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Législation foncière et colonisation sioniste, l’histoire d’une escroquerie criminelle

16 décembre 2018

Un article intéressant qui montre la continuité de la stratégie sioniste d’accaparement des terres de la Palestine pour asseoir territorialement l’Etat et établir des colons juifs.

L’auteur rappelle qu’au moment du déclenchement de la guerre qui a débouché sur la partition de la Palestine suite à la proclamation d’un Etat juif, les Juifs ne possédaient pas 4 % des terres. C’est donc par la suite qu’ils se sont appropriés les terres, d’abord dans la partie de la Palestine qui leur a été reconnue internationalement, puis sur le reste. Cette appropriation passe par des voies qui se présentent comme légales, même si elles légalisent en réalité le vol et la rapine.

Les procédés employés par les sionistes font tout à fait penser à ceux employés par la France coloniale pour acquérir des terres à livrer à la colonisation européenne, notamment à partir du constat que la politique d’achat de terres aux indigènes algériens ne donnait pas les résultats escomptés. La rapine du colonialisme français s’orienta alors vers les biens habous, forme de propriété extrêmement répandue, déclarés biens domaniaux

La question foncière et donc du territoire est en effet au cœur du processus de colonisation de peuplement. Cette question est à la fois un axe fort de la politique législative et d’aménagement du régime sioniste et son point faible.

Elle est son point fort car elle parvient à réaliser son objectif qui est d’exclure les autochtones de la propriété de la terre. Elle est son point faible car, utilisant des procédés qui relèvent purement et simplement du vol et de l’escroquerie, elle est sans valeur au regard du droit international qui prévoit le droit au retour chez eux des Palestiniens. Comme certains auteurs l’ont relevé, les colons qui avaient entrepris de coloniser ce qui est devenu les Etats Unis avaient pris soin, à chaque fois qu’ils prenaient possession d’un territoire, d’obtenir un certificat de cession en bonne et due forme de la part des populations qu’ils chassaient.

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La reconnaissance par les Palestiniens de l’entité sioniste en tant qu’Etat juif serait un tel certificat de renonciation au droit retour.

Le contexte historique du droit de la propriété foncière et de l’aménagement du territoire en Israël

Par Gerry Liston, Mondoweiss (USA) 6 mars 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les origines des régimes fonciers et de l’aménagement du territoire  en Israël peuvent être situées en 1901, année qui a vu la création du Fonds National Juif (FNJ). Le FNJ qui, comme on le verra, joue encore un rôle prédominant dans le régime de la propriété foncière en Israël a été fondé à l’origine dans le but d’acquérir des terres en Palestine. Selon les statuts de la compagnie anglaise au sein de laquelle il avait été d’abord constitué, son objet est l’acquisition de terres en Palestine « dans le but d’installer des Juifs sur ces terres. » Les terres acquises par le FNJ pouvaient être mises en location mais « à des Juifs exclusivement. » [1]

Les dirigeants du mouvement sioniste dans ses premières années avaient de grandes ambitions pour le FNJ. De fait, une résolution avait été adoptée par le 7ème congrès sioniste pour rejeter la « colonisation non planifiée, non systématique et philanthropique à petite échelle » de la Palestine. [2] En dépit de ces ambitions, le FNJ des débuts ne réussit pas sa mission de « rachat » des terres de Palestine. En mai 1948, le FNJ ne détenait que 3,56 % du sol de la Palestine historique. En mai 1948, le FNJ ne détenait que 3,56 % du sol de la Palestine historique. ]

La confiscation des terres palestiniennes en Israël

C’est la guerre qui a enclenché le plus vaste processus d’acquisition des terres dans ce qui est aujourd’hui l’Etat d’Israël. Les violences de 1948 ont causé le déplacement de 750 000 à 900 000 Palestiniens [4]. 531 localités arabes furent détruites ou vidées de leurs habitants en 1948 et peu après, laissant vacants 20 350 km2 de terres. [5]

L’Etat d’Israël nouvellement créé recourut massivement à une législation d’urgence pur gérer ces terres. Par exemple, des « règlements relatifs aux biens des personnes absentes » furent promulgués pour donner le contrôle des biens des propriétaires « absents » à un « conservateur des biens des absents ». Le conservateur était fondé à saisir ces biens et c’était au propriétaire de la terre qu’incombait la charge de prouver qu’il ou elle n’était pas absent. Le terme « absent » était défini très largement. Il incluait non seulement ces palestiniens qui n’avaient pas complètement fui l’Etat d’Israël, mais s’appliquait aussi aux Juifs comme aux Arabes.  Cependant, une disposition réglementaire apparemment neutre au niveau racial exemptait « les absents qui avaient abandonné leurs maison par peur des ennemis d’Israël ou des opérations militaires, ou qui avaient été capables de gérer efficacement leurs biens sans aider les ennemis d’Israël, » – rendant ainsi la réglementation applicable seulement aux Palestiniens.[6]

Le rôle du conservateur sera assis sur une base juridique plus solide avec l’application en 1950 de la Loi sur les biens vacants. Cette loi permettait au conservateur de transférer le bien du propriétaire absent à un organisme créé la même année, l’Autorité du Développement. L’Autorité du Développement avait à son tour la possibilité de transférer le bien foncier au FNJ. Ces transfèrent eurent lieu, concernant près de 2 400 km2 de terrains de propriétaires absents, faisant plus que tripler le patrimoine constitué par le FNJ en 1941. [7]

Ce ne sont pourtant pas seulement les terres des « absents » qui furent visées pendant et après 1948. Beaucoup de Palestiniens qui n’avaient pas fui leur domicile furent aussi expulsés de chez eux. Par exemple, les règlements militaires (d’urgence) de 1945 (hérités du mandat britannique) furent utilisés pour déclarer « zones interdites » des secteurs peuplés d’Arabes, leur refusant en pratique l’accès à leurs terres. En fait, certains terrains furent confisqués sans absolument aucune base juridique. La loi sur l’acquisition des terres (loi de validation des actes et de compensation) de 1953 fut promulguée pour garantir la « légalité » de la confiscation des terrains (aussi bien des absents que des non absents) pendant et après 1948. Elle légalisa rétroactivement la confiscation des terres sur la base de la « sécurité » et du « développement ». Selon les termes du ministres des finances de l’époque, son but était « d’instiller de la légalité dans certaines actions entreprises pendant et après la guerre. » [8]

Cette prise de contrôle de la terre fut une telle réussite qu’n 1951 le gouvernement israélien détenait 92 % de la terre située à l’intérieur de ses frontières (ce chiffre comprend les terres du FNJ). [9] Ce qui ne signifia cependant pas la fin des efforts pour acquérir encore plus de terres. Comme le constate Sabri Jyris, les autorités israéliennes se tournèrent simplement vers la « recherche de nouvelles catégories de terres à racheter. » [10] Ce qu’elles firent avec une procédure d’établissement du ‘titre foncier’, c’est-à-dire une procédure pour déterminer l’occupant légitime d’un terrain au regard de la loi.

Les secteurs à peuplement arabe dense, comme la Galilée, furent ciblés à cet égard. En fait, le chef de la commission chargée de l’établissement des titres de propriété en Galilée, Yosef Weitz, remarquait ouvertement que le but de l’opération était la « judaïsation de la Galilée. » [11] Le géographe israélien du foncier Sandy Kedar a découvert dans ce contexte que les tribunaux israéliens « appliquaient la loi d’une manière qui restreignait la reconnaissance légale des terres « frontalières » détenues par des Arabes. » [12] Ainsi, par exemple, vers la fin des années 1960, sur les 8 000 cas de contestation en Galilée tranchés par les tribunaux, 85 % le furent en faveur de l’Etat. [13] L’élargissement de l’opération de régularisation des titres fonciers a eu pour conséquence la transformation de milliers d’hectares de terres palestiniennes privées ou communautaires en biens de l’Etat israélien. [14]

Le développement du droit foncier israélien moderne

Deux mesures importantes furent adoptées au début des années 1960 pour garantir que les terres de l’Etat israélien deviennent en pratique l’apanage de la population juive. Premièrement, la Loi Fondamentale: Terres Israéliennes fut promulguée en 1960. Elle définissait les terres détenues par l’Autorité du Développement, l’Etat d’Israël et le FNJ comme « Terres d’Israël » et disposait que ces terres ne pouvaient être vendues. Le ministre Zerah Wahrhaftig expliquait ainsi le but de la loi : « Nous voulons qu’il soit clair que la terre d’Israël appartient à ceux qui vivent à Sion, parce que le peuple d’Israël vit un peu partout dans le monde. D’un autre côté, chaque loi qui est adoptée l’est dans l’intérêt de tous les habitants de l’Etat et tous les habitants de l’Etat signifie aussi des gens qui n’appartiennent pas au peuple d’Israël [l’Etat] mais au peuple mondial d’Israël. » A la question de savoir pourquoi cela n’était pas affirmé explicitement dans la loi, Wahrhaftig répondit, « nous ne pouvons pas le dire. » Il expliqua ensuite, « il y a [dans la loi] une innovation juridique très significative : nous donnons un habillage légal aux statuts du FNJ. » [15]

Deuxièmement, un accord a été conclu entre le gouvernement israélien et le FNJ, prévoyant que ce dernier aurait près de 50% des sièges au Conseil israélien des Terres (ILC). L’ILC a été créée par la loi de 1960 sur l’administration des terres israéliennes et dispose de pouvoirs étendus pour élaborer des politiques relatives aux «terres israéliennes». Cette loi a également institué l’Administration des Terres Israéliennes (ILA) pour la mise en œuvre de ces politiques. Selon un rapport du contrôleur de l’État israélien, la participation des représentants du gouvernement aux réunions du conseil de l’ILC a été minime comparée à celle des représentants du FNJ. [16] La discrimination exercée par l’ILA à l’encontre de la population palestinienne en Israël n’est donc guère surprenante.

Discrimination contre les Palestiniens dans les politiques foncières et d’aménagement

Les chiffres relatifs à la location de terres agricoles, soit 85% des terres israéliennes, illustrent clairement cette discrimination. [17] Par exemple, le rapport de l’ILA pour l’an 2000 indique que sur les 200 000 hectares loués en vertu de baux de longue durée, aucun n’a été loué à des citoyens palestiniens. [18] L’ILA préfère clairement louer des terres à des collectivités juives (telles que des kibboutz et des moshavs). Selon Hussein et McKay, «environ 90% de toutes les terres agricoles israéliennes sont louées à [de tels] collectifs juifs». [19] À cet égard, les Palestiniens en Israël se heurtent à un obstacle majeur. En vertu de la loi de 1953 sur les candidats à la colonisation agricole, certains organismes peuvent être reconnus en tant qu’organismes participant à la création de collectivités agricoles. Aucune organisation palestinienne n’est toutefois reconnue comme telle par cette loi. A cet égard, Israël a reconnu en 2001 devant la commission des droits économiques, sociaux et culturels que « de nouvelles installations agricoles arabes ne sont pas prévues, » déclarant que c’était « en raison d’une politique de développement des installations existantes. » [21]

Cela est conforme à l’approche israélienne générale concernant l’établissement de nouvelles agglomérations arabes. Depuis la fondation de l’Etat d’Israël, aucune nouvelle communauté palestinienne n’a été créée en Israël, à part un certain nombre de «townships» établis pour la communauté bédouine du sud. [22] Cela contraste nettement avec la situation de la population juive, pour laquelle 700 nouvelles communautés ont été établies. Cela va également à contre-courant de la multiplication par six du nombre de citoyens palestiniens d’Israël depuis 1948 [24].

En outre, plutôt que de représenter une exception à la politique israélienne à l’égard de sa population arabe, le développement des cantons ou townships bédouins constitue une manifestation extrêmement dure de cette politique. Depuis l’adoption de la loi de 1965 sur la planification et la construction, les plans directeurs établis en vertu de cette loi n’ont pas reconnu l’existence d’un certain nombre de localités palestiniennes, dont la majorité sont des communautés bédouines du sud du désert de Naqab. [25] La «solution» a été de construire ces townships dans une zone du désert appelée Siyag, où de nombreux Bédouins ont été contraints de déménager après 1948. [26] Selon Human Rights Watch, ces townships font partie d’un plan visant à «Consolider [e] le contrôle de l’Etat sur un maximum de terres bédouines tout en confinant les bédouins dans les zones les plus petites possible et en rompant la contiguïté des zones bédouines. [27]

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Village bédouin non reconnu dans le Naqab (ces villages sont régulièrement détruits par l’occupant sioniste)

Les «commissions d’admissions» constituent un autre obstacle à l’occupation des terres agricoles par les Palestiniens. Ces commissions fonctionnent dans 695 villes agricoles et communautaires, qui représentent ensemble 68,5% de toutes les villes en Israël et environ 85% de tous les villages. [28] Initialement introduite par l’ILA, cette institution a récemment été consacrée dans la législation israélienne avec l’adoption par la Knesset en mars 2011 de la loi relative à la commission d’admissions. Cette loi exige que toute personne souhaitant s’installer dans une communauté de moins de 400 familles dans les régions de Naqab (Néguev) et de Galilée (qui abritent une proportion relativement élevée de Palestiniens) obtienne l’approbation d’une telle commission. [29] En vertu de la loi, ces commissions peuvent écarter des candidats qui, entre autres, «sont peu préparés au mode de vie de la communauté» ou «pourraient nuire à la cohésion de la communauté. » [30]

Les Palestiniens sont également confrontés à une forte discrimination dans le droit du foncier et la politique israélienne d’aménagement en ce qui concerne leur utilisation actuelle de terres (principalement urbaines). Seulement 2,5% des terres en Israël sont sous le contrôle d’une autorité d’aménagement contrôlée par les Palestiniens. [31] En outre, malgré la multiplication par 16 des zones bâties dans les agglomérations palestiniennes depuis le mandat britannique, la zone de juridiction moyenne des villes et conseils locaux palestiniens a diminué de 45% au cours de cette période. [32] Par conséquent, comme Bimkom l’a observé, la plupart des localités arabes sont tributaires des décisions prises par les commissions d’aménagement qui, pour la plupart, sont dépourvues de représentation palestinienne. [33]

Les plans élaborés pour les localités palestiniennes par les organismes d’aménagement dominés par les Juifs «ne font souvent que définir les zones de développement existantes». En revanche, même «les plus petites localités juives… ont des plans de construction détaillés et des réglementations relatives à l’utilisation des terres» [34]. Les principaux experts en politique israélienne d’aménagement ont résumé la situation: «L’espace israélien a été très dynamique, mais les changements sont allés principalement dans une direction: les Juifs étendent leur contrôle territorial par divers moyens, y compris la colonisation en cours, tandis que les Arabes ont été contenus dans une géographie inchangée. » [35] Par conséquent, il est peu surprenant que, si la population palestinienne représente aujourd’hui 18% de la population israélienne totale, elle n’occupe que 3,5% du territoire. [36]

Une conséquence évidente de cet endiguement est l’augmentation de la densité de population dans les localités palestiniennes. La densité de population dans les villages arabes est près de quatre fois supérieure à celle des villages juifs. [37] En conséquence, les Palestiniens en Israël ont été forcés de construire sans les permis nécessaires. Selon Bimkom, ce phénomène est combattu par les services israéliens d’aménagement « avec toute la force de leur arsenal juridique », tandis que des pratiques similaires au sein de la communauté juive sont traitées « avec beaucoup de tolérance » [39].

Evolutions récentes

En août 2009, la Knesset a adopté la loi sur l’administration des terres israéliennes, qui introduit un certain nombre de réformes dans le régime de la législation foncière israélienne. Un aspect important de la loi est la conclusion d’un accord entre l’État israélien et le FNJ prévoyant un échange de terrains entre les deux institutions. La majorité des terres transférées au FNJ se trouvent dans les régions de Galilée et de Naqab, qui comptent une forte population arabe. [40] L’accord prévoit que ces terres seront gérées «de manière à préserver les principes du FNJ relatifs à ses terres». [41] L’échange de terres est également au cœur d’un autre élément clef des réformes de 2009, à savoir: privatisation de 80 000 hectares de terres domaniales, y compris des terres du FNJ. Parmi ces terres se trouvent des terres confisquées à des réfugiés palestiniens. Comme l’a déclaré le groupe de défense des droits civiques Adalah, cette privatisation «empêchera toute possibilité future de restituer ces terres à leurs propriétaires d’origine» [42]. La loi de 2009 garantit également au FNJ une représentation de près de 50% dans un Conseil du territoire israélien réorganisé. [43]

Les récents développements du régime de droit foncier israélien impliquent donc la poursuite de la confiscation des terres palestiniennes, de leur «judaïsation», ainsi que du confinement et de la concentration de la population palestinienne en Israël, décrits ci-dessus. Ces politiques violent clairement les obligations d’Israël imposées par le droit international des droits de l’homme. Elles sont également contraires à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale qui interdit les mesures «destinées à diviser la population selon des critères raciaux par la création de réserves et de ghettos distincts pour les membres d’un groupe ou de plusieurs groupes raciaux», ainsi que «l’expropriation de biens fonciers appartenant à un ou des groupe raciaux. « 

Notes

  1. Lehn, W. and Davis, U. The Jewish National Fund, London: Kegan Paul (1988), p. 30 – 32.
  2. Lehn, W. “The Jewish National Fund,” Journal of Palestine Studies, Vol. 3, No. 4 (Summer, 1974), p. 94.
  3. See Lehn and Davis, note 1 supra,p. 74.
  4. Jaradat Gassner, I., Haddad, T., Mazzawi, R., Akram, S., Al Azza, N., Jaradat, M., and Gado., Y (eds.) Survey of Palestinian Refugees and Internally Displaced Persons, 2008-2009, BADIL Resource Center for Palestinian Residency & Refugee Rights (2009), p. 10.
  5. Dajani, S., Ruling Palestine – A History of the Legally Sanctioned Jewish-Israeli Seizure of Land and Housing in Palestine (2005), p. 33 – 34.
  6. Forman, G. and Kedar, A. “From Arab land to ‘Israel Lands’: the legal dispossession of the Palestinians displaced by Israel in the wake of 1948,” Environment and Planning D: Society and Space, Vol 22 (2004), p. 81.
  7. See Lehn, note 2 supra, p. 85.
  8. See Forman and Kedar, note 6 supra,p.820.
  9. p. 823.
  10. Jiryis, S, The Arabs in Israel London: Monthly Review Press, (1976), p. 111.
  11. Kedar, A. “The Legal Transformation of Ethnic Geography: Israeli Law and the Palestinian Landholder 1948 – 1967” New YorkUniversityJournal of International Law and Politics (2001) Vol. 33, p. 951.
  12. p. 952.
  13. Abu Hussein, H. and McKay, F. Access Denied: Palestinian Land Rights in Israel, London: Zed, 2003, p. 133.
  14. See Lehn and Davis, note 1 supra, p. 107.
  15. See Hussein and McKay, note 14 supra, p. 177.
  16. p. 182.
  17. p. 183.
  18. p. 182.
  19. p. 191.
  20. State of Israel, Second Periodic Report ot the Committee on Economic, Social and Cultural Rights (July, 2001), Ministry of Justice, Ministry of Foreign Affairs and Ministry of Labour and Social Affairs, p. 100.
  21. See Hussein and McKay, note 14 supra, p.199.
  22. Kedar, S., Khamaisi, R., and Yiftachel, O., “Land and Planning” in After the Rift: New Directions for Government Policy Towards the Arab Population in Israel(Ghanem, A., Rabinowtiz, D., and Yiftachel, O. eds), p. 17.
  23. “Off the Map: Land and Housing Rights Violations in Israel’ʼs Unrecognized Bedouin Villages,” Human Rights Watch, March 2008, Volume 20, No. 5(E), p. 14.
  24. , p. 20.
  25. , p. 43.
  26. Hesketh, K. (March, 2011), “The Inequality Report: The Palestinian Arab Minority in Israel,” p.32. Available at http://www.adalah.org/upfiles/Christian%20Aid%20Report%20December%202010%20FINAL(1).pdf (accessed 28.12.2012).
  27. Human Rights Watch (30/3/2011) “Israel: New Laws Marginalize Palestinian Arab Citizens.” Available at http://www.hrw.org/news/2011/03/30/israel-new-laws-marginalize-palestinian-arab-citizens (accessed 28.12.2012).
  28. Kedar, S. and Yiftachel O., “Land Regime and Social Relations in Israel,” p. 144. Available at http://www.geog.bgu.ac.il/members/yiftachel/new_papers_eng/Kedar%20and%20Yiftachel.pdf (accessed 28.12.2012).
  29. See Hussein and McKay, note 14 supra, p. 217.
  30. Groag, S. and Hartman, S., “Planning Rights in Arab Communities in Israel: An Overview,” p. 5. Available at http://www.bimkom.org/dynContent/articles/PLANNING%20RIGHTS.pdf (accessed 28.12.2012).
  31. See Hussein and McKay, note 14 supra, p. 228.
  32. See Kedar, Khamaisi and Yiftachel,note 24 supra, p.17.
  33. [See Groag and Hartman,note 33 supra, p. 3.
  34. Hussein and McKay, note 14 supra, p. 233.
  35. See Groag and Hartman,note 33 supra, p. 4.
  36. Bishara, S. and Hamdan, H., “Critique of the Draft Bill – Israel Land Administration Law (Amendment No. 7) 2009,” Adalah Position Paper (21 July 2009), p. 9. Available at http://www.adalah.org/newsletter/eng/jul09/Position_Paper_on_Land_Reform_Bill_july_2009.pdf (accessed 28.12.2012)
  37. p. 2.
  38. p. 17

Vers une grande guerre de libération de la Palestine?

26 janvier 2018

C’est le troisième article de Jeremy Salt que je traduis, et j’en suis vraiment heureux. Ses analyses sur la situation en Syrie qui faisaient l’objet des deux articles que j’ai proposés sur le blog, en 2011 puis en 2013, faisaient preuve d’une grande lucidité et ont en quelque sorte prédit assez précisément ce qui allait et devait se passer et qui s’est effectivement passé.

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Jeremy Salt est professeur d’histoire du Moyen-Orient à l’université de Bilkent en Turquie

Ici il s’intéresse plus globalement à la situation au Proche Orient en remettant comme il se doit la question palestinienne au centre de la problématique. Et il s’interroge sur la prochaine grande guerre, celle qui décidera de l’issue du conflit arabo-sioniste.

Jeremy Salt considère que la valeur combative de l’armée sioniste est grandement exagérée comme celle des forces arabes exagérément minorée, rappelant notamment à l’appui de sa thèse les succès de l’armée égyptienne en Octobre 1973, succès contrariés uniquement par la forfaiture de la direction politique égyptienne de l’époque. Selon Salt, une victoire militaire décisive des forces arabes et de leurs alliés, comme les Iraniens par exemple, dépend surtout de leur capacité à neutraliser la supériorité aérienne de l’armée sioniste avec ses hélicoptères et bombardiers.

Toute la question est là : les forces hostiles à l’entité sioniste, Hezbollah en premier lieu, disposent-elles, ou sont-elles sur le point de disposer des moyens de contrer efficacement cette menace aérienne ?

Si oui, les jours de l’entité sioniste sont comptés.

Une grande guerre se profile-t-elle à l’horizon pour Israël?

par Jeremy Salt | American Herald Tribune (USA) 21 janvier 2018 traduit de l’anglais par Djazaïri

Après plus d’un siècle [depuis la Déclaration Balfour], les sionistes semblent prêts à donner le coup de grâce à la Palestine en annexant la Cisjordanie. Limité en premier lieu aux colonies qui auront été le précurseur de l’annexion de l’ensemble du territoire. Le statut de la population palestinienne continuera d’être en suspens en attendant qu’apparaisse une solution permanente. Après l’annexion, certains pourraient partir. Plus grand sera leur nombre, plus sera grande la satisfaction d’Israël, mais deux expulsions massives ont enseigné aux Palestiniens qu’ils doivent rester. Il pourrait encore y avoir une troisième vague d’expulsions, la guerre fournissant à nouveau l’écran de fumée [pour justifier les expulsions] et, une nouvelle fois, la guerre s’annonce Les fondateurs sionistes n’ont jamais voulu rien moins que toute la Palestine. Dès le début, ils savaient qu’ils devraient éjecter la population indigène. Le «binationalisme» de Martin Buber était une bonne idée qui n’avait aucune influence dans la classe politique. Les intentions de la direction sioniste ont dû être cachées jusqu’à ce que la colonie ait atteint le point où elle avait la force physique de reprendre la Palestine..

Les fondateurs de l’Etat sionistes n’on jamais voulu rien moins que toute la Palestine. Dès le début, ils savaient qu’ils devraient expulser la population indigène. Le «binationalisme» de Martin Buber était une bonne idée qui n’avait aucune influence dans la classe politique. Les intentions de la direction sioniste devaient être cachées jusqu’à ce que la colonie ait atteint le point où elle avait la force physique de s’emparer de la Palestine.

Weizmann et d’autres ne proclament rien d’autre que de bonnes intentions, rien d’autre que de vouloir vivre aux côtés des Palestiniens et quant à vouloir un État juif, c’était bien loin de leur esprit. Ce n’est que dans leurs journaux qu’ils consignèrent ce qu’ils voulaient vraiment, du désir de Herzl de transférer la «population démunie [les Arabes]» hors de Palestine jusqu’à la conclusion, en 1940, de Yosef Weitz, directeur du département de colonisation du Fonds national juif qu’il n’y avait pas de place en Palestine à la fois pour les colons et pour les «Arabes». Ces derniers devraient partir. Ces intentions n’étaient pas marginales mais représentatives de ce que les dirigeants sionistes réalisaient devraient être faits si la Palestine devait être la leur.

Comme les Palestiniens se battraient jusqu’au bout, la terre ne pourrait être prise que par la force. Pas à pas, les sionistes ont pu avancer vers cet objectif. Les Britanniques avaient aidé en réprimant le soulèvement palestinien en 1936-39, la première Intifada, décapitant la direction populiste qui aurait pu mener la lutte contre les sionistes dans les années 1940. Des milliers de Palestiniens furent tués et beaucoup plus arrêtés.

Le plan de partage de 1947 ne traduisait pas les véritables volontés des membres de l’ONU. Il avait été imposé à l’Assemblée générale par les menaces faites par les Etats Unis aux membres vulnérables et n’aurait sinon jamais été adopté. Israël en a bénéficié politiquement mais n’avait aucune intention d’adhérer à ses dispositions, ce qui aurait laissé les Palestiniens intacts, trois fois la taille de la communauté des colons sionistes. La guerre de 1948 était une guerre inévitable : sans le nettoyage ethnique de la Palestine, il n’y aurait pas eu d’Israël.

Les expulsions massives de 1948-1949 furent suivies d’une deuxième vague d’expulsions en 1967, suivie de la lente strangulation des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, Israël utilisant tous les moyens possibles, militaires, économiques et pseudo-légaux. Il y a eu d’autres guerres, toutes visant à consolider et à étendre l’emprise sioniste sur la Palestine et à détruire les ennemis d’Israël : Suez 1956, Liban 1978, 1982 et 2006, Gaza à de nombreuses reprises, ainsi que d’innombrables «incursions» frontalières tuant au total des dizaines de milliers de civils arabes.

Il y a eu aussi un « processus de paix », une initiative de l’OLP, qu’Israël n’a fait que suivre pour voir ce qu’il pouvait en retirer. Lancé en 1993, se termina clairement dès 1995, bien que son cadavre continue à remuer jusqu’à nos jours. Le « processus de paix » était une ruse diplomatique donnant à Israël plus de temps pour renforcer son emprise sur les territoires pris en 1967. Yasser Arafat fut accepté comme un partenaire de négociation et quand il n’eut plus rien à donner, Israël considéra à nouveau le pacificateur comme un terroriste et le tua. Mahmud Abbas (Abou Mazen à l’époque révolutionnaire) a suivi Arafat, assumant le rôle de courroie de transmission d’Israël en Cisjordanie, mais seulement pour être jeté une fois qu’il n’a plus eu d’utilisé pour Israël.

Sur la base d’une colonisation sans fin et de la reconnaissance par Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël (rejetée par pratiquement le reste du monde), avec une réduction subséquente de l’aide américaine à l’UNRWA (l’Agence de secours des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens), l’OLP menace maintenant de «ne plus reconnaître» Israël. Si cela ramène le «problème de la Palestine» à 1948, c’est justifié que parce qu’Israël n’a jamais changé de position depuis.

Le temps qui s’est écoulé depuis 1993 jusqu’à maintenant a permis à Israël d’installer des centaines de milliers de nouveaux colons en Cisjordanie, qui selon lui [le régime sioniste] ne peuvent être évacués sans risque de guerre civile. C’est peut-être vrai, mais l’État sioniste les y a installés pour qu’ils restent, car ils rapprochent le projet sioniste de son accomplissement, et il n’a jamais eu l’intention de les faire partir. Israël a maintenant l’intention de «légitimer» ce que jusqu’à présent il a appelé les «avant-postes» illégaux des colons, comme s’il y avait une différence en droit international entre l’illégalité complète de la présence des colons en Cisjordanie, que ce soit dans les implantations ou dans les avant-postes des «jeunes de la colline qui vont et viennent comme ils veulent, frappant, brûlant et détruisant. Ils sont protégés par l’État et ce n’est pas étonnant, car c’est un état qui est en roue libre depuis plus de sept décennies.

Le porte-parole de la clique sioniste est maintenant Naftali Bennett, le ministre de l’Education, qui vient de parler de «la fin de l’ère de l’Etat palestinien et le début de l’ère de la souveraineté», par laquelle il entend l’annexion israélienne de la Cisjordanie et la souveraineté sur toute la Palestine. S’il y a une différence entre Bennett, un probable futur Premier ministre, et Netanyahu, c’est seulement que le premier parle plus clairement de ses intentions. Le désinvolte Netanyahou, qui voit toujours un avantage à parler d’un «processus de paix», a dans son parti d’autres membres qui parlent aussi ouvertement que Bennett. Tzipi Hotovely, par exemple, la vice-ministre des Affaires étrangères, parle également d’annexion : elle a hâte de voir le drapeau israélien flotter sur le Haram al Sharif et considère les anciens soldats du mouvement de protestation Breaking the Silence comme des «criminels de guerre». ‘

Bennett ne fait que montrer la direction qu’Israël prendra tôt ou tard. Du point de vue sioniste, le prochain pas important doit être l’annexion. La tactique de la paix a été menée jusqu’au bout, la solution à deux états est morte (pour autant qu’elle ait jamais existé), il n’y a plus rien à tirer de l’Autorité palestinienne et à Washington, Israël a un ami, Donald Trump, qui soutient autant et plus Israël (reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël) que n’importe quel ancien président américain d’après 1948: seule la reconnaissance d’Israël  par Truman au moment où l’Etat a été proclamé peut lui être comparé. Qu’est-ce qui peut venir maintenant sinon l’annexion ?  Bennett pense que le vent tourne en faveur d’Israël et, si on prend en considération les tractations avec les gouvernements du Golfe et le soutien encore plus généreux des Etats-Unis, il a raison.

Mais est-ce suffisant pour penser que la partie est finie et qu’Israël a fait jeu, set et match?, Peut-être pas : peut-être même pas du tout. Cette question ne concerne pas seulement les Palestiniens et n’a jamais concerné qu’eux. C’est une question arabe, une question musulmane, une question de droits de l’homme et un problème mondial. Elle n’a pas disparu et elle ne va pas disparaître. Ahed Tamimi , frappant un soldat israélien au visage après avoir été frappée par lui (est-ce que quelqu’un l’a remarqué? Certainement pas les médias mainstream) et maintenant emprisonnée pour une durée indéfinie pour ce crime haineux, est le dernier exemple de la force d’âme palestinienne face à l’oppression.

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Ahed Tamimi est le nouveau symbole de la résilience du peuple palestinien

Dès le début, malgré leur courage et leur détermination, les Palestiniens eurent à affronter des forces qu’aucun petit groupe de personnes ne pouvait surmonter seul : les Britanniques, les sionistes, les États-Unis et les énormes ressources qu’ils ont consacrées à l’occupation de la Palestine pendant un siècle. Cependant, la Palestine n’est pas seulement une question palestinienne et pas seulement une question plus générale de droits de l’homme : c’est une question qui va au coeur de l’histoire et de l’identité arabe. Le chemin de retour vers la Palestine devra toujours traverser le monde arabe. C’était clair pratiquement depuis le début. Jusqu’à présent, deux gouvernements arabes (Egypte et Jordanie) ont signé des traités de « paix » avec Israël. Ces arrangements de papier entre les gouvernements n’ont aucun soutien populaire en Egypte ou en Jordanie : ce n’est pas que leurs peuples ne veulent pas la paix, mais qu’ils ne sont pas prêts à sacrifier la Palestine pour l’obtenir. Il y a un géant assoupi ici qu’Israël semble penser endormi pour toujours. Les peuples sont la dynamite au bout de la mèche. Dans des circonstances favorables et avec les bons leaders, ils peuvent être mobilisés, comme ils l’ont été auparavant.

En tant qu’État raciste, Israël traite depuis longtemps les «Arabes» avec mépris ou les considère incapables de faire ce qu’ils ont fini par faire. Le premier exemple est celui de 1973, lorsque les Egyptiens lancèrent une brillante opération sur le canal et prirent les troupes israéliennes complètement par surprise, les mettant en débandade. Si Sadate n’avait pas trahi Hafez al Assad, en stoppant l’offensive égyptienne au bout d’une semaine, Israël aurait pu être chassé du Sinaï et du plateau du Golan. Seule une plus grande intervention des États-Unis (ils intervenaient déjà directement par le transport aérien de matériel militaire directement dans le Sinaï) aurait pu empêcher une défaite israélienne. Dans le sud du Liban occupé, Israël a subi choc après choc. Il a été pris au dépourvu par le Hezbollah et, en fait, il a été expulsé du Liban en 2000. Il a réessayé en 2006 et a été à nouveau humilié, ce qui explique pourquoi Israël est déterminé à détruire le Hezbollah la prochaine fois même s’il faut détruire le Liban avec.

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Octobre 1973: soldats égyptiens au sommet d’une position prise à l’ennemi sur la ligne Bar Lev 

Naftali Bennett était l’un des soldats d’Israël au Liban. Il projette l’image d’un personnage dur. « J’ai tué beaucoup d’Arabes en mon temps et je n’ai pas de problème avec ça », a-t-il dit. Parmi les «Arabes» qu’il a aidé à tuer, plus d’une centaine de civils libanais, dont de nombreux enfants, qui s’étaient réfugiés dans l’enceinte de l’ ONU à Qana., au sud du Liban, quand elle a été bombardée par les forces israéliennes envahissante en avril 1996. Un homme avait perdu 31 membres de sa famille, dont neuf enfants. Bennett était membre de l’unité dite d’«élite» Maglan. Quand son détachement avait été pris dans une embuscade par le Hezbollah, il avait appelé à l’aide une unité d’artillerie. Selon un autre officier, quand il est entré en communication, Bennett était hystérique, mais les obus sont arrivés et l’ont sauvé, 13 d’entre eux ayant explosé dans l’enceinte du site de l’ONU. Le secrétaire général de l’ONU, Boutros Boutros Ghali, avait démenti l’affirmation d’Israël selon laquelle le bombardement était dû à une erreur, étant donné que le site de l’ONU avait fait l’objet de reconnaissances par des drones et des hélicoptères israéliens. Le résultat fut qu’il perdit son deuxième mandat, les USA refusant de le soutenir, lui préférant Kofi Annan.

Bennett et ses anciens compagnons d’armes se considèrent comme des guerriers. Une opinion que ne partage pas Hasan Nasrallah qui se base sur les expériences que le Hezbollah a eues avec les Israéliens. Dans une récente interview diffusée sur la chaîne de télévision Mayadeen, Nasrallah a ironisé sur la capacité à combattre des soldats israéliens. A ses yeux, les succès de la résistance au Liban et en Palestine ont brisé le mythe de l’invincibilité israélienne (un mythe déjà démoli depuis au moins la guerre de 1973). Le Hezbollah et les forces alliées ont combattu les takfiristes pendant plus de sept années en Syrie et plus de trois années en Irak. C’était un ennemi qui entrait dans le combat avec des escouades de commandos suicide, un ennemi « prêt à mourir » sans hésitation, à comparer avec les Israéliens qui, a dit Nasrallah, n’avancent pas sans être précédés d’une force blindée, suivis par des ambulances et protégés depuis le ciel par des hélicoptères et des avions de combat. Un tel soldat est vaincu à l’avance. C’est un lâche sans volonté de se battre. Combattre l’État islamique était beaucoup plus difficile que de combattre Israël, ce qui a permis de vaincre l«bila shaq» (sans aucun doute). C’est le facteur humain qui a donné l’avantage à la résistance.

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Avril 2017 : Combattant du Hezbollah à la frontière entre le Liban et la Palestine occupée

Nasrallah a évoqué à plusieurs reprises la «grande guerre» à venir avec Israël, qui impliquerait non seulement «l’axe de résistance» (Iran, Irak, Syrie, Liban, Palestine et toutes les organisations du monde arabe «qui soutiennent cette voie») mais aussi des centaines de milliers de volontaires arabes. Nasrallah a déclaré que Sayyid Abd al Malik al Houthi avait promis d’envoyer des dizaines de milliers de combattants volontaires même si la guerre saoudo-yéménite se poursuivait. Cette guerre, dont Nasrallah a souvent dit que le Hezbollah la mènerait en Galilée à travers la ligne d’armistice et s’étendrait sur tout le front libanais et syrien avec Israël, a été le thème central de toutes ses récentes interviews.

La stratégie d’Israël dès le départ sera la destruction totale du Hezbollah le plus rapidement possible et autant du Liban que nécessaire pour détruire le Hezbollah. La puissance aérienne sera au cœur des stratégies de guerre d’Israël, comme elle l’a été dans le passé. C’est ce sur quoi le Hezbollah et ses alliés devront travailler pendant des années pour la neutraliser. Qu’Israël se prépare activement à la guerre ressort clairement des exercices aériens et terrestres qu’il a menés au cours des six derniers mois, combinant les forces aériennes, navales et terrestres, la robotique, les combats dans les tunnels et l’évacuation des civils du nord jusqu’à la ligne d’armistice ligne avec le Liban. L’état-major israélien a effectivement reconnu la piètre performance de ses troupes sur le terrain, à Gaza ou au Liban en 2006, en augmentant le ratio de soldats et d’officiers issus de milieux de colons religieux, plus fortement motivés, pense-t-il, que les jeunes hommes issus de milieux non pratiquants.

Il ne fait aucun doute que l’état-major israélien analyse chaque mot prononcé par Nasrallah, le prend au sérieux et le respecte sur la base des réalisations militaires du Hezbollah, mais peu de ce qu’il dit atteint les médias «occidentaux». Il est juste le clerc à la barbe broussailleuse régulièrement présenté comme le mandataire de l’Iran au Liban, comme s’il n’avait pas une pensée propre, et non comme l’un des esprits les plus impressionnants du Moyen-Orient. Nasrallah ne se livre jamais à des discussions creuses et ne parle que de la «possibilité» d’une grande guerre à venir, afin de ne pas alarmer les gens, alors qu’il est clair que ce n’est pas seulement une probabilité, mais une guerre qui mettra un point final. A la confrontation historique avec Israël.  En voulant infliger une défaite écrasante à ses ennemis, c’est certainement ce qu’Israël aura en tête. Le Hezbollah est prêt et Nasrallah pense qu’il peut gagner.

L’idée même qu’Israël puisse être défait sur le champ de bataille n’a aucune place dans le discours ‘occidental’ qui a été construit sur des siècles de préjugés anti-arabes et antimusulmans dans les médias. Ce serait considéré comme impensable, insensé et risible. Israël essuie des revers mais il ne perd pas de guerre : cette possibilité n’existe pas dans les esprits conditionnés par un biais médiatique sans fin. Une telle guerre devrait être considérée avec effroi : comme le dit Nasrallah, personne ne pourrait dire où cela ne mènerait pas, mais avec l’élimination de toutes les options pour la paix, le pendule va inévitablement dans cette direction. Est-ce que Hassan Nasrallah s’est éloigné de la réalité, parlant de la victoire et des centaines de milliers de combattants qui se joindront à la prochaine guerre, ou sait-il quelque chose que nous ne savons pas? Il sait évidemment beaucoup de choses que nous ne savons pas, mais pour vaincre Israël, sa puissance aérienne offensive et défensive devra être neutralisée. Est-ce que le Hezbollah et l’Iran ont trouvé comment parvenir à ce résultat Est-ce la raison de sa confiance ? Nous devrons attendre la prochaine guerre pour le découvrir.


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