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Appelons un chat un chat: l’Etat juif est un Etat d’apartheid

27 octobre 2017

Je n’ai pas le temps de commenter. Je dirai simplement que l’article que je vous propose est intéressant, non par ce qu’il nous apprend ou par la thèse qu’il développe mais par le fait que celui qui veut appeler un chat un chat est Neil Macdonald, un journaliste canadien reconnu qui s’exprime dans un important média, où il assume la fonction d’éditorialiste [ce qui n’est pas rien dans la presse anglo-saxonne). Ce média, c’est la Canadian Broadcasting Corporation, l’équivalent de feu l’ORTF en France.

Photo of Neil Macdonald

Neil Macdonald

Il va sans dire que seul un professionnel dont la carrière est déjà faite peut se permettre ce genre d’article.

Ne parlons plus de ‘terrain glissant’ – Israël est déjà un Etat d’apartheid : Neil Mcdonald

Depuis l’élection de Donald Trump, la colonisation se poursuit avec un enthousiasme renouvelé

par Neil Macdonald, CBC News (Canada) 24 octobre 2017 traduit de l’anglais par Djazaïri

Le moment est venu d’appeler un chat un chat. Il est temps d’être d’accord avec une longue liste de leaders politiques, universitaires et personnages publics israéliens de droite comme de gauche, dont trois anciens premiers ministres, un lauréat du prix Israël, deux anciens chefs du service de sécurité intérieure israélien, le Shin Bet, et un des principaux journaux du pays qui ont tous prévenu que l’Etats juif était en train de devenir, ou est déjà, un Etat d’apartheid.

Je choisirais cette dernière caractérisation.

Il est intéressant de constater que, dans le discours israélien, cette affirmation semble être devenue routinière, alors qu’elle reste sulfureuse en Occident, où des activistes pro-israéliens consacrent beaucoup d’anergie à scruter les médias, le monde universitaire et le discours politique, prêts à accuser d’antisémitisme ou d’incitation [à l’antisémitisme] dès que ce mot est utilisé.

Songez à l’indignation et au venin dont a été accablé l’ancien Président Jimmy Carter, sous les auspices duquel l’accord de paix entre l’Egypte et Israël avait été signé, quand il a intitulé son livre de 2006 « Palestine: la Paix, pas l’apartheid. »

Soudainement, Carter était passé du statut de lauréat du prix Nobel de la paix et d’homme d’État à celui de vieil homme sous l’emprise des terroristes, du moins aux yeux des partisans d’Israël, dont une fraction importante de ses propres troupes, les Chrétiens évangéliques américains.

Un chat est un chat

Mais la réalité est la réalité, et un chat un chat. Comme l’avait dit feu Yossi Sarid, longtemps dirigeant du parti israélien Meretz et ancien ministre de l’éducation : « Ce qui agit comme un apartheid, est gouverné comme un apartheid et harcèle comme un apartheid, n’est pas un chat – c’est l’apartheid. »

En juin dernier, l’ancien premier ministre israélien Ehud Barak a réaffirmé la position qui est la sienne depuis des années : « si nous continuons à contrôler l’ensemble du territoire de la Méditerranée au fleuve Jourdain où vivent quelque 13 millions de personnes – huit millions d’Israéliens et cinq millions de Palestiniens… si une seule entité gouvernait toute cette région, nommée Israël, elle deviendrait inévitablement – c’est le mot clef, inévitablement – soit non juive, soit non démocratique. » Le pays est, répétait-il, « sur une pente glissante » qui se terminera en apartheid.

La ligne de séparation entre les personnalités israéliennes qui utilisent le terme ici et maintenant, plutôt que comme un avertissement pour ce qui pourrait arriver, semble porter sur la persistance d’un « processus de paix », avec sa promesse d’un Etat palestinien et son autogouvernement.

Et à l’époque où j’étais en poste à Jérusalem pour CBC News à la fin des années 1990, cela semblait vraiment de l’ordre du possible, même si c’était peu probable.

Depuis lors, le processus de paix – jamais enthousiaste – s’était complètement effondré. L’expansion des colonies juives en Cisjordanie s’est poursuivie et, depuis l’élection de Donald Trump, la colonisation s’est accélérée connaissant un regain d’enthousiasme.

Leur existence est en fait saluée à chacun de ses déplacements par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

« Nous sommes ici pour rester, pour toujours, » a-t-il déclaré il y a deux mois dans la colonie de Barkan où il commémorait le 50ème anniversaire de l’occupation de la Cisjordanie par Israël.

« Il n’y aura plus de démantèlement de colonies sur la terre d’Israël. » (La « Terre d’Israël » par opposition à l’Etat d’Israël est un terme utilisé par la droite israélienne pour parler du territoire situé entre le Jourdain et la méditerranée, et parfois même au-delà).

Ayelet Shaked et Naftali Bennett, respectivement ministres israéliens de la justice et de l’éducation, ont dit que les Palestiniens devaient comprendre qu’ils n’auront jamais un Etat. Le ministre de la défense, Avigdor Lieberman, lui-même colon, a dit qu’il n’y avait « aucun espoir » d’un Etat palestinien sur lequel il y aurait accord mutuel, mais il a mis en garde Naftali Bennett contre la promotion d’une annexion pure et simple :

« Ce que Bennett et son parti Foyer Juif proposent est un état binational classique », a déclaré Liberman il y a deux ans. « Ils doivent décider s’ils parlent d’un Etat binational entre le Jourdain et la Méditerranée … ou s’ils parlent d’un Etat d’apartheid ».

Sous-classe palestinienne

La logique de Lieberman semble être que tant que les Palestiniens sont simplement occupés et gouvernés par un ensemble de lois différent, avec beaucoup moins de droits que les Israéliens (par opposition au fait de leur refuser un Etat mais de leur donner le droit de vote dans une version élargie d’Israël, ce que la droite israélienne considère comme un suicide national), alors ce n’est pas vraiment l’apartheid.

Mais à ce stade l’annexion consisterait simplement à officialiser un fait accompli.

Ces dix dernières années, la doctrine du « Mur d’acier » de Ze’ev Jabotinsky a donné naissance à un véritable mur, parfois en acier, qui court à peu près le long des frontières de 1967 de Gaza et de la Cisjordanie. Les principales routes depuis Jérusalem vers Ramallah et Naplouse au nord, et vers Bethléem et Hébron au sud sont désormais coupées par des barrières fortifiées gigantesques. Les colons juifs, environ 750 000 personnes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, ont une liberté complète de mouvement sur des routes qui leur sont réservées et sont effectivement interdites à la sous-classe palestinienne privée de ses droits.

Les colons soupçonnés de crimes jouissent de tous leurs droits devant les tribunaux israéliens ; les Palestiniens subissent les tribunaux militaires, l’emprisonnement pour une durée indéfinie sans inculpation (« détention administrative ») et les punitions collectives. Les colons ont le droit de porter des armes et de s’en servir en auto-défense; pas les Palestiniens. Les colons jouissent du droit de propriété. Les palestiniens revendiquent leurs propriétés. Et cetera.

Netanyahou présente tout cela comme une question de survie nationale, avertissant que toute terre concédée sera immédiatement occupée par des terroristes fondamentalistes déterminés à détruire l’État d’Israël, avec ses armes nucléaires, ses chars, ses avions de combat, ses systèmes de défense antimissile et ses plus 600 000 soldats d’active et troupes de réserve.

Sa définition du terrorisme est nuancée; lors d’une manifestation commémorant il y a quelques années le 60ème anniversaire de l’attentat à la bombe de l’hôtel King David par des combattants de l’Irgoun, considéré comme un acte terroriste par le gouvernement britannique, Netanyahou a qualifié les auteurs de combattants militaires légitimes et a prévenu le gouvernement britannique indigné de surveiller son langage.

Mais dès lors, une vision du monde élastique est apparemment nécessaire pour maintenir le statu-quo; quand le Fatah de Mahmoud Abbas a signé récemment un accord de réconciliation officielle avec les « terroristes » du Hamas qui gouvernent Gaza, Israël et les Etats-Unis s’y sont opposés, affirmant qu’une telle entente met en danger, mais oui, le processus de paix. Le fait que les terroristes actuels tendent à devenir les hommes d’État de demain (les poseurs de bombes de l’Irgoun rejoignirent le gouvernement israélien naissant et l’ancien chef de l’Irgoun, Menahem Begin, devint Premier ministre) n’est apparemment pas pertinent dans ce contexte.

En tout cas, la pente glissante dont parlait Ehud Barak est maintenant dans le rétroviseur. Le chat de Yossi Sarid est arrivé. Reconnaissons ce fait, laissons tomber les faux-semblants et avançons.

Original: Hank Johnson, membre du Congrès US, compare les colons sionistes à des termites

26 juillet 2016

Représentant Démocrate : les colons israéliens sont comme des termites

par Mark Hensch, The Hill (USA) 25 juillet 2016 traduit de l’anglais par Djazaïri

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Le Représentant au Congrès Hank Johnson

Le Représentant Hank Johnson (Démocrate, Géorgie) a comparé lundi les colons israéliens à des termites pendant une discussion sur les relations Israël  -Palestine.

« Il y a eu un flux régulier, presque comme les termites qui peuvent entrer dans une maison et la manger avant même que vous sachiez que vous avez été dévoré et qu’elle s’écroule sur vous, » a-t-il dit selon le Washington Free Beacon.

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Les termites peuvent grignoter non seulement votre rampe d’escalier mais toute partie en bois de votre maison

« Il y a eu une activité de colonisation qui est allée de l’avant en toute impunité et en s »accélérant au point que c’en est devenu alarmant, » a déclaré Johnson lors d’un événement sponsorisé par l’US Campaign to End the Israeli Occupation (campagne pour mettre fin à l’occupation israélienne).

Le Washington Free Beacon de lundi explique que l’organisation fédère le soutien au mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS)

Johnson a affirmé que l’occupation actuelle par Israël de territoires disputés [The Hill fait ici sienne la terminologie employée par le régime sioniste, NdT] réduit les chances d’une Palestine indépendante.

« Nous sommes arrivés au point où l’idée d’une patrie palestinienne s’éloigne de plus en plus de la réalité, » a-t-il dit.

« Vous voyez que les maisons sont appropriées l’une après l’autre par la population juive qui vient revendiquer cette parcelle du territoire simplement parce que personne n’y a passé la nuit, » a déclaré Johnson, membre de la Commission parlementaire des forces armées.

« La maison dans laquelle leurs ancêtres [palestiniens] ont vécu pendant des générations devient une maison israélienne et un drapeau se lève dessus. Les Palestiniens n’ont pas le droit de hisser des drapeaux dans leurs propres quartiers. »

Johnson a aussi comparé le ministre israélien de la défense Avidor Lieberman au candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump.

« Le fait est que dans le gouvernement israélien, qui est le gouvernement le plus à droite qui ait jamais existé dans l’Etat d’Israël, un gouvernement d’extrême droite, vous avez un type comme Trump qui est actuellement ministre de la défense et qui tire les ficelles de la défense en Israël, » a-t-il dit, ajoutant que d’autres membres du Congrès partagent son point de vue.

 

Gaza, la violence et le mensonge signent l’échec stratégique du régime sioniste

10 juillet 2014

Les tueurs sionistes de déchaînent en ce moment contre la bande de Gaza assiégée. A côté des morts et des destructions causées par l’aviation et les soldats sionistes, l’opinion publique a droit aux mensonges habituels servis par une presse qui redouble d’ingéniosité pour garder un vernis de pseudo-neutralité, si ce n’est d’objectivité.

Les politiques se comportent d’une façon guère plus digne ainsi qu’on a pu le constater à la lecture du communiqué de l’Elysée qui donne la position officielle de François Hollande sur les événements en cours en Palestine occupée :

Le Président de la République a eu ce soir un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, Benyamin NETANYAHOU. Il lui a exprimé la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza. Il lui a rappelé que la France condamne fermement ces agressions. Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces.

Le Président de la République (anciennement française, note de Djazaïri) rappelle la nécessité de prévenir l’escalade des violences.

Après ses indécentes déclarations d’amour au régime sioniste et aux ordures qui la gouvernent, on ne saurait être surpris.

François Hollande chante son amour pour Sion

François Hollande chante son amour pour Sion

Pourtant, l’agression décidée par le régime sioniste contre Gaza repose sur un mensonge [comme l’Etat prétendu juif lui-même soit dit en passant]. C’est ce qu’explique fort bien à mon sens Daoud Kuttab dans les colonnes du Jordan Times. Kuttab met en effet en relation l’accès de violence du régime sioniste avec des développements politiques significatifs dans la région : l’accord de réconciliation entre le Hamas et le Fatah d’une part, et la crise au niveau de la coalition qui gouverne à Tel Aviv avec la surenchère belliciste d’Avigdor Lieberman et ses menaces de rompre son alliance avec le Likoud, menace qu’il vient effectivement de mettre à exécution.

Daoud Kuttab

Daoud Kuttab

Un autre aspect plus lié à l’escalade militaire qu’au déclenchement des opérations elles-mêmes tient au fait que l’Egypte n’est plus disposée à assurer l’intermédiation entre le Hamas et le gang sioniste du fait, selon Kuttab, que les autorités sionistes ont failli à leur engagement de ne pas recapturer des Palestiniens qui avaient été libérés dans le cadre de l’échange avec Gilad Shalit, une des ondiitions pour lesquelles l’Egypte avait apporté sa garantie.

Sans doute, mais il n’est pas sûr non plus que le régime militaire égyptien ait vraiment envie de venir en aide à un parti, le Hamas, qui fait partie de la mouvance des Frères Musulmans et qui était très proche de Mohamed Morsi, le président égyptien membre de la confrérie et qui a été renversé par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, l’actuel raïs égyptien.

In fine, Daoud Kuttab nous dit que le régime sioniste se retrouve dans une impasse stratégique que ses accès violents ne sauraient dissimuler aux observateurs avertis.  Sur ce sujet, on lira ou relira utilement cet article de 2012 signé John Mearsheimer sur l’échec stratégique des autorités sionistes.

En voyant ce genre de carte (parue dans un média de San Diego aux USA, on a l'impression que les Palestiniens ont une puissance de feu supérieure à celle des sionistes

Sur ce genre de carte,(parue dans un média de San Diego aux USA,  on a presque l’impression à première vue  que les Palestiniens ont une puissance de feu supérieure à celle des sionistes

La guerre contre Gaza est basée sur un mensonge

par Daoud Kuttab, Jordan Times (Jordanie) 09 juillet 2014 traduit de l’anglais par Djazaïri

Lorsque trois Israéliens ont disparu il y a trois semaines, et avant l’ombre d’une preuve, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a décidé de son propre chef d’en imputer la responsabilité au mouvement islamiste Hamas. Lui et ses acolytes politiques et militaires ont persévéré dans cette fabrication en arrêtant des centaines de militants du Hamas et des parlementaires élus pro-Hamas et en bombardant les bureaux du Hamas à Gaza. Des Palestiniens libérés dans l’échange de prisonniers avec Gilad Shalit, qui était garanti par les Egyptiens, ont également été raflés dans le but de faire pression sur le Hamas.

Priés de présenter des preuves, les Israéliens ont donné les noms de deux militants du Hamas pour le simple fait qu’ils n’étaient pas chez eux quand des soldats israéliens sont venus pour les arrêter. La théorie voulait alors que la disparition de Marwan Qawasmeh et Amer Abu Aisha n’était rien d’autre qu’une preuve flagrante que ces militants du Hamas étaient certainement les auteurs de l’enlèvement des Israéliens. Sans s’embarrasser d’autres pruves, Israël a démoli les maisons des deux Palestiniens disparus. En outre, les services d’action psychologique israéliens ont lancé une campagne médiatique (en se servant de journalistes amis) pour diffamer le clan Qawamesh fort de 10 000 membres, fabriquant toute une histoire sur une « famille hors-la-loi. »

L’accusation contre le Hamas avait à l’évidence de’autres motifs qu’Israël n’a pas tardé à faire connaître. Le but de l’accusation et de l’arrestation des deux membres du Hamas était rien moins que de faire pression sur le président palestinien Mahmoud Abbas pour qu’il abroge l’accord de réconciliation avec la direction du Hamas basée à Gaza.

Le problème avec les mensonges et les fabrications est que la vérité vient parfois interférer. Israël lui-même a depuis annoncé l’arrestation de Palestiniens de Hébron qu’il accuse d’être derrière l’enlèvement des trois Israéliens et ce ne sont pas les deux noms du Hamas exhibés aux médias comme étant derrière cet acte pour lequel leurs maisons ont été détruites. Par ailleurs, Israël a concédé que si certains éléments locaux du Hamas à Hébron pourraient se révéler être derrière les enlèvements, il n’y a aucune preuve de l’implication de la direction du Hamas à Gaza ou hors de Gazza. Le refus de Khaled Mishaal, le chef du Hamas, de condamner le triple enlèvement était une raison suffisante, du point de vue israélien, pour maintenir la pression sur le mouvement islamiste.

La guerre est souvent créée à la fois dans l’espace public et à huis clos. Ayant créé une énorme campagne d’opinion contre le Hamas, quoique sur la base de fausses accusations, le débat sur la guerre a ensuite été transféré au conseil de guerre. La discussion dans le cabinet israélien restreint qui décide sur les grandes questions de sécurité est vite devenue politicienne. La guerre des mots entre Netanyahou et son ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman se révèle être un cas typique de surenchère. Lieberman, dont la parti Yisrael Beiteinu forme une coalition avec le Likoud cherchait apparemment une bonne raison d’abandonner ce partenariat. Accusant le premier ministre israélien d’être trop mou avec le Hamas à Gaza, Lieberman a mis fin à la coalition Likoud – Beiteinu tout en continuant à critiquer publiquement Netanyahou pour son refus de prendre une position forte sur le Hamas et pour ne pas avoir stoppé les tirs de projectiles depuis Gaza sur le sud d’Israël.

Le problème avec la guerre en cours contre Gaza, c’est que les Israéliens ont perdu leurs canaux de communication avec les dirigeants du Hamas. Récemment encore, Israël n’avait pas été mécontent de voir les Egyptiens intercéder et si nécessaire garantir tout accord de cessez-le-feu. C’était pendant la présidence de Mohamed Morsi et ce cessez-le-feu avait dans l’ensemble tenu jusque récemment. Mais les Egyptiens ne sont plus en mesure d’apporter une aide parce que les Israéliens ont trahi leur engagement de pas ré-arrêter des Palestiniens qui avaient été libérés dans l’échange contre Shalit. Les Israéliens ne peuvent pas non plus recourir aux bons offices d’Abbas, étant donné qu’ils ne veulent pas qu’il renforce son accord le Hamas mais qu’il l’abroge. Toute intercession réusssie par Ramallah pour stopper la guerre contre Gaza viendra rétablir le capital politique d’Abbas et cimenter l’accord de réconciliation [entre le Hamas et le Fatah, NdT]. Il est évident que le gouvernement israélien ne veut ni de l’un, ni de l’autre. Il veut un Abbas faible et la dissolution de l’accord entre le Fatah et le Hamas.

Cette guerre est basée sur un mensonge et l’opinion publique le saura certainement tôt ou tard. De la même manière qu’Israël a été confondu pour son mensonge du fait qu’il savait dès le premier jour que les autostoppeurs israéliens avaient été tués. Le mensonge au sujet du Hamas sera révélé tôt ou tard. La seule question est combien de Palestiniens et d’Israéliens devront souffrir pendant tous le temps où ce mensonge sera considéré comme une vérité.

Espionnage sioniste aux Etats Unis, Jeff Stein enfonce le clou!

11 Mai 2014

Les informations sur l’importance de l’espionnage sioniste aux Etats Unis ont fait de grosses vagues chez les indus occupants de la Palestine. L’article du magazine Daily Beast/Newsweek a en effet déclenché un feu roulant de démentis ainsi que des accusations allant jusqu’à celle d’antisémitisme, Ce feu roulant a conduit Newsweek à récidiver avec un autre article de Jeff Stein dont le but est d’enfoncer définitivement le clou.

Un deuxième article qui a fait sortir Danny Yatom, un ancien chef du Mossad, de sa torpeur et se fendre d’une déclaration sur le caractère « délirant » du reportage de Newsweek.

Jeff Stein

Jeff Stein

Quant au ministre sioniste du renseignement et des affaires stratégiques Yuval Steinitz, il accuse une volonté de saboter les relations entre les Etats Unis et l’Etat prétendu juif.
Steinitz a certainement raison car on ne peut pas imaginer qu’un organe de prsse grand public comme Newsweek se hasarde à publier de telles informations, sans s’embarrasser trop du conditionnel, sans le feu vert voire à l’instigation de cercles influents au sommet du gouvernement des Etats Unis,
Une affaire qui est sans doute à situer dans le contexte des multiples humiliations subies par la diplomatie américaine dans sa volonté de faire avancer un processus de paix. Une volonté impertirbalement contrariée par un régime sioniste plus fanatique que jamais.

L’espionnage agressif des Etats Unis par Israël est généralement étouffé

par Jeff Stein, Newsweek (USA) 8 mai 2014 traduit de l’anglais par Djazaïri

Quand l’équipe chargée de la sécurité de Susan Rice, la conseillère à la sécurité nationale de la Maison Blanche, inspectaient sa suite dans un hôtel de Jérusalem mardi soir, ils avaient en tête la présence d’un visiteur surprise dans la chambre du vice président Al Gore il y a 16 ans cette semaine, un espion dans un conduit d’aération.

Susan Rice a rencontré Shimon Peres mercredi 7 mai

Susan Rice a rencontré Shimon Peres mercredi 7 mai

Selon un ancien cadre du renseignement américain, un agent des services secrets qui profitait d’un moment de solitude dans la salle de bains de Gore avant l’arrivée du VIP avait entendu un bruit métallique de raclage. « L’équipe des services secrets avait inspecté la chambre [de Gore] à l’avance tous ses membres étaient partis, sauf un agent, qui avait décidé de prendre un long temps sur le trône, » a rapporté l’ancien cadre des services secrets à Newsweek . « Donc, la chambre était calme, il tait en train de contempler ses orteils quand il entend un bruit dans la ventilation. Et il voit le cache de la ventilation qui est déplacés de l’intérieur. Et puis il voit un mec qui commence à sortir du conduit dans la pièce « 

Est-ce que l’agent s’est dépêché de prendre son arme ? Non, nous a dit l’ancien agent avec un petit rire. « Il a toussoté et le gars est reparti dans le conduit. »

Aux yeux de certains, ce incident est une bonne métaphore pour les coulisses des relations entre Israël et l’Amérique, frères ennemis [« frenemies »] même dans les meilleurs moments. L’effronterie de ce monte-en-l’air de la gaine d’aération « dépassait la ligne rouge » de la conduite acceptable entre des services de renseignements amis – mais comme c’était fait par Israël, l’affaire avait été rapidement étouffée par les officiels américains.

En dépit des démentis véhéments de cette semaine par des responsables israéliens, Israël a été pris à mener des opérations agressives d’espionnage depuis de dizaines d’années contre des objectifs américains, selon des responsables des services secrets US et des sources parlementaires. Et ça continue. Ils ne sont par contre pas arrêtés très souvent.

Comme Newsweek l’avait rapporté mardi, les responsables du contre espionnage américain ont informé fin janvier les commissions parlementaires des affaires judiciaires et des affaires étrangères que les activités actuelles d’espionnage d’Israël en Amérique sont « sans équivalente indignes, » allant bien au delà des activités d’autres proches alliés comme l’Allemagne, la France, le Japon et le Royaume Uni.

«Elles sont très importantes et ça dure depuis des années, » a déclaré mercredi à Newsweek un ancien haut responsable des services de sécurité américains après le démenti « catégorique » opposé à l’article de Newsweek par, entre autres hauts dirigeants israéliens, Yuval Steinitz, ministre israélien du renseignement qui affirme qu’Israël a cessé toute activité d’espionnage aux États Unis après la condamnation en 1987 de Jonathan Pollard pour avoir espionné au profit d’Israël. Le propos d’un officiel [sioniste] anonyme été cité par la presse israélienne suggère que l’article de Newsweek avait l’odeur de l’antisémitisme. »

Mais un ancien agent américain du renseignement qui a une connaissance intime de l’espionnage israélien a rejeté l’accusation d’antisémitisme. « Il y a une petit groupe d’anciens membres de la CIA, du FBI et de l’armée qui a étudié ce reportage et qui applaudissent l’article [de Newsweek], dit-l. « Aucun d’entre eux [des membres du groupe] n’est antisémite. En fait, ça n’a rien à voir avec l’antisémitisme. Ça a seulement à voir avec pourquoi Israël est ménagé tandis que si le Japon ou l’Inde faisaient la même chose à un tel niveau, ce serait le scandale. »

À partir du milieu des années 1990, bien après Israël avait promis d’arrêter d’espionner aux États-Unis suite à l’affaire Pollard, le FBI s’est régulièrement estimé obligé de convoquer des diplomates israéliens en poste à Washington DC pour les tancer, ont affirmé à Newsweek deux anciens officiers supérieurs du contre-espionnage . Au cours de la décennie qui a suivi le 11 septembre l’un d’eux a indiqué que les Israéliens avaient été convoqués des«dizaines» de fois et qu’on leur avait dit « d’arrêter les embrouilles, selon les propres termes de l’un d’entre eux, un ancien haut responsable du FB. Mais étant des «alliés», les Israéliens s’en sont presque toujours tirés avec un simple avertissement.

Mais peu importe le degré de sévérité de la leçon administrée par le FBI – habituellement délivrée personnellement au plus gradé des représentants du renseignent à l’ambassade israélienne – les Israéliens n’étaient en rien ébranlés précise un autre ancien officier supérieur du renseignement américain. « On ne peut pas mettre un Israélien dans l’embarras, » dit-il. « Il est tout simplement impossible de leur causer de l’embarras. Vous les prenez la main dans le sac, et ils haussent les épaules en disant, « OK maintenant, autre chose ? »

Toujours tapi, disent les anciens officiels du renseignement, se trouvait le puissant « lobby israélien », le réseau des amis d’Israël au Congrès, dans l’industrie et dans les administrations qui se sont succédées, républicaines ou démocrates, prêts à protester contre tout ce qui est perçu comme une attaque venant des officiels des services de sécurité américains. Un ancien spécialiste du contre espionnage a déclaré à Newsweek qu’il encourait la colère d’Israël rien qu’en faisant des briefings de routine à l’intention des officiels, des hommes d’affaires et des scientifiques américains qui se rendaient en Israël pour des réunions et des conférences.

« Nous devions être très prudents dans la manière dont nous alertions les officiels américains, » dit-il. « Nous avions régulièrement des appels de membres du Congrès scandalisés par nos avertissements sur les questions de sécurité dans les séjours en Israël. Quand… le directeur de la CIA reçoit un appel d’un parlementaire indigné – ‘ Qu’est-ce que c’est que ces briefings de sécurité que vous donnez pour les séjours à Tel Aviv ? C’est scandaleux’ – il devait leur accorder une grande attention.Il y a toujours cette délicatesse du politique dont vous devez être conscient. »

L’exercice annuel qui donne lieu à la publication par le Département d’État des profils sécuritaires des pays étrangers donnait de violents migraines aux services de renseignement, ajoute-t-il. « Quand nous élaborions les indices annuels de risque pour l’ambassade et les consulats [en Israël], c’était toujours une grosse discussion, » dit-il. »La communauté du renseignement pressait toujours pour le niveau de risque le plus élevé, tandis que le Département d’État tendait à dire, ‘C’est quelque chose qui ne passera pas très bien, nous ne pouvons pas donner ce genre de note, parce que ça aura certaines conséquences en termes d’avertissements et restrictions pour les voyages’. C’était toujours un grand, grand débat la manière dont on allait évaluer la menace là-bas. »

Mais le danger est réel, affirme-t-il comme d’autres anciens fonctionnaires américains du renseignement qui connaissent les méthodes israéliennes. Les agents israéliens, « filent les officiers de la marine américaine quand ils font escale à Haïfa, ils filent les officiels de l’industrie spatiale, ou les scientifiques et leur documentation scientifique, partout. Ça a toujours été une énorme préoccupation pour la communauté [du renseignement]. »

Aux États Unis, les officiels et les hommes d’affaires israéliens cherchent toujours à inciter des [personnes] cibles américaines intéressantes à visiter Israël. Les représentants du Maf’at, un organisme administratif qui fait la liaison entre le ministère israélien de la défense et ses industries militaires, donne beaucoup de souci au contre espionnage américain, expliquent les anciens membres des services de renseignements américains. « C’étaient vraiment ceux qui nous causaient beaucoup de souci. Parce qu’ils avaient beaucoup de raisons plausibles d’assister à toutes ces conférences et à tous ces sites d’entreprises qui travaillent avec la défense et ainsi de suite. C’était une excellente couverture pour l’espionnage industriel, » dit-il.

« Je me souviens avoir parlé avec un scientifique américain qui participait à une conférence et était travaillé par un groupe d’Israéliens, » poursuit l’ancien agent de renseignement américain ? « Et ce scientifique qui avait assez de bon sens pour reconnaître ce qu’il voyait, , disait qu’il que la manière dont étaient utilisées les techniques de sollicitation -les invitations à venir [dans l’entité sioniste] pour essentiellement le pompage de l’information par un collègue scientifique. Et la naïveté des scientifiques américains était vraiment frappante. On voyait ça tout le temps. »

Des agents israéliens avaient été même assez effrontés pour l’approcher lui-même. Après avoir prononcé un discours lors d’une récente réunion des professionnels de la sécurité à Washington,, dit-il, il avait été approché par l’attaché commercial de l’ambassade israélienne. Il disait, ‘Oh, c’était formidable d’écouter votre parcours, c’est un grand discours que vous avez fait, si intéressant,’ et ainsi de suite. Et je pensais ; Je le vois venir, c’est l’accroche. Et bien sûr, il a dit, ‘Bous n’avez jamais pensé à venir [dans l’entité sioniste] ? Nous aimerions beaucoup que vous veniez, nous prendrons en charge tous vos frais quand vous serez sur place, nous vous offrirons le voyage…’ Je me disais, Venez les gars, venez. »

« Leur but, » poursuit-il, « est d’obtenir de leurs contacts qu’ils sortent des États Unis pour aller là-bas et leur payer du vin et à dîner, les évaluer pour voir quels sont leurs points faibles. Par exemple, on a eu des officiels du gouvernement qui étaient là-bas et à qui on a proposé de la drogue, dans le style, ‘Hé, ça vous dirait un peu d’herbe ?’ Quoi ? Oui, ce sont des officiels du gouvernement. La drogue, les femmes débarquent dans votre chambre d’hôtel – ils vous font la totale. Peu importe le niveau hiérarchique de l’officiel. »

Mercredi, le ministre du renseignement israélien Yuval Steinitz a rejeté ces allégations d’espionnage, en affirmant que « Israël n’espionner pas aux États-Unis, ne recrute pas d’espions aux États-Unis, et ne collecte pas de renseignements aux États-Unis » De même, le ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Liberman a déclaré il « ne donnerait pas son ‘accord à une quelconque activité d’espionnage aux États-Unis, ni directement ni indirectement. » Il qualifié de « malveillantes » les allégations, attribuées par Newsweek à des responsables du renseignement qui ont briefé le Congrès.

Mais les anciens membres des services secrets tout comme ceux actuellement en fonctions campent sur leurs positions.

« Ça prend vraiment toutes les formes qu’on peut imaginer, » déclare un ancien agent des services de renseignements dont le visage a été familier pensant des dizaines d’années aux équipes dirigeantes de plusieurs agences américaines de sécurité. « C’était comme ça à l’époque où les étudiants français venaient aux États Unis pour des stages, des boulots d’été ou des choses comme ça, ils devaient tous rendre compte à un agent de la DGSE française à l’ambassade, » 3des choses semblables se passent avec les Israéliens… [qui] ont beaucoup de voyageurs qui viennent séjourner aux États Unis. »

Ces accusations directes rendent furieux les soutiens d’Israël qui y décèlent un « parfum d’antisémitisme. » Les responsables, passés ou présents, des services secrets qui se sont opposés à une libération anticipée de Pollard ont eux aussi été accusés d’antisémitisme.

Le nombre élevé de jeunes Israéliens qui dépassent leur durée autorisée de séjour a été un point de blocage dans la démarche d’Israël pour sortir de la liste des pays pour lesquels un visa est exigé. Un autre point est l’absence de signalement régulier à Interpol des passeports perdus ou volés. Un problème plus important a été le traitement brutal que ce pays inflige aux Arabo-américains et aux activistes pro-palestiniens qui se rendent en Israël. Mais les efforts d’Israël pour se procurer les secrets militaires, scientifiques et industriels des États Unis sont aussi apparus comme un obstacle majeur, si ce n’est le principal obstacle dans la normalisation des relations au niveau des visas, selon des sources au Congrès.

« J’ai assisté à ce briefing – il y en a eu plusieurs » effectués en 2013 par des membres des services de sécurité américains sur l’espionnage israélien, a déclaré à Newsweek un ancien attaché parlementaire. « A celui auquel j’avais assisté, étaient présents des cadres supérieurs des affaires étrangères, la commission au grand complet, la sous-commission… des représentants du judiciaire, des Républicains, des Démocrates, les chefs de groupe parlementaires. Je ne pense pas qu’il y avait ne serait-ce qu’une seule personne qui ne travaillait pas pour un parlementaire qui n’était pas ardemment pro-israélien, » dit-il.

« Et après coup, nous disions, ‘Impossible. Vous avez dû raconter des putains de blagues.’ » Les preuves sur l’espionnage israélien étaient écrasantes, dit-il. L’exemption de visa n’était plus d’actualité.

« Les voix dans la pièce, » se souvient l’attaché parlementaire disaient, « ‘En aucune manière cela ne peut être possible.’ »

Pour en finir avec l’antisémitisme, quand même!

25 février 2014

Oui, pour en finir avec toutes les sottises sur l’antisémitisme que peuvent raconter des ignorants comme Manuel Valls ou François Hollande, disons tout net avec Avigdor Lieberman que l’antisémitisme est le meilleur allié du sionisme.

En effet, comment les sionistes pourraient-ils espérer attirer en Palestine occupée 3,5 millions de Juifs en dix ans ?

Réfléchissons. Lieberman peut pas être d'extrême droite, il est juif. Quand même!

Réfléchissons. Lieberman peut pas être d’extrême droite, il est juif. Quand même!

D’autant que, comme le dit si bien l’extrémiste de droite M. Lieberman, qui est (quand même) ministre des affaires étrangères de l’entité sioniste, reçu récemment par Manuel Valls (parce que les affaires étrangères juives sont les affaires intérieures de pays comme la France et vice versa), le plus grand danger pour le peuple juif est celui de l’assimilation.

Et que ce danger est plus pressant que celui posé par les Palestiniens ou même le prétendu programme nucléaire militaire iranien.

Pour Lieberman, les affaires intérieures de la France relèvent de ses compétences de ministre des affaires étrangères

Pour Avigdor Lieberman, les affaires intérieures de la France relèvent de ses compétences de ministre des affaires étrangères

 Cet article a été publié par l’European Jewish Press mais uniquement dans sa version anglaise. On ne le trouvera pas en effet dans la version en langue française de cet organe de presse communautariste juif.

‘L’assimilation des Juifs américains est la plus grande menace pour la communauté juive mondiale’, déclare le ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Lieberman qui appelle au financement de programmes d’éducation juive.

par Maud Swinnen, European Jewish Press 19 février 2014 traduit de l’anglais par Djazaïri

JERUSALEM (EJP)— Le ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Lieberman considère que l’éducation dans la diaspora est « le dossier le plus urgent de l’agenda juif mondial, plus urgent que n’importe quel autre problème, y compris celui des négociations avec les Palestiniens ou la menace nucléaire iranienne.

Il a aussi déclaré que l’assimilation des Juifs américains est la plus grande menace pour la communauté juive mondiale et il a appelé le gouvernement israélien à mobiliser 365 millions de dollars par an pour des programmes d’éducation juive destinés à la diaspora et à renforcer la connexion juive à Israël.

Dans un discours devant la Conference of Presidents of Major American Jewish Organizations, Lieberman a demandé aux dirigeants [communautaires] de participer à l’effort financier du gouvernement israélien pour de nouveaux programmes en faveur de la diaspora qui se concentreraient sur le maintien de la continuité juive.

« Je pense que le gouvernement israélien devrait contribuer à hauteur de 1 million de dollars par jour de l’année, soit 365 millions de dollars au total, somme dont j’espère que vous, dans la communauté juive de la diaspora, apporterez l’équivalent pour ce projet éducatif. Ce ne doit pas être un petit projet de plus mais l’axe central du partenatiat entre nous, » a-t-il dit.

 Il a aussi appelé à la création d’un réseau d’écoles internationales juives de haut niveau et à l’émigration de 3,5 millions de Juifs en Israël dans la prochaine décennie.

Lieberman a cité une étude américaine qui montre la baisse de l’identification en tant que Juif, affirmant que « ces statistiques démontrent que les Juifs d’Amérique risquent pas moins qu’une catastrophe démographique. » L’importante enquête publiée par le Pew Research Center porte sur l’assimilation et les mariages intecommunautaires chez les membres de la communauté juive américaine.

Parmi ses conclusions, elle observe qu’un Juif sur cinq se considère comme sans religion et que, « parmi les Juifs interrogés qui se sont mariés avant 2000, près de six sur dix ont un conjoint non juif. »

« Depuis de nombreuses années, les responsables israéliens ont fait appel à nos frères et sœurs de la diaspora, comme tous ceux d’entre vous qui sont réunis ce soir, pour consacrer votre temps, votre énergie et vos financements à Israël, » a-t-il dit.

« Je me tourne néanmoins vers vous aujourd’hui pour vous dire que, tout en étant énormément et pour toujours reconnaissants pour votre aide, nous avons la conviction qu’il est temps maintenant de nous concentrer sur les défis qu’affrontent vos propres communautés, particulièrement ceux qui émanent de tendances dangereuses dans la communauté juive démontrées par la récente enquête. »

Il a ajouté : « J’ai la plus grande conviction que l’antidote à cette montée de l’assimilation, du mariage inter communautaire et du désengagement est l’éducation. »

Angela Merkel - Adolf Hitler, méthodes différentes, même combat pour éliminer le "peuple juif"

Angela Merkel – Adolf Hitler, méthodes différentes, même combat pour éliminer le « peuple juif »

« Pour prévenir cette tragédie, tous les enfants juifs devraient avoir la possibilité de fréquenter une école où ils recevront une éducation qui les instruira sur l’histoire, les valeurs et les traditions juives, à chérir leur identité juive et à éprouver un fort attachement à Israël et au sionisme. Nous devons faire en sorte que les écoles juives soient parmi les meilleures du monde.

« Nous devons créer un réseau mondial d’écoles juives d’une qualité supérieure à celle des réseaux d’écoles américaines et internationales. C’est seulement par un tel effort que nous garantirons notre longévité en tant que peuple, » a-t-il dit.  

L’équation politique sioniste: de la surprise laïque au cauchemar laïque

23 janvier 2013

J’écoutais tout à l’heure «Le téléphone sonne» une émission de France Inter consacrée au résultat des élections qui viennent de se tenir dans l’entité sioniste.

Des interlocuteurs, notamment un professeur d’université, étaient en duplex depuis l’entité sioniste pour répondre aux questions des journalistes et des auditeurs Français.

Ce qui m’a frappé tout d’abord dans les échanges, c’est une espèce de consensus non dit entre la rédaction parisienne et ses interlocuteurs sionistes : l’entité sioniste est un pays «normal» et si elle est traitée de manière privilégiée par des puissances occidentales qu’elle tend de plus en plus à exaspérer, c’est du fait des menaces incessantes dont elle fait l’objet : le nucléaire iranien, l’hostilité de l’environnement immédiat sans oublier ces foutus Palestiniens qui, non contents de ne pas renoncer au droit au retour des réfugiés, s’entêtent à ne pas vouloir reconnaître l’entité comme un Etat « juif».

Le tout sans rencontrer aucune objection, ni appel à la nuance de la part de journalistes complaisants qui étaient surtout intéressés par la nouvelle étoile montante de la classe politique sioniste, le journaliste Yaïr Lapid.

Le plus curieux étant d’entendre décrire Yaïr Lapid comme une espèce de laïque (Le Nouvel Observateur écrit même une «surprise laïque») qui a su cependant s’entourer de rabbins pour ratisser plus large au niveau électoral.

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Yaïr Lapid est la « surprise laïque »  de ce scrutin

Et Avigdor Lieberman, ne serait-il pas pour sa part un «épouvantail laïque» ?

Je demande quand même ce que peut bien être un Juif «laïque» quand son action, son idéologie et ses buts politiques reposent sur le principe d’appartenance à un peuple élu qui est revenu vivre dans la terre à lui promise par Dieu.

Je vous laisse cogiter tranquillement.

D’autant que la «surprise laïque» va dès maintenant pactiser avec Benjamin Netanyahou que le Nouvel Observateur aurait pu qualifier de «cheval de retour laïque» ou quelque chose d’approchant vu que je n’ai jamais entendu dire que le premier ministre était également rabbin.

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Avigdor, je suis laïque, tu es laïque, n’est-ce pas merveilleux? Oui, Chéri-Bibi, mais nous sommes surtout laids.

De fait, l’essence du système idéologique et politique sioniste est bien différente de ce qui peut s’observer dans des pays comme la France, l’Italie, le Royaume Uni etc. avec les notions d’élection divine et de supériorité raciale (de fait, même quand vous ne lui avez rien demandé, n’importe quel crétin sioniste vous donnera une liste de Juifs lauréats du prix Nobel).

Eh oui, les seules autres personnes à se livrer à ce genre de pratique sont les antisémites!

Gilad Atzmon nous explique pourquoi il faut renoncer à analyser les scrutins dans l’entité sioniste à l’aune de catégories non opératoires comme celles de Droite et de Gauche, faucons ou colombes.

Les élections israéliennes: il est temps de mettre au placard la terminologie droite – gauche

par Gilad Atzmon, gilad.co.uk 23 janvier 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

La plupart des commentateurs de la scène politique israélienne est incapable de s’apercevoir que les notions de Droite et de Gauche n’ont à peu près aucune pertinence pour comprendre la vie politique israélienne. Israël se définit lui-même en tant que l’Etat juif et, les années passant, Israël devient en fait de plus en plus juif. Naftali Bennett qui, pendant un temps, était apparu comme l’étoile montante du scrutin qui vient d’avoir lieu, ne l’a compris que trop bien. Il a réinventé le Foyer National Juif, un parti politique qui célèbre l’aspiration d’Israël à accomplir son véritable destin juif. Il promettait à ses partisans de pouvoir vivre en tant qu’élus dans leur Etat exclusivement juif, en faisant abstraction de préoccupations morales ou éthiques.

Pourtant, la grande majorité, si ce n’est l’ensemble, des participants Juifs au jeu politique israélien sont engagés par le rêve de ‘l’Etat juif.’ Ils diffèrent certes sur quelques aspects  pratiques mineurs ou en matière de pragmatisme, mais ils sont clairement d’accord sur le fond. Voici une vieille blague israélienne : ‘Un colon Israélien propose à son ami aux idées de gauche que «l’été prochain, nous mettions tous les Arabes dans des bus et le fassions partir de notre terre.» L’homme de gauche : «OK, mais on s’assurera que les bus sont climatisés.»

En Israël, il n’y a pas des colombes ou des faucons. Au contraire, tout ce que nous avons est un débat feutré entre quelques interprétations du tribalisme, du nationalisme et du suprématisme juifs. Certains Juifs veulent être entourés par les murs imposants du ghetto – ils aiment ça, c’est confortable, on se sent en sécurité – d’autres préfèrent s’appuyer sur la capacité de dissuasion de l’armée israélienne. Certains seraient favorables à un large usage du phosphore blanc, d’autres voudraient que l’Iran soit rayé de la carte.

L’hypothèse d’une division politique en Israël n’est qu’un mythe auquel les goyim sont contents de croire parce qu’il donne l’impression de la possibilité d’un changement politique et même d’une transformation spirituelle. Mais la triste vérité est que, quand on en vient aux vrais fondamentaux, les Israéliens sont à peu près unis : la présidente du parti travailliste Shelly Yachimovich et la criminelle de guerre Tzipi Livni ont toutes deux été de ceux qui s’étaient empressés de soutenir l’opération Pilier de défense décidée par Benjamin Netanyahou. Yaïr Lapid, le chef du deuxième plus gros parti politique israélien, considéré aussi comme étant de centre gauche, ne refuserait pas un poste ministériel dans un gouvernement Netanyahou. Même s’il reste un parti sioniste, Meretz qui est le seul parti juif en Israël à avoir ne serait-ce qu’une trace d’éthique, de pensée universelle et de valeurs d’égalité ne représente toujours qu’à peine 6 membres du parlement sur 110 députés Juifs.

Donc, si nous voulons comprendre la scène politique israélienne, nous devons mettre au placard notre terminologie archaïque du 19ème siècle sur une Gauche et une Droite et commencer à fouiller dans la véritable culture et idéologie qui anime l’Etat juif. Israël, avec pas un seul parti juif pour inclure une empathie envers les Palestiniens dans son agenda politique défie la notion même d’égalité universelle. Israël se soucie uniquement des intérêts du peuple élu et les résultats des élections israéliennes le confirment. Tout ce à quoi nous assistons, c’est à une compétition entre différents discours judéocentriques.

Palestine, Gaza, ONU, la nouvelle donne

2 décembre 2012

J’ai un peu de temps, alors j’en profite pour sortir un peu le blog de sa léthargie.

La dernière agression sioniste contre Gaza a montré comme les agressions précédentes la capacité destructrice du terrorisme sioniste.

Si les conflits politiques se résumaient à une simple arithmétique de la force militaire, l’entité sioniste aurait dû poursuivre son offensive et lancer à l’assaut les dizaines de milliers de réservistes qu’elle avait commencé à mobiliser.

Il n’en a rien été parce que la guerre  est autre chose qu’une bagarre de gamins dans un bac à sable ou un combat de boxe qui s’achève par le K.O. d’un des adversaires.

En effet, le conflit palestino-sioniste n’engage pas seulement l’Etat prétendu juif et le peuple palestinien, mais toute la région arabe et proche orientale ainsi que les Etats Unis et l’Europe.

La récente agression a permis de vérifier une fois de plus la détermination du peuple palestinien à résister et à recouvrer ses droits. Et les autorités sionistes médusées ont pu constater que les combattants palestiniens étaient désormais en mesure de toucher des villes aussi éloignées de Gaza que Beersheba et surtout Tel Aviv.

En ce sens le Hamas et les autres organisations de la résistance palestinienne ont remporté une victoire stratégique en faisant échouer la tentative sioniste de leur administrer une raclée et en signifiant qu’un jour peut-être pas si éloigné, c’est un déluge de feu qui pourrait s’abattre sur Tel Aviv.

Et Tel Aviv, c’est le véritable cœur de l’entité sioniste qui se résume en pratique à cette cité Etat.

Ensuite, comme je l’écrivais précédemment, l’entité sioniste est en quelque sorte passée sous la tutelle de l’Egypte qui a assuré, en coordination avec les Etats Unis, la gestion des tractations en vue d’un cessez-le-feu.

 C’est un point de vue très proche du mien que développe Alex Callinicos et je suis donc ravi de vous proposer une traduction d’un article qu’il vient de publier dans The Socialist Worker.

Alex Callinicos à la 5ème conférence anti-guerre du Caire en 2007

Alex Callinicos à la 5ème conférence anti-guerre du Caire en 2007

L’autre grand évènement stratégique est bien sûr l’octroi à la Palestine du statut d’Etat observateur à l’Organisation des Nations Unies.

Certains considèrent que cette reconnaissance porte en elle l’abandon par les Palestiniens d’une partie de leurs droits fondamentaux sur leur patrie. C’est vrai en théorie et en faisant abstraction du contexte réel. Ceux qui pensent ainsi supposent en effet que l’entité sioniste pourrait admettre un jour ou l’autre la restitution des territoires qu’elle occupe depuis 1967, permettant ainsi à un gouvernement palestinien d’exercer une autorité souveraine sur la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Cette hypothèse relève de la chimère car jamais les sionistes n’accepteront de rétrocéder des territoires qu’ils estiment avoir vocation à contrôler et à coloniser totalement. Le nouveau statut politique reconnu à la Palestine est donc un acquis précieux qui  ne remet nullement en cause la pertinence de la résistance sous tous ses aspects, y compris militaires.

Gaza témoigne de l’impact des révoltes arabes

Les révolutions font trembler tous les régimes – les régimes arabes, ainsi que celui d’Israël,

Par Alex Callinicos, Socialist Worker (UK) 1er décembre 2012 traduit de ‘anglais par Djazaïri

Friedrich Engels écrivait en 1854: «Nous ne devons pas oublier qu’il y a une sixième puissance en Europe, qui à certains moments affirme sa suprématie sur l’ensemble des cinq soi-disant« grandes puissances »et fait trembler chacun d’entre eux. Cette puissance est la Révolution. « 

Il en va de même dans le Moyen-Orient aujourd’hui. Si vous ne vous intéressez qu’à l’équilibre militaire des forces, vous conclurez que rien n’a vraiment changé depuis la dernière guerre d’Israël contre Gaza.

Le Hamas dispose désormais de missiles Fajr-5 de plus longue portée qui peuvent frapper Tel-Aviv. Mais l’armée israélienne conserve une écrasante supériorité matérielle. Mais ne prendre en compte que le matériel et les troupes serait superficiel. En réalité, tout a changé.

Le quotidien libéral israélien Haaretz a publié un article fascinant sur les débats de la semaine dernière entre les hauts responsables du gouvernement- le premier ministre Benjamin Netanyahou, le ministre de la Défense Ehud Barak et le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman –au sujet de la trêve proposée par le président égyptien, Mohamed Mursi:

« Lors de la réunion de mardi, juste avant l’arrivée de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, il est apparu clairement à Israël que les principes du cessez-le feu proposé par l’Egypte étaient beaucoup plus proches des positions du Hamas que des siennes.

« L’hypothèse formulée par les responsables du renseignement lors de la réunion triumvirat était que, contrairement à la situation à l’époque de Moubarak, les Egyptiens s’alignant sur le Hamas et essayent de lui permettre d’obtenir des succès. »

Cessez-le-feu

Barak voulait accepter le cessez le feu sur la base du fait que l’armée israélienne avait donné une leçon au Hamas. Lieberman plaidait pour une offensive terrestre et Netanyahou se situait entre les deux points de vue.

Les trois ministres israéliens avaient demandé à Clinton de «faire pression sur l’Egypte pour qu’elle présente un accord de cessez-plus équilibré». Au lieu de quoi, soutenue par des appels téléphoniques de Barack Obama, elle les a poussés à accepter les termes de l’Egypte.

Et ils les ont acceptés. Même l’extrémiste de droite Lieberman s’est soumis, expliquant à d’autres ministres, «La décision est simple. Rabin [le Premier ministre israélien assassiné pour avoir enclenché le «processus de paix»] avait dit que s’ils nous tirent dessus depuis le bande de Gaza, nous la réoccuperons, mais c’est à l’évidence difficile. « 

Les révolutions arabes sont derrière le rôle joué par Morsi pour obtenir un cessez-le-feu que le Hamas pourrait proclamer comme une victoire. La dernière guerre contre gaza a montré comment ces révolutions commencent à transformer la géopolitique régionale.

Netanyahu s’est servi de la supériorité militaire d’Israël pour reprendre l’initiative. Ses exigences pour une guerre contre l’Iran, techniquement très difficile à faire sans le soutien des Etats Unis – étaient son stratagème initial. Mais il s’est retrouvé bloqué à la fois pas sa propre hiérarchie militaire et par Obama

L’assassinat du chef militaire du Hamas Ahmad al-Jaabri au moment où un nouveau cessez-le feu de Gaza était en discussion [avec précisément al-Jaabri, NdT] était le stratagème suivant de Netanyahou.

Agenda

Netanyahu a soutenu Mitt Romney lors des dernières élections américaines. Le journaliste américano- palestinien Ramzy Baroud avance que le but de la guerre était de « pousser le thème de la sécurité d’Israël dans les priorités de l’agenda de la nouvelle administration »

Mais les yeux Etats Unis se sont tournés plus loin à l’est. Ce qui a été symbolisé par le fait qu’Obama s’est rendu en Birmanie, dans une démarche visant à l’éloigner de la Chine au moment de l’attaque israélienne contre Gaza. Une nouvelle guerre au Moyen Orient est donc la dernière chose que veulent les Etats Unis.

Et, à dans la région, M. Netanyahou a perdu des amis très puissants. La Turquie, qui avait fait signé un pacte militaire avec Israël, s’est retournée contre lui. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé la semaine dernière Israël comme un « Etat terroriste ».

Mais Morsi et Erdogan ont un problème. Ils veulent nuire symboliquement et diplomatiquement à Israël, mais ils n’ont pas l’intention de reprendre la lutte armée contre Israël.

Morsi en particulier,est le président d’un peuple pour qui trouve insuffisantes les dénonciations rhétoriques et les manoeuvres en coulisses.

Ainsi qu’il l’a découvert le weekend dernier, la révolution arabe est une force dynamique qui ne peut pas être simplement exploitée à des fins d’intrigue de parti. Comme le disait Engels, elle fait trembler chaque régime, arabe comme israélien, même ceux qui prétendent être le produit de la révolution.

En dialoguant avec l’Iran, l’Argentine fait enrager le régime sioniste

4 novembre 2012

Emilio Marin est un journaliste argentin qui publie depuis 1987 un édito hebdomadaire dans le journal La Arena qui parait dans la ville de Santa Rosa dans la Pampa. Emilio Marin collabore aussi avec un certain nombre d’organes de presse, le plus souvent de gauche mais aussi de type universitaire.

Emilio Marin

Il nous propose un article extrêmement intéressant dans lequel il offre un aperçu assez complet de l’évolution des relations entre l’Argentine et l’Iran à partir de l’attentat contre l’AMIA (l’association mutuelle israélite de Buenos Aires) à la  récente relance des discussions entre les deux pays.

Emilio Marin n’est ni chiite, ni crypto chiite (sa barbe renvoie plus sûrement à Fidel Castro et Che Guevara). Il n’empêche qu’il expédie rondement les accusations contre l’Iran dans l’affaire de l’AMIA qui reposent sur une enquête bâclée à dessein sur fond de corruption du pouvoir et de manœuvres américaines et sionistes.

Emilio Marin évoque une des raisons de cette reprise des relations : un Iran qui cherche à rompre son isolement et une Argentine en quête de débouchés pour ses productions, agricoles notamment.

Il y a bien sûr d’autres aspects qu’Emilio Marin ne fait en fin de compte que suggérer qui sont ceux de la réorientation de la diplomatie argentine vers une plus grande autonomie à l’égard de Washington dans un processus qui travaille une bonne partie de l’Amérique latine, et une volonté de rejeter les oukases imposés par la finance mondiale. Et qui dit finance mondiale, dit FMI, Banque Mondiale, dollar et donc Etats Unis et le reste du monde capitaliste.

Aussi bien sur le volet diplomatique qu’économique, l’Argentine joue une partie serrée dans laquelle les adversaires de sa politique utiliseront  tous les moyens qu’ils jugent bons pour la ramener dans ce qu’ils estiment être le droit chemin.

Un dialogue irano-argentin cordial à Genève

Les deux pays en avaient décidé ainsi aux Nations Unies et ils ont tenu leur première réunion à Genève. L’objectif est d’apurer les conflits et de trouver une solution au contentieux sur l’AMIA. Une décrispation des relations qui a deux ennemis puissants.

Par Emilio Marin, La Arena (Argentine) 3 novembre 2012 traduit de l’espagnol par Djazaïri

Les relations entre l’Argentine et l’Iran se sont améliorées petit à petit depuis 2010. Les deux parties ont cherché à surmonter les obstacles qui se dressent entre elles depuis que, en juillet 1994, s’était produit un attentat brutal à Buenos Aires contre l’AMIA, une association israélite. 85 personnes avaient trouvé la mort. Une enquête judiciaire avec une forte interférence des services secrets d’Israël et des Etats Unis avait accusé sans preuves l’Iran d’être le présumé responsable. C’est alors qu’avait commencé le déclin de cette relation et la méfiance entre les deux pays.

L’Argentine avait réclamé en 2006 auprès d’Interpol l’extradition de hauts responsables accusés d’être les commanditaires de l’attentat. Parmi eux, entre autres, l’ex président Ali Rafsandjani, l’actuel ministre de la défense Ahmad Vahidi, l’ambassadeur de l’époque à Buenos Aires, Hadi Soleimanpour, qui est maintenant vice ministre des relations extérieures, chargé des affaires africaines. Téhéran avait rejeté cette demande et les relations furent de fait réduites au minimum.

Les représentations diplomatiques des deux pays ont été ramenées au niveau de chargés d’affaires. A Buenos Aires, c’est Ali Pakdaman qui représente l’Iran.

Ces requêtes judiciaires infondées résultaient de l’instruction menée par le magistrat Juan José Galeano, en pleine époque menemiste (du président Carlos Menem) qui ne se distinguait pas précisément par la qualité ou par l’indépendance de la justice. Galeano avait fini par être destitué par le Conseil de la magistrature et ce qu’on lui reprochait avait en partie à voir avec sa gestion de ce dossier. Il avait payé 400 000 dollars, sur des fonds réservés à la SIDE (services secrets argentins) à Carlos Telleldín un des prisonniers [en relation avec l’attentat] afin qu’il charge certains accusés et qu’il en disculpe d’autres. A la fin, tous s’étaient retrouvés libres mais un des éléments de ce dossier scandaleux restait inchangé : l’accusation selon laquelle l’attentat avait été décidé par l’Iran et exécuté par ses agents du Hezbollah libanais. Les pièces de ce puzzle ne s’emboîtaient pas, mais la SIDE, la CIA et le Mossad firent en sorte qu’on les voie comme allant bien ensemble. Galeano limogé de ses fonctions à la justice le dossier sera repris tel quel par Rodolfo Canicoba Corral et le procureur de la république Alberto Nisman, qui maintiendront la pression judiciaire contre Téhéran.

On avait atteint le fond en matière de relations entre les deux pays. Le commerce bilatéral était tombé moins de 50 millions de dollars, presque rien. Le président Néstor Kirchner, puis Cristina Fernández étaient allés à l’Assemblée générale de l’ONU avec des dirigeants de la communauté israélite dans leurs délégations officielles. Et dans leurs discours, ils avaient réclamé les extraditions à Téhéran. En l’absence de réponse positive, à l’instar des Etats Unis et d’Israël, la représentation argentine avait quitté l’Assemblée Générale au moment où le président Iranien Mahmoud Ahmadinejad avait commencé son discours. L’Argentine participait au boycott et aux sanctions de l’ONU sur l’accusation contre l’Iran pour un autre fait non démontré : que son programme nucléaire pacifique aurait des visées militaires.

Parlons un peu

Après ce tableau peu reluisant, a commencé à poindre un vent contraire dans les relations bilatérales à partir de 2010. Comme tout est lié, les choses avaient commencé par le commerce et les nécessités économiques. Les exportations argentines étaient en augmentation, passant à 84 millions de dollars en 2008, 371 millions en 2009, 1 455 millions en 2010 et 1 189 millions en 2011. Le chiffre sera supérieur en 2012.

La république achète surtout des denrées alimentaires, de la farine et de l’huile de soja, du blé, du maïs et d’autres produits. Et le gouvernement argentin, heureux d’un fort excédent dans les échanges, a en vue un dispositif semblable à celui qui le lie au Venezuela. L’Iran est un grand producteur de pétrole dont le client principal était jusqu’alors l’Union Européenne. Les multiples sanctions imposées par ce bloc impérialiste, aligné sur les Etats Unis, laisse une partie de la production iranienne disponible pour d’autres marchés comme la Chine ou ceux d’autres pays membres du Mouvement des Non Alignés.

Ce ne sont pas seulement les échanges avec l’Iran qui se sont améliorés mais aussi les relations politiques. A la 66ème Assemblée Générale de l’ONU, en 2011, Cristina Fernández avait proposé à son homologue de tenir le procès des responsables de l’attentat contre l’AMIA dans un pays tiers. Même si l’Iran n’a pas donné de suite favorable, insistant sur le fait qu’il n’avait rien à voir avec cet acte, cela revenait dans les faits à un assouplissement de l’exigence par Buenos Aires d’obtenir l’extradition d’un ancien président et d’un ministre en exercice, entre autres accusés.

Cristina Fernandéz et Hector Timerman

A la veille de la 67ème Assemblée, en septembre dernier, Ahmadinejad avait demandé à l’Argentine une réunion au niveau ministériel pour essayer de trouver une solution à ce différend. Il trouva un écho chez la présidente Argentine qui dans son discours à l’Assemblée répondit favorablement à cette demande. Et le 27 septembre, dans le palais de cristal newyorkais, les deux chefs de la diplomatie, Héctor Timerman et Alí Akbar Salehi, ainsi que le vice ministre des affaires étrangères Eduardo Zuain et un autre fonctionnaire Iranien.

Revenir en arrière du chemin vers la mésentente n’est jamais facile. A cette occasion, les diplomates ont dialogué et consigné leur accord de principe dans un document qui disait deux choses. Qu’ils chercheraient une solution légale compatible avec la législation de chaque pays. Et qu’ils poursuivraient le dialogue par l’intermédiaire dé délégués au siège genevois de l’ONU, jusqu’à aboutir à un accord sur le dossier de l’AMIA.

Le premier dialogue en territoire suisse a eu lieu le 29 octobre. La délégation venue de Buenos Aires comprenait le vice ministre des affaires étrangères Zuain, la responsable du Trésor [avec rang de ministre] Angelina Abbona et la directrice du service juridique du ministère des affaires étrangères, Susana Ruiz Cerutti.

Il n’y a pas eu de grandes nouveautés, ni d’informations précises de ce qui a été discuté. Ce n’est pas de l’excès de zèle mais plutôt un signe de responsabilité de la part des deux parties, pour avancer pas à pas et éviter de faire capoter un processus très compliqué, avec des ennemis puissants à l’affût. Ce qui est positif, c’est qu’ils se sont parlé à nouveau, sans que personne ne quitte la partie.

Oiseaux de mauvais augure.

Un certain nombre d’oiseaux de mauvais augure machinent et manœuvrent pour que rien de positif ne sorte de Genève.

L’un d’entre eux est le gouvernement des Etats Unis, qui a intérêt à isoler, à sanctionner et éventuellement à agresser l’Iran sous le prétexte jamais démontré d’un programme nucléaire à visées militaires. L’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), dirigée par le japonais Yukiya Amano, n’a pas été en mesure de dissiper tous les doutes en dépit de l’autorisation par Téhéran d’une inspection de tous les sites nucléaires.

On peut comparer avec Israël, l’autre grand ennemi de la réconciliation irano-argentine, qui ne montre pas ses installations nucléaires à Dimona et dans d’autres centrales, alors qu’on sait avec une quasi certitude qu’elle dispose de 200 armes nucléaires.

Le Département d’Etat a été un peu plus discret dans son travail de sape contre le dialogue de Genève et celui qui l’a précédé à New York. Mais il n’y a pas eu de changement de politique. Il y a plutôt une division du travail avec son allié sioniste qui a endossé le rôle du «méchant» qui lui va si bien.

Quand Timerman a rencontré à New York son collègue Israélien Avigdor Lieberman le 28 septembre, à peine 24 heures après en avoir fait de même avec son homologue Iranien, il fut surpris parce que l’ambassade d’Israël à Buenos Aires avait diffusé un document déplorant la rencontre entre officiels Argentins et Iraniens. Le communiqué parlait de «la grande désillusion» israélienne du fait de cette rencontre, ce qui revenait à une ingérence dans les affaires intérieures de notre pays et ç une attitude déloyale à l’égard de Timerman qui représentait habituellement le point de vue le plus pro-israélien au palais San Martin.

A l’approche de la date de la réunion des délégués Argentins et Iraniens à Genève, le 29 octobre, Israël a recommencé à tirer à l’artillerie lourde contre cette démarche. Le même calibre, ou à peu près, que celui qu’elle utilise pour bombarder les Palestiniens à Gaza.

C’est l’ambassadrice de Tel Aviv à Buenos Aires, Dorit Shavit, qui avait parlé en premier pour chicaner les autorités argentines : «nous attendons que vous ne soyez pas naïfs avec l’Iran» (La Nacion, 14/10).

Puis était arrivé au siège du ministère des affaires étrangères le directeur général du Département Amérique latine du ministère israélien, Itzhak Shoham, qui avait fait pression contre le dialogue avec la république islamique. Il avait été reçu par le sous-secrétaire à la politique latino-américaine au ministère, Diego Tettamanti et par le directeur du Département Afrique du Nord et Moyen Orient, Hernán Plorutti.

Finalement, le jour même où les délégations se sont rencontrées au Palais des Nations de Genève, on a pu entendre «La Nacion» (29/10) tirer à boulets rouges avec un éditorial. Les deux premières lignes disaient : «la décision du gouvernement de négocier avec le régime de Téhéran viole la constitution, affecte notre souveraineté et profite aux auteurs de l’attentat.»

Il aurait aussi bien pu être écrit par Benjamin Netanyahou et publié dans une gazette de l’armée israélienne. Cet éditorial se résumait à une défense inconditionnelle de l’Etat sioniste et à une critique féroce de Cristina [Fernandéz, la présidente]. Résultat : objectivité zéro, comme chez les dirigeants de l’AMIA et de la DAIA [équivalent du CRIF en Argentine].

Quand un ambassadeur des Etats Unis prône une éducation sioniste pour les enfants Juifs de son pays.

12 septembre 2011

Normalement, quand un Etat nomme un ambassadeur dans une capitale étrangère, ce représentant a en charge la défense des intérêts de son pays et le développement de la coopération avec le pays hôte, dans l’intérêt mutuel.

C’est la situation normale, sauf quand l’ambassadeur en question représente les Etats Unis et qu’il est nommé à Tel Aviv. Il se peut en effet alors que ce plénipotentiaire se soucie plus des intérêts du «peuple juif» que de la nation qu’il est supposé représenter.

Le pourcentage de nos amis qui ont, comme nous, choisi de mettre les questions qui préoccupent la communauté juive, y compris Israël, au cœur de leurs vies professionnelles ne cesse jamais de m’étonner. Mais il peut être trompeur. De nombreuses études ont montré que de plus en plus de jeunes Juifs Américains se sentent déconnectés, ou au mieux ambivalents, par rapport à Israël. Des programmes très utiles comme Birthright [droit naturel] ont permis à beaucoup d’être exposés à cette connexion, mais de nombreux autres n’ont pas été touchés.

Comme JPPI et d’autres l’ont observé, un plus fort engagement en faveur de l’éducation sioniste pour la jeunesse juive américaine pourrait faire beaucoup pour renforcer des liens que nous voulons encore plus étroits dans la prochaine génération, ce qui pourrait ne pas être le cas si rien n’est fait.

Ce que vous venez de lire  est un extrait d’un discours prononcé le 6 septembre 2011 par Dan Shapiro, le nouvel ambassadeur des Etats Unis à Tel Aviv, devant le Jewish People Policy Institute (JPPI), un think-tank sioniste basé en Palestine occupée.

Voilà un monsieur qui s’exprime en qualité d’ambassadeur des Etats Unis dans un pays étranger et qui explique la nécessité de mieux sensibiliser une partie de la population de son pays à une idéologie qui lui dit que sa véritable patrie est ailleurs.

Et si on comprend bien, ce ne sont pas les Etats Unis qui sont au cœur de la vie professionnelle de l’ambassadeur mais plutôt l’entité sioniste. Et ce monsieur, au lieu de prôner une éducation américaine pour certains citoyens des USA, prône une éducation sioniste.

Conclusion : les Etats Unis sont très bien représentés à Tel Aviv. Dommage que M.Obama et Mme Clinton se fatiguent à désigner un ambassadeur là-bas, ils devraient laisser ce travail à Avigdor Lieberman qui ne pourrait pas faire mieux.

 

Via le blog de Philip Weiss..