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L’islamophobie sera le nouvel antisémitisme selon le Professeur John L. Esposito

20 avril 2018

Le point de vue exposé ici est celui d’un Chrétien qui professe dans une prestigieuse université catholique de Washington aux Etats Unis. Quelqu’un qui est donc solidement ancré dans ses convictions chrétiennes, ce qui ne l’empêche pas de constater la réalité de l’islamophobie.

Il est détesté par les islamophobes qui lui reprochent notamment ses prises de position jugées trop favorables à la cause palestinienne. De fait, s’il est franchement abusif d’affirmer que derrière chaque islamophobe se cache un Juif, on peut dire que bien souvent se cache un sioniste ou une officine sioniste.

Le professeur Esposito ne propose malheureusement pas  une analyse des causes internes de la montée de l’islamophobie dans les sociétés occidentales. Mais peut-être que cette interview n’était pas le lieu adéquat pour ce genre de développement ?

« L’islamophobie sera le nouvel antisémitisme »

Rencontre avec John L. Esposito, professeur à l’université de Georgetown

Par Rosa Meneses, El Mundo (Espagne) 20 avril 2018 traduit de l’espagnol par Djazaïri

John L. Esposito (né en 1940 à New York), professeur à l’Université de Georgetown , est l’un des plus grands spécialistes mondiaux du dialogue interreligieux et un auteur prolifique, avec plusieurs livres consacrés à la connaissance de l’islam. Parmi ses anciens étudiants figurent le roi Philippe VI d’Espagne, le roi Abdullah de Jordanie ou l’ancien président américain Bill Clinton. Mercredi, Esposito a été nommé docteur ‘honoris causa’ par l’Université Pontificale Comillas ICAI-ICADE et hier, juste avant de partir pour la Malaisie, il a donné une interview à EL MUNDO.

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Le Professeur John L. Esposito

L’université [pontificale] vous a distingué pour votre travail en faveur du dialogue inter-religieux, en particulier entre Christianisme et Islam. Après des siècles d’existence, nous n’avons toujours pas appris à vivre ensemble ?

Je pense que nous avons bien réussi en termes de coexistence, mais au cours de ces dernières années, il y a eu des reculs importants. Si nous regardons, par exemple, la situation politique mondiale, nous voyons de grandes divisions entre l’Europe, les États-Unis, la Russie ou la Chine. Nous vivons dans un monde globalisé et, que cela plaise ou non, nous sommes interdépendants culturellement, politiquement et économiquement. Mais aujourd’hui, nous voyons comment les politiciens d’extrême droite aux États-Unis et en Europe prêchent un discours d’exclusion, contre les immigrés et les musulmans. Et à titre d’exemple, nous avons la situation ridicule de pays comme la République tchèque, la Pologne et la Hongrie [qui connaissent une poussée xénophobe, NdT] où il n’y a même pas un grand nombre de musulmans ou d’immigrés. Je pense que la coexistence est un défi et je n’exagère pas quand je dis que ce sont des temps dangereux à vivre.

De Donald Trump à Marine Le Pen ou Viktor Orban, nous assistons à la montée du populisme dans le monde. Pourquoi leur discours commun est-il une réaction contre l’Islam ?

Oui, il y a une réaction contre les musulmans, mais cela fait partie d’une réaction générale contre les immigrants. Nous oublions que, pour de nombreuses personnes en Europe et aux États-Unis, leurs relations avec l’islam et les musulmans ont commencé avec la révolution islamique iranienne en 1979. Lorsque j’ai obtenu mon diplôme en 1974, l’islam et les musulmans étaient invisibles. Après la Révolution de 1979 – qui a été suivie par l’assassinat de [le président égyptien, Anouar] Sadate et ensuite par la montée d’Al-Qaïda – les musulmans ont été vus d’une fenêtre très étroite à travers laquelle on généralise. Les problèmes survenus en 1979 avaient eu une couverture médiatique qui avait vraiment exacerbé la situation.

Sommes-nous, nous les médias, responsables de la mauvaise image de l’islam et des Musulmans ?

Non, les terroristes sont responsables. Mais les médias ont une grande influence. Je ne dis pas qu’ils offrent une image négative d’une manière délibérée, mais c’est une réalité. Il existe une très grande disparité entre la couverture médiatique des sociétés musulmanes et la couverture médiatique de l’extrémisme. Dans une étude réalisée en 2015 et 2016 au Royaume-Uni et en Allemagne, huit reportages sur dix étaient négatifs et traitaient de l’extrémisme religieux. Les dirigeants politiques et les élites éduquées ont une vision de la réalité basée sur celle fournie par la télévision, les médias et même les réseaux sociaux. Le problème est lorsque cette vision est utilisée comme une arme par des politiciens qui jouent avec la peur parce qu’elle leur donne des votes et de l’argent.

Pensez-vous que l’islamophobie est devenue un problème dans nos sociétés actuelles tout comme l’antisémitisme le fut dans l’Europe des années 1930 ?

Il y a un risque que l’islamophobie devienne le nouvel antisémitisme. C’est une idée sur laquelle j’ai mis en garde dans mes écrits depuis des années. Aux Etats-Unis, il y a même des organisations juives qui ont reconnu ce problème et qui, ces dernières années, ont soutenu des projets contre l’islamophobie, parce qu’elles voient une ressemblance qui leur est familière avec ce qui s’est passé en Europe. Des études publiées en 2015 et 2016 montrent que l’islamophobie est là pour rester et qu’elle est également en cours de normalisation dans le sens que vous pouvez dire des choses contre les musulmans et l’islam publiquement (dans les médias, etc.) en bénéficiant de la liberté d’expression, alors que ce ne serait pas admis si ces choses visaient d’autres groupes parce qu’elles seraient considérées comme racistes. Et cela conduit à un discours de haine ou à des crimes de haine comme les attaques contre des mosquées qui ont eu lieu au Royaume-Uni. Nous sommes restés sourds à ces signaux.

L’islam politique a-t-il changé suite aux révolutions arabes ?

Pas tellement l’islam politique. Je crois que ce qui s’est passé est qu’une partie de la vague de changement a rendu certains pays plus autoritaires. L’Egypte ou les pays du Golfe, par exemple. La Tunisie est un bon exemple de ce que l’islam politique peut faire. En Egypte, il y a eu beaucoup d’erreurs mais le moyen de canaliser la situation avec Mohamed Morsi, qui a été élu démocratiquement, aurait dû être d’attendre les élections. Cependant, les militaires [égyptiens] craignaient ce qui pouvait résulter des élections. Donc, ce que nous voyons maintenant, c’est qu’ils ont géré les élections comme auparavant, quand le leader se présente et obtient 97% des voix. Quand les islamistes sont autorisés à participer au système politique comme n’importe quel autre groupe de citoyens et qu’il existe une vaste société civile, vous pouvez voir comment ils sont intégrés dans ce système. Au cours des 20 dernières années, nous avons vu des élections en Jordanie, au Koweït, en Malaisie, en Indonésie, au Sénégal, au Maroc, où les islamistes participent au système. Mais cela est caché à la fois par les politiciens et les médias de droite, qui mettent tous les islamistes dans le même sac et, au lieu de parler de leur participation à la société, ils concentrent leur attention uniquement sur Al-Qaïda et l’État islamique. .

L’Islam a-t-il besoin d’une réforme religieuse pour s’adapter à l’époque?

J’ai écrit beaucoup de livres à ce sujet. La réalité est que les réformateurs ont toujours existé, mais que leur démarche été entravée. Il est très difficile de préconiser des réformes dans les pays autoritaires, surtout s’il est question de réformer les traditions religieuses parce que tout ce qui affecte la société en termes culturels et politiques est une menace pour les régimes autoritaires. D’un autre côté, il y a des chefs religieux conservateurs qui bloqueront tout changement à cet égard. Pour que les réformes puissent se frayer un chemin, elles ont besoin d’une société ouverte.

Avons-nous surmonté le discours du «choc des civilisations»?

Huntington et moi avons débattu ensemble plusieurs fois. L’expression «choc des civilisations» a beaucoup été utilisée au fil des années, mais elle a signifié différentes choses. Parce que la question est : « quelle est la direction de ce choc ? » La notion de «confrontation» est utilisée par les deux parties ; elle est également utilisée par les extrémistes musulmans. D’un autre côté, j’ai travaillé pendant de nombreuses années avec Gallup et dans nos études nous voyons que les musulmans admirent beaucoup de choses de l’Occident : les libertés, l’éducation, la démocratie, l’économie, par exemple … Mais ils critiquent le double standard en termes de la défense de la démocratie. Ils disent que l’Occident ne fait que promouvoir la démocratie pour lui-même, alors que pour le Moyen-Orient, il préfère promouvoir la sécurité et les affaires, comme George W. Bush l’a fait et comme le fait maintenant Trump. La sécurité est à nouveau l’axe des relations entre les États-Unis et l’Union européenne avec les pays du Moyen-Orient. Trump est revenu pour articuler cette politique dans laquelle on dit aux autocrates : « Ce que vous faites dans votre pays est votre affaire ».

Extrême-Droite: philosémitisme et islamophobie

24 octobre 2017

La digue intellectuelle et morale qui contrariait la montée de l’extrême-droite en Europe est en passe d’être bientôt contournée, voire retournée par les partis représentatifs de ce courant de pensée.

Cette digue, c’était l’antisémitisme professé plus ou moins ouvertement par ces mouvements, un antisémitisme qui n’avait en principe plus droit de cité depuis la deuxième guerre mondiale et la déportation quasi-systématique des Juifs européens par le Troisième Reich.

Cette marginalisation de l’extrême-droite était-elle basée sur un principe humaniste intangible, à savoir l’égalité foncière de tous les hommes, qui avait été bafoué par le régime nazi ? Ou reposait-elle sur la stigmatisation d’un crime contre une population particulière sans qu’il en découle un principe général applicable à toutes les populations minoritaires ?

On a longtemps pu croire à la réalité du principe intangible. Mais ces dernières années nous ont au contraire apporté la preuve, s’il en fallait une, que tel n’était pas le cas et que c’est au contraire le caractère relatif du souvenir du sort des Juifs qui prévaut.

Cette démonstration nous est apportée par l’évolution de l’extrême-droite européenne qui a renoncé, à un rythme différent selon les pays, à l’antisémitisme qui la caractérisait, pour passer au « philosémitisme », tout en élaborant son discours islamophobe.

En soi, cela ne suffit pas à gagner des électeurs. Mais ça suffit à vous ouvrir la porte des studios des radios et des télévisions sans lesquels les messages politiques restent lettre morte dans les sociétés de communication de masse que sont les nations occidentales.

L’islamophobie n’a par contre évidemment pas cette vertu d’endiguement que possède l’antisémitisme.

L’article que je vous propose fait le point sur cette thématique du nouveau philosémitisme et de l’islamophobie qui caractérisent l’extrême-droite européenne actuelle.

On reprochera peut-être à l’auteur sa grande naïveté, ou pseudo naïveté car si je veux bien croire que l’extrême droite instrumentalise les juifs et le sionisme à ses propres fins, il aurait peut-être dû se poser la question du rôle du lobby sioniste et de l’entité sioniste elle-même dans l’ascension de l’extrême-droite et dans la promotion des discours islamophobes produits dans des cercles qui vont au-delà de cette mouvance politique.

Ce qui vaut pour l’Europe vaut aussi pour ses développements américain et australien.

La montée de la nouvelle extrême-droite : les ‘philosémites’ européens utilisent les Juifs pour combattre les Musulmans

L’extrême-droite redéfinit les Juifs comme les ‘victimes exemplaires de la menace de l’Islam,’ ainsi que l’affirme un analyste, le soutien à Israël en étant le corollaire. Mais l’antisémitisme reste très présent.

Par Michael Colborne, Haaretz (Sionistan) 21 octobre 2017 traduit de l’anglais par Djazaïri

Il y a près d’une trentaine d’années, Heinz-Christian Strache était arrêté lors d’une marche aux flambeaux avec une organisation inspirée de la Jeunesse Hitlérienne. Mais ces jours-ci, le dirigeant du mouvement autrichien d’extrême droite Parti de la Liberté, – qui, après le scrutin de dimanche, devrait entrer dans le nouveau gouvernement de droite de l’Autriche – a l’air de vouloir devenir le meilleur ami d’Israël.

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Heinz-Christian Strache du FPÖ (Parti de la Liberté Autricien)

Strache s’est rendu à plusieurs reprises en Israël au nom du Parti de la Liberté, mais les responsables gouvernementaux d’Israël ont évité de rencontrer le chef d’un parti dont le premier dirigeant était un ancien officier SS. Strache a même écrit au Premier Ministre Benjamin Netanyahou plus tôt dans l’année, promettant de transférer l’ambassade d’Autriche de la banlieue de Tel Aviv vers Jérusalem, et de soutenir le droit d’Israël à construire dans les colonies de Cisjordanie.

Israël a « le droit de construire partout où c’est nécessaire sur la terre d’Israël, » écrivait Strache.

 

Strache est loin d’être le seul leader européen d’extrême droite qui soit perçu comme étant devenu un adepte du prétendu philosémitisme. Selon Geert Wilders, porte-drapeau des islamophobes néerlandais, Israël est « la première ligne de défense de l’Occident » contre l’islam. Selon sa propre compte, Wilders a visité Israël plus de 40 fois. En France, la dirigeante du Front National d’extrême droite, Marine Le Pen, a déclaré aux membres de la plus importante communauté juive d’Europe que son parti était «le meilleur bouclier pour vous protéger».

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Geert Wilders

Mais que ce soit en Autriche, en Allemagne, en France ou même en Bulgarie – où un parti ouvertement d’extrême-droite fait partie du gouvernement depuis mai – les dirigeants d’extrême droite utilisent les communautés juives, réelles ou imaginaires, comme des instruments pour diaboliser les musulmans et les autres minorités.

Cette évolution des extrémistes de droite vers le philosémitisme est cependant en grande partie une nouveauté, compte tenu en particulier du fait que beaucoup de ces partis comportent encore beaucoup d’éléments antisémites qui ne cessent de se manifester.

« Les positions pro-israéliennes et le philosémitisme sont relativement récents au sein de la droite radicale européenne, même pour la partie occidentale de l’Europe », a déclaré à Haaretz par courrier électronique Cas Mudde, professeur de sciences politiques à l’Université de Géorgie (USA).

Mudde, qui étudie les mouvements d’extrême droite en Europe, note également que les partis d’extrême droite comme le Parti de la liberté et le Front national qui ont adopté des positions philosémites «les ont développées dans le cadre de leur programme islamophobe».

Il y a plus de dix ans, Mudde écrivait dans une étude sur les partis populistes de la droite radicale en Europe, soulignant la position de nombreux extrémistes de droite sur les Juifs. Les Juifs, dit Mudde, sont considérés comme incarnant une modernité à défendre. D’autre part, l’importante minorité Rom d’Europe est considérée comme une population barbare vivant en marge de la modernité, tandis que les Musulmans sont considérés comme des barbares vivant dans la modernité – l’ennemi déjà présent à l’intérieur, selon l’extrême droite.

Par conséquent, le «tournant philosémite» de nombreux partis d’extrême droite, selon les mots du sociologue Rogers Brubaker, provient directement des préoccupations de ces partis à l’égard de l’islam. Ecrivant plus tôt cette année, Brubaker soutient que l’extrême droite en est venue à redéfinir les juifs en tant que «Européens» et «victimes exemplaires de la menace de l’islam»

L’antisémitisme fait encore rage

Mais tout le monde dans ces nouveaux partis philosémites ne semble pas avoir reçu la consigne. Avant les élections présidentielles françaises d’avril et de mai, Marine Le Pen a dû repousser les accusations selon lesquelles deux de ses compagnons de route étaient des sympathisants nazis qui organisaient des soirées «pyjama rayé» – en référence aux vêtements que les Juifs étaient obligés de porter dans les camps de concentration.

En Autriche, Strache fait semblant de dénoncer l’antisémitisme qui règne encore dans son parti ; ce mois-ci, il a dû suspendre un conseiller local du Parti de la Liberté qui a fait un salut nazi. En plus de cela, des militants autrichiens ont récemment publié une liste de ce qu’ils disent être plus de 60 incidents antisémites et racistes impliquant des personnalités du Parti de la liberté depuis 2013.

« S’il [le Parti de la Liberté] a vraiment changé d’idéologie, est une question à laquelle lui seul peut répondre, » a déclaré la politologue Alexandra Siegl à l’Agence France-Presse.

Mais parfois le masque semble glisser un peu. Quelques jours avant le vote autrichien qui a vu le Parti de la Liberté égaler son meilleur résultat, Strache a interrogé les motivations de l’un des donateurs du futur Chancelier Sebastian Kurz – l’homme d’affaires juif Georg Muzicant, fils de l’ancien président de la communauté juive de Vienne.

Strache a déclaré que le soutien financier de Muzicant pour Kurz était une preuve de Verstrickungen – enchevêtrements – un mot dans ce contexte impliquant une conspiration juive. Pour sa part, Kurz a déclaré que les commentaires de Strache étaient « déshonorants », bien qu’il semble toujours susceptible de former un gouvernement de coalition avec lui.

Fort en Bulgarie

En Bulgarie, sur les frontières souvent oubliées de l’Europe, un parti d’extrême-droite siège déjà dans un gouvernement de coalition – un parti qui utilise l’expérience de la Bulgarie pendant l’Holocauste pour attaquer les minorités les plus dénigrées du pays.

Les Patriotes Unis de Bulgarie, une coalition de trois partis d’extrême-droite, se sont frayés un chemin jusqu’au gouvernement après que les élections de cette année ont laissé le Premier Ministre Boyko Borisov, qui sortait de son troisième mandat, sans autre partenaire possible pour une coalition.

Patriotes Unis et leurs dirigeants islamophobes et anti-Roms sont de fiers promoteurs du rôle de la Bulgarie dans la sauvetage des Juifs des camps de la mort en Allemagne. En mars 1943, Boris III, le roi de la Bulgarie alliée aux nazis, refusa que les 50 000 Juifs bulgares soient déportés dans les camps. Presque tous ont survécu à la guerre et, avec le temps, sont partis pour Israël.

Aujourd’hui, il y a à peine 2 000 Juifs en Bulgarie et seulement deux synagogues an activité. Pourtant, les leaders de la communauté juive ont alerté cette année sur une augmentation des propos et des incidents antisémites, notamment la destruction de pierres tombales juives dans le cimetière central de Sofia le mois dernier et des manifestations en mémoire d’un général nazi notoire, Hristo Lukov.

Rien de tout cela n’a découragé les patriotes unis.

« Les Juifs en Bulgarie sont un exemple d’intégration réussie », a déclaré un député de Patriotes Unis au parlement bulgare à l’occasion de Rosh Hashanah, en lisant une déclaration du parti. Les Juifs, a déclaré le député, sont « un exemple que tous les groupes minoritaires de notre patrie devraient suivre », faisant un reproche subtil aux Roms et aux Turcs de Bulgarie, qui représentent ensemble près de 20% de la population bulgare.

Mais l’approche de l’histoire des Juifs en Bulgarie par Patriotes Unis occulte quelques points essentiels. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Juifs bulgares ont été forcés de porter des étoiles jaunes, de respecter des couvre-feux stricts et de remettre bijoux et autres objets de valeur. Et pendant la guerre, la Bulgarie a occupé la Macédoine, la Thrace et une partie de la Serbie – et n’a rien fait pour empêcher 11 000 juifs de ces régions d’être envoyés à la mort.

Ce n’est pas quelque chose dont Patriotes Unis aime parler.

Dans une déclaration, le parti a affirmé qu’aujourd’hui « les ennemis de la Bulgarie, activement soutenus par bezrodnitsi  » – un terme poétique pour les gens qui se sont éloignés de la nation – « tentent de lancer une accusation honteuse contre les Bulgares » en attirant l’attention sur ces 11 000 Juifs qui ont été déportés vers la mort.

C’est une attitude qui déconcerte la communauté juive actuelle de la Bulgarie. Tom Junes, historien et membre de la Fondation d’Etudes Sociales et Humaines de Sofia, un think-tank non gouvernemental, a rapporté à Haaretz quelque chose qu’un collègue juif bulgare lui avait dit : « Si j’ai cinq enfants et que tu en tues un, Je suis censé te remercier de ne pas avoir tué les quatre autres?

Patriotes Unis devra s’habituer à entendre plus de questions comme celle-ci. Le 75e anniversaire du refus de Boris III d’expulser les Juifs de Bulgarie tombe en mars, juste au moment où la Bulgarie assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, suivie, par coïncidence, par l’Autriche. Certains des politiciens d’extrême droite les plus fervents d’Europe pourraient se retrouver eux-mêmes et leur philosémitisme ostensible, à être plus observés que ce à quoi ils s’attendaient.

Quand un Juif organise des prières chrétiennes pour le président Trump!

11 août 2017

Le président Donald Trump a été porté au pouvoir notamment par des forces ultra-conservatrices dont les deux composantes principales sont l’Alt-Right (ou droite alternative] et les Chrétiens évangéliques.

Ces Chrétiens évangéliques utilisent des techniques bien rôdées, aussi bien au niveau du discours et de l’animation scénique, si j’ose dire, que des outils médias. Toute cette instrumentation ne porte que si elle est mobilisée autour d’une personnalité charismatique et exemplaire.

Le parcours des prophètes en réalité, et c’est bien ainsi que se désignent un certain nombre de pasteurs évangéliques.

L’article que je vous propose en évoque deux, même s’il est plus particulièrement consacré à l’un d’entre eux.

On, constate, comme on a pu le constater par ailleurs, que des Juifs, qui se considèrent comme tels, sont en capacité d’assumer un rôle dirigeant dans des communautés chrétiennes. On lit par exemple dans l’article que le dirigeant évangélique Frank Amedia a été juif autrefois. Pourtant quand on lui demande de se présenter, il dit au présent être « un Juif italien ».

On laissera de côté son parcours spirituel qui me laisse franchement dubitatif quand on voit les engagements du bonhomme qui sont en réalité axés sur les intérêts de l’Etat juif.

Le fait d’être juif n’étant pas une question de foi mais de lien de sang, d’ADN ainsi que le déclare l’autre évangélique cité dans l’article, le deuxième évangélique, Lance Wallnau. Ce dernier relatant même le propos de son père lui disant qu’il entretiendrait un « rapport instinctif » avec le peuple juif.

Voilà qui nous rappelle la vision développée par un certain Adolf Hitler!

Et il va de soi que pour ces gens, « l’Islam doit être brisé pour que le Christ puisse revenir« .

Ces Juifs passés prétendument au christianisme sont en effet les principaux promoteurs de l’islamophobie avec d’autres qui pour leur part n’utilisent pas le vecteur de l’action religieuse à proprement parler.

Le « Guerrier de la Prière » pour Trump claironne ses racines juives

Par Sam Kestenbaum August, The Jewish Forward (USA) 10 août 2017 traduit de l’anglais par Djazaïri

Un télévangéliste qui dit que ses prières ont arrêté un tsunami et qui croit que Donald Trump a été choisi par Dieu anime une campagne de prières de masse en soutien au Président – dans le cadre d’une action de protection étalée sur un mois baptisée POTUS [President Of The USA] Shield.

Frank Amedia, auparavant « chargé de liaison pour la politique chrétienne » pendant la campagne électorale de Trump et « Guerrier de la Prière » autoproclamé a lancé un projet avec d’autres « prophètes » ou « apôtres » pour créer un « bouclier de prière » protecteur autour de la présidence Trump. Il a organisé à cette fin des groupes de prière et des rassemblements au cours de ces six derniers mois.

Frank Amedia

Frank Amedia

« Ces moments forts sont toujours une occasion excitante et puissante d’écouter en coulisses le cœur qui bat derrière le POTUS Shield, » lit-on sur le site web d’Amedia,  » et ils mettent en place l’atmosphère dans la région ! »

Les leaders du POTUS Shield voient la politique comme une guerre spirituelle. Le groupe, a apporté dans un article récent Right Wing Watch [l’observatoire de l’extrême droite], s’inscrit dans ce que les spécialistes de religion qualifient de « forme de christianisme qui se développe le plus vite aux Etats Unis et peut-être dans le monde » – une tendance su protestantisme évangélique qui met l’accent sur l’expérience surnaturelle directe à travers les « dons de l’esprit. »

Image promotionnelle pour le "bouclier de prière" de Frank Amedia pour le président.

Un autre fait dont Amedia parle avec fierté ?

Il était juif autrefois.

« Je suis un Juif italien, mes parents avaient un héritage juif et un héritage italien , »a déclaré Amedia au cours d’un entretien pour une émission de télévision chrétienne l’an dernier.

Son groupe, constitué de 20 membres du conseil ne se targue pas d’accueillir des personnes très ou appartenant à de grandes familles, mais leur leader aime à parler de ses liens avec le Président. Amedia soutient avoir dit au Président qu’il avait été porté au pouvoir par Dieu dans le cadre d’un plan sacré pour bâtir une nation chrétienne forte – qui à son tour fera revenir Jésus Christ pour qu’il règne sur le monde.

« Leur théologie dit que le Christ reviendra seulement avec une église triomphante et dominatrice, » explique Peter Montgomery, auteur du rapport de Right Wing Watch. « Ils consid_rent leur activisme politique comme nécessaire pour provoquer le retour du Christ. »

POTUS Shield a programmé une série de rassemblements dans tout le pays entre maintenant et les élections de mi-mandat de 2018 où ils prévoient de rassembler des soutiens et répandre leur message. Les objectifs concrets avoués du groupe comprennent la suppression du droit à l’avortement, l’interdiction des mariages homosexuels et la révocation des juges fédéraux dont les décisions ne leur conviennent pas. Amedia et sa femme dirigent aussi Touch Heaven Ministries.

Comme beaucoup d’autres évangéliques a une grande vénération pour Israël, un autre pays qu’ils considèrent comme sacré – le shofar [instrument à vent fabrique à partir d’une corne de bélier] avait même résonné et le drapeau israélien flottait pendant la réunion inaugurale de ce groupe de prière

Dans l’entretien sur sa vie passée, Amedia a dit avoir appartenu à une su*ynagogue conservatrice mais en était venu à se sentir frustré dans sa foi. « Ce qui m’intéressait, c’était la manière de revenir à une relation où on voit Dieu, » avait-il dit. Media s’était installé dans une ferme, avait construit un autel et avait commencé à « pratiquer des sacrifices pour faire se manifester la présence de Dieu. »

Il avait observé les rites d’un prêtre juif, disait-il, se conformant aux prescriptions alimentaires et lavant soigneusement ses robes.

Mais cela aussi l’avait laissé insatisfait. Un jour d’hiver, se sentant abattu, il avait erré dans la neige. Il pleurait, disait-il, et demandait à Dieu « d’envoyer un ours pour qu’il me tue et me dévore. »

C’est à ce moment qu’il « a entendu la voix de Dieu pour la toute première fois » – une expérience transformatrice qui le conduisit vers Jésus. « J’eus la révélation que Jésus était Dieu » disait-il.

Il reçut par la suite une formation par Guillermo Maldonado, un pasteur de Miami membre de la New Apostolic Reformation, un groupe de personnes « qui s’autoproclament prophètes et apôtres des temps modernes, » selon le Christian Times.

« Il a été crédité de plusieurs prophéties incroyables, » lit-on sur son site internet et « il jouit des dons de guérir, de faire des miracles, de délivrer [du tourment?], des paroles de la connaissance, d’enseigner et il est aussi un pianiste chevronné et un auteur de psaumes. »

Amedia, qui guide des circuits religieux en Terre Sainte, évoque souvent ses origines juives – un élément qui plait à ses adeptes.

Le leader évangélique n’est pas le seul à évoquer des origines juives. D’autres personnalités, dont d’autres prophètes autoproclamés qui soutiennent Trump font la même chose.

Par exemple, l’évangéliste Lance Wallnau – qui, incidemment, dit aussi avoir prophétisé l’ascension de Trump – affirme aussi avoir des racines juives.

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Pour Amedia, Wallnau et d’autres, la judéité est évoquée en tant que lien de sang ou de lien génétique avec un peuple ancien.

Wallnau raconte une histoire dramatique sur la manière dont son propre père lui avait révélé son identité juive. « Pour le restant de ta vie, tu auras un rapport instinctif avec le peuple juif. C’est dans ton ADN, » disait son père. « C’est dans tes os. C’est dans ton identité. Tu le sauras parce que tu le ressentiras. »

 

« La haine ne porte pas toujours de hidjab ». Ni de burkini. Un article au vitriol du Daily Mirror

25 août 2016

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire cet article. Moins à le traduire, because l’humour british rend la mission plus compliquée. Le résultat n’est pas complètement satisfaisant mais je dois m’en contenter.

Le Daily Mirror est un tabloïd anglais  proche du Labour Party. Il tire à environ 900 000 exemplaires par jour. En France, seuls les journaux gratuits comme 20 Minutes ou Direct Matin arrivent à de tels tirages (le Mirror n’est pas distribué gratuitement).

Chère France : s’il te plaît, arrête de fabriquer de nouveaux terroristes en arrachant les foulards des femmes

The Daily Mirror (UK) 24 août 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

OPINION par FLEET STREETFOX [Fleet Street est le nom de la rue où siègent les principaux journaux anglais]

Fleet Street Fox écrit une lettre ouverte à ceux qui interdisent le burkini

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Femme verbalisée sur une plage pour port de burkini

Mes idiots Française, [sic]

Pour rester diplomate, je vous féliciterai pour votre vin, une bonne partie de votre nourriture et ne mentionnerai pas Jean Michel Jarre.

(Oops.)

Mais je dois vous dire certaines choses au sujet des terroristes au sujet desquels, en dépit du fait qu’ils vous prennent si souvent pour cibles, vous semblez ne pas savoir grand-chose.

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Y’en a une! Y’en a une! Ah non,alors!

Nous aimerions tous qu’il n’y ait pas de terroristes.

Ce qui ne veut pas dire faire le genre de choses qui augmente la probabilité que quelqu’un, le cerveau sous cachetons et animé de la rage de l’impuissant, décide de foncer avec son camion dans une foule de civils,

Les terroristes sont de mauvaises gens. Pas parce qu’ils sont nés mauvais mais parce qu’ils ont été rendus mauvais par des gens encore plus mauvais.

Le travail qui consiste à les convaincre d’être méchants est rendu 85 fois plus facile si le proto-terroriste a l’impression qu’on le considère comme un moins que rien.

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Psst Pierre! Y’a un garçon basané dans la rue avec un ballon. C’est sûrement une bombe!

Une des meilleures méthodes pour amener quelqu’un à ressentir l’humiliation totale est de lui ordonner de se déshabiller devant d’autres personnes.

Les Nazis procédaient ainsi avec leurs prisonniers dans les camps de concentration. Les Khmers Rouges faisaient ainsi avec les gens qui portaient des lunettes [réputés être des intellectuels, NdT]. Daesh le fait avec ses otages.

C’est mal [en français dans le texte], d’accord?

Et c’est pourquoi, mes petites chums [amies en parler du Québec] françaises, c’est incroyablement stupide de dire aux personnes dont vous pensez qu’elles sont des terroristes potentielles d’être plus dénudées qu’elle ne le veulent..

C’est encore plus stupide quand vous considérez le fait que les dames en question :

  1. Ne sont pas des terroristes
  2. Ne cachent pas d’armes dans leurs manches [l’auteur fait un jeu de mot intraduisible qui joue sur le fait qu’en anglais le mot « arm » a le sens de bras ou d’arme selon le contexte].
  3. Et qu’à la base, porter un chapeau, un T-shirt et des leggings qui sont, d’après ce que j’ai pu constater moi-même la dernière fois, sont exactement le genre de vêtements que portent aussi vos agents de police, les habitants de votre pays et les touristes quand ils sont à la plage.
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Mme Nigella Lawson (présentatrice vedette de la télévision britannique), au cas où vous vous poseriez des questions, déteste le soleil par opposition à la liberté

Beaucoup d’entre nous peuvent regarder comme chose admirable votre volonté d’être une nation laïque [secular].

Mais si vous commencez à faire se déshabiller des femmes musulmanes qui veulent recouvrir certaines parties de leur corps, pour être justes vous devrez faire la même chose avec les nonnes, les membres de Hare Krishna, les femmes juives orthodoxes, les catholiques pendant la messe et, eh oui, les imams et les évêques aussi.

Et au sommet des réfractaires aux coups de soleil, les surfeurs dans leurs combinaisons, les mamans de tous les jours, les obèses, les poivrots, les policiers casqués, les personnels sur les routes avec leurs casques de sécurité,  les vieilles dames grecques, les grands-mères et tout ce qui porte un sari.

Et allez-vous sérieusement dire à chaque femme de retirer ses vêtements avant qu’elle puisse rencontrer le Pape lors de sa prochaine visité.

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Vos couvre-chefs sont peut-être des rampes de lancement de missiles, mesdames. Ôtez-les!

Les femmes qui portent un hidjab le font sans doute pour nombre de raisons. La meilleure manière de savoir si elles ont été forcées à le porter, c’est de le leur DEMANDER, pas de leur arracher leurs foulards par la force de la loi et de leur infliger une amende pour ce privilège [en anglais ce mot signifie aussi la faculté de savoir ce que quelqu’un pense].

Il se peut aussi qu’il vous vienne à l’idée que de nombreuses femmes CHOISISSENT d’en porter un – comme le font les nonnes, par pudeur – ou pour des raisons sociales.

Si vous souhaitez que les femmes montrent leurs cheveux, la meilleure façon d’y parvenir est de leur dire qu’elles ont de beaux cheveux.

Humilier une femme du fait de son apparence n’est pas la meilleur manière e l’amener à porter un bikini.

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Bien que vous pourriez essayer avec certains hommes, comme Peter Stringfellow si ça vous chantait

Une autre façon de faire serait de la laisser vivre dans un pays où elle a la liberté de choisir.

Parce que changer un code vestimentaire strict en imposant, euh, un autre code vestimentaire strict ne permettra pas d’emporter la conviction.

D’ailleurs, il y a cent ans de cela, nous couvrions toutes nos têtes.

Voyez-vous, cette dame sur la plage qui a commis le crime affreux de ne pas s’habiller comme Peter Stringfellow est mère de deux enfants.

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Je pense. I think.

Elle a probablement aussi un mari, un père, un frère, des cousins. Tous seront marqués par l’humiliation publique qu’elle a subie.

Et qui, s’ils ne pensaient pas déjà que la France les traitait mal, pourraient se mettre à le penser désormais.

Et si ce n’était pas le cas, ceux qui ont lu sur cette affaire ou vu les photos pourraient se mettre à le penser.

Et s’ils ne le faisaient pas, vous pouvez parier votre dernier franc que les vraies méchants qui cherchent à transformer les autres en terroristes agiteront ces photos au visage de leurs acolytes avant dîner [en français dans le texte].

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Imaginez si quelqu’un avait fait ça à la maman de la pub Oxo (marque d’ustensiles de cuisine)

Après tout, vous ne forceriez pas une nonne à se déshabiller, vous ne retireriez pas le turban de la tête d’un Sikh, ou vous ne rabaisseriez pas le chapelet de prière d’un Bouddhiste

C’est le genre de choses que font les terroristes. Pas vous. Pas nous.

Je sais que vous croyez que par la répression des vêtements de terroristes, vous réprimez les terroristes.

Le problème est que vous stoppez les vêtements, Ni les bombes, ni la haine ou l’islamo-fascisme.

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La haine ne porte pas toujours un hidjab. La journaliste Fatima Manji de Channel 4 a été victime des attaques islamophobes de Kelvin MacKenzie du Sun qui a critiqué le fait qu’elle ait été chargée par Channel 4 de couvrit la tragédie du 4 juillet à Nice

Ce que vous faites là, c’est FABRIQUER DE NOUVEAUX TERRORISTES.

Et une nation saine devrait se demander si ce n’est pas la raison pour laquelle la France a subi seize attentats terroristes en quatre ans.

Ce n’est pas le fait de se recouvrir de vêtements que vous avez en tête, sinon vous devriez arrêter presque tout le monde.

C’est le fait de se recouvrir de vêtements et d’être musulman que vous ne pouvez supporter.

Laissez-moi deviner. Vous voulez qu’ils collaborent ?

La Grande Bretagne a une certaine expérience parce que nous avons essayé la même chose avec les Irlandais, les immigrés à la peau foncée, les Catholiques, les pauvres et, oh, à peu près tous les autres.

Ca n’a pas marché.

Et vos propres enquêtes montrent que sur une population de deux millions d’adultes musulmans, hommes et femmes, à peine 1900 de ces adultes portent des niqabs ou des burqas.

C’est 0.095%.Est-ce là un problème massif ?

Votre problème n’est pas le burkini. C’est que vous ne pouvez pas voir [voir au sens aussi de supporter] la personne qui est dedans.

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Les maths, c’est trop difficile, non?

Vous êtes incapables de voir qu’un pays qui INTERDIT les foulards est tout aussi mauvais que celui qui en fait une OBLIGATION.

Si la raison pour laquelle nous sommes les gentils est que nous donnons aux gens plus de liberté, la retirer quand elle est exercée n’est pas exactement une bonne idée.[en français dans le texte]

Le seul résultat de ça, c’est que ça amène des gens à penser qu’on les méprise à fond et ça transforme ces 0.095 % en le genre de personnes qui non seulement applaudissent mais peuvent même participer à un massacre.

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Pourquoi ne pas lancer du gaz lacrymogène sur les réfugiés, tant qu’à faire? Oh, vous le faites déjà!

Une chose dont aucun d’entre nous ne veut plus.

Alors, s’il te plaît la France, fais une faveur au monde et à toi-même en arrêtant d’envoyer du gaz lacrymogène sue la Jungle de Calais, arrête de ghettoïser tes immigrés, arrête de t’en prendre à des femmes d’âge mûr qui ont envie de piquer une tête dans l’eau et arrête de trouver des moyens inventifs de susciter de nouvelles vocations terroristes.

Parce qu’en même temps que tu fais ce beau travail, tu pourrais tant qu’à faire rebaptiser ton hymne national Le Chant du Clone de Daesh  pour finir.

Tu es la nation de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. S’il te plaît, montre nous que ce n’est pas du passé.

Très sincèrement,

Ton ami Foxy

The Sun, petites pépées et islamophobie

25 novembre 2015

Le Sun est un journal anglais dont il n’existe pas d’équivalent en France. Ses titres racoleurs secondés utilement par la photo d’une femme aux formes et au sourire prometteurs sont au service d’un agenda politique néoconservateur qui est celui de son propriétaire, le magnat de la presse Rupert Murdoch.

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Rupert Murdoch et sa nouvelle compagne, Jerry hall (ex Mme Jagger)

Outre le Sun, le groupe News Corp de Rupert Murdoch est propriétaire du Times, le légendaire journal londonien, du New York Post, un tabloïd à grande diffusion, du Wall Street Journal, des chaînes de télévision et des studios de cinéma Fox etc.

Et ce n’est là qu’un modeste aperçu de cet empire qui s’étend sur tous les continents.

Le Guardian démonte ici les ressorts d’un titre racoleur du Sun destiné à induire le lecteur pressé en erreur et à exciter l’islamophobie.

Les affirmations du Sun sur la sympathie des Musulmans pour les djihadistes ont-elles un fondement ?

Un coup d’œil sur les données de l’enquête derrière le gros titre du tabloïd remet en question la façon dont le journal a interprété les chiffres

par Pamela Duncan, The Guardian (UK) 23 novembre 2015 traduit de l’anglais par Djazaïri

Le Sun a mis en une ce titre racoleur : « Un Musulman britannique sur cinq a de la sympathie pour les djihadistes, » mais cette affirmation est-elle fondée ?

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Un coup d’œil aux données qui sont derrière le gros titre de lundi remet en question la manière dont le journal a interprété les chiffres.

Le gros titre et l’article en pages intérieures sont basés sur une enquête téléphonique conduite par Sturvation la semaine dernière. On ne sait pas vraiment comment l’échantillon de Musulmans britanniques a été constitué par Sturvation ni s’il peut être considéré comme représentatif de l’ensemble de la communauté.

La question particulière qui est à l’origine du titre la une demandait aux répondants qu’ils étaient d’accord avec une liste de déclarations.

Seulement 5 % des répondants étaient d’accord avec la déclaration : « J’ai beaucoup de sympathie pour les jeunes Musulmans qui quittent le Royaume Uni pour rejoindre les combattants en Syrie. » 14,5 % des répondants ont dit avoir « une certaine sympathie » pour eux. Ces chiffres additionnés font un total de 19,5 % qui motivent la tournure de l’article du Sun.

Même en acceptant ces données telles quelles, elles occultent le fait que près de 71,5 % des sondés ont dit ne pas avoir de sympathie pour les jeunes Musulmans qui quittent le Royaume Uni pour rejoindre les combattants en Syrie.

La question posée par Sturvation ne mentionne aucunement les djihadistes, l’État Islamique (Daesh) et la raison pour laquelle les combattants vont en Syrie. En outre, la question ne précise pars qui sont les « combattants en Syrie » – des combattants de Daesh ou éventuellement ceux d’autres groupes rebelles.

Étant donné qu’on a eu des exemples d’individus partis en Syrie pour lutter contre Daesh (par exemple avec un reportage de Channel 4 qui suivait trois anciens soldats partis combattre les miliciens de Daesh en Syrie), il est concevable que certains des sondés aient pu avoir en tête ces exemples plutôt que les gens qui s’en vont pour soutenir Daesh.

Le second problème est que le terme « sympathie » prête le flanc à une mauvaise interprétation : tandis qu’une personne peut l’employer pour signifier qu’il est d’accord avec ceux qui partent se battre, une autre personne peut simplement vouloir dire qu’elle comprend à un niveau émotionnel qu’une personne puisse faire ce choix. On peut éprouver de la sympathie pour une prise de position sans pour autant la partager.

De fait, un sondage antérieur effectué par le même institut en mars pour Sky News avait montré que 4,3 % des non Musulmans exprimaient « beaucoup de sympathie pour les jeunes Musulmans qui quittent le Royaume Uni pour rejoindre les combattants en Syrie. » Dans le même temps, 9,4 % exprimaient une « certaine sympathie », ce qui suggère que les attitudes des Musulmans et des non musulmans ne sont pas différentes quand on leur pose ces questions.

D’autres détails sur le sondage mené par Survation peuvent être trouvés ici tandis que l’intégralité des chiffres peut être trouvée ici.

Après le triple meurtre raciste de Chapel Hill, les islamophobes passent à l’action au Texas

13 février 2015

On aurait du mal à le savoir par la presse française grand public, mais on l’apprend par exemple par le site musulman d’informations Katibîn :

Incendie au centre islamique de Houston

Auteur : Lyes Dans Actualités, International 13/02/2015 0 68 Vues

Ce vendredi 13/02/15 à 05h30 heure locale, un important incendie a eu lieu au niveau de l’institut islamique de Houston.

Une investigation en cours

Les pompiers de Houston sont intervenus ce matin au niveau du Quba Islamic Institute suite à une alarme incendie. Le feu avait déjà entamé la structure du bâtiment à l’arrivée des secours sur place, ils n’ont pu que constater une épaisse fumée et des flammes vives.

L’extinction complète de l’incendie a pris plus d’une heure. L’institut étant vide à cette heure-ci, aucune perte humaine n’est à déplorer. Néanmoins, l’immeuble n’est plus du tout viable. Il servait notamment de centre éducatif pour les jeunes musulmans de la zone sud de Houston, mais aussi de centre d’aide pour les familles de la communauté.

Les forces de police ont ouvert une enquête pour déterminer la cause exacte du déclenchement de l’incendie. Pour l’heure pas d’indication sur l’origine criminelle ou non de ce désastre.

L'incendie n'a touché qu'un seul des bâtiments du Quba Islamic Center de Hosuton

L’incendie n’a touché qu’un seul des bâtiments du Quba Islamic Center de Hosuton

A l’heure où j’écris, il existe une sérieuse suspicion quant à la nature criminelle de l’incendie puisque, selon Ahsan Zahif, fils de l’imam de la mosquée, un « accélérant a été utilisé pour le feu qui s’est déclenché vers 5h30 du matin. »

On n’a cependant pas de réelle certitude car si le fils de l’imam dit tenir cette information d’enquêteurs du service de lutte contre les incendies tandis que le porte parole de ce même service affirme qu’aucune information de cette nature n’a été donnée.

L’enquête devrait en dire plus assez prochainement. (mise à jour: le caractère criminel de l’incendie est maintenant certain)

Quoi qu’il en soit, cet incident survient peu de temps après le triple meurtre dont ont été victimes trois étudiants de confession musulmane sur le campus de Chapel Hill en Caroline du Nord.

La nature raciste de ce crime est contestée aux Etats Unis où d’aucuns le lient à une banale dispute pour une place de parking !

Une explication qui en dit long non seulement sur le racisme du meurtrier mais aussi sur celui de nombre de médias.

Outre ce tragique élément de contexte, il faut quand même savoir qu’une autre institution religieuse musulmane texane à Irving près de Dallas est en ce moment l’objet d’une campagne d’une certaine presse « chrétienne » (sioniste chrétienne pour être plus précis) qui l’accuse d’avoir inauguré un tribunal traitant des affaires conformément à la charia (droit musulman).

L'Islamic Center d'Irving (Texas)

L’Islamic Center d’Irving (Texas)

L’Islamic Center d’Irving a tenu à démentir fermement ces allégations, tout en précisant qu’un de ses membres participe comme médiateur dans un tribunal islamique qu’il existe ailleurs dans l’agglomération Dallas – Fort Worth, un tribunal qui traite d’arbitrages intra-communautaires, notamment d’affaires familiales, quand les parties concernées en sont d’accord.

L’Islamic Center d’Irving rappelant au passage que ce genre de tribunal religieux n’est nullement l’apanage de la religion musulmane et qu’il en existe depuis longtemps pour les communautés chrétiennes et juives.

Le problème étant justement que les militants anti-Islam veulent traiter cette religion comme une exception et lui contester les droits que la Constitution des Etats Unis accorde à toutes les autres.

Il faut d’ailleurs relever que cette campagne « anti-charia » fait suite à l’organisation d’une manifestation le 17 janvier 2015 à Garland, près de Dallas, pour protester contre la tenue d’une conférence visant à collecter des fonds pour la création d’un centre destiné à enseigner aux Musulmans comment combattre les stéréotypes.

Dans la même ville de Garland, l’American Freedom Defense Initiative (AFDI) de la néoconservatrice et très sioniste Pamela Geller organisera le 3 mai prochain une exposition- concours de caricatures représentant le prophète de l’Islam.

Pamela Geller est "Charlie" à fond

Pamela Geller est « Charlie » à fond

On peut raisonnablement supposer que le triple meurtre de Chapel Hill, loin de dissuader les activistes de l’islamophobie, va au contraire les encourager d’autant que la mollesse des réactions de la classe politique ne leur aura pas échappée.

Expulsée d’une mosquée londonienne, ou le mensonge d’une journaliste britannique

7 février 2015

Voilà ce qu’on pouvait lire dans « Courrier International » qui reprenait la presse britannique.

La journée « Visite ma mosquée » marquée par une bévue vis-à-vis d’une journaliste

Le Conseil musulman britannique organisait hier une journée « portes ouvertes » dans des mosquées du pays. Une opération globalement réussie, jugent les journaux, hormis un incident « sexiste » – une journaliste a été refoulée à l’entrée d’un établissement.
Des visiteurs à la mosquée de Finsbury, à Londres, le 1er février 2015 - AFP/Ben Stansall
Des visiteurs à la mosquée de Finsbury, à Londres, le 1er février 2015 – AFP/Ben Stansall

Portes ouvertes, thé et gâteaux pour les non-croyants : hier n’était pas une journée comme les autres dans une vingtaine de mosquées d’outre-Manche, puisque le Conseil musulman britannique organisait la journée #VisitMyMosque (« Visite ma mosquée »). Cet événement inédit « était organisé après que le Conseil musulman britannique se fut inquiété d’un sentiment anti-musulman, après le meurtre de 17 personnes à Paris le mois dernier », note The Independent.

Journée de tolérance

L’événement a connu un certain succès, note le quotidien, qui rapporte le témoignage de Britanniques non musulmans heureux de leur visite, notamment dans une mosquée de l’est de Londres, où une cinquantaine de visiteurs se sont rendus. Les uns y sont allés « pour rencontrer des musulmans qui ne sont pas à la télévision », les autres pour « dépasser leur crainte de finir par croire à la propagande ». Les non-croyants ont pu visiter la mosquée, assister à la prière des hommes, puis des femmes, avant de terminer par la visite d’une petite exposition sur l’histoire de l’établissement, construit en 1986.

Parmi les établissements qui ont ouvert leurs portes, la mosquée de Finsbury, « dont l’histoire récente a été marquée par [la présence] de membres extrémistes », rappelle de son côté The Guardian. L’établissement souffre toujours d’une mauvaise réputation, causée par le passage en ses murs de figures extrémistes notoires comme Abou Hamza, qui « a pris le contrôle de la mosquée à la fin des années 1990 et l’a transformée en l’un des plus importants centres de l’islam radical en Grande-Bretagne », avant d’être arrêté en 2003 et d’être condamné à la prison à perpétuité aux Etats-unis, explique le journal. Mais la plupart des visiteurs qui se sont rendus hier à la mosquée de Finsbury ont été séduits par la visite et par la rencontre avec les pratiquants, poursuitThe Guardian, qui salue cette « journée de tolérance ».

« Jetée à la rue »

Pourtant, un « couac » de taille a quelque peu entamé le succès du #VisitMyMosque Day : la journaliste de Channel 4 Cathy Newman a été refoulée à l’entrée de la mosquée de Streatham, à Londres, note The Independent. Sur Twitter, elle a expliqué « avoir été surprise de se retrouver mise à la porte ». « J’étais habillée comme il faut, la tête couverte et les pieds nus, mais un homme m’a mise à la porte. J’ai dit que j’étais là pour la journée ‘Visite ma mosquée’, mais cela n’a rien changé. » Immédiatement, des réactions ont fusé sur le réseau social, notamment celle de Louise Mensch, une responsable du parti conservateur, qui a parlé d’un « gigantesque raté misogyne », regrettant que Cathy Newman ait été « jetée à la rue ».

Le Conseil musulman s’est excusé pour cet « incident », expliquant que l’établissement en question ne participait pas à la journée portes ouvertes, et que Cathy Newman s’était rendue « dans la mauvaise mosquée ». « Ce n’est pas parce qu’elle est une femme [qu’elle s’est vu refuser l’entrée], mais parce que l’établissement ne faisait pas de ‘portes ouvertes’ ce jour-là », a expliqué l’organisation. La journaliste de Channel 4 a indiqué s’être rendue ensuite dans une autre mosquée, où elle a été « chaleureusement accueillie ».

La journée Visite Ma Mosquée s’est donc globalement bien passée n’était cet incident avec Cathy Newman, la journaliste de la Chaîne de télévision Channel 4 qui a été refoulée d’un lieu de culte musulman londonien.
Cathy Newman de Channel 4

Cathy Newman de Channel 4

Cet incident dépasse la simple anecdote parce que non seulement les tweets de la journaliste ont servi d’argument à certains politiciens comme on peut le lire dans l’article ci-dessus mais aussi parce que la mosquée incriminée a ensuite reçu un flot d’insultes par internet et même des menaces de mort par téléphone.
Comme on peut le lire aussi, les responsables de la dite mosquée ont présenté leurs excuses à la présentatrice télé.
Ils l’ont fait à tout hasard car ils n’étaient pas vraiment informés de l’existence d’un incident.
Pour la simple raison que l’incident n’a pas eu lieu et que la journaliste a fait preuve de mauvaise foi dans cette affaire.
Cette mauvaise foi a été démontrée par la diffusion auprès du public d’un enregistrement de la caméra de surveillance de la mosquée qui montre que si, en effet, Mme Newman s’est bien présentée dans une mosquée où elle a ôté ses chaussures après être entrée dans le vestibule, elle n’en a nullement été refoulée mais en est sortie sans contrainte après avoir eu une brève conversation avec un homme.
De son côté l’homme croyait que cette femme était à la recherche d’une église et lui indiquait donc où se trouvait l’église du quartier, tandis que pour sa part,  la journaliste  s’était trompée de mosquée.
Mme Newman était de fait attendue dans une autre mosquée assez proche où elle devait rejoindre son équipe de tournage déjà sur place.
Cathy Newma a reconnu avoir été bien accueillie à la mosquée Hyderi où elle af inalement rejoint son équipe de tournage

Cathy Newman a reconnu avoir été bien accueillie à la mosquée Hyderi où elle af inalement rejoint son équipe de tournage

Par ailleurs la mosquée où elle s’était présentée ne participait pas à l’opération de la journée Visite Ma Mosquée.
Mme Newman a présenté ses excuses pour ce qu’elle qualifie de malentendu.
A mon avis, elle ne s’était surtout pas rendu compte de l’impact que peuvent avoir les tweets d’une personnalité publique dont les messages sont suivis par plus de 70 000 abonnés. Des tweets qui de plus sont d’autant plus crédibles qu’ils entrent en résonance avec les représentations prédominantes sur la vision des femmes en Islam.Ce qui est étonnant de la part de quelqu’un qui travaille pour un grand média audiovisuel comme Channel 4.
La presse britannique rapporte généralement en détail ces éléments correctifs avec photos et vidéo à l’appui.

Malheureusement, le mal a été fait car, comme le dit Esmat Eraj, une des responsables de de l’Hyderi islamic Centre qui a si bien accueilli la journaliste,  les allégations de Mlle Newman ‘alimentent l’islamophobie.’
 

Le massacre perpétré au siège de Charlie Hebdo a-t-il un rapport avec la liberté d’expression?

7 janvier 2015

Ce post est une synthèse de plusieurs messages ou commentaires que j’ai commencé à poster sur Facebook à partir du début d’après-midi.

Je viens d’entendre le discours de François Hollande à la radio. On doit reconnaître qu’il a fait un très beau discours, très digne et à la hauteur de la situation même s’il n’a pu éviter un passage hypocrite sur la politique étrangère de la France et fait ainsi le lien dans un sens bien précis avec la tuerie perpétrée aujourd’hui à Paris. 

On verra ce qu’il subsistera de cette dignité dans les jours, semaines et mois à venir.

Comme beaucoup, j’ai appris avec stupéfaction puis effarement l’agression extrêmement meutrière perpétrée contre les locaux du magazine Charlie Hebdo.

Non pas que j’apprécie la ligne éditoriale de cet hebdomadaire (que je m’abstiens de lire depuis maintenant de longues années), mais parce que je réprouve ces méthodes sauvages et l’effusion de sang.

Sans être absolument non violent, je considère que l’exercice de la violence doit être réservé à l’auto-défense en cas d’agresion physique, proportionnelle à l’agression et laisser la place à la justice dès lors qu’elle est en mesure de se substituer à l’autodéfense qui n’a lieu d’être qu’en cas d’urgence et d’absence d’autre recours. La violence physique, qui plus est meurtrière, est à condamner dans tous les autres cas, et bien évidemment dans le cas présent.

J’entends bien, et je comprends, que de nombreuses voix vont se lever pour déplorer la perte de toutes ces vies humaines, que ce soit la mort des membres de l’équipe de l’hebdomadaire ou celle des agents de police, et pour déplorer l’atteinte physique faite à la liberté d’expression et de la presse.

Pourtant, si on ne peut que déplorer les pertes humaines, je considère que ce crime n’a rien à voir avec la liberté d’expression, ni même avec le champ médiatique. Après tout en ce moment, ce sont Michel Houellebecq et Eric Zemmour qui font l’actualité islamophobe, pas Charlie Hebdo. C’est pourtant l’hebdomadaire qui a été visé.

Ce drame s’inscrit en réalité dans la campagne de peur qui s’est mise en place depuis l’affaire Merah. Cette campagne s’est saisie récemment de  trois premières affaires ou pseudo affaires (Nantes, Joué les Tours et Dijon) qui ont été un avant goût, des étapes utiles qui ont été exploitées pour renforcer les dispositifs sécuritaires dans un cadre clairement posé comme antiterroriste par le gouvernement alors que nous étions devant des incidents certes traumatisants dans lesquels des personnes ont pu trouver la mort mais qui relèvent du malheureux fait divers.

Nous sommes maintenant entrés dans le vif du sujet car ce sont des membres de l’élite intellectuelle et médiatique qui ont été visés, ce qui justifiera une très forte réponse des pouvoirs publics qui représentent d’une certaine manière ces élites. Nous allons bien sûr voir se mettre en place un ensemble de dispositions ainsi qu’une répression qui va toucher des gens et des milieux qui n’ont rien à voir avec les auteurs de ce crime.

De fait, avec le massacre perpétré au siège de Charlie Hebdo, un palier et un point de non retour ont été franchis comme on va bientôt s’en apercevoir.

Il fallait en effet une telle abjection pour balayer les réticences à sombrer dans la haine anti musulmans dont a su faire preuve le peuple français. Ici, c’est la classe médiatique, avec des personnalités qui étaient à la jonction des milieux journalistiques et artistiques, qui a été touchée en plein coeur avec des figures emblématiques du paysage culturel français, ainsi de la disparition par exemple de ce véritable monstre sacré qu’est Georges Wolinski, des symboles de l’impertinence qui ont accompagné plusieurs générations d’intellectuels et de membres de la classe moyenne cultivée (qu’on les apprécie ou pas, c’est autre chose).

Ici, il faut attirer l’attention sur le fait que depuis quelques années, le climat islamophobe est exacerbé par des membres de cette élite, que ce soit Eric Zemmour, Michel Houellebecq ou certaines des victimes du carnage qui vient d’être perpétré. C’est un climat en quelque sorte inspiré par le haut et non quelque chose qui vient des tréfonds de la société. Et il ne faut pas trop personnaliser la question pace que les personnes citées ont en réalité derrière elles tout un appareil politique et économique qui les porte à bout de bras.

Il faut donc s’attendre à une très forte réaction de ces élites qui sont des élites dominantes dans tous les sens du terme. Le crime qui vient d’être commis risque d’attirer de nouvelles couches de ces catégories sociales dans la dérive islamophobe.

La réaction des élites aura lieu aussi bien sur le plan intellectuel que sur le plan politique et sécuritaire avec un renforcement des mesures répressives. D’autant que la mise à mort de sang froid d’un agent de police à terre et sans défense aura bouleversé et choqué non seulement la population en général mais ses confrères dont j’ose à peine imaginer l’état d’esprit en ce moment.

Comme beaucoup d’autres personnes, je souhaite ardemment que les auteurs de la tuerie soient arrêtés par la police pour être traduits en justice et qu’on puisse savoir leurs mobiles exacts et qui les a inspirés/manipulés. Parce que nous sommes certainement ici devant une affaire du type Merah ou Nemmouche, avec des tueurs manipulés par un service. Si les auteurs sont eux-mêmes membres du service auquel je pense, ils ne seront certainement jamais pris, ni morts, ni vifs.

Personnellement, je ne veux pas manquer de respect aux victimes, que ce soit aux agents de police ou à Wolinski que j’ai toujours admiré, pas même à Charb qui a versé dansla provocation islamophobe.

Je me refuse par contre à associer ce crime à des Musulmans et encore moins à des Musulmans agissant en toute connaissance de cause.

Pour moi, ce n’est et ne peut être que le résultat d’agissements de personnes manipulées (du genre justement Mohamed Merah, Mehdi Nemmouche et d’autres) ou le résultat de l’intervention directe d’un service spécialisé.

Pour mieux me faire comprendre, je dirai que ces crétins/salopards peuvent être manipulés dans ce sens qui consiste à semer la mort et la désolation, ou dans un autre sens qui consiste à s’associer aux acteurs des campagnes islamophobes. Ce sont fondamentalement les mêmes personnes et la direction de leur dérive sera avant tout une question de goût (pour la bagarre par exemple), de rencontres, d’argent, de femmes,de shit, enfin tout ce qui peut motiver un homme.

A ceux qui demanderont pourquoi, je répondrai simplement qu’ils devraient s’intéresser à la politique de leur pays, sa politique économique, sociale et étrangère, Toutes les réponses sont là mais, comme disait Marx, la compréhension ne se dégage pas directement des faits bruts et concrets pris isolément mais au contraire de la mise en relation des faits, c’est-à-dire en allant de l’abstrait au concret et pas l’inverse.

Le député UDI Meyer Habib et Benjamin Netanyahou

Le député UDI Meyer Habib et Benjamin Netanyahou

Ce n’est pas pour rien si on nous a dit que la lutte contre l’antisémitisme était « une grande cause nationale », ce n’est pas pour rien que le député français Meyer Habib a dit qu’avec leur vote en faveur de la reconnaissance d’un Etat palestinien les députés importaient en France le conflit du Proche Orient (Meyer Habib vient d’enfoncer le clou dans la plaie pour ainsi dire), ce n’est pas pour rien que Benjamin Netanyahou a averti la France qu’elle est menacée par le terrorisme parce qu’elle est trop pro-arabe (ce qui n’empêche pas les médecins militaires de Netanyahou de soigner les blessés d’al Qaïda dans le Golan occupé),

Ce n’est pas pour rien mais parce que l’Agence Juive veut attirer en Palestine occupée quelque « 42 000 Juifs de France d’ici 2017 ». Comme les Juifs français se sentent plutôt bien dans leur pays, il est donc nécessaire de stimuler la demande d’émigration fut-ce au prix d’une extrême tension et même de morts en France.

En effet, ces gens ne reculent devant rien et tout ce qui les intéresse, c’est le rapport coût-bénéfice.

Nous sommes aujourd’hui dans l’ultime étape de la création du climat propice à encourager le départ vers l’entité sioniste de citoyens qui appartiennent à la communauté juive européenne la plus importante numériquement et dont les membres sont souvent détenteurs d’un niveau d’éducation et de qualification élevé. C’est donc une population très intéressante sous cet aspect et dont l’apport ne sera pas négligeable pour la grande bataille qui se joue en Palestine occupée : la bataille démographique, toujours décisive dans les situations coloniales.

Le Juif antijuif qui représente les Musulmans aux Etats Unis

19 octobre 2013

Le Council on American Islamic Relations (CAIR) est une des plus importantes organisations de défense des droits des Musulmans aux Etats Unis.

Selon son site web,

La vision de CAIR est la défense ardente de la justice et de la compréhension mutuelle.

La mission de CAIR est d’améliorer la compréhension de l’Islam, d’encourager le dialogue, de protéger les libertés publiques et de promouvoir la justice et la compréhension mutuelle.

On reconnaîtra là les principes habituels qui guident l’action des associations qui entendent représenter les droits des minorités aux Etats Unis. L’action de CAIR s’exerce de manière tout à fait classique par la pratique du lobbying dans la capitale fédérale et dans les différents Etats qui composent les Etats Unis.
CAIR cherche aussi à encourager la participation des Musulmans à la vie publique et intervient dans la lutte contre les discriminations en offrant médiation et prestations juridiques.

Rien que de très banal, surtout pour un pays comme les Etats Unis.

Sauf que CAIR représente la communauté musulmane qui fait l’objet de la culture du soupçon aux Etats unis, au moins depuis les attentats du 11 septembre 2001, et d’une campagne islamophobe menée de manière méthodique,

Cette campagne islamophobe, si elle prend prétexte des attentats de 2001  trouve en réalité son fondement, comme on l’a déjà vu sur ce blog à propos notamment des lois anti-charia, dans la démarche d’activistes sionistes radicaux qui s’appuient sur un appareil financier et une organisation bien rodés.
Et CAIR, en tant qu’organisation représentant des Musulmans et plaidant pour la justice a ce défaut insigne de plaider pour une solution juste au conflit du proche Orient quoique ce conflit ne soit pas au coeur de ses préoccupations.

C’est cependant encore trop pour les ultrasionistes qui n’ont de cesse de dénoncer les liens de cette organisation avec ce qu’ils appellent des organisations terroristes.

Daniel Pipes

Daniel Pipes

Les (prétendus) arguments contre CAIR sont bien synthétisés par le néoconservateur  Daniel Pipes (Pipes est un nom qui fleure bon l’Angleterre mais la famille de Daniel Pipes est juive polonaise et a émigré aux USA dans les années 1940), et c’est en gros la même que celle présentée par les organisations qui constituent le lobby sioniste comme l’Anti Defamation league (ADL, équivalent de la LICRA aux Etats Unis).
Il va de soi que pour ces tenants du sionisme radical, CAIR flirte forcément avec l’antisémitisme compte tenu de ses prises de position sur la Palestine.

Un argument qui vient de prendre un petit coup dans l’aile avec la nomination d’un Juif au poste de directeur de la section de CAIR à Philadelphie (chaque section régionale est autonome).

Bon, ce n’est pas n’importe quel Juif puisqu’il s’agit de Jacob Bender, un documentariste connu pour ses positions de gauche, y compris sur la question palestinienne.

Jacob Bender

Jacob Bender

Un Juif antijuif présume déjà Abraham Foxman, le premier responsable de l’ADL.

Jacob Bender est le premier Juif à diriger une section de CAIR, l’organisation de défense des droits des Musulmans
L’activiste de Philadelphie fait face à l’hostilité dans l’establishment juif
par Nathan Guttman, The Jewish Forward (USA) 17 octobre 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

Jacob Bender va devenir le porte-voix des Musulmans de la région de Philadelphie dans la lutte contre la discrimination qu’ils subissent sur les lieux de travail et dans la sphère publique, et dans le combat contre les expressions de haine.

Bender est convaincu que son appartenance à la confession juive ne peut que l’aider à faire ce travail avec efficacité.

«La communauté musulmane est attaquée par des forces islamophobes, et il est de l’obligation et de le responsabilité de toutes les personnes de bonne volonté de se lever et de dire que cette agression est une manifestation d’intolérance,» affirme Bender. «C’est [cette mission] absolument cohérent avec les objectifs que je me suis fixés dans la vie.»

La section de Philadelphie du Council on American Islamic Relations a annoncé la nomination de Bender à son poste de directeur exécutif le 15 octobre. Bender est le premier Juif, et le premier non musulman, à exercer comme directeur d’une branche de CAIR.

«Les besoins de la communauté musulmane sont exactement les mêmes que ceux de toute communauté minoritaire aux Etats-Unis », déclare Iftekhar Hussein, président du conseil d’administration de CAIR-Philadelphie. «Jacob, en tant que juif, le comprend du fait des ses propres origines. »

Militant des questions liées au dialogue interreligieux entre Juifs et Musulmans qui a été impliqué par le passé dans la défense d’une vision progressiste de la paix au Moyen Orient, la nouvelle position de Bender va le placer devant deux types d’attentes de natures très différentes.

Il va rencontrer une communauté locale musulmane qui attend qu’un non musulman représente ses besoins aussi bien que l’aurait fait un coreligionnaire.

Il va aussi être confronté à un leadership juif national qui a décidé que CAIR n’était  absolument pas un partenaire avec qui on peut dialoguer.

Dans un long document publié en 2006, l’Anti-Defamation League (ADL) accusait CAIR d’avoir des positions extrémistes sur Israël et d’avoir des liens avec des individus et des organisations qui ont exprimé leur soutien à des organisations terroristes.

Les organisations juives avaient aussi souligné par le passé le fait que CAIR avait été initialement citée dans le dossier judiciaire de la Holy Land Foundation, une organisation caritative basée aux Etats Unis qui avait été accusée de rassembler des fonds pour le Hamas. Mais un tribunal avait ordonné en 2012 que la référence à CAIR soit retirée du dossier.

«CAIR ne fait pas partie des partenaires potentiels de la communauté juive,» déclare Ethan Felson, vice-président du Jewish Council for Public Affaires. «La communauté juive a examiné son dossier et a conclu que «Nous ne pouvons pas travailler avec cette organisation.»

Même si aucune position officielle n’a été adoptée, la communauté juive a exclu CAIR de toute action interreligieuse commune avec la communauté musulmane et s’est concentrée sur les relations avec l’Islamic Society oh North America et avec des mosquées et des imams locaux.

CAIR et Bender rejettent les assertions des organisations juives selon lesquelles l’organisation serait de quelque manière extrémiste. «Il y aura toujours ceux qui essaieront de diaboliser les autres organisations,» déclare Bender. «En tant que personne qui soutient depuis longtemps les droits des palestiniens et qui critique la politique d’occupation, je ne vois pas de contradiction entre mes opinions affirmées de longue date sur le Moyen orient et celles de CAIR.»

Israël n’est pas une question prioritaire pour CAIR, en particulier pour ses sections locales, qui tendent à s’intéresser plus à la lutte contre les discriminations contre les Musulmans dans la communauté locale [où ils vivent]. Pourtant, pour beaucoup dans la communauté juive, le problème arabo-israélien est perçu comme l’obstacle essentiel qui éloigne CAIR de l’establishment juif américain.

Le fait d’avoir un Juif à un poste de dirigeant pourrait-il contribuer à réduire la coupure entre les deux parties? La réponse consiste généralement en un mélange d’espoir et de scepticisme.

«Il y a toujours un potentiel de changement,» déclare Hussain, tout en observant que jeter un pont en direction des organisations juives n’était pas la motivation derrière le recrutement de Bender pour le poste. «Ceux qui n’ont pas de contact avec CAIR devraient s’asseoir autour d’une table et comprendre que nous sommes une organisation des droits civiques.»

Abraham Foxman, le responsable national de l’ADL, explique dans une déclaration à Forward que «on verra avec le temps.» L’appartenance de Bender à la confession juive, dit-il, n’a pas nécessairement une importance. «Malheureusement, il y a des Juifs qui sont antijuifs et anti-Israël,» ajoute Foxman, «mais nous allons attendre et on verra bien.»

L’intérêt de Bender pour la communauté musulmane a commencé après les attaques terroristes du 11 septembre. Producteur de documents vidé et télévisuels, il a commencé à organiser des rencontres inter-religieuses et à donner de la voix contre contre les expressions islamophobes devenues plus fréquentes après les attentats.

En 2009, son documentaire “Out of Cordoba: Averroes and Maimonides in Their Time and Ours a été présenté au public/ Le film traite «de Juifs, de Musulmans et de Chrétiens qui luttent contre le détournement de leurs religions par des extrémmistes,» écrivait Bender dans une brève description qui accompagnait le film.

Le film s’intéresse à deux contemporains historiques de l’Espagne médiévale: le philosophe Juif Maïmonide et le penseur Musulman Averroes. A travers ces deux personnages, Bender cherchait à remettre en cause «la thèse selon laquelle il y a un inévitable ‘choc des civilisations’ entre l’Occident et le monde musulman.»

Au cours de ces deux edernières années, Bender s’est déplacé dans tout le pays pour présenter son film aux communautés juives et musulmanes, pour parler du besoin d’une plus grande compréhension entre religions. Dans les années 1980, Bender activait dans plusieurs organisations juives progressistes qui plaidaient pour une solution à deux Etats [au Moyen Orient]. Il a ensuite été directeur exécutif d’ American Friends of Meretz [les amis américains de Meretz]; le parti politique israélien de gauche.

Sa mission à CAIR Philadelphie, une des 20 branches indépendantes à travers le pays, consistera principalement à lutter conte la discrimination anti-musulmane. Ces dernières années, la section de CAIR à Philadelphie a été parmi les organisations les plus en pointe dans le combat contre les lois anti-charia proposées en Pennsylvanie. Elle s’est publiquement exprimée contre les stéréotypes anti-musulmans après l’attenta qui a visé le marathon de Boston.

Le profil de Bender, en tant que réalisateur et orateur, observent les renponsables laïcs de l’organisation, le rend apte au rôle de porte-parole pour l’organisation et les droits civiques des Musulmans.
«Je n’ai jamais eu de doute ou de sentiment négatif à propos de CAIR depuis que je suis en contact avec cette organisation,» déclare Bender. «Je n’ai jamais rencontré de sentiment antijuif ou antisémite. Bien au contraire.»

Les crayons de couleur de la charia qui sèment la peur chez les islamophobes

31 juillet 2013

Dans les milieux conservateurs aux Etats Unis, certains craignent l’imposition de la charia, du droit musulman dans leur pays. A tel point que certains Etats ont adopté des lois pour interdire l’application du droit musulman sur leur territoire.

Cette crainte qu’on peut assimiler à un délire ne vient pas de nulle part puisqu’elle est instillée par des campagnes ciblées menées par des personnes ou des institutions relevant de la frange la plus extrême du sionisme aux Etats Unis ou ailleurs  ainsi qu’on l’a documenté sur ce blog. Et dans le cas du sionisme, extrême ne veut pas dire marginale.

Aujourd’hui, c’est l’entreprise Crayola qui est l’objet du délire islamophobe du parti Républicain dans un comté de Géorgie dans les sud des Etats Unis. 

Les militants anti-Islam sont maintenant affolés par des crayons

Quand ils sont venus pour ma boîte de 24 Crayolas, je n’ai rien dit parce que je ne suis pas un cinglé intolérant

par Tim Murphy, Mother Jones (USA)  29 juillet 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les militants anti-charia ont un nouvel objectif dans leur ligne de mire: Crayola. En fin de semaine dernière, le parti républicain du Comté de Pickens (Géorgie), a lancé sur son site internet un appel à l’action [1] contre une nouvelle promotion du premier fabricant mondial de crayons, qui a commencé à offrir des feuilles de coloriage gratuites avec une thématique islamique [2] en l’honneur du Ramadan. Zut alors! [en français dans le texte]

Les images sont bien inoffensives – l’une d’entre elles comporte un tapis de prière,

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une autre montre un jeune garçon agenouillé pour lire le Coran.

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Mais le Parti Républicain de Pickens y voit au contraire quelque chose d’abominable: 

Rappelons que les Musulmans considèrent le Ramadan comme le”mois du djihad” et le « mois de la victoire » sur les infidèles. Crayola devrait rappeler aux enfants de ne pas essayer de dessiner Mohamed [le prophète de l’Islam] de peur que leurs parents se retrouvent dans l’obligation de se défendre contre les Musulmans et d’accéder à un programme d’éloignement de témoins – comme ce fut le cas pour le créateur du Jour où Tout le Monde Dessine Mohamed [Everyone Draw Muhammad Day] – étant donné que ni le FBI, ni personne d’autre n’a la volonté de les protéger. 

Les arbres de Noël et les lapins ne manquent pas, mais une recherche de la Bible n’a donné aucun résultat.

contact Crayola:@CrayolaListening to Consumers and CustomersConsumer AffairsCrayola LLC1100 Church LaneEaston, PA 18044-0431-or-Click here to contact us electronically.About Our Products – in the U.S. or Canada:For Crayola®, Silly Putty®, Portfolio Series and Pop Art Pixies products, call 1-800-272-9652 1-800-CRAYOLA.

Mais le parti Républicain du Comté de de Pickens et un autre site anti-charia, le bien nommé «la charia rampante» publient tous les deux exactement le même texte le même jour, alors on ne sait pas trop qui a plagié qui. Crayola est une belle entreprise. Parmi les institutions ou personnes tombées sous la coupe de la charia (selon les militants anti-charia) on trouve David Petraeus (4), les magasins d’alimentation Wegman et l’hôtel Hutton à Nashville (5).

 

Source URL: http://www.motherjones.com/mojo/2013/07/anti-islam-activists-are-freaking-out-about-crayons-now

Links:

[1] http://pickensgop.org/category/sharia-law/

[2] http://www.crayola.com/free-coloring-pages/holidays/ramadan-at-sundown-coloring-pages/

[3] http://creepingsharia.wordpress.com/2013/07/25/crayola-com-celebrates-month-of-jihad/

[4] http://www.motherjones.com/mojo/2011/04/petraeus-is-slave-sharia-islam-afghanistan

[5] http://www.motherjones.com/mojo/2011/10/tennessee-hotel-now-under-shariah-law-anti-shariah-activist-says

 

Info repérée via Angry Arab


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