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Les racines du dénouement en vue de la crise en Syrie et la chasse au Netanyahou

12 octobre 2013

J’étais parti pour faire une petite intro sur Yaïr lapid et Benjamin Netanyahou mais j’ai un peu dérivé… 

La crise syrienne a connu récemment un tournant décisif et ce tournant n’a pas été militaire mais politique,

On est en effet passé de l’exigence du départ du président Syrien Bachar al-Assad par les puissances occidentales (souvenons-nous de Laurent Roquet Fabius qui affirmait que le président syrien ne mériterait pas d’être sur la Terre) à l’exigence de la destruction des armes chimiques dont dispose l’armée syrienne,

C’est ce qu’on appelle un changement de paradigme, changement concocté par les Etats Unis, la Russie et ,,, le gouvernement syrien, prenant au dépourvu la Turquie et une diplomatie française ridiculisée dans sa vaine posture belliciste.

Le camouflet à répétition n’a pourtant apparemment pas suffi à vacciner Paris contre l’emploi d’un langage musclé qui n’est plus vraiment dans ses moyens et de toute façon ne sert pas ses intérêts.

Ne vient-on pas en effet de lire que François Hollande a assuré Benjamin Netanyahou de «toute sa fermeté» à l’égard de l’Iran?

Parce que l’élection de Hassan Rohani à la présidence de la république islamique d’Iran est aussi un des éléments qui ont joué dans l’évolution du traitement du dossier syrien. Non pas que le nouveau chef de l’Etat ait pris des positions radicalement différentes de son prédécesseur, Mahmoud Ahmadinejad, du moins sur les dossiers syrien et nucléaire, mais son image de modéré bien mise en avant dans la presse occidentale (malgré de vaines tentatives sionistes de le diaboliser comme on l’a fait pour Mahmoud Ahmadinejad) a donné l’opportunité aux Etats Unis de changer de ton à l’égard de l’Iran.

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Ahmadinejad et Rohani (faisant un salut nazi?)

La conséquence de ce changement de ton a été la rencontre entre les présidents Rohani et Hollande en marge de l’assemblée générale de l’ONU, et l’échange téléphonique entre Barack Obama et le président de la république islamique d’Iran. Il va sans dire que François Hollande avait été dûment autorisé par la maison Blanche à rencontrer son homologue iranien.

Ce rapprochement entre l’Iran et l’Occident a bien sûr pour conséquence que l’élimination du régime syrien n’a plus le caractère impérieux qu’elle avait il y a seulement quelques mois, d’autant qu’il apparaît clairement que la fraction de l’opposition polico-militaire tenue à bout de bras par Londres, Paris et Washington ne représente pratiquement rien, ni sur le terrain militaire, ni sur le terrain politique.

Un troisième facteur qui a joué un rôle absolument décisif dans le changement de posture des Etats Unis est la déposition du président Mohamed Morsi par l’armée égyptienne, un coup d’état qui était motivé entre autres par le refus d’un engagement militaire de l’Egypte contre le régime syrien, même par volontaires interposés, et qui a pu s’appuyer sur l’hostilité de l’Arabie Saoudite à l’égard des Frères Musulmans.

Il faut bien se figurer en effet que, vu de Riyad, les Frères Musulmans que nous qualifierions de bourgeois conservateurs, sont perçus comme de dangereux révolutionnaires, une véritable menace pour la monarchie (l’épisode de la proclamation d’une république au Yémen par les Frères Musulmans avec à leur tête l’Algérien Fodil El Ouartilani n’a sans doute pas été oublié en Arabie).

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Fodil al Ouartilani

Si le paysage reste confus, avec des retournements qui semblent fourmiller de contradictions, il est peut-être possible de mieux saisir sa logique globale en prenant de la hauteur, c’est-à-dire en examinant la situation dans la région asiatique dans son ensemble.

On le sait, le centre de gravité de l’économie mondiale est en train de se déplacer vers l’Asie orientale (Corée, Chine, Thaïlande) quoique d’autres pôles de puissance semblent émerger ailleurs (Inde, Brésil par exemple) et tôt ou tard le politique suivra. Des tentatives d’organisation autonome de ces espaces ont vu le jour comme le BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud) ou l’Organisation de Coopération de Shangaï.

Deux pays asiatiques retiendront notre attention ici: la Chine et l’Inde, Ces deux géants ont pour point commun d’avoir d’énormes besoins en énergie (pétrole, gaz) que la production nationale est absolument incapable de satisfaire, Ces deux pays se tournent donc vers des fournisseurs étrangers dont l’Iran fait partie. Mais ce rôle de fournisseur de l’Iran n’a en réalité pas vraiment de caractère déterminant dans les inflexions de la diplomatie des Etats Unis. Ce qui est important à cet égard, ce sont les réserves d’hydrocarbures présentes dans l’Asie Centrale ex soviétique et qui font l’objet de toutes les sollicitudes. Des réserves auxquelles la Chine peut accéder par voie terrestre moyennant des aménagements en infrastructures de transport qui existent déjà et d’autres qui sont en cours de réalisation ou à l’étude.

Pour l’Inde, les choses se présentent différemment puisque son accès terrestre à l’Asie Centrale est barré par le Pakistan, l’ennemi intime depuis la sécession de 1947.

L’accès de l’Inde à l’Asie Centrale passe donc par l’Iran où l’Inde investit 100 millions de dollars dans le port et la zone franche de Chabahar, des investissements qui complètent ceux effectués dans des infrastructures routières qui relient de grandes villes afghanes à l’Iran. De son côté,la Chine s’est ménagée une ouverture portuaire semblable au Pakistan qui lui offre une route sud-nord complémentaire à la route est-ouest,

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Nouvelles routes terrestres et maritimes en Asie

Et bien sûr, ces régions d’Asie, et peut-être l’Afghanistan une fois la paix revenue, seront des fournisseurs mais aussi des clients.

Cette partie du monde est donc à la veille d’un boom économique auquel l’Iran va participer ne serait-ce que par son positionnement géographique au débouché sud-ouest de ces régions.

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Transports de gaz et de pétrole en Asie centrale et au Moyen Orient

C’est là que se situent les enjeux majeurs pour le monde, pour l’Iran et par conséquent pour le Moyen Orient et non dans une prétendue lutte entre Islam chiite et sunnite,

L’affaire syrienne a été l’occasion pour les Etats Unis de jauger la volonté de la Russie et de la Chine quant au contrôle de l’accès aux ressources et aux marchés de l’Asie Centrale et du Moyen orient.

Et les Etats Unis ont semblé conclure que cette volonté était trop forte pour qu’ils puissent tenter quoi que ce soit de significatif sans en subir de conséquences, par exemple dans l’unique position clef qu’ils occupent encore, c’est-à-dire en Afghanistan.

Sous peine d’être à moyen terme exclus de la région, la solution qui s’est imposée à eux est celle d’un rapprochement avec l’Iran.

Ce rapprochement va sans doute prendre du temps, parce qu’on ne passe pas du jour au lendemain d’un langage belliqueux et menaçant à des relations amicales et surtout en raison de la présence de l’Etat prétendu juif qui torpille toute approche rationnelle de la part des Etats Unis dans la région.

L’analyse qui semble prévaloir à Washington est que c’est Benjamin Netanyahou qui représente un obstacle et la tête de ce dernier est en quelque sorte mise à prix par la Maison Blanche qui aimerait avoir un interlocuteur plus sensible aux intérêts de l’allié américain.

Cet interlocuteur pourrait être Yaïr lapid, l’actuel ministre des finances du cabinet Netanyahou qui vient d’être reçu très chaleureusement par Joe Biden malgré le Shutdown.

Pourtant, comme l’explique l’article que je vous propose, si Yaïr lapid a une autre prestance que Benjamin Netanyahou, il est fondamentalement sur la même ligne aussi bien sur la question des négociations avec les Palestiniens que sur le dossier iranien.

Yaïr Lapid a beaucoup plus de charme que Netanyahou, mais son message est le même

par Philip Weiss, Modoweiss (USA) 11 octobre 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

Yaïr Lapid, le ministre des Finances d’Israël et étoile montante centriste, est reçu comme une star aux Etats Unis. Lapid s’est entretenu hier, en plein Shutdown, avec le vice-président, ils se sont apparemment bien entendus. Le vice président a tweeté la photo ci-dessus et publié une déclaration selon laquelle ils avaient une « conversation sur de nombreux sujets », notamment sur l’Iran et les négociations avec les Palestiniens. Ils avaient été rejoints par le secrétaire au Trésor Jack Lew et le coordonnateur pour le Moyen-Orient à la Maison Blanche, Phil Gordon.

Lapid était une vedette de la télévision, et ça se voit. Charlie Rose a passé beaucoup de temps avec Lapid mardi. D’abord sur le Charlie Rose Show. Puis au centre culturel 92d Street Y pour une co-présentation avec une organisation pro-israélienne, l’Israeli Policy Forum.

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Yaïr Lapid interrogé par Charlie Rose

A 92d Street Y, Rose a présenté Lapid comme étant «un des Juifs les plus célèbres du monde.» L’interview (vidéo ici) était dans l’ensemble gentille et Lapid a pu contrôler aisément la situation, comme si c’atait lui qui animait le talk show.

Il a plaisanté avec naturel l’accent sudiste de Rose et l’a rembarré quand il lui a demandé s’il aspirait à être premier ministre, et il a moqué le New York Times qui cite les gens hors contexte. Mais ses positions ne sont guère différentes de celles de Netanyahou, et on n’a pas à attendre longtemps avant que Lapid commence à parler de la Cité de David [Jérusalem].

C’est un tenant d’une ligne dure sur Jérusalem.

“Jérusalem ne sera jamais divisée. Jérusalem est la capitale d’Israël. Les pays ne renoncent pas à leurs capitales… mais oui, il y aura – certains territoires qui seront restitués…”

Rose: “Vous n’êtes pas en faveur de Jérusalem comme capital pour les Palestiniens et les Israéliens.”

“Vrai.”

Gaza ne fait pas partie de l’Etat palestinien tel qu’il peut l’imaginer.

Gaza est hors jeu. Il n’y pas de négociations avec le Hamas. Le Hamas est une… organisation terroriste qui devrait être traitée comme telle.

La vallée du Jourdain est également exclue des négociations. «Sécurité.»

Il est aussi partisan d’une ligne dure sur l’Iran.

“Le problème que nous avons avec l’Iran…c’est qu’ils construisent des armes nucléaires… et que les Iraniens financent le Hamas et le Hezbullah… Je pense que la ruse et la fraude ont toujours fait partie des instruments de la stratégie |de l’Iran].”

Lapid dit que l’Iran doit faure deux chose simples pour une levée des sanctions. Renoncer aux centrifugeuses, il y en a 18 000, et fermer son réacteur au plutonium.“parce que personne n’utilise des réacteurs au plutonium à des fins pacifiques.”

Ses attitudes par rapport à Israël sont très marquées par un chauvunisme ethnique. Son père avait échappé à l’holocauste à Budapest et il aime vivre dans un Etat juif.

“Ecoutez, je ne cherche pas un mariage heureux avec les Palestiniens. Je veux un divorce. L’idée de gouverner… environ 3 millions de Palestiniens est problématique pour l’identité juive d’Israël, et je veux vivre dans un Etat juif.…”

Quel est votre principal motif d’inquiétude pour l’avenir d’Israël? lui a demandé Rose? Une bonne partie de la réponse de Lapid est: les Arabes.

“Je dirais l’éducation…. Cette année, 49 % des élèves qui entrent à l’école élémentaire sont soit des ultra orthodoxes, soit des Arabes. Je ne veux pas dire que c’est une menace existentielle mais c’est un changement existentiel pour Israël. Et nous devons faire en sorte que tous participeront à la société israélienne.. Donc oui, je crains plusles menaces internes que les menaces externes.”

Et quand Lapid dit qu’il tend constamment la main aux autres partis, pour travailler avec eux, il parle d’autres partis juifs, du Likoud au Foyer Juif en passant par les travaillistes. Pourquoi Charlie Rose ne luii demande-t-il pas s’il parle avec les partis palestiniens, et s’il ne le fait pas, pourquoi? Ros accepte ainsi le même genre de discrimination que celui auquel il s’opposait en Caroline du Nord dans son enfance.

Lapid dit de l’extrémiste de droite Naftali Bennett que c’est un ami, et que le gouvernement de Netanyahou ne tombera pas avant l’expiration de son mandat. “Il y a une bonne énergie et la volonté de travailler ensemble.”

La première question qui vient de l’auditoire est, “Pourquoi ne pouvez-vous pas diviser la ville de Jérusalem?”

La réponse référait à la doctrine ethno-religieuse, et était un peu effrayante:

“[si nous] posons que tout relève du rationnel… alors– je serais sans doute mieux à vivre à New York . Vous savez, Israël a été créé au début pour être un havre de sécurité pour les Juifs du monde. Je ne pense pas que c’est un lieu sûr. J’entends par là que New York est un endroit plus sûr quand on est juif. Je vis en Israël parce que je veux vivre dans un pays qui n’est pas seulement un territoire, mais aussi une idée. Et Jérusalem est l’essence de cette idée. Certes, il y a… des raisons logiques pour dire OK, je renonce à Jérusalem Est, mais un pays ne peut pas survivre sans un ethos et l’ethos d’Israël est à Jérusalem Est. C’est la cité du roi David. C’est – vous savez quoi, notre droit au retour doit aussi être pris en compte – et nous sommes revenus à Jérusalem. J’aime Tel Aviv, la ville où je vis mais nous ne sommes pas rentrés après 2 000 ans pour Tel Aviv, nous sommes rentrés pour Jérusalem.

Applaudissements nourris du public à 29 dollars la place.

Lapid dit aussi croire en Dieu et lire «beaucoup» la Bible. Parce que la Bible est pleine de héros et que notre monde est celui des «anti-héros », Oui, et il préférerait vivre dans une idée, pas dans un pays. Il y a chez lui beaucoup plus de vernis que chez Netanyahou, mais l’ethos est le même.

Hosni Moubarak et Mohamed Morsi: la continuité jusque dans la rupture

3 juillet 2013

 

Le président égyptien Mohamed Morsi vient d’être renversé par un coup d’état militaire avec, dit-on, le soutien populaire.

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                  Mohamed Morsi

 

Il est certes vrai que les rues des villes égyptiennes sont depuis plusieurs jours le lieu de manifestations imposantes pour exiger le départ de M. Morsi, l’armée ayant été publiquement appelée à intervenir par les manifestants.

 

Il y a là bien sûr des manipulations évidentes de la part de ceux qui, dans l’armée, souhaitaient mettre un terme au mandat présidentiel.

 

Il y a aussi  une insatisfaction évidente de larges couches de la société mécontentes de la situation sociale et économique, mais aussi des penchants sectaires du gouvernement des Frères Musulmans. Parmi ces mécontents, il faut évidemment compter la masse des Coptes, ces chrétiens autochtones qui tendent à se sentir mis à l’écart de la vie publique et visés par des discours d’exclusion. Les affirmations de la fraternité islamo-chrétienne ou tout simplement égyptienne ont de fait été nombreuses ces derniers jours.

 

Il faut cependant reconnaître que le gouvernement de Mohamed Morsi n’est en rien l’initiateur de cette approche de cette minorité religieuse. Sur ce point comme sur d’autres, le gouvernement des Frères Musulmans est dans la continuité du régime précédent.

 

Cette continuité s’observe par exemple dans son attitude vis-à-vis de la bande de Gaza. En effet, alors que tout le monde s’attendait, y compris une bonne partie de son électorat, à ce que l’Egypte cesse de collaborer avec le régime sioniste au siège de Gaza, il n’en a rien été. Au contraire, puisque les autorités égyptiennes ont déployé un zèle sans précédent pour neutraliser les fameux tunnels qui relient Gaza à l’Egypte et servent à acheminer toutes sortes de marchandises.

 

De la même manière, le gouvernement de la confrérie a accepté de respecter les accords de paix qui lient l’Egypte à l’entité sioniste, une condition sine qua non pour que l’armée égyptienne continue à recevoir l’importante aide financière des Etats Unis.

 

Cette continuité du pouvoir des Frères Musulmans avec l’ancien régime se repère même dans les convulsions qui ont finalement abouti à la destitution de Mohamed Morsi.

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février 2011: le général Omar Souleiman annonce la démission de Hosni Moubarak

 

 

Cette continuité est parfaitement explicitée dans l’article que je vous propose.

 

On observera quand même que, à la différence de Hosni Moubarak, Mohamed Morsi tirait son pouvoir d’élections qu’il a remportées régulièrement. Même si cette élection s’inscrivait dans une démarche des USA et de l’armée égyptienne visant à mettre fin à un processus révolutionnaire qui aurait pu réserver bien des surprises.

C’est ce processus révolutionnaire qui a repris ces jours-ci et que l’armée a enfourché pour profiter d’une opportunité de se débarrasser d’un Mohamed Morsi qui n’a décidément pas su tenir la baraque. 

 

La réponse du Département d’État américain aux soulèvements en Egypte, hier et aujourd’hui

 

par Dan Murphy, The Christian Science Monitor (USA) 3 juillet 2013  traduit de l’anglais par Djazaïri

 

Au milieu de manifestations sans précédent qui ont commencé depuis trois jours, le président égyptien Hosni Moubarak a prononcé un discours provocateur  qui accusait des mains de l’étranger qui cherchent à semer le chaos dans le pays et à saper ce qu’il considère être sa propre légitimité en tant que leader.

 

Cet appel en forme de fin de non recevoir avait exaspéré les manifestants et avait, on le comprend avec le recul, ruiné le mince espoir qu’il avait à cette étape de se maintenir au pouvoir. Comme la contestation s’accentuait, les Etats Unis avaient pris lentement leurs distances avec M. Moubarak. Le 27 janvier, le vice président Joe Biden soulignait que Moubarak n’était pas un dictateur et qu’il devait rester au pouvoir. Deux jours avant, le 25 janvier, la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton déclarait que l’Egypte et son gouvernement étaient «stables.»

Mais après le discours de Moubarak, les Etats-Unis  adoptèrent un ton nouveau. PJ Crowley , le porte parole du Département d’Etat à l’époque, écrivait sur Twitter le lendemain :  «Le gouvernement égyptien ne peut pas se contenter de reprendre les cartes puis rester sur son quant-à-soi. Les paroles par lesquelles le président Moubarak s’engage à réformer doivent être suivie par des actes. »

 

Le 30 janvier, Mme Clinton déclarait:

 

« Nous avons dit très clairement que les mesures concrètes de réforme démocratique et économique que le président Moubarak a évoquées dans son discours doivent être mises en oeuvre … il faut qu’un engagement soit pris par quiconque est au pouvoir de lancer dans un dialogue national avec le peuple d’Egypte, dans le but de prendre des mesures qui répondent aux revendications légitimes du peuple égyptien pour une plus grande participation … c’est un moment très grave pour l’Egypte, et nous allons faire tout ce que nous pouvons pour soutenir une transition ordonnée. « 

 

Puis, le 10 février, Moubarak a prononcé un autre discours provocateur, exaspérant à nouveau les manifestants. Les États-Unis se plaignirent que Moubarak n’avait pas fait de démarches concrètes de «réformes». Le 11 février, il  démissionnait.

 

Hier, le président égyptien Mohamed Morsi a prononcé un discours dans lequel il a rejeté la masse de manifestants comme étant manipulée par des mains étrangères qui cherchent à semer le chaos en Egypte, et il a fait référence à plusieurs reprises à ce qu’il considère comme étant sa légitimité en tant que leader de l’Egypte. Ses propos ont provoqué la fureur manifestants, qui continuent à être très nombreux à battre le pavé au Caire et dans d’autres villes.

 

Aujourd’hui, la porte-parole du département d’Etat Jen Psaki a dit:

«Nous pensons qu’il y avait une absence de mesures spécifiques significatives dans la déclaration de Morsi. Il doit faire plus pour être vraiment réceptif aux préoccupations du peuple égyptien …. Nous sommes au côté du  peuple égyptien. Nous avons été en contact avec toutes les parties -.avec  l’opposition, avec le gouvernement, avec l’armée -. et nous allons continuer à l’être. Mais pour apaiser les  inquiétudes ou éviter les suppositions, nous ne sommes pas [parties prenantes] – nous n’avons pas pris parti. [Washington s’est abstenu de critiquer l’armée égyptienne après la destitution de M. Morsi, NdT]

 

Cela vous rappelle quelque chose?

 

Réunion des vrais amis de la Syrie le 29 mai à Téhéran

26 mai 2013

La France a été et reste très en pointe dans la démarche consistant à fédérer les énergies pour renverser le président Syrien Bachar al-Assad.

L’aspect le plus visible de cette démarche a été la mise en place du groupe des « amis de la Syrie » ou « du peuple syrien », soit une masse de pays supposés incarner une volonté internationale, en réalité un alibi pour couvrir les agissements d’une clique d’Etats voyous emmenée par le gouvernement français sous les couleurs de l’UMP puis du PS.

L’action française a fait long feu comme l’a montré la dernière réunion à Amman des « amis » de la Syrie, rassemblant péniblement onze Etats participants et une opposition syrienne à qui il a fallu tirer l’oreille pour qu’elle daigne être présente.

On rappellera qu’en juillet 2012, c’est une centaine de pays qui étaient présents à la réunion des « amis » de la Syrie qui se tenait à Paris.

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L’heure de gloire de Laurent Fabius en juillet 2012 à Paris

L’échec sur le plan diplomatique est patent pour Laurent Fabius qui n’en reste pas moins arrogant comme au premier jour.

Dans quelques jours, le 29 mai, une autre réunion des amis de la Syrie va se tenir mais à Téhéran et à l’invitation des autorités iraniennes.

Une quarantaine de pays devraient être représentés dont la Russie et la Chine. Le sultanat d’Oman a confirmé sa participation tandis que des invitations ont été adressées au Qatar, à la Turquie et à l’Arabie Saoudite.

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Téhéran août 2012: les représentants de 30 pays discutent de la situation en Syrie

On peut supposer que le royaume wahhabite sera présent parce que, et c’est quelque chose qui est négligé par vos journaux, l’Arabie Saoudite fait partie d’un groupe de contact sur la Syrie dans lequel elle est associée à l’Iran, à la Turquie et à l’Egypte. La création de ce groupe en mars 2012 s’était d’ailleurs faite à l’initiative de Mohamed Morsi, le président Egyptien.

Le gouvernement iranien est optimiste sur le succès de cette nouvelle réunion des vrais amis de la Syrie et sur les  progrès auxquels elle pourrait permettre d’aboutir.

Et n’oublions pas que dès le début, l’Iran a plaidé pour une résolution pacifique de la crise syrienne et, à cette fin, a pris langue et gardé contact avec toutes les parties.

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L’un est à gauche et l’autre à droite (du moins sur la photo)

A comparer avec le comportement barbare des deux énarques qui se sont succédé à la tête du Quai d’Orsay.

Palestine, Gaza, ONU, la nouvelle donne

2 décembre 2012

J’ai un peu de temps, alors j’en profite pour sortir un peu le blog de sa léthargie.

La dernière agression sioniste contre Gaza a montré comme les agressions précédentes la capacité destructrice du terrorisme sioniste.

Si les conflits politiques se résumaient à une simple arithmétique de la force militaire, l’entité sioniste aurait dû poursuivre son offensive et lancer à l’assaut les dizaines de milliers de réservistes qu’elle avait commencé à mobiliser.

Il n’en a rien été parce que la guerre  est autre chose qu’une bagarre de gamins dans un bac à sable ou un combat de boxe qui s’achève par le K.O. d’un des adversaires.

En effet, le conflit palestino-sioniste n’engage pas seulement l’Etat prétendu juif et le peuple palestinien, mais toute la région arabe et proche orientale ainsi que les Etats Unis et l’Europe.

La récente agression a permis de vérifier une fois de plus la détermination du peuple palestinien à résister et à recouvrer ses droits. Et les autorités sionistes médusées ont pu constater que les combattants palestiniens étaient désormais en mesure de toucher des villes aussi éloignées de Gaza que Beersheba et surtout Tel Aviv.

En ce sens le Hamas et les autres organisations de la résistance palestinienne ont remporté une victoire stratégique en faisant échouer la tentative sioniste de leur administrer une raclée et en signifiant qu’un jour peut-être pas si éloigné, c’est un déluge de feu qui pourrait s’abattre sur Tel Aviv.

Et Tel Aviv, c’est le véritable cœur de l’entité sioniste qui se résume en pratique à cette cité Etat.

Ensuite, comme je l’écrivais précédemment, l’entité sioniste est en quelque sorte passée sous la tutelle de l’Egypte qui a assuré, en coordination avec les Etats Unis, la gestion des tractations en vue d’un cessez-le-feu.

 C’est un point de vue très proche du mien que développe Alex Callinicos et je suis donc ravi de vous proposer une traduction d’un article qu’il vient de publier dans The Socialist Worker.

Alex Callinicos à la 5ème conférence anti-guerre du Caire en 2007

Alex Callinicos à la 5ème conférence anti-guerre du Caire en 2007

L’autre grand évènement stratégique est bien sûr l’octroi à la Palestine du statut d’Etat observateur à l’Organisation des Nations Unies.

Certains considèrent que cette reconnaissance porte en elle l’abandon par les Palestiniens d’une partie de leurs droits fondamentaux sur leur patrie. C’est vrai en théorie et en faisant abstraction du contexte réel. Ceux qui pensent ainsi supposent en effet que l’entité sioniste pourrait admettre un jour ou l’autre la restitution des territoires qu’elle occupe depuis 1967, permettant ainsi à un gouvernement palestinien d’exercer une autorité souveraine sur la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Cette hypothèse relève de la chimère car jamais les sionistes n’accepteront de rétrocéder des territoires qu’ils estiment avoir vocation à contrôler et à coloniser totalement. Le nouveau statut politique reconnu à la Palestine est donc un acquis précieux qui  ne remet nullement en cause la pertinence de la résistance sous tous ses aspects, y compris militaires.

Gaza témoigne de l’impact des révoltes arabes

Les révolutions font trembler tous les régimes – les régimes arabes, ainsi que celui d’Israël,

Par Alex Callinicos, Socialist Worker (UK) 1er décembre 2012 traduit de ‘anglais par Djazaïri

Friedrich Engels écrivait en 1854: «Nous ne devons pas oublier qu’il y a une sixième puissance en Europe, qui à certains moments affirme sa suprématie sur l’ensemble des cinq soi-disant« grandes puissances »et fait trembler chacun d’entre eux. Cette puissance est la Révolution. « 

Il en va de même dans le Moyen-Orient aujourd’hui. Si vous ne vous intéressez qu’à l’équilibre militaire des forces, vous conclurez que rien n’a vraiment changé depuis la dernière guerre d’Israël contre Gaza.

Le Hamas dispose désormais de missiles Fajr-5 de plus longue portée qui peuvent frapper Tel-Aviv. Mais l’armée israélienne conserve une écrasante supériorité matérielle. Mais ne prendre en compte que le matériel et les troupes serait superficiel. En réalité, tout a changé.

Le quotidien libéral israélien Haaretz a publié un article fascinant sur les débats de la semaine dernière entre les hauts responsables du gouvernement- le premier ministre Benjamin Netanyahou, le ministre de la Défense Ehud Barak et le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman –au sujet de la trêve proposée par le président égyptien, Mohamed Mursi:

« Lors de la réunion de mardi, juste avant l’arrivée de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, il est apparu clairement à Israël que les principes du cessez-le feu proposé par l’Egypte étaient beaucoup plus proches des positions du Hamas que des siennes.

« L’hypothèse formulée par les responsables du renseignement lors de la réunion triumvirat était que, contrairement à la situation à l’époque de Moubarak, les Egyptiens s’alignant sur le Hamas et essayent de lui permettre d’obtenir des succès. »

Cessez-le-feu

Barak voulait accepter le cessez le feu sur la base du fait que l’armée israélienne avait donné une leçon au Hamas. Lieberman plaidait pour une offensive terrestre et Netanyahou se situait entre les deux points de vue.

Les trois ministres israéliens avaient demandé à Clinton de «faire pression sur l’Egypte pour qu’elle présente un accord de cessez-plus équilibré». Au lieu de quoi, soutenue par des appels téléphoniques de Barack Obama, elle les a poussés à accepter les termes de l’Egypte.

Et ils les ont acceptés. Même l’extrémiste de droite Lieberman s’est soumis, expliquant à d’autres ministres, «La décision est simple. Rabin [le Premier ministre israélien assassiné pour avoir enclenché le «processus de paix»] avait dit que s’ils nous tirent dessus depuis le bande de Gaza, nous la réoccuperons, mais c’est à l’évidence difficile. « 

Les révolutions arabes sont derrière le rôle joué par Morsi pour obtenir un cessez-le-feu que le Hamas pourrait proclamer comme une victoire. La dernière guerre contre gaza a montré comment ces révolutions commencent à transformer la géopolitique régionale.

Netanyahu s’est servi de la supériorité militaire d’Israël pour reprendre l’initiative. Ses exigences pour une guerre contre l’Iran, techniquement très difficile à faire sans le soutien des Etats Unis – étaient son stratagème initial. Mais il s’est retrouvé bloqué à la fois pas sa propre hiérarchie militaire et par Obama

L’assassinat du chef militaire du Hamas Ahmad al-Jaabri au moment où un nouveau cessez-le feu de Gaza était en discussion [avec précisément al-Jaabri, NdT] était le stratagème suivant de Netanyahou.

Agenda

Netanyahu a soutenu Mitt Romney lors des dernières élections américaines. Le journaliste américano- palestinien Ramzy Baroud avance que le but de la guerre était de « pousser le thème de la sécurité d’Israël dans les priorités de l’agenda de la nouvelle administration »

Mais les yeux Etats Unis se sont tournés plus loin à l’est. Ce qui a été symbolisé par le fait qu’Obama s’est rendu en Birmanie, dans une démarche visant à l’éloigner de la Chine au moment de l’attaque israélienne contre Gaza. Une nouvelle guerre au Moyen Orient est donc la dernière chose que veulent les Etats Unis.

Et, à dans la région, M. Netanyahou a perdu des amis très puissants. La Turquie, qui avait fait signé un pacte militaire avec Israël, s’est retournée contre lui. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé la semaine dernière Israël comme un « Etat terroriste ».

Mais Morsi et Erdogan ont un problème. Ils veulent nuire symboliquement et diplomatiquement à Israël, mais ils n’ont pas l’intention de reprendre la lutte armée contre Israël.

Morsi en particulier,est le président d’un peuple pour qui trouve insuffisantes les dénonciations rhétoriques et les manoeuvres en coulisses.

Ainsi qu’il l’a découvert le weekend dernier, la révolution arabe est une force dynamique qui ne peut pas être simplement exploitée à des fins d’intrigue de parti. Comme le disait Engels, elle fait trembler chaque régime, arabe comme israélien, même ceux qui prétendent être le produit de la révolution.

Syrie: les choses bougent sur le plan diplomatique

3 octobre 2012

On peut lire dans la presse, ici Le Nouvel Observateur, que

L’Egypte et la Turquie ont dénoncé dimanche le régime « cruel » de Bachar el-Assad en Syrie, à l’occasion de la visite à Ankara du nouveau président égyptien Mohammed Morsi, venu renforcer les liens entre les deux pays.

Une dénonciation qui en elle-même n’apporte aucun élément nouveau, tant on sait que depuis le début les autorités turques ont encouragé la sédition armée en Syrie et que le nouveau président Egyptien a des affinités idéologiques avec une partie de l’opposition au régime de Damas, celle qui est organisée dans la branche syrienne des Frères Musulmans.

Il n’y a là donc aucune information à proprement parler.

Là où il y a de l’information, par contre, c’est quand on lit :

Assad doit partir mais pas par la force. Le président égyptien, Mohamed Morsi, a accordé une interview à la chaine américaine PBS, ce mardi 25 septembre, la veille de l’Assemblée générale des Nations unies à son siège, à New-York. Au cours de cet entretien, le premier président civil d’Egypte, élu en juin 2012, s’est dit opposé à l’intervention d’une force militaire étrangère en Syrie, préférant la diplomatie quartette -l’Egypte, l’Iran, l’Arabie Saoudite et la Turquie – pour pousser Bachar al-Assad vers la sortie.

Nous avons là un discours clair qui est assez mal relayé et obscurci par des déclarations tonitruantes mais creuses comme celles tenues à Ankara.

De fait, les deux gouvernements, égyptien et turc sont engagés dans une démarche de recherche de solution négociée aux côtés de l’Arabie Saoudite et de l’Iran.

Ce quartette est le fruit à la fois des efforts des autorités iraniennes et du sommet des Non Alignés qui a eu lieu récemment à Téhéran.

Et justement ce quartette vient de se réunir, mais réduit à un trio car l’Arabie Saoudite a boudé pour la troisième fois consécutive la réunion du quartette.

La presse a aussi boudé cette réunion puisqu’on a quand même un peu de mal à trouver des infos à ce sujet.

Dans la vie, comme dans la démarche de connaissance, l’important est de se poser les bonnes questions.

Et présentement, les bonnes questions consistent à se demander pourquoi l’Arabie Saoudite et la presse boudent ces rencontres qui oeuvrent pour une sortie de crise pacifique en Syrie.

D’autant que les choses semblent bouger en ce qui concerne la Syrie et pas seulement sur le terrain militaire.

On apprend ainsi que :

Une délégation de responsables sécuritaires Egyptiens de haut niveau est partie lundi pour la Syrie, ont annoncé des officiels de l’aéroport du Caire. La mission de la délégation n’est pas connue pour le moment.

Les officiels de l’aéroport ont indiqué que la délégation allait rester deux jours en Syrie. Tous les officiels se sont exprimés sous condition d’anonymat parce qu’ils ne sont pas autorisés à parler aux médias.

Si Yasser Ali, le porte-parole de Mohamed Morsi a démenti cette information, un haut responsable militaire, sans démentir, a simplement dit ne pas être au courant.

On peut donc espérer une évolution positive en Syrie, que cette dernière implique ou pas le maintien, même provisoire, de l’actuel chef de l’Etat dans ses fonctions.

Cette évolution dépendra aussi bien sûr de l’attitude des puissances occidentales qui n’ont cessé depuis le début de mettre de l’huile sur le feu. Et l’attitude de l’Arabie Saoudite témoigne peut-être de la volonté persistante de l’Occident de plonger la Syrie complètement dans le chaos.

 

 

 

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Non Alignés à Téhéran, le sommet qui enrage l’Occident

31 août 2012

Le sommet des pays Non Alignés vient de s’achever dans la capitale iranienne où il a réuni 120 Etats représentés par des délégations de haut niveau.

Pour prendre la mesure de l’irritation suscitée par cette réunion de Téhéran, il suffit de parcourir quelques titres de la presse hexagonale (dans d’autres pays occidentaux le ton est souvent identique).

Ainsi, Le Nouvel Observateur annonce :

L’Iran contesté sur le nucléaire et la Syrie à l’ouverture du sommet des Non-Alignés

Certes, mais contesté par Ban Ki-Moon qui croit toujours que l’ONU existe pour exécuter les desiderata des Etats unis et du régime sioniste.

toute honte bue, le Secrétaire général de l’ONU a déclaré:

« Nier des faits historiques comme l’Holocauste » et « affirmer qu’un autre Etat membre de l’ONU n’a pas le droit d’exister ou le décrire en des termes racistes est non seulement totalement mal mais menace également les principes mêmes » de l’ONU,

j’ignore ce que vient faire « l’holocauste » dans cette affaire, mais l’inepte Ban Ki-Moon devrait savoir que l’entité sioniste n’a été acceptée à siéger à l’ONU que sous conditions, des conditions qu’elle n’a jamais respectées.

A bon entendeur…

Et  la position exposée par le président Egyptien Mohamed Morsi, dont Le Nouvel Observateur n’omet pas de nous préciser qu’il est «islamiste» (il y a les islamistes que ce magazine aime et ceux qu’il n’aime pas) sur la Syrie, si elle n’est pas en phase avec la position officielle iranienne, n’est nullement une contestation de la position de l’Iran mais une affirmation de celle de l’Egypte.

Tout le monde n’est pas obligé de faire le godillot à Téhéran comme François Hollande le fait avec enthousiasme à l’égard des Etats Unis.

Le Nouvel Observateur est cependant obligé de préciser la suite,, qui revient peut-être à une contestation de la position des Etats Unis et de la France sur le dossier syrien :

Le président égyptien a toutefois fait un geste en direction de Téhéran en réaffirmant que l’Egypte était prête à travailler avec « toutes les parties » pour résoudre la crise syrienne, y compris l’Iran dont les Etats-Unis et l’opposition syrienne refusent toute présence à la table de négociations.

Bah oui…

20 minutes titre quant à lui :

Non-Alignés: dossier nucléaire et Syrie, trouble-fête du sommet

On fera les mêmes remarques que pour le papier précédent.

En effet, aucun intervenant représentant un des pays présents n’a joint sa voix à celle du Secrétaire Général de l’ONU sur le dossier du nucléaire.

Il faut le lire pour le croire, mais Ban Ki-Moon qui n’a fait que dénoncer les menaces d’attaques proférées par l’entité sioniste a par contre condamné

la rhétorique belliqueuse « inacceptable » de l’Iran qui a menacé de détruire l’Etat hébreu s’il était attaqué.

Vous avez bien lu: si vous annoncez votre intention de vous défendre contre une attaque, vous tenez des propos belliqueux et inacceptables.

On a l’impression que tout le monde a peur que le régime sioniste engage les hostilités contre l’Iran. Mais au lieu de  condamner  fermement ce régime et de prendre des mesures contre les dingos de Tel Aviv, on s’en prend à celui ou à ceux que ces derniers ont désignés comme étant l’ennemi à abattre.

Un régime qui fait marcher le monde sur la tête parce que cet Etat voyou contrôle les politiciens des Etats Unis.

Pour sa part, TV5 feint de poser innocemment la question :

Le Mouvement des non-alignés a-t-il un avenir ?

La réponse est bien entendu négative et c’est Didier Billion, Directeur des publications de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et rédacteur en chef de La Revue internationale et stratégique qui est chargé de la formuler.

Son exposé n’est pas dénué d’intérêt, mais il ne permet pas de répondre à la question de savoir pourquoi ces 120 pays ont accepté de se réunir à haut niveau pour quelque chose qui est inutile et sans aucun avenir.

Peut-être faudrait-il aussi poser la question à quelques unes des délégations qui ont fait le déplacement.

Parmi ces délégations venues à ce sommet inutile, nous avions la délégation indienne conduite par le premier ministre Manmohan Singh.

La presse indienne nous précise que si le premier ministre ne s’est pas exprimé sur le dossier nucléaire iranien (mais n’a pas non plus joint sa voix à celle de Ban Ki-Moon), il s’est par contre exprimé clairement contre une intervention militaire étrangère en Syrie :

 «En tant que plus grande démocratie au monde, l’Inde soutient les aspirations populaires à un ordre pluraliste et démocratique. Néanmoins, une telle transformation ne peut pas résulter d’une intervention extérieure qui exacerbe la souffrance des citoyens ordinaires. Le Mouvement des Non Alignés devrait exhorter toutes les parties à s’engager à nouveau à résoudre la crise pacifiquement par un processus politique inclusif accompli par les Syriens eux-mêmes. »

Non seulement le premier ministre Indien énonce une position très proche de celle que prônent l’Iran et l’Egypte elle-même en fait (la différence étant que l’Iran soutient le régime de Damas tandis que l’Egypte est favorable à l’opposition sans qu’on sache bien laquelle d’ailleurs), mais Manmohan Singh montre du doigt l’intervention étrangère en cours qui «exacerbe les souffrances.» En passant, le ministre rappelle que l’inde n’a pas de leçon à recevoir en matière de démocratie…

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai quelque peine à concevoir un premier ministre indien et un chef de l’Etat Egyptien perdre leur temps dans une escapade à Téhéran pour quelque chose qui n’a pas d’avenir.

Et ce n’est pas pour rien que l’OTAN a interdit à la Turquie de participer à ce sommet où elle était invitée.

Que les Non Alignés ne soient pas forcément en mesure de faire échouer les projets mortifères de Laurent Fabius, Hillary Clinton et William Hague, c’est autre chose


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