L’Ecossais Terry Kelly donne une nouvelle preuve de la résistance des travaillistes britanniques au lobby sioniste

L’arrivée de Jeremy Corbyn à la tête du Parti Travailliste en Grande Bretagne a mis fin à la domination de ce parti par le courant néoconservateur incarné par Tony Blair. C’est grâce à un nouveau mode de désignation par les adhérents et sympathisants que Corbyn a pu s’emparer de la direction du parti, au grand dam des représentants du blairisme.

Ces derniers ont immédiatement déterré la hache de guerre contre le nouveau leader travailliste qui a été élu pour réorienter le parti à gauche. Il va sans dire que la faction travailliste hostile à Corbyn a dès le début pu compter sur les prédictions catastrophistes de tout ce que le royaume compte de conservateurs aussi bien sur la scène politique que dans la presse. Et le résultat du référendum sur la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne a donné lieu à un regain d’attaques et d’appels à la démission, auxquels même le premier ministre conservateur David Cameron, le grand perdant du scrutin sur le Brexit, s’est associé !

Mais la première véritable attaque contre Jeremy Corbyn est venue du lobby sioniste qui, très inquiet des prises de position ouvertement pro-palestiniennes du nouveau leader a commencé à lancer des accusations d’antisémitisme aussi bien contre le chef du Labour que contre des militants.

C’est ainsi que l’ancien maire de Londres, Ken Livingstone, a pu être visé par cette accusation tout comme Bob Campbell, un militant appartenant à la base du parti.

Le but du lobby sioniste est d’amener la direction travailliste à sanctionner ceux qu’il accuse et d’inciter Jeremy Corbyn à condamner leurs propos et/ou prises de position. L’objectif ultime étant que le leader travailliste finisse par comprendre que l’accès au poste de premier ministre passe par des déclarations d’attachement à l’entité sioniste.

Ces manoeuvres ont pour l’heure échoué puisque si quelques militants, comme la députée Naz Shah ont pu être suspendus dans l’attente des conclusions de commissions d’enquête, aucun n’a été sanctionné. Et certes Naz Shah a présenté des excuses pour les propos qu’elle a tenus, mais sans renoncer à manifester de fortes convictions en faveur de la justice en Palestine et en remettant aux calendes grecques le voyage à Auschwitz qui lui était proposé comme remède à la maladie antisémite qui la ronge.

L’article que je vous propose nous donne un autre exemple d’un antisioniste plutôt virulent qui vient d’être réintégré sans autre forme de procès dans le parti après deux mois de suspension.

Le conseiller travailliste Terry Kelly réintégré dans le Parti après une controverse sur le sionisme

Par Dan Vevers, Scotland on TV (UK) 12 juillet 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

Le conseiller de circonscription du Renfrewshire avait été suspendu suite à une série de blog posts critiques à l’égard d’Israël.

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Centre historique de l’industrie textile écossaise, le Renfrewshire balance entre la travaillisme encore majoritaire et le nationalisme

Le conseiller de circonscription du Renfrewshire a été réintégré dans le Scottish Labour après avoir été suspendu pour des propos présumés antisémites.

Kelly a écrit pendant des années des séries de messages sur un blog dans lesquels il critique Israël, le sionisme et le « lobby juif », mais il affirme n’être « en aucune façon antijuif ».

Un de ses posts a été écrit en soutien aux propos tenus par Ken Livingstone par lesquels l’ancien maire de Londres suggérait que Hitler soutenait le sionisme.

Les propos de Livingstone avaient conduit à sa suspension du Labour Party et suscité une controverse sur l’antisémitisme à l’intérieur du parti qui avait vu un certain nombre d’autres personnalités travaillistes suspendues en attendant les résultats des enquêtes en cours, comme dans le cas de la députée Naz Shah.

Kelly avait été suspendu le 4mai.

Il a révélé que sa suspension du parti avait été levée dans un blog post de jeudi dernier dans lequel il qualifiait la controverse sur l’antisémitisme de « politique de caniveau dans toute sa bassesse. »

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Terry Kelly

Kelly écrit: « C’était de la classique diffamation contre moi et d’autres membres du parti par une coalition constituée de sionistes extrémistes israéliens, de Tories de droite opportunistes et des habituels suspects puants du SNP (Scottish National Party).

« Ils ont échoué assez spectaculairement. Ils étaient voués à échouer parce qu’ils ont visé des membres du Labour Party qui ont une solide réputation pour avoir milité toute leur vie contre le racisme et l’intolérance.

« Au cours de mes 43 années au Parti travailliste, je n’ai pas entendu tenir un seul propos antisémite, c’était de la politique de caniveau dans toute sa bassesse. »

Dans des blog posts antérieurs, Kelly qui représente la circonscription de Paisley Nord-Ouest prétendait que les Oscars sont manipulés per le « puissant lobby juif » et que ce même lobby a dicté sa politique étrangère au président Obama, affirmant : « Le lobby juif américain est extrêmement puissant et la nuque d’Obama est sous sa botte. »

Le leader du Conseil du Renfrewshire et le groupe travailliste ont confirmé la réintégration de Kelly.

 

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