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Robert Faurisson a-t-il raison?

7 janvier 2014

A vrai dire je n’en sais rien . Et puis la loi dite Gayssot a des arguments persuasifs dont ne dispose pas Robert Faurisson.

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Complément d’information pour Robert Faurisson

Je vous invite cependant à cette lecture qu’on peut qualifier de révisionniste dont les deux derniers paragraphes valent leur pesant de cacahouètes.

Le mythe du ghetto de Varsovie

Les combattants du ghetto ont peut-être été courageux, mais ils ne se sont pas battus aussi longtemps qu’on l’a affirmé. Et quel droit avaient—ils de décider du sort de 50 000 autres personnes?

par Eli Gat, Haaretz (Sionistan) 23 décembre 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

 Comme beaucoup de survivants de l’Holocauste, je me suis toujours senti mal à l’aise devant la manière dont la mémoire de l’Holocauste a été façonnée. Le mythe du soulèvement du ghetto de Varsovie en est un excellent exemple.

Soulèvement du ghetto de Varsovie – le nom même est trompeur. Les Juifs du ghetto de Varsovie ne se sont pas révoltés. À l’été de 1942, quelque 300.000 Juifs du ghetto furent envoyés à Treblinka et assassinés. Environ 50 000 personnes étaient restées dans le ghetto, elles avaient été épargnés à l’époque parce que c’ étaient des professionnels qualifiés qui travaillaient dans les usines allemandes à l’intérieur et à l’extérieur du ghetto. Ces gens n’avaient jamais songé à une révolte, ils pensaient à leur survie.

La révolte concerna seulement un petit groupe de jeunes gens, dont la taille et les actions ont été gonflées dans des proportions mythiques en Israël après la création de l’Etat en 1948. Plus important encore, l’insurrection, qui avait commencé le 19 Avril 1943, était en contradiction avec la stratégie de survie des masses de Juifs qui sont restés dans le ghetto.

L’idée de la révolte et de la lutte armée était cohérente avec l’esprit de la communauté juive dans la jeune nation et la Palestine pré-étatique. Elle a été exagérée par l’aile militante du mouvement travailliste – le parti Ahdut Ha’avoda et le mouvement des kibboutz qui lui était affilié – qui a revendiqué haut et fort l’insurrection tout en réprimant le souvenir de la participation d’autres mouvements, comme les bundistes [membres du Bund, un parti juif de gauche, NdT], les communistes et la droite révisionniste.

Du fait des pressions exercées par cette composante du mouvement travailliste, la journée dédiée à la mémoire de la destruction de la communauté juive européenne a été appelée Journée du Souvenir de l’Holocauste et de l’Héroïsme, comme s’il y avait une quelconque commune mesure entre les deux membres de l’expression. Ahdut Ha’avoda avait attaqué David Ben Gourion et le Mapai – un autre précurseur du parti travailliste – et avait brandi la bannière de l’activisme militaire – le Palmach en Israël et les combattants du ghetto pendant l’holocauste.

Le soulèvement a aussi été monté en épingle par le flou sur les chiffres : le chiffre des pertes allemandes, le nombre de combattants du ghetto et la durée du soulèvement. Dans les premiers travaux traitant de l’holocauste, les auteurs parlaient de plusieurs centaines d’Allemands tués. Mais on a eu par la suite connaissance des rapports dressés quotidiennement par l’officier en charge de la destruction du ghetto. Selon ces rapports rédigés par le général SS Jurgen Stroop, rapports que personne ne remet en question, 15 Allemands furent tués au combat. Après la communication de ces rapports, les premiers écrits sur le soulèvement furent mis au placard pour ne plus être cités.

 Un second chiffre flou est celui du nombre de personnes qui prirent part au soulèvement qui était coordonné par deux organisations Une d’entre elles était l’Organisation Juive de Combat (Zydowska Organizacja Bojowa, ou Zydowska Organizacja Bojowa) de gauche, qui réunissait des mouvements de tendance communiste et socialiste, sionistes et non sionistes. L’autre comprenait des militants de droite, du Betar, qui activaient dans l’Union Militaire Juive (Zydowski Zwiazek Wojskowy, ou ZWW).

Yitzhak (Antek) Zuckerman (Icchak Cukierman) était un dirigeant du Zydowska Organizacja Bojowa et il joua un rôle essentiel dans la construction de l’image du soulèvement en Israël après la guerre. Il affirmait qu’environ 500 combattants avaient pris part à la révolte ; Un autre participant à la révolte, Stefan Grayek, avait porté le chiffre à 700.

Du côté des historiens, le professeur Yehuda Bauer de l’université hébraïque de Jérusalem affirme (sans donner de détails) qu’il y avait entre 750 et 1 000 combattants, tandis que le professeur Israel Gutman, qui avait participé au soulèvement et avait écrit un livre après avoir fait des recherches de son côté, situait ce chiffre à 350. Aucune de ces estimations – sauf semble-t-il celle de Bauer – n’inclut les combattants des organisations de droite dont aucun membre n’a survécu pour témoigner et dont le rôle a fait l’objet d’un silence assourdissant pendant de nombreuses années.

 Le témoignage le plus fiable sous différents aspects concernant le soulèvement, y compris sur la question du nombre de combattants, a été donné par un de ses chefs, Marek Edelman. Edelman, qui était bundiste, était resté en Pologne après la guerre et devint donc un intouchable du point de vue des institutions mémorielles israéliennes.

Edelman situait le nombre des combattants du Zydowska Organizacja Bojowa à environ 220. Quand on lui demanda sur quoi il basait ce chiffre, il répondit : «J’étais sur place et je connaissais tout le monde. Ce n’est pas difficile de connaître 220 personnes.» Sur l’écart entre ses chiffres et ceux de Zuckerman, Edelman dit : «Antek avait des motivations politiques et moi pas.» 

En admettant que le nombre de combattants de l’organisation de droite – pour laquelle on n’a pas vraiment de chiffres – était inférieur, il est raisonnable de supposer que le nombre total de participants à la révolte était inférieur à 400, pour une population de 50 000 âmes dans le ghetto.

 Seulement deux jours de combats acharnés

Les données sur la durée des véritables combats a aussi été gonflée. Gutman fait durer le soulèvement un mois. Mais les rapports de Stroop [l’officier allemand] ainsi que les témoignages des chefs du soulèvement montre que la véritable bataille n’a duré que deux jours. Parce que les plans de bataille de la Zydowska Organizacja Bojowa n’ont jamais été exécutés complètement. Le plan prévoyait de prendre position aux fenêtres, de tirer et de lancer des grenades avant de faire mouvement vers de nouvelles positions.

Au début de la révolte, le 19 avril, les Allemands avaient été surpris par la résistance armée et s’étaient retirés du ghetto. Mais après s’être réorganisés, ils n’ont pas fait le choix de pourchasser les Juifs maison par maison et de subir ainsi des pertes. Ils firent au contraire le choix de détruire le ghetto et de l’incendier.

 Les membres de la Zydowska Organizacja Bojowa qui considéraient que le sort des Juifs du ghetto était joué de toute façon – voués à la mort – avaient prévu de combattre et de mourir les armes à la main. Mais ils se sont finalement retrouvés à se cacher et à chercher à fuir la destruction et les flammes. A la fin, ils furent forcés à fuir et à brûler avec les habitants du ghetto, contrairement à leurs plans de départ.

Zivia Lubetkin, un des chefs de la révolte, en a parlé ainsi : «Nous étions tous impuissants et bouleversés de honte. Tous nos plans étaient en ruines. Nous avions rêvé d’une dernière bataille dont nous savions que nous allions la perdre face à l’ennemi, mais après lui avoir fait payer très cher sa victoire. Tous nos plans étaient en ruines et, faute d’autre possibilité, nous primes une décision : Nous allions décrocher. Il n’était pas possible de combattre plus longtemps.»

Zuckerman a écrit : «Nous connaissions très bien toutes les voies de sortie, tous les passages par les toits. Si l’assaut avait été donné… sans lance flammes, des centaines de soldats auraient dû être jetés dans la bataille pour nous vaincre.» 

Le premier groupe de combattants du ZZF quitta le ghetto le 20 avril , au deuxième jour de la révolte, par des tunnels préparés à l’avance. Un deuxième groupe partit le 22 avril et un dernier groupe le 26 avril. La plupart d’entre eux, tous peut-être, furent tués quand on les découvrit côté polonais.

Les combattants de la Zydowska Organizacja Bojowa, qui n’avaient pas envisagé de quitter le ghetto, n’avaient pas préparé de routes pour s’enfuir. C’est seulement grâce aux tunnels des égouts et à l’aide fournie du côté polonais qu’ils purent quitter le ghetto. Le 28 avril, un premier groupe sortit. Le 8 mai, Mordechai Anielewicz, le commandant de la Zydowska Organizacja Bojowa, se suicida après que l’emplacement de la cache de son groupe dans un sous-sol fut révélé. Le 9 mai, ce qui restait de la Zydowska Organizacja Bojowa quitta le ghetto. En tout, 100 combattants de la Zydowska Organizacja Bojowa avaient pu fuir.

En l’espace de quelques jours, les deux organisations militaires avaient quitté (ou fui) le ghetto bombardé et incendié avec ses 50 000 habitants laissés à la terrible vengeance des Allemands. On évalue à 10 000 le nombre d’habitants du ghetto tués par les Allemands ; le reste fut envoyé dans des camps près de Lublin.

 Une stratégie de survie réduite à néant

Le soulèvement avait donc interféré avec la stratégie de survie de la masse des Juifs du ghetto. Pour le comprendre, il faut prendre la mesure du changement de situation entre 1942 et ses transports de masse, quand la grande majorité des Juifs de Pologne furent exterminés en une courte période de temps, et la situation en 1943.

Dans cet intervalle de temps avait eu lieu le tournant de la seconde guerre mondiale. En novembre 1942, les Russes avaient percé le front du côté de Stalingrad et début février 1943, toute la Sixième Armée allemande s’était rendue. Au même moment les Allemands connaissaient la défaite à El Alamein dans le désert égyptien, et les alliés débarquaient en Afrique du Nord française.

 Ces revers avaient insufflé en Europe occupée l’espoir d’une rapide défaite de l’Allemagne. Même les Juifs s’étaient remis à espérer. S’ils pouvaient tenir ne serait-ce qu’un jour de plus, alors peut-être pourraient-ils être sauvés.

 Il y avait même eu une inflexion dans la politique allemande à l’égard des Juifs. La destruction des Juifs jusqu’au dernier restait peut-être la première priorité, mais l’urgence s’était quelque peu atténuée après l’atteinte de l’essentiel de l’objectif et à la lumière des besoins de l’économie. Les Allemands avaient besoin de travailleurs pour leurs usines après l’enrôlement dans l’armée de l’ensemble de la main d’oeuvre allemande apte au combat. Le travail forcé s’étendait à toute l’Europe.

Les 50 000 Juifs environ qui étaient restés dans le ghetto de Varsovie après les transports [sic, l’auteur n’emploie pas le mot déportation, NdT] de 1942 avaient survécu comme dans d’autres ghettos de la Pologne sous occupation parce qu’ils travaillaient pour l’Allemagne dans des usines. Beaucoup de ces usines avaient des propriétaires et des gérants allemands qui avaient négocié avec les autorités allemandes et la SS pour pouvoir conserver leurs travailleurs.

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Après la chute du ghetto en mai 1943

 A la lumière de tous ces éléments, les Juifs en étaient venus à croire qu’ils avaient une chance de survie. Deux mauvais choix s’offraient à eux : fuir le ghetto pour rejoindre la partie polonaise de la ville qui leur était hostile ou continuer à travailler dans les usines allemandes. Ces deux options signifiaient vivre au jour le jour dans l’espoir que la guerre se termine rapidement.

A la fin de la guerre, des centaines de milliers de Juifs avaient survécu en Pologne et en Allemagne. Rien qu’à Varsovie, le nombre de survivants est estimé à environ 25 000. La bataille jusqu’à la mort, ainsi que l’avaient prévu les combattants du ghetto, n’était pas dans les intentions de la grande majorité des Juifs restés dans le ghetto.

Beaucoup d’historiens de l’holocauste et du soulèvement venaient d’un camp politique qui avait des objectifs politiques. Ils avaient beaucoup d’influence sur le musée de l’holocauste de Yad Vashem, Ils écrivirent nos livres d’histoire et modelèrent notre souvenir de l’holocauste.

Leur influence sur leurs élèves et leurs disciples se sent encore fortement aujourd’hui. C’est pourquoi la question n’a jamais été soulevée : Quel droit avait un petit groupe de jeunes gens de décider du sort des 50 000 Juifs du ghetto de Varsovie.

Eli Gat est un survivant de l’holocauste et l’auteur de « Pas seulement un livre de plus sur l’holocauste »

Les lycéens applaudissent les nazis dans une pièce jouée pendant la journée de commémoration de « l’holocauste »

25 avril 2012

Voilà une affaire qu’on n’aura pas beaucoup ébruitée, pas plus en France que dans d’autres pays puisque aucun organe de presse francophone n’en parle et qu’il ne fait l’objet que de deux références en langue anglaise, dont celle que je vous propose en traduction.

Il est pourtant évident que si cet incident avait eu lieu en France, on en aurait tiré un certain nombre de conclusions sur les lacunes du système éducatif et sans doute sur certaines caractéristiques fondamentales des Français.

Bernard-Botul-Henri Lévy lui aurait sans doute consacré un bloc note édifiant dans le langage ampoulé dont il est coutumier.

Les lycéens applaudissent les Nazis pendant une pièce de théâtre jouée le jour de la commémoration de l’holocauste

Par Aaron Kalman, Times of israel 23 avril 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les informations sur le comportement des jeunes pendant la représentation de la pièce ‘Ghetto’ au théâtre Cameri ont suscité un débat sur un échec éducatif.

“Vous aves humilié le peuple juif et l’holocauste,” a déclaré le comédien Oded Leopold sur la scène du théâtre Cameri jeudi dernier à la fin du spectacle, interpellant ainsi vivement des centaines de lycéens  qui avaient perturbé à plusieurs reprises une pièce traitant de l’holocauste, le jour de la commémoration de l’holocauste.

La conduite des élèves, répercutée seulement ce lundi par la presse israélienne, a suscité un débat intense  et enfiévré à la radio nationale et une démarche d’introspection sur l’indiscipline, les échecs de l’éducation et la perte des valeurs dans la jeunesse israélienne.

Pendant la pièce “Ghetto,” qui traite de la vie des Juifs dans le ghetto de Vilnius au début des années 1940, créée au théâtre Cameri à Tel Aviv, des élèves parmi le public se sont moqués des acteurs et ont crié des propos insultants en direction de la scène. Certains riaient et lançaient des encouragements pendant les scènes où on voyait des Juifs tués par les Nazis, et  celle où un kapo avait frappé un Juif.  On pouvait entendre les cris « tape le plus fort » et « bien fait » en provenance du public.

Quand le spectacle, qui dure deux heurs, s’est terminé, Leopold, qui interprétait le kapo, a fait cesser les applaudissements de fin et s’est adressé aux spectateurs. « J’espère que ce que ressentent vos cœurs est différent de ce qui est sorti de vos bouches, » a déclaré Leopold. « C’était un comportement honteux, pour vous en tout premier lieu. Vous avez aussi humilié le peuple juif et l’holocauste, » a-t-il dit.

Lundi, Gideon Sa’ar, le ministre de l’éducation, a condamné la conduite des lycéens, la qualifiant de «honte qui meurtrit nos cœurs.»

Des élèves venant de quatre lycées différents étaient dans le public – un lycée de Ramle [ne pas confondre avec Ramallah en Cisjordanie], un de Tel Aviv et deux de Rishon Lezion.

La plupart des acteurs ont pleuré à la fin de la pièce, a déclaré Leopold à Maariv. «Nous pleurions parce que nous étions en colère et avions été insultés.» Quand on joue des  scènes du ‘Ghetto’, on est «très vulnérable,» a-t-il dit.

Avi Kalma, directeur du service éducation du théâtre Cameri a déclaré à Maariv qu’il était normal que des écoliers perturbent une pièce de temps à autre, mais ce qui s’est passé jeudi était différent. «On aurait pu penser que c’était une comédie, » à en croire les réactions de s élèves, a-t-il dit, observant que des milliers d’élèves avaient vu la pièce ce weekend et que seul ce groupe s’était conduit de cette manière.

Certains des acteurs, dont Natan Datner et Rami Baruch, ont expliqué que les enseignants “n’ont pas levé le petit doigt” pour essayer de faire cesser les sifflets. On s’attend à ce que des lycéens sachent distinguer les bons et les méchants, « mais ce n’était pas le cas,» a déclaré Baruch.

Mais Rinat Meron, une enseignante de Rishon Lezion a écrit une lettre pour condamner les reproches formulés par Leopold. La réaction de l’acteur a été extrême, a-t-elle écrit à la direction du théâtre. «Les réactions des élèves ne sont en aucune façon une honte pour le peuple juif.».

Les autres enseignants des écoles concernées n’ont pas soutenu le comportement des élèves.

«Quatre de nos élèves ont été exclus de la pièce par les enseignants,», a déclaré à la radio de l’armée la directrice du lycée Branko Weiss de Ramle. Une des enseignantes est la fille de survivants, a-t-elle précisé. «Nous avons repris sévèrement tout le monde immédiatement après le spectacle, » a ajouté Tropper qui a souligné qu’il y avait encore du travail à faire pour traiter cet épisode.

 La pièce «Ghetto,» écrite par Joshua Sobol, a été jouée dans le monde entier, notamment à Londres et à New York, et a obtenu de nombreuses récompenses. La première en hébreu a eu lieu en 1984, et en anglais en 1989.


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