres de l’alliance conduite par la communauté internationale dans sa tentative de faire tomber le régime de Damas.

Personne n’a questionné le Premier ministre Erdogan au sujet de ses déclarations d’il y a un an selon lesquelles «les jours d’Assad sont comptés»

Personne n’a interrogé l’administration Obama sur ses fréquentes  affirmations il y a un an que «le temps d’Assad était compté »

Personne n’a demandé à  Ehud Barak, le ministre israélien de la Défense, qui a déclaré à nouveau en Juillet 2012 que «la chute d’Assad est plus proche que jamais » ce que cela signifiait vraiment. « plus que jamais » est moins précise que ses déclarations optimistes d’il y a 10 mois selon lesquelles «Assad sera renversé en quelques semaines »

Les six facettes de la boîte à outils de la crise syrienne

La communauté internationale veut gagner à tout prix, en Syrie, mais de nos jours il n’est pas politiquement correct de présenter ses objectifs en des termes aussi abrupts. Une approche plus politiquement correcte consiste à établir un récit portant sur les droits de l’homme. Quiconque propose des solutions ne doit pas sortir hors de  la boîte fabriquée par la communauté internationale pour la crise en Syrie:

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Vignette du haut: penser hors de la boite, dialogue et évolution, pas armes et révolution

– Les jours du régime sont comptés. Les opposants au régime peuvent réussir s’ils travaillent avec nous encore quelques semaines de plus, c’est tout ce qu’il faudra.

– Les Syriens nous remercieront de les avoir aidés à renverser le régime. Ce sera bon pour la Syrie. Si seulement nous renversons le régime. Une courte période de transition peut être difficile, mais peu de temps après ce sera la démocratie et d’autres évolutions positives seront à portée de main.

– « Le peuple syrien » veut que nous renversions le régime, pas parvenir à un compromis avec lui. Vous ne pouvez pas vous tromper si vous êtes du côté du «peuple syrien». Les gens ont une seule chose en tête … le changement, un changement complet et total.

– Le prix à payer pour un changement révolutionnaire n’est pas trop élevé. Le peuple syrien est prêt à payer ce prix plutôt que le coût beaucoup plus faible de la recherche d’un changement par une évolution qui ne suit pas la formule du « printemps arabe » que nous trouvons des plus excitantes ici aux États-Unis. La Syrie ne sera pas détruite dans ce processus, son économie sera facile à redresser. Les gens travailleront ensemble après cette guerre civile.

– Le régime, c’est la famille Assad. Débarrassez-vous de Assad et vous pourrez crier victoire. Faites que Farouk Chareh remplace Assad … suivez la solution de formule du Yémen  vers la démocratie [ voir commentaire ici ]

– Travailler avec les islamistes est inévitable et raisonnable. L’Occident peut utiliser la force des islamistes pour combattre et renverser le régime, ALORS l’Occident pourra installer ses alliés syriens de l’opposition laïque et éliminer les islamistes de la scène. Si les islamistes gagnent les prochaines élections en Syrie, ce ne sera pas un problème. Ils seront sous le contrôle et l’influence des islamistes modérés de Turquie.

Toutes ces hypothèses ont été faites sans consulter le « peuple syrien ». Après les premières manifestations symboliques à Deraa et Damas, les gouvernements et les médias occidentaux ont commencé à faire toutes les hypothèses ci-dessus. Personne ne veut de nous expliquer d’où viennent les 250.000 soldats et officiers dévoués qui constituent l’armée régulière syrienne s’ils ne font pas partie du «peuple syrien».

Pour trouver un moyen de sortir de la crise très dangereuse en Syrie, il faudra réfléchir en dehors de cette boîte bien pratique. En dehors de cette boîte, vous pourriez être en mesure de réaliser que la victoire est beaucoup plus coûteuse et incertaine. Que la laïcité pourrait être une bien meilleure alternative à l’expérimentation avec les alliés Erdogan, les Frères musulmans et les salafistes alliés de l’Arabie Saoudite, et surtout que la crise en Syrie est beaucoup plus que cela. C’est la crise au Moyen-Orient. Les Etats-Unis doivent faire face à tous les conflits régionaux qu’ils ont esquivés depuis des décennies.

La crise en Syrie n’a pas pour objet le maintien d’Assad au pouvoir ou non comme on veut vous le faire croire. C’est le dernier avertissement aux USA pour qu’ils

refondent une politique en panne au Moyen-Orient avant qu’il ne soit trop tard.

La Syrie, c’est mieux en autocar!

6 novembre 2012

La Syrie est à feu et à sang.

Certains semblent pourtant l’ignorer et faire à peu près comme si de rien n’était.

C’est le cas par exemple de pèlerins Turcs de retour de La Mecque qui ont choisi de rentrer chez eux en transitant par le territoire syrien.

Les onze autocars qui les transportent son entrés dans la province méridionale de Deraa où ils ont été interceptés par les services de sécurité syriens.

C’est en effet ce que nous apprend le journal turc Zaman qui considère que cet incident ne va pas améliorer les relations syro-turques.

 Zaman ne nous dit pas par contre si le gouvernement turc a interdit à ses ressortissants de transiter par le territoire syrien au motif, par exemple, des risques encourus!

Réalités de la guerre en Syrie

26 août 2012

Le journaliste Anglais Robert Fisk va sans doute à son tour être classé dans la catégorie des nazillons salafisto-révisionnistes par les Red Skins (qui se disent militants prolétariens) qui ont déjà taillé ce costar à Michel Collon, un auteur bien connu qui nous vient d’Outre Quiévrain.

C’est sûr, les gens comme Michel Collon gênent ceux qui pensent qu’il est temps d’avoir un gouvernement mondial qui ne peut être assumé, soyons réalistes, que par l’OTAN, cette organisation constituée de pays exemplaires à tous points de vue. C’est vrai, dans les pays OTAN, tu peux tout dire (quoique), te mettre une plume dans le derrière un jour de gay pride. Que des gentils quoi.

Dommage, il y a tous ces méchants : le dictateur Syrien (qui est carrément Hitler pour ce pitoyable François  Hollande qui pense cependant que les FFI ont libéré Paris d’un autocrate Français), le Guide Libyen (quoique ce dernier a succombé devant la gentillesse de l’OTAN), Mugabe au Zimbabwe qui veut garder pour lui tout son or, Hugo Chavez au Venezuela et, comble de l’horreur le Hezbollah libanais et le président Iranien Mahmoud Ahmadinejad dont on dit depuis 20 ans que son pays va avoir la bombe dans six mois.

Et comme c’est l’OTAN qui dit qui est méchant et qui ne l’est pas, on a eu Benali qui était gentil (demandez à Bertrand Delanoe) avant de devenir méchant, et Moubarak qui était très très gentil avant lui aussi de devenir méchant.

Et si on repense à kadhafi, c’était le meilleur lui : il était très très méchant, avant de devenir gentil puis de redevenir horriblement méchant.

Et les barbus djihadistes qui étaient gentils au moment où les Soviétiques étaient en Afghanistan (on en avait trouvé un de présentable, Ahmed Shah Massoud), étaient ensuite devenus maléfiques avec Ben Laden mais redeviennent gentils aujourd’hui (quelqu’un a même trouvé un article sur ce djihadiste tunisien qui fume pendant le jeune de Ramadan, et est branché musique. Parce que le djihad selon l’OTAN, c’est cool maintenant.

J’en reviens à Fisk qui s’attache à rétablir ou à établir quelques vérités non dites ; oui, il y a un complot contre la Syrie qui a commencé à être exécuté dès le début des revendications légitimes de la population. Et oui, il faut une solution politique pour arrêter morts et destructions mais chacun peut voir qui, comme en Libye précédemment, fait obstruction à toute discussion.

Mais dans le monde des bisounours, il suffit que Mme Clinton, David Cameron et Laurent Fabius disent «Bachar dégage » pour que tout soit réglé.

Misère de la pensée.

Mais il est vrai que dans le monde de bisounours de certains il n’y a jamais de complot, parce qu’il y a seulement des gentils et des méchants, et le méchant on le reconnaît au premier coup d’œil puisque c’est pratiquement toujours un Arabe ou un Africain ou les deux comme Kadhafi, en tout cas quelqu’un que les Américains n’aiment pas.

PS: je ne suis que très partiellement voire pas d’accord sur le parallèle qu’il fait entre la situation syrienne et la guerre civile en Algérie, non plus que sur le parallèle historique mais ce n’est pas vraiment l’objet du post. De même, ni le régime syrien, ni le régime algérien ne peuvent être qualifiés de laïques, ce sont des régimes sécularisés (en anglais on dit secular). 

La réalité sanglante d’une guerre peu civile en Syrie

Ceux qui essayent de renverser Assad ont surpris l’armée par leur puissance de feu et leurs tactiques brutales

Par Robert Fisk, The Independent (UK) 26 août 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Quelques heures après le commencement des attaques féroces conduites le mois dernier à Damas par l’Armée Syrienne Libre (ASL), le nouveau ministre Syrien de l’information, Omran Zouhbi, s’adressait aux journalistes présents dans la capitale. «Que faites-vous ici à Damas ? » avait-il rugi. Vous devriez être à l’extérieur avec nos soldats !»

Et en l’espace d’une journée, les images usées d’un président Bachar al-Assad au sourire pincé et de soldats Syriens embrassant joyeusement des enfants avaient été remplacées par des séquences d’actualités brutes – et authentiques – montrant des commandos forçant le passage dans la rue de Bagdad sous le le feu des opposants au régime au visage sale, courant d’un coin de rue à un autre, tirant en se couvrant derrière des murs ou des terrasses. « Nous avons nettoyé par ici, » déclare un militaire fatigué mais très en colère. «Alors maintenant, nous allons avoir le reste de ces salauds.» Jamais auparavant – pas même pendant la guerre de 1973 quand l’armée syrienne avait pris d’assaut la crête de l’Observatoire sur le plateau du Golan – le public syrien n’avait pu assister à quelque chose d’aussi réel sur ses écrans de télévision [bon, il a ça dans ses rues ou chez lui, note de Djazaïri].

Et – malgré des histoires  fantaisistes sur sa présence dans chaque village ravagé – la bataille pour Damas a réellement été conduite par l’impitoyable 4ème division de Maher al-Assad. Les soldats fidèles au plus jeune frère de Bachar n’ont pas fait de quartier. «Ce fut un massacre, un massacre,» m’a dit un Syrien qui a une excellente connaissance de l’armée. Beaucoup de cadavres avaient déjà gonflé au bout de quelques heures, mais on pouvait dire que certains d’entre eux n’étaient pas Syriens ; il y avait des Jordaniens, des Palestiniens, des Egyptiens, un Turc, des Soudanais… » Il a compté 70 cadavres à un endroit, dont 42 non arabes. L’ASL a signalé avoir perdu seulement 20 hommes et a affirmé que le gouvernement syrien avait insisté sur le nombre de «combattants étrangers» découvert au milieu des tués. «les soldats Syriens n’aiment pas l’idée qu’ils tirent sur leurs compatriotes – ils se sentent plus à l’aise s’ils croient qu’ils son en train de tirer sur des étrangers,» explique le jeune homme.

Les statistiques de la guerre en Syrie seront toujours l’objet de disputes – chaque camp minimisera ses pertes tant que dureront les combats et  exagèrera le nombre de ses «martyrs» une fois le conflit terminé ; nous ne saurons pas non plus le véritable nombre de civils tués, pas plus que l’identité de ceux qui les auront tués. Malgré l’accès inédit que nous avons eu la semaine dernière à des généraux et à des majors que l’Occident accuse de crimes de guerre, je n’ai trouvé qu’un officier qui a reconnu partiellement l’existence des shabiha, cette milice meurtrière à laquelle on impute des atrocités dans des villes et villages en majorité sunnites. «Les shabiha n’existent pas,» m’a-t-il dit. «C’est un produit de l’imagination. Ce sont des ‘défenseurs’ villageois qui gardent certains secteurs… »

Et c’est bien sûr exactement ce que le shabiha prétendent être, des civils Syriens qui protègent leurs maisons contre les ennemis du gouvernement. Il en a existé en Algérie pendant le conflit barbare entre la dictature d’Alger et les rebelles islamistes dans les années 1990, protégeant leurs familles tout en commettant des atrocités dans les villes et villages considérés comme étant utilisés par – ou sympathisants avec – leurs ennemis « terroristes» musulmans. En Algérie aussi, les opposants au régime étaient appelés des combattants étrangers, des hommes qui avaient combattu contre les Russes en Afghanistan et qui étaient rentrés pour continuer leur guerre sainte contre le régime «laïque» de l’ancienne colonie française. Maintenant, c’est une autre ancienne colonie française «laïque» – quoique dominée par les Alaouites –  dont le pouvoir dit qu’il combat des hommes venus d’Afghanistan, ne faisant aucune distinction entre les brigades de l’Unité des Frères Musulmans, les salafistes ou tout simplement l’ASL. Personne ne sera surpris d’apprendre qu’il y a toujours eu des relations très étroites entre les renseignements militaires syriens et algériens.

Mais la bataille de l’armée gouvernementale contre ses antagonistes Syriens et étrangers n’a pas toujours été sans anicroches comme le régime voudrait le faire croire au monde. En dépit du récit des évènements en vigueur aujourd’hui en Occident, des hommes armés étaient présents dans les rues des villes et des villages dès les tout premiers jours de la mobilisation en Syrie il y a 18 mois. Certes, le printemps arabe a d’abord pris la forme de défilés pacifiques de dizaines de milliers de manifestants non armés dans les grandes villes de Syrie, mais une équipe de tournage d’al Jazeera avait pu filmer des hommes armés attaquant des soldats Syriens près du village de Wadi Khallak en mai 2011. Le même mois, lé télévision syrienne avait obtenu une séquence filmée avec des hommes armés de Kalashnikovs près d’une foule de manifestants Syriens non armés à Deraa, où la révolte avait commencé après que des agents de la police secrète eurent torturé à mort un garçon âgé de 13 ans.

Pourtant, il semble que quand les officiers Syriens et leurs soldats ont pénétré pour la première fois à Deraa, ils ne pensaient pas se retrouver face à des opposants armés. «Nous avions sécurisé 60 % de la ville en un seul jour,» affirme un Syrien bien au courant de cette opération. «Nous n’avions envoyé sur place que 1100 soldats – ça n’arriverait pas maintenant – parce qu’on ne pensait pas qu’il y avait des groupes armés là-bas. Mais après les cinq jours qu’il nous avait fallu pour reprendre le reste de la ville, nous avions perdu 17 de nos hommes victimes de tireurs embusqués». Ce ne fut pas la seule surprise : avec le début des batailles rangées plus tard dans l’année, l’armé syriennesera étonnée par la puissance de feu de ses opposants.

«A Homs, l’armée se trouvait dans un immeuble qui a reçu des centaines – littéralement des centaines – de roquettes RPG, » déclare un Syrien bien au courant des opérations [à Homs]. «Il y au des milliers d’explosions et finalement nous avions dû évacuer l’ensemble du bâtiment parce qu’il allait s’écrouler. Quand les soldats en sont sortis, ils on dû faire sauter toute la structure avant qu’lle s’effondre.»  Et, pour une armée stigmatisée pour sa propre cruauté au combat, les soldats Syriens ont été surpris par la brutalité de ceux qu’ils affrontaient.

A Andan, un checkpoint de l’armée lourdement défendu avait été balayé à la fin de l’an dernier quand la Liwa Tawhid, la Brigade de l’Unité, avait attaqué la position et tué jusqu’au dernier les 75 soldats et les 4 officiers. Dans une embuscade ultérieure à Shughour, 120 soldats avaient été tués. Les registre de l’armée notent l’assassinat de neuf agents de police au poste de polide d’al-Hadr dans la province de Hama, de huit policiers dans un autre poste de la même province. A Salkin, une autre ville de la province de hama, un ancien employé civil de l’armée qui conduisait des camions pour le service de transport de l’armée avait été agressé par une foule de civils. Cet homme, Abdul Fatah Omar Abdul Fatah était accusé d’être un membre des shabiha, dénudé et pendu, puis son cadavre avait été bombardé de chaussures et décapité. A Duma, un responsable de mosquée [imam ?] avait dit aux fidèles : « Parmi nous, il y a un Awaini,» un traître. L’homme avait été battu à mort. Il est enregistré sous le nom d’Abu Ahmed Akera.

Quand l’ASL a f ait suivre son attaque contre Damas d’une offensive sur Alep, les autorités ont constaté  que le premier objectif de leurs ennemis était l’école d’artillerie. Plus de 70 cadets ont réussi à résister jusqu’à l’arrivée de renforts. Il se dit que toutes les équipes chargées  des batteries de missiles sol-air avaient été évacuées à la hâte d’Alep pour éviter le risque de capture et préserver les capacités de défense tactique en cas de possible attaque par Israël ou l’OTAN.

Le soldats Syriens qui ont forcé leur passage à travers les ruelles sinueuses de la vieille ville d’Alep cette semaine choisiront peut-être de se souvenir d’un jeune étudiant Egyptien qui avait passé des mois à Alep dans les années 1990 pour travailler sur une thèse en urbanisme qui portait précisément sur le champ de bataille où combat l’armée en ce moment : c’était Mohamed Atta, le chef des pirates de l’air du 11 septembre aux Etats Unis. Certains attaques sur des officiels Syriens ont été planifiées tès soigneusement ; des scientifiques du Centre de Recherche Scientifique près de Damas ont été assassinés. Bien avant le premier recours à l’aviation  dans les combats – l’armé affirme que c’était en juin – sept pilotes avait été tués l’an dernier par des rebelles. L’armée affirme n’avoir commencé  à utiliser l’artillerie – face aux mortiers – qu’en février.

Pour le gouvernement, les temps à venir s’annoncent difficiles. L’armée pense qu’Idlib – signalée comme étant un bastion d’al Qaïda – sera une des batailles les plus décisives pour la guerre. On a les témoignages de conscrits effrayés capturé ans un autobus civile en Syrie centrale et à qui on a donné le choix suivant : soit leurs parents donnent 450 000 livres syriennes (8 000 €)à l’ASL, soit les jeunes hommes doivent rejoindre les rebelles. Dans le village de Rableh, près d’al Qusayr, une population en majorité chrétienne de 12 000 âmes serait retenue comme boucliers humais par les rebelles, quoique l’armée semble avoir décidé qu’il serait trop coûteux de pendre le village.

Le régime de Bachar al-Assad est devant un ennemi brutal et plein de ressources dont les soutiens islamistes reçoivent de l’aide de l’Occident – exactement comme les moudjahidine étaient financés et armés par l’Occident quand ils combattaient les Russes dans les années 1980. Avec environ 50 000 hommes en armes [l’armée syrienne compte en fait 300 000 hommes] et peut-être 4 000 chars de combat, l’armée syrienne en tant que telle ne peut pas perdre.

Mais peut-elle gagner ?


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