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Antisionisme=Antisémitisme, les Etats Unis et la France sont synchrones

28 décembre 2019

Si en France, l’Assemblée Nationale a adopté une résolution non contraignante (ça on le verra surtout quand auront lieu les premiers procès) assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme, aux Etats Unis c’est le président Donald Trump qui a signé un décret, un texte contraignant donc, qui interdit de critiquer l’entité sioniste sur les campus universitaires. L’hostilité au sionisme était ici aussi assimilé à de l’antisémitisme.

 Ce texte, qui n’a pas eu à passer par le législateur, est loin de faire l’unanimité et il sera certainement contesté juridiquement pour son caractère non constitutionnel. Les membres de la communauté juive, même sioniste, ne voient pas non plus toujours ce texte d’un très bon oeil. En effet, ce texte correspond à la vision trumpienne des Juifs comme un peuple foncièrement allogène , une communauté dirigée par des millionnaires, dont la nature est de faire allégeance à l’entité sioniste.

C’est dire que des voix s’élèvent contre ce texte et, du côté antisioniste, font savoir qu’il est hors de question qu’il soit respecté.

Opinon: Je suis juive, je combats l’antisémitisme et je soutiens les droits des Palestiniens

Par Phyllis Bennis, The Los Angeles Times (USA) 26 décembre 2019 traduit de l’anglais par Djazaïri

Quand j’étais une gamine juive qui grandissait dans la banlieue de Los Angeles, nous pensions qu’être juif signifiait soutenir Israël.

Phyllis-Bennis-in-Berkeley

Phyllis Bennis 

On n’avait pas vraiment le choix. Si vous vous identifiez comme juif, comme moi et la plupart de mes amis, l’éducation religieuse que nous recevions, les groupes de jeunes auquel nous participions et les camps d’été où nous jouions étaient tous fondés sur une seule chose. Ce n’était pas Dieu – c’était le sionisme, le projet politique de colonisation du peuple juif en Israël.

Nous ne demandions jamais – et personne ne nous l’a jamais enseigné à l’école du dimanche – qui vivait déjà sur cette terre, longtemps connue sous le nom de Palestine, lorsque les Juifs européens arrivèrent vers la fin du XIXe siècle et commencèrent à y construire des colonies.

Ma propre rupture avec le sionisme est survenue un peu après mes vingt ans, suite à la lecture des lettres du fondateur du sionisme, Theodor Herzl, qui implorait Cecil Rhodes, l’architecte britannique du vol de terres en Afrique, de soutenir son projet en Palestine. Leurs projets étaient tous  deux «de nature coloniale », assurait Herzl à Rhodes.

Aujourd’hui, les jeunes Juifs posent des questions difficiles à un âge plus précoce, et un plus grand nombre d’entre eux ont activement critiqué Israël pour ses attaques contre les Palestiniens et les droits des Palestiniens.

Quand la Maison Blanche de Trump dit que critiquer ou boycotter l’État d’Israël est antisémite et émet un décret exécutif visant à faire taire la critique d’Israël sur les campus universitaires, de nombreux étudiants juifs refusent d’y adhérer . Une étudiante juive de 20 ans et membre de Hillel [association universitaire juive] à l’Université de Caroline du Nord a déclaré au New York Times qu’elle craignait que le décret « assimile faussement l’antisionisme à l’antisémitisme » et vise à éliminer la critique d’Israël.

Jared Kushner, gendre et conseiller de Trump, affirme que le décret a pour but de garantir que les Juifs sont protégés par «l’interdiction de la discrimination fondée sur la race, la couleur ou l’origine nationale» du Civil Rights Act. Il dit que le décret exécutif ne définit pas les Juifs comme une nationalité, mais il n’en affirme pas moins que «l’antisionisme est de l’antisémitisme». Cette formulation revient à qualifier d’antisémites les Juifs – ainsi que les Palestiniens et autres – qui ne soutiennent pas le sionisme.

Les juifs sont de toutes races, couleurs et ethnies. Le point de vue de Trump / Kushner est une façon insidieuse de prétendre que les Juifs sont tous liés à Israël ou ont tous des responsabilités envers Israël. Cette accusation de « double loyauté » est l’un des plus vieux clichés antisémites.

Bien sûr, même si l’administration Trump essaie de faire taire les critiques d’Israël, le véritable antisémitisme monte , en particulier pendant l’administration Trump. Nous savons à quoi il ressemble.

L’antisémitisme ressemble à l’attaque contre une synagogue près de San Diego. Il ressemble à Pittsburgh où le meurtrier présumé de la synagogue Tree of Life accusait les Juifs de «ramener des envahisseurs qui tuent les nôtres» et de soutenir l’installation de réfugiés. C’est comme les gens du Klan et les nazis scandant «les Juifs ne nous remplaceront pas» à Charlottesville.

Cet antisémitisme virulent n’émane pas des partisans des droits des Palestiniens. Il vient des suprémacistes blancs violents qui agissent de plus en plus ouvertement et fièrement à travers les États-Unis. Ces mêmes antisémites se délectent toujours du soutien du président, qui les a appelés «des gens très bien» après Charlottesville.

Le véritable antisémitisme émane également directement de la Maison Blanche elle-même – d’un président qui dit aux républicains juifs qu’il n’attend pas leur soutien parce qu’il n’a pas besoin de leur argent , qui invite à une fête de la Maison Blanche pour Hanoukka un pasteur chrétien qui dit que les juifs qui ne se convertissent pas au christianisme « vont en enfer » et qui affirme que les juifs «devront voter pour moi, vous n’avez pas le choix» parce que les démocrates proposent des hausses d’impôts aux millionnaires et aux milliardaires.

Essayer de museler la critique d’Israël alors que le gouvernement israélien devient de plus en plus répressif contre les droits des Palestiniens ne marchera pas, surtout quand la Maison Blanche elle-même est cernée par l’antisémitisme. Des organisations juves et d’autres associations étudiants progressistes affirment déjà leur intention de lutter contre ce déni de la liberté d’expression.

De même, marteler que l’antisionisme est de l’antisémitisme n’en fait pas une vérité. Une nouvelle génération de jeunes juifs – et tout un tas d’entre nous qui ne sont plus si jeunes – savent que c’est faux.

Phyllis Bennis membre de l’Institute for Policy Studies et siège au bureau national de Jewish Voice for Peace.

Le nazi qui avait voulu se convertir au judaïsme

23 décembre 2018

Les médias anglophones mainstream parlent bien de cette histoire d’un couple anglais qui a baptisé son fils Adolf en référence à Hitler et vient d’être condamné à de la prison ferme pour adhésion à un parti d’extrême droite illégal.

La presse française en parle aussi tout comme un journal francophone du Sionistan.

Mais ce journal sioniste d’expression française comme les autres grands médias anglophones tait un aspect de la biographie d’un des condamnés, à savoir Adam Thomas, le père du petit Adolf.

C’est en effet par la presse communautariste qu’on apprend que ce dernier a essayé de se convertir au judaïsme et même qu’il a une excellente connaissance de la Torah.

La démarche d’Adam Thomas n’étonnera que ceux qui ignorent ce qu’a fait l’entité sioniste de la religion juive. On sera par contre circonspect sur ce qui a motivé son exclusion de l’école religieuse qu’il fréquentait à Jérusalem. Adam Thomas était un simple agent de gardiennage, un profil peu favorable à l’aboutissement d’un processus de conversion.

Le néo-Nazi qui avait essayé de se convertir au judaïsme incarcéré pour son adhésion à la National Action

Par Ben Welch, The Jewish Chronicle (UK) 18 décembre 2018 traduit de l’anglais par Djazaïri

Le mois dernier, la Jewish Chronicle avait révélé qu’Adam Thomas avait passé plusieurs mois en Israël à l’époque où il essayait de se convertir au judaïsme, avant de rejoindre une organisation antisémite.

Un couple qui a baptisé leur bébé Adolf en référence à Hitler a été emprisonné après avoir été reconnu coupable d’appartenance à un parti néonazi illégal.

Adam Thomas, 22 ans, et Claudia Patatas, 38 ans, de Waltham Gardens à Banbury dans l’Oxfordshire, étaient parmi les six personnes condamnées par le tribunal de Birmingham pour appartenance à la National Action.

Mardi matin, Thomas a été condamné à six années et demi de prison et Patatas  cinq années

Les jurés ont pu entendre qu’ils avaient donné à leur bébé le prénom Adolf par « admiration » pour le dictateur nazi et qu’ils avaient décoré leur domicile avec des croix gammées et de l’iconographie du Ku Klux Klan.

Adam Thomas, 22, and Claudia Patatas, 38, holding a swastika flag whilst holding their baby

Adam Thomas, Claudia Patatas et le petit Adolf

Des photographies retrouvées dans leurs appareils électroniques montraient Thomas portant son jeune fils au domicile avec la robe à capuche du Ku Klux Klan.

Le mois dernier, la JC a révélé que Thomas avait séjourné plusieurs mois en Israël à l’époque où il essayait de se convertir au judaïsme, fréquentant même une yeshiva (école religieuse juive) à Jérusalem avant d’en être exclu.

Un porte-parole de la yeshiva Machon Meir avait dit à l’époque : « Nous confirmerons qu’il a essayé d’étudier au Département des Conversions de Machon Meir.

« Mais nous avions senti au bout d’un moment qu’il était vraiment bizarre. Ce n’était pas tout de suite évident. Il connaissait très bien la Torah, il avait un caractère doux et même assez agréable.

« Il avait une mémoire extraordinaire et était passionné par la connaissance de la Torah. Il avait aussi un côté sombre et une tendance à l’extrémisme. Quand ce côté est apparu, nous savions qu’il n’était pas digne des études de giur [conversion]. »

Machon Meir a confirmé que Thomas s’était inscrit sous le nom de « Avi Thomas », tandis que ses condisciples disaient qu’il se faisait appeler « Avi ben Abraham. »

Thomas et Patatas, qui est d’origine portugaise, ont été jugés en même temps que d’autres néo-nazis, Darren Fletcher, Daniel Bogunovic, Joel Wilmore et Nathan Pryke.

Dans une conversation avec un autre membre de la National Action, Patatas avait dit que « tous les Juifs doivent être mis à mort, » tandis que Thomas avait dit une fois à sa compagne qu’il « considérait qu’on ne pouvait pas tolérer les non blancs. »

En condamnant Patats, le juge Melbourne Inman a déclaré: « vous êtes aussi extrémiste que Thomas dans vos idées comme dans vos actions.

« Vous avez agi ensemble dans tout ce que vous avez pensé, dit et fait, en choisissant le prénom de votre fils et avec les photos troublantes de votre fils entouré de symboles du nazisme et du Ku Klux Klan. »

Le juge a dit de la National Action : « Ses buts et objectifs sont la mise à bas de la démocratie dans ce pays par de graves actes de violence et le meurtre, et l’imposition d’un Etat de type nazi qui éradiquerait des pans entiers de la société par cette violence et des tueries de masse.

« L’éradication de ceux que vous considérez comme inférieurs simplement à cause de leur couleur de peau ou de leur religion. »

Quand un Juif organise des prières chrétiennes pour le président Trump!

11 août 2017

Le président Donald Trump a été porté au pouvoir notamment par des forces ultra-conservatrices dont les deux composantes principales sont l’Alt-Right (ou droite alternative] et les Chrétiens évangéliques.

Ces Chrétiens évangéliques utilisent des techniques bien rôdées, aussi bien au niveau du discours et de l’animation scénique, si j’ose dire, que des outils médias. Toute cette instrumentation ne porte que si elle est mobilisée autour d’une personnalité charismatique et exemplaire.

Le parcours des prophètes en réalité, et c’est bien ainsi que se désignent un certain nombre de pasteurs évangéliques.

L’article que je vous propose en évoque deux, même s’il est plus particulièrement consacré à l’un d’entre eux.

On, constate, comme on a pu le constater par ailleurs, que des Juifs, qui se considèrent comme tels, sont en capacité d’assumer un rôle dirigeant dans des communautés chrétiennes. On lit par exemple dans l’article que le dirigeant évangélique Frank Amedia a été juif autrefois. Pourtant quand on lui demande de se présenter, il dit au présent être « un Juif italien ».

On laissera de côté son parcours spirituel qui me laisse franchement dubitatif quand on voit les engagements du bonhomme qui sont en réalité axés sur les intérêts de l’Etat juif.

Le fait d’être juif n’étant pas une question de foi mais de lien de sang, d’ADN ainsi que le déclare l’autre évangélique cité dans l’article, le deuxième évangélique, Lance Wallnau. Ce dernier relatant même le propos de son père lui disant qu’il entretiendrait un « rapport instinctif » avec le peuple juif.

Voilà qui nous rappelle la vision développée par un certain Adolf Hitler!

Et il va de soi que pour ces gens, « l’Islam doit être brisé pour que le Christ puisse revenir« .

Ces Juifs passés prétendument au christianisme sont en effet les principaux promoteurs de l’islamophobie avec d’autres qui pour leur part n’utilisent pas le vecteur de l’action religieuse à proprement parler.

Le « Guerrier de la Prière » pour Trump claironne ses racines juives

Par Sam Kestenbaum August, The Jewish Forward (USA) 10 août 2017 traduit de l’anglais par Djazaïri

Un télévangéliste qui dit que ses prières ont arrêté un tsunami et qui croit que Donald Trump a été choisi par Dieu anime une campagne de prières de masse en soutien au Président – dans le cadre d’une action de protection étalée sur un mois baptisée POTUS [President Of The USA] Shield.

Frank Amedia, auparavant « chargé de liaison pour la politique chrétienne » pendant la campagne électorale de Trump et « Guerrier de la Prière » autoproclamé a lancé un projet avec d’autres « prophètes » ou « apôtres » pour créer un « bouclier de prière » protecteur autour de la présidence Trump. Il a organisé à cette fin des groupes de prière et des rassemblements au cours de ces six derniers mois.

Frank Amedia

Frank Amedia

« Ces moments forts sont toujours une occasion excitante et puissante d’écouter en coulisses le cœur qui bat derrière le POTUS Shield, » lit-on sur le site web d’Amedia,  » et ils mettent en place l’atmosphère dans la région ! »

Les leaders du POTUS Shield voient la politique comme une guerre spirituelle. Le groupe, a apporté dans un article récent Right Wing Watch [l’observatoire de l’extrême droite], s’inscrit dans ce que les spécialistes de religion qualifient de « forme de christianisme qui se développe le plus vite aux Etats Unis et peut-être dans le monde » – une tendance su protestantisme évangélique qui met l’accent sur l’expérience surnaturelle directe à travers les « dons de l’esprit. »

Image promotionnelle pour le "bouclier de prière" de Frank Amedia pour le président.

Un autre fait dont Amedia parle avec fierté ?

Il était juif autrefois.

« Je suis un Juif italien, mes parents avaient un héritage juif et un héritage italien , »a déclaré Amedia au cours d’un entretien pour une émission de télévision chrétienne l’an dernier.

Son groupe, constitué de 20 membres du conseil ne se targue pas d’accueillir des personnes très ou appartenant à de grandes familles, mais leur leader aime à parler de ses liens avec le Président. Amedia soutient avoir dit au Président qu’il avait été porté au pouvoir par Dieu dans le cadre d’un plan sacré pour bâtir une nation chrétienne forte – qui à son tour fera revenir Jésus Christ pour qu’il règne sur le monde.

« Leur théologie dit que le Christ reviendra seulement avec une église triomphante et dominatrice, » explique Peter Montgomery, auteur du rapport de Right Wing Watch. « Ils consid_rent leur activisme politique comme nécessaire pour provoquer le retour du Christ. »

POTUS Shield a programmé une série de rassemblements dans tout le pays entre maintenant et les élections de mi-mandat de 2018 où ils prévoient de rassembler des soutiens et répandre leur message. Les objectifs concrets avoués du groupe comprennent la suppression du droit à l’avortement, l’interdiction des mariages homosexuels et la révocation des juges fédéraux dont les décisions ne leur conviennent pas. Amedia et sa femme dirigent aussi Touch Heaven Ministries.

Comme beaucoup d’autres évangéliques a une grande vénération pour Israël, un autre pays qu’ils considèrent comme sacré – le shofar [instrument à vent fabrique à partir d’une corne de bélier] avait même résonné et le drapeau israélien flottait pendant la réunion inaugurale de ce groupe de prière

Dans l’entretien sur sa vie passée, Amedia a dit avoir appartenu à une su*ynagogue conservatrice mais en était venu à se sentir frustré dans sa foi. « Ce qui m’intéressait, c’était la manière de revenir à une relation où on voit Dieu, » avait-il dit. Media s’était installé dans une ferme, avait construit un autel et avait commencé à « pratiquer des sacrifices pour faire se manifester la présence de Dieu. »

Il avait observé les rites d’un prêtre juif, disait-il, se conformant aux prescriptions alimentaires et lavant soigneusement ses robes.

Mais cela aussi l’avait laissé insatisfait. Un jour d’hiver, se sentant abattu, il avait erré dans la neige. Il pleurait, disait-il, et demandait à Dieu « d’envoyer un ours pour qu’il me tue et me dévore. »

C’est à ce moment qu’il « a entendu la voix de Dieu pour la toute première fois » – une expérience transformatrice qui le conduisit vers Jésus. « J’eus la révélation que Jésus était Dieu » disait-il.

Il reçut par la suite une formation par Guillermo Maldonado, un pasteur de Miami membre de la New Apostolic Reformation, un groupe de personnes « qui s’autoproclament prophètes et apôtres des temps modernes, » selon le Christian Times.

« Il a été crédité de plusieurs prophéties incroyables, » lit-on sur son site internet et « il jouit des dons de guérir, de faire des miracles, de délivrer [du tourment?], des paroles de la connaissance, d’enseigner et il est aussi un pianiste chevronné et un auteur de psaumes. »

Amedia, qui guide des circuits religieux en Terre Sainte, évoque souvent ses origines juives – un élément qui plait à ses adeptes.

Le leader évangélique n’est pas le seul à évoquer des origines juives. D’autres personnalités, dont d’autres prophètes autoproclamés qui soutiennent Trump font la même chose.

Par exemple, l’évangéliste Lance Wallnau – qui, incidemment, dit aussi avoir prophétisé l’ascension de Trump – affirme aussi avoir des racines juives.

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Pour Amedia, Wallnau et d’autres, la judéité est évoquée en tant que lien de sang ou de lien génétique avec un peuple ancien.

Wallnau raconte une histoire dramatique sur la manière dont son propre père lui avait révélé son identité juive. « Pour le restant de ta vie, tu auras un rapport instinctif avec le peuple juif. C’est dans ton ADN, » disait son père. « C’est dans tes os. C’est dans ton identité. Tu le sauras parce que tu le ressentiras. »

 

L’étoile dite de David, symbole du judaïsme ou du sionisme et des antisémites?

14 janvier 2017

L’article date certes quelque peu puisqu’il a été publié en pleine campagne électorale aux Etats Unis mais il traite de questions historiques qui débordent largement l’actualité immédiate.

L’article parle en effet de ce qu’on appelle l’étoile de David qui est considérée habituellement comme le symbole du judaïsme et nous explique que ce n’est qu’assez récemment que les communautés juives ont commencé à adopter ce symbole.

D’abord imposé par Charles IV, le souverain de Prague, cette étoile se généralisera bien plus tard, au 19ème siècle, chez les Juifs allemands émancipés qui voulaient ainsi avoir un signe pour se distinguer de leurs compatriotes chrétiens qui pour leur part disposaient du symbole de la croix.

Le svastika, ou croix gammée, aurait pu devenir le symbole du judaïsme, si Charles IV en avait décidé ainsi!

Vous tirerez les conclusions que vous voudrez

Qu’est-ce que l’Etoile de David et quelle est sa signification pour les Juifs?

par Lauren Markoe, Religion News Service, Deseret News (USA) 6 juillet 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

L’utilisation récente par Donald Trump d’une étoile à six branches dans un tweet considéré généralement comme antisémite a soulevé de nombreuses questions sur l’Etoile de David, un symbole du judaïsme. Elle orne les synagogues dans le monde entier et est au centre du drapeau israélien. Mais elle a longtemps été utilisée pour dénigrer les Juifs.

D’où vient cette étoile et en quoi est-elle juive? Explications.

Q – Cette étoile remonte-t-elle au roi David de la Bible?

R – C’est ça. Mais n’allez pas chercher dans la Bible des références à l’Etoile de David. Selon la légende [biblique], c’est le « Magen David », le « bouclier de David » en hébreu qui avait la forme d’une étoile à six branches ou qui avait un motif avec cette forme par repoussage Mais on n’en a aucune preuve pour l’attester, qu’elle soit écrite ou archéologique. Et pendant des centaines d’années, c’est la menorah [chandelier] qui a été le symbole le plus habituel du judaïsme.

Q – Alors d’où vient cette étoile?

R – « Le triangle symétrique entrecroisé était un symbole répandu au Proche Orient dans l’antiquité, » explique le rabbin hassidique Pinchas Taylor dans une vidéo sur ses origines. On peut en trouver des exemples dans les cultures anciennes hindoue, perse et shinto entre autres – et dans des anciens décors juifs également. Elle semble pointer à la fois en direction du ciel et de la terre, de Dieu et de l’humanité et de tous les côtés de l’univers. Les mystiques pensaient qu’elle avait des pouvoirs spéciaux [magiques, NdT].

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Le chandelier (menorah) est le symbole le plus ancien du judaïsme

Q: Quand les Juifs ont-ils commencé à se servir de l’étoile?

R – Certains Européens, notamment à Prague, l’utilisaient dans les années 1600. Mais son adoption généralisée par les communautés juives n’intervint pas avant le début du 19ème siècle, d’abord chez les Juifs allemands, selon Jonathan Sarna, professeur d’histoire juive à l’université Brandeis.

« Les chercheurs pensent que les Juifs allemands récemment émancipés adoptèrent le symbole par opposition à la croix qui symbolisait si visiblement le christianisme allemand, » écrit Sarna dans son livre « American Juidaism ». L’Etoile de David fit sa première apparition dans le vitrail d’une fenêtre à la Baltimore Hebrew Congregation en 1845. Peu après, « elle devint une affirmation visible de judéité » sur les livres, les objets de cérémonie et les pierres tombales.

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Le vitrail de la synagogue de la Baltimore Hebrew Congregation

Q: Est-ce pour cette raison que les Nazis s’en servirent pour identifier les Juifs?

R – Oui, mais les Nazis ne furent pas du tout les premiers à faire porter aux Juifs un signe d’identification. Dans le monde islamique, le Calife Omar II (qui régna de 717 à 720) obligea les juifs, comme les Chrétiens, à porter des « signes distinctifs ». Dans toute l’Europe médiévale, les Juifs devaient porter des écussons – souvent jaunes – et parfois des chapeaux pointus.

Les nazis obligeaient les Juifs à porter des écussons jaunes, bien que la couleur était parfois différente dans certains territoires sous contrôle du IIIème Reich. L’étoile séparait et isolait les Juifs, les désignant ainsi pour la déportation vers les camps de concentration. Un Juif découvert sans son étoile jaune pouvait écoper d’une amende, mis en prison ou tué.

Q – Quel est le lien entre l’étoile et Israël?

R – Le mouvement sioniste adopté l’Etoile de David pour symbole en 1897. Il devint le drapeau de l’Etat d’Israël peu de temps après sa création en 1948. L’étoile est représentée entre une bande bleue sur le dessus et une autre en dessous qui sont supposées évoquer le tallit, le châle de prière juif, qui est habituellement bleu et blanc.

Q – Qu’en est-il de l’affirmation de Trump selon qui il n’y a rien d’antisémite dans l’étoile à 6 branches tweetée par son équipe de campagne?

R – L’équipe de campagne de Trump a écrit les mots « Candidate la plus corrompue de l’histoire! » à l’intérieur d’une étoile à six branches sur fond de billets de banque et à côté d’une photo d’Hillary Clinton. Etant donné qu’une bonne partie du discours antisémite reproche aux Juifs de manipuler l’économie mondiale, la présence de l’étoile associée à de l’argent a été immédiatement vue par les Juifs ainsi que par les non Juifs comme franchement antisémite.

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Le tweet litigieux du candidat Donald Trump

Pour être plus précis, l’image provenait d’un forum de discussion où s’expriment volontiers les poncifs et les diatribes des antisémites et des suprématistes blancs

L’explication fournie par l’équipe de campagne, une étoile de shériff, a été largement tournée en ridicule.

 

Femmes de pouvoir mais invisibles et innommables pour le judaïsme ultra-orthodoxe

1 novembre 2016

Un article qui vaut petit rappel sur l’attitude extrême du judaïsme ultra-orthodoxe à l’égard de l’image de la femme qui ne peut même pas être représentée dans un journal. Et on ne parle pas ici de femmes en bikini…

D’ailleurs, souvent, elles ne peuvent pas même être nommées!

Les contorsions de la presse ultra-orthodoxe juive dans ses informations sur Hillary Clinton

Dans les principales publications ultra-orthodoxes, les femmes n’existent tout simplement pas

Par Lourdes Baeza, El Pais (Espagne) 1er novembre 2016 traduit de l’espagnol par Djazaïri

Informer sur les élections aux Etats Unis sans montrer une seule image de la candidate démocrate à la Maison Blanche, Hillary Clinton, ne semble pas être une tâche facile mais les publications ultra-orthodoxes israéliennes parviennent à le faire. De fait, elles suivent pratiquement au jour le jour la campagne présidentielle américaine depuis des mois non seulement sans publier une seule photo d’elle mais aussi sans mentionner son nom. On pourrait dire que si elle dépendait de ses propres sources d’informations, la majorité des Juifs les plus extrémistes pourraient croiser Hillary Clinton dans la rue sans la reconnaître.

Le code moral strict qui régit les principales publications haredies -ultra-orthodoxes- exigent qu’il en soit ainsi. Montrer des images de femme va à l’encontre de l’orthodoxie juive et viole le principe de pudeur en vigueur dans une grande partie de cette communauté ultra-religieuse qui représente déjà environ 11 % des 8,5 millions d’habitants qui peuplent Israël selon les derniers chiffres officiels. La solution consiste à parler d’elle en illustrant les informations avec des photographies de son concurrent, de la Maison Blanche ou même de son mari, Bill Clinton.

Aux Etats Unis, où sont également édités plusieurs journaux ultra-orthodoxes, cette catégorie de journaux peut surprendre à l’occasion et oser publier des images d’Hillary Clinton comme celle qu’a publiée en août dernier le magazine haredi Yated Ne’man, dont le siège se trouve à New York. Sur la photo, on voit seulement un bras de la candidate nord-américaine et son visage est opportunément dissimulé par le pupitre depuis lequel elle prononce un discours de campagne en Floride. Astuces ou audace – selon les points de vue – qui ne sont pas de mise en Israël.

Image de Clinton lors d'un rassemblement en Août qui a publié un environnement Haredi.

Portrait osé de Hillary Clinton dans la magazine newyorkais Yated Ne’man

Hamodia, le quotidien doyen de la presse israélienne ultra-orthodoxe n’a même pas publié d’images de Golda Meir, la première femme à devenir chef du gouvernement et qui fut premier ministre de l’Etat hébreu de 1969 à 1974. Pour Hamodia, il n’y a pas d’exceptions. Ni à l’époque, ni maintenant. L’an dernier, quand fut connue la photo officielle des membres du cabinet actuel de Netanyahou, Hamodia avait choisi de ne l’inclure dans aucune de ses éditions parce qu’y figuraient trois femmes ministres : celle des sports et de la culture, Miri Regev; celle de la justice, Ayelet Shakef et celle des affaires sociales, Gila Gamliel.

Hamodia s’était limité à publier la liste des ministres en omettant les noms des femmes membres du cabinet et ne se référant à elles que par la dénomination de leur portefeuille. Dans le même cas, d’autres publications haredies israéliennes connues comme Behadrei Haredimm – dont la rédaction se trouve à Bnei Brak, une des villes israéliennes peuplées en majorité d’ultra-orthodoxes – avaient préféré se servir de Photoshop pour effacer les visages des femmes ministres. « Nous ne montrons pas des photos de femmes par respect pour nos lecteurs et pour la tradition. Peu importe qui elles sont. Même si Mme Clinton est élue président, sa photo n’apparaîtra jamais dans notre magazine, » assure Meni Schwartz, rédacteur en chef de Behadrei Haredim.

Une pratique également habituelle chez Ha Meyaser, la troisième des principales publications ultra-orthodoxes du pays et qui a été fondée par un député de la Knesset – le parlement d’Israël – membre du parti religieux Union de la Torah. Ha Meyaser s’était fait connaître internationalement parce qu’en janvier 2015, dans la photo de la marche solidaire qui avait vu nombre de dirigeants politiques mondiaux défiler dans les rues de Paris pour protester contre les attentats contre l’hebdomadaire français Charlie-Hebdo, la rédaction avait carrément refabriqué une photo pour ses lecteurs en éliminant de la photo originale toutes les femmes qui y étaient présentes. Parmi elles, la chancelière allemande Angela Merkel et la maire de Paris Anne Hidalgo.

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Anne Hidalgo,à l’extrême gauche de la photo, Angela Merkel et Federica Mogherini (chef de la diplomatie de l’UE) entre Mahmoud Abbas et le roi de Jordanie ont été effacées de la photo publiée dans le journal ultra-orthodoxe

Il existe des publications ultra-orthodoxes comme Kikar Hashabbat qu mettent des photos de femmes sous réserve qu’elles respectent certaines normes de pudeur au niveau de l’habillement. Mais ce sont des exceptions et elles sont moins populaires chez les ultra-orthodoxes que Hamodia, Behadrei Haredim ou Ha Meyaser. « Je ne pense pas que le fait que Hillary Clinton soit élue à la présidence des Etats Unis y change quoi que ce soit. »

« Ils ont empêché pendant des années les femmes de faire partie de leurs listes de candidats à la Knesset. Dans certains domaines, nous pouvons changer les choses mais pas dans celui des moyens de communication, » reconnaît le rabbin Uri Regev qui dirige l’organisation Hiddush de promotion du pluralisme religieux.

Auschwitz est un lieu saint du judaïsme!

10 août 2016

Il est donc temps que les écoles laïques cessent d’organiser des voyages pédagogiques dans le tristement célèbre camp de concentration.

Avi Weiss est « senior rabbi » à l’Hebrew Institute qui se situe dans le Bronx (New York). L’Hebrew Institute est une sorte de centre communautaire où s’exercent des activités religieuses (culte, éducation) mais qui s’implique aussi dans le travail social et qui coordonne l’action communautaire par exemple au niveau de l’instruction publique.

Avi Weiss

Le rabbin Avi Weiss de l’Hebrew Institute

Quant à un « senior rabbi », j’imagine que c’est en fait un cadre supérieur de cette institution, un cadre ayant bien entendu une formation religieuse adéquate.

Avi Weiss a publié l’an dernier une tribune libre qui a été publiée dans un journal américain. Et pas n’importe lequel : le Washington Post! Voilà qui en dit long sur l’entregent du personnage.

Dans cette tribune, Avi Weiss s’applique à démontrer l’indécence de la présence de lieux de culte catholiques dans les anciens camps de concentration d’Auschwitz et de Birkenau en Pologne. Selon lui, en effet, ces deux camps de concentration sont des lieux saints juifs dans la mesure où y a été perpétré la plus grande partie de l’holocauste, c’est-à-dire l’extermination des Juifs.

L’idée même que ces Catholiques puissent témoigner, ainsi que souhaitaient le faire les sœurs carmélites du couvent d’Auschwitz, des souffrances endurées par les personnes détenues dans ces camps lui est insupportable car elle noie la souffrance juive dans le maelstrom des souffrances endurées par tous les déportés, dont des non Juifs, et qu’elle laisserait accroire que l’église catholique a cherché à soulager les souffrances des Juifs. Ce qui, selon Avi Weiss, est faux. Quand on lit attentivement le papier d’Avi Weiss, on comprend que pour lui les bourreaux d’hier ne sont pas enfermés dans le passé mais sont toujours vivants, prêts à recommencer. C’est le sens de sa réaction quand un médecin présent au poste de police où il a été emmené lui demande de se déshabiller.

Préserver Auschwitz a en effet moins une fonction d’entretien d’une mémoire afin d’éviter à l’humanité de recommencer ses erreurs qu’une fonction de rappel obsessionnel de la culpabilité des non Juifs à l’égard de la souffrance juive.

L’affirmation de cette sacralité juive d’Auschwitz par Avi Weiss a le mérite de dire les choses nettement car c’est cette notion qui traverse en réalité tout le discours sur la « shoah » ou « holocauste ».

Et elle devrait amener à s’interroger sur le sens des voyages scolaires à Auschwitz organisés régulièrement par les écoles laïques en France.

Auschwitz est un lieu sacré de la mémoire juive. Ce n’est pas la place d’une église catholique.

par Avi Weiss, The Washington Post (USA)  28 janvier 2015 traduit de l’anglais par Djazaïri

Avi Weiss est le grand rabbin de l’Hebrew Institute (Institut hébraïque) de Riverdale dans le Bronx et est l’auteur de l’essai à paraître « Open Up the iron Door : memoirs of a Soviet Jewry Activist » [Ouvrez la porte de fer : mémoires d’un activiste de la communauté juive soviétique].

Cette semaine marque le 70ème anniversaire de la libération d’Auschwitz en 1945 : le tristement célèbre camp de la mort en Pologne où 1,1 million de Juifs ont été assassiné pendant l’holocauste. Les années passant, il reste de moins en moins de survivants. Le temps n’est guère éloigné où il n’y aura plus de témoins vivants pour partager ce qu’ils ont vécu dans cette histoire, pour dire : oui, c’est arrivé et voilà comment ça s’est passé. Nous ne pouvons pas permettre que les preuves es atrocités de l’holocauste soient cooptées par d’autres groupes [des non juifs, NdT] pour d’autres fins.

C’est la raison pour laquelle les Juifs du monde entier ont été atterrés quand, en 984, des sœurs carmélites s’étaient installées dans un bâtiment d’Auschwitz qui avait servi autrefois à entreposer le gaz Zyklon B que les nazis utilisaient pour tuer les Juifs. Avec l’entier soutien du Cardinal polonais Franciszek Marcharski, les autorités locales avaient accordé aux nonnes un bail de 99 ans pour transformer le bâtiment en couvent où les nonnes avaient l’intention de prier pour les âmes des personnes assassinées. A peu près au même moment, un autre affront se produisait, cette fois à Birkenau – appelé aussi Auschwitz II – avec l’inauguration par la communauté catholique locale d’une église dans ce qui avait été le quartier général du commandant nazi.

En tant que rabbin, j’ai un profond respect pour tous les lieux de culte. J’ai aussi le sentiment que les lieux de culte chrétiens n’ont pas leur place dans ce qui est concrètement le plus grand cimetière juif du monde. C’est pourquoi, en juillet 1989, je me suis associé à un groupe de sept activistes qui protestaient contre le couvent des Carmélites. Nous avions escaladé la clôture qui entoure le couvent et nous nous étions réunis pacifiquement. Les ouvriers polonais qui étaient à l’intérieur du couvent nous avaient aspergés avec un seau d’eau mélangé à de l’urine tandis que les nonnes regardaient par les fenêtres. En 1993, le Pape Jean-Paul Ii avait ordonné personnellement aux nonnes de s’en aller, et le couvent avait été fermé.

Si cette fermeture avait été une victoire, subsistait l’affront plus grand du maintien de l’église paroissiale de Brzezinka. L’ancien prêtre James Carroll décrit avec éloquence cette insulte dans son livre « Constantine’s Sword : The Church and the Jews » [l’épée de Constantin: l’Eglise et les Juifs]. « Quand la souffrance est vue comme au service d’un salut universel, son caractère particulier en tant que tragédie et comme mal est toujours amoindri ».

« L’élimination de la judéité du lieu où les juifs ont été éliminés, » poursuit Carroll, rend le « mal encore pire. »

Et donc, en 1995, pour le 50ème anniversaire de la libération d’Auschwitz, j’ai à nouveau rejoint des activistes, cette fois pour un sit-in dans l’église de Birkenau. Après une confrontation avec les officiels de l’église qui avait duré toute la journée, nous avions été arrêtés et emmenés dans un poste de police où un médecin réquisitionné nous avait demandé de nous déshabiller. Sidéré, j’avais répondu, « Vous voulez dire que vous n’avez pas mis à poil suffisamment de Juifs en ce lieu ? » Nous avions été détenus plusieurs heures avant d’être relâchés. Notre protestation et notre arrestation n’avaient permis d’obtenir aucune concession de la part de l’église ou de la hiérarchie catholique.

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Avi Weiss (tout à fait à droite) dans l’église qui n’a pas sa place à Birkenau lit-on sur l’écriteau

L’église est toujours là, et sa simple présence dans cet espace juif sacré est inappropriée, une tromperie et un viol du souvenir de la shoah. Dans un siècle, les gens chercheront dans le camp les preuves de ce qui s’y est passé. Si le bâtiment de l’église demeure, sa grande croix projetant une ombre sur Auschwitz II, le site pourrait laisser comprendre à une personne mal informée que l’holocauste avait été une tentative de génocide contre les Chrétiens ou comme si l’église avait défendu les Juifs à l’époque – alors qu’en fait l’église avait détourné le regard de la tentative d’anéantissement à grande échelle du peuple juif. Si nous, entant qu’humanité devons apprendre quelque chose de notre histoire afin de lutter pour un avenir meilleur, nous devons savoir ce qui s’est passé avant nous. Sinon, nous perpétuerons la possibilité que les atrocités du passé se répètent à l’avenir, et qu’une souffrance occultée revienne.

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L’église de Birkenau utilise les anciens locaux administratifs de la SS

Il appartient aux personnes de conscience de lever la voix pour le respect de la mémoire de l’holocauste et de déclarer avec clarté et fermeté : une église n’a pas de place à Auschwitz. Il est aussi du pouvoir du Pape François, qui a montré qu’il était un grand ami de la communauté juive, d’ordonner à la congrégation de s’en aller. Le bâtiment devrait devenir un musée, spécifique à Birkenau, montrant comment les Nazis ont commis leurs atrocités en ce lieu. Les grandes croix placées devant le bâtiment et à son sommet devraient être enlevées. Le souvenir des Juifs assassinés là-bas – assassinés parce qu’ils étaient juifs – doit être reconnu dans toute son exactitude historique.

Une prosélyte aux arguments frappants

16 février 2015

Aux Etats Unis, qui sont un pays laïque (certainement plus que la France) la religion est une donnée importante, y compris dans sa dimension prosélyte.

En effet, nombre de croyants , le plus souvent des pasteurs, se font un devoir de rappeler le message du Christ ou de le propager auprès des mécréants. Toutes les techniques de prédication sont utilisées, les plus spectaculaires étant les méga-rassemblements ou la prédication télévisée.

Mais chaque croyant peut aussi considérer comme de son devoir de transmettre le message aux incrédules.

C’est ce qu’a entrepris Marguerite Haragan, une fidèle de Boise dans l’Idaho, qui a cherché les arguments les plus frappants pour amener à Jésus une de ses concitoyennes de confession juive.

Situation de l'Idaho

Situation de l’Idaho

Le procureur explique qu’une femme de Boise a menacé et agressé une femme juive

par Erin Fenner, Idaho Statesman (USA) 13 février 2015 traduit de l’anglais par Djazaïri

Boise – Marguerite Haragan a appuyé son pied sur la gorge d’une femme juive tout en lui disant qu’elle « ferait mieux d’accepter Jésus », a expliqué un procureur du Comté d’Ada pendant la mise en accusation de Haragan jeudi.

Boise est la capitale de l'Idaho et le siège du Comté d'Ada

Boise est la capitale de l’Idaho et le siège du Comté d’Ada

Haragan est sous le coup de deux chefs d’inculpation pour harcèlement malveillant. Elle a d’abord essayé de renoncer à son droit à un avocat car, disait-elle, elle était « lucide » et comprenait ses droits ; Mais le juge a insisté sur l’intérêt pour elle d’être représentée par un avocat du fait de la « gravité » des deux chefs d’inculpation retenus contre elle, selon les minutes de la mise en accusation.

Haragan se livrait déjà à du harcèlement verbal contre la femme – identifiée au tribunal par ses initiales « AG » – y compris par téléphone, selon le procureur. Mais le 5 février, elle se serait livrée à une escalade violente.

Selon le procureur, AG a rapporté que Haragan s’était présentée à son domicile ce jour là, avait frappé à la fenêtre de devant et crié qu’elle « ferait mieux de croire en Jésus, et qu’elle ne partirait pas tant qu’elle ne l’aurait pas fait. »

Marguerite Haragan

Marguerite Haragan

AG avait ouvert la porte pour relever la plaque minéralogique de Haragan et lui demander de s’en aller, a déclaré le procureur. Haragan aurait alors giflé AG au visage, lui aurait tiré les cheveux, l’avait jetée au sol pour lui donner des coups de pied dans le ventre et sur les cuisses. Haragan criant que AG devait croire en Jésus pour que cessent les coups, a expliqué le procureur. Haragan avait plaqué son pied sur le cou de AG et lui tirait les cheveux, provoquant une blessure au cou encore douloureuse, selon le procureur.

« Finalement, la victime a du s’exécuter » pour mettre fin à l’agression, a indiqué le procureur.

Mais le 7 février, Haragan est revenue chez AG et a gravé le mot « Mort » sur sa boîte à lettres, selon le procureur.

Le juge a ordonné l’interdiction de tout contact de Haragan avec ZG et a fixé le montant de la caution à 100 000 dollars. Haragan était toujours dans la prison du Comté vendredi matin. Sa prochaine comparution en audience préliminaire se teindra le 26 février, mais ces audiences sont parfois reportées ou annulées.

Bill Clinton en Roi David, Monica Lewinsky en sextoy Bethsabée, l’interprétation talmudique d’une célèbre affaire politico-sexuelle

14 octobre 2014

Que vient faire la loi juive (halakha) dans l’affaire Lewinsky du nom de cette jeune stagiaire avec qui le président Bill Clinton avait pris l’habitude de faire frotti frotta dans le bureau ovale de la Maison Blanche ?

On peut effectivement se le demander parce que si Monica Lewinsky est juive, ce n’est pas le cas, jusqu’à plus ample informé, de Bill Clinton.

Et que de toute façon les Etats Unis sont un pays où la religion est séparée de l’Etat et où aucune religion officielle n’existe même si la vie publique est imbibée de religieux et de religiosité. Mais c’est une religiosité en quelque sorte générique.

L’article que je vous propose montre que la loi juive a été invoquée pour exonérer le président de l’époque de l’accusation d’adultère. En effet, d’après ce qui est expliqué, la loi juive ne considérerait comme adultérine et dont illicite que la relation entre un homme marié et une femme marie. Mlle Lewinsky étant célibataire, on ne pouvait reprocher au maximum à Bill Clinton que le péché bénin d’onanisme.

Au passage, on apprend que selon cette interprétation de la loi juive, une jeune femme non mariée avait en quelque sorte le statut d’objet, de sextoy.

Ce qui ne répond cependant pas à la question initiale de la référence à une loi religieuse qui n’a de valeur qu’aux yeux des juifs dûment répertoriés, c’est-à-dire d’une infime minorité aux Etats Unis.

La réponse tient sûrement au fait que si les Juifs sont une toute petite minorité aux Etats Unis, ils sont par contre très très bien représentés dans l’univers des médias et ils sont les principaux donateurs pour le financement des deux grands partis qui dominent la vie politique dans ce pays.qui apportent l’argent dont les politiciens ont besoin pendant leur carrière politique et pour s’assurer une retraite dorée, par exemple en donnant des conférences rémunérées en dizaines voire centaines de milliers de dollars.

Ce sont ces donateurs juifs qu’il importait de convaincre que Bill Clinton avait finalement bien peu de choses à se reprocher, du moins aux yeux de la seule loi qui compte vraiment pour eux.

Un e-mail de l’époque Clinton citait la loi juive en défense pour le scandale Lewinsky

par Geoff Earle, The New York Post (USA) 11 octobre 2014 traduit de l’anglais par Djazaïri

Washington -Au plus fort du scandale Lewisnky, un proche collaborateur d’Hillary Rodham Clinton avait fait suivre un mode de défense potentiel farfelu pour la Maison Blanche : une interprétation talmudique selon laquelle Bill Clinton n’était pas coupable d’adultère.

« Selon le droit juif classique [religieux, NdT], le Président Clinton n’a pas commis d’adultère ; l’adultère est défini par le fait qu’un homme marié a des relations sexuelles avec une femme mariée, et Monica Lewinsky est célibataire, » expliquait l’e-mail du 27 janvier 1999 qui avait fini sur le bureau du politique de la Maison Blanche, Sidney Blumenthal.

« Au pire, le Président Clinton est coupable du péché bénin d’onanisme [masturbation]n, un péché qui afflige probablement la conscience de la plupart des hommes juifs à un moment ou à un autre. »

Cet e-mail avait été envoyé à Ruby Shamir, conseiller en matière de politique intérieure d’Hillaty Clinton par Linda Commodore, une femme de Long Island qui faisait suivre un argumentaire détaillé de Susannah Heschel, une professeur d’études juives à Dartmouth et fille du rabbin Abraham Joshua Heschel, un théologien réputé.

Ce document se trouvait dans les quelque 10 000 documents rendus publics vendredi par la bibliothèque présidentielle de Clinton à Little Rock, Arkansas, le dernier lot d’archives de son administration qui étaient encore fermées au public.

« Du point de vue de l’histoire juive, nous devons demander comment des Juifs peuvent condamner la conduite du président Clinton comme immorale quand nous exaltons celle du roi David ? » écrivait Susannah Heschel.

« Le roi David avait fait assassiner Urie, le mari de Bethsabée. Si David a été condamné et puni, il n’a jamais été renversé du trône d’Israël. Au contraire, il est exalté dans notre mémoire juive comme l’unificateur d’Israël. »

Gregory Peck et Susan Hayward dans le "David et Bethsabée" de Henry King

Gregory Peck et Susan Hayward dans le « David et Bethsabée » de Henry King

Dans d’autres documents qui viennent d’être rendus publics, on peut voir Blumenthal, qui a témoigné devant un grand jury fédéral pendant l’enquête Lewinsky, se comporter comme un commissaire politique au moment où le scandale a éclaté.

Dans un mémo de 1998, Blumenthal montre du doigt le commentateur politique conservateur Bill Kristol qui avait dit être au courant des frasques de Bill Clinton avec Lewinsky avant que l »histoire n’éclate. Blumenthal observe que Krisol avait des liens avec un chef enquêteur d’opposition qui avait fait partie de l’équipe de l’ancien vice président Dan Quayle et à des membres conservateurs de la Federalist Society (organisation de juristes républicains).

Dans ce qui ressemblait à une vengeance politique, Megan Maloney, une assistante à la Maison Blanche avait envoyé à quatre membres de l’équipe Clinton la transcription de plaisanteries salaces faites en 1999 par le présentateur radio Tom Joyner sur les « compétences » acquises par Lewisnky à la Maison Blanche.

« Tu dois le sucer ! Et t’agenouiller et prier ! » aurait dit Joyner.

Maloney avait écrit, « S’il vous plaît, gardez ça en mémoire ma prochaine fois qu’il demandera une interview. »

Bill (David) Clinton et sextoy (Bethsabée) Monica Lewinsky

Bill (David) Clinton et sextoy (Bethsabée) Monica Lewinsky

Un autre document consigne la perte d’une broche en or en forme de saxophone d’une valeur de 4 200 dollars qui avait été conçue pour être offerte en cadeau à Clinton en 1994.

Intitulé « cadeau égaré », le document, rédigé par la conseillère Cheryl Mills, précise que la broche offerte par le saxophoniste James Steele avait été enregistrée par « inadvertance » comme acceptée par le président alors qu’en fait, elle avait été égarée avant même que le président ait été informé de son existence. »

J’irai cracher sur vos tombes au cimetière de La Mouche

22 septembre 2014

La commémoration de la mort d’innocents tués au nom d’une idéologie barbare devrait être pour tous une occasion non seulement de recueillement mais de rassemblement. Ce devrait par exemple être le cas avec la cérémonie qui s’est tenue le 21 septembre au cimetière israélite de La Mouche à Lyon en hommage,je cite l’article du Progrès reproduit un peu plus loin,, « aux martyrs de la Soha privés de sépulture. »

Le problème est qu’il n’en fut rien puisque le rabbin Richard Wertenschlag, préposé à la cérémonie, n’a rien trouvé de mieux à faire qu’e d’évoquer le conflit qui oppose Palestiniens et sionistes dont il trouve injuste le traitement par les médias qui présentent selon lui les victimes comme des bourreaux.

Comme quoi, il y a bien une exploitation du souvenir des victimes de la seconde guerre au service d’une idéologie qui n’a rien à envier au nazisme et d’un Etat scélérat et criminel.

Quelqu’un avait écrit quelque chose comme « J’irai cracher sur vos tombes ». Un certain rabbin l’a fait.

Le Progrès - 22 septembre 2014

Le Progrès – 22 septembre 2014

Définition du combattant et précisions utiles sur les boucliers humains par le rabbin David-Seth Kirshner

29 juillet 2014

Je ne ferai pas de commentaire. Je vous laisse apprécier ce morceau de bravoure doctrinale théologique et politique de la part d’un rabbin qui n’est en rien un marginal.

Le rabbin Seth Kirshner a un goût pour la modernité

Le rabbin SDavid-eth Kirshner a un goût pour la modernité

Si vous avez voté pour le Hamas, Israël a le droit de vous tuer, déclare le chef du conseil des rabbins de New York

par Philip Weiss, Mondoweiss (USA) 29 juillet 2014 traduit de l’anglais par Djazaïri

Il y avait un rassemblement pro-israélien de 10 000 personnes hier à New York, à même pas un bloc d’immeubles du siège des Nations Unies, et le rabbin David-Seth Kirshner qui est un dirigeant du NY Board of Rabbis a suggéré que les Palestiniens qui avaient voté pour le Hamas sont des combattants qui méritent d’être dans la ligne de mire d’Israël. Il a dit :

Quand vous participez à un processus électoral et que vous optez pour une organisation terroriste qui affirme en paroles et en actes que son objectif premier est de détruire laepays voisin et pas de bâtir des écoles, ou de créer des entreprises ou des emplois, vous êtes complice et vous n’êtes pas une victime civile.

La foule a applaudi. Kirshner a poursuivi en disant que l’armée israélienne est « l’armée la plus morale dans l’histoire de la civilisation. » Il a conclu son propos par le mot, Amen.

Le rabbin n’a pas précisé comment il s’y prendrait pour trier les Palestiniens qui ont voté pour le Hamas. A la dernière élection en Palestine, en 2006, le Hamas – « l’organisation terroriste à laquelle Kirshner faisait évidemment référence – avait recueilli 440 000 voix, 44 % de l’électorat selon Wikipedia. Le Fatah avait obtenu 410 000 voix, le FPLP 42 000.

Le sénateur Chuck Schumer et de nombreux parlementaires démocrates ont également pris la parole au rassemblement, sur la 47e rue. Aucun n’était sur l’estrade quand Kirshner a offert son conseil spirituel vers la fin de la manifestation.

Ci-dessous les propos de Kirshner dans leur contexte, ils commençant à la 3ème minute environ dans la vidéo ci-dessus. Kirshner, qui est identifié soit comme vice-président, président ou trésorier du New York Board of Rabbis, a commencé par dire que les Nations Unies condamnaient le massacre de civils à Gaza.

Mesdames et messieurs, permettez-moi d’expliquer quelque chose on ne peut plus clairement à vous qui êtes réunis ici. Si vous portez des jeans et un T-shirt et que vous portez un fusil AK-47, vous n’êtes pas un civil, vous êtes un combattant.

Quand vous accueillez à bras ouverts le Hamas dans votre salle de séjour et lu permettez de lancer des roquettes à côté de votre sofa, vous n’êtes pas un civil, vous êtes un combattant.

Quand vous participez à un processus électoral et que vous optez pour une organisation terroriste qui affirme en paroles et en actes que son objectif premier est de détruire la pays voisin et pas de bâtir des écoles, ou de créer des entreprises ou des emplois, vous êtes complice et vous n’êtes pas une victime civile.

Et pour finir, si vous ne respectez pas les consignes données par tracts, appels téléphoniques, textos et tirs de sommation vous informant d’évacuer un immeuble, et qu’au contraire vous vous utilisez vous-même comme un bouclier ou vous servez d’un enfant innocent comme bouclier, vous n’êtes pas un dommage collatéral. quand vous ignorez ces avertissements d’une grande hauteur morale et que vous vous alignez vous-même sur le Hamas, vous êtes un combattant.

Dans une autre partie de son discours, le rabbin s’est identifié lui-même complètement au gouvernement israélien, déclarant que « nous avons renoncé à notre liberté il y a 9 ans, » faisant ainsi référence à l’arrêt du programme de colonisation à Gaza.

Kirshner avait accueilli l’an dernier le gouverneur [de l’Etat du New Jersey] Chris Christie au Temple Emanu-El, sa synagogue conservatrice dans le New Jersey. Il avait pris la parole en 2009 devant l’AIPAC, l’organisation israélienne de lobbying,.


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