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Il avait dix ans, le plus jeune enfant soldat tué en Syrie venait de Tunisie!

4 mai 2013

Le site d’information tunisien Tanit Press publie les photos et les noms d’un certain nombre de combattants originaires de Tunisie qui ont péri dans les combats contre l’armée syrienne.

Parmi ces photos, celle ci-dessous:

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Farouk at-tounsi qui a l’air bien jeune pour un combattant.

Et effectivement c’est sans doute le plus jeune combattant à avoir perdu la vie en Syrie puisque Farouk at-tounsi n’avait que 10 ans quand il a trouvé la mort le 16 mars 2013.

Tanit presse précise que le garçon a été tué au cours du bombardement d’un camp du Jabhat al-Nosra où il se trouvait avec son père  qui combat en Syrie depuis septembre 2012.

Les biographies de certains des combattants Tunisiens tués sont assez bien documentées. 

Par exemple, celle d’Abou Saad at-tounsi qu’on voit ici dans sa dernière demeure:

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Abou Saad at-tounsi

Abou Saad a combattu en Afghanistan avant d’être arrêté en Iran après les attentats du 11 septembre 2001. Ses pérégrinations le conduiront au Yémen après la chute du président Saleh. Arrêté à la frontière omanaise, il passera un mois en prison avant d’être livré pour enquête à une base américaine à Dubaï. Il a ensuite été remis aux autorités tunisiennes qui l’ont laissé en liberté après enquête. Il a finalement rejoint le Jabhat al-Nosra en Syrie (la date de sa mort n’est pas précisée).

Abou Youssouf at-tounsi, de son vrai nom Ziad Sdiri est photographie ci-dessous avec ses enfants à Ariana dont il est originaire. Il a trouvé la mort à Alep le 16 mars 2013 dans des affrontements entre le Jabhat al-Nosra et l’armée gouvernementale.

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Abou Youssouf et ses deux enfants à Ariana

 

 

 

 

 

Un pêcheur Tunisien tué par des garde-côtes Libyens

28 juin 2012

les misérables pêcheurs, qu’ils soient de Gaza ou de Djerba intéressent mois que l’équipage d’un F4-Phantom qu’il soit turc ou sioniste.

Ainsi Le Figaro est pour l’heure le seul organe de la grande presse française à évoquer un incident maritime qui a coûté la vie à un pêcheur Tunisien.

Le crime de ce pêcheur était d’être entré dans les eaux territoriales libyennes. A la différence du F4-Phantom turc entré dans l’espace aérien syrien, ce pêcheur était dans une embarcation civile armée de seuls filets de pêche.

Cette mort qui aurait peut-être fait la une si elle avait été causée par la marine de Mouammar Kadhafi n’a droit, démocratie libyenne et serment de Tobrouk oblige, qu’à un entrefilet.

Remarquez que le titre de la dépêche ne précise pas la nature civile du bateau tunisien, ni le fait que les tirs ont tué.

Tirs libyens sur un bateau tunisien

AFP  Publié le 27/06/2012 à 21:58 Réactions (30)
 Un navire des garde-côtes libyens a ouvert le feu aujourd’hui sur un bateau de pêche tunisien au large de la Libye, faisant un mort parmi l’équipage, a-t-on appris de sources concordantes. Un bateau de pêche tunisien, avec à son bord 19 marins, s’est introduit dans les eaux territoriales libyennes et a refusé d’obtempérer aux ordres d’un navire des garde-côtes libyens, a indiqué une source anonyme au ministère de la Défense. La vedette libyenne a alors ouvert le feu, faisant deux blessés dont l’un d’entre eux a ensuite succombé à ses blessures, selon l’agence officielle TAP.

La poudrière libyenne

21 juin 2012

A défaut de succès au cinéma pour son « film » intitulé ‘Le serment de Tobrouk’, Bernard-Botul-Henri Lévy reste très fier de son œuvre destructrice en Libye.

C’est pourquoi il se garde généralement de commenter l’actualité libyenne et que vos journaux font preuve d’une retenue qui honore la démocratie.

En effet, ils ne sont que quelques uns à rapporter ce qui suit :

Mis à jour le 21.06.12 à 07h16
Des affrontements dans l’ouest de la Libye entre combattants de la ville de Zentane et membres de la tribu Machachia ont fait 105 morts et un demi-millier de blessés en une semaine, a annoncé mercredi le gouvernement intérimaire libyen.
Ce dernier, qui peine à asseoir son autorité sur le pays depuis le renversement de Mouammar Kadhafi, a déployé l’armée dans cette région du djebel Nefoussa et le calme a été rétabli depuis lundi, a dit Nasser el Mani, porte-parole du gouvernement.
Les combats, qui ont débuté le 11 juin, ont opposé des hommes de Zentane, particulièrement actifs dans le renversement de Mouammar Kadhafi, et des membres de la tribu Machachia, qui avait choisi de ne pas se joindre à la rébellion en 2011.

 Reuters

On décompte en fait 105 morts.

 

Et l’info qui suit n’est pas très reprise non plus :

Monde
Mis à jour le 21.06.12 à 15h53
L’aviation tunisienne a détruit trois camions transportant des armes venant apparemment de Libye voisine et destinées à l’Algérie, rapporte ce jeudi l’agence de presse officielle Tap.
Un avion militaire a détruit les véhicules après avoir été la cible de tirs provenant de ces camions dans le désert de Tataouine, dans le sud de la Tunisie, indique-t-elle. «Ces camions, qui tentaient d’accéder au territoire tunisien, seraient en route vers l’Algérie en provenance de la Libye», écrit le correspondant sur place de l’agence. La Tap ne donne aucune précision sur ces trafiquants d’armes.
Préoccupation croissante autour de la sécurité frontalière
Cet incident reflète les préoccupations croissantes concernant la sécurité aux frontières de la Libye, qui émerge d’une longue guerre civile ayant abouti à la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi. La contrebande transfrontalière d’armes et d’autres produits est florissante dans la région depuis la «révolution du jasmin» en Tunisie, qui a renversé en janvier 2011 le président Zine ben Ali, et la chute du Guide libyen.
Responsables libyens et tunisiens se sont rencontrés à plusieurs occasions à la frontière pour débattre de ces questions de sécurité.
Avec Reuters

Aermacchi MB-326 de l’armée tunisienne

Demandez-vous à quand remonte la dernière intervention de l’aviation militaire tunisienne.

Oui, c’était il y a très longtemps et peut-être même qu’elle n’a jamais eu à mener de réelle opération de combat !

C’est maintenant chose faite grâce à Bernard-Botul-Henri Lévy et ses amis

Il n’y a pas de soulèvement populaire en Syrie

31 mai 2012

 John R. Bradley est un observateur Britannique de la scène politique du Proche Orient. Sa notice biographique nous indique un parcours assez typique de l’élite britannique avec une formation entre autres à l’University College de Londres et à Oxford.

M. Bradley publie souvent dans des organes de presse comme The Spectator, The Jewish Chronicle ou The Daily Mail comme pour l’article que je vous propose. Politiquement, il semble être un conservateur de type traditionnel, pas un néoconservateur.

Son analyse du « printemps arabe » le range aussi parmi les sceptiques, sauf qu’il a du mal à admettre que son pays et les pays alliés au sien (France, Etats Unis etc.) ont agi en connaissance de cause pour  empêcher les « révolutions » d’aller jusqu’au bout en Tunisie et en Egypte et en ont carrément fomenté en Libye et en Syrie.

M. Bradley n’arrive en effet pas à comprendre pourquoi son pays soutient des tendances politiques rétrogrades contre le gouvernement syrien qui, malgré bien des tares, assure le respect de toutes les confessions. Pour l’auteur de l’article, l’Occident soutient en Syrie un soulèvement populaire imaginaire.

Je refuse cependant de mettre, comme il le fait, dans le même sac le parti En-Nahda en Tunisie et les sectaires que les forces de l’OTAN ont aidés à éliminer Kadhafi ou ceux qui dominent la rébellion en Syrie. Entre En-Nahda et les autres, il y a plus que des nuances et un contexte intérieur et régional bien différent.

Il est par contre vrai que l’issue des évolutions en cours en Tunisie et en Egypte est des plus incertaines comme dans n’importe quel processus politique de cette ampleur.

Les autorités syriennes font en réalité face à un conglomérat redoutable de candidats à la dictature et, surtout, d’une des versions les plus sectaires des Frères Musulmans et d’autres groupes appartenant à la mouvance « salafiste ».Tous sont fortement inféodés aux monarchies pétrolières, à l’Arabie saoudite en particulier.

M. Bradley devrait savoir que si ces « islamistes » sont rigoristes en matière de mœurs et de littéralisme doctrinal, ils sont par contre libéraux en matière économique et flexibles devant le problème posé par le régime sioniste.

Et c’est tout ce qui importe.

Oui, la Syrie est une tragédie, mais ce serait folie pour la Grande Bretagne d’intervenir

par John Bradley, The Daily Mail (UK) 29 mai 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

 La spirale de la mort continue en Syrie Depuis plus d’un an, Depuis plus d’un an maintenant, ce malheureux pays arabe est en proie à la sauvagerie avec la contestation du régime autoritaire du président Bachar al-Assad par des insurgés.

La brutalité des deux côtés s’est traduite par un catalogue de plus en plus fourni d’atrocités qui provoquent chez la population syrienne une crainte de plus en plus forte de voir le pays sombrer dans la guerre civile.

Ces inquiétudes n’ont fait que s’exacerber avec les informations dur le massacre commis dans la ville de Houla où on dit que plus de 100 civils ont été massacrés la semaine dernière par les forces gouvernementales.

Parmi les tués, se trouvaient pas moins de 40 enfants et 34 femmes.

Dimanche dernier, le Conseil de Sécurité de l’ONU – réuni en urgence – a condamné à nouveau fermement Assad et a réitéré ses appels à un cessez-le-feu entre les autorités et les rebelles.

Ici, en Grande Bretagne, le ministre des affaires étrangères William Hague s’en est non seulement pris à Assad dans les termes les plus vigoureux, mais a aussi exigé une pression internationale pour provoquer sa chute. Hier, la Grande Bretagne – et d’autres puissances occidentales – ont annoncé l’expulsion des diplomates Syriens en poste chez elles.

Même l’idée d’une intervention militaire occidentale contre Assad n’a pas été écartée.

Aux Etats Unis, le général Martin E. Dempsey, chef de l’état-major interarmes, a indiqué que des troupes américaines pourraient être envoyées pour aider les rebelles. « Il y a toujours une option militaire, » a-t-il dit. Hague lui-même s’est livré à de bruyantes rodomontades ces derniers jours.

L’expression de l’indignation au sujet de Houla et les menaces subséquentes d’action militaire, tout cela s’accorde avec le schéma narratif occidental conventionnel de la crise syrienne, dans lequel Assad est dépeint comme un tyran sanguinaire et les rebelles comme des combattants héroïques de la liberté qui essayent de délivrer le peuple syrien de l’oppression.

Cette image a été soigneusement cultivée par le camp anti-Assad qui s’est montré maître dans la propagande manipulatrice destinée à de crédules politiciens Occidentaux, aux chaînes de télévision et aux organisations militantes.

Mais la vérité sur la violence en Syrie est beaucoup plus complexe que ce que voudraient nous faire croire les ennemis d’Assad.

Bien sûr, ces effusions de sang meurtrières doivent être condamnées et il est certain qu’une tragédie humaine est en cours. Le régime Assad est à l’évidence repoussant et ses actions indéfendables, ce qui fait qu’un authentique et pacifique soulèvement populaire ne peut être que justifié et compréhensible.

Cependant, contrairement à ce que Hague pourrait soutenir, nous sommes devant tout à fait autre chose qu’une confrontation directe entre une dictature et un peuple.

Si le soulèvement avait commencé par des manifestations pacifiques de Syriens ordinaires, la notion simpliste du bon contre le méchant ne reflète plus la réalité.

Même au niveau le plus élémentaire, cous ne savons pas ce qui s’est réellement passé à Houla. ‘La vérité est la première victime de la guerre’ dit sagement le vieil adage.et tout ce que nous avons pour le moment, ce sont les affirmations des deux camps.

Les rebelles accusent Assad tandis que le régime du président conteste fermement et absolument toute responsabilité dans la tuerie, soulignant le fait que la plupart des victimes semblent avoir été tuées à bout portant, à un moment où les forces gouvernementales se servaient de mortiers de gros calibre contre les rebelles.

Propagande pour se convaincre soi-même ? Peut-être, mais dans ces phases les plus sombres des conflits, les histoires d’atrocités ont souvent été exagérées et exploitées.

Rien qu’en février par exemple, juste avant un vote décisif à l’ONU sur des sanctions contre la Syrie, on nous avait dit que plus de 200 civils avaient été tués par les forces d’Assad pendant le bombardement meurtrier de Homs, un bastion rebelle.,

Mais il s’est avéré par la suite que le vrai bilan des victimes était de 55 morts.

En outre, on devrait reconnaître que les rebelles sont accusés d’actes de barbarie qui n’ont rien à envier à ceux du régime d’Assad.

Ces derniers mois, ils ont été accusés d’une série d’attaques terroristes cruelles dans les grandes villes, dont des attaques à la voiture piégée et des attentats suicide. De leur côté, ils affirment que ces attentats étaient l’œuvre d’Assad. Mais qui peut savoir la vérité ?

Cette sombre image d’une violence mutuellement meurtrière fait qu’il est absurde pour Hague de prétendre qu’il s’agit simplement d’un combat moral entre la bassesse du régime d’Assad et la noblesse de ses opposants.

Le fait est qu’il n’y a pas de soulèvement du peuple syrien contre le gouvernement. Pas plus qu’il n’y a eu de manifestations d’ampleur contre la présidence d’Assad dans les deux plus grandes villes du pays, Alep et Damas, où les seules manifestations massives à s’être tenues avaient été en faveur du président.

Certains essayent d’expliquer l’absence de manifestations massives en soutenant que c’est la nature tyrannique du régime qui les empêche, mais ça ne résiste pas à l’examen. En Egypte, la police, l’armée et les services de sécurité du président Moubarak étaient bien plus puissants que ceux d’Assad dans la Syrie d’aujourd’hui, elles n’avaient pourtant pas pu empêcher les énormes manifestations populaires..

Il n’y a rien eu de ce genre en Syrie, parce que la réalité est que l’opposition ne représente pas la volonté de la population. En fait, elle est une force majoritairement islamiste qui veut mettre un terme à l’attachement d’Assad à un régime sécularisé sous lequel – à côté de toutes les tares du régime – les drois des minorités religieuses sont respectés.

L’instance de coordination de l’opposition, le Conseil National Syrien (CNS) est dominé par la ligne dure des Frères Musulmans qui militent pour l’imposition de la charia. Le CNS est puissamment soutenu par des djihadistes armés sur le terrain qui veulent créer un Etat islamique anti-occidental en Syrie.

Ces zélotes ont obtenu armes et soutien financier auprès des régimes musulmans fondamentalistes d’Arabie Saoudite et du Qatar car tous deux veulent promouvoir un islamisme ultraconservateur dans toute la région.

Il est grotesque que notre propre ministre des affaires étrangères considère de notre devoir de prendre fait et cause pour ces fanatiques en Syrie qui n’éprouvent d’intérêt ni pour la négociation, ni pour la démocratie.

Hague est tout simplement dans l’erreur s’il pense que nous avons quoi que ce soit à gagner d’une intervention dans ce pays.

La position britannique est marquée par l’hypocrisie. Hague fulmine au sujet des droits de l’homme en Syrie parce que cette affaire domine l’actualité internationale, mais ne dit pourtant rien sur les violations des libertés en Arabie Saoudite, simplement parce que ce pays se trouve être notre allié riche en pétrole.

Il critique la Russie pour son soutien à Assad mais reste silencieux sur le soutien apporté par le Qatar à des djihadistes meurtriers.

Nos politiciens ne semblent pas non plus avoir tiré une quelconque leçon du soi-disant printemps arabe qu’ils présentaient enthousiastes l’an dernier comme un triomphe sur la dictature. Les choses ne se sont guère passées ainsi.

Dans presque tous les pays où le printemps arabe a prévalu, le résultat a été plus d’oppression, plus de paralysie économique et plus d’autocratie religieuse.

Ainsi, en Tunisie, le pays qui était auparavant le plus sécularisé et progressiste du monde arabe, des bandes de voyous salafistes arpentent désormais les rues, menaçant les femmes qui ne portent pas le voile et incendiant des magasins qui osent vendre de l’alcool. Au Yémen, al Qaïda contrôle maintenant d’importantes zones au sud du pays, tandis qu’en Egypte, le premier tour de l’élection présidentielle a débouché sur un duel entre un islamiste tenant de la ligne dure et un ancien sbire de Moubarak – pas vraiment la victoire de la démocratie qui avait été promise au peuple égyptien au plus fort de la révolution.

Tout cela explique en bonne partie pourquoi la population syrienne a majoritairement refusé de soutenir les rebelles. Elle voit ce qui s’es passé ailleurs au Moyen Orient et elle en tremble.

Assad a peut-être du sang d’enfants sur les mains, mais aux yeux de la majorité de son peuple, il offre au moins une certaine stabilité et un certain progrès économique, alors que la perspective d’un pouvoir djihadiste dignifie puritanisme et paralysie.

Il serait scandaleux de sacrifier la vie de soldats Britanniques dans ce conflit dans lequel nous n’avons aucun intérêt national.

Trop de vies ont déjà été perdues dans des aventures idéologiques en Afghanistan et en Irak. Mais le coût de ces deux guerres ne sera rien à côté ds terribles conséquences d’une intervention en Syrie

Même si nos forces réussissaient à expulser Assad du pouvoir, nous serions entraînés dans un bourbier sanglant au moment où nous tenterions de discuter d’un accord entre les factions en guerre.

Notre intervention en Libye a bien pu déposer un tyran – mais seulement au prix de la mise au pouvoir de milices islamiques meurtrières et de la dégradation de l’infrastructure de cette nation. Les dégâts que nous causerions en Syrie seraient encore plus grands.

Dans tous les cas, en cette période de coupes sombres dans le budget militaire, nous ne sommes tout simplement pas en mesure d’intervenir – alors la rhétorique agressive de Hague est  de toute façon à peine autre chose qu’une simple posture.

John R. Bradley est l’auteur de After The Arab Spring : How Islamists Hijacked tje Middle East Revolts (Palgrave Macmillan)

C’est où Jendouba?

27 mai 2012

Le changement politique en Tunisie, s’il a eu le mérite insigne de délier les langues et d’instituer un véritable multipartisme, a cependant pour revers des difficultés économiques liées à la méfiance des investisseurs étrangers et surtout, à un net recul de l’activité touristique.

Or, le tourisme de masse est, comme chacun le sait, un des piliers de l’économie tunisienne, pourvoyeur de nombreux emplois qualifiés ou non qui se concentrent essentiellement sur la façade maritime.

On se souviendra que ce littoral touristique a en fin de compte peu contribué aux troubles qui se sont soldés par l’éviction de  Zine el-Abidine Ben Ali.

Au risque de choquer certains lecteurs, je dirais qu’un tel tourisme de masse dans un pays où le revenu moyen reste bien inférieur à celui des pays dont sont originaires la grande majorité des touristes ne peut se passer d’un régime autoritaire et policier pour discipliner les locaux. Ce tourisme a notamment besoin de la paix civile dans ses aspects même les moins politiques.

C’est l’idée qu’on peut retenir de cet article de Lotfi Larguet qui considère comme probable la fin de la reprise touristique en raison des troubles politiques et sociaux qui affectent encore (de plus en plus ?) le pays et débouchent sur des mises en garde adressées par les gouvernements occidentaux à leurs ressortissants.

Lotfi Larguet, chez qui on relève une pointe de nostalgie pour le régime précédent conclut ainsi son papier :

Déjà, le rassemblement de Kairouan avait dissuadé des milliers de touristes de venir. Si on ajoute les incidents et les actes de violence de Jendouba, du Kef et ailleurs, il faudrait s’attendre à une saison touristique catastrophique qui ne peut mener le pays qu’à la ruine.
Le laxisme du gouvernement et l’absence de réaction des partis politiques notamment ceux qui gouvernent actuellement et qui n’ont pris jusque-là aucune position claire sur cette question sont autant de signes inquiétants pour l’avenir immédiat et futur de notre pays.

On ne peut pas dire que la presse hexagonale accorde beaucoup de place à cette agitation. Il est vrai que le secteur touristique français possède des intérêts importants.en Tunisie. Pourtant si l’activité touristique existe, notamment sur le littoral du gouvernorat de Jendouba, on ne se trouve pas là devant du tourisme de masse..

Le Nouvel Observateur est un des rares organes de presse français à vous parler de ce qui se passe à Jendouba, même s’il s’intéresse exclusivement à l’action de quelque 500 «salafistes» qui ont « terrorisé » la population, incendiant notamment un poste de police.

Poste de police incendié à Jendouba

Vous ne trouverez rien par contre sur cet appel  à une grève générale dans la région de Jendouba lancé par l’instance régionale de l’UGTT, la centrale syndicale tunisienne.

Le fait de voir les salafistes occuper le terrain là où un syndicat prévoit une action de masse ne doit selon moi rien au hasard.

Au fait, le gouvernorat de Jendouba se trouve au nord-est du pays et est limitrophe de l’Algérie. Son chef lieu est la ville du même nom, mais l’agglomération la plus connue est le port de Tabarka.


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