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Sortie du roman officiel de la vie de Mohamed Merah

10 novembre 2012

Je vous recommande la lecture de l’entretien que M. Albert Chennouf vient d’accorder au magazine Le Point.

Albert Chennouf est le père d’Abel Chennouf, un des trois soldats dont l’assassinat est attribué à Mohamed Merah.

Si, comme certains commentateurs, on peut le chipoter sur le point de savoir si son fils et les deux autres soldats assassinés méritent la légion d’Honneur ou une autre décoration à titre posthume, on ne saurait par contre contester que la mort des trois militaires n’a subi ni le même traitement médiatique, ni le même traitement politique que celle des victimes juives de l’école privée toulousaine.

M. Chennouf porte non seulement le deuil de son fils, mais il est aussi en colère contre le gouvernement français et la classe politique qui refusent de donner suite à sa demande d’une commission parlementaire pour faire la lumière sur cette terrible affaire.

M. Chennouf considère que ce refus montre que, contrairement à ce que lui avait affirmé M. Manuel Valls, ministre de l’intérieur, l’affaire Merah met en cause la raison d’Etat et qu’une commission d’enquête sonnerait le glas de la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur).

Parce que, selon M. Chennouf:

La France entière a compris que Mohamed Merah était un indic de la DCRI. Je l’affirme moi-même depuis le début. Comment entre-t-on d’Israël en venant de la Syrie avec un nom à consonance arabe ? Et vice-versa. Merah était protégé par la DCRI, qui comptait sur lui pour démanteler des réseaux islamistes. Bernard Squarcini, l’ancien patron de la DCRI, a voulu nous faire croire que c’était un loup solitaire. En fait, je le pense protégé par un parrain solidaire qui nous vend une fable de barbouze. Pour moi, Bernard Squarcini est l’assassin présumé de mon fils. J’affirme qu’il a menti au juge. Et lorsqu’on ment au juge, on ment au peuple. Je n’admets pas cela.

et un peu plus loin:

François Hollande est sur la même ligne que Nicolas Sarkozy, que Jean-Yves Le Drian, nouveau ministre de la Défense, que Gérard Longuet, Manuel Valls, ou encore Claude Guéant. Tous, ils ont peur de la vérité…

Oui, il y a consensus droite- gauche sur l’affaire Merah comme sur les suites législatives à lui donner avec un renforcement de l’arsenal anti-terroriste qui est coproduit en quelque sorte par le précédent gouvernement et celui qui lui a succédé.

Il n’y aura pas de commission d ‘enquête sur les crimes imputés à Mohamed Merah.

Parce que, et j’ignore si c’est une coïncidence,  la sortie de « Mon frère, ce terroriste »,  roman officiel sur l’itinéraire de Mohamed Merah vient d’être annoncée par toute  la presse et il est l’oeuvre d’Abdelghani Merah, le frère aîné du tueur présumé.

Selon lui, Mohamed aurait été endoctriné par un autre membre de la fratrie, Abdelkader, inculpé de complicité d’assassinat.

Mohamed Merah le djihadiste en tenue camouflée

Abdelghani n’est pas tendre non plus avec sa soeur Souad qu’il accuse

des mêmes dérives radicales. Un frère et une soeur, dit-il, qui se sont «rapprochés des salafistes toulousains». Il ajoute que sa soeur Souad lui a confié «plusieurs fois qu’elle était fière de Mohamed et des crimes qu’il avait commis. Qu’il avait eu le courage d’agir en moudjahidine, qu’il était dans la vérité. Qu’elle ne le pleurait pas avec tristesse, mais avec joie»

Au singulier, on agit en moudjahid, pas en moudjahidine, mais passons…

Il va de soi que Mohamed avait fait la fête le 11 septembre 2001!  (Mohamed Merah a eu 13 ans en octobre 2001)

En fait, Abdelghani Merah a

retracé l’itinéraire d’un adolescent perdu de la république. Djihadiste et tueur d’enfants

La formule creuse au sujet de « l’adolescent perdu de la république n’est pas d’Abdelgahni Merah mais de Mohamed Sifaoui, le romancier spécialisé dans le djihad banlieusard.

En fait, c’est M. Sifaoui qui est le véritable auteur de  Mon frère, ce terroriste.

Et c’est certainement un gage d’authenticité et de probité…

On ne s’étonnera pas si Abdelkader Merah nie avoir déclaré être fier des actes de son petit frère!

Le frère de Mohamed Merah annonce qu’il va quitter Toulouse et essayer « de se remettre à vivre ».

Je pense que les recettes du bouquin devraient lui en donner les moyens…

Bien sûr Mohamed Merah correspondait sans doute plus au portrait de quelqu’un qui veut en découdre pour une cause qu’il estime juste, et sans doute avait-il plus de traits communs avec certains délinquants  qu’avec un jeune ouvrier consciencieux et conscient.

Mais ça ne suffit pas pour faire de quelqu’un un tueur froid habile au maniement des armes et, surtout, qui dispose d’un véritable arsenal et voyage fort loin: Syrie, Pakistan et même entité sioniste. Et qui, selon Claude Guéant, alors ministre de l’intérieur, peut se permettre de quitter momentanément son appartement alors qu’il est assiégé par la crème des forces de police.

De qui vous moquez-vous M. Guéant?

De qui se moque-t-on?

Mais la grande question est: comment un gamin de pas même 24 ans a-t-il pu avoir les moyens d’acheter ces armes, de voyager de la sorte et, par dessus le marché, de payer le loyer et les charges d’un appartement.

On n’a jamais entendu ni le ministre de l’intérieur, ni le procureur parler de ça.

Pourtant, l’argent comme on le sait est le nerf de la guerre.

Scoop: c’est Mohamed Merah qui a donné l’assaut contre le RAID à Toulouse!

1 avril 2012

Il va peut-être y avoir des rebondissements dans l’affaire Mohamed Merah, assassin présumé de trois militaires Français, d’un rabbin et de trois écolières.

Les informations sur ces rebondissements possibles (selon des accusations émises par l’avocate mandatée par la famille paternelle de Mohamed Merah) sont abondamment reprises par la presse française. Je ne veux donc pas vraiment m’attarder là-dessus, d’autant qu’elles viennent après d’autres rebondissements ou critiques comme celles formulées par le préfet Christian Prouteau.

Même si les faits en eux-mêmes n’ont absolument aucun rapport, on verra bien si Mohamed Merah ne finira pas par être à Nicolas Sarkozy ce que Nefissatou Diallo a été à Dominique Strauss-Kahn.

Comme dans l’affaire newyorkaise, on commence à allumer des contre feux en exposant le « passé trouble » du père de Mohamed Merah. Mauvais signe!

Je souhaite quand même attirer l’attention des lecteurs sur un détail « en passant » mais qui vaut son pesant de cacahouètes et j’ai dû me frotter les yeux avant de comprendre que je n’avais pas la berlue.

Il s’agit d’une déclaration faite au lendemain de la mort de Mohamed Merah par Amaury de Hauteclocque, le chef du RAID, cette unité d’élite de la police française dont une trentaine de membres puissamment armés faisaient le siège d’un Mohamed Merah enfermé à double tour dans un appartement d’une trentaine de mètres carrés, sans eau, ni électricité.

M. de Hauteclocque avait en effet déclaré sans rire au lendemain de la fin de l’opération:

 avoir « donné sa chance jusqu’au bout » au tueur réfugié dans son appartement. « Si un assaut a été lancé, c’est par Merah« 

Oui, vous avez bien lu, c’est Mohamed Merah qui a donné l’assaut et le RAID n’a donc fait que se défendre.

Un genre d’arguments qu’on avait plutôt l’habitude d’entendre de la bouche des tueurs sionistes et que je mettrai, pour ma part, sur le compte du désarroi d’un homme un peu gêné aux entournures.

Elie Wiesel et les victimes non juives de Toulouse et Montauban

25 mars 2012

Je vous disais qu’Elie Wiesel avait pondu un texte sur les crimes commis dans le sud-ouest de la France dans lequel il ne s’intéresse qu’aux victimes juives du tueur.

En effet, si M. Wiesel observe justement que Juifs et non juifs sont unis dans le chagrin consécutif à l’assassinat du rabbin et des trois écoliers devant l’école privée juive de Toulouse, les victimes non juives n’ont-elles droit à rien du tout dans son article.

Les autres victimes n’ont tout simplement jamais existé.

 Et elles ne peuvent effectivement pas exister dans le récit que fait M. Wiesel pour qui la tuerie de Toulouse n’est qu’une répétition des agissements de Hitler qui lui-même répétait les agissements de Pharaon. Appréciez l’érudition de M. Wiesel qui nous apprend que Pharaon allait massacrer les enfants Juifs dans leurs écoles !

Il s’agit donc d’une vieille histoire, avec des Juifs en victimes et non juifs en bourreaux, appelée à se répéter après des phases de répit toujours provisoire car, comme le dit Elie Wiesel lui-même, la sympathie des non juifs à l’égard des Juifs est seulement temporaire, jamais acquise définitivement.

On peut se poser alors la question : pourquoi ? Comment Elie Wiesel explique-t-il ce qui est un fait selon lui ?

 «La tragédie de Toulouse»

Par Elie Wiesel, The Houston Chronicle (USA) 21 mars 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

La haine des Juifs finira-t-elle par disparaître ? Les enfants Juifs seront-ils toujours en danger ?

Cette fois, un meurtrier a tué quatre Juifs: un enseignant et trois jeunes enfants.

Quand un assoiffé de sang qui déteste les juifs [Jew-hater] veut tuer des juifs, il va d’abord dans les écoles juives. Les enfants Juifs sont sa cible principale.

Il en a toujours été ainsi. C’est ce que fit Pharaon, le roi d’Egypte, c’est ce que fit Hitler. Et c’est ce qui vient de se passer maintenant.

Tel est le contexte de la tragédie qui s’est produite dans la ville française de Toulouse.

J’ai visité cette ville maintes fois. La communauté juive y est ancienne et bien établie – elle remonte au Moyen Age  –  mais elle est dynamique.

Dans les rues, on peut voir des juifs qui portent la kippa. Personne ne pense à l’antisémitisme. C’est une des communautés juives de France les plus riches spirituellement.

A l’évidence, cette agression meurtrière a provoqué larmes et colère chez les Juifs comme chez les non juifs. Le président, ses ministres et d’autres personnalités politiques en France, ainsi sue tous les journaux, ont exigé que les meurtriers soient trouvés et punis.

 Ca se passe souvent ainsi. Du sang juif est versé et, temporairement, la sympathie pour les Juifs augmente ; le monde leur ouvre les bras.

Mais la douleur ne disparaît pas, pas plus que la colère. Nous pensons aux martyrs : le rabbin Yochanan Sandler, ses enfants Aryeh et Gavriel, et Miriam Monsonego. Nous disons, comme la tradition juive : « Puisse Di.u venger leur sang. » Ce sera la réponse du Très Haut.

Notre propre réponse doit être concrète et précise. Quand nous sommes persécutés, notre réponse doit être : nous resterons Juifs – et ferons tout pour être encore plus Juifs.

L’affaire Mohamed Merah tourne-t-elle à la pantalonnade judiciaire?

25 mars 2012

Après la mort sous les balles de la police de Mohamed Merah, le présumé assassin de militaires, d’écoliers et d’un rabbin à Montauban et Toulouse, il semble que l’affaire tourne à la pantalonnade judiciaire.

Oui, une pantalonnade qui faisait déjà rire devant toute la France le procureur de la république François Molins lors de sa conférence de presse du mercredi 21 mars. Je vous fais confiance pour retrouver la séquence sur YouTube ou Daily Motion. Curieusement, je ne retrouve aucune vidéo sur l’ensemble de la conférence de presse, c’est-à-dire avec les moments où le procureur répond aux questions des journalistes..

Voilà maintenant qu’Abdelkader Merah, le frère du djihadiste « auto-radicalisé » (néologisme créée par le procureur François Molins) fait l’objet d’une information judiciaire

pour complicité d’assassinats et association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme a été ouverte à Paris à l’encontre d’Abdelkader Merah, frère aîné de Mohamed, le « tueur au scooter », annonce le parquet.
« Les investigations diligentées par les services de police ont permis d’établir à l’encontre de Merah Abdelkader l’existence d’indices graves ou concordants rendant vraisemblable sa participation comme complice à la commission des crimes en lien avec une entreprise terroriste », précise le procureur de la République de Paris dans un communiqué. L’information judiciaire est ouverte pour « complicité d’assassinats », « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’acte de terrorisme » et « vol en réunion » du scooter qui a servi à Mohamed Merah pour l’exécution de ses crimes.

Le vocabulaire est grandiloquent, mais il n’est en réalité question que du vol d’un scooter « en réunion », ce qui nous confirme que nous avons affaire à de petits délinquants occasionnels.

 A part ça, on apprend que les deux frères dînaient parfois ensemble et se téléphonaient, que le portable d’Abdelkader Merah avait été localisé non loin de l’école où a eu lieu la tuerie. Sans pour autant  qu’on nous dise ce que recouvre ce « non loin » en mètres ou kilomètres.

On comprend aussi que nous nous trouvons devant des gens complètement irrationnels puisque Abdelkader Merah, qui aurait été complice d’une manière ou d’une autre des horribles assassinats qu’aurait commis son frère, n’a rien fait pour couvrir ses arrières. Il a non seulement participé au vol du scooter mais a entretenu des conversations téléphoniques avec son frère tout en sachant que ce dernier se livrait à des meurtres. Enfin, alors même que son frère Mohamed était identifié, retrouvé et assiégé par la police et un ministre, l’idée de prendre la poudre d’escampette ne lui a jamais traversé l’esprit.

Alors soit Abdelkader Merah est innocent, soit c’est un ancien élève d’I.M.E. On peut sans doute faire les mêmes suppositions pour le présumé meurtrier.

Mohamed Merah, le djihadiste armé d’un Uzi et qui séjourne à Tel Aviv! (mais pas en Algérie)

23 mars 2012

J’écrivais que la messe était dite sur l’affaire du tueur Mohamed Merah. Je ne croyais pas si bien dire.

En effet, en écoutant ce matin le bulletin d’informations sur Europe1, j’ai pu entendre que dans sa trajectoire d’apprenti « djihadiste », Mohamed Merah 

se serait ainsi rendu en Israël, puis en Syrie, en Irak et en Jordanie. Pourquoi en Israël ? La même source évoque que Mohamed Merah « aurait pu ou tenté » de se rendre dans les territoires palestiniens. 

Je ne sais pas vous, mais si moi je m’étais rendu dans l’entité sioniste, je m’abstiendrais d’aller ensuite en Syrie pour cause de big soucis prévisibles à la douane.

Mais Mohamed Merah n’a apparemment pas eu de problème de ce côté là.

On nous dit qu’il « aurait pu ou tenté » de se rendre dans les territoires palestiniens ». Conjecture, tandis que son passage par l’entité sioniste est une certitude.

Je rappelle que l’arsenal de Mohamed Merah comportait un pistolet mitrailleur de type Uzi, une arme fabriquée dans l’Etat sioniste.

Les pérégrinations de ce franco-algérien l’auront donc emmené dans des contrées lointaines, mais pas en Algérie!

Tueries de Montauban et Toulouse: quelques questions de bon sens

22 mars 2012

Si le bon sens semble faire défaut à certains devant les drames de Montauban et Toulouse, ce n’est pas le cas chez tous les journalistes, ni chez tous les observateurs.

Louise par exemple, qui a écrit des commentaires très pertinents (comme à son habitude) en réaction à mon post intitulé: Le tueur de Toulouse et Montauban est-il un freelance du djihadisme?

Même si je ne suis pas chrétien, je dirais que la messe est dite: nous sommes bel et bien devant une manipulation politicarde qui aura pris la vie de militaires et d’enfants pour des desseins qui ont un rapport aussi bien avec la politique extérieure de la France qu’avec l’élection présidentielle.

Quelques questions, dont certaines suggérées par les commentaires de Louise me semblent dignes d’intérêt à ce stade:

– était-il possible de faire autrement que de donner l’assaut à l’appartement où était retranché Mohamed Merah?

– Y avait-il un impératif particulier à donner l’assaut aujourd’hui au lieu d’attendre que cet individu privé d’eau, d’électricité et (très important) de tranquillité finisse par céder à l’épuisement?

– Question corollaire: voulait-on vraiment capturer Mohamed Merah vivant? (la réponse semble évidente quand on suit le lien proposé par Louise)

– Pourquoi ce suspect qui se préparait, nous dit-on, à mourir les armes à la main a-t-il été si disert sur des détails techniques de ses actions au lieu de se concentrer sur le prétendu aspect idéologique qui le motivait?

– A-t-il été oui ou non détenu en Afghanistan?

– Etait-il oui ou non surveillé par la police et les services de renseignements? Si oui, je rappelle que même si Vigipirate est passé à l’écarlate ces derniers jours, ce plan de vigilance est en application depuis des années et on ne cesse de nous bassiner avec la menace terroriste islamiste.

– A-t-il effectivement commis les actes qu’on lui impute où l’ont-ils été par quelqu »un d’autre?

– et la big question: qui tirait les ficelles? Parce que Merah, si c’est bien lui qui est l’auteur des assassinats, n’était certainement pas un loup solitaire car sinon comment expliquer les moyens financiers dont il disposait pour acheter des armes, changer d’appartement etc.?

Nicolas Sarkozy n’a en tout cas pas perdu de temps puisqu’il annonce un projet de loi sur le contrôle de la fréquentation de certains sites internet. J’ai l’impression que le site de la Ligue de défense Juive ne sera pas visé par cette disposition légale que le discours ambiant semble réserver aux sites d’inspiration « musulmane ».

 

Le tueur de Toulouse et Montauban est-il un freelance du djihadisme?

21 mars 2012

Inutile de vous dire que j’ai été surpris et atterré de découvrir que l’assassin de Toulouse et Montauban était un jeune homme d’origine algérienne, Mohamed Merah. J’aurais bien entendu préféré que ce soit un fasciste où, mieux, que les crimes qui ont secoué ces deux villes et le pays n’aient jamais été commis.

Je ne reviens cependant pas sur mes deux précédents posts concernant ces affaires car, même si ce n’est pas agréable à entendre, la haine et la sensibilité aux discours de haine ne sont l’apanage d’aucune nationalité, appartenance religieuse ou autre.

La pédagogie de la fraternité reste donc plus que jamais d’actualité.

Il convient cependant de revenir sur l’auteur présumé des meurtres de Montauban et de Toulouse et de se pencher sur certains points.

J’écoutais tout à l’heure sur Itélé, le procureur de la république François Molins conclure dans l’hilarité son exposé sur le cheminement de l’enquête.

Le procureur a évoqué un certain nombre d’aspects étranges puisqu’il parlait d’auto-radicalisation d’un apprenti djihadiste qui s’était rendu à deux reprises aux confins de l’Afghanistan sans passer par les filières connues.

Un freelance du djihad en quelque sorte.

Mohamed Merah était connu à la fois des services de police et des services de renseignements, ce qui ne l’a pourtant pas empêché d’amasser armes et munitions (avec quel argent?) sans être pour autant inquiété. Le procureur a expliqué sans rire cette fois que les services avaient du mal à localiser ses lieux de résidence.

Parce que ce délinquant connu, vivant d’allocations, parvenait semble-t-il assez facilement à changer de domicile, à s’offrir des séjours au Pakistan (il est vrai que son dernier billet de retour lui avait été offert par l’armée des Etats Unis) et à s’offrir une motocyclette.

Nous avons là en fait le profil du parfait membre du lumpen prolétariat manipulable à souhait par des officines dotées d’un certain savoir-faire.

Un électron libre qui était en réalité totalement sous contrôle.

Selon les forces de police, parmi les armes dont dispose encore le tueur, se trouveraient un fusil Kalashnikov et un Uzi.

Le pistolet mitrailleur Uzi est, comme vous le savez peut-être, une arme fabriquée dans l’entité sioniste et elle figure, ou a figuré, dans l’équipement standard de certaines unités terroristes sionistes.

Bizarre, non?

Non, ce n’est pas bizarre, en tout cas pas plus que la crise libyenne qui a vu Bernard-Botul-Henri Lévy plaider avec passion pour une alliance des « démocraties » occidentales avec ces fameux djihadistes salafistes qu’on désigne généralement sous le nom d’al Qaïda.

Le même Bernard-Botul qui encourage une telle alliance en Syrie.

On notera que les djihadistes salafistes en Libye n’avaient absolument pas rejeté la pétition d’amitié de M. Lévy alors que le sionisme militant du philosophe chevelu est parfaitement connu et qu’il ne s’en est jamais caché.

On observera aussi que les prétendus djihadistes d’al Qaïda n’ont jamais mené aucune action, sinon verbale, contre le régime sioniste.

Le lumpen prolétariat a toujours servi de masse de manoeuvre aux puissants dans leur volonté de contrecarrer l’aspiration à l’émancipation des dominés. Rien n’a vraiment changé depuis Karl Marx et le lumpen prolétariat, petits délinquants ou toxicomanes, reste l’instrument disponible pour ceux qui ont de l’argent et un savoir faire dans la manipulation.

C’est sans doute le cas à Toulouse et à Montauban avec cet individu que des services ont eu tout loisir de tourner et de retourner, jusqu’à le mettre en condition de verser dans l’abjection.

En cela, il n’aura pas déçu ses maîtres.

A propos du crime raciste de Toulouse: pour une pédagogie de la fraternité

19 mars 2012

Au sortir d’une réunion, j’ai écouté les informations à la radio. Le bulletin sur France Culture ouvrait sur cette information selon laquelle une tuerie venait d’être perpétrée devant un établissement scolaire juif de Toulouse.

La presse parle de fusillade, alors qu’il faudrait plutôt parler de meurtres de sang froid.

Ce crime suscite, à juste titre, émotion et dégoût et il a clairement un caractère raciste. 

Des responsables politiques, dont le chef de l’Etat, ont bien entendu décidé de se rendre sur place afin de témoigner de leur solidarité avec les familles des victimes ainsi qu’avec l’institution visée.

Même l’ambassadeur sioniste a prévu de se rendre sur place. Peut-être y avait-il des ressortissants de l’entité parmi les victimes? Aucun journal ne semble en mesure de le préciser.

Le modus operandi de l’agresseur semble inviter à faire un rapprochement avec celui des assassinats qui ont touché récemment des soldats à Toulouse et à Montauban..

De fait, même si la presse n’insiste pas forcément beaucoup là-dessus, la dimension raciste était déjà présente dans les assassinats de militaires. 

Par exemple, l’édition d’hier du Progrès de Lyon posait la question:

« Le tueur visait-il des soldats d’origine maghrébine? »

Ainsi, une des victimes de Montauban se nomme Mohamed Legouad, un jeune parachutiste originaire de Meyzieu dans la banlieue de Lyon et dont le journal reproduit la licence de footballeur.

On comprend cependant qu’on soit moins bouleversé par la mort brutale de soldats que par celle d’enfants, victimes d’un tueur implacable comme Anders Behring Breivik; l’auteur de la tuerie de masse d’Utoeya en Norvège.

Cette dimension raciste va maintenant être noyée sous celle de l’antisémitisme, comme s’il existait des racismes distincts par nature.

Il faut pourtant se souvenir de la leçon administrée par un certain Phinéas de Lyon qui, las de voir que ses agressions à la hache contre des Maghrébins ne lui valaient que des entrefilets dans la presse avait décidé de profaner un cimetière juif pour enfin obtenir la place médiatique qu’il estimait mériter.

A l’heure où j’écris ces lignes, je suis déjà certain que, loin d’être l’occasion d’une manifestation réelle d’unité dans le chagrin et d’une pédagogie de la fraternité, ce crime ignoble perpétré contre des innocents sera abordé par les élites comme elles l’ont toujours fait, dans une logique séparatrice et non unificatrice.

Et gageons aussi que nos politiques n’en renonceront pas pour autant à leurs discours et à leurs actes qui encouragent la stigmatisation d’une partie de la population.

Ce serait, à vrai dire, beaucoup trop leur en demander.