Posts Tagged ‘Rupert Murdoch’

The Sun, petites pépées et islamophobie

25 novembre 2015

Le Sun est un journal anglais dont il n’existe pas d’équivalent en France. Ses titres racoleurs secondés utilement par la photo d’une femme aux formes et au sourire prometteurs sont au service d’un agenda politique néoconservateur qui est celui de son propriétaire, le magnat de la presse Rupert Murdoch.

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Rupert Murdoch et sa nouvelle compagne, Jerry hall (ex Mme Jagger)

Outre le Sun, le groupe News Corp de Rupert Murdoch est propriétaire du Times, le légendaire journal londonien, du New York Post, un tabloïd à grande diffusion, du Wall Street Journal, des chaînes de télévision et des studios de cinéma Fox etc.

Et ce n’est là qu’un modeste aperçu de cet empire qui s’étend sur tous les continents.

Le Guardian démonte ici les ressorts d’un titre racoleur du Sun destiné à induire le lecteur pressé en erreur et à exciter l’islamophobie.

Les affirmations du Sun sur la sympathie des Musulmans pour les djihadistes ont-elles un fondement ?

Un coup d’œil sur les données de l’enquête derrière le gros titre du tabloïd remet en question la façon dont le journal a interprété les chiffres

par Pamela Duncan, The Guardian (UK) 23 novembre 2015 traduit de l’anglais par Djazaïri

Le Sun a mis en une ce titre racoleur : « Un Musulman britannique sur cinq a de la sympathie pour les djihadistes, » mais cette affirmation est-elle fondée ?

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Un coup d’œil aux données qui sont derrière le gros titre de lundi remet en question la manière dont le journal a interprété les chiffres.

Le gros titre et l’article en pages intérieures sont basés sur une enquête téléphonique conduite par Sturvation la semaine dernière. On ne sait pas vraiment comment l’échantillon de Musulmans britanniques a été constitué par Sturvation ni s’il peut être considéré comme représentatif de l’ensemble de la communauté.

La question particulière qui est à l’origine du titre la une demandait aux répondants qu’ils étaient d’accord avec une liste de déclarations.

Seulement 5 % des répondants étaient d’accord avec la déclaration : « J’ai beaucoup de sympathie pour les jeunes Musulmans qui quittent le Royaume Uni pour rejoindre les combattants en Syrie. » 14,5 % des répondants ont dit avoir « une certaine sympathie » pour eux. Ces chiffres additionnés font un total de 19,5 % qui motivent la tournure de l’article du Sun.

Même en acceptant ces données telles quelles, elles occultent le fait que près de 71,5 % des sondés ont dit ne pas avoir de sympathie pour les jeunes Musulmans qui quittent le Royaume Uni pour rejoindre les combattants en Syrie.

La question posée par Sturvation ne mentionne aucunement les djihadistes, l’État Islamique (Daesh) et la raison pour laquelle les combattants vont en Syrie. En outre, la question ne précise pars qui sont les « combattants en Syrie » – des combattants de Daesh ou éventuellement ceux d’autres groupes rebelles.

Étant donné qu’on a eu des exemples d’individus partis en Syrie pour lutter contre Daesh (par exemple avec un reportage de Channel 4 qui suivait trois anciens soldats partis combattre les miliciens de Daesh en Syrie), il est concevable que certains des sondés aient pu avoir en tête ces exemples plutôt que les gens qui s’en vont pour soutenir Daesh.

Le second problème est que le terme « sympathie » prête le flanc à une mauvaise interprétation : tandis qu’une personne peut l’employer pour signifier qu’il est d’accord avec ceux qui partent se battre, une autre personne peut simplement vouloir dire qu’elle comprend à un niveau émotionnel qu’une personne puisse faire ce choix. On peut éprouver de la sympathie pour une prise de position sans pour autant la partager.

De fait, un sondage antérieur effectué par le même institut en mars pour Sky News avait montré que 4,3 % des non Musulmans exprimaient « beaucoup de sympathie pour les jeunes Musulmans qui quittent le Royaume Uni pour rejoindre les combattants en Syrie. » Dans le même temps, 9,4 % exprimaient une « certaine sympathie », ce qui suggère que les attitudes des Musulmans et des non musulmans ne sont pas différentes quand on leur pose ces questions.

D’autres détails sur le sondage mené par Survation peuvent être trouvés ici tandis que l’intégralité des chiffres peut être trouvée ici.

Charlie Hebdo, Russell Brand et la journaliste qui ne sait pas reconnaître le langage de l’oppression

14 janvier 2015

Un humoriste français a été placé en garde à vue et fait l’objet de poursuites judiciaires parce qu’il a dit quelque chose comme « Je me sens Charlie Coulibaly ».

On pensait que le gouvernement français avait touché le fond en matière de discrédit, mais apparemment quand on continue à creuser, la progression vers le bas continue.

Jusqu’à l’abîme ?

En tout cas, il est un pays où une personnalité du monde de la culture (ou du show-business si vous voulez) peut se permettre de dire les choses avec une grande netteté.

Ce pays, c’est la Grande Bretagne, un pays qui n’est ni républicain, ni laïque.

Outre Manche, un certain Russell Brand, un de ces énergumènes multi-talents qu’on peut trouver en Angleterre, s’est fendu d’une vidéo YouTube dans laquelle il attaque une présentatrice de la chaîne télévisée américaine Fox News dont le discours est un appel à la haine et à la guerre.

Russell Brand

Russell Brand

Russell Brand attaque ce discours avec une intelligence, logique et une hauteur que ne désavouerait pas l’humoriste qui se sentait un peu Charlie et un peu Coulibaly.

Malheureusement, la vidéo de Russell Brand n’est pas sous-titrée. C’est peut-être mieux ainsi parce qu’elle pourrait lui valoir des ennuis judiciaires d’il s’aventurait à venir en France.

Russell Brand compare une présentatrice de Fox News aux assassins de Charlie Hebdo

Le comédien devenu militant diffuse une charge contre Fox, affirmant que les Etats Unis et les extrémistes islamistes étaient tous deux des « maniaques violents qui assassinent des gens ».

Par Helen Nianias, The Independent (UK) 14 janvier 2015 traduit de l’anglais par Djazaïri

Russell Brand diffuse une charge contre la présentatrice de Fox News « Judge Jeanine » et affirme qu’elle promeut « la même énergie » et est « aussi nocive » que les meurtriers de Paris.

En réponse à une attaque virulente sur les extrémistes musulmans dans laquelle « Judge Jeanine », une présentatrice de bulletin d’information sur Fox News exhortait les Etats Unis à « les bombarder, et à les bombarder encore », Brand a déclaré : « C’est la même énergie… c’est la même énergie que celle des meurtriers. Jugement, haine, certitude quant à votre propre position, condamnation, le langage de la guerre. »

La charge de Brand contre la présentatrice, dont le vrai nom est Jeanine Pirro, a été diffusée sur la chaîne YouTube The Trews, et il a appelle « l’humanité » à « arrêter de durcir les séparations et les frontières entre nous. »

Quand Pirro a dit que les seules personnes qui pouvaient empêcher de nouvelles agressions comme celle contre Charlie Hebdo étaient les Musulmans eux-mêmes, Brand affirme aussi que la présentatrice du journal télévisé qui est d’origine libanaise est « au moins un peu d’origine afro-américaine… ne sait-elle pas reconnaître le langage [de l’oppression] ?

Dans sa vidéo, Brand considère que les tueurs de Paris étaient des « maniaques violents qui assassinent des gens, » et il décrit les Etats Unis comme des « maniaques violents financés par l’Etat qui assassinent les gens depuis le ciel un peu partout au Pakistan et en Irak. »

Il dit : « Nous devons voir au delà des différences et du camouflage de l’identité et du langage et reconnaître la haine pour ce qu’elle est. »

Brand affirme de la diatribe de Pirro : « C’est évidemment très drôle, mais d’un autre côté elle a quelque chose de toxique parce que Fox News, comme chacun sait, est la propriété de Rupert Murdoch… ce n’est pas exactement le grand-père raciste dont vous pensez : ‘Oh, c’est juste un grand-père, il est d’un autre temps’ – c’est différent si votre grand-père possède un groupe de médias qui pèse des milliards de dollars et détient des investissements dans des compagnies du secteur de l’énergie qui tireront profit de nouvelles actions militaires à l’étranger et s’il a besoin de de la déshumanisation et de la haine des Musulmans pour que ça continue.

« Le terrorisme est quelque chose de mal, c’est mal de tuer des gens, mais cela doit concerner TOUS les types de terrorisme – qui peut définit ce qu’est le terrorisme ? Qui peut décider que la violence est nécessaire ? »

Il ajoute : « Le droit à la liberté d’expression est important, mais il n’est pas plus important que dire ‘nous sommes tous des êtres humains, trouvons des solutions ensemble.’ Ce qu’elle [Pirro] est en train de f aire, même si c’est à l’évidence pas aussi violent, sanglant ou aussi terrible, est tout aussi néfaste parce que c’est insidieux et que ça touche un large public, et elle agit pour le compte de personnes qui ont leurs propres idéologies et que ça a des conséquences. »

Another brick in the wall: Une caricature de Benjamin Netanyahou qui fait mouche!

28 janvier 2013

C’est Hammad Faris qui a orienté mon attention vers cette image sur Facebook.

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Cette caricature, publiée dans le Sunday Times de Londres, est l’oeuvre de Gerald Scarfe. qui est l’auteur de l’animation du clip pour la fameuse chanson « The Wall » du groupe de musique pop anglais Pink Floyd.

Benjamin Netanyahou, celui là-même à qui François Hollande donnait ostensiblement l’accolade à Toulouse est montré pour ce qu’il est: un voleur et un assassin.

Sûrement pas quelqu’un qui peut en appeler à la mémoire des victimes du nazisme. Et ce n’est certainement pas par hasard que le Sunday Times a fait paraître ce dessin le jour retenu par l’ONU pour commémorer le souvenir de « l’holocauste ».

Les sionistes s’indignent, c’était prévisible, aussi bien en raison du contenu de la caricature que de sa date de parution. Même les députés Juifs britanniques ont protesté et ont saisi l’autorité chargée de veiller à la déontologie journalistique (Il faudrait quand même leur rappeler que leur premier ministre est David Cameron et pas Benjamin Netanyahou!).

Pourtant, comme on l’a vu sur ce blog, s’il y en  a qui devraient faire au minimum profil bas au sujet de la période nazie, ce sont bien les sionistes.

Si quelqu’un avait eu la bonne idée de les déférer au tribunal de Nuremberg, ils auraient sans doute été déclarés coupables et leurs chefs pendus ou emprisonnés pour de longues années.

Et on ne parlerait pas de conflit palestino-sioniste.

On apprend que Rupert Murdoch, le propriétaire (sioniste) du Sunday Times s’est excusé en écrivant sur Twitter que

le dessinateur Gerald Scarfe – un artiste d’expérience dont le travail représente souvent des scènes sanglantes – ne reflète pas la ligne éditoriale du journal. « Nous devons néanmoins d’immenses excuses pour ce dessin grotesque et injurieux. »

Comment Rupert Murdoch a organisé depuis Haïfa (Palestine occupée par des voyous) le piratage des chaînes de télévision concurrentes

1 avril 2012

On a déjà parlé sur ce blog de Rupert Murdoch, ce magnat de la presse et des media qu’on présente comme d’origine australienne, mais qui se sent aussi parfaitement chez lui également aux Etats Unis et en Grande Bretagne, pays où il possède de gros intérêts (entre autres le réseau de télévisions Fox et le New York Post aux Etats Unis ou le journal The Times en Angleterre).

On omet souvent aussi de dire qu’il se sent encore plus chez lui dans l’entité sioniste, un Etat dont la propagande peut compter sur le zèle sioniste de M. Murdoch.

Mais bon, Rupert Murdoch commence à avoir chaud aux fesses parce que non seulement il n’est pas parvenu, malgré la bonne volonté de David Cameron, à étouffer le scandale des écoutes téléphoniques illégales et aussi de la corruption de membres de la police ou de l’armée, mais la justice américaine commence à s’intéresser de près à ses magouilles et semble prête à prendre le relais si la justice britannique venait à flancher.

En lui-même ce scandale aurait dû l’emmener derrière les barreaux, mais curieusement Murdoch est libre, se pavane et apporte même son soutien à l’indépendance de l’Ecosse.

Ce qui dérange David Cameron, mais ce dernier l’a tellement profond dans le derrière qu’il est comme qui dirait paralysé.

Mais le scandale britannique n’est pas encore réglé qu’on en voir poindre un autre à l’horizon, celui du piratage des codes d’accès aux télévisions payantes, du genre décodeurs de Canal +.

Et justement, la société française Canal + serait victime de ces piratages qu’aurait organisé Rupert Murdoch à partir d’un de ses laboratoires informatiques basé dans l’entité sioniste et sous la responsabilité d’un certain Reuven Hasak, un ancien du Shin Bet (sécurité intérieure de l’entité sioniste).

Curieusement, en dépit des torts subis par un important groupe médiatique français, vos journaux ne semblent pas se précipiter sur cette information qui suscite par contre un énorme intérêt en Australie où Murdoch aurait ruiné ou mis en difficulté des chaînes concurrentes dans le domaine de la télévision payante. 

On nous dit même que ces informations résultent de quatre années d’une enquête très fouillée et minutieuse.

Heureusement, le site Télésatellite.com rend compte longuement et en français de cette affaire très complexe dont nous réentendrons peut-être parler et nous propose ce schéma très utile qui nous permet de comprendre simplement les agissements du groupe de Rupert Murdoch.

Petit aperçu de la destruction de la démocratie par un groupe de presse

27 novembre 2011

Je vous le disais, la Grande Bretagne connait deux scandales majeurs qui apportent un démenti à l’existence d’une réelle démocratie dans ce pays : le scandale Adam WerrittyBICOM et le scandale Rupert Murdoch.

Dans le cas Murdoch, la presse se contente généralement de pointer les écoutes téléphoniques illicites dont étaient friands ses journaux. Si ces écoutes jettent effectivement une lumière crue sur la mentalité et les méthodes ignominieuses de Rupert Murdoch, elles ne sont cependant que la face émergée d’une vaste entreprise de domestication des élites politiques dot Murdoch est un co-animateur avec ceux qui sont concernés par l’affaire Adam Werritty – Liam Fox.

Pour avoir une (toute petite) idée de quoi il retourne, voyez un peu cet article du Scotsman, un journal qui n’appartient pas à l’empire Murdoch.

Les Murdoch face à de nouvelles allégations d’interférence politique

The Scotsman (UK) 26 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

Un politicien Australien soutient que le fils aîné de Rupert Murdoch était à une réunion au cours de laquelle un cadre supérieur de News Corp lui aurait offert une couverture médiatique positive et « une relation privilégiée » en échange de votes contre les projets de loi du gouvernement.

L’ancien sénateur Bill O’Chee a affirmé en début de semaine que Malcolm Colless, alors directeur du développement pour News Ltd, la filiale australienne de News Corp, lui a proposé une couverture favorable dans les journaux de la compagnie en échange d’un vote contre le projet de loin de son parti (conservateur) sur la création de la télévision numérique en Australie en 1998.

La police australienne enquête sur les allégations de M. O’Chee selon lesquelles Lachlan Murdoch, alors cadre supérieur chez News Corp, était ptésent aux moments les plus importants de la discussion avec M. Colless.

Proposer un pot de vin à un sénateur ou faire du trafic d’influence pour un vote est un délit en Australie. Il est passible de sept ans de prison maximum.

“C’est une affaire très très grave qui touche au tréfonds du gouvernement et quelque chose qui j’en suis sûr inquiètera toute personne sensée, » a déclaré M. O’Chee, un ancien sénateur du National Party élu du Queensland.

“Je suis heureux que la police fédérale enquête là-dessus et j’esprère que leur enquête sera extrêmement minutieuse, » a-t-il ajouté.

 «Ce serait très utile pour toutes les personnes intéressées si Lachlan Murdoch reconnaissait le fait qu’il était présent lors de ce déjeuner, ou à certains moments du déjeuner, quand on discutait de la télévision payante.»

M. O’Chee soutient que M. Colless lui avait dit que si le vote contre la législation lui valait des critiques, « nous prendrions soin de vous.» M. Colless avait dit aussi, « nous aurions une ralation privilégiée, ‘par laquelle j’aurais un soutien dans la presse de News Ltd, pas seulement par rapport à cette loi [sur la TV], mais pour ‘toutes sortes d’autres sujets’ aussi », a affirmé M. O’Chee.

Le porte parole de Lachlan Murdoch dit n’avoir aucun souvenir de ce déjeuner.

John Hartigan, président et responsable exécutif de News Ltd a démenti les allégations de conduite inappropriée.

The Australian, un journal du groupe News Ltd, a rapport jeudi que son rédacteur en chef Chris Mitchell, avait par hasard déjeuné le même jour avec Lachlan Murdoch dans le même restaurant à Brisbane mais pas à la même table que M. Colless et M. O’Chee.

M. Mitchell avait brièvement parlé avec M. Colless et à son convive alors qu’il quittait le restaurant, mais n’était pas au courant d’une quelconque tentative de faire pression sur le vote de M. O’Chee, ajoutait le journal.

M. O’Chee dit qu’une semaine après le déjeuner, il avait appelé M. Colless pour lui dire qu’il avait décidé de voter en faveur de la loi.

Il m’a ensuite été “pratiquement impossible” d’obtenir une couverture de presse par News Ltd, affirme M. O’Chee dans sa déclaration.

Il a perdu son siège au Sénat aux élections quatre mois après le déjeuner.

Ces allégations sont embarrassantes pour News Corp qui possède 70 % des journaux australiens, ce qui a suscité des critiques au sein du gouvernement où on considère que l’empire de Rupert Murdoch exerce un trop grand contrôle sur les media australiens.

Le gouvernement a ouvert une enquête pour étudier une plus forte régulation de la presse en Australie.

Pingouins et bandits manchots aux manettes de la Grande Bretagne (le sionisme et les pouvoirs ‘nationaux’)

16 octobre 2011

Liam Fox a donc démissionné de son poste de ministre de la défense plutôt que d’attendre d’’être limogé. L’idée est que le scandale n’éclabousse pas le premier ministre David Cameron qui n’a vraiment pas besoin de ça.

Ce ne sera sans doute pas facile, car cette affaire intervient alors que la nomenklatura britannique, de droite comme de « gauche » pensait pouvoir enfin parvenir à étouffer le scandale Murdoch qui ne se limite pas, comme on veut le faire croire, à une simple histoire d’écoutes illicites et de mauvais goût pour alimenter les potins d’une presse de caniveau.

Dans les deux cas, nous constatons la pénétration de classe politique britannique par le pouvoir de l’argent et des officines dont certaines sont actionnées de l’étranger.

Dans les deux cas, nous retrouvons le rôle des fanatiques sionistes, car Rupert Murdoch n’est pas seulement un magnat de la presse mais aussi un sioniste forcené, tandis qu’Adam Werritty, l’ami intime de Liam Fox, émargeait auprès de Poju Zabludowicz, un militant pour la paix qui a des intérêts dans l’industrie de l’armement mais aussi dans les colonies sionistes en Cisjordanie où il fait de la promotion immobilière.

Et Adam Werritty, nous apprend l’article, bien connu du Mossad ne s’est apparemment pas gêné pour intervenir dans des dossiers brûlants comme la Libye ou encore l’Iran, pays dans lequel il aurait été mis à contribution pour un complot visant à renverser le président Mahmoud Ahmadinejad.

D’où la question posée en filigrane dans l’article de The Independent que je vous propose : qui gère réellement les choix de politique étrangère du Royaume Uni ?

J’irais même jusqu’à demander : qui gouverne réellement le Royaume Uni ?

A gauche le pingouin Liam Fox, à droite le bandit manchot Adam Werritty

Révélation: les liens du témoin de mariage de Liam Fox avec l’opposition iranienne

Une enquête de The Independent: le côté obscur d’Adam Werritty : le pseudo conseiller ‘avait des liens avec le Mossad.’

par Jane Merrick et James Hanning, The Independent  (UK) 16 octobre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

Adam Werritty, l’homme au centre du scandale «argent contre entrées» qui  éclabousse Liam Fox, a été impliqué dans un complot audacieux pour renverser le président Iranien Mahmoud Ahmadinejad, a-t-on affirmé hier soir.

Le pseudo conseiller de M. Fox, dont l’amitié intime avec l’ancien ministre de la défense a conduit à la chute de M. Fox, s’st rendu en Iran à plusieurs reprises et a rencontré des organisations d’opposition à Londres et à Washington ces dernières années, a appris The Independent on Sunday (IoS).

M. Werritty, 33 ans, a été débriefé par le MI6 au sujet de ses voyages et est si bien apprécié par le Mossad, le service de renseignement israélien – qui pensait qu’il était le chef de cabinet de Liam Fox – qu’il a été en mesure d’avoir des réunions avec les échelons les plus élevés du gouvernement israélien, ont indiqué diverses sources à l’IoS.

M. Fox a démissionné vendredi après toute une série de révélations autour de ses affaires avec son conseiller, notamment sur ses 18 réunions à l’étranger où M. Werritty était présent, dont une à Dubaï, au Sri Lanka et en Israël ainsi que 22 réunions au ministère de la défense. Après avoir promis de contrer ces divulgations la semaine dernière, M. Fox a quitté le gouvernement ce vendredi quand des précisions ont été apportées sur le rôle en matière d’affaires et de renseignement des soutiens financiers de M. Werritty.

Le ministre a reconnu avoir laissé la séparation entre ses intérêts privés et ses activités gouvernementales devenir « floue ». Mais l’IoS a appris que les voyages de M. Werritty ne se limitaient pas à des séjours dans des hôtels de luxe à Dubaï et à Colombo : il se servait de sa carte de visite marquée du blason du parlement, qui mentionnait sa fonction de conseiller de M. Fox, pour faire avancer ses affaires commerciales dans le sud Soudan ravagé par la guerre, dans d’autres pays africains en développement et en Irak. Le conseiller a aussi eu tout récemment des discussions à Londres avec des représentants du nouveau gouvernement libyen. On ne sait pas si M. Fox y participait.

Ces nouvelles révélations vont sans doute être prises en compte par l’enquête de Sir Gus O’donnell sur M. Fox et M. Werritty qui a été lancée la semaine dernière avec l’éclatement du scandale. La révélation du fait que cet homme qui avait ses entrées à volonté auprès de M. Fox alors que ce dernier travaillait dans le cabinet de David Cameron tentait en même temps de renverser le président Iranien va alimenter l’alarme au ministère des affaires étrangères quant à sa conduite d’une politique étrangère parallèle et à son action en tant qu’agent «trouble» [rogue operator: agent, opérateur pourri, voyou].

Au plus fort de la tempête autour de M. Fox la semaine dernière, des « amis » de ce dernier ont essayé de minimiser sa proximité avec M. Werritty en le présentant comme un personnage dans le genre «Walter Mitty», à la fureur de M. Fox.

Portant, les entrées dont jouissait M. Werritty auprès d’importantes personnalités politiques dans le monde suggèrent tout autre chose. M. Werritty, affirme une source, collaborait étroitement avec des néoconservateurs appuyés par les Etats Unis qui pensaient être en mesure de «renverser Ahmadinejad.»

Même si un tel projet aurait été extrêmement ambitieux, voire impossible, les activités de M. Werritty sont un camouflet pour les efforts du gouvernement britannique en vue d’une solution diplomatique aux ambitions nucléaires de l’Iran.

M. Werritty s’était joint à M. Fox, alors que ce dernier était ministre de la défense du cabinet fantôme, pour une visite en Iran pendant l’été 2007. L’IoS croit savoir que le conseiller a également visité de pays à plusieurs reprises avant et après, mais on ne sait pas combien de temps il y a séjourné ni qui il a rencontré.

M. Fox est un atlantiste enthousiaste et a de la sympathie pour le mouvement néoconservateur aux Etats Unis qui prend des positions agressives sur les ambitions nucléaires iraniennes, quoique lors de sa visite de 2007 dans ce pays, il avait affirmé espérer une “solution diplomatique” au problème. Un de ses associés dit que M. Werritty qui est capable de s’exprimer en persan, a pu servir de «facilitateur» et « transmettre des messages » entre diverses personnalités d’opposition, quoique notre source souligne qu’il n’agissait pas comme «espion freelance.» Une source diplomatique laisse entendre que M. Werritty, à son retour à Londres, était débriefé par le MI6 sur ses séjours en Iran. On ne sait pas si M. Fox était au courant de l’ensemble des activités de M. Werritty, où s’il avait été tout simplement autorisé à les poursuivre et à donner des informations aux autorités britanniques à titre non officiel.

Notre journal a essayé à plusieurs reprises de contacter M. Werritty mais en vain.

Une source à Whitehall parle de M. Werritty sur un ton cinglant. Cette source déclare : « Demandez-vous ce qu’il faisait là bas. C’est un changement de régime mais seulement dans sa tête. Je ne peux pas m’imaginer quelque chose de plus stupide, tourner autour de l’Iran en agitant le drapeau britannique. Pense-t-il vraiment que la réponse aux ambitions nucléaires iraniennes – que nous voulons toujours résoudre – est d’avoir une bande de types qui encouragent de cette manière l’opposition dans ce pays ?  Nous avons une responsabilité envers ces gens, et toutes les actions de ce genre doivent avoir l’approbation du gouvernement, ce qu’il ne semble pas avoir eu. C’est ridicule. Vous invitez des gens à croire que vous avez les moyens du gouvernement pour les soutenir, et en fait l’opposition a toutes chances d’être écrasée brutalement.

 « Ce qui ne veut pas dire que s’il rentrait à Londres et proposait de parler au MI6 de ce qu’il avait vu pendant son séjour en Iran, ils n’auraient pas dit ‘oui, merci’. Mais qu’ils cherchent à recueillir autant d’informations que possible n’est pas tout à fait la même chose qu’être mandaté par eux. »

L’IoS a appris qu’un officier supérieur d’un pays en développement, que ce journal ne nommera pas pour protéger son identité; a le sentiment d’avoir été berné par M. Werritty. Hier soir, le député travailliste John Mann a appelé Scotland Yard à lancer une enquête pour fraude sur M. Werritty et pour son utilisation d’une carte de visite mensongère le présentant comme étant un conseiller de l’ex ministre de la défense.

En mai 2009, M. Werritty avait arrange une rencontre à Portcullis House entre M. Werritty et un lobbyiste Iranien proche du régime du président Ahmadinejad. En février de cette années, M. Werritty a arrangé un dîner entre M. Fox, Matthew Gould, ambassadeur Britannique en Israël et des personnalités politiques de haut niveau – qui comprenaient semble-t-il des agents des services secrets israéliens – pendant une conférence sur la sécurité israélienne, dîner au cours duquel avaient été évoquées des sanctions contre l’Iran. Malgré l’inexistence d’un rôle officiel de M. Werritty au ministère de la défense, une source israélienne affirme qu’il était “hors de doute” que M. Werritty était considéré comme personne d’autre que le chef de cabinet de M. Fox, capable d’arranger des rencontres au plus haut niveau, et qu’il était considéré comme un «  expert sur l’Iran. »

Le ministère des affaires étrangères a refusé de s’exprimer hier soir sur quelque aspect des activités de M. Werritty.

David Cameron et « l’effondrement moral » au Royaume Uni

16 août 2011

Les émeutes sont terminées au Royaume Uni. Le premier ministre Britannique David Cameron  n’a pas tardé à livrer son diagnostic et, comme il fallait s’y attendre, sa lecture des événements est une interprétation en termes de « criminalité » et « d’effondrement moral au ralenti ( !). »

Une « analyse » somme toute classiquement néolibérale qui s’énonce comme suit :

« les écoles, les prestations sociales, les familles, l’éducation des enfants, les communautés et les problèmes culturels, juridiques et bureaucratiques de notre société … pendant des années, notre système a encouragé les pires comportements dans la population, a encouragé la paresse (…) et découragé le travail ».

Ce n’est pas encore « Travail, Famille, Patrie « , mais nous avons là quelque chose d’approchant et les media chrétiens ne s’y sont pas trompés.

Et certes, les récentes émeutes n’ont pas les caractéristiques d’une action de protestation sociale et politique, ce qui ne veut pas dire qu’elles n’ont pas une profonde signification politique. Elles révèlent en réalité une adhésion d’un sous-prolétariat vivant surtout de petits boulots et d’aides sociales à la société de consommation ainsi qu’un désir d’accéder aux biens que cette société propose. Le problème étant que ces biens sont tarifés et difficilement accessibles à ces catégories de population.

Le pillage vient, à sa manière, rétablir un semblant d’égalité dans une société de plus en plus inégalitaire par la faute justement de politiques qui , depuis Margaret Thatcher au moins, ont conduit à la désindustrialisation du Royaume Uni, à la déqualification de nombreux emplois et à l’explosion de la précarité. Le tout dans un contexte où aucune alternative politique ne semble proposer de débouché politique crédible aux populations déclassées et rejetées à la marge car, comme en France, la gauche institutionnelle incarnée ici par le parti travailliste n’est qu’une version un peu édulcorée du libéralisme porté par David Cameron.

Les invocations morales ne sont pas le propre de M. Cameron et on se souvient que c’était une thématique forte de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Ce qui n’empêche pas Dominique Quinio dans le journal « La Croix » de considérer, pour apparemment le regretter que :

Les mots employés par David Cameron pour expliquer l’explosion de violences dans son pays ne seraient sans doute pas audibles en France. « Morale » et « ordre » y ont si mauvaise presse. 

Pourtant, le problème n’est pas vraiment là. Le problème est plutôt de savoir si des gens comme David Cameron sont vraiment qualifiées pour invoquer des principes moraux. Car, outre que les avions britanniques, bombardent quotidiennement des objectifs civils en Libye, M. Cameron et ses alter ego incarnent en réalité des politiques qui ont certainement plus valorisé la finance que le travail et glorifié le pillage pour peu qu’il soit le fait d’individus en costume cravate qui travaillent dans des bureaux de la City ou de tel quartier des affaires dans telle ou telle métropole dans le monde (au choix, Paris, New York, Singapour, Dubaï…).

Ce dessin de Daryl Cagle le dit mieux qu’un long discours:

Eh oui, des amateurs à côté des requins de la finance! 

 Par ailleurs, M. Cameron devrait plutôt féliciter les émeutiers car ces quelques jours d’agitation ont fait passer au second plan un scandale politico-médiatico-financier de grande ampleur, à savoir l’affaire des écoutes pratiquées par la presse contrôlée par Rupert Murdoch, pour le coup des crimes en bonne et due forme, et surtout celui de la domestication de la classe politique britannique, dont David Cameron himself, par le magnat de la presse « d’origine australienne » comme il est de bon ton de l’écrire. Domestication qui a amené Rupert Murdoch ou ses proches collaborateurs à rencontrer discrètement ou publiquement à de nombreuses reprises des membres du gouvernement ou de l’opposition britanniques. Tous sont en effet mouillés même si David Cameron trempe sans doute dans la boue jusqu’aux oreilles. On croirait pas à le voir, lui qui a toujours l’air si propre sur lui.


Et c’est ce genre de personnes qui joue au moraliste ! Il y en a qui n’ont vraiment honte de rien.

Pourquoi se gênerait-il d’ailleurs? En effet, si M. Cameron exige que la justice soit intraitable envers les pillards émeutiers, il a par contre savamment organisé les procédures d’enquête qui lui permettront d’éviter de sombrer dans le scandale Murdoch (et même de continuer à faire le fier et à rouler le but comme on dit).


 

 

 


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