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Indépendance américaine et esclavage, une approche inédite de l’historien Gerald Horne

3 mars 2015

L’histoire est une discipline étonnante puisqu’elle nous amène sans cesse à remodeler notre vision du passé à la lumière des faits que les historiens découvrent dans le cadre de leurs recherches.

Cette observation est valable pour l’histoire ancienne mais aussi pour l’histoire contemporaine.

L’historien américain Gerald Horne nous en apporte un nouvel exemple avec un essai décapant qui postule, documents à l’appui, que la lutte américaine pour l’indépendance étant en grande partie motivée par le désir des colons d’éviter que la monarchie anglaise mette un terme à l’esclavage qui était un des fondements de l’économie des colonies qui deviendront les États Unis d’Amérique.

Gerald Horne

Gerald Horne

Cette thèse de Horne qui semble bien étayée est sans doute susceptible de jeter une lumière nouvelle sur les récents crimes, comme celui de Ferguson, qui ont défrayé la chronique outre Atlantique et dont on a beaucoup parlé en France.

Gerald Horne est professeur d’histoire à l’université de Houston (Texas)

L’esclavage, la résistance des esclaves et les origines de la république américaine

Une révolution en marche arrière ?

Par Kathy Deacon, Counter Punch (USA) traduit de l’anglais par Djazaïri

Le livre de Gerald Horne, la contre-révolution de 1776, a été négligé par la plupart des médias libéraux [de gauche non communiste ou progressiste dans le vocabulaire anglo-saxon]q lors de sa parution au printemps dernier, mais on peut vraiment le considérer comme l’un des livres les plus intéressants de 2014. C’est en fait un livre très court mais dense et abondamment documenté, original et d’une grande portée – un ouvrage magistral à bien des égards.

Dans les années 1970, l’Afrique du Sud était habituellement décrite par le gouvernement américain comme «partiellement libre» parce que sa minorité blanche avait des droits. De la même manière, la guerre américaine d’indépendance, présentée comme une bataille contre les prérogatives royales et une fiscalité injuste, est réputée émancipatrice à l’exception de l’esclavage. Horne fait valoir que, au contraire, la préservation de l’esclavage était une des motivations derrière la sécession coloniale et que le résultat fut désastreux en matière de droits humains. La sécession [avec l’Angleterre] ne faisait pas que jeter les bases de la poursuite de l’esclavage pendant 87 ans et de l’apartheid d’État par la suite dans le Sud (et officieusement dans le Nord) -et ce à un moment où le sentiment abolitionniste se généralisait de plus en plus en Angleterre et ailleurs en Europe. Mais parce que les esclaves (et les populations indigènes) étaient perçus comme un élément subversif pendant la guerre [d’indépendance], la victoire des rebelles les enferma pour longtemps dans le rôle «d’ennemis de l’intestin» de l’État.

L’abolitionnisme de la fin du 18ème siècle n’était pas simplement un courant intellectuel (dont les partisans au sein de la colonie tendaient à préférer une approche plus graduelle). La légalité de l’esclavage avait été sérieusement remise en cause dans les tribunaux londoniens. L’arrêt historique Somerset de 1772 avait sans doute donné le coup de grâce à l’esclavage en le rendant illégal en Grande Bretagne, un développement qui aurait logiquement dû s’étendre aux colonies américaines où une telle perspective avait provoqué la tempête comme dont les journaux de l’époque se faisaient l’écho.

Horne soutient que l’intention des Pères Fondateurs de maintenir l’esclavage ne souffrait guère d’ambiguïté. En dépit du langage inspirateur de la Déclaration d’Indépendance, ils « avaient normalisé cette forme de propriété au même titre que n’importe quelle autre. »

« A Boston, ceux qui étaient pro-Londres défendaient les esclaves dans les tribunaux, tandis que les rebelles représentaient habituellement les maîtres. » « John Adams « exerçait… comme conseil pour des propriétaires d’esclaves et avait même soutenu que le Massachusetts présumait tous les Africains comme étant des esclaves. » Même Ben Franklin avait « contre-attaqué vigoureusement » contre l’abolitionniste Granvile Sharp, et la liste est longue. Les Africains devaient souvent s’appuyer sue les Tories [conservateurs] pour obtenir d’être entendus de manière équitable dans le système judiciaire, et ils comprenaient que la rupture avec la Grande Bretagne ne pouvait qu’empirer leur situation.

Les craintes de représailles exercées par les esclaves africains attisaient l’animosité des colons et leur sentiment de persécution par la Grande Bretagne.

Quand Lord Dunmore, le gouverneur royal de la colonie britannique de Virginie avait fini par jeter le gant en novembre 1775, en publiant sa fameuse proclamation proposant de libérer tous les esclaves, il avait ajouté encore plus d’huile sur le feu. Les Africains, selon Horne, se rangeaient presque unanimement du côté de l’Angleterre et espéraient en une victoire anglaise qui, croyaient-ils les délivrerait de l’esclavage.

Sauf à supposer une réaction intrinsèquement humaine à la souffrance [des esclaves] de leur part, Horne nous assure que l’attitude britannique à l’égard de l’esclavage n’était pas moins pragmatique que celle des Américains (dont les espoirs d’indépendance économique se basaient sue la poursuite du système esclavagiste dans l’agriculture). Dans ces années antérieures à la croissance exponentielle de l’industrie du coton, les Britanniques voyaient l’esclavage comme incompatible avec les besoins d’un empire mondial qui en était venu, par défaut, à dépendre de l’utilisation de soldats africains pour défendre les intérêts britanniques dans cette partie de l’hémisphère et ailleurs.

La Grande Bretagne avait bien sûr investi énormément dans le commerce d’esclaves africains. Partie intégrante de leur propre évolution « démocratique », c’est la « splendide » Déclaration des Droits qui avait affaibli le monopole de la Royal African Company, ce qui avait conduit le parlement à ordonner que le « commerce des Africains soit ouvert à ‘tous les sujets de sa majesté.’ » « Cette dérégulation du négoce de la chair humaine avait entraîné une sorte de libre commerce des Africains.. Ce qui avait contribué de manière incommensurable à la fourniture de la main d’oeuvre servile nécessaire pour développer le continent, ce qui, ensuite, conduisit l’élite locale à entrer de plus en plus en conflit avec Londres, particulièrement quand elle voulait développer les échanges avec des voisins qui se trouvaient être des ennemis de la Couronne d’Angleterre… »

La Grande Bretagne avait l’expérience de la résistance africaine dans ses colonies caribéennes. Les dangers encourus avaient amené de nombreux propriétaires d’esclaves à émigrer sur le continent américain pour essayer de fuir cette situation. Mais les problèmes continuèrent à se manifester sur le continent aussi. La Floride était devenue une base arrière pour les « esclaves rebelles et en fuite. » Dans les années 1740, mes troupes espagnoles attaquaient la Géorgie depuis des forts en Floride peuplés de centaines d’Africains en armes. L’esclavage était «une source prodigieuse de profits – tout en étant en même temps une menace pour le colonialisme… sous la forme de révoltes africaines soutenues par les indigènes, les ennemis européens, ou les deux. » Horne plonge dans l’histoire des révoltes d’esclaves et des stratagèmes des colonialistes pour les contrer :

« La Caroline avait été désignée pour être le pare-feu protégeant la Virginie et des zones du nord, mais la création de la Géorgie par la suite fut le pénible aveu qu’un nouveau pare-feu devait être construit pour s’étendre plus au sud vers la frontière avec la Floride, alors espagnole. Mais c’était un cadeau empoisonné étant donné que les sujets de Londres se retrouvaient encore plus près des brigades d’Africains en armes dont beaucoup souhaitaient se venger des colons rapaces. Londres était forcé de défendre un continent profondément instable avec une conception inhabituelle du patriotisme qui n’excluait pas des relations étroites avec les ennemis les plus acharnés de la Couronne. »

Du point de vue britannique, il semblait rationnel de limiter le nombre d’esclaves – ce que Londres avait essayé de faire par la taxation. Cette politique fut la source durable d’un lourd contentieux. Les marchands d’esclaves du nord et les planteurs du sud étaient tous vent debout contre la tentative britannique pour limiter par ce moyen le nombre d’esclaves.

Les colons auraient pu espérer la protection britannique, mais ils étaient aussi réticents à payer pour ça qu’ils étaient prêts à prendre les armes eux-mêmes. Bien sûr, ils ne pouvaient tolérer qu’on arme des Africains devoir leur verser une solde régulière. En s’appuyant sur des Africains armés originaires de la Caraïbe, la Grande Bretagne avait gagné la guerre en Inde et contre la France, avec pour effet le plus profond l’éviction des Espagnols de Floride (plutôt que la défaite de la France). La destruction de ce refuge pour esclaves en fuite créa les conditions pour une augmentation des importations d’esclaves en Géorgie et en Caroline et pour une alliance de facto entre les colons américains et les anciens adversaires de Londres. « Cela s’avéra une victoire catastrophique pour Londres parce que, quand la pression fut moindre sur les colons du continent… ils saisirent l’occasion pour se révolter contre la Couronne avec une aide importante des ‘puissances catholiques’. Ce qui aboutit finalement à la création d’une république de propriétaires d’esclaves qui écarta alors les puissances européennes de la domination sur le commerce des esclaves africains… »

Quoique le livre soit organisé en chapitres avec des intitulés thématiques, on le lira plus comme un essai. Horne fait des digressions, et il répète sans aucune nécessité de nombreux points qu’il a déjà traités – ce qui distrait parfois l’attention sur ce travail par ailleurs fascinant. Puisant dans un large éventail de sources, dont des archives inédites, il a écrit une réinterprétation puissante et convaincante de la guerre d’indépendance américaine.

La Contre Révolution de 1776 met en lumière des faits fondamentaux qui avaient été jusque là ignorés ou inconnus – nous révélant ainsi sur les origines de cette république nombre de d’éléments nécessaires à la compréhension de notre situation actuelle.

Les crayons de couleur de la charia qui sèment la peur chez les islamophobes

31 juillet 2013

Dans les milieux conservateurs aux Etats Unis, certains craignent l’imposition de la charia, du droit musulman dans leur pays. A tel point que certains Etats ont adopté des lois pour interdire l’application du droit musulman sur leur territoire.

Cette crainte qu’on peut assimiler à un délire ne vient pas de nulle part puisqu’elle est instillée par des campagnes ciblées menées par des personnes ou des institutions relevant de la frange la plus extrême du sionisme aux Etats Unis ou ailleurs  ainsi qu’on l’a documenté sur ce blog. Et dans le cas du sionisme, extrême ne veut pas dire marginale.

Aujourd’hui, c’est l’entreprise Crayola qui est l’objet du délire islamophobe du parti Républicain dans un comté de Géorgie dans les sud des Etats Unis. 

Les militants anti-Islam sont maintenant affolés par des crayons

Quand ils sont venus pour ma boîte de 24 Crayolas, je n’ai rien dit parce que je ne suis pas un cinglé intolérant

par Tim Murphy, Mother Jones (USA)  29 juillet 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les militants anti-charia ont un nouvel objectif dans leur ligne de mire: Crayola. En fin de semaine dernière, le parti républicain du Comté de Pickens (Géorgie), a lancé sur son site internet un appel à l’action [1] contre une nouvelle promotion du premier fabricant mondial de crayons, qui a commencé à offrir des feuilles de coloriage gratuites avec une thématique islamique [2] en l’honneur du Ramadan. Zut alors! [en français dans le texte]

Les images sont bien inoffensives – l’une d’entre elles comporte un tapis de prière,

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une autre montre un jeune garçon agenouillé pour lire le Coran.

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Mais le Parti Républicain de Pickens y voit au contraire quelque chose d’abominable: 

Rappelons que les Musulmans considèrent le Ramadan comme le”mois du djihad” et le « mois de la victoire » sur les infidèles. Crayola devrait rappeler aux enfants de ne pas essayer de dessiner Mohamed [le prophète de l’Islam] de peur que leurs parents se retrouvent dans l’obligation de se défendre contre les Musulmans et d’accéder à un programme d’éloignement de témoins – comme ce fut le cas pour le créateur du Jour où Tout le Monde Dessine Mohamed [Everyone Draw Muhammad Day] – étant donné que ni le FBI, ni personne d’autre n’a la volonté de les protéger. 

Les arbres de Noël et les lapins ne manquent pas, mais une recherche de la Bible n’a donné aucun résultat.

contact Crayola:@CrayolaListening to Consumers and CustomersConsumer AffairsCrayola LLC1100 Church LaneEaston, PA 18044-0431-or-Click here to contact us electronically.About Our Products – in the U.S. or Canada:For Crayola®, Silly Putty®, Portfolio Series and Pop Art Pixies products, call 1-800-272-9652 1-800-CRAYOLA.

Mais le parti Républicain du Comté de de Pickens et un autre site anti-charia, le bien nommé «la charia rampante» publient tous les deux exactement le même texte le même jour, alors on ne sait pas trop qui a plagié qui. Crayola est une belle entreprise. Parmi les institutions ou personnes tombées sous la coupe de la charia (selon les militants anti-charia) on trouve David Petraeus (4), les magasins d’alimentation Wegman et l’hôtel Hutton à Nashville (5).

 

Source URL: http://www.motherjones.com/mojo/2013/07/anti-islam-activists-are-freaking-out-about-crayons-now

Links:

[1] http://pickensgop.org/category/sharia-law/

[2] http://www.crayola.com/free-coloring-pages/holidays/ramadan-at-sundown-coloring-pages/

[3] http://creepingsharia.wordpress.com/2013/07/25/crayola-com-celebrates-month-of-jihad/

[4] http://www.motherjones.com/mojo/2011/04/petraeus-is-slave-sharia-islam-afghanistan

[5] http://www.motherjones.com/mojo/2011/10/tennessee-hotel-now-under-shariah-law-anti-shariah-activist-says

 

Info repérée via Angry Arab

L’Arménie et l’Iran

26 avril 2012

A l’occasion de la commémoration par l’Arménie du ‘génocide’ que ce pays accuse la Turquie d’avoir commis, le journal espagnol ABC a eu la bonne idée d’interviewer l’ambassadeur d’Arménie en Espagne, Khorén Terterián.

Ce qui nous permet d’avoir un rare aperçu des prises de position de l’Arménie sur la crise qui oppose l’Iran au bloc occidental, entité sioniste incluse.

En fait, on découvre tout simplement que prise entre le marteau turc et l’enclume azerie, la république d’Arménie a tout à perdre d’une agression militaire contre l’Iran. En effet, si l’Arménie n’a que 35 kilomètres de frontières communes avec la république islamique, ce sont 35 kilomètres d’une importance vitale. Et l’Iran est par ailleurs un soutien de poids dans un environnement que le gouvernement arménien définit comme hostile.

A méditer.

Nous n’avons pas d’autre solution que d’avoir de bonnes relations avec Téhéran»

Les Arméniens commémorent leur «génocide» face à une Turquie influente et s’accrochent à leur volonté de se rapprocher plus de l’Union Européenne sans renoncer à leur amitié avec l’Iran.

Par Luis de Vega, à Madrid, ABC (Espagne) 24 avril 2012 traduit de l’espagnol par Djazaïri

 «Nous avons payé le prix pour garder notre langue, notre culture et nitre foi chrétienne,» affirme Khorén Terterián, chargé d’affaires de l’ambassade d’Arménie à Madrid, un pays qui commémore ce 24 avril le début du «génocide» par les Turcs entre 1915 et 1923. Les autorités d’Erevan, capitale de l’Arménie, estiment qu’environ 1,5 millions de ses nationaux furent massacrés. Ce chiffre et le fait que ce fut une extermination planifiée n’ont jamais été reconnus par Ankara qui parle de 300 000 morts.

Le poids de plus important de la Turquie dans les relations internationales représente un frein important pour les aspirations arméniennes à la reconnaissance de ces faits. La volonté de ces deux pays d’être admis dans l’Union Européenne (UE) ne semble pas être un argument suffisant pour que leurs positions de rapprochent même à minima.

A cheval entre l’orient et l’occident et sans façade maritime, cette ancienne république soviétique marquée aujourd’hui par les conflits avec ses voisins, la Turquie et l’Azerbaïdjan avec lesquels les frontières sont fermées. Avec le premier pays, le conflit porte sur la négation du génocide et avec le deuxième, sur l’enclave du Nagorno Karabakh, peuplée majoritairement d’Arméniens mais que l’ONU reconnaît comme azerie en dépit d’une indépendance autoproclamée il y a une dizaine d’années pendant la guerre de 1991 à 1994.

Ce qui oblige l’Arménie à dépendre de la Géorgie au nord, pour avoir accès à la mer Noire et, surtout, de l’Iran au sud qui est devenu, nonobstant les différences religieuses – les uns sont Chrétiens et les autres Musulmans – le principal soutien des Arméniens à l’international, comme le reconnaît Terterián. «En dépit des sanctions, nous n’avons pas d’autre solution que d’avoir de bonnes relations avec Téhéran,» explique le chargé d’affaires pendant un entretien accordé à ABC dans lequel il  observe clairement que la fermeture  des frontières avec ses voisins met son pays à très rude épreuve.

 «Les Etats Unis le comprennent, » répond le diplomate à la question sur les relatiosn de son pays avec les ennemis du régime des ayatollahs. Terterián reste très prudent quand il évoque le climat qui assombrit la région à cause des pressions dur le programme nucléaire iranien qu’il considère comme ayant des fins « pacifiques,» alors que Washington est également un soutien importants pour son pays.

 «Nous ne voulons pas de problèmes dans la région, et encore moins en Iran, » dit-il, sans cacher une certaine préoccupation. «Nous attendons la conclusion d’un accord avec les responsables du programme nucléaire sans un recours à la force qui serait désastreux pour nous,» ajoute-t-il. Vous imaginez qu’on ferme notre frontière avec l’Iran ? » questionne-t-il en parlant de ces 35 kilomètres essentiels pour son pays.

Le jeu compliqué des alliances internationales dont dépend l’Arménie amène également le diplomate à ,e pas se mouiller par rapport au conflit en Syrie. «Question difficile,» admet-il. Moscou, dont la position est qualifiée de «positive» est un autre des piliers dont dépend ce petit Etat de 30 000km2 et de trois milliosn d’habitants, mais qui compte avec une importante diaspora. Mais sa défense de la Russie, fervent allié de Damas, ne l’empêche pas de se positionner sur plusieurs tableaux : « Nous saluons la position de l’Union Européenne et le plan Annan avec ses observateurs pour arrêter les combats. »

 L’Arménie a gagné une petite bataille avec la reconnaissance en 2001 du génocide par la France où vivent plusieurs centaines de milliers de personnes d’origine arménienne. Nicolas Sarkozy a impulsé tout récemment un projet de loi pour faire de la négation du génocide un délit, au risque de nuire à ses relations avec la Turquie. Le chargé d’affaires Arménien à Madrid n’exclut pas l’idée que ce pouvait être un moyen pour le président de s’attirer des votes en vue de sa réélection ou encore d’un message pour Ankara : «Si vous voulez faire partie de l’UE, comportez vous comme des Européens.»

  «Personne ne doute de l’holocauste [des Juifs, NdT] et l’Allemagne est vue comme un pays civilisé qui, en outre, entretient de bonnes relations avec Israël, » conclut-il.

Des terroristes très discrets

8 novembre 2011

Voilà un complot terroriste qui ne fait à peu près que les titres de la presse locale aux Etats Unis.

Pourtant, nous sommes devant des préparatifs tout à fait inquiétants ave des gens qui préparaient un arsenal constitué non seulement d’armes mais aussi d’explosifs et de substances toxiques.

Leurs cibles étaient des locaux de l’administration fédérale à Washington, Newark, Atlanta et la Nouvelle Orléans.

Mais bon, les auteurs potentiels n’étaient ni Arabes, ni Musulmans. Ils n’étaient pas non plus manipulés par le FBI.

Il n’y a donc pas de quoi en faire un fromage, d’où la discrétion de la presse.

C’est d’ailleurs pour ça que les journaux français n’en soufflent pas un mot.

Des mandats de perquisition révèlent les détails de raids au domicile de miliciens

Par Ken Stanford, Access North Georgia (USA) 5 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

ATLANTA – Des informations rendues publiques indiquent que les autorités ont découvert un stock d’armes, les ingrédients pour une toxine mortelle et de matériel explosif au domicile de deux habitants du nord de la Géorgie qui ont été inculpés de préparer des attaques terroristes [domestic terrorist attacks].

Le journal Atlanta Journal-Constitution affirme avoir consulté les mandats delivers contre Samuel J. Crump et Ray Adams, tous deux de Toccoa, mais n’avoir paspu avoir accès aux mandats de perquisition émis contre deux autres personnes, Dan Robers, aussi de Toccoa, et Frederick Thomas de Cleveland

Ces quatre hommes ont été inculpés par un grand jury fédéral et leur audition pour une éventuelle libération sous caution est programmée mercredi prochain au tribunal fédéral de Gainesville.

Le journal rapporte également que Dan Summer, un avocat de Gainesville, a été désigné pour représenter Crump.

Prison et teint de peau aux Etats Unis

5 juillet 2011

L’étude évoquée dans l’article que je vous propose semble enfoncer une porte ouverte : le système judiciaire aux Etats Unis n’est pas du tout indifférent au teint de peau. Mais après tout, Newton lui-même n’avait-il pas commencé par enfoncer une porte ouverte en s’interrogeant sur les lois qui expliquent la chute des corps ?

On aimerait bien que cette « porte ouverte » soit enfin enfoncée en France. On peut rêver.

Dans la science contemporaine, et les sciences sociales notamment, le rôle de la science est, avant d’expliquer, de construire les faits. En l’espèce, dans l’étude qui nous intéresse, il s’agit de démontrer le plus rigoureusement possible l’existence d’un biais lié au teint de peau dans le processus de décision judiciaire, biais que nous appréhendons généralement de manière intuitive et donc non réellement vérifié. Il faut ensuite expliquer ce biais, ce qui est plus délicat que se borner au constat.

Dans les deux cas, la méthode scientifique impose de recourir à des procédures reproductibles, c’est-à-dire permettant à une autre équipe de chercheurs de monter un protocole expérimental du même type quitte éventuellement à introduire des variables permettant de préciser ou de moduler les conclusions de l’investigation.

La même procédure qui permet de confirmer des premiers résultats permet aussi, le cas échéant, de les réfuter complètement ou partiellement.

C’est ainsi que fonctionne la science : elle accepte, pour peu qu’on respecte des procédures explicites et  dont les chercheurs peuvent saisir les avantages et les limites, que ses conclusions soient remises en causes. Cette remise en cause peut n’être acceptée qu’après de vifs débats, toujours cependant argumentés par des résultats obtenus par les fameuses méthodes scientifiques.

Une étude confirme que les femmes à la peau foncée reçoivent des sentences de prison plus longues

par Kase Wickman, Raw Story (USA) 5 juillet 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

 Une étude récente portant sur des femmes détenues pour crimes a montré une corrélation décourageante qui tendrait à confirmer les accusations d’inégalité raciale dans le système judiciaire. Plus claires est la peau d’un condamné, plus sa peine de prison tend à être courte, et moins est longue la durée d’exécution de cette dernière.

Des chercheurs de l’université Villanova ont examiné les dossiers de plus de 12 000 femmes dans les prisons de Caroline du Nord pour aboutir à cette conclusion, rapporte TheRoot.com. L’étude a été publiée récemment dans le Social Science Journal.

Les femmes à la peau Claire ont été condamnée en moyenne à des peines 12 % moins longues que leurs pairs à la peau foncée, et ont passé en moyenne 11 % moins de temps en prison, a constaté l’étude. Les chercheurs ont comparé les sentences pour des crimes similaires, de sorte à pouvoir obtenir les résultats les plus précis et pertinents possibles.

L’étude intitulée “L’impact de la peau Claire sur le temps passé en prison par des femmes noires délinquantes, » s’inscrit sans une démarche plus vaste appelée The Sentencing Project qui étudie depuis longtemps les interactions entre le système judiciaire et la race.

 Selon le résumé proposé par le site internet de The Sentencing project, l’étude apporte une nuance très intéressante. La discrimination ne se résume pas à blanc-noir puisque, « parmi les noirs, les caractéristiques associées à la blancheur apparaissent aussi comme ayant un impact significatif sur des aspects importants de la vie. »

Une étude de 2006 à l’université de Géorgie comparant homes à la peau Claire et homes à la peau foncée avait montré que les homes à la peau Claire étaient avantagés dans le recherché d’emploi, indépendamment de leur expérience professionnelle et de leurs diplômes.

Une étude de 2009 à la York University publiée pas Science a constaté que de nombreuses personnes avaient inconsciemment des attitudes et des comportements racistes.

« La justice n’est pas aveugle; en fait, il est plus correct de décrire la justice comme myope, » affirme Lance Hannon, professeur de sociologie à Villanova et co-auteur de l’étude sur la prison.

“Le verdict est trop souvent dépendant de la capacité d’une personne à sympathiser avec un accuse ou une victime de crime. La sympathie, à son tour, est souvent le produit de variables sociales plus larges comme la ségrégation, et la représentation de certains groupes dans les media. Chez les noirs, des caractéristiques associées à la blancheur s’avèrent avoir un impact significatif sur des aspects importants de la vie, comme la quantité de temps qu’on peut passer en prison. »


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