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Pseudo révélations de la BBC sur le blocus de Gaza

3 Mai 2010
Certains croient qu’ils pourront obtenir quelque chose des tribunaux et du système judiciaire de l’entité sioniste. Alors ils défèrent l’Etat sioniste devant ses propres juridictions pour qu’il s’explique.
Et il le fait! Enfin, il donne l’impression de le faire exactement comme ses tribunaux donnent l’impression de rendre la justice.
Une telle action en justice fait l’objet de cet article de la BBC qui a eu le privilège d’accéder à des documents de l’Etat voyou présentés devant un tribunal de Tel Aviv où il comparaissait suite à une requête en justice effectuée par une organisation des droits de l’homme nommée Gisha.
Contrairement à ce qu’indique le titre de l’article, l’action en justice n’apporte pas grand chose en termes d’informations. En effet, la liste [non fournie à l’audience] des produits autorisés à franchir le blocus aurait pu être obtenue de n’importe quel importateur Gazaoui, de l’ONU ou d’organisations humanitaires, bref de tous les organismes concernés directement par l’approvisionnement de la bande de Gaza assiégée.
Les documents fournis par l’Etat voyou ne permettent pas en particulier de répondre à cette question essentielle: pourquoi la cannelle est-elle autorisée et le coriandre interdit? Où encore, pourquoi l’importation de chaussures n’est-elle permise que depuis mars dernier?
 
Même le travail d’évaluation des besoins caloriques des habitants de Gaza n’a rien d’un scoop: un haut responsable sioniste n’avait-il pas parlé de mettre les habitants de Gaza à la diète? Tout bon praticien sait que la diète impose une évaluation des besoins caloriques des individus… Il est certes plus compliqué de mettre quelqu’un à la diète que de le faire mourir de faim comme le préconisait Jacques Kupfer du Likoud de France.
Donc, pas de révélations, pas de « coup » judiciaire. L’Etat sioniste veut bien en dire plus au juge, mais en audience privée, c’est-à-dire avec la contrainte du maintien secret des informations que Gisha cherchait précisément à obtenir.
Mais enfin, la BBC a quand même appris une chose de ce procès: que l’entité sioniste considérait le blocus comme une pièce maîtresse de sa stratégie de confrontation avec le Hamas. Comme quoi, tout arrive! C’est ce qu’on appelle la vertu pédagogique d’un procès.

Révélation de détails sur le blocus de Gaza
par Tim Franks BBC News (UK) 3 mai 2010 traduit de l’anglais par Djazaïri

BBC News a vu des documents présentés devant un tribunal israélien, qui donnent plus de détails que jamais auparavant, sur la manière et les motifs du maintien par Israël de son, blocus de Gaza.
Dans un document, Israël décrit la diminution des importations comme « un pilier central dans le conflit armé avec le Hamas. »
Il confirme aussi que des estimations ont été faites sur la quantité de calories dont ont besoin les habitants de Gaza, mais affirme qu’elles n’ont pas servi à la prise de décision politique.
Israël affirme que le blocus est une pression exercée sur le Hamas qui ne reconnaît pas Israël et encourage des attaques contre ses citoyens.

Il y a trois ans, après la prise du pouvoir par le mouvement islamiste Hamas, Israël et l’Egypte ont renforcé le bouclage des frontières de Gaza, laissant ce territoire de 1,5 million d’habitants subir une pénurie aigüe.

Mais Israël n’a jamais publié de liste des produits interdits, affirmant approuver les demandes sur la base du cas par cas.
Les articles autorisés ont évolué avec le temps, ce qui a réduit les importateurs et les organisations humanitaires à constamment tenter de deviner ce qui sera autorisé.
Le recours en justice a été introduit par Gisha,une organisation israélienne des droits de l’homme.

L’organisation essayait depuis plus d’un an, au moyen de la législation sur la liberté de l’information, d’obtenir des informations de l’Etat sur ce qu’il est exactement permis d’importer à Gaza, et pourquoi.

En janvier, Gisha a poursuivi en justice les autorités israéliennes pour tenter de les contraindre à donner ces informations.

Sari Bashi, directrice de Gisha, explique ne pas être une spécialiste des questions de sécurité, « mais empêcher des enfants de recevoir des jouets, empêcher les fabricants d’obtenir des matières premières – je ne vois pas en quoi cela répond aux besoins sécuritaires d’Israël. »

Et elle affirme que certaines des interdictions semblent d’un arbitraire absurde: « Je ne comprends pas du tout pourquoi la cannelle est autorisée, mais le coriandre interdit. Est-ce qu’il y a quelque chose de plus dangereux avec le coriandre? Le coriandre est-il plus vital pour l’économie de Gaza que la cannelle? Cette politique semble dépourvue de sens. »
Elle soutient que s’il y a une logique derrière de telles décisions, l’armée devrait révéler sa teneur.

‘Conflit avec le Hamas’

En ce moment, après plusieurs mois d’attente, l’Etat a donné sa réponse au tribunal, dans une communication écrite qu’a vue la BBC.

Elle jette un peu de lumière sur le processus derrière le blocus.
Le rationnel qui le sous tend est rédigé en caractères gras: « La limitation du transfert de marchandises est un pilier central parmi les moyens à la disposition de l’Etat d’Israël dans le conflit armé entre lui et le Hamas. »
Les autorités israéliennes confirment aussi l’existence de quatre documents concernant le fonctionnement du blocus: comment sont traitées les requêtes d’importation de biens à Gaza, comment sont contrôlées les pénuries dans Gaza, la liste d’approbation de ce qui est autorisé à entrer à Gaza, et un document intitulé « Consommation amimentaire dans la Bande de Gaza – Lignes Rouges » qui définit l’apport calorique minimum nécessaire pour le million et demi d’habitants de Gaza, selon leur âge et leur sexe.

Ce document n’était cependant, insiste l’Etat, qu’un simple projet de présentation power point utilisé pour le « travail interne de planification, » qui n’a jamais servi de base à la politique du gouvernement. »
Mais alors que les trois premiers documents promettent de nombreuses précisions, ces précisions ne sont pas apportées.

Dans chaque cas, l’Etat soutient que révéler ce qui est autorisé et pourquoi pourrait, ce sont ses temes, « porter atteinte à la sécurité nationale et nuire aux relations internationales. »

Au lieu de quoi, il [l’Etat] propose de divulguer le contenu des documents au tribunal lors d’une session privée avec le juge.

‘Punition Collective’

Ce manque de clarté cause énormément de frustration, non seulement chez les Habitants de Gaza, mais chez les organisations humanitaires, les dimplomates et à l’ONU qui a qualifié le blocus israélien de Gaza de « punition collective. »

Le problème, disent-ils, ce ne sont pas seulement les pénuries elles-mêmes, mais l’imprévisibilité et la nature changeante de ce qu’il est permis d’importer.

Par le passé, des responsables Israéliens ont dit être préoccupés que les matériaux de construction en particulier puissent être détournés par le Hamas à des fins militaires.

Mais certains commentateurs Israéliens – même ceux qui soutiennent une ligne dure contre le Hamas – affirment que la stratégie derrière le blocus très élargi est mal définie et nuisible à la position internationale d’Israël.

La BBC a reçu des informations de sources fiables selon lesquelles 81 produits sont autorisés à l’importation en ce moment – depuis les haricots aux conserves de viande – et, depuis mars, les chaussures.

Parmi la vaste gamme des produits actuellement interdits, se trouvent la confiture, le chocolat, le bois d’ameublement, les jus de fruits, les textiles et les jouets en plastique.

Le texte de 13 pages communiqué par les autorités israéliennes au tribunal de Tel Aviv soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses.

Il définit le contexte du blocus: en ce qu’Israël considère son conflit existentiel avec le Hamas.

Mais il ne satisfait pas ceux qui appellent bruyamment Israël à être plus transparent sur une de ses politiques les plus controversées.

Frankie Boyle est-il le Dieudonné d’outre-Manche?

1 Mai 2010
On aurait tort de penser que Dieudonné est le seul humoriste à avoir des mésaventures avec le lobby sioniste. On a raison par contre de considérer qu’aucun humoriste n’a fait l’objet d’un tel acharnement sur sa personne du fait de ce lobby.
Ce qui avait frappé dans le cas de Dieudonné, c’était notamment la célérité avec laquelle il a été châtié pour avoir osé caricaturer un colon sioniste extrémiste. Signe d’une rancune tenace, Dieudonné reste généralement interdit de plateaux de télévision et de nombre d’antennes de radio, dont une est spécifiquement dédiée aux humoristes.
Même si les désagréments qu’il connait sont sans aucune commune mesure avec ceux que rencontre Dieudonné, l’humoriste Britannique Frankie Boyle est en quelque sorte le Dieudonné d’outre-Manche. J’écris sans aucune commune mesure car Boyle ne fait pas l’objet de mesures de rétorsion visant à l’interdire de plateaux télé, radio ou de spectacles. Non, puisque la BBC vient simplement de présenter des excuses [à qui?] pour des propos tenus par Boyle dans une émission de satire politique sur Radio 4, une station du réseau public britannique.
L’humoriste est furieux de ce « désaveu » et le fait savoir publiquement par le texte dont je vous propose la traduction. Sa petite mésaventure illustre cependant deux choses. La première est la patience et la ténacité du lobby sioniste puisque les excuses surviennent deux ans après les faits incriminés. La deuxième est la mainmise du lobby sioniste sur la BBC qui se couche après avoir reçu une seule lettre de protestation! Il y a fort à parier que cette lettre émanait non d’un auditeur mais d’un dirigeant politique ou plus simplement d’un dirigeant de la BBC elle-même. J’avais déjà publié dans ce blog un article au sujet de la mainmise et du noyautage de la BBC par le fameux lobby.
Les excuses publiques de la BBC sont bien sûr accompagnée de l’annonce d’un renforcement du contrôle à priori de la BBC sur ses émissions avant diffusion. Effectivement, le meilleur moyen d’éviter d’avoir à présenter des excuses est encore d’éviter de provoquer celui qui exige qu’on se couche.

Frankie Boyle répond: « Ce sont des lâches à la BBC’
par Andy Welch, AOL Television (UK) 30 avril 2010 traduit de l’anglais par Djazaïri

La BBC a présenté hier des excuses pour une blague racontée par Frankie Boyle en 2008 dans l’émission humoristque Political Animal sur Radio 4.

Aujourd’hui, cependant, le comédien controversé a fustigé la BBC, la qualifiant de ‘lâche’ et ‘d’avoir une peur insigne d’offenser’ après avoir censuré une de ses blagues.

Dans une lettre ouverte empreinte de colère, le comédien a riposté aux excuses publiées par le BBC Trust pour un gag qui selon lui avait attiré un peu l’attention sur ‘l’apartheid’ en Palestine. La blague, qui comparait la Palestine à un gâteau frappé de manière répétée par un Juif avait été qualifiée d’antisémite suite à la protestation d’un auditeur.

Ce site web a reçu de nombreux commentaires sur Frankie Boyle ces deux dernières semaines – il était sur la sellette pour une plaisanterie qu’il avait faite récemment sur les personnes atteintes du syndrome de Down – nous pensons donc qu’il n’est que justice de lui donner la parole à son tour.

Voici le texte intégral de sa réponse:

A l’évidence, ça fait drôle d’être sur le terrain élevé de la morale mais je considère qu’il est nécessaire de répondre à la lâcheté des reproches faits par le BBC Trust à l’encontre de mes blagues sur la Palestine.

Comme toujours, je n’ai pas été informé par la BBC mais j’ai lu dans un journal que les procédures de la rédaction seraient encore renforcées pour empêcher les sketches qui ont quelque chose à dire de passer à travers les mailles des censeurs.

Au cas où vous l’ignoreriez, les blagues en question sont: ‘J’ai étudié les techniques d’arts martiaux de l’armée israélienne. Je connais maintenant 16 manières de frapper une femme palestinienne dans le dos. Les gens pensent que le Moyen orient c’est très complexe mais j’ai une image qui résume assez bien les choses. Imaginez que la Palestine est un gros gâteau, eh bien… ce gâteau est réduit en morceaux à coups de poings par un Juif hargneux.’

Je pense que le problème ici, est que les producteurs de l’émission ont dû penser qu’Israël, un Etat agressif, terroriste, disposant d’un arsenal nucléaire était une cible appropriée pour la satire. La décision du Trust consiste essentiellement en une note de leurs supérieurs hiérarchiques. Elle dit que si vous vous imaginez qu’il est juste de s’en prendre à un Etat qui s’affaire activement à la destruction de tout un peuple, vous êtes dans l’erreur. Israël est hors du champ de ce qui est permis.

La BBC avait refusé en 2009 de diffuser un appel humanitaire pour aider les habitants de Gaza à reconstruire leurs maisons. C’est tragique pour une telle institution mais elle est désormais morte de peur à l’idée de déplaire et vulnérable devant n’importe quelle sorte de lobby bien implanté.
J’avais dit ces blagues dans une émission de Radio 4 intitulée Political Animal. Ce titre semblait prometteur de comique d’opinion provocateur. En pratique, la BBC veut donner quelque chose qui a le goût de l’humour politique mais sans aucun contenu. La toute dernière émission de ce genre sur la BBC était Two’s The Bubble. Ca avait l’exacte apparence d’une émission où des gens drôles s’assoient autour d’une table et font des plaisanteries avec les informations. Sauf que la contrainte du format voulait que personne n’ait lu les journaux. Je ne peux qu’imaginer de quoi avait l’air le chef du BBC Trust en regardant ça, souriant béatement comme Gordon Brown pendant qu’on lui examinait la prostate.

Dans son essence, la situation en Palestine s’apparente à l’apartheid. J’ai grandi à une époque où le mouvement anti-apartheid était un important thème de débat. Tout le monde semblait vraiment concerné par le fait que d’autres êtres humains soient traités de lla sorte. Nous ne faisions pas qu’en parler, nous agissions, je me souviens des boycotts, des marches, des manifestations, toutes actions que nous menions parce que nous ne pouvions pas supporter que des gens soient traités comme ça.

Il y a quelques années, j’ai regardé un documentaire sur la vie en Palestine. Il y a un passage où une sorte de dignitaire de l’ONU vient poser pour une séance de photos devant un nouvel hôpital. Le personnel sait qu’elle ne renvoie aucunement à la réalité désespérante de sa situation, alors ils usent d’un subterfuge pour la faire venir dans une salle à côté au moment de son départ. Elle arrive dans une pièce où se trouve un enfant dont les médecins expliquent qu’il est dans un état critique parce qu’ils n’ont pas les fournitures nécessaires pour continuer à le soigner. Elle bredouille, mal à l’aise d’être prise dans la sinistre réalité de cette pièce, à dire des platitudes sur un garçon mourant.

Le cinéaste demande à un des médecins ce qu’ils pensent que ce coup aura permis d’atteindre. Il se met soudain en colère, prenant peut être conscience tout à coup de quelque chose qu’il savait inconsciemment. L’indifférence du monde. ‘Elle ne fera rien,’ dit-il au réalisateur. Il regarde ensuite la caméra et dit, ‘Vous non plus.’

J’en avais pleuré et je m’étais promis de faire quelque chose. Autre chose que d’écrire quelques blagues stupides. Je n’ai rien fait. Vous non plus.

Reportage télévisé sur le lobby sioniste: un exemple à suivre par les télévisions françaises

16 novembre 2009
Le Guardian rend compte de l’émission Dispatches qui traite de la force et des modalités d’action du lobby sioniste au Royaume Uni.
Comme je vous l’avais dit précédemment, le travail de Dispatches est une première en Europe d’autant qu’il passe sur une grande chaîne télévisée, Channel 4, et non sur un obscur media alternatif comme ce blog.
Les méthodes du lobby sioniste n’ont rien de bien mystérieux: elles s’appuient sur des ressources financières importantes des adhérents des organisations qu’il fédère de manière plus ou moins informelle.
Ces ressources financières servent à alimenter les caisses des partis qui intéressent le lobby et parfois les caisses personnelles de tel ou tel politicien.
Rien de tout ceci n’est vraiment secret, c’est même « public » nous dit un des acteurs du lobby.
Public au sens où les pouvoirs publics ont notification des sommes allouées, ou du moins d’une partie.
Certainement pas au sens où les électeurs seraient informés de l’existence et de la provenance de ces financements.
L’autre point d’appui du lobby sioniste, ce sont tout simplement ses adhérents » qui occupent des postes, soit au parlement soit à la chambre des Lords. Heureux hasard, ils figurent eux-mêmes souvent sur la liste des généreux donateurs.
Et il y a aussi le travail auprès des journalistes avec la carotte (les voyages gratuits dans l’entité) et le bâton comme en ont fait l’expérience des journalistes de la BBC.
On trouvera curieuse la mansuétude du Guardian vis-à-vis du côté travailliste des amis de Sion dont le soutien à l’entité serait moins inconditionnel.
Comme si les membres des amitiés sionisto-travailliste ne se retrouvaient pas dans les mêmes cercles que ceux des amitiés siono-conservateurs.
Comme si Tony Blair n’avait pas été un des plus ardents souteneurs de l’entité sioniste si on exclus des prises de paroles oiseuses jamais destinées à être suivies d’actes (un peu comme Barack Obama en ce moment).

Le lobby pro-israélien finance les conservateurs, affirme un film
50 % des députés du cabinet fantôme sont membres de Conservative Friends of Isræl, selon l’émission Dispatches sur Channel 4
par Ian Black, The Guardian (UK) 16 novembre 2009, traduit de l’anglais par Djazaïri

Les organisations pro-israéliennes au Royaume Uni s’apprêtent à voir leur influence augmenter si les Conservateurs gagnent les prochaines élections, met en garde aujourd’hui un film qui passe à la loupe les activité d’un lobby puissant mais méconnu.

Au moins la moitié des membres du cabinet fantôme  sont membres de Conservative Friends of Israel (CFI), selon une émission dispatches diffusé sur Channel 4. Les réalisateurs de l’émission décrivent le CFI comme étant « sans aucun  doute, le mieux financé et le plus doté en entregent des groupes de pression. »
Le documentaire « Au cœur du lobby israélien en Grande Bretagne » affirme que les donations au parti Conservateur « en provenance de tous les membres de CFI e de leurs entreprises dépassent les dix millions de livres sterling sur les huit dernières années. » CFI a contesté ce chiffre et affirmé que le film était « extrêmement tendancieux. »

L’émission décrit aussi comment David Cameron aurait accepté un don de 15 000 livres de la part de Poju Zabludowicz, un milliardaire Finlandais qui dirige BICOM (le Britain Isræl Communication and Research Centre). Zabludowicz, révèle le film, a des intérêts financiers dans des colonies illégales en Cisjordanie. Il a également donné 50 000£ au bureau de campagne du parti Conservateur. Zabludowicz indique que ses contributions «sont connues publiquement. »

William Hague aurait accepté, après sa nomination au poste de ministre des affaires étrangères du cabinet fantôme, des dons personnels de la part de membres du conseil d’administration de CFI se montant à des dizaines de milliers de livres. Plus de 30 000£ d’adhérents de CFI sont allés aux fonds de campagne de membres de l’équipe de Cameron qui avaient été élus pour la première fois en 2005, affirme le film qui se base sur des informations accessibles au public.

Les réalisateurs de l’émission expliquent que si cette pratique est légale, elle n’est pas très connue.

Stuart Polak, le directeur de CFI, a déclaré au Guardian que le chiffre de 10 millions de livres ne repose sur rien. « Il est fictif, trompeur et fait du tort à la réputation de CFI et de ses sympathisants, » dit-il.

« CFI en tant qu’organisation n’a donné que 30 000£ depuis 2005. Chacun de ces dons a été fait dans la transparence et déclaré aux pouvoirs publics. En plus de ces 30 000£, il est indubitable que certain de nos sympathisants ont également choisi, séparément, de donner au parti à titre individuel. »

Il y a deux ans, une étude controversée menée par deux universitaires Américains, Stephen Walt et John Mearsheimer, a exploré l’influence du lobby israélien sur la politique étrangère des Etats Unis. Mais les organisations pro-israéliennes en Grande Bretagne ont fait l’objet de beaucoup moins d’attention.

« Le lobby pro-israélien… est le lobby politique le plus puissant, » a déclaré Michæl Mates, un député conservateur et conseiller particulier de la Reine aux réalisateurs du film. « Rien ne les  arrête. »

Hague s’était brouillé avec le CFI après avoir qualifié l’attaque israélienne contre le Liban – en représaille à un raid du Hezbollah – de « disproportionnée » et aurait été confronté à des menaces de retrait de financement par Lord Kalms, un important donateur du parti Conservateur et membre de CFI, rapporte le film.

Cameron avait par la suite donné la consigne de ne plus employer ce mot. Lors d’un dîner offert par le CFI en juin, le leader du parti n’avait fait aucune mention du bilan des tués de la guerre contre Gaza – 1370 Palestiniens et 13 Israéliens. Il avait au contraire félicité Israël parce que « il s’efforce de protéger la vie des innocents. »

Sir Richard Dalton, un ancien diplomate Britannique qui a servi comme consul général à Jérusalem et ambassadeur en Libye, déclare: « Je ne crois pas, et je pense que personne d’autre ne croit que ces contributions se font sans contreparties. »

Labour Friends of Israël, une autre organisation importante, est décrite comme « soutenant moins sans réserves le gouvernement israélien que le CFI. » Mais il a envoyé plus de député pour des séjours gratuits en Israël que n’importe quelle autre organisation – plus de 60 depuis 2001.

CFI a aussi offert 30 séjours gratuits en Israël à des candidats conservateurs aux législatives ces trois dernières années.

L’émission Dispatches décrit également comment, quand le producteur Jonathan Dimbleby critiqua une campagne pro-israélienne contre Jeremy Bowen, le rédacteur en chef Moyen-Orient de la BBC, il fut l’objet d’une plainte et, selon le documentaire et fit l’objet d’une enquête de la BBC qui est en cours..

BICOM, comme les organisations affiliées au parti, organise des réunions d’information et des séjours en Israël pour les journalistes, dont ceux du Guardian. BICOM a essayé de retire tout caractère significatif aux intérêts de Zabludowicz dans un centre commercial à Ma’aleh Adumim, une colonie érigée en territoire occupé après le guerre de 1967 et qu’Israël espère conserver.

Benjamin Netanyahu, premier ministre d’Israël, a rejeté les demandes de Barack Obama en vue d’un gel de la colonisation.

La responsable exécutive de BICOM, Lorna Fitzsimons, affirme: « Les intérêts économiques privés de nos bailleurs de fonds – notre président inclus – n’ont absolument aucun impact sur le travail de BICOM. »
« Nous sommes une organisation indépendante et nous veillons farouchement à notre réputation. Nous travaillons avec les journalistes pour les aider à mieux comprendre le Moyen Orient.
« Nous montrons Israël, ce qui va et ce qui ne va pas, et nous avons pour principe strict d’aller vers l’Autorité Palestinienne pour donner aux journalistes un accès  libre à des voix palestiniennes. »

Une première: un grand quotidien britannique pointe du doigt l’influence du lobby sioniste sur la BBC

1 février 2009
Quand j’écrivais que les temps changent pour l’entité sioniste, je ne croyais pas si bien dire. L’affaire du refus par la BBC de diffuser un appel à dons humanitaires pour Gaza ravagée par la terreur sioniste a fait grand bruit Outre Manche. En effet, des députés mais aussi des ministres ( !) avaient fait part à cette entreprise de leur indignation et de leur scepticisme quant aux arguments que sa direction avançait pour expliquer ce refus.
Je vous avais dit que la BBC n’était certainement pas le seul groupe médiatique à incriminer puisque les télévisions dépendant du groupe de Rupert Murdoch n’étaient en réalité pas favorables non plus à la diffusion de cet appel à donner pour Gaza.
J’avais pointé la responsabilité du lobby sioniste dans cette affaire. Il est vrai que, parler de ce lobby chez les pro Palestiniens est courant. On en parle dans des réunions, dans des médiats plus ou moins confidentiels mais on n’en entend jamais parler dans les journaux de grande diffusion ni dans les radios ou télévision qui captent l’attention du grand public.
A croire que ce lobby est quelque chose que nous, ou les Palestiniens, avons inventé.
Sauf que ceux qui fréquentent la presse sioniste savent que ce n’est pas une invention et que les sionistes n’hésitent pas tantôt à se vanter de leur pouvoir de pression.
Et sauf que l’affaire de la BBC a permis pour la première fois à un journal londonien à grand tirage de s’exprimer ouvertement sur le rôle de ce lobby.
L’article que je vous propose vaut son pesant d’or, il est d’une nature inédite en Europe. Il traduit le courage retrouvé de certains journalistes choqués par la sauvagerie sioniste mais également, à n’en pas douter, des frictions de plus en plus importantes au niveau des sphères dirigeantes britanniques ; un affrontement entre ceux qui sont domestiqués par le lobby sioniste et ceux qui veulent affranchir leur pays de son influence.


Le rapport secret au cœur de la paranoïa de la BBC sur Gaza
Par Keith Dovkants, Evening Standard (UK) 27 janvier 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri
Enfoui quelque part au fond des entrailles de la BBC, se trouve un document top secret qui pourrait expliquer beaucoup de choses sur la décision de l’entreprise de boycotter l’appel à dons en faveur de Gaza. Il s’agit du rapport Balen qui n’a été porté à la connaissance que de quelques personnes du sommet de la hiérarchie de la BBC.
Ils avaient chargé Malcolm Balen, un directeur de rédaction, d’enquêter sur des allégations selon lesquelles la couverture par la BBC du conflit israélo-palestinien était biaisée.

Balen a examiné des centaines d’heures d’émissions, télé ou radio diffusées, et en a analysé le contenu minute par minute, s’intéressant souvent aux phrases et au choix du vocabulaire de tel ou tel journaliste. Il a ensuite rendu ses conclusions dans un rapport de 20 000 mots. Si les dirigeants de la BBC s’attendaient à un bilan de santé satisfaisant, ils furent déçus. Les conclusions de Balen, diffusées de manière très restrictive fin 2004, étaient effrayantes.
En dépit du secret, il y a eu des fuites, notamment au sujet de la conclusion de Balen selon laquelle les reportages de la BBC sur le Moyen-Orient étaient biaisés en défaveur d’Israël.
L’importance de cette conclusion peut être difficilement surestimée. Indépendamment de son obligation légale d’impartialité, la BBC s’efforce depuis des années de parer à des allégations selon lesquelles ses reportages favoriseraient les Palestiniens. Assertions qui se sont combinées avec des critiques sur un penchant à gauche de la BBC qui minerait sa légitimité en dissimulant un agenda libéral [de gauche dans l’acception britannique]. Les dirigeants de la BBC ordonnèrent la mise au placard du rapport Balen. Quand une démarche fut entreprise pour rendre publiques ses conclusions aux termes des lois sur la liberté de l’information, la BBC dépensa 200 000 Livres dans une action en justice pour le conserver au secret.

Le rapport Balen aurait difficilement pu être réalisé à un pire moment. Ses conclusions furent rendues alors que la BBC essayait d’oublier l’agitation engendrée par l’enquête Hutton. Greg Dyke, le PDG de l’entreprise avait été poussé à la démission en raison de ce que Lord Hutton avait considéré comme un problème de reportage tendancieux, même si la plupart des journalistes pensaient que c’est Lord Hutton qui était dans l’erreur [voir affaire David Kelly].
Pendant ces jours mornes de 2004, le rapport fut perçu comme presque anecdotique par les grand patrons de la BBC. Ce qui posait vraiment problème, d’était que des positions pratiquement inexpugnables avaient été démolies par des allégations d’insuffisance journalistique. Les nouvelles têtes dirigeantes de l’entreprise, dont le PDG Mark Thompson, venaient de recevoir une dure leçon. Ils ne souffriraient pas le même sort que Greg Dyke.
En 2005, Thompson s’envola pour Jérusalem et rencontra Ariel Sharon, le premier ministre de l’époque, Mahmoud Abbas, le dirigeant palestinien. Il leur assura que les informations de la BBC seraient d’une impartialité absolue. A son retour à Londres, l’entreprise mit en place le régime d’information sur le Moyen-Orient actuellement en vigueur et qui, ils sont nombreux à le croire, a influencé la décision de refuser de diffuser l’appel aux dons en faveur de Gaza.
Selon des sources internes à l’entreprise, les tensions relatives à la couverture journalistique du conflit israélo-palestinien ont induit un état proche de la psychose chez les cadres et ceux qui définissent la politique de la BBC. Une source interne a déclaré à l’Evening Standard : «Ils sont morts de trouille. Les décrire comme des poulets décapités qui courent en long et en large donnerait encore une trop forte impression d’ordre et de cohésion. Ils se terrent dans les recoins. La peur est palpable. »
Comment en est-on arrivé là ? L’opinion d’un certain nombre de vieux routiers de la BBC est que les pressions d’Israël et de ses partisans ont engendré de la nervosité et conduit les dirigeants de l’exécutif et les chefs de rédaction à surcompenser devant les allégations de biais pro palestinien. Un ancien rédacteur en chef déclare : « Tout ce que nous faisions était sujet à controverse. Il y avait un formidable lobby soutenant Israël et les courriers affluaient. La pression était énorme.»
Le sentiment que les journalistes de la BBC favorisaient le côté palestinien a été conforté par plusieurs incidents bien connus dont l’entreprise a dû se saisir. En 2004, au moment même où Balen fixait l’orthodoxie chez les responsables éditoriaux, Barbara Plett, une journaliste expérimentée qui exerçait comme correspondante de la BBC à Jérusalem, participa à une émission « From Our Own Correspondent ».
Plett, qui avait couvert le siège des bureaux de Yasser Arafat en Cisjordanie, témoignait sur le transfert en hélicoptère vers un hôpital d’Arafat qui était en fin de vie. Elle avait déclaré : « Quand l’hélicoptère transportant le vieil homme frêle s’est élevé au dessus de l’immeuble en ruines, je mes suis mise à pleurer… »
Ses propos en avaient scandalisé certains, notamment parmi les israéliens et les Juifs qui se souvenaient d’Arafat comme d’un ennemi, indigne de sympathie. Les plaintes affluèrent, mais la BBC les rejeta – dans un premier temps. La pression s’accrut et près d’un an après l’émission, la commission des plaintes des gouverneurs de la BBC décidait que les paroles de Plett avaient outrepassé « les critères d’impartialité.»
Helen Boaden, directrice de l’information avait qualifié cet épisode « d’erreur éditoriale. » Mme Boaden est une des personnes qui a conseillé le PDG, Thompson, sur la décision relative à l’appel aux dons pour Gaza.
L’affaire Plett était intervenue juste après la plainte à la BBC du gouvernement israélien affirmant qu’Orla Guerin, sa correspondante au Moyen-Orient, était coupable « d’être à la limite de l’antisémitisme » dans un reportage sur un candidat à l’attentat suicide. Guérin irritait depuis longtemps les Israéliens. Cette correspondante Irlandaise s’était tournée vers le journalisme après avoir perdu une élection avec le parti travailliste à Dublin en 1994 et elle rejoignit la BBC après des débuts prometteurs à RTE, la radiotélévision irlandaise.
En 2002, Guerin avait affirmé avoir été visée par des soldats Israéliens qui, disait-elle, lui avaient délibérément tiré dessus pendant une manifestation à Bethléem. Un an plus tard, Israël boycottera la BBC en l’accusant de «profond parti pris» dans ses reportages. Puis, pendant la guerre au Liban en 2006, elle fut accusée de fausses informations pour avoir affirmé qu’une ville proche de la frontière israélienne avait été «anéantie» par les forces israélienne. « Je n’ai pas vu un seul bâtiment qui n’est pas endommagé d’une manière ou d’une autre, » avait-elle déclaré.
Mais Alex Thomson, qui rendait compte le même jour pour Channel 4 au sujet de la même ville, Bint Jbeil, présentait une approche différente. Il indiquait que les faubourgs de la ville «n’ont pratiquement pas été touchés par l’attaque israélienne.»

Si on est neutre, les différences entre les deux versions peuvent sembler mineures. Mais dans le contexte du conflit israélo-palestinien et des passions qu’il génère, une divergence mineure entraîne presque toujours l’accusation de parti pris en faveur d’une faction ou d’une autre.

Jeremy Bowen, le rédacteur en chef pour le Moyen-Orient de la BBC, est considéré comme un des joyaux de l’entreprise, un journaliste et présentateur de grand talent qui a traité des sujets dans 70 pays. Ses reportages sur l’incursion dans Gaza et les terribles pertes civiles ont été des modèles d’impartialité sans jamais perdre le sens de l’humanité qu’on lui connaît.
Pourtant, Bowen a lui aussi ressenti la pression des partisans d’Israël. En 2000, il avait couvert le retrait israélien du Liban. Comme d’habitude, il avait beaucoup d’avance sur ceux d’entre nous qui suivaient cette affaire et, le 23 mai, alors que les Israéliens évacuaient sous le couvert de blindés et de chasseurs-bombardiers, Bowen et son équipe s’étaient arrêtés pour filmer près de la frontière israélienne. Il était avec son chauffeur et interprète Abed Takkoush, un personnage très connu et très populaire chez les journalistes à Beyrouth. Abed travaillait pour la BBC depuis le début de la guerre civile libanaise en 1975 et Bowen et lui se connaissaient bien.
Près de la frontière, Bowen et son cameraman sortirent de la Mercedes d’Abed pour filmer. Quand ils furent à environ une cinquantaine de mètres de la voiture, un tank israélien fit feu sur le véhicule, le transformant en boule de feu. Abed parvint à s’en extraire par la fenêtre mais il décéda quelques minutes après.
Bowen a mené une longue et difficile campagne pour que justice soir rendue à cet homme et à sa famille. Il pense que les Israéliens avaient délibérément visé des civils, un crime de guerre selon les conventions internationales.
Les Israéliens ont dit que c’était une erreur tragique. A ce jour personne n’a été sanctionné pour ce fait. Sauf, peut-être, Bowen. Malgré sont perfectionnisme reconnu en matière d’objectivité, Andrew Balcombe, président de la Fédération Sioniste, avait écrit à la BBC en exigeant la nomination d’un nouveau rédacteur en chef pour le Moyen-Orient. Bowen ne pouvait pas être impartial, disait-il, parce que l’incident avec Abed Takkoush pouvait avoir contaminé (ses) opinions au sujet d’Israël… »
On créditera le BBC d’avoir résisté aux pressions et Bowen est resté une de ses valeurs sûres de la rédaction Moyen-Orient. Mais à quelles pressions a-t-elle cédé ?
Leon Barkho, un universitaire Suédois, est sur le point de publier en Grande Bretagne un livre intitulé « La BBC et le Moyen Orient. Ce livre est le fruit d’années de recherches sur la manière dont les grandes organisations médiatiques conduisent leurs politiques éditoriales. Barkho est convaincu que les informations de la BBC ont été orientées de sorte à éviter de déranger Israël.
« J’ai enquêté là-dessus et je suis convaincu que cette politique est dictée au sommet à cause de son énorme caractère sensible, » affirme-t-il. La BBC traite du conflit Israël-Palestine comme elle ne le fait pour aucun autre sujet. Le message est : ne pas se mettre les Israéliens à dos. » Il veut prouver son point de vue par des révélations sur le module de formation interne de la BBC à l’intention des journalistes qui couvrent le Moyen-Orient. On instruit les journalistes de respecter une série de règles basées sur ce que Barkho appelle un «glossaire,» un ensemble de mots et de phrases que les journalistes doivent utiliser – ou éviter d’utiliser.
« Seulement 24 de ces mots ont été rendus publics, » dit-il. « Le reste est confidentiel. » Il indique avoir vu le glossaire dans son intégralité et affirme qu’il conforte sa perception de la politique de la BBC comme visant à ne pas provoquer Israël.
« Les instructions données aux journalistes sont claires, » dit-il. « C’est : ne dites pas les choses telles qu’elles sont. Ce n’est pas une politique qui encourage l’impartialité, elle est biaisée dès le tout début.»
Les 24 mots et phrases des règles du reportage que la BBC a accepté de rendre publics semblent assez inoffensifs, mais même là, certains discernent un sentiment de paranoïa. Les journalistes sont instruits d’éviter d’utiliser « assassinat » mais plutôt « killing » [qui se traduit aussi par assassinat] et, s’agissant de Gaza, d’éviter le mot « occupation » au profit de « présence militaire permanente. »
Mark Thompson et ses collègues peuvent être soulagés par le fait que la présence des protestataires qui ont organisé un sit-in devant les locaux de la BBC la nuit passée était seulement provisoire et pourrait difficilement qualifiée « d’occupation ».
Pourtant, la suppression de ces mots ne fait rien pour dissiper le sentiment d’une entreprise en état de siège.

>Une première: un grand quotidien britannique pointe du doigt l’influence du lobby sioniste sur la BBC

1 février 2009

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Quand j’écrivais que les temps changent pour l’entité sioniste, je ne croyais pas si bien dire. L’affaire du refus par la BBC de diffuser un appel à dons humanitaires pour Gaza ravagée par la terreur sioniste a fait grand bruit Outre Manche. En effet, des députés mais aussi des ministres ( !) avaient fait part à cette entreprise de leur indignation et de leur scepticisme quant aux arguments que sa direction avançait pour expliquer ce refus.
Je vous avais dit que la BBC n’était certainement pas le seul groupe médiatique à incriminer puisque les télévisions dépendant du groupe de Rupert Murdoch n’étaient en réalité pas favorables non plus à la diffusion de cet appel à donner pour Gaza.
J’avais pointé la responsabilité du lobby sioniste dans cette affaire. Il est vrai que, parler de ce lobby chez les pro Palestiniens est courant. On en parle dans des réunions, dans des médiats plus ou moins confidentiels mais on n’en entend jamais parler dans les journaux de grande diffusion ni dans les radios ou télévision qui captent l’attention du grand public.
A croire que ce lobby est quelque chose que nous, ou les Palestiniens, avons inventé.
Sauf que ceux qui fréquentent la presse sioniste savent que ce n’est pas une invention et que les sionistes n’hésitent pas tantôt à se vanter de leur pouvoir de pression.
Et sauf que l’affaire de la BBC a permis pour la première fois à un journal londonien à grand tirage de s’exprimer ouvertement sur le rôle de ce lobby.
L’article que je vous propose vaut son pesant d’or, il est d’une nature inédite en Europe. Il traduit le courage retrouvé de certains journalistes choqués par la sauvagerie sioniste mais également, à n’en pas douter, des frictions de plus en plus importantes au niveau des sphères dirigeantes britanniques ; un affrontement entre ceux qui sont domestiqués par le lobby sioniste et ceux qui veulent affranchir leur pays de son influence.


Le rapport secret au cœur de la paranoïa de la BBC sur Gaza
Par Keith Dovkants, Evening Standard (UK) 27 janvier 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri
Enfoui quelque part au fond des entrailles de la BBC, se trouve un document top secret qui pourrait expliquer beaucoup de choses sur la décision de l’entreprise de boycotter l’appel à dons en faveur de Gaza. Il s’agit du rapport Balen qui n’a été porté à la connaissance que de quelques personnes du sommet de la hiérarchie de la BBC.
Ils avaient chargé Malcolm Balen, un directeur de rédaction, d’enquêter sur des allégations selon lesquelles la couverture par la BBC du conflit israélo-palestinien était biaisée.

Balen a examiné des centaines d’heures d’émissions, télé ou radio diffusées, et en a analysé le contenu minute par minute, s’intéressant souvent aux phrases et au choix du vocabulaire de tel ou tel journaliste. Il a ensuite rendu ses conclusions dans un rapport de 20 000 mots. Si les dirigeants de la BBC s’attendaient à un bilan de santé satisfaisant, ils furent déçus. Les conclusions de Balen, diffusées de manière très restrictive fin 2004, étaient effrayantes.
En dépit du secret, il y a eu des fuites, notamment au sujet de la conclusion de Balen selon laquelle les reportages de la BBC sur le Moyen-Orient étaient biaisés en défaveur d’Israël.
L’importance de cette conclusion peut être difficilement surestimée. Indépendamment de son obligation légale d’impartialité, la BBC s’efforce depuis des années de parer à des allégations selon lesquelles ses reportages favoriseraient les Palestiniens. Assertions qui se sont combinées avec des critiques sur un penchant à gauche de la BBC qui minerait sa légitimité en dissimulant un agenda libéral [de gauche dans l’acception britannique]. Les dirigeants de la BBC ordonnèrent la mise au placard du rapport Balen. Quand une démarche fut entreprise pour rendre publiques ses conclusions aux termes des lois sur la liberté de l’information, la BBC dépensa 200 000 Livres dans une action en justice pour le conserver au secret.

Le rapport Balen aurait difficilement pu être réalisé à un pire moment. Ses conclusions furent rendues alors que la BBC essayait d’oublier l’agitation engendrée par l’enquête Hutton. Greg Dyke, le PDG de l’entreprise avait été poussé à la démission en raison de ce que Lord Hutton avait considéré comme un problème de reportage tendancieux, même si la plupart des journalistes pensaient que c’est Lord Hutton qui était dans l’erreur [voir affaire David Kelly].
Pendant ces jours mornes de 2004, le rapport fut perçu comme presque anecdotique par les grand patrons de la BBC. Ce qui posait vraiment problème, d’était que des positions pratiquement inexpugnables avaient été démolies par des allégations d’insuffisance journalistique. Les nouvelles têtes dirigeantes de l’entreprise, dont le PDG Mark Thompson, venaient de recevoir une dure leçon. Ils ne souffriraient pas le même sort que Greg Dyke.
En 2005, Thompson s’envola pour Jérusalem et rencontra Ariel Sharon, le premier ministre de l’époque, Mahmoud Abbas, le dirigeant palestinien. Il leur assura que les informations de la BBC seraient d’une impartialité absolue. A son retour à Londres, l’entreprise mit en place le régime d’information sur le Moyen-Orient actuellement en vigueur et qui, ils sont nombreux à le croire, a influencé la décision de refuser de diffuser l’appel aux dons en faveur de Gaza.
Selon des sources internes à l’entreprise, les tensions relatives à la couverture journalistique du conflit israélo-palestinien ont induit un état proche de la psychose chez les cadres et ceux qui définissent la politique de la BBC. Une source interne a déclaré à l’Evening Standard : «Ils sont morts de trouille. Les décrire comme des poulets décapités qui courent en long et en large donnerait encore une trop forte impression d’ordre et de cohésion. Ils se terrent dans les recoins. La peur est palpable. »
Comment en est-on arrivé là ? L’opinion d’un certain nombre de vieux routiers de la BBC est que les pressions d’Israël et de ses partisans ont engendré de la nervosité et conduit les dirigeants de l’exécutif et les chefs de rédaction à surcompenser devant les allégations de biais pro palestinien. Un ancien rédacteur en chef déclare : « Tout ce que nous faisions était sujet à controverse. Il y avait un formidable lobby soutenant Israël et les courriers affluaient. La pression était énorme.»
Le sentiment que les journalistes de la BBC favorisaient le côté palestinien a été conforté par plusieurs incidents bien connus dont l’entreprise a dû se saisir. En 2004, au moment même où Balen fixait l’orthodoxie chez les responsables éditoriaux, Barbara Plett, une journaliste expérimentée qui exerçait comme correspondante de la BBC à Jérusalem, participa à une émission « From Our Own Correspondent ».
Plett, qui avait couvert le siège des bureaux de Yasser Arafat en Cisjordanie, témoignait sur le transfert en hélicoptère vers un hôpital d’Arafat qui était en fin de vie. Elle avait déclaré : « Quand l’hélicoptère transportant le vieil homme frêle s’est élevé au dessus de l’immeuble en ruines, je mes suis mise à pleurer… »
Ses propos en avaient scandalisé certains, notamment parmi les israéliens et les Juifs qui se souvenaient d’Arafat comme d’un ennemi, indigne de sympathie. Les plaintes affluèrent, mais la BBC les rejeta – dans un premier temps. La pression s’accrut et près d’un an après l’émission, la commission des plaintes des gouverneurs de la BBC décidait que les paroles de Plett avaient outrepassé « les critères d’impartialité.»
Helen Boaden, directrice de l’information avait qualifié cet épisode « d’erreur éditoriale. » Mme Boaden est une des personnes qui a conseillé le PDG, Thompson, sur la décision relative à l’appel aux dons pour Gaza.
L’affaire Plett était intervenue juste après la plainte à la BBC du gouvernement israélien affirmant qu’Orla Guerin, sa correspondante au Moyen-Orient, était coupable « d’être à la limite de l’antisémitisme » dans un reportage sur un candidat à l’attentat suicide. Guérin irritait depuis longtemps les Israéliens. Cette correspondante Irlandaise s’était tournée vers le journalisme après avoir perdu une élection avec le parti travailliste à Dublin en 1994 et elle rejoignit la BBC après des débuts prometteurs à RTE, la radiotélévision irlandaise.
En 2002, Guerin avait affirmé avoir été visée par des soldats Israéliens qui, disait-elle, lui avaient délibérément tiré dessus pendant une manifestation à Bethléem. Un an plus tard, Israël boycottera la BBC en l’accusant de «profond parti pris» dans ses reportages. Puis, pendant la guerre au Liban en 2006, elle fut accusée de fausses informations pour avoir affirmé qu’une ville proche de la frontière israélienne avait été «anéantie» par les forces israélienne. « Je n’ai pas vu un seul bâtiment qui n’est pas endommagé d’une manière ou d’une autre, » avait-elle déclaré.
Mais Alex Thomson, qui rendait compte le même jour pour Channel 4 au sujet de la même ville, Bint Jbeil, présentait une approche différente. Il indiquait que les faubourgs de la ville «n’ont pratiquement pas été touchés par l’attaque israélienne.»

Si on est neutre, les différences entre les deux versions peuvent sembler mineures. Mais dans le contexte du conflit israélo-palestinien et des passions qu’il génère, une divergence mineure entraîne presque toujours l’accusation de parti pris en faveur d’une faction ou d’une autre.

Jeremy Bowen, le rédacteur en chef pour le Moyen-Orient de la BBC, est considéré comme un des joyaux de l’entreprise, un journaliste et présentateur de grand talent qui a traité des sujets dans 70 pays. Ses reportages sur l’incursion dans Gaza et les terribles pertes civiles ont été des modèles d’impartialité sans jamais perdre le sens de l’humanité qu’on lui connaît.
Pourtant, Bowen a lui aussi ressenti la pression des partisans d’Israël. En 2000, il avait couvert le retrait israélien du Liban. Comme d’habitude, il avait beaucoup d’avance sur ceux d’entre nous qui suivaient cette affaire et, le 23 mai, alors que les Israéliens évacuaient sous le couvert de blindés et de chasseurs-bombardiers, Bowen et son équipe s’étaient arrêtés pour filmer près de la frontière israélienne. Il était avec son chauffeur et interprète Abed Takkoush, un personnage très connu et très populaire chez les journalistes à Beyrouth. Abed travaillait pour la BBC depuis le début de la guerre civile libanaise en 1975 et Bowen et lui se connaissaient bien.
Près de la frontière, Bowen et son cameraman sortirent de la Mercedes d’Abed pour filmer. Quand ils furent à environ une cinquantaine de mètres de la voiture, un tank israélien fit feu sur le véhicule, le transformant en boule de feu. Abed parvint à s’en extraire par la fenêtre mais il décéda quelques minutes après.
Bowen a mené une longue et difficile campagne pour que justice soir rendue à cet homme et à sa famille. Il pense que les Israéliens avaient délibérément visé des civils, un crime de guerre selon les conventions internationales.
Les Israéliens ont dit que c’était une erreur tragique. A ce jour personne n’a été sanctionné pour ce fait. Sauf, peut-être, Bowen. Malgré sont perfectionnisme reconnu en matière d’objectivité, Andrew Balcombe, président de la Fédération Sioniste, avait écrit à la BBC en exigeant la nomination d’un nouveau rédacteur en chef pour le Moyen-Orient. Bowen ne pouvait pas être impartial, disait-il, parce que l’incident avec Abed Takkoush pouvait avoir contaminé (ses) opinions au sujet d’Israël… »
On créditera le BBC d’avoir résisté aux pressions et Bowen est resté une de ses valeurs sûres de la rédaction Moyen-Orient. Mais à quelles pressions a-t-elle cédé ?
Leon Barkho, un universitaire Suédois, est sur le point de publier en Grande Bretagne un livre intitulé « La BBC et le Moyen Orient. Ce livre est le fruit d’années de recherches sur la manière dont les grandes organisations médiatiques conduisent leurs politiques éditoriales. Barkho est convaincu que les informations de la BBC ont été orientées de sorte à éviter de déranger Israël.
« J’ai enquêté là-dessus et je suis convaincu que cette politique est dictée au sommet à cause de son énorme caractère sensible, » affirme-t-il. La BBC traite du conflit Israël-Palestine comme elle ne le fait pour aucun autre sujet. Le message est : ne pas se mettre les Israéliens à dos. » Il veut prouver son point de vue par des révélations sur le module de formation interne de la BBC à l’intention des journalistes qui couvrent le Moyen-Orient. On instruit les journalistes de respecter une série de règles basées sur ce que Barkho appelle un «glossaire,» un ensemble de mots et de phrases que les journalistes doivent utiliser – ou éviter d’utiliser.
« Seulement 24 de ces mots ont été rendus publics, » dit-il. « Le reste est confidentiel. » Il indique avoir vu le glossaire dans son intégralité et affirme qu’il conforte sa perception de la politique de la BBC comme visant à ne pas provoquer Israël.
« Les instructions données aux journalistes sont claires, » dit-il. « C’est : ne dites pas les choses telles qu’elles sont. Ce n’est pas une politique qui encourage l’impartialité, elle est biaisée dès le tout début.»
Les 24 mots et phrases des règles du reportage que la BBC a accepté de rendre publics semblent assez inoffensifs, mais même là, certains discernent un sentiment de paranoïa. Les journalistes sont instruits d’éviter d’utiliser « assassinat » mais plutôt « killing » [qui se traduit aussi par assassinat] et, s’agissant de Gaza, d’éviter le mot « occupation » au profit de « présence militaire permanente. »
Mark Thompson et ses collègues peuvent être soulagés par le fait que la présence des protestataires qui ont organisé un sit-in devant les locaux de la BBC la nuit passée était seulement provisoire et pourrait difficilement qualifiée « d’occupation ».
Pourtant, la suppression de ces mots ne fait rien pour dissiper le sentiment d’une entreprise en état de siège.

Y a-t-il un Etat dans l’Etat en Grande Bretagne?

24 janvier 2009

Je vous ai entretenu tout récemment de la participation des médiats britanniques, par leur refus de diffuser un appel à dons, à l’étouffement de Gaza par les sionistes.

Sur le site de la BBC, principale «accusée» dans ce dossier, on peut trouver un article qui rend compte de cette affaire.

On y trouve d’abord la confirmation que si la BBC est bel et bien partie prenante de la décision de refus de diffusion, Sky et ITV, les deux chaînes qui dépendent de l’empire Murdoch le sont aussi. Et on se garde cependant de les montrer du doigt. Il est vrai qu’elles ne relèvent pas du service public…

La publication de ce texte sur le propre site de la BBC semble être l’indice de l’existence de tensions à l’intérieur de cette institution.

On notera qu’un des détracteurs les plus virulents de la décision et de l’argumentation de la BBC n’est autre que Ben Bradshaw, ministre de la santé du gouvernement de sa Gracieuse Majesté. M. Bradshaw qui reproche notamment à la BBC de céder trop souvent au lobby sioniste, mettant en cause au passage la prétendue impartialité des reportages de la BBC sur les récents événements de Gaza.

A mon sens, la prise de parole contestataire d’un ministre n’est rien d’autre que la preuve qu’il existe au Royaume Uni comme dans d’autres pays européens un Etat dans l’Etat qui n’hésite pas à agir en contradiction avec les intérêts directs ou indirects de ces Etats ou avec les valeurs qu’ils se targuent de vouloir porter.

Appelez cet Etat dans l’Etat comme vous voudrez…


Protestations contre le veto de la BBC sur l’appel à dons pour Gaza

Un rassemblement de protestation doit se tenir devant le siège de la BBC à Londres suite à son refus de diffuser un appel à dons pour Gaza.

BBC (UK) 24 janvier 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

La BBC déclare ne pas pouvoir diffuser l’appel du Disasters Emergency Committee parce qu’elle ne veut pas compromettre son engagement à l’impartialité.

Mais Ben Bradshaw, ministre de la santé et ancien journaliste à la BBC, affirme qu’il s’agit d’une « décision inexplicable » à l’argumentation était «particulièrement minable».

Le vieux routier de la politique Tony Benn sera présent au rassemblement devant le siège de la BBC.

Le Disasters Emergency Committee – une organisation qui chapeaute plusieurs grandes associations caritatives – voulait diffuser des appels à la télévision et à la radio pour favoriser la collecte de fonds pour les populations qui ont besoin de nourriture, d’un toit et de médicaments suite aux actions de l’armée israélienne dans le territoire palestinien [de Gaza].

ITV et Sky ont également indiqué qu’elles ne diffuseraient pas l’appel ; un porte parole d’ITV a expliqué qu’aucun consensus n’avait pu être trouvé.

Le gouvernement a déjà demandé à la BBC de reconsidérer sa position.

Douglas Alexander, ministre du développement international, a pressé tous les diffuseurs de reconsidérer cette décision à la lumière de ce qu’il qualifie de « grande souffrance humaine toujours présente à Gaza. »

Mais Mark Thompson, le PDG de la BBC a répondu dans une note que cet appel pouvait mettre en péril la confiance du public en l’impartialité de la BBC.

Caroline Thomson, directrice des opérations de la BBC, affirme qu’il faut être «très prudent» avec la diffusion de ce genre d’appels.

‘Impartialité’

« Il importe de se rappeler que la diffusion de ce genre d’appels a un caractère unique, » dit-elle.

« Et nous devons être très clairs sur deux choses quand nous diffusons – premièrement, que cet argent ira aux gens à qui il est destiné.

« Mais deuxièmement, que nous pouvons faire cette diffusion dans le cadre de nos principes éditoriaux et sans affecter et entamer la perception par le public de notre impartialité.

« Et il est clair – dans des conflits aussi controversés que celui-ci – c’est un véritable problème pour nous.

M. Bradshaw affirme que le raisonnement de la BBC ne tient pas debout.

« Premièrement, l’argument sur la distribution – le gouvernement britannique donne pour 25 millions de £ d’aides pour Gaza, et nous n’avons pas de problèmes pour les distribuer. Il n’y a aucune raison pour qu’il y ait un problème pour que l’aide arrive [à ceux qui en ont besoin].

« Deuxièmement, cette nervosité sur la partialité. Je pense que de temps en temps la BBC devrait résister aux pressions des autorités israéliennes».

M. Benn prendra la parole à la manifestation pro palestinienne à l’appel de Stop the War Coalition et devrait dire que le refus de la BBC est une « trahison » envers ses obligations.

‘Une décision honteuse’

M. Benn dira : « Cette décision de la BBC de refuser de diffuser un appel national à l’aide humanitaire pour Gaza, qui fait que des organisations humanitaires risquent de perdre des millions de Livres de dons, c’est une trahison de ses obligations en tant que service public.

« Refuser l’aide dont les organisations humanitaires et l’ONU ont urgemment besoin en ce moment est incompréhensible et va dans le sens de la partialité avec laquelle la BBC a couvert cette crise et qui a été très critiquée.

« J’en appelle au président du comité de surveillance de la BBC pour qu’il intervienne pour inverser la décision afin de sauver les vies de ceux qui sont actuellement en grand danger de mort par manque de nourriture, de carburant, d’eau et de produits médicaux. »

Mohammed Sawalha, président de la British Muslim Initiative, considère que le refus de diffusion de cet appel a été une « décision honteuse. »

Il ajoute : « La BBC devrait avoir honte de sa couverture de l’agression israélienne qui n’a pas fait état des souffrances catastrophiques du côté palestinien et s’inquiète maintenant de son impartialité.

« La BBC n’a jamais été impartiale tout au long de cette crise. »

Après le discours de M. Benn, les manifestants devraient marcher vers Trafalgar Square via Downing Street.

>Y a-t-il un Etat dans l’Etat en Grande Bretagne?

24 janvier 2009

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Je vous ai entretenu tout récemment de la participation des médiats britanniques, par leur refus de diffuser un appel à dons, à l’étouffement de Gaza par les sionistes.

Sur le site de la BBC, principale «accusée» dans ce dossier, on peut trouver un article qui rend compte de cette affaire.

On y trouve d’abord la confirmation que si la BBC est bel et bien partie prenante de la décision de refus de diffusion, Sky et ITV, les deux chaînes qui dépendent de l’empire Murdoch le sont aussi. Et on se garde cependant de les montrer du doigt. Il est vrai qu’elles ne relèvent pas du service public…

La publication de ce texte sur le propre site de la BBC semble être l’indice de l’existence de tensions à l’intérieur de cette institution.

On notera qu’un des détracteurs les plus virulents de la décision et de l’argumentation de la BBC n’est autre que Ben Bradshaw, ministre de la santé du gouvernement de sa Gracieuse Majesté. M. Bradshaw qui reproche notamment à la BBC de céder trop souvent au lobby sioniste, mettant en cause au passage la prétendue impartialité des reportages de la BBC sur les récents événements de Gaza.

A mon sens, la prise de parole contestataire d’un ministre n’est rien d’autre que la preuve qu’il existe au Royaume Uni comme dans d’autres pays européens un Etat dans l’Etat qui n’hésite pas à agir en contradiction avec les intérêts directs ou indirects de ces Etats ou avec les valeurs qu’ils se targuent de vouloir porter.

Appelez cet Etat dans l’Etat comme vous voudrez…


Protestations contre le veto de la BBC sur l’appel à dons pour Gaza

Un rassemblement de protestation doit se tenir devant le siège de la BBC à Londres suite à son refus de diffuser un appel à dons pour Gaza.

BBC (UK) 24 janvier 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

La BBC déclare ne pas pouvoir diffuser l’appel du Disasters Emergency Committee parce qu’elle ne veut pas compromettre son engagement à l’impartialité.

Mais Ben Bradshaw, ministre de la santé et ancien journaliste à la BBC, affirme qu’il s’agit d’une « décision inexplicable » à l’argumentation était «particulièrement minable».

Le vieux routier de la politique Tony Benn sera présent au rassemblement devant le siège de la BBC.

Le Disasters Emergency Committee – une organisation qui chapeaute plusieurs grandes associations caritatives – voulait diffuser des appels à la télévision et à la radio pour favoriser la collecte de fonds pour les populations qui ont besoin de nourriture, d’un toit et de médicaments suite aux actions de l’armée israélienne dans le territoire palestinien [de Gaza].

ITV et Sky ont également indiqué qu’elles ne diffuseraient pas l’appel ; un porte parole d’ITV a expliqué qu’aucun consensus n’avait pu être trouvé.

Le gouvernement a déjà demandé à la BBC de reconsidérer sa position.

Douglas Alexander, ministre du développement international, a pressé tous les diffuseurs de reconsidérer cette décision à la lumière de ce qu’il qualifie de « grande souffrance humaine toujours présente à Gaza. »

Mais Mark Thompson, le PDG de la BBC a répondu dans une note que cet appel pouvait mettre en péril la confiance du public en l’impartialité de la BBC.

Caroline Thomson, directrice des opérations de la BBC, affirme qu’il faut être «très prudent» avec la diffusion de ce genre d’appels.

‘Impartialité’

« Il importe de se rappeler que la diffusion de ce genre d’appels a un caractère unique, » dit-elle.

« Et nous devons être très clairs sur deux choses quand nous diffusons – premièrement, que cet argent ira aux gens à qui il est destiné.

« Mais deuxièmement, que nous pouvons faire cette diffusion dans le cadre de nos principes éditoriaux et sans affecter et entamer la perception par le public de notre impartialité.

« Et il est clair – dans des conflits aussi controversés que celui-ci – c’est un véritable problème pour nous.

M. Bradshaw affirme que le raisonnement de la BBC ne tient pas debout.

« Premièrement, l’argument sur la distribution – le gouvernement britannique donne pour 25 millions de £ d’aides pour Gaza, et nous n’avons pas de problèmes pour les distribuer. Il n’y a aucune raison pour qu’il y ait un problème pour que l’aide arrive [à ceux qui en ont besoin].

« Deuxièmement, cette nervosité sur la partialité. Je pense que de temps en temps la BBC devrait résister aux pressions des autorités israéliennes».

M. Benn prendra la parole à la manifestation pro palestinienne à l’appel de Stop the War Coalition et devrait dire que le refus de la BBC est une « trahison » envers ses obligations.

‘Une décision honteuse’

M. Benn dira : « Cette décision de la BBC de refuser de diffuser un appel national à l’aide humanitaire pour Gaza, qui fait que des organisations humanitaires risquent de perdre des millions de Livres de dons, c’est une trahison de ses obligations en tant que service public.

« Refuser l’aide dont les organisations humanitaires et l’ONU ont urgemment besoin en ce moment est incompréhensible et va dans le sens de la partialité avec laquelle la BBC a couvert cette crise et qui a été très critiquée.

« J’en appelle au président du comité de surveillance de la BBC pour qu’il intervienne pour inverser la décision afin de sauver les vies de ceux qui sont actuellement en grand danger de mort par manque de nourriture, de carburant, d’eau et de produits médicaux. »

Mohammed Sawalha, président de la British Muslim Initiative, considère que le refus de diffusion de cet appel a été une « décision honteuse. »

Il ajoute : « La BBC devrait avoir honte de sa couverture de l’agression israélienne qui n’a pas fait état des souffrances catastrophiques du côté palestinien et s’inquiète maintenant de son impartialité.

« La BBC n’a jamais été impartiale tout au long de cette crise. »

Après le discours de M. Benn, les manifestants devraient marcher vers Trafalgar Square via Downing Street.