Quand un provocateur sioniste hurle « Tuez les Juifs! »

Le monde universitaire nord-américain est saisi par une série de mobilisations étudiantes inédites en faveur de la Palestine. Ces mobilisations touchent même des universités prestigieuses comme Emory à Atlanta ou Columbia à New York, ce qui a le dont de rendre furieux les soutiens du régime sioniste qui réclament répression et sanctions contre les étudiants et tancent durement les présidents d’université qu’ils jugent laxistes.

Bien entendu, pour ces partisans du colonialisme et du suprémacisme sionistes, la remise en cause par les étudiants, rejoints par un nombre non négligeable d’enseignants et chercheurs, de la coopération universitaire avec l’entité sioniste et surtout des investissements opérés par ces universités, souvent privées, dans l’entité sioniste ne peut résulter que d’une logique antisémite.

Or l’antisémitisme est un délit réprimé par la loi dans la plupart des pays et il n’est évidemment pas possible de laisser des propos antisémites s’exprimer sans vergogne.

Las, les manifestants aux Etats Unis comme ailleurs, font bien la différence entre hostilité au sionisme et antisémitisme et leurs mots d’ordre n’ont rien à voir avec des appels à la haine des Juifs ou l’expression de stéréotypes racistes.

Alors comment faire pour justifier la répression d’une manifestation pacifique qui dérange ceux qui soutiennent la politique coloniale et génocidaire du régime sioniste?

A Boston, la solution a été trouvée.

Un agitateur pro-israélien crie « Tuez les Juifs » et fait arrêter tous les autres

HATE SPEECH

par Edith Olmsted, The Daily Beast (USA) 27 avril 2024 traduit de l’anglais par Djazaïri

Environ une centaine de manifestants pacifiques ont été arrêtés samedi par la police de l’Université Northeastern dans le campement pro-palestinien de son campus de Boston, affirmant que des informations faisaient état de manifestants utilisant des insultes antisémites; mais selon des témoins, le manifestant qui a vociféré des discours de haine était un contre-manifestant pro- israélien .

Samedi matin, la vice-présidente chargée de la communication de l’Université Northeastern, Renata Nyul, a publié une déclaration annonçant que la manifestation sur Centennial Common serait dispersée par la police du campus et les forces de l’ordre locales. Dans la déclaration, elle a expliqué que la raison pour laquelle ils évacuaient  le campement était les discours de haine tenus sur le site.

« Ce qui a commencé comme une manifestation étudiante il y a deux jours a été infiltré par des organisateurs professionnels sans affiliation avec Northeastern. Hier soir, le recours à des propos antisémites virulents, notamment « Tuez les Juifs », a dépassé les bornes », a-t-elle déclaré. « Nous ne pouvons pas tolérer ce genre de haine sur notre campus. »

Dans tout le pays, les administrateurs universitaires et les politiciens ont rendu publiques des informations faisant état de discours antisémites lors de manifestations menées par des étudiants, justifiant ainsi l’arrestation d’étudiants et la dispersion des manifestations exhortant les universités à cesser leurs relations avec Israël. Ces versions diffèrent souvent de celles de témoins oculaires des manifestations pacifiques.

Tori Bedford de GBH a confirmé qu’elle avait entendu quelqu’un dire « Tuez les Juifs», mais qu’il ne s’agissait pas d‘un des manifestants pacifiques pro-palestiniens. Le slogan venait d’un agitateur pro-israélien qui avait rejoint la foule vendredi soir.

Dans une vidéo de cet incident consternant, fournie par un organisateur de Huskies for a Free Palestine et publiée sur X par Bedford, un leader de la protestation s’est préparé à lancer un chant. « Vous répétez après moi ce que je dis. Compris? » ils crient.

« Tuez les Juifs », a crié une personne brandissant un drapeau israélien. « Il y a quelqu’un? Il y a quelqu’un ?» Il était l’un des deux contre-manifestants qui s’étaient installés au milieu de la foule, debout sur des chaises de jardin, admonestant les manifestants autour d’eux.

La foule des manifestants a immédiatement hué le jeune homme. Les manifestants ont commencé à scander « Nous allons les laisser partir », étouffant les cris des deux contre-manifestants.

Après minuit, les deux contre-manifestants étaient partis, selon nos informations.

Le lendemain matin, des dizaines de policiers du NUPD [de l’université] et de la ville de Boston ont arrêté une centaine de manifestants, mais pas celui dont les propos haineux ont provoqué la fin du rassemblement. Après avoir mis les étudiants arrêtés dans des fourgons, des étudiants ont formé une barrière empêchant ainsi les véhicules de quitter le campus pendant des heures, selon The Huntington News .

Le professeur Matthew Noah Smith, qui a participé jeudi à la manifestation de Northeastern, a observé une manifestation très différente de celle décrite par l’administration. «J’espère que Northeastern n’utilise pas l’antisémitisme comme une arme pour justifier l’arrestation des étudiants qui manifestent », a-t-il écrit dans un article sur X. « J’ai passé toute la journée de jeudi avec les étudiants là-bas et ils sont clairement opposés à toutes les formes de haine et de violence. »

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