Posts Tagged ‘Parti Démocrate’

Les progressistes du Parti Démocrate préparent l’après Joe Biden

24 mai 2021

Certains mettent beaucoup d’espoir dans la présidence de Joe Biden pour une inflexion de la politique des États Unis vers une position moins favorable à l’entité sioniste et donc plus propice à favoriser un règlement de la question de Palestine.

A la vérité, si on s’en tient à Joe Biden et à son équipe gouvernementale, il ne faut pas trop espérer. Joe Biden a toujours fait savoir son attachement à l’entité sioniste, c’est-à-dire qu’il a bien compris d’où vient l’argent des campagnes électorales et qui exerce un contrôle significatif sur les médias, presse écrite ou audiovisuelle.

Sa colistière et désormais vice-présidente Kamala Harris est faite du même bois. Elle sait parfaitement qui est à l’origine du miracle qui a fait qu’une candidate à la primaire démocrate créditée d’un peu plus de 3 % des voix  a pu se retrouver dans le ticket démocrate à l’élection présidentielle.

De fait, lors de la dernière offensive sioniste contre Gaza, Joe Biden n’a pas dérogé, pas plus que d’autres dirigeants occidentaux, à la sempiternelle affirmation du droit de l’entité sioniste à se «défendre». Propos que le président des États Unis a accompagné d’une réaffirmation du principe d’une solution à deux États, ce qui est un retour à la posture traditionnelle de Washington, celle d’avant Donald Trump.

Peu d’observateurs mesurent l’hypocrisie de cette affirmation d’une solution à deux États. En effet, si les USA et les autres puissances occidentales, dont la France, voulaient vraiment de cette solution, ils  poseraient l’exigence d’un calendrier d’un calendrier de retrait ordonné des colonies juives en Cisjordanie et le respect de l’intégrité de Jérusalem-Est.

Or, à aucun moment ni Washington, ni Paris, ni Londres n’ont jamais levé le petit doigt pour donner à penser qu’ils croient à cette possibilité.

Si on ne peut pas attendre grand chose dans l’immédiat de Washington, les développements sur le terrain, avec la crise interne au régime sioniste, pour un ensemble de raisons dont la colonisation de la Cisjordanie, et l’efficacité grandissante de la résistance palestinienne sous toutes ses formes, rencontrent un écho certain dans la mouvance progressiste du Parti Démocrate.

Pour l’instant les Caciques du Parti Démocrate peuvent faire encore semblant d’ignorer cette mouvance qui correspond à une part croissante, peut-être même majoritaire, de l’électorat du parti. Mais les animateurs de cette mouvance sont optimistes quant à l’avenir de la prise en compte de ses idées qui restent encore minoritaires dans les deux chambres parlementaires du Congrès des États Unis.

Il faudra du temps, peut-être pas très longtemps mais un certain temps.

Les progressistes voient une opportunité «  historique  » pour un changement dans les relations des États-Unis avec Israël

Par Laura Kelly, The Hill (USA) 21 mai 2021 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les démocrates progressistes accentuent leurs efforts pour un changement radical de la relation des États-Unis avec Israël, alors que le calme revient suite à un cessez-le-feu qui a mis fin à 11 jours de guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Enhardis par des parlementaires flamboyants et un programme centré sur la justice sociale pour les Palestiniens, les appels au conditionnement de l’aide militaire à Israël et les critiques de ses actions sont passés des marges du Parti démocrate au parquet de la Chambre des Représentants et du Sénat.

Mais les organisations de soutien à Israël aux États-Unis mobilisent leurs partisans pour repousser les tentatives des progressistes pour empêcher 735 millions de dollars de ventes d’armes à Israël et d’autres démarches visant à conditionner l’assistance militaire.

Pendant ce temps, les Républicains attaquent la diplomatie «calme et intensive» du président Biden pour n’avoir pris publiquement le parti d’Israël au moment où il était assiégé par les roquettes du Hamas, et a enhardi l’Iran, soutien par les discussions en cours sur l’accord nucléaire.

«La politique intérieure a toujours été présente en ce qui concerne les relations américano-israéliennes et le soutien américain à Israël», déclare Aaron David Miller, qui a été négociateur dans le processus de paix entre israéliens et palestiniens dans les administrations républicaines et démocrates.

« Je le pense maintenant plus que jamais depuis que je vois ce film –  l’insistance sur la relation américano-israélienne et les critiques des actions d’Israël sont probablement plus forts que jamais », a-t-il ajouté.

Les organisations progressistes estiment que la dynamique est de leur côté, soutenue par l’évolution des priorités chez les démocrates qui ont poussé pour des évolutions des politiques sur le changement climatique, le système de santé,  la réforme de la justice pénale et l’équité raciale.

«Le conditionnement de l’aide au gouvernement israélien est une politique qui est soutenue par l’écrasante majorité des démocrates mais qui n’est pas soutenue par l’écrasante majorité des démocrates à Washington», déclare Waleed Sahid, directeur de la communication pour Justice Democrats, le comité d’action politique derrière l’émergence de  la députée à la Chambre des Représentants. Alexandria Ocasio-Cortez (DN.Y.) et d’autres parlementaires progressistes de premier plan au Congrès.

«Mais c’est vrai pour de nombreux sujets sur lesquels les progressistes font campagne. Avec le temps, à notre avis, le parti changera avec plus de pressions venues de l’intérieur et de l’extérieur sur cette question. »

Ocasio-Cortez, avec le Sénateur. Bernie Sanders (I-VT), anime les démarches pour arrêter les ventes militaires en instance pour Israël, avec une résolution présentée à la fois à la Chambre et au Sénat la semaine dernière.

«Pendant des dizaines d’années, les États-Unis ont vendu pour des milliards de dollars d’armes à Israël sans jamais lui demander de respecter les droits fondamentaux des Palestiniens. Ce faisant, nous avons directement contribué à la mort, au déplacement et à la privation du droit de vote de millions de personnes », a déclaré Ocasio-Cortez dans un communiqué.

Ses propos sont intervenues au moment où parvenaient des informations faisant état de l’augmentation du nombre de morts palestiniens dans la bande de Gaza tués par les frappes aériennes israéliennes visant les combattants du Hamas et ses infrastructures.

Un cessez-le-feu entré en vigueur vendredi matin a pour l’instant mis un terme aux combats. Mais le ministère de la Santé de Gaza a déclaré jeudi que 232 Palestiniens avaient été tués au cours des 11 jours de conflit, dont 65 enfants, 39 femmes et 17 personnes âgées. Environ 1 900 ont été blessés. Israël affirme qu’il a tué plus de 130 terroristes du Hamas.

Le parrainage par Sanders de la résolution s’opposant aux ventes d’armes à Israël obligera à un vote sur la question au Sénat. S’il est peu probable qu’elle obtienne une majorité, les militants progressistes  saluent néanmoins ce moment comme «historique».

«Le mouvement progressiste s’est renforcé ces dernières années et a élu plus de champions des droits de l’homme», déclare Yasmine Taeb, une avocate spécialisée dans les droits de l’homme qui est à l’avant-garde de l’organisation de mouvements progressistes appelant à plus de responsabilité d’Israël dans sa politique envers les Palestiniens.

«Je pense que ce sont les avancées que nous avons réalisées et le renforcement de notre stratégie intérieure et extérieure, qui nous ont amenés à ce moment.»

Taeb était l’une des initiatrices d’une lettre ouverte à l’administration Biden la semaine dernière, signée par plus de 140 organisations progressistes, qui appelait à dénoncer comme «crimes de guerre» les politiques israéliennes envers les Palestiniens à Jérusalem et en Cisjordanie.

La lettre a été publiée après des semaines de tensions croissantes et de violents affrontements dans la ville sainte, que le Hamas a utilisés comme catalyseur pour commencer à tirer des roquettes sur Israël.

Les tirs indiscriminés de roquettes  du Hamas – plus de 4 400 missiles au total pendant 11 jours – ont largement éloigné l’attention de Capitol Hill (là où se trouvent les deux chambres parlementaires) des frustrations croissantes à l’encontre des politiques israéliennes à l’égard de s Palestiniens pour l’orienter vers le droit d’Israël à se défendre.

Les républicains ont critiqué la diplomatie en coulisses de Biden comme manquant à plus défendre publiquement Israël face aux critiques des progressistes et de la communauté internationale.

Le président a réussi à pousser Israël vers un cessez-le-feu et a évité de l’exiger publiquement, ce qui selon les experts, aurait été un fait sans précédent dans la relation américano-israélienne.

« Si Biden a de la chance, il pourra continuer à naviguer de cette manière », déclare Miller, qui est maître de recherche au Carnegie Endowment for International Peace.

Il ajoute que les relations entre les États-Unis et Israël ne sont pas à un stade de crise, mais que l’accord bi-partisan [Républicains – Démocrates, NdT] qui sous-tend généralement cette relation est « soumis à un stress plus grand que jamais auparavant ».

Israël dit qu’il fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter les victimes civiles palestiniennes lors des frappes aériennes à Gaza et condamne le Hamas pour avoir mis en place ses opérations militaires dans des centres de population.

Alors que le système de défense antimissile Dôme de Fer, conçu avec l’aide des États-Unis, a intercepté environ 90% des tirs de roquettes du Hamas, 13 personnes ont été tuées en Israël et des millions ont dû se réfugier dans des abris anti-bombardements.

Les organisations de soutien à Israël qui s’opposent aux exigences des progressistes de conditionnement de l’aide militaire à Israël affirment que de telles restrictions seraient une menace pour la sécurité du peuple israélien parce que cette aide est essentielle pour la stratégie israélienne de dissuasion et de dégradation des capacités militaires du Hamas et permet de renforcer Israël contre les menaces d’autres organisations terroristes et contre un conflit avec la Syrie et l’Iran.

«Nous ne soutenons pas les démarches visant à bloquer les ventes d’armes à Israël,» a déclaré Halie Soifer, présidente de l’organisation pro-israélienne Jewish Democratic Council of America (JDCA).

Dans des déclarations publiques et des séances d’information avec les parlementaires et les équipes sur la Capitol Hill, la JDCA souligne que la vente d’armes proposée d’un montant de 735 millions de dollars n’est pas liée aux hostilités actuelles et fait partie des engagements américains dans le protocole d’accord entre les États-Unis et Israël de 2016, promettant 38 milliards de dollars en faveur d’Israël sur 10 années dans le cadre du financement militaire étranger, dont 500 millions de dollars par an pour le Dôme de fer.  

«Ces ventes sont conformes au protocole d’accord, et nous soutenons donc la poursuite de ces ventes,» a déclaré Soifer. «Nous ne croyons pas non plus à l’utilisation de l’aide militaire à Israël, qui sauve des vies, comme levier pour influer sue le conflit israélo-palestinien.»

Les organisations qui promeuvent n soutien bi-partisan à Israël, comme l’influent American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) et Christians United For Israel (CUFI), fort de dix millions d’adhérents, ont lancé un appel à leurs membres pour qu’ils agissent afin de «rejeter les tentatives extrémistes» des progressistes pour conditionner l’aide à Israël.

Ces messages d’alerte sont accompagnés de portraits d’Ocasio-Cortez, Sanders et de ceux des élues à la Chambre des Représentants Rashida Tlaib (Démocrate – Michigan) et Ilhan Omar (Démocrate-Minnesota), les deux premières demmes de confession musulmane élues au Congrès.

Omar, qui a été accusée d’avoir tenus des propos antisémites dans sa critique d’Israël, est une cible fréquente de l’AIPAC qui , fait rare, s’est excusée en février 2020 après la publication d’une série d’annonces sur Facebook et dans la presse dépeignant Omar et d’autres parlementaires progressistes comme «plus sinistres que l’État Islamique dans leur démarche pour conditionner l’aide militaire à Israël.»

Annonces de l’AIPAC dépeignant I. Omar et R. Tlaib comme des antisémites

Mais l’AIPAC a affiné son message et a refusé de se dédire d’une série d’annonces payantes plus récentes portant sur Omar, bien que le bureau de cette dernière dise qu’elles incitent à la violence contre elle et les autres musulmans.

Les organisations de soutien à Israël et les groupes progressistes conviennent tous deux que la majorité du Parti démocrate, ainsi que Biden et ses officiels, sont fermement contre le conditionnement de l’aide militaire à Israël.

Mais les groupes progressistes se concentrent sur la poursuite de changements progressifs qui feront évoluer le parti.

«Tout ce qu’il faudra, c’est un faux pas du gouvernement israélien qui suscitera une toute nouvelle vague de soutien démocrate à la cause palestinienne  qui est de mettre fin à l’apartheid en Israël», déclare Robert McCaw, directeur des affaires gouvernementales du Council on American-Islamic Relations (CAIR).. .

L’administration Biden et le gouvernement israélien rejettent les accusations d’apartheid, définies comme des politiques ou des systèmes de ségrégation et de discrimination fondés sur la race, qui sont formulées par des organisations de défense des droits de l’homme – le plus récemment dans un rapport publié le mois dernier par Human Rights Watch.

Mais l’accusation d’apartheid a une grande place dans discussions des progressistes autour d’Israël et elle a été réitérée par Omar la semaine dernière à la Chambre des représentants.

McCaw a qualifié les propos d’Omar ainsi que des prises de parole semblables par dix autres membres progressistes du Congrès de «grand événement».

«Ces deux dernières semaines ont amené un certain nombres de membres du Congrès à réévaluer ces accusations justifiées d’apartheid en Israël,» dit-il.

«La question est combien de temps encore le gouvernement des États Unis ignorera t-il les violations par Israël des droits civiques du peuple palestinien. Je ne pense pas que ce sera pendant longtemps.»

« Arrête de crier Hillary » ordonne le lobby sioniste à Mme Clinton

9 août 2016

Le lobby sioniste possède Hillary Clinton. Cette affirmation d’un officiel sioniste en 2008, au moment de la primaire qui opposait Mme Clinton à Barack Obama, reste d’actualité ainsi qu’en témoignent les propos d’Haim Saban, un des principaux contributeurs de la campagne de la candidate du Parti Démocrate.

Quand Haim Saban dit à Clinton d’arrêter de crier

Par Nathan Guttman, The Jewish Forward (USA)  29 juillet 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

Le méga-donateur démocrate Haim Saban a une ligne ouverte avec Hillary Clinton et il ne se gêne pas pour l’utiliser.

« Je lui ai dit: « Ne criez pas. Pourquoi criez-vous tout le temps, Ca me crève les tympans. Vous pouvez dire la même chose sans crier, laissez Trump, cet escroc, crier. Vous n’avez pas besoin de crier, » a déclaré Saban lors d’un entretien accordé à la chaîne israélienne Channel 10 TV. Il a expliqué qu’il se sentait en droit d’appeler la candidate chaque fous qu’il a le sentiment qu’il y a quelque chose qu’il est nécessaire de lui dire.

hillary-sabab-tzipi

Haim Saban entouré de Tzipi Livni (ancienne chef de la diplomatie sioniste) et Hillary Clinton

Pendant l’entretien, qui a été enregistré dans la suite de Saban à l’hôtel Wells Fargo arena de Philadelphie quelques heures avant le discours d’acceptation de Clinton, le milliardaire qui réside à Los Angeles a expliqué que la raison pour laquelle Hillary Clinton est perçue comme froide et distante par les électeurs est que « elle est mariée à la personne la plis charismatique du monde. » Il a ajouté que dans le cas de l’ancien président Bill Clinton, « même ceux qui ne son pas d’accord avec lui l’aiment quand même. Donc son problème est que les gens la comparent à lui et que ce n’est pas juste. »

Saban n’a pas accepté de chiffrer le montant de sa contribution à la campagne de Clinton, mais il a dit que c’était un nombre à « huit chiffres » [donc au moins une dizaine de millions de dollars, NdT].

Abordant l’inévitable comparaison avec un autre milliardaire juif et donateur pro-israélien, Sheldon Adelson, qui s’est engagé à mettre son argent en soutien à Trump, Saban a déclaré : « Sheldon aime le peuple juif et il aime Israël. Nous ne sommes pas d’accord sur le chemin à prendre, mais nous sommes au fond sur la même ligne. »

Sheldon-Adelson-Kingmaker

Sheldon Adelson

Cependant, Saban pense que Trump sera « un désastre » pour Israël. Pendant l’entretien, il s’est tourné avec gravité vers la caméra et a ajouté : « Public israélien – je veux vous dire: ne croyez pas un mot de ce que dit cet homme. C’est un escroc, un menteur, un voleur et un cynique. Tout ce que fait Trump est uniquement dans l’intérêt de Donald trump. »

Original: Hank Johnson, membre du Congrès US, compare les colons sionistes à des termites

26 juillet 2016

Représentant Démocrate : les colons israéliens sont comme des termites

par Mark Hensch, The Hill (USA) 25 juillet 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

Congressman_Hank_Johnson_t580

Le Représentant au Congrès Hank Johnson

Le Représentant Hank Johnson (Démocrate, Géorgie) a comparé lundi les colons israéliens à des termites pendant une discussion sur les relations Israël  -Palestine.

« Il y a eu un flux régulier, presque comme les termites qui peuvent entrer dans une maison et la manger avant même que vous sachiez que vous avez été dévoré et qu’elle s’écroule sur vous, » a-t-il dit selon le Washington Free Beacon.

98656.jpg

Les termites peuvent grignoter non seulement votre rampe d’escalier mais toute partie en bois de votre maison

« Il y a eu une activité de colonisation qui est allée de l’avant en toute impunité et en s »accélérant au point que c’en est devenu alarmant, » a déclaré Johnson lors d’un événement sponsorisé par l’US Campaign to End the Israeli Occupation (campagne pour mettre fin à l’occupation israélienne).

Le Washington Free Beacon de lundi explique que l’organisation fédère le soutien au mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS)

Johnson a affirmé que l’occupation actuelle par Israël de territoires disputés [The Hill fait ici sienne la terminologie employée par le régime sioniste, NdT] réduit les chances d’une Palestine indépendante.

« Nous sommes arrivés au point où l’idée d’une patrie palestinienne s’éloigne de plus en plus de la réalité, » a-t-il dit.

« Vous voyez que les maisons sont appropriées l’une après l’autre par la population juive qui vient revendiquer cette parcelle du territoire simplement parce que personne n’y a passé la nuit, » a déclaré Johnson, membre de la Commission parlementaire des forces armées.

« La maison dans laquelle leurs ancêtres [palestiniens] ont vécu pendant des générations devient une maison israélienne et un drapeau se lève dessus. Les Palestiniens n’ont pas le droit de hisser des drapeaux dans leurs propres quartiers. »

Johnson a aussi comparé le ministre israélien de la défense Avidor Lieberman au candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump.

« Le fait est que dans le gouvernement israélien, qui est le gouvernement le plus à droite qui ait jamais existé dans l’Etat d’Israël, un gouvernement d’extrême droite, vous avez un type comme Trump qui est actuellement ministre de la défense et qui tire les ficelles de la défense en Israël, » a-t-il dit, ajoutant que d’autres membres du Congrès partagent son point de vue.

 

Les temps changent: une responsable démocrate californienne se permet d’exprimer son mépris pour feu Elie Wiesel

13 juillet 2016

Contrairement à ce qu’on pourrait croire à la lecture de la plupart des journaux, le concert de louanges pour saluer la mémoire d’Elie Wiesel n’a pas été unanime, et cette absence d’unanimité n’est pas propre au monde musulman.

Je vous en livre ici un exemple avec la réaction d’une dirigeante locale du Parti démocrate aux Etats unis.

L’attitude de cette personne est intéressante non seulement par les réactions de protestation qu’elle a suscité chez les représentants du lobby sioniste en Californie, mais surtout par le fait que les instances de son parti ont renoncé à toute mesure disciplinaire ou simple admonestation.

 Au motif qu’elle s’est exprimée à titre personnel. Une mansuétude qui est sans doute aussi signe de plus que les temps changent, lentement mais sûrement, pour le lobby sioniste ; et pas en sa faveur.

Une leader démocrate de Los Angeles sous le feu des critiques après ses propos sur le survivant de l’holocauste Elie Wiesel

par Dakota Smith, Los Angeles Daily News (USA) 6 juillet 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

L’Anti-Defamation League (ADL, équivalent de la LICRA) élève la voix au sujet d’un email envoyé par une responsable locale du Parti Démocrate dans lequel elle critique Elie Wiesel, le survivant de l’holocauste et lauréat du prix Nobel de la paix qui est mort le 2 juillet.

Dorothy Reik, présidente des Démocrates Progressistes de Santa Monica Mountains et déléguée élue pour le Los Angeles County Democratic party a mis en colère certaines organisations avec son email dans lequel elle tient des propos désobligeants sur Wiesel après son décès.

Dorothy Reik

Dorothy Reik

« J’ai rencontré des gens qui ont fait de l’holocauste leur source de revenus mais jamais au même niveau que l’a fait Wiesel, » a écrit Reik. Elle reprenait aussi dans son email un incident dans lequel une autre personne avait qualifié Wiesel de « p….n de l’holocauste »

Reik, qui est juive, a écrit dans l’email que son opinion ne reflétait pas le point de vue des Progressive Democrats de Santa Monica Mountains et elle a reconnu que la plupart de ses amis et partenaires sne seraient pas d’accord avec elle.

Amanda Susskind, la directrice de l’ADL pour la région Pacifique Sud-Ouest, a posté l’email de Reik sur le site web de l’ADL-Los Angeles. « Alors que le monde entier pleure la mort du lauréat du Nobel et survivant de l’holocauste Elie Wiesel – souvent surnommé la conscience du monde – il est particulièrement inquiétant de voir cette responsable démocrate partager ces mots perfides, même quand ils sont exprimés au titre d’opinion personnelle, » écrit Susskind.

Wiesel, auteur de « La Nuit » est décédé à New York à l’âge de 87 ans. Sa mort a été suivie de nombreuses manifestations d’émotion de la part de dirigeants du monde entier et de politiciens locaux dont Eric Garcetti, le maire de Los Angeles.

Le journaliste Max Blumenthal a écrit un article lundi dernier pour Alternet dans lequel il critique Wiesel pour avoir accepté de donner des conférences moyennant des cachets très élevés payés par des personnalités controversées [des antisémites notoires, NdT] et ne pas avoir pris position en faveur de populations opprimées. Reik avait inclus un lien vers cet article dans son email.

Contactée à son domicile mercredi, Reik a déclaré, « Je m’excuse si j’ai offensé quelqu’un. »

Eric Bauman, président du Parti Démocrate pour le Comté de Los Angeles et vice-président du Parti démocrate californien a déclaré que Reik avait cité un terme utilisé par quelqu’un d’autre et qu’elle exprimait une opinion personnelle.

« Je considère cependant qu’une telle déclaration reflète négativement l’image d’une dirigeante du Parti Démocrate, » a déclaré Bauman dans une interview mercredi. « Il ne semble pas que nous ayons l’autorité pour entreprendre une quelconque action dans la mesure où cela a été fait à titre personnel. »

Estee Chandler, présidente de la section de Los Angeles de Jewish Voice for Peace a qualifié Wiesel d’homme « compliqué ». Il était un « témoin à la morale prophétique qui implorait le monde de ne pas rester silencieux face à l’oppression, » a observé Chandler.

Mais il s’est aussi « abstenu de parler de la même façon des droits des Palestiniens et contre les discours anti-musulmans et l’islamophobie, » a-t-elle dit.

Chandler n’a pas souhaité commenter l’email de Reik.

Après s’être aliéné le lobby sioniste, Donald Trump se met à dos les néoconservateurs

5 mars 2016

Donald Trump est décidément un personnage inclassable à bien des égards, et il suscite légitimement  la crainte notamment chez les communautés minoritaires.

Mais d’un autre côté, ces minorités ont-elles vraiment mieux à espérer de Mme Hillary Clinton qui est la favorite dans la course à l’investiture présidentielle chez les Démocrates ?

En effet, dans cette organisation démocratique en trompe l’œil que sont les primaires du Parti Démocrate, les dés sont pipés et le candidat Bernie Sanders, dont la sincérité progressiste semble assez évidente, n’a aucune chance.

Donc côté républicain c’est Donald Trump qui tient la corde. Et ce dernier, outre sa xénophobie, affichée à défaut peut-être d’être  réelle, a un certain nombre de graves défauts.

Le premier est qu’il est riche et n’est donc pas à vendre. Et il l’a dit clairement devant les membres du lobby sioniste qui ont acheté à peu près tous les candidats, dont Mme Clinton qui leur appartient depuis quelques années maintenant, à la notable exception de M. Sanders dont les fonds de campagne viennent  de centaines de milliers de petites gens qui comptent sur lui pour que le pays change en leur faveur.

Le deuxième, qui n’est pas sans rapport avec le premier, est que Donald Trump a déclaré publiquement qu’il serait neutre dans le conflit qui oppose Palestiniens et sionistes. Un propos qui a déclenché l’alarme dans le lobby sioniste pour lequel les Etats Unis sont nécessairement les alliés de l’entité sioniste qui est en retour leur alliée privilégiée dans un lien «unbreakable» (qu’on ne peut briser) selon le mot employé par Barack Obama.

Le troisième défaut de Donald Trump vient tout juste de se révéler : Donald Trump souhaite sortir des logiques de confrontation avec les pays étrangers, notamment la Russie, pour aller vers des relations de coopération !

Tout ça fait un peu beaucoup pour un seul homme: se mettre à dos le lobby sioniste et les néoconservateurs (deux secteurs d’influence qui se recouvrent très largement) avec leur doctrine de «full spectrum dominance» [suprématie totale], une doctrine qui a la totale adhésion des industriels de l’armement puisqu’elle justifie le maintien d’un potentiel miliaire très important  qui est une source de revenus pour eux.

Le cauchemar des néoconservateurs: Trump  veut “une bonne entente avec les pays étrangers”

Par Stuart Hooper, 21st Century Wire (USA) 4 mars 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

Serait-ce la vraie raison pour laquelle Trump est si méprisé par l’establishment  républicain?

Dans ce qu’on ne peut présenter que comme un cauchemar pour les néoconservateurs, le candidat en tête pour l’investiture républicaine à la préssidentielle, Donald Trump a déclaré hier soir pendant un  débat sur Fox News qu’il veut établir des relations de coopération, et pas de de confrontation, avec les pays étrangers.

Trump a dit ce qui suit:

« Ne serait-ce pas vraiment une bonne chose si nous pouvions nous entendre avec la Russie, si nous pouvions  avoir de bonnes relations avec les pays étrangers. »

La faction politique néoconservatrice qui a dominé le Parti Républicain dans l’histoire récente considère qu’il n’y a pas grand-chose à gagner avec une politique de coopération et elle préfère au contraire la confrontation et la domination ; comme elle l’a amplement démontré avec la guerre en irak en 2003.

La déclaration de Donald Trump selon laquelle il veut explicitement  ‘une entente  avec la Russie’ est  sans précédent et Mitt Romney, le candidat républicain à la présidentielle de 2012 avait affirmé que la Russsie était «sans l’ombre d’un doute notre ennemi géopolitique numéro un.»

Un monde avec un président américain qui souhaite ‘l’entente’ pourrait être bien différent du monde d’aujourd’hui. Pourtant comme nous le constatons avec la myriade d’attaques contre Trump, certaines élites politiques et intérêts du complexe militaro-industriel ne sont pas emballés par ce concept.

Bien sûr, nous devons garder à l’esprit que ce n’est que ça: un concept. Et aussi bon que soit ce concept, il se pourrait bien que Trump ne tienne pas cette promesse.

N’empêche, c’est  quand même un changement de ton très différent, un peu plus doux, par rapport à la rhétorique politique que nous avons l’habitude d’entendre.

Pensez-vous que Trump a la bonne orientation en matière de politique étrangère, et la mettra-t-il  en œuvre?


%d blogueurs aiment cette page :