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Un journaliste anglais dénonce la lâcheté de son gouvernement devant le lobby sioniste

18 décembre 2012

En lisant ce texte, je me suis demandé si Peter Oborne n’avait pas tout simplement peur d’un déferlement de juifs en Grande Bretagne suite à la disparition possible du fameux Etat juif dont pratiquement personne ne veut dans une région où il s’est imposé par la force.

Quoi qu’il en soit, Peter Oborne dénonce avec force le poids du lobby sioniste dans son pays, spécialement auprès du parti Conservateur dont il semble être proche.

Peter Oborne: "Plus british que moi, impossible."

Peter Oborne: « Je n’entends plus Big Ben. »

On le rassurera sur le fait que les travaillistes ne sont pas en reste de ce côté-là.

Tout ce que dit Peter Oborne peut s’appliquer mutatis mutandis à la France.

 A l’heure où j’écris, l’article de Peter Oborne a suscité 2176 commentaires de lecteurs, 559 tweets, 2 000 partages sur Facebook.

La lâcheté au cœur de notre relation avec Israël

La réticence honteuse des conservateurs à critiquer Tel Aviv met en péril tout espoir de paix

par Peter Oborne, The Daily Telegraph (UK) 12 décembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Il est impossible de comprendre le parti Conservateur moderne sans bien appréhender l’échelle et la profondeur de sa relation avec l’Etat d’Israël. Cette relation remonte au moins aussi loin qu’à la rencontre historique entre le grand dirigeant sioniste Chaim Weizmann et le premier ministre conservateur AJ Balfour en 1905, quand Weizmann avait convaincu Balfour sur la question de l’Etat national juif.

Cette relation chaleureuse initiée il y a 107 ans est aujourd’hui entretenue par les Conservative Friends of Israel (CFI, les amis Conservateurs d’Israël). Quelque 80 % de tous les parlementaires tories [conservateurs] en sont membres, dont la plupart des ministres. Aucune autre organisation de lobbying – et certainement aucune de celles qui oeuvrent dans l’intérêt d’un pays étranger – n’a autant d’influence à Westminster. Chaque année, CFI emmène un certain nombre de parlementaires en Israël. Dans le même temps, les sponsors des CFI jouent un rôle important pour financer le parti Conservateur au niveau national et ses députés au niveau local.

Il est hors de doute que les CFI ont exercé une influence puissante sur la politique britannique. L’historien et politicien conservateur Robert Rhodes, écrivant dans le Jerusalem Post en 1995, qualifiait CFI de «plus grande organisation en Europe occidentale consacrée à la cause du peuple d’Israël.» Sa puissance ne s’est pas démentie depuis. Ce mardi, CFI a accueilli environ 100 députés conservateurs, dont six membres du gouvernement, ainsi que 40 pairs du royaume pour un dîner au centre ville de Londres. L’orateur était David Cameron, qui s’est présenté lui-même comme un «ami passionné » d’Israël, précisant (ainsi qu’il l’a fait par le passé) que rien ne pouvait briser cette amitié.

On peut considérer ce discours comme s’insérant dans tout un ensemble. Les CFI peuvent appeler presque à volonté le premier ministre, le Chancelier de l’Echiquier ou le ministre des affaires étrangères. Les palestiniens ne jouissent pas de telles entrées. Ils s’estimeraient chanceux d’avoir un seul député conservateur pendant les manifestations qu’ils organisent, et peut-être un pair moribond pour prononcer un discours.

Il n’existe aucune organisation comme les Amis Conservateurs de la Palestine (Conservative Friends of Palestinians).

Ce manque d’impartialité se reflète dans la politique britannique. Quand William Hague avait dénoncé l’offensive d’Israël contre le Liban en 2006 comme «disproportionnée,» les CFI (ainsi que je l’avais révélé dans un documentaire sur le lobby pro-israélien pour l’émission Dispatches sur Channel 4) avait protesté auprès de David Cameron en personne. Ils avaient obtenu la promesse que ce mot ne serait plus utilisé à nouveau – la promesse a été tenue quand Israël a bombardé Gaza le mois dernier, alors même que le nombre de tués du côté palestinien était beaucoup plus important que du côté israélien.

En qualité de ministre des affaires étrangères, Hague a répété sans sourciller les affirmations discutables d’Israël selon lesquelles le Hamas avait déclenché les hostilités (il y a eu des provocations des deux côtés, mais ce qui m’a frappé, c’est que le moment crucial de l’escalade a été l’exécution extrajudiciaire d’Ahmed Jabari, le commandant du Hamas). La Grande Bretagne a par la suite cédé aux pressions israéliennes et refusé de soutenir la candidature de la Palestine à une plus grande reconnaissance par les Nations Unies. Récemment, nous avons convoqué l’ambassadeur israélien pour une engueulade amplement méritée pour le programme de colonisation, mais cela s’inscrivait dans le cadre d’une action concertée avec un grand nombre d’autres pays européens et n’a pas fait l’objet d’un suivi.

Pour être juste envers ce gouvernement, Tony Blair était pire, semblant parfois considérer les intérêts d’Israël et de la Grande Bretagne comme identiques, et refusant même d’appeler à un cessez-le-feu pendant un certain temps après le début de l’effroyable guerre du Liban (en 2006). William Hague et David Cameron ont essayé d’être plus fermes.  Ils ont malheureusement largement échoué. Il est difficile de savoir avec certitude à quel point cette réticence à critiquer Israël est due à l’influence du lobby israélien en Grande Bretagne ou à la crainte de mécontenter les Etats Unis qui sont le patron d’Israël dans le monde.

La position officielle du gouvernement est excellente. La Grande Bretagne soutient la solution à deux Etats qui a été à la base de toutes les discussions sérieuses de paix depuis les accords d’Oslo il y a 20 ans. Le problème est que les ministres refusent toutes les démarches concrètes pour parvenir à cette solution. Par exemple, ils condamnent les colonies, mais ne le font qu’avec hésitation (le premier ministre a consacré 64 mots à cette question mardi dernier contre près de 300 pour la menace iranienne).

C’est de la lâcheté. Il y a des moments dans la vie personnelle comme dans la vie politique où l’amitié implique bien autre chose que le genre de géniales tapes dans le dos par lesquelles le premier ministre a traité le lobby israélien mardi. La vérité brutale est que Benjamin Netanyahou conduit son pays sur le chemin de l’autodestruction. Si on le laisse faire avec ses derniers programmes de construction de colonies, tous les espoirs de paix au Moyen orient disparaîtront et mourront.

Mark Simmonds, un ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, l’a reconnu officiellement dans débat au parlement très révélateur mais non répercuté par la presse, déclarant, quelques heurs à peine après le dîner de mardi avec les CFI : «Je pense que la porte commence à se refermer sur la possibilité réelle d’une solution à deux Etats . « William Hague croit maintenant que la construction de colonies la rendra totalement impossible dans deux ans au plus».

Nous nous retrouverions alors avec un Grand Israël s’étirant du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée. Certes, c’est une entité géographique plus homogène que la situation confuse que produirait une tentative de ramener Israël à ses frontières de 1967. Mais les palestiniens se retrouveraient soudain majoritaires. Israël serait alors devant l’alternative de choisir de préserver sa démocratie, mais en cessant d’être un Etat juif, ou d’adopter une forme d’apartheid dans lequel les palestiniens se verraient refuser des droits élémentaires.

A en juger par la rhétorique de M. Netanyahou et des alliés de sa peu ragoûtante coalition, c’est probablement le choix qui a lé préférence des actuels dirigeants israéliens.

Lundi soir, un ancien ambassadeur de Grande Bretagne en Israël, l’hébraïsant Sir Sherard Cowper-Coles, a prononcé un discours éloquent dont un passage est important à relever : «Je crois passionnément que le chemin qu’emprunte en ce moment Israël l’embarque sur la voie su suicide assisté. Un suicide assisté par le Congrès des Etats Unis. L’idée que le problème puisse être réglé  en enfermant les palestiniens dans un équivalent moyen-oriental des Bantoustans comme l’avait fait le gouvernement sud-africain à partir des années 1940, n’est pas seulement choquant du point de vue moral mais est en profonde contradiction avec tout ce que nous savons de l’histoire de l’humanité. Et toute personne qui a une véritable afection pour le peuple juif voudra l’aider à éviter ce désastre prévisible.»

Tous les dirigeants du parti Conservateur se situent comme dignes successeurs d’A J Balfour qui, (en qualité de ministre des affaires étrangères en 1917) signa la déclaration qui reconnaissait aux juifs le droit à leur propre patrie (homeland). J’ai la conviction que cet héritage fait que M. Cameron a une relation particulière avec israël – et une responsabilité particulière. Ce qui signifie qu’il est dans ses prérogatives de dire clairement aux actuels dirigeants israéliens qu’ils agissent tristement  de manière lamentable et futile. Compte tenu de l’inertie d’un président Obama sous intimidation, il est très important que le premier ministre britannique aille de l’avant.

Je ne peux pas parler au nom de la communauté juive britannique, mais j’ai la nette impression que beaucoup de ses membres seraient ravis si M. Cameron s’exprimait avec plus de fermeté qu’il ne l’a fait jusqu’à présent. En fait, il est essentiel qu’il le fasse. M. Cameron ne veut pas rester dans l’histoire comme étant celui qui a regardé disparaître tous les espoirs d’une solution à deux Etats, et avec elle l’espoir d’un avenir de sécurité et de paix pour le pays qu’un premier ministre conservateur a contribué à faire exister.

Démocraties en déliquescence: l’exemple du Canada

30 octobre 2012

 

La France a connu récemment ce qui aurait pu être un scandale de première ampleur avec l’affaire  Florence Lamblin, cette conseillère municipale parisienne du mouvement Europe Ecologie-Les Verts qui avait cru bon de rapatrier discrètement de l’argent qu’elle possédait en Suisse en utilisant les services d’intermédiaires qui se sont avérés être au coeur d’un réseau de trafiquants de drogue et de blanchiment d’argent.

D’une certaine manière, elle était la moins criminelle de toutes les personnes impliquées puisque son objectif était simplement de soustraire cet argent au fisc.

Ce n’est certes pas glorieux, surtout quand on a des responsabilités politiques, mais c’est quand même moins grave que de fourguer de la drogue et de blanchir de l’argent en quantité.

Vous remarquerez que cette affaire s’est dégonflée médiatiquement dès lors que sont apparues les identités de ceux qui tiraient les ficelles de l’organisation criminelle bien huilée avec laquelle la conseillère municipale avait traité: Nessim, Meyer et Mardoché El Maleh et le palais royal [démocratique] de Rabat.

Voyez-vous, dans cet article du Télégramme daté du 15 octobre, on parle de Suisse, de France, de Mme Lamblin, de la clique El Maleh mais on ne lit nulle part Maroc, Casablanca, Marrakech.

Il serait intéressant de savoir ce que faisait la clique El Maleh d’une partie de ses gains qu’elle ne se contentait pas de blanchir ici-bas mais qu’elle blanchissait probablement spirituellement en abondant ce qu’on appelle pudiquement des oeuvres philanthropiques. Et là, on risquerait de trouver beaucoup de gens mouillés mais je ne crois pas que la police, et encore moins la presse, iront beaucoup fouiller de ce côté.

On verra si cet argent sale souillera bientôt publiquement ceux qui en ont bénéficié. C’est en tout cas l’amère expérience que sont peut-être en train de vivre des politicards très en vue au Canada, surtout des gens liés au pouvoir conservateur actuel.

Parce que figurez-vous que ces gens frayaient avec un personnage qui fraudait le fisc américain en trichant sur ce que lui rapportait son commerce de pharmacie en ligne (un genre de commerce qui vend souvent comme on le sait des produits inefficaces ou frelatés et dangereux). Ce type possédait même une entreprise basée à Tel Aviv qui était spécialisée dans le traitement des payements en ligne, par carte bancaire, sur les sites de jeux d’argent ou pour adultes, euphémisme pour pornographiques.

C’est ce genre de personnes qui était supposé présider à la cérémonie de remise d’un diplôme honorifique que devait remettre l’université de Haïfa à Jason Kenney, ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration.

Je vous ai déjà parlé de ce Jason Kenney, un de ces individus mis en esclavage par les sionistes, ce qui ne les empêche pas d’être pleins de morgue, de suffisance ou d’agressivité  à l’égard de ceux que leurs maîtres pointent du doigt. Exactement comme les chiens, oui.

Des gens qui prétendent agir au nom de valeurs conservatrices ( travail, famille, patrie en quelque sorte) mais sont redevables à des individus qui activent dans le milieu des jeux d’argent et de la pornographie.

Vous avez là exactement le profil d’un Mitt Romney, héraut du puritanisme et du conservatisme mais qui accepte sans broncher l’argent d’un Sheldon Adelson, un magnat des casinos, soupçonné de fraude fiscale et d’être impliqué dans une affaire de prostitution.

Si la démocratie, c’est ça, on peut alors dire qu’elle est très très malade. Dans les dictatures, la pourriture du politique se passe au moins du consentement de ses administrés.

 

La police de Toronto interpelle un homme d’affaires lié à Jason Kenney et à John Baird

par Stephen Maher, Canadian Press 26 octobre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Nathan Jacobson a été arrêté jeudi à Toronto

Nathan Jacobson a été interpellé jeudi au centre de Toronto  en relation avec une inculpation pour blanchiment d’argent aux Etats Unis.

L’homme d’affaires Nathan Jacobson est passé de la fréquentation des plus puissants politiciens du Canada à une cellule de prison.

Le fugitif, qui risque une peine de prison aux Etats Unis pour blanchiment d’argent se trouve dans  dans le Metro West Detention Centre de Toronto, a déclaré vendredi un responsable du centre de détention.

Il a été cueilli par des membres de la brigade de recherche des fugitifs de la police de Toronto au centre ville de Toronto ce jeudi et a été présenté au tribunal de la ville, sur University Avenue ce vendredi.

Jacobson avait plaidé coupable dans une affaire de blanchiment d’argent en lien avec une pharmacie en ligne à San Diego en 2008. Mais le plaidoyer avait été accepté en raison de sa collaboration à l’enquête et il avait pu voyager de par le monde, passant du temps avec des ministres influents du gouvernement canadien.

Peu de gens étaient au courant de ses démêlés avec la justice américaine avant sa non comparution à une audience de verdict en juillet à San Diego, ce qui amena la juge Irma Gonzalez de l’US District Court pour le sud de la Californie à émettre un mandat d’arrêt à son encontre.

Selon Howard J. Wolch, l’avocat canadien de Jacobson, son client se trouvait à l’époque en Asie pour affaires, et il n’était pas au courant d’une quelconque procédure judiciaire le concernant.

Jacobson est rentré à Toronto où il a été placé en détention vendredi.

Jacobson, qui a grandi à Winnipeg, a la double citoyenneté canadienne et israélienne, et il possédait jusque à l’an dernier une société de règlement par cartes de crédit à Tel Aviv, la société Paygea qui assurait le traitement de paiements pour des sites de jeux en ligne et des sites pour adultes. Des articles de la presse israélienne affirment que quand la compagnie a cessé ses activités, elle a a laissé des créanciers dans le pétrin.

Jacobson est un membre influent de la communauté juive canadienne et il a soutenu avec ardeur le gouvernement conservateur. Il a siégé auparavant dans le conseil d’administration de la chambre de commerce israélo-canadienne et au Canada-Israel Committee.

En mai 2009, il avait été le maître de cérémonies d’une fête pour célébrer le 61ème anniversaire d’Israël dans l’Édifice administratif de l’ouest sur la colline du Parlement [à Ottawa], introduisant la conférence de l’invité d’honneur, Jason Kenney, ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration.

Il s’est rendu en Israël avec le ministre des affaires étrangères John Baird et on dit qu’il a des relations amicales avec les deux ministres.

Ces derniers ont tous deux affirmé ne pas être au courant de ses ennuis judiciaires avant qu’ils soient rapportés par Postmedia News cet été.

Le mois prochain, Kenney avait prévu d’être en compagnie de Jacobson au Royal York Hotel de Toronto où le ministre doit recevoir un doctorat honoris causa de l’université de Haïfa. Jacobson, qui devait présider la cérémonie s’en est retiré après que ses ennuis judiciaires ont été rendus publics.

Jacobson poursuit en justice Mark Adler, le député conservateur de la circonscription de York Centre.

Dans sa déclaration en justice, déposée en octobre 2011, Jacobson soutient qu’en 2009 et 2010, il avait prêté $265 000 à Adler et à son Economic Club of America, une émanation de l’Economic Club of Canada, une société qu’Adler avait créée pour servir de forum à des conférenciers influents à Toronto.

La déclaration en défense d’Adler, déposée en janvier, affirme que Jacobson lui avait apporté $114 962 en 2009 et 2010 dans un “geste amical,” et qu’il n’en attendait pas le remboursement.  En mars, jacobson a été photographié avec le premier ministre [du Canada] Stephen Harper et me premier ministre Israélien Benjamin Netanyahou. La photo avait été prise lors d’une réception à la Railway Room [une salle du parlement canadien] dans la soirée du 2 mars 2012 qui avait vu 150 à 200 personnes se rassembler pour saluer les deux premiers ministres.

Entre 2004 et 2011, Jacobson a donné environ $10 000 au parti Conservateur, y compris des dons au siège du parti et aux organisations de circonscriptions de l’ancien député Wajid Khan, du ministre de l’environnement Peter Kent et de la ministre du travail Lisa Raitt.

He also donated $1,100 to to the federal NDP on election day in 2011.

Il avait aussi donné $1 100 au New Democratic Party fédéral pendant la journée de électorale de 2011

Jacobson doit être entendu par le tribunal cette semaine

 


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