Archive for the ‘Turquie’ Category

Le film "La vallée des loups-Palestine" interdit aux moins de 18 ans en Allemagne

29 janvier 2011

Voilà comment s’exerce la censure sioniste dans les démocraties occidentales éclairées. Ca se passe en Allemagne où la sortie du film « La vallée des loups-Palestine » vient d’être reportée pour examen par les autorités de régulation du cinéma. Ce film de fiction qui se situe entre les James Bond et les films de guerre va cependant sortir mais interdit aux moins de 18 ans pour les raisons développées dans l’article ci-dessous publié sur Romandie.com. L’Allemagne est apparemment le seul pays à avoir vu des problèmes particuliers avec ce film et ses tendances « propagandistes ».

Mais au fond on comprend les autorités allemandes qui souhaitent préserver le jeune public de l’exposition de la pornographie sioniste qui consiste à tuer et à massacrer tout en se posant comme la Victime (avec un v majuscule).

Comme vous vous en doutez, il n’y a eu aucune pression exercée par aucun lobby. Ce film a simplement été abondamment dénoncé comme antisémite en Allemagne et en Autriche.

La société de production turque du film a réagi en déclarant:

« Notre tort est de nous tenir aux côtés des innocents,  et de ne pas soutenir les politiques sionistes-fascistes.« 

On verra le sort réservé à ce film au moment où il devra sortir sur les écrans en France.

Un film turc hostile à Israël interdit aux moins de 18 ans en Allemagne

BERLIN – « La vallée des Loups – Palestine », film turc hostile à Israël dont la sortie était prévue ce jeudi en Allemagne, doit être interdit aux moins de 18 ans car il est jugé « violent » et « faisant de la propagande », selon les autorités allemandes de régulation du cinéma (FSK).
« Selon la commission d’examen du FSK, le film ne peut pas être montré aux jeunes gens car il est parcouru de scènes de violence –comme un film de guerre–. D’innombrables personnes sont tuées au hasard ou sciemment », écrit le FSK sur son site internet.
« Le film a des tendances propagandistes. Il exige du spectateur d’avoir des connaissances détaillées et la capacité d’ordonner les événements politiques où la violence est montrée », ajoute le FSK.
Pera Film, distributeur du film en Allemagne basée à Cologne (ouest), a indiqué qu’il avait une centaine de copies de « La vallée des Loups », ce qui correspond à peu près au nombre de cinémas qui le diffuseraient. Pera Films ignorait toutefois jeudi en fin de journée si des diffusions auraient lieu.
La société avait précisé mardi que le film devait être lancé en parallèle dans plusieurs pays (Allemagne, Autriche, Danemark, Belgique, Suède, Norvège…) et qu’un problème semblait n’exister qu’en Allemagne. Ce jeudi était la journée nationale de commémoration des victimes du nazisme.
Seuls l’autorité fédérale chargée de la protection de la jeunesse face aux médias (BPjM) ou un tribunal peuvent interdire un film, s’ils estiment par exemple le contenu dangereux pour ce public, avait expliqué à l’AFP Stefan Linz, du FSK. Ceux-ci ne peuvent se prononcer qu’une fois le film présentés sur les écrans.
Le film est un prolongement d’une série télévisée très populaire en Turquie, « La Vallée des loups », décrivant les aventures d’un agent secret turc épris d’action violente et de nationalisme.
Un épisode de cette série télévisée avait provoqué en janvier 2010 la colère d’Israël, qui jugeait l’épisode antisémite, et déclenché une crise diplomatique entre Israël et la Turquie.
Dans le film, l’agent Polat Alemdar et ses amis sont chargés de capturer en Palestine et d’exfiltrer l’officier israélien qui a planifié et supervisé l’assaut du 31 mai 2010 contre la flottille transportant de l’aide humanitaire pour Gaza, un personnage fictif nommé Mosche Ben Eliezer, selon le site internet de « La Vallée des Loups ».
« En tentant d’atteindre Mosche, Polat voit comment sont massacrés les Palestiniens innocents. Mosche rase les villages, tue des enfants et enferme tous ceux qui viennent en aide à Polat », affirme le résumé du film.
Le 31 mai 2010, des commandos israéliens ont arraisonné une flottille pro-palestinienne de six navires qui voulait forcer le blocus maritime imposé par Israël à la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas.

Au cours d’affrontements survenus sur le navire amiral de la flottille, le Mavi Marmara, neuf militants turcs ont été tués par les militaires israéliens, ce qui a soulevé une vague de réprobation internationale

La Vallée des Loups: Polat Alemdar venge la flottille pour Gaza

17 novembre 2010
J’ai pas l’impression qu’on en parle en français, alors je me dévoue. La presse anglo-saxonne en parle par contre, du dernier épisode de La Vallée des Loups qui porte sur la Palestine.
Dans cet épisode, Polat Alemdar, le héros des forces spéciales turques a pour mission de venger les victimes du raid sioniste contre la flottille humanitaire qui se dirigeait vers Gaza en mai 2010. On se souvient que neuf humanitaires, (tous Turcs dont un Américano-Turc, ce que le journaliste se garde bien de rappeler dans l’article que je vous propose) avaient été assassinés par les criminels sionistes qui portaient l’uniforme de leur gang.
Vous savourerez au passage la critique ingénue du journaliste qui apparemment n’a jamais vu ni un James Bond, ni aucun film américain de guerre ou d’espionnage. Cependant l’article rend assez bien compte du contenu de la bande annonce que vous pouvez visionner ci-après.
Un film qui risque de sortir discrètement, voire pas du tout en France.
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Le James Bond Turc entre dans des eaux dangereuses pour affronter les commandos Israéliens qui ont attaqué la flottille 

Un film dans lequel un héros Turc cherche à venger l’attaque de navires d’aide humanitaire pour Gaza pourrait tendre encore plus les relations entre la Turquie et Israël
par  Ben Child et agences, The Guardian (UK) 16 novembre 2010 traduit de l’anglais par Djazaïri

Il est connu pour être le James Bond Turc, un agent des forces spéciales appremment invincible qui a affronté les ennemis du pays à de nombreuses reprises dans un feuilleton télévisé et des films. Maintenant, Polat Alemdar, vedette de la série La vallée des Loups tourne son attention vers les israéliens.

Le dernier film d’Alemdar, intitulé La Vallée des Loups – Palestine, doit sortir au cinéma le 28 janvier. Il décrit son héros à la rête d’une attaque vengeresse contre les commandos Israéliens impliqués dans le raid du mois de mai contre la flottille de militants qui voguait vers Gaza et qui se solda par la mort de neuf personnes [tous des Turcs dont un Américano-Turc, NdT].

Dans la bande annonce du film, on demande à Alemdar ce qu’il fait en Israël. Il répond qu’il se trouve en fait en Palestine. Ensuite, un Israélien le menace en lui disant: « Vous savez que vous ne sortirez pas de notre terre Promise. » Le Turc lui répond: « Je ne sais pas quelle partie de cette terre vous a été promise, mais je vous promets de vous envoyez six pieds dessous. »

Israël et la Turquie ont signé un accord militaire en 1996, faisant de la Turquie le plus proche allié de Tel Aviv dans le monde musulman. Depuis lors, cependant, les relations sont devenues de plus en plus tendues en raison de la condamnation publique par la Turquie du traitement des palestiniens par Israël. Au lendemain du raid contre la flottille, elles sont tombées au plus bas.

La Turquie affirme que les relations ne peuvent revenir à la normale tant qu’Israël ne présentera pas des excuses pour l’attaque et n’indemnisera pas les victimes. De son côté, Israël est préoccupée par le rapprochement entre la Turquie et l’Iran.

Les films et le feuilleton la vallée des Loups sont cultes en Turquie, mais ils ont été très critiqués dans ce pays et à l’étranger pour nourrir le nationalisme, le racisme et la violence. Yigal palmor, le ministre Israélien des affaires étrangères a refusé hier de s’exprimer sur la bande annonce de ce film. Israël insiste pour dire que ses commandos ont agi en légitime défense après avoir été attaqués par certains des militants à bord de la flottille. Le mavi Marmara faisait partie d’une mission organisée par le Free Gaza Movement et la Fondation Turque pour les Droits de l’Homme et les Libertés et l’Aide Humanitaire dans le but de briser le blocus israélien contre la bande de gaza.

Trouvé casque nazi dans kipa

26 septembre 2010

Si tu veux acheter un casque nazi…… cherche kipa

Kipa appartient à Tesco depuis 2003

Oui, Kipa c’est le nom de la chaîne de supermarchés britannique Tesco en Turquie. Et un touriste Anglais a été choqué de trouver dans les rayons du magasin de Bodrum, une station balnéaire turque, des casques de l’armée nazie.
Et pas chers en plus, 8.50 livres sterling pièce (à peu près 10 euros).
Comme dit si bien Lee Gillett, le touriste en question, Jack Cohen, fondateur de Tesco en 1919 doit se retourner dans sa tombe.
Bah, il aurait pu faire comme Abraham le savonnier ou encore ces brocanteurs des puces de Tel Aviv.

"Lula, le fils du Brésil", un film qui dérange aux Etats Unis

20 juillet 2010
C’est un peu la même histoire que celle qui était arrivée au film de Mel Gibson sur la Passion du Christ: aucun censeur n’interdit officiellement mais le résultat est le même. 
Le tort de ce film? Montrer que, contrairement à ce qu’on veut faire croire à l’opinion aux Etats Unis, la communauté internationale n’est pas unanime dans sa volonté d’en découdre avec l’Iran. Que des pays comme la Turquie (72 millions d’habitants) ou le Brésil (192 750 millions d’habitants) entre autres discutent avec les autorités iraniennes comme le fait aussi l’inde qui de son côté affirme le caractère stratégique de sa relation avec l’Iran, indépendamment de ce qu’en pensent des pays comme les Etats Unis…

Les producteurs de la « Biopic » de Lula imputent les problèmes de distribution du film aux USA à son amitié pour l’Iran
Par correspondant au Brésil)-NOTICINE.com (Espagne) 20 juillet 2010 traduit de l’espagnol par Djazaïri 

« Lula, le fils du Brésil » (« Lula, o filho do Brasil »), de Fabio Barreto, qui en ce moment même est présenté au musée d’art moderne (MOMA) de New York ne va pas avoir une carrière bien longue aux Etats Unis. La productrice de la famille Barreto a déclaré à la presse que la compagnie qui avait acheté les droits de distribution dans ce pays de cette production coûteuse sur la vie de l’ancien syndicaliste et actuel président brésilien n’envisage pas de le distibuer… par la faute de Lula da Silva lui-même.
Le chef de l’Etat est parvenu récemment, avec la Turquie, à un accord aves l’Iran pour retraiter son uranium, ce qui déplait ai puissant « lobby » juif à Hollywood.

« Le distributeur est juif et nous a dit qu’il était impossible de montrer le film dans une salle où la majorité du public est juif, » a déclaré à la presse la productrice Paula Barreto, soeur du réalisateur Fabio Barreto qui, conséquence d’un tragique accident de la circulation, se troube dans un coma irréversible depuis la fin de l’année dernière.
Le journal Folha de Sao Paulo, cité par l’agence ANSA, explique que les images de Lula da Silva célébrant le 17 mai l’accord de médiation nucléaire avec le président iranien, Mahmoud Ahmadinedjad, et le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, à Téhéran « autaient trop associé le président brésilien au régime islamique qui promeut la destruction d’Israël. »

La dynastie Barreto, une des plus prestigieuses et reconnues dans le monde, fera l’objet d’un hommage le mois prochain au 14ème festival de Lima, organisé par la Pontificia Universidad Católica pour sa contribution en matière de production, de réalisation, d’écriture et de performance cinématographiques. Participeront à l’évenement Bruno (réalisateur, scénariste), Luiz (producteur, directeur de la photographie), Lucy (productrice), Lisa (actrice), et Paula déjà citée (productrice). Fabio Barreto a quitté l’hôpital en février dernier mais il n’est malheureusement pas sorti du coma jusqu’à présent.
 

Hasbara, lobby sioniste, Turquie et génocide arménien

23 juin 2010

Dans les commentaires qui apparaissent sur ce blog, nous voyons en temps réel l’évolution de l’argumentaire de la hasbara sioniste. C’est le même argumentaire, concocté par les parrains de la hasbara, qui nous est resservi par des exécutants dociles. Vous trouverz les mêmes thèmes et les mêmes arguments en Belgique, en Angleterre, au Canada, en Espagne, aux Etats Unis etc. Les internautes sionistes qui se chargent de mon blog, après avoir en effet utilisé les Bahais d’Iran pour étayer leurs arguments, s’en prennent maintenant à la Turquie, en particulier au traitement que son gouvernement ferait subir aux Kurdes. Or ce traitement leur indifférait jusqu’aux prises de position du premier ministre Turc puis à l’assaut contre la flottille pour Gaza et ce qui s’en est suivi au plan politique entre Ankara et les chefs du gang sioniste. Oui, car aujourd’hui encore, la coopération militaire entre Ankara et Tel Aviv se poursuit à un rythme moindre avant peut-être de se terminer. Il est cependant presque certain que la Turquie ne sera plus un des principaux débouchés de l’industrie sioniste d’armement.
Cette référence aux Kurdes relativement à la Turquie nous dit tout sur la mentalité sioniste Pour les sionistes, ne compte que ce qui est conforme à leurs intérêts, ils sont dénués de principes et prompts à l’amnésie quant à leurs agissements : ils ont déjà oublié leurs longues années de coopération étroite avec la Turquie, oublié leur coopération avec la dictature argentine, oublié leurs étroites relations sur les plans politique et militaire avec le régime d’apartheid. Nietzsche disait je crois que l’amnésie caractérisait le surhumain. Mais les sionistes ont une amnésie fort sélective et sont, quand il s’agit de leurs intérêts d’une rancune tenace. Et somment le monde entier de se souvenir. De quoi au juste?.

Aux Etats Unis, les sionistes sont en train de ressortir le dossier du génocide arménien. En effet, après avoir longtemps contribué activement aux efforts des autorités turques pour contrecarrer l’adoption d’une résolution du Congrès des Etats Unis, le lobby sioniste est en train de retourner sa veste et va peut-être plaider pour que cette résolution soit adoptée. Les dirigeants du lobby font déjà assaut de déclarations sincèrement hypocrites sur leur revirement. Or, ce revirement ne tient absolument pas au fait que les sionistes auraient ouvert les yeux sur la souffrance de l’Autre, il témoigne simplement de la dégradation des relations avec la Turquie. Nous verrons comment le lobby sioniste va finalement se positionner sur cette affaire, cela dépendra évidemment de l’état des relations du gang sioniste avec Ankara, mais ce qui est sûr, c’est que si le lobby sioniste fait finalement pression pour une reconnaissance américaine du génocide arménien, même les membres les plus atlantistes de l’élite politique turque l’interpréteront comme un casus belli qui aura des conséquences irrévocables.

En attendant de voir comment cette affaire va évoluer, je cous propose cet article d’un journaliste Américain d’origine arménienne et ses déboires avec le lobby sioniste quand il s’est mis en tête de faire un papier sur le pacte entre les autorités turques et le régime sioniste au sujet du génocide arménien.

 
Soudain, le lobby israélien découvre le génocide arménien
J’avais essayé une fois de dénoncer le déni du génocide arménien par le lobby israélien – et j’avais dû quitter mon job.
par Mark Arax, Salon.com (USA) 16 juin 2010 traduit de l’anglais par Djazaïri
 
Certains des plus puissants dirigeants de la communauté juive américaine ont récemment franchi une étape vers la reconnaissance du génocide arménien de 1915 commis par la Turquie ottomane.
 
A première vue, cela semble banal. En tant que victimes de l’holocauste, on pouvait s’attendre à voir les Juifs aux côtés des Arméniens et de leur tragédie. Après tout, les massacres et les marches de la mort à travers l’Anatolie dans les heures sombres de la première guerre mondiale devinrent un modèle pour Hitler lui-même.
 
Mais cette reconnaissance soudaine du génocide arménien marque en réalité un revirement sans vergogne de la part des grandes organisations juives américaines. Pendant des dizaines d’années, elles ont aidé la Turquie à occulter son passé meurtrier. Chaque année, le lobby israélien aux Etats Unis a joué un rôle discret mais essentiel en faisant pression sur le Congrès, le Département d’Etat et les présidents successifs pour empêcher l’adoption de simples résolutions du Congrès pour commémorer le million et demi de victimes arméniennes.

Ce n’est pas bien de nier le génocide, concèdent-elles maintenant, mais elles l’avaient fait pour Israël. Elles l’avaient fait par gratitude envers la Turquie, seul et unique allié musulman d’Israël.

Le jeu a changé maintenant. Israël et la Turquie sont coincés dans une querelle au sujet de la flottille pour les Palestiniens qui a été interceptée en haute met par Israël. La Turquie est scandalisée par le meurtre de neuf de ses ressortissants à bord. Israël est outrée qu’un pays avec un passé comme celui de la Turquie ose juger de la moralité de l’Etat juif.
 
Le génocide arménien est donc devenu une nouvelle arme entre les mains d’Israël et de ses partisans aux Etats Unis, un moyen de menacer la Turquie, des représailles entre connivents: Hé, la Turquie, si tu veux jouer au méchant avec Israël, si tu veux nous donner des leçons sur les violations des droits de l’homme, nous pouvons facilement aller dans l’autre direction sur le génocide arménien. Fini d’arpenter les couloirs du congrès pour défendre votre cause honteuse.
 
Si je donne l’impression d’être cynique avec tout ça, c’est peut-être que c’est le cas.

Printemps 2007, j’avais écrit un article qui révélait comment le déni du génocide avait fait l’objet d’un vilain petit pacte entre la Turquie et Israël avec son lobby aux Etats Unis.
 
Cet article, ainsi qu’il s’est avéré par la suite, fut mon dernier article pour le Los Angeles Times, le seul dans mes vingt ans de carrière être éliminé à la veille de sa publication.
Trois ans après, je peux encore m’entendre en présenter les contours à un de nos chefs de rédaction du bureau de Washington.

Des dissensions sur le déni du génocide commencent à apparaître à l’intérieur de la communauté juive. Si vous écoutez attentivement, vous pouvez entendre les frémissements d’un débat.

 D’un côté, se trouvaient les conservateurs, les lions dévoués au Likoud dans les grandes organisations juives qui se faisaient les champions des vertus de la Turquie, le premier pays musulman à reconnaître formellement Israël. Tant qu’Ankara continuait à coopérer avec Israël pour des exercices militaires et à acheter de l’armement israélien, elle méritait un traitement particulier. Israël elle -même avait adopté officiellement une politique de négation du génocide arménien. Ses partisans aux Etats Unis étaient obligés de faire de même.
 
De l’autre côté se trouvaient des Juifs plus progressistes qui ne pouvaient encaisser l’idée que des survivants de l’holocauste œuvrent avec autant de diligence pour effacer la mémoire du génocide d’un autre peuple. Comment des dirigeants Juifs dont tous les sens étaient tournés vers la détection de négateurs de l’holocauste parmi nous, qui étaient allés au bout du monde pour pourchasser les comparses d’Hitler peuvent-ils maintenant s’engager aux côtés des patrons du génocide?
 
C’était le genre d’hypocrisie qui faisait sonner le vœu « Plus jamais ça » comme quelque chose d’exclusif, un abri réservé à certains.
 
Mon chef d’agence était intrigué. Il avait un sujet important et d’actualité qu’aucun journal ou magazine n’avait traité. Le fait que j’étais le petit fils de survivants du génocide arménien ne semblait pas avoir suscité en lui de quelconques réticences. Au contraire, mon origine ethnique me donnait une connaissance utile des problèmes et des acteurs.
 
Je savais que des spécialistes du domaine des études sur l’holocauste considéraient le génocide arménien comme un antécédent aux échos effrayants. Et des universitaires Juifs condamnaient ouvertement la longue campagne de dénégation de la Turquie, la voyant comme ma poursuite psychologique du traumatisme lié au génocide.
 
Mais ces mêmes universitaires sont majoritairement restés silencieux quand on en venait au rôle en coulisses d’Israël et de son lobby aux Etats Unis – l’Anti-Defamation League, l’ American Israel Public Affairs Committee, les think tanks néoconservateurs et les faucons de l’administration Bush – jouaient leur rôle dans ce déni.
 
C’est l’histoire que je voulais raconter au moment où la loi de commémoration devait passer en commission ce mois d’avril là – le mois au cours duquel les Américains commémorent leurs martyrs.
 
La seule condition de mon chef d’agence était qu’aucune interview ne soit non sourcée. « Des sources non nommées ne marcheront pas dans ce cas, » avait-il dit.
 
Je me suis rendu à Wilshire Boulevard pour taper à la porte du consulat de Turquie. Le diplomate en poste, un homme poli en costume trois pièces, s’est demandé comment les événements de 1915 pouvaient constituer un génocide si, en tant qu’Arménien, je me trouvais littéralement debout devant lui.
 
« Donc vos deux grands parents ont survécu, hein » m’avait-il dit sur un ton accusateur.
 
Je me suis mis à la recherche de Yair Auron, le professeur de l’Open Universiy d’Israël qui avait écrit ce livre fondateur de 2003, « The Banality of Denial: Israel and the Armenian Genocide. »

Il l’avait écrit empli de honte, avait-il dit. « Le déni du génocide arménien dans la diaspora juive est étroitement associé à la politique de déni en Israël. Ce n’est rien moins qu’une trahison de l’héritage moral de l’holocauste. »
 
Je suis alors allé voir les hypocrites et les négationnistes qui trônaient à la tête des grandes organisations juives américaines. Aucun n’a été aussi direct qu’Abraham Foxman, le responsable de l’Anti-Defamation League à New York. Le génocide arménien était devenu son bâton bien pratique pour maintenir la Turquie dans le droit chemin.
 
Foxman venait juste de rentrer d’une réunion avec des dirigeants militaires et politiques Turcs pour discuter des pressions sur le Congrès, le Département d’Etat et le président Bush pour éviter une fois de plus l’adoption d’une résolution sur le génocide.
 
« Notre centre d’attention est Israël, » avait-il expliqué. « Si aider la Turquie sert Israël, alors c’est ce que nous nous chargeons de faire. »
 
Mais une telle ligne de conduite aurait dû être très inconfortable pour un dirigeant juif quand il est question de génocide.  
« Etait-ce un génocide? » avait-il dit. « C’était la guerre. Les choses deviennent embrouillées. »
 
Il doutait que l’adoption d’un texte au Congrès puisse aider à « réconcilier » les différences entre Turcs et Arméniens, comme si tout ça n’était qu’une dispute conjugale qui avait besoin d’un retour au calme.
 
« Les Turcs et les Arméniens ont besoin de revisiter leur passé. La communauté juive ne devrait pas être l’arbitre de cette histoire. Et je ne crois pas que le Congrès des Etats Unis devrait l’être non plus. »
 
Il tirait ses arguments directement du script turc. J’ai carrément dû revisiter son site web pour m’assurer que l’ADL était toujours préoccupée par la lutte non seulement contre l’antisémitisme mais aussi contre la « bigoterie et l’extrémisme » et pour « garantir une justice et un traitement équitable pour tous. »
 
J’ai remarqué que le génocide avait déjà bien été documenté dans sa réalité par de nombreux historiens éminents. Et que le Congrès reconnaît l’histoire de toutes sortes de peuples. Des résolutions commémorent les victimes de l’holocauste par exemple.
 
« Vous ne sous-entendez pas que le génocide arménien est la même chose que l’holocauste, n’est-ce-pas? »

J’ai essayé de faire le parallèle qu’ont tracé les historiens, mais Foxman l’a perçu comme un affront. Le caractère unique de l’holocauste était dévalué par les Arméniens qui cherchaient à lui monter sur le dos.
 
Etes-vous Arménien? » m’avait-il finalement demandé.
 
« Aurait-ce de l’importance si c’était le cas? » avais-je répondu. « Des journalistes noirs s’intéressent aux droits civiques. Des journalistes Latino parlent de l’immigration. Des journalistes Juifs écrivent sur les négateurs de l’holocauste. Nous sommes journalistes. »

J’ai écrit l’article et je l’ai transmis. Mon chef d’agence à Washington était satisfait. Il avait atterri sur la maquette du weekend, en bon candidat pour la une.
 
Le weekend vint puis passa, mais l’article ne parut pas. J’appelais le chef d’agence pour lui demander s’il y avait un problème. Il était désolé de dire que l’article avait été exécuté – sur un ordre de dernière minute du rédacteur en chef.
 
« Mais pourquoi? » avais-je demandé.
 
« Votre partialité, » avait-il dit
 
« Ma partialité? »

 Ca m’a alors frappé. Alors même que le journal présentait un autre de mes articles pour le prix Pulitzer pour cet article j’étais un Arménien.

 L’explication officielle était un modèle du genre. Le rédacteur en chef disait que je n’étais pas un journaliste objectif parce que j’avais une fois signé une pétition affirmant que le génocide arménien était un fait historique.
 
Je n’ai jamais signé une telle pétition. Mais si je l’avais fait, en quoi aurait-ce été la preuve d’un biais? Notre propre livre de règles de conduite au Times admettait le génocide comme un fait historique.
 
« Diriez-vous à un journaliste juif qu’il ne devrait pas écrire sur le déni de l’holocauste parce qu’il croit que l’holocauste est un fait? avais-je demandé.
 
Sa réponse fut de réaffecter mon article à un collègue qui couvrait le Congrès à Washington. Le fait que ce reporter était juif – et que l’article traitait de la négation juive du génocide – se semblait pas gêner le rédacteur en chef. La collègue, qui n’a peut-être pas eu le choix dans cette affaire, a vidé mon article de sa substance. Quand il en a eu terminé, il n’était plus du tout question du négationnisme juif.
Après un vilain combat public, j’ai démissionné du journal. Le rédacteur en chef sera par la suite poussé vers la porte de sortie quand une enquête interne démontra que mon article était factuel et sans parti pris.

Ces jours ci, je suis un observateur plus qu’attentif de la nouvelle guerre froide qui s’est déclenchée entre la Turquie et Israël est ses partisans.
Que dire de ce rush des dirigeants Juifs – depuis l’American Israel Public Affairs Committee à Washington jusqu’à un conseiller municipal de Los Angeles nommé Jack Weiss – qui ces dernières semaines ont admis leur rôle dans le déni du génocide?
« Franchement, ce n’était pas convenable de la part des Juifs compte tenu que nous avons également été victimes d’un génocide, » écrit Weiss dans un article peu élégant paru dans the Jewish Journal.
Comment rendre compte de ces confessions soudaines? Un accès de remords? Une purification de l’âme? J’ai peur que non. Ce ne sont pas du tout des confessions. Au contraire, ce sont des rappels de la dette de la Turquie envers Israël – et elles viennent dans un élan agressif.

La semaine dernière, quatre professeurs Juifs des universités Georgetown et Bar-Ilan ont exhorté le premier ministre Israélien Benjamin Netanyahou à reconnaître officiellement le génocide arménien. Pends ça dans les dents, Turquie!
Quelle sera la réaction d’Ankara? La peur d’une reconnaissance du génocide, qu’elle considère comme une question de sécurité nationale, amènera-t-elle finalement la Turquie à adoucir ses accusations d’apartheid contre Israël et à redevenir un allié accommodant?
 
Et que dire des Arméniens et de leur lobby? Ne sont-ils pas coupables d’avoir observé passivement l’agression contre la flottille et de penser maintenant que les vents de la géopolitique tournent en ce moment en leur faveur? Deviendront-ils les intimes de ces dirigeants Juifs soudainement désireux de s’emparer de leur génocide? Ou leur diront-ils « merci, mais c’est non » pour s’associer à la Turquie en faveur de la cause palestinienne?

Nous le saurons seulement en avril, quand la résolution sur le génocide reviendra au Congrès.

 
Mark Arax est l’auteur de plusieurs livres dont son tout dernier, « West of the West. »

Flottille pour Gaza: le gouvernement irlandais veut une enquête internationale

14 juin 2010
Si on en croit la presse, Ankara est le seul gouvernement mécontent de la prétendue commission d’enquête sur leurs crimes constituée par les délinquants sionistes eux-mêmes. Ils sont bizarres ces Turcs car dans d’autres pays, les pays civilisés, on semble trouver tout à fait logique de confier les enquêtes aux voyous eux-mêmes. Il y a là un filon à creuser pour de nouvelles économies budgétaires : supprimer complètement les services de police. Autre sceptique, la presse internationale et donc, par déduction, pas la presse française.

Pourtant la Turquie n’est pas le seul pays à manifester son mécontentement et, comme le signale le blog Irish4Palestine, en Irlande non plus, la pseudo commission d’enquête sioniste ne passe pas. On peut lire ce qui suit sur le blog irlandais pro palestiniens :
Cette farce d’une « enquête » sur les assassinats de civils du Mavi Marmara par les gens qui ont commis ces assassinats et leurs copains nouvellement ajoutés avec l’étiquette d’observateurs « internationaux ». Nous avons beaucoup à « redire » au sujet de ces « nouveaux amis » qui viennent aider Israël dans cette farce.

Les Irlandais pour la Palestine annoncent des informations pour demain sur ces amis [sûrement le fait que l’Irlandais David Trimble fait partie de l’association des potes d’Israêl, d’où l’expression bien connue « touche pas à mon pote »]. En attendant, ils nous rappellent la position officielle des autorités irlandaises qui exigent une enquête internationale ainsi qu’on peut le lire sur le lien qu’ils proposent (traduction ci-dessous). En attendant, on a l’impression que l’Irlande ne fait pas vraiment partie de l’Union Européenne car à l’heure où j’écris ces lignes, cette information est indisponible en français.
L’Irlande appelle à une enquête internationale sur le raid contre la flottille pour Gaza
Bbelfast Telegraph (UK) lundi 14 Juin 2010 traduit de l’anglais par Djazaïri

Le ministre des affaires étrangères de la république d’Irlande, Micheal Martin, renouvellera ses appels à une enquête internationale sur le raid sanglant israélien contre la flottille humanitaire pour Gaza lors de sa rencontre avec ses homologues européens.

M. Martin a demandé que l’attaque meurtrière du 31 mai soit ajoutée à l’agenda de la rencontre mensuelle des ministres des affaires étrangères à Luxembourg.
Les ministres discuteront des événements qui ont abouti à la mort de neuf personnes sur la bateau turc Mavi Marmara, et de la poursuite du blocus de Gaza par les Israéliens.
La question essentielle en matière de politique étrangère est Gaza et le processus de paix au Moyen Orient au lendemain de la saisie par Israël de la flottille humanitaire, » a déclaré une porte parole.
« Le ministre mettra l’accent sur la nécessité d’une enquête internationale transparente et crédible sur les événements, et ré insistera sur la nécessité urgente d’une levée du blocus par Israël afin de soulager les souffrances humanitaires de la population de Gaza.»
Entre temps, des militants ont appelé à un boycott des marchandises israéliennes en attendant la fin du blocus.

Les activistes du mouvement irlandais anti-guerre se sont engagés à continuer à organiser des manifestations après avoir élargi leur campagne à quelques uns des plus grands supermarchés de la capitale ce weekend.
Un ces citoyens Irlandais expulsés suite à sa participation à la flottille pour la liberté de Gaza, Isam Bin Ali, d’origine libyenne, a rejoint les membres de l’organisation au moment où ils chargeaient des caddies avec des marchandises israéliennes.

La mort filmée de Furkan Dogan, jeune militant Turco-Américain assassiné par les sionistes

10 juin 2010
Il s’agit d’une vidéo diffusée originalement par le site US Democracy Now
Furkan Dogan a été assassiné de cinq balles dont quatre dans la tête.  On voit aussi que les soldats lui donnent des coups de pieds alors qu’il est blessé. Cette vidéo est extraite d’une séquence d’une heure tournée par la réalisatrice Lara Lee qui se trouvait à bord du Mavi Marmara. La cinéaste a réussi à dissimuler son film pendant sa détention dans l’entité sioniste.
 Furkan Dogan, 19 ans, voulait devenir médecin
A ceux qui se demandent comment on peut savoir qu’il s’agit de Furkan Dogan, je répondrais que même si c’était une autre personne, qu’est-ce que ça changerait. D’autre part, la réalisatrice qui est une professionnelle sait elle fort bien qu’il s’agit de Furkan Dogan, un des 9 humanitaires assassinés par les terroristes de Sion.

Le médecin Turc, le serment d’Hippocrate et celui des barbares

10 juin 2010
Eh oui, en France aussi, la novlangue sioniste (l’amitié c’est la haine, la paix c’est la guerre, la victime c’est l’agresseur) a encore cours. Plus pour très longtemps fort heureusement car les journalistes étaient nombreux (pas les Français apparemment) sur la flottille pour Gaza et les témoignages font leur chemin malgré les obstacles.
Ainsi ce témoignage du Dr Hasan Huseyin Uysal qui servait à bord du Mavi Marmara, ce navire turc qui a fait l’objet de soins particuliers de la part des soldats sionistes. Vous allez me dire, où est le problème puisque ce document provient du New York Times? Il n’y a donc pas de frein à l’information.
Il faut le dire vite car cet article figure en réalité sur un blog du New York Times et non dans l’édition principale. Aux Etats Unis comme ailleurs, les blogs fonctionnent comme des soupapes qui permettent aux journalistes d’exprimer ce qui ne passera pas dans le journal proprement dit.
L’entretien est assez parlant et offre une fois de plus un aperçu de l’opposition entre la civilisation et la barbarie, une barbarie qui n’a pas un visage humain mais sioniste. Une barbarie dont tout l’Occident s’évertue à rester complice. On notera la naïveté des organisateurs qui n’avaient pas anticipé la sauvagerie sioniste; c’est ainsi qu’aucun matériel de chirurgie n’était prévu dans le service médical du bateau où on ne disposait que du nécessaire pour soigner de petites blessures et apaiser les irritations oculaires provoquées par des substances lacrymogènes.
PS : PS: l’éthique médicale musulmane classique est beaucoup plus exigeante que le serment d’Hippocrate et impose notamment, contrairement à ce dernier, de soigner aussi l’ennemi.

 
Le médecin Turc décrit les soins apportés aux commandos Israéliens blessés pendant le raid
Par Robert MACKEY et Sebnem ARS, The Lede (USA) 9 juin 2010 traduit de l’anglais par Djazaïri

Dans un entretien accordé au New York Times, le Dr Hasan Huseyin Uysal, un médecin Turc, déclare avoir soigné les commandos Israéliens qui avaient été capturés et brièvement détenus pendant la phase initiale du raid sur un bateau qui avait défié la semaine dernière le blocus naval israélien de Gaza.
Le récit du Dr Uysal semble être conforté par deux photos où on le voit soigner un des trois soldats ensanglantés que les passagers disent avoir maîtrisés et désarmés au début du raid mené le 31 mai, peu avant l’aube, contre le principal bateau de la flottille. Ces deux photos ont été publiées par le journal turc HaberTurk dans une galerie sur son site web qui montre des photos ramenées en cachette du bateau et sorties d’Israël par Sefik Dinc, un de ses journalistes. Une des photographies a également été postée sur Flickr par l’organisation humanitaire turque qui a participé à l’organisation de la flottille.
La capture des commandos peu après leur descente en rappel depuis un hélicoptère sur le Mavi Marmara où ils ont rencontré une résistance acharnée des passagers sur le pont supérieur a amené plusieurs responsables civils et militaires Israéliens – dont le premier ministre Benjamin Netanyahou – à laisser entendre que le recours meurtrier à la force était justifié car sinon, les soldats auraient été « lynchés » par les passagers qui s’étaient emparés d’eux.


Plusieurs des passagers impliqués dans l’affrontement ont contesté cette interprétation du début chaotique du raid. Comme l’avait observé The Lede ce mardi, Ken O’Keefe, un ancien US Marine qui a déclaré à des journaux israéliens et turcs avoir participé au désarmement des commandos, a affirmé que « Les vies des trois commandos étaient à notre merci – nous aurions pu leur faire tout ce que nous voulions. »
Ali Abunimah, un des fondateurs de The Electronic Intifada a soutenu dans un post sur son blog que les images des soins donnés aux commandos par le Dr Uysal, ainsi que d’autres images apparemment prises pendant le raid qui montrent des commandos ensanglantés et désarmés sous la garde de passagers à l’intérieur du bateau, contredisent les accusations israéliennes selon lesquelles les passagers avaient l’intention de tuer les soldats.
Dans un entretien téléphonique réalisé en turc, le Dr Uysal a déclaré avoir soigné trois soldats Israéliens et soutenu que c’était une preuve que les passagers n’avaient aucune intention de les tuer :
En tout premier lieu, il est contre toute logique que ces soldats n’aient pas été tués mais au contraire emmenés au centre médical si l’intention des militants était de les tuer. Si des gens à bord avaient tant envie de leur faire du mal, pourquoi ne les ont-ils pas simplement tués une fois qu’ils s’étaient emparés de leurs armes ? Pourquoi prendre la peine de les trimballer à l’intérieur pour qu’on les soigne ? Ca ne tient pas debout.
Je suis un médecin, et les soldats Israéliens m’ont été amenés pour que je contrôle leur état physique et les soigne correctement. J’avais nos propres morts et des gens blessés étendus devant moi et je m’occupais de soigner les soldats qui les ont effectivement tués et blessés. Aucun de nos amis présents dans le centre médical ne s’est approché pour leur faire du mal ou les blesser. Nos blessés étaient étendus au sol, mais j’ai fait se reposer les soldats sur nos fauteuils.
Interrogé sur les blessures subies par les commandos, le médecin a répondu:
Aucun des soldats n’avait de blessures graves qui auraient pu entraîner la perte d’un organe ou un handicap. Ils étaient égratignés au visage, mais comme la peau du visage est très sensible et tend à saigner en cas de traumatisme quelconque, il y avait du sang sur leur visage – que j’ai nettoyé avec soin pour voir quel genre de blessures ils avaient. En fin de compte, elles se sont avérées n’être que des égratignures.
Le troisième soldat, par contre, souffrait d’une entaille au ventre jusqu’au niveau de la membrane stomacale mais pas de l’estomac proprement dit. Ce n’était en rien une blessure mortelle. En tant que médecin, je ne veux pas trop m’aventurer à deviner l’origine de cette blessure, mais elle a pu être causée soit par l’atterrissage sur un poteau pointu après descente d’hélicoptère, soit par un tuyau avec une arête acérée. Je ne sais pas trop.
Dans un cas comme dans l’autre, la plaie n’était pas mortelle mais devait être suturée. Cependant, comme nous ne nous attendions pas à une telle confrontation, nous n’avions emmené à bord aucun matériel pour faire des points de sutures. Nous n’avions que du matériel médical simple pour panser les petites plaies, ou des gouttes pour apaiser les brûlures en cas d’utilisation de gaz lacrymogène. Si j’avais eu du matériel de suture avec moi, même si je suis ophtalmologue, j’aurais soigné ce garçon correctement sur la base de mes connaissances en médecine générale. Je n’ai pas pu le faire.
Le Dr Uysal affirme que les commandos étaient abasourdis et avaient très peur. » Il ajoute :
J’ai essayé de leur dire, avec mon anglais approximatif, que j’étais médecin et qu’ils n’avaient rien à craindre et que personne ne leur ferait de mal. Ils se sont détendus au bout d’un moment et nous ont regardés courir de partout, d’un patient à l’autre en larmes, face à nos amis qui baignaient dans leur sang. J’avais aussi demandé à un de nos assistants de garder un œil sur eux afin d’éviter toute menace.
Nous aurions aussi pu les laisser à leur destin, mais ce n’aurait pas été conforme à l’humanité qui nous anime. Nous avons demandé aux photographes de ne pas filmer dans le centre médical et je n’ai aucune idée de par qui et quand la photo a été prise mais Dieu ne laisse jamais les bonnes actions dans l’oubli. Cette photo montre la différence entre les Israéliens et nous.
Interrogé sur le laps de temps entre les tirs de grenades assourdissantes sur le bateau, au début du rais, et les coups de feu, le Dr Uysal répond : « J’étais sur le pont inférieur, mais je pouvais entendre les explosions et les coups de feu. Je suis incapable de distinguer les coups de feu des autres sons – je ne suis qu’un médecin après tout. »
Après la prise de contrôle du bateau par l’armée israélienne, le docteur dit ne pas avoir été traité différemment des autres passagers :
Ils nous ont tous menottés avec des liens en plastique si serrés qu’ils auraient facilement pu causer des dégâts irréversibles aux épaules. Ils nous ont fait mettre à genoux, les mains menottées alors que les hélicoptères ont causé des projections d’eau de mer sur nous pendant trois heures. Je criais que j’étais un médecin et que mon épaule me faisait très mal. Ils ont fait mine de ne pas m’entendre. Je voulais aller aux toilettes mais ils ne m’y ont pas autorisé. Après que j’ai continué à crier au sujet de mon épaule, ils ont desserré mes liens mais pas ceux de mes amis.
Mardi, le journal turc Hurriyet a publié un entretien avec Murat Akinan, l’homme qu’on voit debout près du Dr Uysal dans les photos de lui en train de soigner un commando Israélien, et qu’on voit dans une autre photo emmener l’Israélien à l’intérieur du bateau.
M. Akinan a précisé que le soldat capture lui avait été confié par Bulent Yildirim, le directeur de l’organisation [humanitaire] turque IHH qui lui a dit : « Murat, emmène le et assure toi de sa sécurité. Sois prudent, ne laisse personne le toucher. »
Puis, M. Akinan a déclaré, « Je l’ai emmené en bas en criant, ‘Stop! Personne en touchera à cet homme qu’on m’a confié.’ »
Il a ajouté: « J’ai appelé le médecin à bord et lui ai demandé des soins. Deux autres soldats sont arrivés. Les gens réagissaient. J’ai fait en sorte que tous trois soient soignés. J’ai dit à deux ou trois personnes de confiance que nous ne permettrions à quiconque de les toucher. »

Selon M. Akinan, pendant l’interrogatoire qui a suivi pendant sa détention en Israël, on lui a montré une photo dans laquelle le soldat qu’il conduisait à l’intérieur du bateau était frappé malgré ses efforts.
« Je leur ai dit que je n’avais pas pu arrêter tout le monde, » a-t-il dit. Il a aussi affirmé que ceux qui l’interrogeaient avaient admis que les photographies montraient qu’il avait agi avec bonne volonté » envers le captif Israélien sous sa protection.

Mise à jour: Un ami turcophone de The Lede a eu l’amabilité de traduire le récit complet du témoignage oculaire sur le raid par Sefik Dinc, le journaliste Turc qui a pris les photos publiées dans le diaporama du journal turc cité plus haut. Afin d’être exhaustif, voici la traduction de ce texte qui a été publié par HaberTurk avec les photos prises par M. Dinc :
Dans le cadre de la campagne « Notre Route est la Palestine, Notre Route est Gaza », le Mavi Marmara, un bateau transportant de l’aide pour la Palestine, comptait 16 journalistes Turcs à son bord. Sefik Dinc, le reporter du journal était parmi eux. Les photos prises par Dinc ont pu être ramenées en cachette.
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Sefic Dinc a vécu chaque seconde de la pression exercée par les commandos israéliens. Il explique ainsi ce qu’il a vu :
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« En partance pour Gaza le 22 mai, le Mavi Marmara, le navire amiral de la flottille a quitté Sarayburnu avec 16 journalistes à bord. J’étais parmi eux, représentant HaberTurk.
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J’étais sur le pont inférieur du bateau en train de discuter avec des amis journalistes quand nous avons soudain vu des Zodiacs arriver. J’ai appelé des amis de l’autre côté du bateau pour leur sire que les soldats Israéliens étaient arrivés. Leur réponse a été ‘Les Zodiacs sont de l’autre côté. ‘ De 10 à 15 soldats se trouvaient dans chacun des Zodiacs qui bloquaient les deux côtés et l’arrière du bateau, et deux frégates se trouvaient à un peu plus de deux kilomètres.
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Des grenades assourdissantes, fumigènes et lacrymogènes étaient tirées à bord depuis les Zodiacs. Certaines des bombes tombaient dans la mer quand elles touchaient le bateau et d’autres arrivaient sur le pont côté tribord. Ca a été la panique chez ceux qui étaient assis sur le pont où sont tombées les bombes lacrymogènes.
Un groupe de personnes projetaient de l’eau sur les Zodiacs tandis que d’autres les éclairaient avec des lampes.
Pau après les attaques par les Zodiacs; l’hélicoptère de type Sikorsky a commencé à s’approcher du bateau. Se plaçant au dessus du navire, l’hélicoptère a amorcé une lente descente et je me suis déplacé pour pouvoir prendre de meilleures photos.
Je n’avais ni gilet pare balles, ni masque à gaz, ni gilet de sauvetage. Et l’hélicoptère descendait vers le poste de pilotage. Quand il s’en est trouvé à environ trois mètres, les commandos ont commencé à descendre le long de cordes.
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Les trois commandos Israéliens qui sont descendus par une corde vers la cabine de pilotage ont commencé à se battre avec les volontaires qui les attendaient sur le bateau. Dans la mêlée, un soldat a presque été jeté à la mer mais certains membres du groupe s’y sont opposés. Les soldats neutralisés ont été ensuite emmenés dans le hall du pont inférieur.
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Des militants ont assisté un des leurs blessé suite aux coups de feu tires, l’emmenant en bas sur une civière.
Au moment où les soldats Israéliens ont été désarmés, le bruit des tirs venus des hélicoptères a commence à changer. Les balles en caoutchouc tirées par les commandos Israéliens étaient désormais des balles réelles.
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La plupart des militants qui sont morts ont été tués par ces tirs. J’essayais à la fois de saisir ce qui se passait avec des photos tout en essayant en même temps de me protéger en me cachant quelque part. Quand j’ai vu des passagers blessés gisant sur le sol, j’ai compris que les balles pouvaient atteindre le pont sur lequel je me trouvais. La plupart de ceux qui ont été touchés se trouvaient sur le pont supérieur du bateau. Cependant, il y a eu aussi des morts et des blessés sur le pont inférieur. Les médecins et certains militants qui ont vu les morts disent que deux personnes ont été tuées par des balles à la tête.

L’ancien juge Jean-Louis Bruguière et la hasbara sioniste

4 juin 2010

Ce texte vient compléter un post antérieur sur les liens présumés avec le terrorisme de l’organisation caritative turque IHH, propriétaire du Mavi Marmara, le bateau dont neuf passagers ont été assassinés par les gangsters sionistes.
Ces liens ont été allégués par le fameux magistrat anti-terroriste Jean-Louis Bruguière dont les propos ont été largement repris par la presse et, bien sûr, par la propagande sioniste. C’est ainsi qu’on voit fleurir un peu partout, sur ce blog aussi, des commentaires faisant état des déclarations du fameux magistrat. Preuve que le manuel de la propagande sioniste est assez standardisé et que les cerveaux des internautes sionistes sont mis à jour très régulièrement par l’administrateur réseau.
L’article que je vous propose fait le point sur ces accusations et montre qu’elles sont infondées Oui, M. Bruguière vous avez marqué un point en ne vous basant sur aucune source que votre petit doigt mouillé qui vous sert à voir d’où vient le vent.

Qu’en est-il des liens présumés de l’organisation caritative turque avec les terroristes ?
Par Koray Caliskan, Mondoweiss (USA) 4 juin 2010, traduit de l’anglais par Djazaïri

Le ministère israélien des affaires étrangères a soutenu à plusieurs reprises que l’organisation caritative musulmane turque IHH, propriétaire du bateau Mavi Marmara avait été liée à divers réseaux terroristes. De nombreux journalistes ont réitéré cette affirmation, se référant parfois aux propos du juge Français Jean-Louis Bruguière sur les liens entre IHH et al Qaïda.
Antérieurement, le juge Bruguière était arrivé à des conclusions erronées qui lui avaient attiré des critiques venant de la gauche comme de la droite de la classe politique française, une performance difficile à accomplir. Dans son rapport controversé rendu public en 2006, il avait accusé des responsables politiques d’actes terroristes après avoir consulté seulement deux sources qui s’avérèrent être des ennemis de l’homme que le juge accusait. Aussi bien Le Figaro que Libération, des journaux situés idéologiquement aux antipodes l’un de l’autre, s’étaient rejoints pour discréditer ces accusations.
Cette fois, sans consulter aucune source, M. Bruguière montre du doigt une autre source de terrorisme, l’IHH. Selon l’ancien magistrat, désormais un politicien qui a brigué pour un poste dans la coalition de droite de Sarkozy, l’organisation caritative musulmane est liée à des réseaux terroristes. Il a, une fois de plus, tort. Cette fois pour trois solides raisons :

Un, l’IHH a aussi été active en Allemagne où à été conduite une enquête approfondie sur toutes les organisations caritatives musulmanes, dont IHH. En dépit de gros efforts et de recherches minutieuses soutenues par le gouvernement turc, aucun lien avec une quelconque organisation qui soutiendrait ne serait-ce qu’idéologiquement des formes quelconques de résistance active n’a été constaté. L’organisation est pacifiste, excluant de son recrutement toute personne qui prône la violence, même symbolique.

Deux, l’IHH est plus proche du parti Saadet, le rival politique de l’AKP et est plus proche de l’idéologie des Chrétiens Démocrates en Allemagne et d’autres pays européens. L’AKP aurait été encline à faire de son mieux pour discréditer l’organisation caritative de son rival et avec des raisons plus légitimes que celles de l’ancien juge Bruguière. Ils n’ont trouvé aucun lien [avec le terrorisme].

Trois, l’establishment ultra-laïque en Turquie déteste toutes les formes d’organisations politiques islamiques, dont l’IHH. Jusqu’à présent, aucune de ces organisations, pas même celles qui ont été assez innovantes pour accuser le président Abdullah Gul d’être un « agent des Etats Unis », n’oserait même imaginer que l’IHH a des liens avec al Qaïda.
Le ministre Israélien des affaires étrangères a une imagination bien plus débridée que les islamistes et les laïques Turcs, que les communistes et les conservateurs Français tous ensemble. Le temps est venu de se servir de cette imagination pour la paix, pas pour tuer ou accuser des militants pacifistes.

Koray Caliskan est vice président du département de sciences politiques et de relations internationales de l’université Bogazici à Istanbul.

 

 

L’IHH, la flottille pour Gaza et la propagande sioniste

4 juin 2010
La fondation humanitaire turque IHH (Insani yardim vakfi) est au centre de la propagande sioniste qui veut assimiler les militants de la flottille pour Gaza  à un groupement terroriste plus ou moins proche, au choix: 1) d’al Qaïda, 2) du Hamas (car pour les ultra sionistes, tout Palestinien est un terroriste ou un terroriste potentiel) 3) de l’Iran.
D’ailleurs, n’hésitez pas à opter pour les trois réponses en même temps, vous aurez tout bon.
En France, c’est le magistrat Jean-Louis Bruguière qui s’est dévoué pour porter la bonne parole propagandiste. Selon ce dernier, IHH recrutait dans les années 1990 pour le djihad à venir. Effectivement, en langage propagandiste quand le djihad n’est pas là, il est forcément à venir.
IHH dispose d’un site internet avec des pages en langue française où on peut lire que:
L’IHH est membre au sein des institutions suivantes
  • L’union des organisations islamiques des sociétés civiles
  • Membre du forum humanitaire
  • Membre au statut de conseiller au sein du conseil économique et social des Nations-Unies
  • Membre de la fondation des enseignants volontaires de Turquie
Cette organisation qui recrute des apprentis « djihadistes » a donc non seulement pignon sur rue en Turquie mais est également membre du Conseil Economique et Social des Nations Unies.
Tout ça malgré les accusations de M. Bruguière et de la hasbara sioniste.
L’Express relève que cette organisation oeuvre dans plus d’une centaine de pays. De nombreux pays musulmans, mais aussi Haïti, le Botswana ou le Burundi
IHH a reçu par ailleurs plusieurs prix en Turquie.
Bref, une fondation humanitaire musulmane qui se dévoue efficacement au genre humain comme le font d’autres associations de diverses obédiences, catholiques, protestantes, laïques.
Quant à Bruguière, on sait ce que vaut sa parole.