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Preuves archéologiques de l’ancienneté de l’implantation de l’Islam en Ethiopie

16 juin 2017

Un article intéressant qui parle de la découverte par une équipe d’archéologues anglais et éthiopiens des vestiges d’une ancienne cité musulmane en Ethiopie.

Curieusement, alors que l’Islam est une religion très présente en Ethiopie, quoique minoritaire, on ne disposait pas d’éléments archéologiques attestant d’une présence ancienne et structurée de communautés musulmanes en Abyssinie.

La chose est maintenant démontrée avec les fouilles réalisées à Harlaa qui révèlent une ville musulmane plus que millénaire intégrée dans des réseaux de relations commerciales s’étendant de l’Egypte à la Chine!

Harlaa map

Comme le dit l’article cette présence ancienne ne peut qu’être mise en lien avec la tradition selon laquelle des fidèles des tout débuts de l’Islam s*avaient trouvé asile auprès du souverain d’Ethiopie. D’autant que, comme l’explique le directeur des fouilles, d’autres excavations pourraient mettre au jour des vestiges encore plus anciens.

La découverte d’une ancienne cité musulmane oubliée en Ethiopie pourrait permettre de préciser l’histoire de l’Islam en Afrique

Par Conor Gaffey, Newsweek (USA) 16 juin 2017 traduit de l’anglais par Djazaïri

Une cité oubliée vieille de plus de 1000 ans a été découverte en Ethiopie et pourrait apporter des éléments sur les origines de l’Islam dans ce pays.

L’agglomération, située près de Dire Dawa, la deuxième plus grande ville d’Ethiopie dans l’est du pays, consistait en bâtiments construits avec de gros blocs de pierre, d’où une légende locale selon laquelle elle était habitée par des géants. Les chercheurs considèrent qu’elle pourrait remonter au 10ème siècle.

Les archéologues ont découvert une mosquée du 12ème siècle sur le site de Harlaa ainsi que des vestiges d’inhumations et de pierres tombales musulmanes. L’équipe, de l’Université d’Exeter et de l’Ethiopian Authority for Research and Conservation of Cultural Heritage [direction du patrimoine, NdT] a aussi découvert des objets venant de contrées aussi éloignées que l’Inde et la Chine, ce qui donne à penser que la région fonctionnait comme un pôle d’échange pour les négociants étrangers.

Harla mosque

Une mosquée du 12ème siècle découverte à Harlaa dans l’est de l’Ethiopie. La mosquée est d’un style semblable à celui d’autres mosquées découvertes en Afrique orientale, ce qui suggère des connexions entre les communautés musulmanes de la région.

Le prophète Muhammad est mort vers la moitié du 7ème siècle et on considère que l’Islam s’est répandu le long des côtes orientales de l’Afrique au 8ème siècle. Mais une tradition plus ancienne affirme que le Prophète Muhammad avait envoyé quelques uns de ses premiers compagnons en Abyssinie – Ethiopie aujourd’hui – au début du 7ème siècle.

Il y a près de 250 millions de Musulmans en Afrique sub-saharienne selon le Pew Research Center. Mais l’Ethiopie est très majoritairement chrétienne : près des deux tiers de la population sont chrétiens tandis que la plupart des autres sont musulmans.

« L’archéologie islamique a été négligée en Ethiopie parce que les gens se sont concentrés sur d’autres choses, » a déclaré à Newsweek le professeur Timothy Insoll, responsable du projet et archéologue à l’université d’Exeter.

Double Burial

Site funéraire à Harlaa dans l’est de l’Ethiopie. Les chercheurs analysent les restes pour essayer de déterminer le régime alimentaire des anciens habitants de la région.

L’Ethiopie a été un important lieu de fouilles pour les recherches consacrées à l’aube des civilisations humaines : Lucy, un fossile vieux de 3,18 millions d’années qui appartenait à la famille du premier ancêtre de l’homme, Australopithecus Afarensis, avait été découverte en Ethiopie en 1974.

« [La découverte récente] remédie à l’absence presque complète d’archéologie islamique [en Ethiopie] déclare Insoll. La mosquée présente des similitudes avec d’autres découvertes en Tanzanie et au Somaliland, une région de Somalie qui a proclamé son autonomie, ce qui suggère l’existence de contacts et de connexions entre les premières communautés musulmanes d’Afrique orientale.

Les chercheurs ont aussi découvert des fragments de vaisselle en verre, du cristal de roche, de la cornaline (une pierre semi-précieuse), des perles en verre, des coquilles de cauris et de la poterie. Certain de ces objets venaient d’Inde et de Chine, et l’équipe a aussi découvert des pièces de monnaie de l’Egypte du 13ème siècle. Les agriculteurs locaux rencontraient parfois des objets comme des pièces de monnaie chinoises.

Beads

Perles et autres objets découverts à Harlaa dans l’est de l’Ethiopie. Certains de ces objets venaient d’Inde et de Chine.

 

 

 

Les découvertes à Harlaa sont les premières preuves de l’existence de relations entre l’Ethiopie et le Golfe, l’Inde et l’Afrique du Nord il y a des centaines d’années..

Les archéologues ont aussi découvert les restes de 300 personnes enterrées dans un cimetière qui sont en cours d’examen pour déterminer leur type de régime alimentaire.

Insoll explique qu’il a fallu deux années pour mener le projet à bien et que d’autres fouilles pourraient mettre au jour des objets encore plus anciens.

Attaque terroriste de Nairobi: zéro assaillant tué?

28 septembre 2013

Bon, j’ai pu réparer mon ordinateur, Je pensais que c’était un problème matériel, genre condensateurs, alors que c’était un gros défaut logiciel, J’ai donc formaté le disque dur et réinstallé le système d’exploitation, Il m’a fallu sauvegarder tout ce qui me paraissait important, ce qui a été assez long, et réinstaller les logiciels prioritaires (connexion internet, navigateurs, traitement de texte, antivirus,,,) et c’est pas fini.

A part ça, je suis vanné, entre le boulot, les «obligations» familiales, difficile de faire autre chose que quelques commentaires sur Facebook.

Mais j’ai quand même suivi l’actualité, notamment ce qui s’est passé à Nairobi, au Kenya avec cette attaque meurtrière perpétrée par les Shebab somaliens contre un centre commercial fréquenté surtout par des étrangers et des kenyans aisés.

Tout est terminé là bas, vient maintenant le temps des questions. Je n’ai pas grand chose à dire sur les tenants et aboutissants de cette action menée par « Des shebabs venus d’ailleurs utilisant des technologies occidentales». Alors qu’on s’interroge sur d’éventuelles négligences des services de sécurité kenyans qui auraient eu vent d’une menace terroriste, par le régime sioniste nous dit-on, j’ai déniché dans la presse kenyane un petit article qui donne à réfléchir.

Tout comme le fait qu’un membre de la famille du président Kenyan, Uhuru Kenyatta, pas exactement en odeur de sainteté à Londres et à Washington, a été tué dans cette attaque terroriste et que sa soeur aînée figurait parmi les captifs des assaillants (heureusement que je ne suis pas un adepte des théories du complot).

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Mbugua Mwangi, neveu du président Uhuru Kenyatta et sa fiancée Wahito ont péri au Westgate Mall

Choquant: les militants d’Al Shabab se sont peut-être enfuis par un passage souterrain; l’armée kenyane n’a pas tué un seul terroriste

The Kenyan Daily Post (Kenya) 27 septembre 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

Tandis que des policiers du Kenya et de l’étranger continuent à passer au peigne fin les décombres du centre commercial Westgate, à la recherche de corps de disparus et de réponses sur l’agression terroriste, des révélations choquantes pourraient causer le choc chez les Kenyans après les quatre jours d’horreur qu’ils ont vécus,

Les forces de police ont en effet découvert un long tunnel , qui sert aussi à évacuer les eaux usées, qui commence à quelques mètres du Westgate Mall jusqu’au centre commercial voisin, le Nakummat Ukay Mall,

Le Westgate Shopping Mall avant et après l'attaque terroriste

Le Westgate Shopping Mall de Nairobi avant et après l’attaque terroriste

Les policiers ont observé que les terroristes d’al-Shabab se sont probablement enfuis par ce tunnel et qu’ils avaient laissé derrière eux leurs explosifs dont on a continué à entendre les explosions même après que l’armée kenyane ais sécurisé les lieux,

Cette révélation intervient au moment le ministre de l’intérieur, Joseph Ole Lenku, affirme que l’armée kenyane a tué cinq terroristes, sans avoir pour l’instant été en mesure de le prouver,

Chose promise, chose due: les années de guerre à venir au Sahel

21 janvier 2013

Pour ceux qui croient que l’armée française, dont sa fameuse Légion Etrangère qu’il serait malséant de qualifier de bande de mercenaires, va faire un petit tour au Mali, restaurer l’Etat malien, puis s’en aller en laissant le chantier bien en ordre, j’ai bien peur d’avoir une mauvaise nouvelle à leur annoncer.

Non pas que le corps expéditionnaire dépêché par François Hollande ne parviendra pas à repousser les groupes armés qui se sont emparés du nord du  territoire malien.

La chose devrait aller sans véritable difficulté.

Non, ce que je veux dire, c’est que l’affaire malienne n’est que la continuation d’un processus de déstabilisation de l’ensemble de l’espace saharo-sahélien qui a déjà fait la preuve de son efficacité au Soudan.

Un pays qu’on a contraint à la partition, chose que peu ont suffisamment médité. Certes le Soudan était en crise depuis son indépendance, mais les puissances n’ont voulu, soutenu et obtenu la sécession du sud du pays qu’une fois connu le potentiel pétrolier de cette région. Un pétrole dont le circuit d’évacuation est l’objet d’âpres disputes politiques ou d’affrontements armés.

Ce démantèlement des Etats de la région et peut-être au-delà, en est à ses débuts et rien ne pourra l’empêcher semble-t-il car la destruction du régime libyen a brisé tout le système d’interdépendances économiques qui permettait aux populations locales de survivre. L’instabilité qui s’est emparée du Sahel ainsi que de la région du nord du Nigeria ne sera d’ailleurs pas sans conséquence pour important projet de gazoduc qui devait relier les champs gaziers de ce pays au réseau algérien de gazoducs puis le marché européen et dont on a du mal à comprendre s’il est déjà abandonné ou pas. (une splendide occasion en tout cas de renforcer une interdépendance économique entre deux régions africaines).

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Projet de gazoduc transsaharien

A ceux qui pensent que je suis pessimiste, je demanderai de prêter attention aux propos tenus le 20 janvier 2013 par le N°1 Britannique David Cameron, des propos que je n’ai pas retrouvés dans la presse de langue française:

“L’occident est devant une bataille qui va durer des dizaines d’années pour vaincre al Qaïda en Afrique du Nord,’’ a averti David Cameron hier pour marquer une évolution radicale de la lutte du Royaume Uni contre le terrorisme.

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David Cameron: la Grande Bretagne tient ses promesses

Et déjà:

Les forces spéciales sont censées se préparer à pourchasser le chef djihadiste derrière le siège et l’assassinat d’otages en Algérie, Mokhtar Belmokhtar.

On voit là se mettre en place la même belle mécanique qui est à l’œuvre en Afghanistan, en Somalie et au Yémen.

Avec probablement les mêmes effets.

Et comme le dit le premier ministre lui-même, c’est une guerre de l’Occident.

 

La DGSE et ses lettres d’amour en Somalie

15 janvier 2013

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a indiqué qu’il craignait une « mise en scène macabre » en Somalie avec les corps de l’otage Denis Allex et d’ un soldat tué.

Ce ministre est bien entendu dans son rôle en manifestant une inquiétude vis-à-vis du respect et/ou de l’utilisation de l’image de la dépouille mortelle d’un soldat de son armée.

Ce qui est quand même gênant, c’est que tout le discours de ce monsieur tend à poser la France en victime avec un otage détenu, puis nous dit-on exécuté, par les Shebab Somaliens et deux soldats tués au cours d’une opération visant à libérer cet otage.

La presse française est d’ailleurs unanime pour qualifier d’otage le ressortissant Français Denis Allex.

Pourtant Denis Allex n’était pas allé écrire des lettres d’amour en Somalie puisque c’est (ou c’était) un agent de la DGSE.

Denis Allex est donc (ou était) une sorte de prisonnier de guerre.

Si ce sont deux militaires Français qui ont perdu la vie dans la tentative pour le libérer, M. Le Drian annonce que 17 « terroristes » ont également été tués au cours des affrontements.

Sur le plan arithmétique, on peut donc dire que les Shebab ont été frappés durement même si le raid français n’a pas atteint son objectif.

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Nous ne tuons que des terroristes, en climat tropical de préférence

Il y a cependant des morts dont M Jean-Yves Le Drian ou M. François Hollande se sont bien gardés de nous parler, ces huit civils tués par l’armée française soit dans le cadre d’échanges de tirs avec les miliciens Somaliens, soit de façon tout à  fait gratuite, semble-t-il, au nom du principe de précaution en vigueur chez la soldatesque qui intervient en dehors des climats tempérés

Au moins huit civils somaliens ont été tués samedi au cours d’un raid français infructueux pour libérer un otage en Somalie, et qui a fait aussi plusieurs morts islamistes ou français, ont affirmé dimanche à l’AFP des habitants sur place.

Quatre de ces civils ont été tués lors de la progression au sol des commandos français vers la localité de Bulomarer, où l’otage était réputé être détenu.

Quatre autres civils sont morts dans les combats qui ont suivi entre ces commandos et les insurgés islamistes à Bulomarer, ont rapporté ces témoins, interrogés par téléphone depuis Mogadiscio.

« Quatre civils, dont trois d’une même famille, sont morts. Ils ont été tués hors de Bulomarer, là où les commandos français ont atterri avant d’entrer dans cette ville », a affirmé un de ces habitants, Adan Derow.

« Nous ne savons pas pourquoi ces civils ont été tués » hors de Bulomarer, a indiqué pour sa part Ali Moalim Hassan, un notable local, ajoutant que leurs corps ont été retrouvés près d’un lieu appelé Dhaydog. « Quatre autres civils ont également été pris dans les échanges de tirs et sont morts dans la localité de Bulomarer », a ajouté cet habitant.

Vous avez leur sang sur les mains M. Le Drian et Hollande.

Deux terroristes Italiens jugés en Inde

23 mars 2012

Jelestine and Ajesh Binki, 25 et 45 ans, étaient deux pêcheurs qui pratiquaient leur métier au large du Kerala, l’Etat de la république indienne dont ils étaient originaires.

Je parle au passé parce que ces deux pêcheurs ont été tués par balles par militaires qui se trouvaient à bord d’un navire marchand italien.

C’était le 15 février dernier.

Comme vous le savez, la région nord de l’océan indien connaît depuis quelques années une recrudescence de la piraterie qu’il faut mettre directement en lien avec la destruction des structures étatiques somaliennes par l’Occident ainsi qu’avec l’exploitation illégale des ressources maritimes de la Somalie que ce soit par la pêche ou le déversement de déchets.

Ces activités illégales sont bien entendu le fait d’entreprises appartenant à ces pays qui font respecter le droit partout dans le monde.

Et qui se chargent aussi de régler le problème de la piraterie et envisagent maintenant de mener des opérations militaires terrestres en Somalie.

Des pompiers pyromanes quoi… 

Mais l’Inde n’est pas exactement la Somalie et les autorités indiennes n’ont pas laissé couler et ont arraisonné le bateau italien et interpellé les soldats  italiens.

L’Italie a fait pression pour que ses deux ressortissants soient extradés pour être jugés dans leur pays, arguant en outre d’une immunité juridictionnelle liée à leur mission de protection officielle (un argument qui ne marche que pour les Occidentaux). Une démarche que n’acceptent que les pays soumis.

Pas l’Inde.

Et la haute cour du Kerala n’a pas hésité à qualifier ces deux meurtres d’acte terroriste puisque les agents italiens avaient tiré sans sommation sur des hommes désarmés qui ne les menaçaient aucunement. Leurs peaux basanées avaient cependant suffi à les confondre avec des pirates.



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